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A l'espoir d'une vie meilleure [One-Shot] de PeterCynthia



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» Auteur : PeterCynthia - Voir le profil
» Créé le 10/09/2013 à 21:46
» Dernière mise à jour le 07/04/2014 à 18:00

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Espoir
Volucité, immense métropole où l'agitation est constante. La ville ne dort jamais, toujours bercée par le son des voitures, des travaux, de la foule qui avance et qui parcourt la ville à toutes heures. La lumière éclaire sans cesse la cité, qu'elle soit naturelle ou artificielle. Tout n'est qu'enrichissement, travail, loisir, plaisir et découvertes. Les immenses tours de verre ne laissent apercevoir qu'une infime partie du ciel. La ville est en continuel développement, elle ne se repose jamais. Tout est à portée de main et tout est facile. Mais est-ce vraiment la vérité ? N'y a-t-il pas quelque chose qui cloche derrière cette perfection ? Les gens sont-ils vraiment heureux ? Ce vernis cache surement quelque chose !
« C'était Darla Natch pour info 64 ! Suivez notre fameux feuilleton sur la ville qui ne dort jamais, suivez notre reporter Eric Jackson dans Volucité, cité nappée de mystère emplie de mensonges et qui cache la réalité. Découvrez la face cachée de la ville »


Lorsque la voix de Darla se tut, Eric Jackson éteignit son oreillette et regarda les trois écrans d'ordinateur qui se trouvaient devant lui. C'était un journaliste qui devait avoir la trentaine. Grand, élancé, cheveux bruns coupés assez courts et yeux bleus. Il n'avait pas un physique extraordinaire, il était plutôt banal dans son genre. Mais il était très talentueux et arrivait à aborder les gens facilement ce qui lui facilitait grandement la tâche. Lorsqu'il avait trouvé une affaire, il ne lâchait jamais sans avoir eu ce qu'il voulait. Il pouvait être assez rude et indélicat.

Il les avait trouvés ! Il avait trouvé les trois personnes qu'il allait suivre durant cette semaine afin de découvrir leur vie et de montrer ce que l'on ne montre jamais. Le reporter prit la souris et cliqua sur l'icône profil afin d'en savoir plus sur ces trois énergumènes.

* Théo Djessan, ouvrier qui travail durement dans les chantiers de construction de Building. Il passe sa vie et n'a pas un rond. Son rêve est de devenir jazzman mais personne ne s'intéresse à lui.

* Marion Louis, petite fille de neuf ans dont les parents sont richissimes mais qui ne s'occupent pas d'elle et préfèrent la confier à des gouvernantes. Elle est fille unique. Elle rêve d'avoir un Papilusion et de voir plus souvent ses parents

* Noémie Randier, éleveuse de Pokémon qui tenait une boutique de Pokémons, elle a fait faillite et s'est retrouvée au chômage. Elle a coupé les liens avec sa famille d'Acajou en venant vivre à Unys. A tenté de mettre fin à ses jours. Elle rêve de devenir peintre.

Conclusion :Trois personnes malheureuses qui ont perdu espoir.

Objectif : Essayer de donner un sens à leur vie et de leur redonner espoir.


Eric décida de d'abord se pencher sur la vie de Théo. Avant de lui envoyer quelqu'un pour l'aider, il fallait d'abord en savoir plus sur cet ouvrier. C'est pourquoi Eric alla sonner chez Théo un petit matin avant de partir sur les chantiers afin de filmer toute sa journée.



