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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 05/05/2013 à 23:47
» Dernière mise à jour le 06/05/2013 à 21:25

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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045 - Lâcher prise
« La cruauté, c'est comme une maladie, ça s'attrape. »
(Claire Martin)

« Tout peut encore arriver
Dans un jour, un mois
Nous allons nous retrouver
Dans quel état ? »

(Zazie, Cyclo)




Marilyn Manson – The Nobodies

Today I'm dirty
And I want to be pretty


Wallace se réveilla. Accompagné. Il soupira en regardant le corps paresseux endormi à côté de lui. Il le poussa mollement d'un coup de patte.

Tomorrow, I know I'm just dirt

Perrine se leva. Elle regarda autour d'elle. Tout était pareil. Cool.

Today I'm dirty
And I want to be pretty


Naomi se leva. Elle avait mal dormi après avoir pensé à plein de choses pendant la nuit. Notamment à Walter.

Tomorrow, I know I'm just dirt

Walter soupira. Il s'assit au bord de son lit, dépité. Il attendit, comme ça, sans rien faire. Il se mordilla les lèvres d'être aussi bête.

We are the nobodies
Wanna be somebodies


Rebecca se peigna avec adresse, admirant son beau sourire dans le miroir. Elle savait qu'elle était belle. Elle n'avait pas à en rougir.

When we're dead
They'll know just who we are


Mike s'habilla en vitesse, il s'était levé un peu en retard. Il se regarda dans la glace. « Tu es un type bien. Tu es un type bien. »

We are the nobodies
Wanna be somebodies


Tino se leva et soupira. « Flûte. J'ai laissé l'ordinateur allumé toute la nuit. »

When we're dead
They'll know just who we are


Tristan se leva. Il avait des cernes. De plus en plus de mal à dormir. Il regarda ce lit-canapé. Il regarda sa tante qui le salua modestement. Furieuse envie de se recoucher.

Yesterday I was dirty
Wanted to be pretty


Amélia existait encore et cela la ravissait tellement qu'elle ne fermait pas la bouche devant le miroir.

I know now that I'm forever dirt

Santana se réveilla, pas très fière d'elle. Andréa, à ses côtés, sourit.

Yesterday I was dirty
Wanted to be pretty


Violette se leva, pleine d'appréhensions. Elle regarda le sol, comme s'il était couvert de lave. Elle se traita de débile dans sa tête des dizaines de fois, avec la voix de Rebecca en plus.

I know now that I'm forever dirt

Robbie se leva, quelque peu embêté. Inquiet pour Tristan, il semblait également inquiet pour son avenir professionnel et sentimental. « Faut bien que je m'en soucie, au fond... »

We are the nobodies
Wanna be somebodies


Helen et Holland se levèrent. Helen semblait contente ces derniers temps. Entre le boulot et cette petite amourette bizarrement sérieuse, elle s'y retrouvait.

When we're dead
They'll know just who we are


Christina se leva modestement, ruminant son incapacité à gagner un match et à conquérir Tino.

We are the nobodies
Wanna be somebodies


Francis soupira. Il alla réveiller sa petite sœur pour l'école, puis il prépara le petit déjeuner. Il regarda la cuisine, l'appartement, bref cet appartement branlant, ce taudis. « Ca va s'écrouler... je le sens... tout ça va s'écrouler... »

When we're dead
They'll know just who we are...


***

Les yeux s'ouvrirent sur un monde nouveau. L'homme se leva. Il regarda la personne à côté de lui.

- Bien dormi, chérie ?
- Mmmm... Dominic, comment tu fais pour être aussi content le matin ?

Dominic Long sauta presque du lit.

- C'est toujours une bonne journée quand on sait qu'on va enseigner durement à des élèves intéressés !

La femme de Dominic Long, Sylvia, se leva et se recoiffa.

- J'ai vraiment une tête affreuse, le matin... Tu veux bien aller lever les petites ?
- Tout ce que tu veux, ma belle !

Dominic sortit de la chambre et prit le couloir. « Encore une belle journée avec mon petit Tristan d'amour... »

Dominic ouvrit la porte de la chambre de ses filles. Il remarqua qu'elles étaient levées.

