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Gardiens de l'Harmonie T.1 : La mélodie de vie de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 18/09/2013 à 13:18
» Dernière mise à jour le 31/08/2017 à 09:04

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Présence de Pokémon inventés   Région inventée   Romance

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Chapitre 26 : Le grand orgue
Kelifa ne savait plus trop si elle était vivante ou morte. Un peu des deux, sans doute. S'il elle ne croyait pas à ce genre de trucs, elle aurait été persuadée qu'Odion la tuait et la ressuscitait à volonté pour pouvoir la tourmenter indéfiniment. Le Prince des Ténèbres faisait preuve d'une imagination débordante en ce qui concernait les supplices. La torture des Rattata n'avait finalement pas été la pire. Oh, bien sûr, sentir ces bestioles dans son ventre en train de dévorer ses boyaux n'était pas vraiment agréable, mais finalement l'écartèlement était bien plus douloureux. Lors de la dernière séance, Kelifa avait été certaine que ce malade lui avait arraché les deux bras, à force de tirer. Mais finalement, ils étaient bien en place.

Après ça, Odion avait inventé autre chose : il l'avait recouverte entièrement de Tadmorv. Le corps de ces Pokemon dégoûtants était tel qu'il désagrégeait peu à peu tout ce qu'il touchait. Et ça faisait mal. Très très mal. Quand il eut fini, Kelifa n'aurait pas été différente s'il l'avait plongé dans un bain d'acide. Ensuite, qu'est-ce que c'était déjà ? Les Limagma qui rampaient lentement sur elle, ou les cris ininterrompus de deux Brouhabam qui avaient fini par lui briser les tympans ? Kelifa perdait un peu le fil, d'autant qu'à chaque fois, elle revenait des portes de la mort. Odion s'amusait à la torturer jusqu'aux ultimes limites, avant que son damné Noctunoir ne lui signale qu'elle s'apprêtait à périr, et que toute une armée de Pokemon aux pouvoirs régénérateurs ne viennent la soigner. Encore, et encore...

Pourtant, Kelifa n'avait pas parlé. Elle avait hurlé, elle avait sangloté, elle avait même prié la clémence d'Arceus, mais elle n'avait pas parlé. Pas vraiment par loyauté envers Archangeos et les autres, mais par orgueil. Elle ne voulait pas qu'Odion gagne, qu'il pense l'avoir brisée. Elle était Kelifa Akenvas, capitaine de la Team Rocket ! Elle ne cédait pas face à la torture. Cela dit, elle savait qu'Odion ne se lasserait pas. Tout ça pouvait durer une éternité. Ça lui faisait tellement plaisir de la torturer que Kelifa doutait même qu'il arrête si elle venait à lui dire ce qu'il voulait savoir. La seule chose qu'elle pouvait encore espérer dans sa situation, c'était qu'Odion, dans son enthousiasme, ne la tue par accident.

Elle entendit des bruits de pas venir vers elle. Ce psychopathe d'Odion était-il déjà de retour ? Kelifa n'avait pas encore totalement récupéré de la dernière séance. Mais non, ce n'était pas Odion. C'était Charlus Akenvas, son père. Kelifa avait remarqué que le triumvir n'était jamais bien loin quand Odion la torturait. Sans doute cela l'excitait-il. Kelifa ne s'étonnait plus de rien concernant son pervers de père.

- Eh bien, vieux cochon, fit Kelifa d'une voix faible. On profite que le grand méchant loup ne soit pas là pour venir tirer un bon coup ? Comme tu peux le voir, je ne suis guère présentable, mais je suppose que c'est quand même à ton goût...

Kelifa était en effet toute nue, couverte de sang, et plusieurs de ses entailles ou brûlures pullulaient. Les petits yeux lubriques d'Akenvas la détaillèrent de haut en bas, s'arrêtant plus longtemps sur ses parties intimes, mais le triumvir ne fit rien d'autre.

- Les femmes sont de tels démons, dit Charlus. Elles ne font que tenter les hommes pour essayer de les corrompre. Si je t'ai tant violé quand tu étais enfant, c'était de ta faute, pauvre petite garce ! C'est toi qui m'a obligé à me déshonorer de la sorte !

