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Nina : fille du feu de Arcangel



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Informations

» Auteur : Arcangel - Voir le profil
» Créé le 07/05/2013 à 23:11
» Dernière mise à jour le 14/05/2013 à 22:55

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Le commencement, la perte et la rencontre...
Chaleur. Confort. Obscurité. Bien-être.
Tout cela disparu en quelques minutes.
Ça a commencé par le confort : ma bulle a éclatée. J'ai perdu pied dans cette immense caverne où je voulais vivre toute ma vie. J'avais été nourrie et logée. Et mon monde ne faisait que commencer à s'effondrer. Pourquoi ?
Puis adieu le bien-être, et bonjour la douleur. J'ai eu mal à force d'être comprimée et expulsée hors de mon habitat. Pourquoi ?
Ensuite la chaleur : une vague de froid est remontée de mes orteils jusqu'à ma tête. J'avais froid, je tremblais, j'avais des frissons. Et personne pour me réchauffer. Pourquoi ?
Et le supplice : la perte de mon obscurité bienfaitrice qui m'avait caché le mensonge, la vie et...les mots. Une multitude mots m'envahissaient, me perturbaient, m'agressaient. C'en était trop ! Je hurlais. Je hurlais ma peur et mes pertes. Ce fut comme un signal :
-Lucie... mon amour... à toi la décision finale. C'est une petite fille !
-Alors Josh.... elle s'appellera Nina, lui répondit maman.
Ce mot « Nina » entraina mon retour au confort, à la chaleur et au bien-être.
L'obscurité ne venait que quand la dame passait la tête dans l'ouverture de la porte et disait « bonne nuit ». Les mots étaient des clefs de nos pensées et de nos volontés. Parler permettait l'accomplissement de notre volonté. Il allait vite falloir que je parle.

Un an plus tard, j'habitais dans la grande maison de mes parents au village du Feu. J'étais dans le salon avec maman et elle lavait le sol avec un chiffon. Dès qu'elle eut terminé, elle posa le chiffon dans la cuisine et vint me voir. Je lui fis alors une belle surprise :
-Pou'quoi ? dis-je en la regardant d'un air innocent.
Ma mère sourit (qu'elle était belle quand elle souriait !) et dit :
-Josh ! Viens voir ! Nina a dit son premier mot !!
-...QUOI ?!
Papa arriva du jardin en courant et oublia de s'essuyer ses chaussures pleines de terre et d'herbe.
-Elle a dit son premier mot ?! C'était quoi Lucie ?
-Demandes lui toi-même, fit sa mère en souriant toujours.
-Nina ? Qu'as-tu dit ma chérie ?
-Pou'quoi ? répétais-je.
Ces mots semblaient émerveiller mes parents qui rayonnaient de bonheur. Puis ma mère émit un petit gémissement en se tenant le ventre. Mon père réagit tout de suite :
-Que se passe-t-il ? dit-il alarmé.
-Je crois...je crois que...
-Que quoi Lucie ? Que se passe-t-il ?
-Les nausées, les odeurs que je sens à 1 km, les envies de fraises...ça ne te rappelle rien ?
-...
-Oui Josh. Je suis enceinte !
Mon père fit les yeux ronds, et, incapable de me retenir, sans savoir pourquoi non plus, je descendis de la chaise (en tombant) et mit ma main sur le ventre de maman.
-Pou'quoi?
Libérée de sa douleur passagère, ma mère sourit et me répondit:
-C'est comme toi, Nina, c'est comme toi, fit-elle heureuse.

Neuf mois plus tard, papa et maman m'avait amené chez le « docteur ». Maman avait le ventre tout gonflé et semblait épuisée.
Après une demi-heure d'attente avec papa dehors, le docteur ouvrit la porte sur maman en pleurs. Papa me prit le bras et me tira très fort à l'intérieur. Ils parlèrent entre eux et papa fondit en larmes aussi.
Ne comprenant plus rien, je tombai par terre sur les fesses et attendit qu'on m'explique. Mais personne ne le fit jamais. Pourquoi ?