- Qui a peur du grand méchant... Loup-loup ?
- Hihihihi !
- Haha ! Bonjour papa !
- Bonjour mes trésors !! Allez, on se lève, maman vous emmène à l'école !
- Ooooh !
- Et toi, tu ne nous emmènes plus ?
- Maman est en congés, elle a plus de temps !

Les deux fillettes de huit et dix ans hochèrent la tête.

- Allez ! Debout !

***

Wallace prenait son petit déjeuner. Il était d'humeur moyenne.

- Arrête de faire la gueule, tu m'fous le cafard...

Wallace regarda sa sœur.

- ... t'as un Géolithe, meuf, tu te fous le cafard toute seule !
- Ouais bah me gâche pas mon petit déjeuner... soupira Lindsay.
- Là encore : T'as un Géolithe...

Wallace soupira. Son père le regarda, étonné.

- ... pas d'insultes ? Pas de... remarques sur l'intelligence de ta sœur ?!

La mère de Wallace était tout aussi étonnée.

- Bah... nan... j'suis pas en forme.
- J'vois ça, tes vannes sont nulles... souffla Lindsay.
- T'as des problèmes à l'école ?

Wallace haussa les épaules.

- Moi non... Un élève de ma classe, ouais.
- Et pis ? C'est pas toi, qu'est-ce que t'en as à faire, laisse-le régler ça tout seul...

Lindsay ne put qu'acquiescer. Wallace soupira.

- Bah ouais mais... c'est genre... un pote quoi.

Carl haussa les épaules.

- Bah tu fais comme dans les centrales de merde que j'visite : T'attends qu'une alarme sonne et tu règles le problème en vitesse, à la mords-moi le nœud.
- Justement, je voudrais éviter ça.
- Dans ce cas, tu fais comme à la centrale : T'appliques le règlement.

Wallace plissa les yeux.

- T'es vraiment inspecteur, j'aimerais pas te voir manipuler des machines pour te voir régler des problèmes. Reste à ton poste et va pas faire le Homer Simpson...
- Je fais le boulot d'Homer Simpson, c'est juste que je le fais pour plusieurs centrales. J'te l'ai déjà dit je crois.

Wallace secoua la tête en levant les yeux au ciel.

***

La journée commença dans une banalité affligeante. Les élèves arrivaient, s'agglutinaient, papotaient. Wallace arriva à pied comme il en avait pris l'habitude. Il vit quelques élèves de sa classe mais sans plus. Il arriva aux marches de Walter. Lequel le regarda.

- On est matinal.
- Hm.
- On est bien matinal en ce moment.
- Hm.
- Quelque chose sur la conscience ?

Wallace inspira.

- Tristan.
- Comme un peu tout le monde depuis le cours de combat direct d'hier.
- J'sais pas quoi faire. J'sais même pas si je dois faire quelque chose.
- Laisse faire le temps, ça viendra.
- Qu'est-ce qui viendra ?

Walter inspira.

- Le moment.
- Walter, t'es un Père Fourras de merde.
- Le moment où tu sauras ce que tu dois faire et le moment où tu devras faire quelque chose.

Wallace soupira.

- Toi, ça va en ce moment ?
- Horriblement mal.
- T'as l'air d'avoir vachement envie d'en parler.
- Oh quand c'est une souffrance que tu t'infliges à toi-même, tout va bien.

Les deux adolescents regardaient l'école et se parlaient avec neutralité, comme les deux vieux copains qu'ils étaient.

- Nan, tout va pas bien, Walter.

Le jeune handicapé regarda son comparse homosexuel.

- J'vois ça avec mes parents. C'est pas une solution.

Wallace avança sans monter Walter. Lequel souffla.

- Et Walter Ludges reste maître du trône de fer.

Helen arriva au niveau de Walter, accompagnée de Holland.

- Alors Walter, excité par ce tournoi ?
- Autant que par le rock acrobatique.

Helen plissa les yeux. Holland toussota.

- Ah les jeunes...

Le petit couple avança.

- Tu as une journée chargée... marmonna Holland.
- Merci Capitaine Obvious.
- Je dis ça parce que moi aussi. J'espère qu'on aura le temps de se voir ce midi.
- Mais oui. Pourquoi tu te mets à redouter ces cruels moments où nous ne sommes pas ensemble ?!