- Ah bon ? Je suis navrée que la fillette de dix ans que j'étais la première fois que vous m'avez prise vous ait fait perdre le nord à ce point. C'est certain, à l'époque déjà, je ne rêvais que de vous faire bander...

Kelifa ricana, tout à son amusement de se moquer de son père.

- Dîtes-moi. Il y a une chose que j'ai toujours voulu savoir... Quel âge avait ma mère quand vous l'avez mise enceinte ? Vu qu'elle est décédée quand je suis née, peut-être était-ce parce qu'elle était trop jeune pour supporter un accouchement. Alors, quel âge ? Cinq ans ? Six ?

- Tu te plais à lancer tes sarcasmes, pourtant je suis persuadé que tu adorais que je te prenne. Les femmes sont toutes des putains, qui ne désirent rien d'autre, quel que soit leur âge.

Kelifa secoua la tête, accablée devant tant de perversion et d'idiotie.

- Vous devriez arrêter d'écouter vos testicules, père. Ils font de très mauvais conseillers.

Charlus la gifla violement. Kelifa sourit.

- Si vous m'abimez trop avant qu'Odion ne revienne, il devra patienter le temps que je sois totalement rétablie, et il ne sera pas très content.

- Es-tu folle ou simplement stupide, femme ?! S'écria Akenvas. As-tu conscience de ta situation ?

- Mieux que vous, je crois...

- Odion va continuer à te torturer. Ton refus de répondre à ses questions ne fait que le motiver davantage ! Jamais tes amis ne viendront te sauver ici, au Centre Général.

- Je sais tout ça.

- Alors pourquoi continuer à lutter, par Arceus ?! Quel intérêt trouves-tu à ces tortures ? Es-tu masochiste en plus d'être une traînée ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire, de toute façon ? Ne me dîtes pas que ça vous fait du mal de voir votre fille unique souffrir de la sorte. Je ne vous croirai pas...

- Tu peux penser ce que tu veux de moi. Je ne suis pourtant pas exempt de tout sentiment paternel.

- Si c'est vrai, alors tuez-moi. Je prendrai ça pour un acte d'amour, et je vous pardonnerai tout ce que vous m'avez fait. S'il vous reste un tant soit peu d'affection pour moi, tuez-moi...

Kelifa commençait à craquer, alors qu'elle se l'était interdit. Pour demander pitié à son père, elle était tombée bien bas...

- Je crains que ça ne me soit impossible, répondit le triumvir. Nathan a interdit à Odion de te tuer. Il a besoin d'un héritier pour faire survivre la maison Akenvas, et manque de chance, tu es la seule.

Cette fois, Kelifa éclata franchement de rire, malgré la douleur.

- C'est ça. Vous allez me faire croire que vous, vous n'avez jamais engrossé d'autres femmes que ma mère ? Je suis sûre que vous avez assez de bâtards dans le monde pour créer une région entière !

- Des bâtards sont des bâtards, répliqua Akenvas. Ils ne peuvent hériter de mon nom, ni de notre maison. Et Lord Dialine veut que les Maisons principales survivent, car il aura besoin d'elles pour dompter les Maisons inférieures. Donc une fois que tu auras craché le morceau, tu engendreras un héritier pour la famille Akenvas. Un enfant que Dialine pourra modeler à sa guise. Pour préserver la pureté de notre sang, car tu es une femme, je serai le père de cet enfant.

- Bien sûr, sourit Kelifa. Je ne m'attendais pas à autre chose. N'empêche, ça doit vous révulser non, de baiser avec une fille qui a plus de douze ans ? À chacun sa torture, j'imagine... Mais ne soyez pas trop pressé. Je préfère encore passer une éternité avec Odion que vous laisser me toucher à nouveau !

Akenvas s'en retourna, en disant :

- Nous verrons cela au bout d'une semaine... En attendant, profites-en bien.


***


Le Don les conduisit jusqu'à l'île d'Ultan, dans la ville du même nom. Geran était certain qu'Archangeos se trouvait là, et comme il était le Gardien le plus expérimenté d'entre eux, Ad fit passer le message à Spyware, qui le transmit à Kinan. Ils se retrouvèrent donc tous en marge de la ville. Ad fut stupéfaite de voir Kinan et Maître Balterik arriver sur le dos d'un Pokemon qui ne pouvait être que le légendaire Stratoreus. Elle le fut encore plus quand Kinan avoua l'avoir capturé. Après ça, pas certain qu'il soit jaloux de son Zegrozard.