THEO :

«Très chers téléspectateurs, aujourd'hui nous allons nous pencher sur la vie d'un jeune ouvrier qui est bloqué dans cette vie miséreuse alors qu'il rêve d'autres choses. Pour lui la vie est dure, pendant toute la journée, il côtoie plus de Machopeur et de Mackogneur que d'humains. Et le pire c'est que les chefs de chantier s'occupent plus des Pokémons que de lui. Nous pouvons pas laisser cela comme ça, Théo a des rêves, nous devons l'aider à les réaliser ! »

Après ce discours, le reporter rendit l'antenne et sonna à la porte du petit appartement de Théo qui était au 42ème étage d'un immeuble miteux. Le jeune ouvrier ouvrit. Il avait les yeux fatigués et la bouche un peu pâteuse. Il était assez grand, chauve, la peau mate. Avant de prononcer, un mot, le jeune homme bâilla en se cachant la bouche dévoilant ainsi de grandes et épaisses mains pleines d'éraflures. Il portait un t-shirt vert et usé recouvert d'une salopette bleu marine toute tâchée. Il invita le journaliste à boire quelque chose. Et c'est ainsi que les deux hommes firent connaissance autour d'une tasse de café.

Lorsqu'Eric s'assit sur un des fauteuils rapiécés du petit salon de Théo, il sursauta, quelque chose venait de lui lécher les pieds. C'était rond, poilus, rouges et jaunes et ça dégageait une chaleur intense tout en poussant des petits jappements de plaisir.

- Excusez-moi, c'est mon Caninos, il n'est pas habitué à avoir de la visite. Surtout que les Pokémons sont interdits dans la plus part des immeubles de la ville donc je dois être discret

- Pardon ?? Vous n'avez pas le droit des Pokémons ?! C'est incroyable ça, s'emporta Eric

- Vous inquiétez pas, quand j'aurais assez d'argent, je me paierai un appartement où Caninos pourra vivre normalement.

Eric resta abasourdi, il se tut et se mit à griffonner dans son carnet. Cela faisait un quart d'heure qu'il discutait et le journaliste avait remarqué un trait de caractère chez Théo. Il avait toujours le sourire même lorsqu'il parlait de situations difficiles et était très jovial et très optimiste.

Soudain, l'ouvrier poussa un cri strident accompagné d'aboiements de Caninos.

- Merde !! Je vais être en retard au boulot ! Je vais me faire déchirer ! hurla-t-il avant de sortir de l'appartement à toute vitesse et de descendre les 42 étages à califourchon sur la rampe de l'escalier afin d'arriver plus vite.

Eric n'eut même pas le temps de se lever et de descendre que Théo avait déjà disparu. Le journaliste, en arrivant dans la rue, haussa les épaules et prit place sur un banc afin de faire un bilan de sa rencontre avec l'ouvrier. Après cela, il se dirigea vers un café situé dans une petite ruelle où il aurait de fortes chances de trouver Noémie.



NOÉMIE :


Le reporter entra dans un petit café assez sombre d'une petite ruelle insalubre. Un guitariste jouait sur une table, un peu à l'écart en marmonnant des paroles incompréhensibles à propos de Meloetta. Au comptoir était assise une jeune femme, toute courbée, affalée sur le zinc
« C'est surement Noémie.» pensa Eric

Il alla au comptoir, commanda un café et s'installa à côté de la femme. A vue de nez elle devait avoir la trentaine mais son visage était déjà marqué par de fines rides. Elle avait de lourdes cernes sous ses yeux verts pistache. Noémie devait être belle mais les difficultés, la fatigue et sa négligence l'avait enlaidit et vieillit. Elle conservait tout de même un certain charme. Son seul défaut était l'horrible odeur d'alcool et de cigarettes qui émanait d'elle. Ses longs cheveux auburn étaient gras et maintenus par un bandana vert, signe des éleveurs.


Le journaliste lui tapota l'épaule. La femme se retourna et regarda l'homme d'un regard inquisiteur.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle sur un ton blasé

- J'ai besoin de vos conseils, j'hésite entre un café crème et un déca, je n'arrive pas à me décider, je...

- Bon écoute mon vieux ! Je suis pas là pour écouter tes conneries, fous-moi la paix ! Lâcha-t-elle en se retournant

Eric voulut continuer mais avant même de commencer sa phrase, Noémie lui dit de prendre un crème. Là encore, le reporter en resta pantois. Sous ses airs bourrus, l'ex éleveuse Pokémon avait un cœur d'or et ne supportait pas être méchante. Pour elle la méchanceté était un moyen de défense mais pas une fin. Elle était comme ça qu'en cas de nécessité. Voyant cela, Eric en profita pour essayer de la faire parler.

