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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 28/07/2013 à 09:45
» Dernière mise à jour le 14/05/2018 à 23:24

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 180 : Futuriste
En très peu de temps, toute la Team Rocket était passée sous le contrôle de Karus. Ce n'était guère étonnant, pour Siena. Tout le monde, même les sbires les plus insignifiants, étaient au courant pour l'arme ultime des Dignitaires. Giovanni n'avait aucune solution à proposer. Karus si. Et sa légende existait encore dans l'esprit de nombreux Rockets. Donc Giovanni avait beau donner les ordres au nom de Karus, c'était bien au Généralissime que tout le monde obéissait. Il avait fait mener à la centrale de Rhodes toute une équipe de scientifiques pour mettre au point son sort qui transformerait le monde entier en Mélénis. Il avait apparemment besoin d'une dérivation complexe de l'énergie produite par la centrale. Mais pour le moment, Karus était encore au Quartier Général, et Siena était en route pour le rencontrer.

Elle comprenait le désespoir des autres Rockets, mais le monde que proposait Karus la répugnait. Tout le monde égal ? Tout le monde possédant d'immenses pouvoirs ? Comment ce ferait donc le progrès, là-dedans ? Ce ne serait qu'un monde immobile, où rien n'allait changer. Un monde morne. Siena ne voulait pas de ça. Elle préférait encore mourir en se battant contre les Dignitaires. Surtout qu'après cette transformation mondiale, la Team Rocket cesserait d'exister. Et tous ses idéaux avec. Pourquoi Giovanni laissait-il faire une chose pareille ? Pourquoi tout le monde, même 003, le laissait-il faire ?!

- Ce sont tous des lâches, lui susurra Horrorscor. La crainte de la disparition les pousse à des mesures absurdes mais rassurantes.

Siena acquiesça distraitement. Oui... Personne ne s'était opposé au plan de Karus. Personne n'était donc plus Rocket qu'elle, même le Boss et ses Agents. Mais elle, elle allait agir, même si elle devait pour cela avoir toute la Team à dos. Mais avant toute chose, elle devait parler à son grand-père. Depuis qu'il était ici, Karus avait rencontré bien des gens. Mais il ne l'avait pas encore fait appeler, elle. À croire qu'il ignorait qu'il avait une petite-fille ici. Ou alors il s'en fichait. Siena se présenta devant la porte de ses appartements, gracieusement mis à disposition par le Boss. Elle était gardée par deux des loyalistes de Karus, à la combinaison grise. Siena n'en voyait pas l'utilité, si ce n'était pour le décorum. Karus n'est-il pas censé être un puissant Mélénis ?

- Je vais voir le Généralissime, déclara Siena.

Les gardes ne se poussèrent pas.

- Vous êtes attendue ? Demanda l'un d'eux.

- Je n'en ai pas besoin.

- Alors, vous ne passez pas.

Une grande colère assombrit l'esprit de Siena. Elle n'avait pas de temps à perdre avec ces larves qui confiaient à quelqu'un de plus puissant qu'eux le soin de réfléchir à leur place. Elle en assomma un avant qu'il n'ai pu faire un seul geste, et entrava le second avec son fouet électrique. Il fini par s'évanouir sous le choc. Siena entra sans autre forme de procès, avec le rire amusé d'Horrorscor dans la tête. Karus était à son bureau, en train d'étudier divers parchemins. Il leva à peine les yeux à son arrivée.

- La discipline est bien mal en point dans la Team Rocket si un colonel peut entrer sans frapper dans le bureau du Généralissime, commenta-t-il.

- Vous n'êtes plus Généralissime, rétorqua Siena. Vous n'êtes même plus un Rocket. Même si vous faites danser tous les autres comme vous voulez, vous n'êtes qu'un civil, et je n'ai pas à ramper devant vous.

Karus ricana doucement.