Mais Kinan était morose et sombre, rien du garçon toujours enjoué qu'Ad connaissait. La raison étant bien sûr l'absence de Kelifa Akenvas. Ad était bien sûr attristée pour elle, mais Kinan semblait partager un lien plus fort avec leur camarade Rocket. Les deux Malware et Killian arrivèrent à bord d'un hélicoptère volé au Triumvirat. Ad fut contente de les voir en forme, même cet empaffé de Spam. Geran décida qu'il serait bon que chacun fasse un résumé de son aventure avant de partir à la recherche d'Archangeos.

- On devrait attendre non ? demanda Spam. Va falloir qu'on répète tout de toute façon à Archangeos.

- Nul besoin, en réalité, répondit Geran. Notre Seigneur Archangeos sait déjà tout. Il est constamment lié à tous ses Gardiens, et ressent tout ce qui leur arrive.

- Alors on commence, décida Killian. Notre aventure sur cette île de barges fut trop rock'n'roll ! Faudra que je songe à la traduire en chanson !

Et il se lança dans son récit en se faisant le héros d'une rude infiltration dans les grottes de brigands assoiffés de sang et de deux combats qui les opposa à un Pokemon tyrannosaure et à un Agent du Chaos qui lançait des éclairs noirs. Ad se demanda s'il se payait leur tête, mais comme ni Spyware ni Spam ne contredirent, ça devait être plus ou moins vrai. Puis Balterik conta leur arrivée dans la Tour Scellée avec le Maître Narek, la présence des deux triumvirs eux aussi Agents du Chaos, le combat qui s'en suivit et qui se conclut par l'enlèvement de Kelifa et la capture de Stratoreus par Kinan.

- On a trouvé autre chose aussi, qui devrait sans doute t'intéresser, Adélie. Il se trouve apparemment que c'est ton père, Guben Dialine, qui mit la partie de la Mélodie de Vie dans la Tour Scellée.

Ad sursauta.

- Mon père ? C'est vrai ?!

- Assurément, jeune humaine, répondit Stratoreus.

- Il se peut que ce soit aussi le cas, de notre coté, intervint Spyware. Le parchemin se trouvait dans une statue qui portait le symbole de ta famille, ainsi que les initiales G.D. Sans doute celles de ton père...

Et maintenant qu'Ad y pensait, Silphuine avait bien dit aussi que c'était un homme qui avait planqué le morceau de mélodie dans le Verger. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Son père avait disparu depuis près de dix ans. Cela signifiait-il qu'il était toujours en vie ? Et quel lien avait-il avec toute cette histoire ? Fébrile, Ad se rendit compte qu'elle tremblait. Oui, elle aurait des choses à demander à Archangeos. Geran se chargea de raconter leur périple au Verger. Quand il eut terminé, Spam compta sur ses doigts.

- Les deux triumvirs, Akenvas et Sochenfort, plus le commandant Varnellan de la Garde Gouvernementale, ainsi que la cousine de Dialine... Nous pouvons ajouter sans trop de doute Nathan Dialine à notre liste. Et enfin Odion. Nous devons lutter contre six Agents du Chaos, dont un pour le moment immortel, et qui possèdent en plus toute la puissance du gouvernement !

- Nous ne sommes pas démunis non plus, rétorqua Balterik. Maître Narek nous a promis son soutien. Il va fomenter une rébellion des dresseurs et des familles moyennes de la noblesse. Et nous avons le grand Stratoreus avec nous maintenant. De plus, quand le peuple apprendra que leurs dirigeants jouent avec leur vie comme si elles n'étaient rien, il ne soutiendra plus bien longtemps le Triumvirat.

- Quant à Odion, poursuivit Geran, nous avons fait un grand pas vers sa destruction en rassemblant les parties de la Mélodie de Vie. Allons donc retrouver le Seigneur Archangeos.

