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Destins liés ~Crépuscule~ de fan-à-tics



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» Auteur : fan-à-tics - Voir le profil
» Créé le 05/08/2013 à 19:58
» Dernière mise à jour le 05/08/2013 à 19:58

» Mots-clés :   Présence de personnages de l'animé   Présence de poké-humains   Présence de shippings

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Trailer - Résistance
-Pu…
-PATIN !

Fang jeta un regard furieux à Sho, elle était bien incapable de crier, sa voix partant littéralement en couille –comme elle le disait- dès qu'elle exagérait sur les octaves. Il en profitait, le petit, le sale…En plus ça voulait dire quoi patin à la place de putain ! Hein ? Elle voulait dire putain. Pas patin.

« Tu es de mauvaise humeur toi. » Constata la voix dans son crâne.

Fang ravala sa colère de justesse. Tout l'énervait, certes. Le blondinet l'énervait à rire tout le temps, le gamin l'énervait à se recroqueviller un peu plus à chaque son, sa moto betsy chérie l'énervait aussi à s'embourber dans de la boue, et surtout, surtout, le saleté de restaurant qu'ils étaient censé trouver l'énervait. Il se cachait exprès, elle en était sûre.

« Un restaurant ne se ca… »

Oh toi la ferme la voix !

Sho siffla dans son dos, comme on le fait quand on assiste un spectacle particulièrement impressionnant. Lui, aussi, et sa drôle de façon de faire croire qu'il lisait dans sa tête l'énervait. Elle allait tuer quelqu'un. Elle n'était pas venue ici pour se traîner deux gros boulets et jouer les taxis !

-Hey, Léo a trouvé le café !

Fang se retourna au rire de Sho –parce que celui-ci ponctuait chacune de ses plus inutiles de phrases par un rire. TOUT. LE. TEMPS. Elle considérait sérieusement de lui faire avaler ses dents et de voir s'il en était toujours capable après coup : de rigoler.

En tout cas, le petit garçon que leur avait confié l'illuminée en cape avait bien trouvé le restaurant. Il pointait du doigt une échoppe assez rustique qui surplombait le lac colère. Fang choisissait bien son lieu pour perdre son calme légendai…

« C'est ça on va te croire. »

Elle avait dit ta gueule la voix !

Fang trouva un coin dans les buissons pour y cacher sa Betsy, parce qu'évidemment un truc pareil n'avait pas de parking. Sérieusement, les écolos devaient être aussi sectaire que la religion du coin pour qu'en ayant traversé tout une région elle n'ait pas trouvé un seul parking digne de ce nom. A rhodes y-en avait partout !

Oui enfin sauf dans le désert.

-Tu viens Fang ?

Sho lui tenait la porte d'entrée en verre d'une main, et soutenait toujours le gamin dans l'autre. Elle arqua un sourcil. Le blondinet avait plus de force qu'elle ne le pensait. Rien que pour la forme, elle lui envoya un grommellement, mais le suivit tout de même.

L'intérieur avait le même genre d'architecture que tout le reste de la ville d'Acajou en contrebas. Ca donnait un style campagnard à tout. Fallait aimer. Fang n'avait jamais vu cela chez elle, mais elle n'appréciait pas spécialement, tout cela avait l'attrait de la nouveauté, rien de plus. Puis mettre une poutre de soutien en plein milieu de la pièce restait plus encombrant à ses yeux que décoratif. Tout comme le toit en chaux et les murs de bois ne garantissaient en rien le confort et la chaleur.

Sho s'approchait déjà du comptoir. La pièce était presque totalement vide de monde, alors que vu l'heure, elle aurait du être remplis de salariés se pressant pour avoir de quoi déjeuner vite-fait pour repartir aussi vite bosser.

