Ch.37 Réminiscences
Camille et Ethan étaient rentrés chez eux après que les policiers aient fini de leur poser des questions par rapport à Christopher et ce qu'il s'était passé. Leurs parents avaient été appelé pour venir les chercher. Ils avaient voulu connaître les raisons de leurs venues au commissariat. Les policiers les informèrent puis ils repartirent. Le trajet jusqu'à la ferme fut silencieux. Ethan et Camille ne voulaient pas parler devant leurs parents. Ils attendirent la nuit pour sortir sur le toit et discuter tranquillement à l'abri des oreilles indiscrètes.
- Alors tu comptes m'expliquer ou tu préfères ne rien me dire ! S'énerva Camille après plusieurs heures de silence insoutenable
- Ne t'énerves pas ça ne fera que réveiller les parents, ils nous puniront et je ne pourrais pas te dire ce que je suis sur le point de t'avouer. Répondit Ethan
Camille le regarda en attendant la suite et le jeune homme poursuivit.
- L'autre jour quand on était sur le toit, j'ai voulu te dire quelque chose. Tu te rappelles ?
- Oui mais tu m'as dit que tu n'arrivais pas à faire sortir ce que tu voulais me montrer.
- Je vais commencer par le début. Tu te rappelles cette bague ? Commença Ethan en montrant le doigt qui portait l'anneau.
- Oui c'est moi qui te l'ai acheté.
- Et bien c'est pas un anneau ordinaire. Ce sont des dieux qui l'ont faite. Des dieux grecs. En la confectionnant, ils y ont insufflé un peu de leurs énergies, la même qui permet aux pokémons d'utiliser les éléments. En l'achetant et me l'offrant, tu as rempli un de leurs objectifs, que je me retrouve en possession de cet anneau. Le lendemain on est parti pour le voyage d'une semaine avec les profs. Sauf que pendant le voyage, ces dieux ont pris possession du corps des profs pour me tester et vous avec puisqu'ils ne pouvaient pas m'isoler. Pendant ces quelques jours, après l'entraînement on a du se battre contre des pokémons à mains nues pour prouver qu'on pouvait les aider dans la guerre qui se prépare.
- Attends une guerre ?! Pourquoi les médias n'en parlent pas ?
- Ce n'est pas une guerre ordinaire. Elle ne concerne pas les hommes ou du moins pas tous. Pendant ce temps toi tu étais dans le monde d'Arès avec Tristan. De mon côté j'ai été entraîné par Héra, la femme de Zeus pour devenir le héros qui va décider du sort de monde. Après la suite tu la connais, le tournoi, les matchs, les comportements bizarres et surnaturelles.
- Tu veux dire que Christopher est avec eux et que lui aussi fait parti des tests ?
- Non Christopher c'est différent. Il y a deux clans chez les dieux grecs, ceux qui veulent ma peau et ceux qui veulent la sauver. Héra fait parti de ceux qui veulent me sauver et cinq autres dieux la soutiennent. Les six autres veulent me tuer. Zeus en fait parti et est le chef.
- Pourquoi te tuer ? Tu n'es qu'un mortel comme les autres.
- Apparemment non et j'ignore aussi la raison. Je demanderais quand je pourrais. Donc pour revenir plus précisément sur ce que je voulais te dire l'autre fois, c'était mes pouvoirs. Je voulais que tu saches que j'ai des pouvoirs. Sauf que la dernière fois, je n'avais pas le contrôle nécessaire pour te les montrer.
- Et maintenant tu l'as ?
- Oui je l'ai. Mais je voudrais te poser une question avant de te les montrer si tu es d'accord.
- Je t'écoute.
- Est ce que tu me prends pas pour un fou ?
- Non pourquoi je te prendrais pour un fou ?
- Je sais pas. Je te parle de choses que beaucoup appelleraient croyance, hallucination ou encore délire. Et puis tu ne crois que ce que tu vois.
- Pour toi, c'est différent. On se connaît depuis qu'on est tout petit. Je te fais plus confiance qu'à n'importe qui. Tu aurais pu m'en parler avant.
- Je l'ai pas fait parce que si tu étais au courant avant que je ne puisse te protéger comme tu le dois ça t'aurait mis en danger et regarde ce qu'il t'est arrivée alors que je ne t'ai rien dit. Imagine ce qui te serait arrivé si je te l'avais dit. Tu ne serais peut être plus là pour en parler.
- Ce n'est pas une excuse. Je n'ai aucun secret pour toi. Alors pourquoi tu ne voulais pas me le dire ? Mais donne-moi la véritable raison, s'énerva Camille sur le point de pleurer
- Je ne veux pas te perdre. Je tiens trop à toi pour risquer ta vie à cause de moi. Tous les soldats disent ça avant de partir en guerre mais cette fois c'est différent. Je ne me bats pas contre d'autres hommes mais contre des dieux. Mes pouvoirs me viennent d'eux et certains sont contre moi parce que j'ai fais ou parce qu'on m'a fait quelque chose que j'ignore.
Ethan arrêta de parler et fit signe à son amie de se rapprocher de lui. Il s'ouvrit au Vanyali et réchauffa l'air qui les entourait. Dans cette nuit d'hiver, ils avaient oublié de prendre une veste avant de sortir.
- Ce que je fais avec l'air en ce moment est un de mes pouvoirs. En fait, je suis capable d'utiliser les attaques pokémons et en même temps je peux faire tellement plus. Je t'expliquerais plus en détail plus tard. Je peux maîtriser l'énergie qui permet aux pokémons d'utiliser leurs mouvements d'attaques, continua le jeune homme.
- C'est comme ça que tu as pu guérir Pikachu ?