Il prit la tête du groupe, se fiant à son Don pour avancer. Quand il apparut qu'il les menait vers la ville, Kinan fut obligé de rappeler Stratoreus dans sa Pokeball. Il ne serait que bien peu discret. La Pokeball en question, remarqua Ad, était une Master Ball. Kinan surpris son regard et eut un sourire penaud.

- Je t'avais promis une Master Ball si tu m'accompagnais jusqu'à Maître Balterik, tu te rappelles ? Je tiendrai parole. Dès que tout cela sera terminé, je relâcherai Stratoreus, et tu auras la Master Ball.

- Crétin, soupira Ad. La Master Ball est le cadet de mes soucis maintenant. Puis tu serais bien idiot de relâcher un pareil Pokemon.

- Je ne mérite pas de le posséder.

- Laisse-donc Stratoreus en juger de lui-même.

À mesure qu'ils avançaient dans la ville d'Ultan, les villageois se mirent à les regarder de travers. Sans doute reconnaissaient-ils là les individus recherchés par le Triumvirat, mais pas un ne tenta quoi que ce soit. Ce qui ne les empêcha pas de les fusiller du regard, malgré les piètres tentatives des Gardiens pour utiliser leur Don afin de réchauffer l'atmosphère.

- Sympa l'ambiance ici... marmonna Killian.

- Cette ville est sous domination de la Team Rocket, leur appris Spam. On aurait été mieux accueilli si Kelifa avait été avec nous. Enfin, au moins, on a peu à craindre que le Triumvirat vienne nous chercher des noises ici. Il y serait très mal reçu.

Et justement, Geran les menait visiblement vers la base Rocket locale, un énorme bâtiment avec de grandes antennes qui portait ostentatoirement le grand R rouge.

- Le Seigneur Archangeos est dans ce bâtiment. J'en suis sûr.

- Qu'est-ce qu'Archangeos irait faire dans une base Rocket ? Demanda Spyware, perplexe.

- Allons donc le découvrir, fit Balterik.

Une dizaines de sbires Rockets se trouvaient devant la grille de la base, comme pour les accueillir. Ad se prépara à se battre. Sa connaissance de la Team Rocket se limitait à sa fréquentation de Kelifa, mais elle avait entendu assez de rumeurs sur eux pour se méfier. Mais les Rockets n'étaient pas là pour se battre. L'un d'entre eux s'avança vers eux et les salua.

- Je suis le sergent Priat. Je dirige la garnison d'Ultan en l'absence du capitaine Akenvas. Nous vous attendions, Gardiens de l'Harmonie.

Son ton paraissait amical. Spam haussa les sourcils.

- Vous nous attendiez ?

- En effet. Le Seigneur Archangeos nous a dit que vous arriveriez. Il vous attend à l'intérieur. Suivez-moi je vous prie.

Les Gardiens de l'Harmonie échangèrent un regard perplexe.

- Euh... Quels sont vos liens exactement avec le Seigneur Archangeos ? Demanda Balterik.

- Il est venu nous retrouver il y a de ça deux jours, répondit Priat. Au début, nous nous sommes méfiés, mais le Seigneur Archangeos nous a parlé du capitaine Akenvas, qui aurait rejoint votre groupe. Nous servons le capitaine, donc nous servons le Pokemon qu'elle sert.

- Kelifa a été capturé par le Triumvirat, énonça difficilement Kinan.

- Oui, le Seigneur Archangeos nous l'a appris, répondit tristement le sergent. Nous voulions aller la secourir, mais il nous l'a déconseillé. Il est vrai que nous ne sommes que trop peu ici pour espérer s'en prendre directement au Triumvirat.

- Pourquoi Archangeos est-il venu chez vous ? Voulut savoir Ad.

- Vous allez voir...

Priat les mena à l'intérieur, où il les fit descendre profondément dans un vieil ascenseur. Quand ils sortirent, ce fut dans un couloir fait de pierres, sombres, et datant visiblement de longtemps.

- Nous avions construit notre base sur d'anciennes ruines de cette île, expliqua le sergent Priat. Il y avait un réseau assez vaste de catacombes. Nous les avons réutilisées comme entrepôt. Mais nous sommes tombés sur une espèce de porte, ornée de gravures, que personne, pas même les plus puissants Pokemon, n'ont réussi à ouvrir. C'est ce qu'a fait le Seigneur Archangeos en venant ici. Et il a trouvé à l'intérieur ce qu'il cherchait.