A 5 ans, maman me prit sur ses genoux et m'assit face à elle.
-Pouah, ce que tu es lourde, fit-elle avec un clin d'œil complice.
-C'est tout votre amour qui est lourd, répondis-je avec un sourire.
-J'ai quelque chose d'important à te transmettre.
Elle m'ouvrit la main et y déposa un collier : les petites mailles en or s'enchainaient jusqu'à arriver au milieu du collier ou était accroché un magnifique pendentif rouge représentant une flamme.
-Ceci est la flamme de ta vie représentant ton appartenance au clan du Feu. C'est une vieille tradition qui s'accompagne d'explications. Tu es prête ?
-Oui, dis-je solennellement.
Alors maman m'expliqua le monde des Pokémons, ces incroyables créatures qui pouvaient nous aider, nous servir et vivre avec nous comme des animaux de compagnie. C'était merveilleux et je commençais bien vite à m'exciter à l'idée d'en avoir un pour moi toute seule. Mais maman prit son air sévère et je me calmai tout de suite. Elle m'expliqua comment fonctionnait ce monde et me donna pleins de petites astuces pour soigner et faire combattre les Pokémon.
-Tu sais maintenant que ton père et moi avons chacun un Arcanin. La mienne est une femelle et celui de ton père est un mâle. La tradition veut aussi que tu reçoives cela.

Elle me fit tendre les deux mains et y déposa un œuf.
-C'est un œuf de Caninos. Il éclora au bout de 5120 pas.
Toute ébahie que j'étais, j'avais la bouche grande ouverte. Ça faisait beaucoup tout d'un coup. Maman rajouta:
-Si tu fais le tour du camp, ça devrait faire l'affaire !

Je courus dehors et fit une fois le tour du camp. Voyant que cela ne marchait pas, je le refis une deuxième puis une troisième fois. Pourquoi ? Dépitée, je revins épuisée à la maison. Je refis ce manège tous les jours, sans succès. Je n'avais encore jamais rencontré d'échec.


Deux ans passèrent, où l'œuf n'éclot pas. Ma mère mourut. Elle avait été très malade, d'après le médecin du village. Mais ici personne ne voulait m'expliquer. Pourquoi ? Papa tomba dans un état incomparable : il ne bougeait plus de la journée. C'était vraiment très dur.
Au centre du village trônait une immense pierre rouge, presque transparente, mais dans laquelle se mouvait comme par magie quelques sortes de runes que je ne connaissais pas. Comme le voulait la
tradition on installa près de l'immense pierre un bucher. Maman et son Arcanin furent brulés.
Ce jour-là, je pleurai pour la première fois.
J'avais mon œuf dans les mains, dernier vestige de ma mère, désespérant toujours de le voir éclore. Mes larmes tombaient sur l'œuf, et roulaient dessus comme des dizaines de petites perles. J'adressais une prière silencieuse à ma mère, où qu'elle soit désormais, pour ne pas me sentir seule.
Alors se produisit l'inespéré : mes larmes qui glissaient sur la coquille y pénétrèrent en se transformant en perles rouges. Alors l'œuf s'embrasa d'un seul coup. Effrayée, je poussais un petit cri de stupeur et le lâchais par terre. Alors émergea de ce qui fut un œuf un petit. Deux ans d'attente pour voir cette petite bouille ! Ma peine s'allégea quelque peu.
Je décidais de l'appeler Arca, car c'était le seul prénom qu'elle semblait apprécier. Les personnes autour de moi me dévisagèrent, et un j'entendis un vieux monsieur dire qu'il était très rare d'obtenir une femelle. Je fis un petit bisou mouillé sur la truffe d'Arca, et elle et moi regardèrent alors avec peine bruler ma mère et sa compagne de toujours.

A suivre...