- Oui mais ça a été dur. Enfin je t'épargne les détails. Enfin voilà, je t'ai dit toute la vérité. J'ai des pouvoirs qui causeront certainement ma mort ou celle du monde ou les deux.
- Mais pourquoi les dieux t'ont donné ces pouvoirs s'ils savaient qu'ils allaient te tuer ? Demanda Camille.
- Je ne sais pas et je n'y ai jamais réfléchi. Ce que je sais par contre, c'est que maintenant je suis obligé de faire en sorte que les dieux qui veulent ma mort, comprenne que je ne suis pas un problème ou les faire changer d'avis.
Ethan relâcha sa prise sur le Vanyali. La température chuta de plusieurs degrés. Mais un frisson de Camille lui indiqua que c'était trop brutal. Alors il chauffa ses mains pour la chaleur se diffuse dans tout son corps.
- A toi maintenant. Je t'ai dit tout ce que j'avais à dire. Mais je ne sais pas ce que tu as fait dans le monde d'Arès.
- Ah. Tu veux vraiment que j'en parle ?
- Disons que ça m'aiderait à comprendre certaines choses. Mais tu peux aussi me faire tes souvenirs pour éviter de parler. J'utiliserais mes pouvoirs pour percevoir ce dont tu te rappelles.
Camille accepta d'un signe de tête. Ethan atténua son emprise sur le Vanyali flamboyant pour se laisser envahir par la puissance psychique et ressentir les souvenirs de son amie.
Il vit d'abord le Colisée puis la forêt qui l'entourait. Quelques images plus tard, Tristan fit son apparition dans un match l'opposant à un Jungko particulièrement puissant. Des ruines, un centre Pokémon, du noir se succédèrent très vite. Ensuite de la solitude parvint jusqu'à Ethan, beaucoup de solitude. Soudain un éclair de lumière illumina les pensées de Camille. Quand Ethan se reconcentra après le flash il vit défiler pendant plusieurs minutes des images d'entraînements, essentiellement Lianaja mais aussi Pikachu, Aligatueur et les autres.
Vient ensuite un combat contre un Feunard, le même qui affrontait le Jungko. Ethan déduisit qu'il appartenait à Tristan. Ce match en particulier fut très riche en détails contrairement aux images d'entraînements. Après celui la Ethan vit un combat à mort d'après la violence entre les belligérants. Lianaja affrontait un Tengalice shiney mais aussi doté des mêmes feuilles qu'un Jungko possède sur ses avant-bras. Les sentiments de Camille déteignaient à travers son souvenir. Beaucoup de tristesse, de peur, de regret, de doute, de remords et plus encore avaient été ressentis à ce moment.
Kinkaiser faisait face à Camille entouré de ses généraux de guerre. Un Empiflor avait ligoté la jeune fille avec ses lianes. Un labyrinthe géant se dressait devant les yeux de l'adolescente apeuré par la situation. Tristan fait son apparition encadré par toute une bande de pokémons féroces et prêts à lui bondir dessus à la moindre occasion. Des images de combats entre lui et des dizaines de pokémons se succédèrent très vite puis un temps mort et le combat final entre l'adolescent et Kinkaiser qui se finit dans la forêt. Entre temps, Ethan sentit l'appréhension de sa sœur de cœur à montrer cette partie de son souvenir. Il comprit pourquoi quand il vit Tristan s'approchait du visage de Camille. Ensuite tout s'enchaîna vite. Gezacko apparut, vainquit Kinkaiser et plouf dans l'eau. Ethan connaissait la suite des évènements. Il relâcha l'emprise qu'il avait sur l'énergie psychique et retourna dans son corps.
- Je vois. Je vais pas t'embêter plus longtemps, dit Ethan, rompant le silence qui s'était installé.
- Merci.
Ethan et Camille rentrèrent se coucher. Et au vu de l'heure matinale, l'immersion dans les souvenirs de Camille avait duré plus longtemps que prévu.
Le jeune homme se changea pour tomber dans les bras de Morphée puis s'allongea sous sa couette. Le sommeil vint rapidement l'emporter. Malheureusement son sommeil ne fut pas peuplé de rêves merveilleux mais du même cauchemar qui le hante depuis quelques semaines. Le rêve où il était encore bébé et que ses parents mourraient dans un accident de voiture. Il comprenait mieux cet épisode de sa vie même si il n'avait que ce souvenir de ses parents biologiques.
Au moment où son cauchemar finissait Ethan se réveilla mais pas dans sa chambre. Il se trouvait dans un lieu autrement plus spacieux. La salle dans laquelle il se trouvait faisait la superficie du temple d'Héra multipliée par cinq. Il était au milieu de la salle sur un sol fait de marbre. En se levant, Ethan vit une lueur orangé au loin. Il se dirigea vers elle et arriva sur ce qui semblait être une fenêtre mais qui avait la taille d'une terrasse.
De là, il put admirer le plus beau coucher de soleil qu'il avait jamais vu. Du haut d'une montagne, il voyait toute une île s'étendre à ses pieds. Certainement la plus éloigné du rivage car les sons de la mer devant lui ne lui parvenaient que faiblement. Sur l'île, une forêt luxuriante et abondante naissait sur le sable de la plage et se terminaient à quelques centaines de mètres de la porte d'entrée de la demeure dans laquelle il se trouvait qui au passage devait être extrêmement étendue sur la montagne pour qu'une salle fasse cette taille. Après sa comtemplation du large, Ethan se dirigea de l'autre côté de la salle et erra dans les longs couloirs de la maison sans trouver âme qui y vive.
Il marcha encore dans quelques salles avant de trouver une silhouette debout devant le même genre de fenêtre qu'il avait quitté quelques minutes plus tôt. Il s'approcha d'elle et s'arrêta à trois mètres derrière.
- Tu peux approcher Ethan, je ne te veux aucun mal.