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Fils de la lune[song fic/one shot] de Majaspic3001



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Informations

» Auteur : Majaspic3001 - Voir le profil
» Créé le 30/05/2013 à 11:45
» Dernière mise à jour le 30/05/2013 à 18:53

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Fils de la lune
Idiot qui ne comprend pas
La légende qui comme ça
Dis qu'une gitane
Implora la lune
Jusqu'au lever du jour.
Pleurant elle demandait
Un gitan qui voudrait
L'épouser par amour.


Sur la corniche, une Évoli se tient.
Sur la corniche, une Évoli pleure.
Sur la corniche, une Évoli implore l'astre lunaire.
Ses sœurs ont quittées le nid familial, simple rond de pierres entouré de murailles érigées par les hommes, déjà trois fois l'hiver est passé depuis que sa dernière sœur est partie avec un beau Noctali, et elle, elle est restée en attendant son tour.
Mais ce tour n'est jamais venu.
Et maintenant, sur la corniche, elle pleure.
Elle pleure pour elle.
Elle pleure pour l'amour qu'elle ne connaitrait jamais.
Elle pleure et demande, comme ça à la lune :
« Ho, lune, pourquoi ne m'accordes-tu pas ta clémence ? Moi, Grace, Évoli normale, je ne connais pas l'amour, et toi, gardienne des romances, exauçant parfois les vœux, tu me reste fermée, pourquoi ne veux-tu donc pas m'aider ? »
Et la lune, sœur des courants, éternelles sphère du ciel, regarde l'Évoli nommée Grace pleurer sur la corniche, en haut de la colline, lui demander de lui offrir la seule chose que l'on ne peut acheter.
L'amour.
Mais elle-même, long serpent argenté, ne l'a jamais connu. Alors comment le donner ? Lune qui jamais n'a trouvé cet amour, lune qui jamais n'a eu d'enfants, comment peux-tu donner ce sentiment ?
« Grand disque pâle du soir, quel est le prix à payer pour que tu exauces ce vœux ? »
Et la lune descend du ciel dans un éclat argenté. Mais pas la lune elle-même, mais son incarnation.
Les ailes du ruban se déplaçant dans le ciel, laissant cette trainée dans son sillage, telle poussière d'étoile, brassent l'air.
Les yeux de ce visage reptilien sont emplis d'étoiles, comme une galaxie, et brillent de bonté.
« Quel est le prix à payer ? dit la lune. Tu me donneras ton premier enfant. Promets et demain, dès que le jour tombera, un Évoli magnifique se présentera chez toi, Grace, fille du soleil, brune femelle implorant humblement le ciel. »

« Tu auras ton homme, femme brune,
Du ciel répondit la pleine lune,
Mais il faut me donner
Ton enfant le premier
Dès qu'il te sera né .»
Celle qui pour un homme
Son enfant immole,
Bien peu l'aurait aimé.


Et Grace est heureuse.
Et Grace ne saisit pas.
Mais comment peut-elle savoir quelle ampleur un simple mot peut avoir sur sa vie ?
Mais comment peut-elle savoir à quel point il serait une erreur de dire « oui » ?
Elle ne le peut pas. Son euphorie l'emporte.
« Je vous le jure, Luna, esprit immortel de la lune. »
Et Luna s'en va, disparaissant dans halo d'argent.
Et le lendemain, lorsque le soleil point, Grace se lève.
Et la jeune Évoli attend.
Elle ne mange plus, elle ne boit plus, elle fixe simplement l'horizon, attendant que le crépuscule se montre de sa robe safran, et qu'enfin elle puisse partir du nid.
Et comme les heures passent, elle perd patience.
Et comme les heures passent, elle perd courage.
« Pourquoi, lune lui m'aurais-tu dit la vérité ? Astre de la nuit, pourquoi les heures semblent se changer en jours ? Astre de la nuit, pourquoi d'heure en heure, mon esprit ne croit plus en l'amour ? »
Mais la lune ne peut répondre. La nuit n'est pas tombée.
Mais lorsque le ciel, enfin, pris cette teint rouge, Grace oublia ses prières.
Et une forme se détacha du soleil couchant.
Grace et la lune voyaient à présent leurs futurs mêlés, et chacune pensa à son avenir, l'une avec son amour, l'autre avec son enfant.


Lune tu veux être mère
Tu ne trouves pas l'amour
Qui exauce ta prière
Dis moi lune d'argent
Toi qui n'as pas de bras
Comment bercer l'enfant ?
Hijo de la luna.


Et la lune attendit.
Et la lune les observa chaque nuit.
Quand donc auraient-ils cet enfant ?
Quand donc deviendrait-elle mère ?
Et nuit après nuit, elle continuait d'espérer.
Et quelque mois plus tard, elle vit cet œuf brun dans le nid de Grace. Enfin son attente allait-elle être récompensée.
Alors elle fit quelque-chose d'insensé.
Quelque-chose d'égoïste.
Elle voulait voir naitre SON enfant, pas celui d'une Évoli.
Certes, elle aurait pu faire ce geste après, mais elle voulait le voit éclore blanc comme elle.
Et d'un rayon de lune, chaque nuit elle baigna l'œuf, jusqu'à ce que le petit, à l'intérieur, devienne de cette couleur argent si belle mais si différente de ses parents.
Mais elle oublia que la nature de chaque être vivant ne permettait pas à un enfant de naître différent de son père ou sa mère.
Elle oublia que le père, cet Évoli aux yeux verts, croirait forcément que son amour lui était infidèle.
Et qu'ensuite, il voudrait se venger.