Instinctivement elle les compta et analysa leur potentiel –ce qu'ils pouvaient bien lui rapporter-
Le barman n'avait pas l'air de les voir du tout, un grand brun avec une coiffure complètement anarchiques, comme s'il venait tout juste de sortir du lit, il avait d'ailleurs, les cheveux noués en une queue de cheval basse typique du flemmard. C'est-à-dire que ce matin, devant le miroir, il avait eu le choix entre la brosse, et l'élastique, et il avait choisi celui qui nécessitait le moins d'effort.

L'homme nettoyait un verre, comme le veut le stéréotype, mais fixait totalement autre chose de ses yeux bleus ternes. Fang était bien incapable de trouver ce qui l'intéressait autant au point de priver client et vaisselle d'attention.

Mais enfin, pour le nombre de clients peuplant son bar, elle comprenait qu'ils ne fassent pas grand cas de quoique ce soit. Elle en dénicha deux. Tous tournés vers la télé vissée à un mur, à l'autre bout de la salle. Ils leur tournaient le dos. Elle décela un vieux tout enfoncé dans le fauteuil, les cheveux gris mais encore bien conservé si elle en jugeait par la largeur de ses épaules, et un homme, aux cheveux roux, presque rouges, s'arrêtant à sa nuque en une sorte de petite boucle qu'elle aurait put qualifier de mignonne. Mais elle attendait de voir l'autre côté du crâne pour utiliser un tel adjectif.

-Excusez-moi monsieur !

Déjà, Sho avait posé le gamin par terre –même si celui-ci s'agrippait à sa jambe comme s'il était son sauveur, et s'adressait au barman. Le blond avait besoin d'apprendre à observer. Quelque chose de louche se tramait ici.

Fang le sentait, à la façon dont tous les ignoraient, dont les deux autres se tenaient devant la télé avec des mines concentrées. La façon dont le barman leva la tête vers eux, sans expression, comme incapable de les voir.

« Ce mec est aveugle. »

Que fout un mec aveugle dans un bar… ? D'un autre côté, ce n'était pas comme si ce genre de lieux leur était interdit, mais tout de même, Fang ne pouvait contrôler l'appréhension qui montait dangereusement en elle. Ce fut une des raisons pour lesquelles elle sursauta un peu trop violemment quand quelqu'un enclencha le son sur la Tv.

« Ici Christelle, ceci est une exclusivité, je suis ici à Rosalia ! »

Léo, le petit, se détacha immédiatement de Sho et se planta au milieu de la pièce, les yeux écarquillés, rivés sur l'écran.

On y voyait une petite rouquine aux traits tellement grossiers qu'il était étonnant qu'elle soit journaliste. En tout cas à Rhodes on n'engageait que les blondes plantureuses aptes à porter un décolleté qui descendait jusqu'au nombril. Mais vu qu'il s'agissait d'une région de coincés du cul, plus rien n'étonnait Fang. Ils avaient quoi après, des talk-shows avec des prêtres comme présentateurs ?

« Comme vous pouvez le voir, la ville n'a pas été détruite durant le jugement qu'a rendu Twilight »

Elle pointa du doigt une tour entourée par des arbres aux couleurs irréelles. Et pendant une seconde Fang se remémora les récits de Daniel. On aurait dit que la forêt était faite de feu constamment ondulant sous la brise. Une magnifique tour de ferraille rouge s'élevait, élégante, ni trop immense pour avoir l'air de défier les dieux et pourtant ni assez petite pour qu'on puisse douter de son but divin.

Cependant, la ville ne paraissait pas du tout intacte, si les bâtiments typiques en pierre blanche et aux toits de tuiles cuivrées avaient l'air en état, l'un d'eux se consumait bien gentiment. Des dizaines de personnes l'entouraient et l'arrosaient copieusement avec leurs Pokémons eaux tandis que d'autres, dotés de créatures psychiques, établissaient un barrage pour empêcher les flammes de se propager.

« j'ai ici un émissaire de Twilight qui vous expliquera mieux que moi la situation présente. »

La jeune femme confia son micro à un des types masqués comme Fang en avait vu à Safrania, sauf qu'ici, il s'agissait d'une femme aux longs cheveux rouges.