- Je reconnais bien là la rhétorique de ce cher Hegan. Ta ressemblance avec lui est frappante, jeune fille. Inquiétante même...

- Pourquoi n'avoir jamais tenté de nous rencontrer, Galatea, Mercutio et moi ? Vous saviez où nous étions.

- C'est pour ça que tu déboules ainsi dans mon bureau ? Pour venir geindre sur la dure réalité de ta famille ? Pauvres humains, si attachés à la notion de sang... Sache que vos existences m'importent peu. Que ce soit la tienne, ou même celles de ces demi-Mélénis. Les humains m'indiffèrent totalement.

Siena haussa les sourcils.

- Vous avez pourtant épousé une humaine, non ? Vous avez servi dans une organisation d'humains.

- Certes. Et c'est durant toutes ces années que j'ai compris l'idiotie flagrante de votre espèce. Vous courrez à la destruction. Seul les Mélénis peuvent vous sauver. Moi seul peux vous sauver.

Siena secoua la tête. Voilà ce qu'était son grand-père ? Un pur et arrogant Mélénis ne se souciant aucunement des humains ? Cela renforça son sentiment de rébellion au sujet de son plan. Mais elle voulait en savoir plus.

- Votre fille, Livédia... Elle était donc une demi-Mélénis, comme Mercutio et Galatea ?

- Bien sûr que non, jeune sotte. Ta mère avait du sang Mélénis grâce à moi, mais aucun de leurs pouvoirs. Si un Mélénis s'accouple avec un humain, ses enfants ne possèderont pas le Flux, à moins que l'humain en question soit un Favorable.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un humain qui possède généralement en lui du sang Mélénis, et qui a un esprit compatible avec le nôtre. Ils sont assez rares, de nos jours. Bref, il n'y a qu'avec eux que les enfants de Mélénis et d'humains peuvent hériter du Flux. Livédia était une Favorable, et c'est pour cela qu'Elohius a flashé sur elle. Quant à toi... sans doute en es-tu une, un peu plus faible que ta mère, mais assez pour transmettre le Flux si d'aventure tu devais t'accoupler à un Mélénis. Mais ceci n'a aucune importance à présent, car tout le monde deviendra Mélénis. Plus question de Favorables alors.

Siena se redressa, dévisageant son grand-père avec défi.

- Je ne veux pas de votre monde.

Karus balaya la remarque d'un geste insolent.

- Ce que veut ou ne veut pas une misérable humaine me laisse de marbre. Sache que j'ai mis vingt années à mettre au point ce sort. C'est l'avènement de toute ma vie. Je serai celui qui transformera ce monde et qui nous débarrassera de la gangrène infernale que vous représentez, vous les humains.

- Pourquoi ?

- Parce que ce monde court à sa perte avec vous aux commandes. Il me semble que tu connais les Pokemon Méchas, non ?

- Oui. Mais quel rapport ?

- Ils sont là, dehors, à comploter pour s'emparer de ce monde, à le purifier de tout être vivant pour le repeupler de machines comme eux. Ce ne sont pas les humains qui vont les arrêter. Non. Pour les combattre, il faudra une armée de Mélénis.

- Les Mélénis se reposent sur leurs pouvoirs, et donc n'ont pas la capacité d'imagination et la volonté des humains. Vous nous sous-estimez trop. Ce sera votre perte.

Karus redressa enfin la tête, surpris. Puis il éclata de rire.

- Tu es amusante. Ta mère aussi croyait au grand potentiel de l'humanité. Pour le prouver, elle a créé cette abomination de Diox-BOT. Total, il l'a tuée, et maintenant, il s'apprête à purger ce monde. Voilà le potentiel des humains : celui de la bêtise, et de l'autodestruction. Je vais mettre fin à tout ceci, une fois pour toute. Et maintenant, laisse-moi, ou je ne te ferai même pas la grâce de te transformer en Mélénis. Je te tuerai ici et maintenant.