- Pourquoi m'avais vous aidé alors qu'il y a à peine 30 secondes vous m'avez envoyé chier ?

- Parce que vous aviez besoin d'aide, répliqua-t-elle

- Je pense que c'est plutôt vous qui avez besoin d'aide !

- Ma vie privée ne vous regarde pas !

- Mais sachez qu'on préfère se confier à un inconnu plutôt qu'à quelqu'un de notre entourage.

- Ecoutez je vois pas comment un petit bourge' comme vous pourrais me conseiller. Alors buvez votre café de merde et allez-vous faire foutre !

- Vous voyez, vous redevenez méchante et sur la défensive alors que je n'ai rien dit de mal !

- Laissez-moi tranquille !! Finit-elle par dire avant de se lever.

Noémie fouilla dans ses poches mais au bout de trente secondes, elle fut frappée de stupeur. Elle n'avait plus un sous. Elle regarda partout autour d'elle pour voir s'il n'y avait personne lorsqu'elle entendit le bruit des pièces qui tombe sur le comptoir. Elle se retourna et vit qu'Eric avait payé. Elle lui fit un sourire doux et plein de tristesse. Le journaliste, qui avait pitié d'elle, l'invita à sortir afin de discuter à l'air libre. Comme la pauvre fille n'avait rien, elle accepta.

Au bout d'une heure, voyant qu'il était dix heures, Eric quitta Noémie en lui laissant sa carte en cas de problèmes. Le journaliste semblait content de son travail. Il se dirigea vers un bel immeuble de la rue Volute.




MARION :


Eric arriva devant la porte coulissante du fabuleux Can Building construit il y a peu par un fameux architecte d'Unys. L'immeuble était entièrement en verre et avait la forme d'un cylindre tronqué. Bref, pas très original mais ça avait plu au peuple donc c'est ça qui comptait. Les foules de touristes se massaient devant afin de voir une star où une personne célèbre en sortir. L'immeuble était surveillé jour et nuit par des journalistes et par la police. C'était le lieu le plus branché de la ville. C'était dans cette tour qu'Artie avait son atelier et c'est aussi là qu'il y avait les restaurants et les boîtes de nuit à succès. Bref du haut de ses 212m, le Can Building était une ville à lui tout seul.

Eric était là, il veillait, attendant que sa nouvelle proie sorte. Les portes n'arrêtaient pas de faire le même bruit « TCHUNG » « TCHUNG » dès que quelqu'un passait ce qui horripilait le journaliste au plus haut point. Des tas de personnes toutes plus richement vêtues les unes que les autres sortaient du bâtiment semblable à une fourmilière en constante activité.

Soudain, il les vit ! Une femme en tailleur rose fuchsia accompagné de son mari en costume gris. Tous les deux tenaient la main à une petite fille. C'était Marion. La jeune fille était minuscule pour son âge. Elle souriait toute content d'être avec ses parents ne se doutant pas du tout qu'ils allaient partir travailler la laissant aux mains d'une énième gouvernante. Elle les voyait défilées toute la journée la pauvre. Et chaque jour c'était une nouvelle. Les nounous étaient toutes plus frigides les unes que les autres, n'autorisant rien à une jeune fille de « bonne famille ».

« Pauvre enfant, si on la laisse comme ça, à seize ans elle pêtera un câble et finira au fond du trou », pensa le reporter.

A peine avait-il pensé cela, que les parents embrassèrent la petite Marion. Le père avant de partir offrit une Poképoupée à sa fille, c'était un Goinfrex d'assez grosse taille et qui semblait tout doux. Lorsque Marion reçut le cadeau, elle fit un sourire crispé traduisant sa déception. Elle avait sans doute comprit que ce présent signifiait que ses parents allaient encore l'abandonner aujourd'hui. Ses yeux étaient emplis de tristesse.

Eric pensa que c'était le moment d'aller voir la petite. Il s'approcha d'elle et se mit à discuter avec la gouvernante pendant que l'enfant adressait un dernier au revoir à ses parents.