« Ici Atropos, de la Légion de Twilight. Comme vous le voyez, dans le fond, il y a un incendie plus loin. Ceci n'est en rien dû à nos activités. Il avait été prédit par les plaques d'Arcéus : l'installation électrique de ce genre de vieux bâtiment a pris feu durant la nuit. Nous allons évacuer les personnes qui devaient s'en sortir. Néanmoins, il est injuste d'amoindrir le message de cet incendie à cause du blocus qui se déroule en cet instant sur la ville. Cet incendie fera 36 victimes, et a pour but de faire réfléchir tous les chefs de complexes hôteliers pour qu'ils vérifient leurs installations électriques. »

Qu'est-ce que c'était encore que ce charabia… ? Il était vraie que l'humanité ne se rendait vraiment compte de ses erreurs et du danger que quand des innocents en souffraient, voire en périssaient, mais…

« Excusez-moi » reprit la journaliste. « Mais pouvez-vous plutôt nous expliquer ce qui se passe dans la ville, je suis certaine… »

La dénommée Atropos soupira.

« C'est justement ce que je voulais éviter. L'incendie passe totalement à côté. Ne croyez-vous pas que le message qu'il transmet, de par ses victimes, a plus d'importance que l'expédition punitive sur Rosalia ? Vous voulez vraiment ignorer le sacrifice des personnes là-dedans ?»

Celle qui se nommait Christelle n'en démordit pas.

« Nous comprenons parfaitement, mais les familles ici aimeraient…
-Rosalia a hébergé des membres de la résistance, en conséquence de quoi, Arcéus a porté son jugement sur eux, tout comme cela s'est produit à Bonville il y a un an et demi. Nous jugeons en ce moment même les villageois pour voir à quel point ils étaient impliqués dans la résistance, et chacun d'eux aura droit à un jugement, puis sera sanctionné ou relaxé en conséquence. »

Fang repensa à ce qui lui avait dit Sho, sur le jugement, comment un Pokémon fouillait dans la mémoire pour n'extirper que la vérité, et rien que la vérité à la victime. Elle frissonna. Elle espérait ne jamais avoir à subir pareil destin, elle craignait bien trop ce qu'on pouvait dénicher dans les recoins sombres de son âme.

« Nous avons déjà écarté le champion de l'arène de Rosalia, Mortimer n'avait aucun lien avec les résistants. »

Le vieux sur le canapé ricana bizarrement, alors qu'il susurrait :

-C'est ça, c'est ça. Crois-ce qu'tu veux, après tout t'es une c-bonne croyante !

Mais l'image pixelisée d'Atropos ne l'entendit pas, continuant à expliquer au micro de la journaliste :

« De même que les familles Cécil, Joëlle, K-you, Oswell, Sarl, Maxwell, Klein, Magnus, Hershell, Wilder et Scif-

Elle ne termina pas sa phrase, l'image trembla et se renversa brutalement alors qu'on poussait un cri hors-champs. Léo se tendit comme un arc, et plusieurs des spectateurs se levèrent –même si le Barman se contenta de tourner la tête en direction du téléviseur.

Le caméraman lui aussi, à des kilomètres de là, s'étaient ressaisi, et relevé, il pointa une fenêtre de l'hôtel en flammes, apparemment l'une d'elles avait explosé. Mais cela devait cacher autre chose, car il y eut un nouveau cri.

« SCARLET ! »

Cette fois les spectateurs de la salle se dressèrent tous sur leurs jambes. L'image grossit sous l'effet du zoom, et une masse indistincte sembla se relever en dessous des débris qui avaient comme giclés de la façade embrasée.

Fang reconnut sans problème –à son costume ridicule- la femme de ce matin qui leur avait confié Léo. Sho aussi du l'identifier car il siffla –d'une façon ironique plus qu'admiratrice. Ainsi donc, le super héros local portait le nom d'une fleur…C'était d'un kitsch !