Siena obtempéra. Elle savait qu'elle ne faisait pas le poids contre Karus, et se faire tuer ne lui aurait rien apporté. Enfin, elle ne faisait pas le poids maintenant... Une fois seule dans ses quartiers, elle s'adressa à Horrorscor.

- Tu disais pouvoir m'offrir bien des choses. Est-ce que l'une de ces choses pourrait me permettre de vaincre un Mélénis comme Karus ?

- Bien entendu. Tu as vu de tes propres yeux les pouvoirs que j'ai donnés à Zelan, non ?

- Et il s'est fait battre. Par un Mélénis, justement. La puissance brute ne sert à rien. Qu'as-tu d'autre à me proposer ?

Horrorscor ricana.

- Je peux offrir à mes hôtes trois choses au choix qui font de moi le Pokemon que je suis. Ma puissance, mon corps, ou mon pouvoir. Ma puissance, ce sont mes attaques et mon énergie spectrale et ténébreuse, ce que j'ai donné à Zelan et à Ophiuton. Mon corps, c'est mon double type Spectre et Ténèbres, qui donc ne craint rien à part le type Fée, et est immatériel. Quant à mon pouvoir, il s'agit de mon Talent Spécial, Futuriste, qui me permet de visionner l'avenir immédiat.

- L'avenir immédiat ? Répéta Siena, curieuse.

- Oui. Je voyais constamment le futur quelques secondes avant qu'il ne se réalise. En gros, les gestes de mes adversaires, les attaques qu'ils vont lancer... C'est une capacité difficile à maîtriser, du fait du nombre élevé de futurs possibles, et du fait que sa vision se mélange à celle du présent. Mais elle fait de toi un être invincible si tu parviens à la contrôler. Plus tu la contrôleras, plus tu pourras voir plus loin dans le futur. De plus, cette capacité affine tes capacités intellectuelles pour te permettre de traiter ce surplus d'information, pour que tu réagisses plus vite et plus sereinement.

Siena y songea un peu. Voir l'avenir immédiat... Un sacré avantage en combat, certes, mais pas seulement. Ce pouvoir ouvrit en Siena une gamme infinie de possibilités.

- Très bien. Donne-moi donc ton fameux Talent.

Horrorscor ricana de nouveau.

- À ta guise, Siena Crust, mais tout à un prix...

Nous y voilà, songea Siena.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Un pacte. Je te donne mon pouvoir, et en échange tu accomplis quelque chose pour moi. C'est juste, équitable.

- Quelque chose de très centré sur le bien commun et la paix dans le monde, j'en suis sûre, ironisa Siena.

- Ça, ce sera à toi d'en juger. Je veux seulement que tu deviennes celle que tu souhaites devenir.

Siena fronça les sourcils.

- C'est-à-dire ?

- Que tu restes comme tu es. Je t'aime bien, Siena Crust. J'aime ton esprit. Cette envie insatiable d'ordre, de justice. Cette recherche constante d'un avenir meilleur. Tu sais ce que tu dois faire, et tu n'as pas peur de le faire, même si ça doit te salir les mains.

- Et en quoi ce que je souhaite devenir te concerne, dis-moi ?

- Selon toute vraisemblance, on est promis à rester ensemble un long moment. Je ne veux pas d'un hôte qui demeure anonyme et qui n'aura rien accompli. Si je te donne mon pouvoir, c'est pour que tu l'utilises à bon escient.

- Pour faire progresser la Corruption ? Ricana Siena.

- Laisse tomber ces histoires de Corruption et d'Innocence. Le monde n'est pas ainsi fait. Cette guerre que je mène contre Erubin est personnelle. Je veux seulement te voir t'élever parmi les tiens. Je veux voir le monde que tu vas créer. Je veux être au plus prêt de tout ça. Car c'est follement excitant !