- Bonjour, je me présente, Eric Jackson, journaliste pour info 64. Je fais un reportage sur les enfants de Volucité, mentit-il

- Bonjour M. Jackfon, je ne sais pas si les parents de la petite accepteront cela, dit la gouvernante

- Jackson, mon nom est Jackson. Ne vous inquiétez pas, avant de publier mon reportage, la chaine envoie une demande aux parents, mais vous n'êtes pas la mère de la petite ?

- Non je suis sa gouvernante, répondit-elle sèchement

- Puis-je vous suivre aujourd'hui ? demanda-t-il

- Ma foi, je n'y voie aucune objection M. Backson

- Jackson ! Et toi comment t'appelles tu ?

- Marion, monsieur ! J'ai 9 ans ! dit-elle toute contente mais sans sourire

- Bon ! Allons-y, donnez-moi la main jeune fille, ordonna la gouvernante

Marion donna sa main à sa préceptrice. Elle fut comme traînée par son odieuse gouvernante qui ressemblait à un Coatox en jupe longue et chemisier fermé jusqu'au cou. Marion serrait très fort son Goinfrex qu'elle aimait déjà. Eric suivait les deux filles avec peine tellement la gouvernante allait vite.


Et c'est ainsi que la pauvre Marion fut trimbalée d'une activité à l'autre pendant toute la journée. Elle allait des cours d'art floral à la danse classique, en passant par des cours d'infirmière Joëlle. Et la pauvre enfant n'avait aucun talent dans toutes les activités qu'elle essayait au grand désespoir de son horrible sorcière de gouvernante.

Eric plaisanta avec elle et essayait de la distraire mais sans succès, il ne savait décidément pas y faire avec les enfants. Et Marion regardait à la fenêtre en rêvant, l'air triste et morose sous le regard impuissant du journaliste. Mais le reporter remarqua que la jeune fille s'émerveillait dès qu'elle voyait un Pokémon. D'ailleurs, à sa fenêtre, elle regardait les Etourmis et les Papinox volaient entre les tours de la ville, en se disant qu'elle aussi, voulait voler de ses propres ailes.

Le journaliste avait quand même à faire rire la petite fille en imitant sa gouvernante et en lui achetant une peluche de Rondoudou. Mais déjà l'heure tournait et Eric devait retrouver Théo au chantier, il laissa tombé Marion à son triste sort et parti rejoindre l'ouvrier




THEO :




C'était la pause déjeuné pour Théo. Il dégustait son sandwich tout en admirant les voitures du haut de son échafaudage. Mais ce qui l'amusait le plus, c'était les Poichigeon qui picoraient les miettes de pain sur les poutrelles de fer. Le bruit de leur bec sur les poutres creuse produisaient une musique amusante. D'ailleurs, Théo décida de les imiter en tapant le fer de ses mains et avec son marteau il frappait les câbles créant ainsi un son assez extraordinaire. Ces instants musicaux redonnaient le sourire au jeune ouvrier. Il sortit son harmonica et siffla un air ce qui intrigua les Poichigeons qui s'approchèrent de lui en roucoulant.

Eric regardait la scène avec un sourire compatissant. Le chantier du nouveau pont prenait un temps fou et ça devait être un travail exténuant. Le journaliste s'était pris d'affection pour ce jeune homme qui n'avait pas réussir à faire ce qu'il rêvait de faire. Ils s'étaient rencontrés il y a trois jours, et depuis Eric avait beaucoup apprit sur son ami ouvrier.
Comme le contremaître n'était pas là, le reporter fit signe à Théo de venir. Le jeune ouvrier voyant son ami fit un grand sourire radieux et descendit les échafaudages à toute vitesse.

- Alors ça va ? Tes enquêtes avance ? demanda-t-il

- Ecoute c'est pas trop mal ! Mais ça c'est pas important. Devine ce que j'ai pour toi.

- Euh...une niche pour Caninos ?