-Hé bé. Elle fait pas dans la dentelle, celle-là. Constata-t-il.
-L'abrutie ! Siffla le mec aux cheveux roux de la salle, avant de se ruer vers une porte dissimulée derrière le comptoir et de disparaitre derrière.
-Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? Souffla le barman, dans un simili d'inquiétude.
-Son intéressante, comme d'hab. Répondit le vieux.
-NON ! ELLE EST AL-

Sho réussit à faire taire Léo avant que celui-ci ne se fasse remarquer de manière dangereuse. Heureusement, car si le blondinet se contenta de lui plaquer la main sur la bouche et de le serrer contre lui en ricanant, Fang, elle, l'aurait tout simplement assommé. Le gamin pouvait s'estimer chanceux. On ne brasse pas d'air avant de voir ce que respirent les gens qui nous côtoie.

Sur l'image, la scarlet venait de passer à travers la barrière psychique des Pokémon psy, et Atropos, la fille aux cheveux rouges, venait d'abandonner le micro et la journaliste pour se ruer vers elle.

« CECI EST UN SCOOP ! UN SCOOP COUVERT PAR CHRISTELLE ! Babilla la journaliste, très professionnelle en temps de crise. Elle avait l'air particulièrement aux anges alors qu'elle fonçait droit vers l'action, poursuivant de sa caméra le membre de twilight. »

L'héroine de bas-étage, la scarlet fit une roulade, elle semblait tenir fermement contre elle un paquet de tissus, mais d'une main elle le plaqua un peu plus contre elle, et extirpa de sous sa cape un coutelas. Pas son pistolet de tout à l'heure ou de pokéball.

Elle était foutue. Encerclée par tous. Tous les spectateurs semblaient du même avis qu'elle.

-L'écremeuh, y-a Lucio dans l'tas et même Clément. Grommela le vieux. –J'parie qu'elle clamse dans la minute.

Fang ignorait qui étaient ces types, sûrement des gens vachement important, mais rien qu'avec l'atropos là, elle, dans la même situation, se serait considérée comme déjà morte.

Scarlet sembla hurler quelque chose à la caméra, et tous tournèrent la tête vers le brasier se consumant, libéré de toute entrave. La plupart des gens se remirent à combattre le sinistre, et elle vit le reste courir vers le hall, pour en revenir les bras chargés de victimes inconscientes et couvertes de suies.

« Ne crois pas que tu t'en tireras comme ça ! » Rugit Atropos en retour, sans quitter sa place, barrant le passage de la brune.

La caméra revint sur elles. Mais contrairement à son adversaire, la femme de légion sortit une pokéball. Le mouvement fut si rapide ; Scarlet lança son couteau et la sphère échappa des mains au membre de twilight. Celle-ci ne se laissa pas faire, elle allait sortit autre chose, mais Scarlet s'était rapprochée si près de son adversaire qu'elle mit moins d'une seconde à lui poser une main sur l'épaule.

Fang vit alors une figure qu'elle n'aurait crue possible que dans un cirque. Scarlet bondit, fit un looping ayant pour appuie son propre ennemie puis se rétablit derrière elle, sur ses pieds. D'un geste précis elle shoota dans la pokéball tombée plus tôt, comme dans un ballon de foot et l'envoya dans les buissons.

Atropos rugit et eut le réflexe incroyable de lui faire un croc jambe, mais elle frappa dans le vide. Scarlet avait les pieds au dessus du sol. Elle flottait littéralement et monta un escalier invisible aux yeux de tous pour disparaître dans la forêt.

Non mais sérieux, c'était quoi cette femme ?

La membre de Twilight parut furieuse, et se précipita à sa poursuite. Mais de l'avis de Fang elle ne l'attraperait pas. Les renforts s'acharnaient sur les blessés et domptaient l'incendie, et elle avait perdu sa pokéball.