- À savoir ? Demanda Killian.

Priat sourit, et leur fit signe d'avancer dans ce qui semblait être une énorme grotte, à ceci prêt que le sol était fait de mosaïques. Et dedans, il y avait l'instrument le plus impressionnant qu'Ad n'ait jamais vu. C'était un orgue. Un orgue gigantesque, avec des dizaines de claviers et des tuyaux si immenses qu'ils se perdaient dans le plafond de la grotte, pourtant très haute. Il était aussi magnifique. Finement ouvragé, avec des représentations de Pokemon Légendaires sur chaque pilier.

- Par les poils d'Arceus ! Jura Killian.

- C'est lui ! C'est sans doute l'orgue sur lequel la Mélodie de Vie doit être jouée, s'exclama Geran.

- En effet.

Archangeos flottait au sommet du plus grand tuyau, et vint lentement les retrouver en bas. Geran et Balterik s'inclinèrent immédiatement, suivis par les autres avec un peu de retard. Un peu beaucoup pour Ad.

- Vous saviez où il se cachait Seigneur ? Demanda Geran.

- Non. Nous ne l'avions pas encore retrouvé quand je suis entré en stase. Mais je ne suis pas dénué de toute logique. Je vais vous montrer. Noémie, fait apparaître une carte de la région de Naya je te prie.

Ad se demanda à qui il s'adressait, quand elle vit Spyware faire apparaître son casque magique, et aussitôt, une reproduction holographique de Naya flotta au dessus d'eux.

- Relie chacun des endroits où une partie de la mélodie était cachée par des lignes droites, ordonna Archangeos.

Trois traits rouges se manifestèrent aussitôt, formant un triangle.

- À présent, trace une droite à chaque sommet du triangle.

Les trois traits se croisèrent en un point de la carte, indiquant le centre de gravité du triangle. Et ce point, ce n'était nul autre que l'endroit où ils se trouvaient. L'île d'Ultan.

- Ingénieux, avoua Spam.

- Oui. L'élue d'Arceus n'a pas caché la mélodie à ces endroits par hasard. Ils indiquaient le lieu où se trouvait l'orgue.

- Quelle intelligence, Seigneur Archangeos ! Le félicita Geran. C'est formidable ! Nous avons donc la chanson en entier et l'orgue.

- Mais il nous reste deux choses à trouver. La clé qui activera l'orgue pour lui faire jouer la Mélodie de Vie, et la nouvelle élue d'Arceus pour la chanter.

- Que savez-vous à propos de mon père ? Demanda d'un coup Ad. Apparemment, ça serait lui qui aurait planqué les trois parties de la chanson.

- C'est ce que j'ai compris. Hélas mon enfant, je ne sais rien sur ton père. Comme tu le sais, je suis resté endormi pendant cinq cent ans. L'élue d'Arceus de l'époque m'avais promis de cacher aux endroits indiqués les parties de la chanson. Selon toute vraisemblance, quelqu'un d'autre s'en est chargé...

Ad demanda aux autres qu'ils lui passent les parchemins. Quand elle eut les trois en main et qu'elle les lut, elle sursauta de stupeur.

- Mais...

Elle déglutit et relut les paroles pour être certaine. Il n'y avait pas de doute.

- Je connais cette chanson, fit-elle enfin. Mon père me la chantait souvent quand j'étais gamine ! Tu sais, c'est celle que je marmonnais dans le Verger et dont tu m'as dit que l'air te rappelait celle que chantait ta fiancée ! Ajouta-t-elle à l'adresse de Geran.

Geran hocha la tête, troublé. Archangeos réfléchit un moment, puis dit :

- Il y aurait un lien indéniable entre la Mélodie de Vie et le père d'Adélie. Il faudrait chercher de ce coté là pour trouver la clé ainsi que l'élue d'Arceus.

- Mon père a disparu il y a dix ans, précisa Ad.

- Sans doute non sans raison. Peut-être est-ce le destin qui t'a fait nous rencontrer, jeune Adélie. Peut-être était-ce prévu par ton père. Il nous reste bien des réponses à trouver. Et nous aurons le temps de réfléchir. L'orgue est en état, mais n'est pas totalement déterré.