- Non t'est trop bête, répondit Eric en riant, j'ai posé ta candidature pour le poste de saxophoniste dans un music-hall, filière de celui de Méanville.

- Non !! T'es pas sérieux ? Mais pourquoi t'as fait ça ?

- Parce que c'est mon boulot et parce que tu es un ami donc j'allais pas de trouver un truc de merde ! L'audition est ce soir, il faut que tu ailles te préparer mais fais gaffe, ça va être dur.

- T'inquiète ! Je vais cartonner.

Théo semblait surexcité. Il termina son déjeuner à toute vitesse, toujours le sourire aux lèvres. Ce que lui avait donné Eric était une chance de s'en sortir et l'ouvrier n'hésita pas à s'en saisir. Il allait pouvoir réaliser son rêve. Il courut chez lui et s'exerça toute l'après-midi en feignant d'être malade. L'audition consistait à présenter un numéro de saxo avec un Pokémon, le Pokémon devait faire des attaques et danser au rythme de la musique. Au moment de l'épreuve, le candidat devait dire le type d'un Pokémon par exemple plante pour faire un numéro avec ce Pokémon. Théo, à cause de Caninos, s'entraîna à faire des morceaux qui plairaient aux Pokémons feu. Hélas la partie n'était pas gagnée mais l'ouvrier s'entraina avec acharnement afin de faire danser son Pokémon.

Au bout de trois heures de travail, Théo réussit enfin à faire cracher du feu à Caninos grâce à la musique. Fière de lui, Eric le laissa là en lui souhaitant bonne chance car Noémie venait de l'appeler en lui demandant de se voir.

Le journaliste donna rendez-vous à la jeune femme sur les quais du port de Volucité et plus précisément sur la jetée.




NOEMIE :


La jeune femme arriva quelques instants plus tard, les yeux rouges et tristes. Eric la regarda avec compassion puis il l'emmena sur la jetée du quai Liberté, tout au bout, face à la mer.

- Mets-toi comme moi, face à la mer et immobile, expliqua le journaliste

L'ex éleveuse de Pokémon acquiesça d'un signe de tête et se place de la même façon que le reporter.

- Et maintenant crie ! Hurle ! Libère toutes tes idées noires, lâche les ondes négatives, ordonna-t-il

Et soudain un immense son sorti du corps de Noémie. C'était un cri qui venait du plus profond de son être, un cri déchirant et puissant qui fit trembler Eric. Après cela, la jeune femme fondit en larmes et resta dans cet état pendant plus d'un quart d'heure. Elle se livra ensuite au journaliste, enlevant ainsi un énorme poids sur son cœur blessé.

- Bon, tu vas mieux ? demanda Eric

- Oui...oui...merci, dit-elle entre deux sanglots.

- Dans ce cas suis-moi ! J'ai quelque chose à te montrer.

Noémie emboita le pas de son interlocuteur sans broncher. Eric la mena dans une des grandes artères de Volucité où se trouvait une galerie d'art. Ils entrèrent dans la petite salle d'exposition qui avait une grande renommée. Les deux personnes regardèrent tous les tableaux avec grand intérêt.

Noémie s'extasiait devant chaque tableau puis elle disait qu'elle n'avait aucun talent et qu'elle n'aurait aucune chance de réussir. Il est vrai que les peintures étaient assez extraordinaires.

L'une d'elle représentait une rivière si bien dessinée et le mouvement des eaux si bien retransmis qu'on avait l'avait impression que le torrent était réel. Un autre tableau représentait plusieurs Goelise au-dessus du port. La couleur et les teintes étaient en parfaite harmonie donnant ainsi une impression de vol réel.

- Jamais je n'aurais la chance d'être dans une galerie, soupira-t-elle, désespérée.

- Et bien si, viens voir dans la partie projet amateur, proposa Eric

Là, dans le projet amateur était exposé trois œuvres de Noémie. Les traits étaient encore assez malhabiles mais les tableaux étaient remplis de charmes et de sentiments. Ils représentaient des Pokémons, les Pokémons de Noémie.