Siena se plongea au cœur de la noirceur dans son esprit qui abritait l'âme déchirée d'Horrorscor. Tout comme il pouvait lire ses émotions, Siena pouvait voir les siennes. Telle était la nature du lien qu'il partageait. Et elle vit qu'il disait la vérité. Il ne voulait rien d'autre d'elle que du spectacle. Siena éclata de rire. Un rire un peu fou, dont elle n'était assurément pas accoutumée.

- Ainsi soit-il. Tu auras du spectacle. Je vais t'en montrer du beau. Donne-moi ton pouvoir. Donne-moi l'instrument qui me servira à atteindre mes objectifs. Et je te promets qui tu en auras plein les yeux !

Horrorscor agit. Siena sentit un grand froid l'envahir, puis sa vue la quitta, alors qu'elle avait les yeux ouverts. Quand elle se demanda si Horrorscor ne s'était pas fichue d'elle en la rendant aveugle, sa vue revint, mais elle y voyait étrangement trouble.

- Ton pouvoir fonctionne uniquement via ton œil gauche, lui indiqua le Pokemon. S'il est fermé ou si tu le perds, ça ne marchera plus.

En effet, quand Siena ferma son œil gauche, sa vue redevint claire. Siena testa son pouvoir. Elle avait dans l'idée de lever sa main et de l'agiter devant sa tête, mais avant même qu'elle le fasse, une espèce de fantôme de sa main gauche apparut dans son champs de vision, deux secondes avant que Siena ne fasse le geste.

- Tous les futurs que tu verras ne se réaliseront peut-être pas, expliqua Horrorscor. Mais plus un futur a de chance de se réaliser, plus il te paraîtra solide en le voyant. Au contraire, un futur ayant peu de chance de se réaliser sera très immatériel. Mais on ne comprend réellement ce pouvoir que durant le combat.

Siena acquiesça, et prit son comlink. Elle composa le numéro de Ian Gallad. Elle avait amené avec elle au QG certains membres de sa future unité, à savoir Ian, Lusso et Silas. Les autres, Esliard, Faduc, Althéï et Sharon étaient demeurés dans la base G-5.

- Ian, ici Crust. Vous pouvez me rejoindre dans mes quartiers ? J'ai envie de m'entraîner au corps à corps.

Ian ne posa pas de question inutile. Il obéissait seulement. Siena aimait ça. Quand il fut devant elle, il eut quand même le bon sens de la prévenir.

- Je ne doute pas de votre entraînement, colonel, mais vu notre différence de taille et nos poids respectifs...

- Vous êtes au moins cinq fois plus fort que moi, je sais, acheva Siena. Mais si je voulais seulement me faire les muscles, je ne vous aurai pas appelé. Combattez-moi le mieux que vous pouvez. Je ne vous en voudrai pas si vous m'assommez.

Ian haussa les épaules et commença. Nul doute, c'était un maître dans le combat au corps à corps. Tous ses gestes étaient fluides, précis, puissants, et il feintait astucieusement. Mais Siena ne fut jamais touchée. Une image rémanente et translucide de Ian le précédait toujours de quelques secondes, indiquant à chaque fois à Siena où il porterait ses coups et les pas qu'il ferait. Elle voyait également les parades de Ian sur ses propres coups à l'avance, ce qui les rendait très simple à déjouer. En même pas trente secondes, Ian était étendu par terre, stupéfait.

- Que... Comment faites-vous ça ?! S'exclama-t-il en se relevant. Vous prédisez chacun de mes gestes !

- Oui. Je vais être honnête avec vous, Ian. J'utilise quelque chose me permettant de deviner vos mouvements. Mais j'aimerai que vous n'en parliez à personne.

Ian hocha la tête, toujours perturbé.

- Demande-lui de ne penser à rien, fit Horrorscor. De ne rien prévoir. Là, c'est plus compliqué.

- Vous pouvez vous battre à l'improvisation seulement ? Sans trop réfléchir ?