Holland regarda Helen, sans équivoque. Helen soupira.

- Tu franchis la limite.
- Je sais.
- Tu t'es beaucoup trop attaché, ça commence à me déplaire.
- Je sais.

Le couple entra dans le hall et se sépara. Helen partit à gauche, Holland partit à droite.

Rebecca arriva, suivie par Violette et Amélia, en escadron civilisé.

- Violette, cette fois-ci je te défends de faire défection au repas de midi !
- Oui Rebecca...
- On aurait vraiment dû faire cet échange des sangs quand on était en première année d'académie. Si seulement je ne m'étais pas évanouie !!

Violette acquiesça, la tête basse.
Francis arriva avec Quinn, Lucy et Ana.

- J'aime les journées cool comme celles-là. C'est celles qui passent le plus vite !
- Je sais vraiment pas ce que tu as en ce moment Francis, mais tu m'inquiètes... souffla Quinn.
- Hm, je préconise l'internement, autant d'optimisme à une semaine des vacances, c'est inquiétant... admit Lucy.
- Ana au moins, elle ne me juge pas !!

Ana agita la tête.

- Je le fais en silence !
- Maiiiiiiis... geignit Francis.
- Tu pourrais arrêter de faire le clown ? Ça devient vraiment lourd ! soupira Quinn, lasse.
- ...

Quinn regarda Francis tout comme Lucy et Ana. Le jeune homme était tout penaud.

- ... Quoi, c'était aussi simple de te clouer le bec ? Bah la vache, j'aurais dû y penser plus tôt ! souffla Quinn.

Naomi et Perrine arrivèrent avec Mike.

- J'ai pas d'explication à vous donner les filles ! C'était... une bêtise, sur un coup de tête ! Sérieux, c'était sans arrière-pensée de trahir tout le monde ou même vous quatre !
- C'est pas ce qui m'inquiète, assura Naomi, c'est pas une question de trahison, c'est d'où t'es venu l'idée sachant que ces gens nous ont attaqués l'an passé !
- J'ai pas de réponse à te donner.
- Parce que ça la concerne ?

Mike regarda Perrine qui haussa les épaules.

- Mon père me dit toujours : « Quand les gens ne veulent pas répondre à une question, y'a deux solutions, soit ils sont coupables, soit la réponse concerne la personne qui les interroge »... Un truc de famille il paraît.

Mike souffla. Naomi écarquilla les yeux.

- Oh non, pas encore ça ! Ca date de l'an dernier !
- C'est pas exactement ça...
- Mais alors quoi ?

Mike serra les dents et regarda Perrine qui hocha la tête et partit de l'avant. Naomi regarda Mike, étonnée.

- Je t'ai vu avec Walter.
- ... vu quoi ?
- Bah... la façon dont tu te comportes avec lui... j'ai compris quoi.
- M... Il n'y a rien entre moi et Walter, Mike !
- Bah on dirait pas.
- Quand bien même en quoi ça te mènerait à...

Naomi resta ébahie.

- Tu voulais qu'on se remette ensemble !!
- T'es vachement perspicace, quand même...
- Mike !! Je pensais qu'on restait amis et qu'on s'était mis d'accord !!
- C'est simple pour toi, ça l'est moins pour moi ! Ça s'efface pas comme ça, des sentiments, tu dis pas juste « ok j'en ai plus » et pouf ça s'en va !

Naomi hocha la tête, dépitée.

- Mince... Et j'ai même pas remarqué que tu avais pu en souffrir ou quoi...
- C'est rien, c'est passé. Seth m'a aidé à comprendre et pis bon... je tourne la page quoi.

Naomi fit de gros yeux. Mike fit un grand sourire embarrassé.

- Tu as raconté QUOI à ce type qu'on connait à peine et qui est dans le camp ennemi ?
- Euuuh... héhé...

Alors que le bruit de cadeaux explosifs retentissait dans le hall, Tino, Benjamin, Orson, Tristan, Christina et Robbie arrivaient calmement dans le couloir.

- J'ai eu du mal à dormir... soupira Benjamin.
- Moi aussi... qu'est-ce qui nous a pris d'aller sur les sites de légendes urbaines ! geignit Orson.
- Et puis qu'est-ce qui vous a pris de m'envoyer ces stupides histoires, c'était tellement mauvais ! souffla Tino.
- Le coup des russes insomniaques dans le cadre de l'expérience secrète c'était génial, quand même, avoue ! geignit Orson.