- Les Pokémons sont ma principale source d'inspiration, expliqua-t-elle, mais comment sont-ils arrivés là ?

- Et bien...c'est un peu grâce à moi, rougit Eric


- Merci pour tout !! s'exclama-t-elle en l'embrassant

- Ces tableaux sont à vous ? demanda le responsable de la galerie

- Oui ! répondit Noémie toute heureuse

- Ils ont un grand succès, j'aimerai bien que vous nous les prêtiez plus longtemps, continua le directeur, mais venez dans mon bureau pour que nous parlions de cela.

- Bon, moi il faut que j'y aille. A plus tard et bonne chance ! s'écria le journaliste en partant.

Il alla rejoindre Marion et sa sorcière. Celle-ci venait de terminer un cours de piano.



MARION :

La petite fille était là, accoudée à la fenêtre, le regard vide et le sourire triste. Elle venait de se faire recaler en piano et sa charmante gouvernante lui dit pour la énième fois qu'elle n'avait aucun talent et qu'on ne pourrait rien faire d'elle. Après tout elle n'avait rien demandée ? Tout ce que la petite voulait c'était avoir un Charmillon, un compagnon de jeu quoi ! Elle se sentait si seule, elle aimait la nature et les Pokémons et elle passait sa vie en ville, loin de tout contact avec le monde extérieur. Marion n'avait aucun n'ami.
Soudain, Eric entra et s'approcha de la petite enfant.

- Ca va ? demanda le journaliste. La jeune fille lui tourna le dos en soupirant. J'ai peut-être quelque chose pour te remonter le moral mais il faudrait que tu trompes la surveillance de ta sorcière de préceptrice.

Une lueur d'espoir traversa les yeux de la jeune fille.

- Voici comment tu vas faire, essaie de feindre que tu t'intéresses au piano pour que ta gouvernante discute avec ton professeur

- C'est comme si c'était fait ! s'exclama-t-elle avec un sourire malicieux.

A peine quelques minutes après, Marion revint, l'air triomphante. C'est qu'elle avait du talent cette petite. Distraire en si peu de temps deux adultes. Incroyable, elle pourrait devenir journaliste à tous les coups.

Le reporter et la petite partir discrètement vers la sortie de l'appartement puis ils se dirigèrent vers le métro. A cette heure-ci, les souterrains de Volucité étaient déserts et seules quelques personnes âgées et des jeunes enfants circulaient dans les couloirs. Ils prirent très peu de temps pour arriver à la destination voulut. Lorsqu'ils sortirent du métro un quart d'heure plus tard, Eric se dirigea vers un immeuble tout en verre qui s'élevait vers le ciel pollué par la lumière artificielle.

Ils entrèrent dans l'immeuble et prirent un ascenseur qui s'élevait vers les nuées. Au dernier étage, une voix robotique récita : « serre et jardins botaniques ». Marion regarda son « ami » d'un regard interlocuteur. Pourquoi aller dans des jardins botaniques ?

Lorsque les portes s'ouvrirent, un spectacle merveilleux s'offrit à leurs yeux. Ils étaient sous une immense voute transparente qui protégeait tout un petit monde. Un magnifique jardin se trouvait là, protégé par un cocon de cristal et de fer forgé.

Des fleurs de toutes les couleurs, de toutes les espèces et de toutes les tailles parfumaient cette oasis de la ville, tel un tableau de Monet. On pouvait voir des iris, des roses, des agapanthes, des pivoines et des camélias. Mais il y avait aussi des arbres qui enrichissaient cet éden citadin. Il y avait beaucoup d'eucalyptus, de bambous, des acacias, des azalées, des rhododendrons et autres essences. Au milieu dormait une eau pur et cristalline entourée de gunneras et habitée par des carpes et des nénuphars.

Le jardin était peuplé par une multitude de Pokémons insectes et plantes ainsi que quelques Pokémons aquatiques. Une flopée d'Apitrini et de Charmillon voletaient dans l'air, libérant une magnifique poussière d'or, le pollen. Des Axoloto barbotaient dans l'eau tandis que des Doudouvet et des Rozbouton jouaient à cache-cache dans les herbes.