-Ouah, celle-là, il vaut mieux être son amie que son ennemie. Commenta Sho dans son dos.

Et là, le barman sembla enfin réaliser leurs présences à tous les trois. Il fronça les sourcils. Fang réalisa qu'il était plus vieux que l'idée qu'on se faisait des barmans : peut-être la trentaine ? Il était pas mal malgré tout, si on oubliait ses yeux fixes.

-Qui êtes-vous ?

C'est les mots qu'il leur adressa. Fang comprenait mieux pourquoi il n'avait pas de client avec un accueil pareil : il était même étonnant qu'il en conserve deux !

-Nous venons livrer les fleurs. Répliqua Sho.

Léo le gamin, lui, se fichait bien du mot de passe, en bon petit ingrat, il observait encore la télévision, tremblant comme une feuille.

Le regard du responsable changea radicalement. Pas en bien, si on demandait son avis à Fang.

-Je vois. Apportez-les dans l'arrière boutique s'il vous plait.

Il leur désigna la porte par laquelle s'était enfui le rouquin de tout à l'heure. Fang prit Léo dans les bras, avec la ferme intention de l'envoyer là-bas avec un coup de pied au cul, puis de se barrer, quitte à ne pas être payé en bon taxi…

Taximan ? Comment on appelait les chauffeurs de taxi ?

Bref, peu importe, elle se fichait d'être payée elle voulait juste se tirer le plus loin possible. Mais quand Sho la laissa passer, ils débouchèrent dans une pièce très bien éclairée, du genre, une cuisine.

Ah. En même temps elle s'attendait à quoi dans un restaurant ? Fang s'en voulut d'être aussi parano. Elle avait cru déboucher sur une super cachette secrète du style celles de James bond, avec des ordinateurs partout et des gadgets ultra-secrets à volonté.

Maintenant qu'elle y songeait, c'était bien dommage, elle aurait volontiers piqué un gadget.

-Oh, oh ?

Sho appela à nouveau, à la recherche de quelqu'un, ne serait que du mec de tout à l'heure. Mais personne ne leur répondit pendant plusieurs secondes où ils se sentirent –et Fang ne mâchait pas ses mots- particulièrement couillons. Surtout quand Léo se remit à sangloter comme un bébé.

Fang était sur le point de lui envoyer une tarte, (Est-ce qu'elle pleurait elle ? Hein ?) quand, enfin, quelqu'un déboucha.

L'inconnue apparut comme un fantôme dans leurs dos. Sho fut le premier à se retourner, et à lui envoyer un sourire.

-Salut !

Fang elle, préféra lâcher le gosse qui s'écrasa sur le carrelage bruyamment et se plaquer contre un mur. Prête à couvrir ses arrières. Simple réflexe de survie.

Pourtant la femme qui se dressait devant eux n'avait rien de menaçante. Elle était tout simplement magnifique.

Elle aurait put faire une parfaite prostituée, selon les cadres de références de Fang.

Celle-ci savait qu'elle n'avait pour elle que les formes, et la couleur étrange, mystérieuse de ses yeux. Mais cette femme devant eux, n'avait en aucun cas besoin des lignes rassurantes des courbes féminines.

Son visage éclipsait bien cette lacune. Elle arborait une peau parfaitement laiteuse, comme faite de porcelaine, sans aucune impureté, et ce teint se voyait d'autant plus mis en valeur par ses cheveux longs et raides, sombres, légèrement bleutés.

Sa carrure était frêle, fine, plate. Mais il émanait d'elle le genre d'aura qui plait aux hommes, celle qui chatouille leur instinct protecteur, qu'ont les filles insupportablement faibles à l'air d'ange. Mais, cette femme, aux yeux d'un bleu argent envoûtant, n'avait rien d'une faible femme. Sa posture le dénonçait, son air supérieur également.