Tino agita la tête.

- C'était bien écrit, certes !
- Aaaaah !
- Il reconnait au moins ça ! souffla Benjamin.
- C'est bien que tu t'ouvres un peu aux nouvelles choses, Tino !

Tino se tourna vers Christina.

- Hm, mouais. Faut bien de temps en temps, je suppose.

Christina hocha la tête. Robbie soupira.

- Est-ce que je suis le seul à ne pas avoir envie d'aller en fondamentaux ?
- Non... répondirent Tino, Orson, Benjamin et Christina.

Tristan était toujours aussi mécanique. Il semblait toujours aussi éteint.

« Je peux rien leur dire. Je peux rien dire à personne... »

Wallace passa à côté d'eux, mais il fit profil bas. « Avec ce que je me suis pris hier... »

Tristan reçut un SMS. « Han non... »

[Récréation ?]

Tristan plissa sombrement les yeux. « Et évidemment je vais y aller, idiot que je suis...

Rebecca arriva à son casier.

- J'ai eu un mal fou à me peigner ce matin ! Que la vie est difficile !! Tu n'as pas ce genre de problèmes, Violette, avec tes cheveux courts qui se mettent tous seuls en place !!
- Oui, oui...

Santana observait Violette à distance. « J'ai vraiment été trop conne de vouloir la forcer comme ça. Comment faire la paix avec elle ? J'veux pas m'excuser ! »

Gina et Holly semblaient toujours aussi superficielles et sans souci le moindre. Les jumeaux étaient en mode fraises Tagada. Steven et James discutaient tactique sur le terrain, écoutés par une Fey distraite.

***

- Le Groenland est une colonie danoise... qui appartient donc au Danemark !

Les élèves s'ennuyaient pas mal en fondamentaux. Notamment parce que leur prof était complètement nul.

- Et nous avons donc fait le tour des îles colonisées ! Y a-t-il des questions ?... Rebecca ?
- Votre cours est nul et vous êtes nul !

Le reste de la classe s'étonna. Jerry sembla touché.

- E... Eh, c'est pas très gentil, ça, je suis jeune prof, je fais de mon mieux !
- Oui eh bah c'est pas encore assez, je veux pas rater ma scolarité à cause d'un gros nul qui a eu huit sur vingt à son diplôme de prof !

Violette rougit, gênée de l'intervention de son amie. Wallace, Tino, Francis, Santana, Fey, Quinn et d'autres levèrent les yeux.

- R... Rebecca, j'ai dû remplacer votre professeur au pied levé, je suis désolé d'être mal préparé, je t'assure que je fais de mon mieux !
- Et d'une c'est pas encore assez, et de deux, l'ancien était nul aussi, alors bon...

Les élèves se frictionnèrent le visage, affligés par un tel manque de tact.

- Je vais continuer mon cours et ignorer délibérément ton intervention.
- Ca, ça veut dire que j'ai visé juste ! sourit la rousse.

Santana rêvait d'un AK-47. Et de viser juste.

***

Interclasse. Tristan regarda Tino.

- Faut que j'aille voir le prof d'informatique.
- Encore ? s'étonna Tino.
- ... Pour discuter, comme tu m'as dit hier.
- Oh. Ok ! Cool !

Tristan s'éloigna. Tino sourit.

- Bon. Gageons que les choses vont s'arranger !
- Tu crois ? marmonna Robbie.
- Oui. S'il est prêt à parler, que ce soit avec le prof ou avec moi, c'est qu'il va aller un peu mieux.

Naomi était ulcérée.

- Rebecca est une vraie peste !
- Quel scoop ! sourit Walter.
- C'est Rebecca, quoi... marmonna Perrine.

Fey et Ana profitaient de la récré pour se balader dans les couloirs.

- T'en as pensé quoi de l'intervention de Rebecca ?

Ana inspira.

- Je sais pas. Elle a peut-être raison. Le professeur n'est pas très bon.
- Il a remplacé monsieur Paxton qui est mort, c'est quand même dur pour lui !
- Bah oui mais... Depuis le début de l'année on n'a pas fait grand-chose dans son cours... admit la russe.
- C'est pas la faute du prof...
- Je me doute mais quand même...