- C'est le meilleur moyen de se faire tuer, ça, riposta Ian.

- C'est vrai. Mais contre moi, ça vous donne un avantage. Je veux voir si je suis capable de lire vos mouvements même si vous ne les connaissez pas vous-même.

Ian reparti à l'attaque, mais cette fois, ce fut différent. Des dizaines d'images de son lui futur jaillirent de son corps, chacune faisant quelque chose de différent. Ne pouvant gérer toutes ces images à la fois, Siena recula sous l'effet de la confusion.

- Oui, dit Horrorscor. Tu auras à parfois à combattre quelqu'un de ce genre, dont les gestes sont si imprévisibles qu'il en découle plusieurs futurs possibles. Mais comme je l'ai dit, en te concentrant, tu peux les distinguer et voir ceux qui ont le plus de chances de se réaliser.

En effet, certaines des images de Ian paraissaient plus consistantes que d'autres. Mais il en résultait de tels mouvements désordonnés, de tels futurs possibles, que Siena était vite dépassée. Elle fit signe à Ian de s'arrêter.

- C'est bon, j'ai vu ce que je voulais. Restez ici. Je vais appeler Silas et Lusso. J'ai à vous parler.

Quand les deux autres furent là, Siena déclara, de bout en blanc :

- Je compte tuer Karus et l'empêcher d'accomplir son plan.

Ian n'eut aucune réaction. Silas se contenta d'hausser les sourcils, et Lusso produisit un son étrange à mi-chemin entre la stupéfaction et l'horreur. Le plus amusant, c'est que Siena sut qu'il ferait ça avant même qu'il le fasse, et son nouveau pouvoir n'y était pas pour grand-chose.

- Attend voir un moment ! C'est ton grand-père !

- Aucune importance. Il m'a d'ailleurs bien fait comprendre que je ne comptais pour rien à ses yeux.

- Mais... euh... Ce n'est pas bien, ce qu'il propose ? Enfin quoi, après avoir vu si longtemps ce dont étaient capables les jumeaux, des pouvoirs Mélénis, ça donne envie.

- Si on avait le choix, peut-être. Mais là, il nous impose sa vision du monde. Je ne veux pas que quelqu'un dirige ma vie, qu'il choisisse mes idéaux à ma place. De plus, c'est totalement contraire à ce que croit la Team Rocket. Elle croit au progrès et au potentiel humain. Dans le monde de Karus, il n'y aura aucun progrès, aucun potentiel à développer. Ce sera l'immobilisme le plus total. L'égalité est un mythe, une fiction inventée par les faibles pour se protéger des forts. Si tout le monde dispose des mêmes pouvoirs, plus personne ne pourrait espérer s'élever au dessus des autres. Les forts resteront attachés aux faibles, et privé de chef proclamé et charismatique, ce sera l'anarchie. Moi, je crois au potentiel des humains, et je ne veux pas d'un monde Mélénis. Les Mélénis ont fait leur temps. Ils sont dangereux. Ils ont toujours tenté de nous contrôler. Ce sont les ennemis naturels des humains. Nos ennemis.

Lusso cligna des yeux.

- Euh... joli discours, j'avoue, mais on fait quoi, sans le Généralissime ? On se fait botter le cul par le méga laser des Dignitaires ?

- On se battra, comme on l'a toujours fait, riposta Siena. Si mon plan réussi, j'éliminerai Karus. Si je peux venir à bout de lui, les Dignitaires ne seront pas un souci.

Silas éclata de rire.

- Quel dommage qu'Esliard se soit pas là. Il serait tombé à la renverse en vous écoutant ! Je n'avais guère d'opinion tranchée à ce sujet, mais je vous suis, colonel ! Nous n'avons pas fait tout ce travail de recherche et de réflexion pour notre unité pour que ce vieux débris de Karus enterre la Team Rocket !

Ian haussa les épaules d'un air indifférent.