D'un gitan cannelle
Naquit l'enfant
Tout comme l'hermine,
Il était blanc,
Ses prunelles grises
Pas couleur olive
Fils albinos de lune
« Maudit sois tu, bâtard!
T'es le fils d'un gadjo
T'es le fils d'un blafard. »


Grace a vu naître l'enfant, et l'aime de tout son cœur.
Mais elle doit le donner à la lune, tel était leur accord.
Peut-être ce geste apaiserait-il le père, qui lui, criait à l'adultère ?
Peut-être ce geste lui permettrait de comprendre pourquoi cet enfant était-il si différent de ses deux parents ?
Peut-être ce geste apaiserait-il son esprit tourmenté par les accusations de celui qu'elle aime ?
Elle attend la nuit dans son nid, et elle attend aussi que son amour lui revienne, qu'elle lui explique et que tout rentre dans l'ordre.
Mais au loin, l'homme de sa vie pleure.
Il pleure de rage.
Comment avait-il pu être si aveugle ?
Comment avait-il pu être si naïf ?
Le grand amour n'existe pas. Et il y avait cru.
Il se coucha, renversant la tête vers ce ciel si bleu qu'il lui parait lui faire outrage.
« Je pleure devant le soleil. Devant le père de toute vie. Devant le frère de la lune stupide qui ne fait rien pour personne. Donne-moi la force de faire ce qui est juste. »
Un éclat d'or brilla au ciel, et un poignard tombe, semble-il, du soleil lui-même. Il brille de milles feux, semble fait du métal si précieux aux hommes stupides, et a un aspect éthéré, comme fait de lumière.
L'Évoli le saisit dans sa bouche.
Il court toute la journée avant de rejoindre son nid, sous le regard impuissant de la lune.


Lune tu veux être mère
Tu ne trouves pas l'amour
Qui exauce ta prière
Dis moi lune d'argent
Toi qui n'as pas de bras
Comment bercer l'enfant ?
Hijo de la luna.


Elle le voit s'approcher.
Elle voit Grace lui sourire, puis être étonnée de ce qu'il tient.
La lune ne peut rien faire. Elle est trop sous le choc pour réagir.
« Ho mon frère, qu'as-tu fait ? Soleil damné, pourquoi lui donner cette arme maudite ? Pourquoi lui permettre de tuer celle que j'ai exaucée ? »
Mais aucune réponse n'émane du soleil, ce serpent d'or magnifique.
Il a ses raisons que la lune ne comprend pas. Lui non plus n'aime pas ce qu'il a fait. Mais il le fallait, pour sauver l'honneur de ses fils.
Comment la lune pouvait-elle comprendre ça ?
Comment la lune pouvait-elle comprendre ce qu'un homme ressent quand il se sent déshonoré ?

Le gitan se croyant déshonoré
Couteau en main sa femme alla trouver,
« L'enfant n'est pas de moi,
Tu m'as trompé, je vois! »
A mort il la blessa.
Et l'enfant dans ses bras
La colline il monta,
Là haut l'abandonna...


L'enfant dort encore.
Évoli d'argent aux yeux gris, fils de la lune, abandonné sur la même colline, au même endroit que là où tout avait commencé.
Le ciel nocturne s'illumine.
Le petit se réveille, et regarde vers le haut. Il n'y voit pas sa mère.
Mais cette lumière, il la ressent comme si il l'avait connue toute sa vie.
Comme si ce serpent aux ailes d'argent était sa famille.
Et là-dessus, la lune prend le petit dans ses ailes.
Et le petit sourit.
Ce sourire fait flancher Luna. Elle croit y voir le sien. Mais plus jamais elle ne sourirait.
La lune se met à pleurer.
Et les larmes de la lune se mêlent à la roche, créant filon d'argent et moult gemmes irisées. Quelle ironie que quelque-chose de si beau naissent d'une histoire si triste.
Mais la lune ne peut se résoudre à laisser l'enfant.
Elle doit ça à celle qu'elle à tuée par égoïsme.
Elle doit ça à Grace, morte par se faute.
Elle se le doit à elle-même.
Luna souffle sur l'enfant. Il s'endort.
Elle le regarde tendrement, et s'envole, avec le petit sur le dos.

Lune tu veux être mère
Tu ne trouves pas l'amour
Qui exauce ta prière
Dis moi lune d'argent
Toi qui n'as pas de bras
Comment bercer l'enfant ?
Hijo de la luna.


Quand il se réveille, l'Évoli est dans une chambre d'un palais de cristal.
Et il voit cette entité si familière, Luna, devant lui.
« Tu es réveillé, mon fils. Tu as dormi pendant quatre ans.
-Quatre ans ? »
Étonné, il se rend compte qu'il peut enfin parler. Comment un tel miracle est-il possible.
Puis le souvenir de la mort de sa mère lui revint en mémoire.
« Ma maman est morte ?
-Ce n'était pas ta maman. Je suis ta maman. Je suis Luna, sœur des courants. Et toi, tu es mon fils. Silver. Bienvenue à la maison»
Silver regarde autour de lui. Il est donc prince de la nuit ?
Il se regarde lui-même.
Mais qu'est-ce ? Ça, dans son dos.
Pourquoi ces ailes blanches ?
Peut-il voler avec ?
Il les déploie. Incrustées de pierres de lune, ses magnifiques ailes d'argent dégagent une lumière douce, comme sa mère.
Fils de la lune, il suit à jamais sa mère à travers le ciel.

Et les soirs où l'enfant joue et sourit,
De joie aussi la lune s'arrondit
Et lorsque l'enfant pleure
Elle décroît pour lui faire
Un berceau de lumière
Et lorsque l'enfant pleure
Elle décroît pour lui faire
Un berceau de lumière.


Lune, esprit immortel de la nuit, cette aventure t'en a fait prendre conscience : exaucer les vœux n'apporte rien de bon.
Et plus jamais la lune n'exauça de vœux, suivie de près par son fils à travers les cieux.