Steven éclata de rire.

- Genre ? T'es sérieux, tu lui as dit que tu voulais te remettre avec elle ?! Tu m'étonnes qu'elle t'a agressé !

Mike hocha la tête, se frictionnant l'épaule.

- Juste un conseil, Steven, mets jamais Naomi en colère.
- Tu déconnes ? J'ai déjà vu la petite grosse, ça m'a suffi ! Les quatre, je les mets dans le même sac !

James accompagnait silencieusement les deux garçons.

Helen arriva vers Rebecca.

- Jeune fille...
- Oh mais j'ai pas le temps de... Oh bonjour madame Clover !
- Rebecca, monsieur Callum m'a parlé de ton intervention déplacée en cours de fondamentaux.

Rebecca leva les yeux au ciel.

- Madame. Si vous étiez en cours avec lui, vous sauriez que j'ai raison et que ce prof est nul.
- Je n'ai pas envie d'en parler au proviseur, alors en guise de punition...
- Je suis punie pour avoir dit la vérité ?!

Helen leva les yeux au ciel.

- J'ai à discuter urgemment avec madame Barnes, je n'aurais pas le temps de donner ça au professeur d'informatique. C'est son accréditation pour être professeur accompagnant au tournoi comme il l'a demandé. Si tu pouvais la lui amener...

Rebecca haussa les sourcils.

- C'est tout ? Elle est nulle votre punition !
- C'est ça ou je te sermonne devant toute la classe en te menaçant de fessée déculottée devant tout le monde. Tu choisis, ma grande.

Rebecca pesa le pour et le contre.

- D'accord très bien, je vais faire l'effort surhumain de monter des escaliers !
- Merci !

Helen se pressa pour rejoindre Blandine en salle des professeurs.

Rebecca regarda Amélia.

- Vaut mieux que je fasse ça tout de suite. Surveille Violette !
- Bien, Rebecca !

La rousse soupira en montant les marches. « Elle est vraiment trop chiante cette prof... »

Rebecca atteignit le couloir désert en cette récréation. Elle arriva devant la salle informatique. Par réflexe de concierge, elle regarda dans la vitre plexiglas ornant la porte.

Rebecca n'est pas un monstre. Elle est un peu humaine quand même.

Ainsi, lorsqu'elle vit Tristan et Dominic s'embrasser passionnément sur le bureau à moitié dénudés, elle eut un instant de stupeur et de choc sincère.

Et puis elle sourit, machiavélique. Elle n'entra pas dans la salle, elle rebroussa chemin, courant, sautillant presque. Extatique. « Génial, hihihi ! »

Elle descendit et se mit à courir à toutes berzingues vers le hall. Amélia la vit passer, intriguée.

Walter regarda Naomi qui semblait tendue.

- Tout va bien ?
- Oui... Mike est allé chez Direction Dresseurs parce qu'il a cru qu'on sortait ensemble.

Walter acquiesça.

- Je savais que c'était une raison idiote.
- Je ne veux même pas en parler ! Il est complètement inconscient !
- Au moins il n'y a rien eu de grave, c'est une bonne chose...

Naomi soupira.

- Walter, tu n'as vraiment aucun sentiment pour moi ?

Walter regarda Naomi, inquiet.

- Bah... Tu es une amie quoi !
- Walter !
- Je ne peux pas me forcer à avoir des sentiments que je n'ai pas, Naomi !

Walter commença à partir mais Naomi le retint.

- Eh !!
- Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne ressens rien pour moi !

Walter regarda Naomi, silencieux et immobile. Naomi se mordilla les lèvres.

- Salaud !
- ... N... Naomi ?!
- Je sais pas pourquoi tu me fais ça mais ça me fait mal, Walter !

Walter regarda Naomi partir vers la salle d'histoire.

- Mais... « Mais c'est quoi cette logique féminine à deux balles ? »

Clive regarda Andréa.

- T'as l'air contente en ce moment...
- Tu vas dire que c'est bizarre...
- C'est bizarre. Mais pas dans le sens cool du terme.
- Y'a un sens cool au mot bizarre ? s'étonna Andréa.
- Pour moi oui... admit Clive.