Mais le plus beau dans tout cela, c'était le bonheur de Marion qui courrait partout pour saluer les Pokémons. Elle était tellement douce et délicate que ceux-ci s'approchaient d'elle sans crainte. Elle sautillait de joie.

Soudain, une petite sphère blanche et rouge tomba de sa poche. La petite la saisie et la regarda avec étonnement.

- C'est un petit cadeau de ma part, expliqua Eric

- Je peux ? demanda-t-elle

- Bien sûr, répondit-il

Et là, l'allégresse même apparut sur le visage de Marion. Les yeux pleins d'espoir et de joie, elle lança sa Poké Ball avec passion. L'objet frappa un Chenipotte et s'ouvrit dans un éclair rouge. La chenille fut aspirée et la balle se ferma puis tourna sur le sol une fois...deux fois...trois fois...puis s'arrêta dans un son métallique. Ca y'est, le Pokémon était attrapé. La petite fille se saisit de l'objet et la brandi au ciel en poussant un cri de victoire puis elle courut vers Eric et l'attrapa dans ses bras, les yeux emplis de larmes de joie. « Merci » murmura-t-elle entre deux hoquets.

Après cela, le journaliste la ramena. Personne n'avait remarqué son absence. Ni la gouvernante, ni le professeur. Cela l'attrista. Marion mit la main dans sa poche et trouva un petit objet rond. Pour la première fois, elle toucha l'espoir, l'espoir d'une vie meilleure. Certes ses parents ne s'occuperaient surement toujours pas d'elle, elle enchainerait encore les préceptrices mais au moins, elle avait désormais un ami, et ça changeait tout. Elle se retourna pour remercier encore une fois Eric, mais celui-ci avait disparu.

En effet, le reporter devait aller rejoindre Théo. Avant cela, il s'arrêta sur un banc pour noter l'histoire de Marion. Cette petite l'avait touché, lui qui d'habitude n'éprouvait que peu d'émotions, il se sentait renverser par cette rencontre. Mais l'heure passait et il avait rendez-vous au music-hall.



THEO :

Pour les auditions d'aujourd'hui, le théâtre était ouvert au public, permettant ainsi d'assister au numéro de Théo. Eric arriva en retard, mais heureusement le jeune ouvrier n'était pas encore passé. Il s'installa dans un des confortables fauteuils de la salle et assista au show. Le journaliste notait tout ce qui se passait, comme s'il était critique mais en faite c'était pour faire passer le temps.

Quelques temps après, le nom de Théo fut annoncé.

L'ouvrier entra dans la salle et salua le jury. Il sortit son saxophone et attendit l'arrivée du Pokémon. Le jury libéra un Pokémon de type feu, c'était un Brasegali, fort et fier. Aïe ! Ca commençait mal pour le pauvre Théo, il risquerait d'avoir des difficultés avec ce Pokémon. Mais bon, le jeune ouvrier fit comme si de rien n'était et se mit à jouer une musique entraînante. Hélas, le Braségali resta de marbre. Sans perdre espoir Théo continuait à jouer en espérant
faire danser son compagnon. Le Pokémon restait immobile.

L'ouvrier décida de changer de registre et de jouer un air tragique et envoûtant. Effectivement le Braségali fut comme possédé. Il se mit à se trémousser et à danser avec grâce et agilité. Il était royal et puissant et montrait à la fois sa force et la beauté de ses attaques flamboyantes.

Le jury fut impressionné mais hélas, les quelques instants du début ne purent être oublié malgré la qualité du final. Théo fut félicite pour son talent mais ne fut pas pris.

Eric alla retrouver son ami dans les vestiaires. Il le trouva assis sur une chaise, son Caninos dans les bras. Celui-ci léchait son maître avec vigueur pour essayer de la réconforter.

- Hé ! Soit pas triste, je t'ai vu joué, tu as un don, dit Eric pour réconforter son ami

-J'ai échoué...