Fang l'aurait attaqué à cet instant, elle n'était pas sûre de s'en sortir indemne. Loin des connaissances en combat des karatékas, elle reconnaissait tout de même quand quelqu'un laissait une ouverture béante dans sa garde. Cette femme était au repos, et pourtant, elle était aussi inébranlable et imposante qu'un mur. Personne ne lui échapperait, son regard de glace semblait lire en eux avec une aisance et une facilité déconcertante, prêt à anticiper le moindre de leur geste. Offensif, ou défensif.

-Alors, vous êtes venus livrer des fleurs ? Demanda l'étrangère.

Léo hocha du chef, il paraissait subjuguer par la beauté de la nouvelle venue. Celle-ci lui sourit, un sourire que Fang aurait presque put qualifier d'innocent et sincère si la situation n'était pas aussi glauque.

-Oui, c'est la femme qui est passée à la télé il y a cinq minutes qui nous envoie. Déclara Sho.

Il marqua une pause, et alors que l'inconnue affichait une moue étonnée ravissante, il ajouta :

-Scarlet, c'est ça... ?

Fang n'apprécia pas du tout l'expression de l'étrangère à l'entente de ce surnom. Quoiqu'il en soit, Sho prit Léo sous les aisselles et le tendit à la l'inconnue. Le petit garçon devint rouge comme un goupix et contempla ses chaussures toutes crottées, intimidé.

-Tenez, c'est pour vous.

La belle femme observa de haut en bas son présent et hasarda un :

-Merci ?

Auquel on n'aurait presque put rajouter le « je suppose… » tant elle le pensa fort.

Elle le garda toujours dans les bras et Fang sentit la jalousie pointer le bout de son nez : avec elle Léo se taisait, bien sage.

-Êtes-vous baptisés ?

Encore cette phrase, comme ce qu'avait demandé Scarlet, cela les obsédaient tous la religion ici ?

-Non. On vient juste d'arriver. Rétorqua Sho, innocemment.

Mais il est fou de balancer ce genre d'infos celui-là ! S'insurgea Fang mentalement. La réponse parut plaire à la femme qui relança :

-Je suppose que vous êtes là pour le test.

La question laissa Sho et Fang au dépourvu. Elle s'apprêtait à rétorquer un « Quoi ? » fort gracieux, mais le blondinet fut plus rapide qu'elle.

-Oui !

C'était officiel, elle le détestait. Qu'est-ce qu'il racontait encore comme connerie, lui ?! Quel test ? Il devait apprendre qu'on ne disait pas oui à n'importe quoi !

C'est alors que Fang remarqua un mouvement dans son angle mort, elle eut à peine le temps de se retourner, prête à agir, quand elle entendit un drôle de chant. Un peu comme le vent quand il parcourt les plaines et siffle à travers les hautes herbes. Aussitôt ses jambes ne la portèrent plus, tous ses membres parcourus de frissons et de fourmis.

Elle s'effondra sur le carrelage, suivi de Sho.

La tête lui tournait affreusement, et elle maudissait son manque de prudence –elle devait être particulièrement mal, car même la voix de son crâne s'était tût. Quand soudain, elle vit leur agresseur.

Un jeune homme accompagné d'un Phyllali –origine de l'attaque siffl'herbe. Mais ce ne fut pas ça qui lui glaça le sang dans les veines.

Ce garçon avait les cheveux en batailles, noirs comme des ailes de cornèbre, mais surtout des yeux vairons. L'un aussi marron que la boue et l'autre outremer comme l'océan.

-Daniel ! Siffla Sho faiblement.

Ce dernier tressaillit, interloqué.

C'est à cet instant que la magnifique femme s'accroupit à leur niveau et leur envoya un sourire angélique, tenant tout jour le petit Léo dans ses bras, terrifié.

-Bienvenus à la résistance.

Ce furent les derniers mots qui atteignirent leurs consciences avant que celles-ci ne glissent dans l'abysse.