- Comment ça, pas déterré ? s'étonna Spam.

- Selon les radars de notre base, expliqua le sergent Priat, ces sous-sols renfermeraient une masse énorme dont la pièce ici présente ne serait que le sommet. On dirait... une espèce de forteresse !

Archangeos hocha la tête.

- L'orgue a été bâti par Arceus en personne. Le Créateur ne s'est pas contenté de faire un instrument pour jouer de sa mélodie. Il en a fait un temple entier. Le Temple de la Vie. Totalement déterré, ce temple serait capable de voler. Ce n'est qu'ainsi que le son de la mélodie atteindra toute la région entière. Enfoncé comme il l'est à plusieurs mètres de profondeur, il ne nous sert à rien.

- Combien de temps pour déterrer ce temple ? Demanda Balterik au sergent Priat.

- Vu le volume de la chose et sa profondeur, et selon les moyens que nous avons... minimum un an.

- Un an ! S'exclama Ad. Odion aura le temps d'éradiquer la région entière d'ici là !

- Je ne pense pas que ce soit le but final de ton frère, fit Balterik. Si Nathan voulait que Naya soit purgée de toute vie, Odion ne s'en serait pas privé. Non, il est clair que le but de Lord Dialine est de conquérir la région. Avec la rébellion que Narek est en train de provoquer, nous aurons le temps.

- Dans ce cas, nous irons les aider en attendant ? Questionna Spyware.

- Ce serait trop tôt pour vous d'affronter les Agents du Chaos, répondit Archangeos. Vos pouvoirs sont jeunes et pas encore développés ni maîtrisés. Servez-vous de cette année pour vous entraîner. Ainsi, vous pourrez rivaliser avec nos ennemis pour la bataille finale, quand le Temple de la Vie flottera au dessus de la région.

Rester cachée pendant un an à s'entraîner n'était pas du genre d'Ad. Elle avait besoin de faire quelque chose. Nathan ne pouvait pas être autorisé à faire ce qu'il voulait. Et elle sut en le voyant que Kinan pensait pareil. Quand ils se séparèrent, Ad le suivit.

- Tu comptes tenter de libérer Kelifa, dit-elle.

Ce n'était pas une question, et Ad sut qu'elle avait visé juste.

- Tu as utilisé le Don pour lire dans mes pensées ? Demanda Kinan.

- Comme si j'en avais besoin. Je te connais mieux que quiconque ici...

- Tu vas tenter de m'arrêter ?

- Archangeos et les autres semblent penser que c'est du suicide, et je suis plutôt d'accord. Ils sont cinq Agents en face, plus Odion. Ils ont la Garde Gouvernementale. Qu'est-ce que tu comptes faire tout seul ?

- Il ne sera pas seul !

Le sergent Priat venait de les rejoindre, accompagné par plusieurs de ses hommes.

- Je respecte le Seigneur Archangeos et sa stratégie, mais je ne peux abandonner la capitaine Akenvas. Personne qui ne l'a eut comme commandante ne le peut.

Tous les Rockets hochèrent la tête, leurs visages fermés par la détermination.

- Et moi, j'ai Stratoreus avec moi, conclut Kinan. Une attaque surprise contre le Centre Général pourrait fonctionner.

Kinan dévisagea intensément son ami. Ad ne l'avait jamais vu avec cet air là.

- Elle m'a sauvé alors que j'étais prisonnier des Malware, Ad. J'ai une dette envers elle. Je ne peux pas la laisser...

Ad hocha la tête.

- Payer ses dettes est une chose importante. Tu as raison. Bien que je ne l'aime pas vraiment, Kelifa est l'une des nôtres. Je t'accompagne.

Kinan parut surpris. Il ne s'attendait pas à ça.

- Mais... qu'est-ce que tu vas dire à Archangeos et aux autres ?

Ad lui fit un fin sourire. Celui qui signifiait en général qu'elle allait passer outre une loi ou un règlement.

- Ils n'ont pas besoin de savoir. Je vais seulement rendre une petite visite amicale à mon cher frère et récupérer une amie. Affaire privée. Ça ne regarde personne. Et si on y passe, bah ils n'auront qu'à se démerder sans nous.