- Ne te morfond pas ! Le jury a dit lui-même que tu avais un talent rare mais ils ont dit que ce boulot n'était pas pour toi mais ça ne veut pas dire que tu as échoué

- Je sais mais je n'ai plus de chance, je vais continuer ma vie misérable et Caninos va continuer à vivre dans la clandestinité.

- Mais t'es sourd ou quoi ? Je t'ai dit que le jury a dit que tu avais du talent mais que le boulot n'étais pas fait pour toi mais tu peux toujours tenter ta chance dans un groupe de jazz ou dans un restaurant prestigieux !

Théo regarda le reporter avec un sourire de dément. Il y eut comme un déclic dans la tête de
l'ouvrier. Il n'avait pas pensé à cela. Quelle idiotie !

- C'est vrai ! Quel con de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Je vais faire la tournée de tous les groupes et restaurants qui cherchent un saxophoniste !

- C'est bien

- Tu entends Caninos ? On va avoir une nouvelle vie ! Merci Eric, merci pour tout, s'écria Théo, le visage radieux et emplit d'espoir.

Le journaliste sourit. Cela faisait une deuxième personne d'heureuse. L'ouvrier n'avait certes pas été embauché au music-hall mais il peut désormais tenter sa chance ailleurs. Il suffisait juste qu'il ait confiance en lui. Grâce à Eric, Théo avait retrouvé l'espoir ! L'espoir d'une vie meilleure.

Le reporter continua à prendre des notes tout en allant rejoindre Noémie place de la fontaine.



NOEMIE :

La jeune femme attendait assise sur un banc avec des valises posées à côté d'elle. Eric s'approcha d'elle pour lui demander comment c'était passé son entretien avec le responsable de la galerie d'art.

- Ecoute, les prix d'expositions dépassaient mon budget, j'ai refusé, expliqua-t-elle

- Mais pourquoi ? Si tu m'avais demandé, la chaîne t'aurait fourni l'argent et sponsorisée

- Je trouvais ça trop facile. Je n'ai rien fait et d'un coup PAF je me retrouve dans la galerie d'art la plus prestigieuse d'Unys, je trouve ça injuste pour les autres.

- Je vois.

- Mais au moins, ça m'a fait comprendre quelque chose. Je peux y arriver et ça c'est grâce à toi ! Tu m'as sorti du trou, s'exclama-t-elle en l'embrassant (sur la joue)

- Et pourquoi as-tu toutes ces valises, demanda Eric.

- Et bien j'ai décidé de retourner chez mes parents à Flocombe. C'est un peu la honte mais il faut que je reparte à zéro et chez mes parents je pourrais me consacrer à la peinture.

- C'est dommage que tu quittes Volucité !

- Je n'y étais pas heureuse et je dois décompresser. Mais merci pour tout ! Bon je dois y aller, mon car arrive ! Voici mon numéro de Vokit, on s'appelle d'accord ?

Noémie monta dans l'autobus qui la conduirait à Flocombe. La jeune peintre avait retrouvé espoir et essayais une nouvelle vie. Eric était satisfait de son travail, il avait rendu trois personnes heureuses. Il regarda partir lentement le car, le cœur un peu serré. Au fond, cette fille, il l'aimait bien.




Quelques semaines plus tard, le reportage était diffusé sur Info 64. Il remporta un grand succès.

« Et c'est ainsi que notre histoire s'achève. Voyez comme Volucité cache ce qu'il n'ait pas beau de voir, la misère, la tristesse, le malheur et la solitude. Ce ne sont pas des aberrations, il faut les accepter. Peut-être que votre voisin ou votre voisine vit des choses difficiles tout comme Théo, Marion et Noémie. Il ne faut pas les exclure, tendez leur la main. Aidez-les à retrouver espoir. Nous vous parlons de Volucité mais ceci peut avoir lieu n'importe où mais surtout dans des villes. Alors changez votre regard sur cette ville en perpétuel mouvement, en agitation. Redonnez son âme à la ville qui ne dort jamais ! »

« C'était Darla Natch et Eric Jackson dans le reportage Ne pas perdre son espérance pour info 64 »