- J'ai lié mon destin au votre en choisissant de vous rejoindre, colonel Crust. Quoi que vous vouliez faire, je suis votre homme.

Siena se tourna enfin vers son frère, qui hésitait toujours.

- Je ne t'oblige pas à me suivre sur ce coup là, dit-elle. On risque tous de mourir, et même si on réussi, il se peut que l'on soit exécuté pour trahison. Tu vas bientôt être père.

- Mouais... Mais toi aussi, t'as un gamin. Tu veux qu'il grandisse sans sa mère ?

- Je veux surtout qu'il puisse vivre sa vie. La vie qu'il aura choisie, et pas celle qu'un autre aura décidé pour lui alors qu'il n'était qu'un bébé.

- Karus est un Mélénis très puissant. Je peux savoir comment tu comptes t'y prendre pour l'affronter ?

- Je ne suis pas totalement démunie. Plus maintenant. Je veux lui montrer le véritable potentiel des humains. Ce sera la dernière chose qu'il verra. Il va regretter de nous avoir sous-estimés !

- De bien belles paroles, colonel, mais je partage la perplexité du capitaine Tender, fit Silas. Karus vous enverra voler à des lieux d'ici avant même que vous ne puissiez le toucher.

- Mais nous avons une arme contre lui, sourit Siena. Une arme que nous avons découvert tout récemment. Une arme anti-Mélénis.

Aucun des trois n'ayant été présent lors de la réunion, Siena le leur expliqua.

- Il existe une pierre, dont se servent les Shadow Hunters pour annuler les effets du Flux. L'Ysalry. On a réussi à s'en procurer un morceau. Giovanni devait l'envoyer au professeur Natael pour étude, mais avec tout ce qui c'est passé dernièrement, il doit toujours se trouver ici. Si je dispose de ce caillou, Karus ne pourra pas utiliser le Flux contre moi.

- Fort bien, dit Silas. Mais êtes-vous sûre de pouvoir le battre même avec ça ? Vous n'êtes pas un Shadow Hunter, et même eux, avec leur immunité au Flux, ne sont pas encore parvenus à éliminer les jumeaux.

- Je n'ai ni la force ni la rapidité des Shadow Hunters, en effet, mais je dispose d'autre armes. Faites-moi confiance. Je le vaincrai.

Siena ne voulait pas en dire plus, même si Ian semblait savoir de quoi il retournait. Lusso hocha finalement la tête.

- Bon, je dois être totalement cinglé pour accepter, mais ma foi, pourquoi serai-je rentré dans cette unité, si ce n'était pas le cas ? Faisons ça.

- Nous appelons les autres ? Demanda Ian.

- Pas le temps, dit Siena. Et puis, nous devons agir discrètement. Il nous faut deux choses avant de commencer. Le plan de la centrale où Karus compte agir, et le morceau d'Ysalry. Je peux sans doute me procurer les plans en fouillant un peu avec mon accréditation, mais la pierre...

- Je vais vous la dénicher, assura Silas.

- Vous ? Demanda Lusso, perplexe.

- J'étais une Ombre avant. C'est dans mes cordes. Et puis... notre cher colonel n'est pas la seule à posséder des atouts secrets dont elle ne veut pas parler.

Il lui servit un de ses sourires ironiques et si séduisants. Siena le lui rendit. Elle n'avait jamais douté que Silas ne lui cache des choses. Tout comme elle le lui en cachait. C'était de bonne guerre. Lusso, percevant leur étrange échange, secoua la tête.

- Des cinglés, comme je disais...

- Très bien messieurs, fit Siena en se levant. C'est la première mission de notre unité, bien qu'elle ne soit pas très officielle.

- Et si tu tiens ta promesse, ce ne sera pas la dernière, ajouta Horrorscor.

- Pas d'inquiétude, répliqua mentalement Siena. Je suis une femme de parole.