La classe s'avança vers la salle d'histoire peu à peu. Il manquait deux personnes.

- Il va quand même pas rater le cours en plus de la récré ? s'étonna Robbie.
- Au pire on sait où il est... marmonna Tino.

Violette cherchait Rebecca des yeux. Son regard croisa celui de Santana derrière elle. Violette se mordilla les lèvres et se retourna.

Rebecca arriva, toute pimpante. Elle arriva devant la queue rangée devant la salle d'histoire.

- HEY HEY HEY !!! Devinez QUI arrive avec le SCOOP de l'année !!

La classe se retourna vers Rebecca sans lui porter plus d'intérêt que ça.

- Je suis allée porter un pli pour madame Clover en salle d'informatique, et devinez ce que j'ai vu ? Devinez ! Allez !
- Ton cerveau dans du formol ? suggéra Quinn.

Rires de la classe. Rebecca leva le yeux au ciel.

- Nan ! J'ai vu Tristan et le prof d'informatique...

Pas de réaction de la classe.

- ... en train de se rouler des pelles !

Etonnement radical des vingt-six autres élèves. Seule Amelia pouffa de rire. Rebecca éclata de rire à son tour.

- C'était TROP MARRANT ! Si j'avais cru que Tristan était pédé, alors ça, ça me la coupe ! En plus avec un prof, berk ! Encore qu'il est mignon, mais deux hommes ensemble, berk, berk, berk !!

Tino resta figé d'effroi et de stupeur. Comme si on lui avait donné un coup de massue en pleine gueule. Orson était choqué. Benjamin avait du mal à gérer ce qui se passait dans sa tête. Robbie était terrifié par la teneur du discours de Rebecca comme par son contenu.

- Alors vous savez ce que j'ai fait ? C'est là que ça devient trop drôle : J'ai été tout dire au proviseur ! Un prof et un élève, c'est genre com-plè-tement illégal ! Il était pas content, c'était trop drôle ! Du coup y'a des surveillants qui sont allés les chercher, j'étais là, si vous aviez vu leurs têtes !! Haaaaaaaaaahahahahaahahaha ! C'était TROP MARRANT !

La classe entière était complètement choquée. Même Steven n'arrivait pas à en sourire. Le pragmatique James n'en croyait pas ses oreilles. Christina avait ses deux mains portées à sa bouche, tout comme Ana. Lucy balbutiait, incapable d'appréhender ce qui se disait.

Wallace était partagé entre dégoût et culpabilité.

Et Helen était arrivée au bon moment pour tout entendre.

- ... O... Oh mon Dieu, les enfants... R... Rentrez en salle, je... Je vais voir ce qui se passe avec votre camarade !

Rebecca regarda ses camarades, tous sous le choc.

- Quoi, c'est marrant nan ? Tristan est pédé, c'est drôle non ?

Amélia ricanait comme une demeurée. Elle cessa quand son cerveau additionna deux et deux et qu'elle remarqua que les autres ne riaient pas.

Mais la plus choquée du tas, c'était Violette. Totalement ulcérée.

- Allez les enfants ! Rentrez, je vais voir ce que je peux faire ! Je veux que vous soyez en classe !

Les élèves se regardèrent, éberlués et silencieux.

- RENTREZ TOUT DE SUITE ! cria Helen, totalement hystérique.

La classe se pressa. Rebecca regarda Helen.

- Au fait j'ai même pas donné votre pli...
- Rentre en classe, je n'en ai pas fini avec toi, jeune fille !!

Rebecca s'étonna d'un tel ton. Helen se dirigeait vers le couloir de l'administration, mais Holland l'intercepta.

- Je venais justement te prévenir... marmonna Holland, stressé.
- Laisse-moi passer !!
- Non !
- DIS-MOI QUE C'EST PAS VRAI !!!
- Les... faits ont été constatés, la procédure est en cours.
- PAS LUI ! PAS LUI C'EST PAS VRAI PAS LUIIIIIIII !!!

Helen fondit en larmes dans les bras de Holland. Lequel la tint solidement dans ses bras.

- Pas ce gosse-là, non !! N'importe quel autre mais pas Tristan Edison !!
- Ca va aller, Helen !
- Et encore je dis ça mais n'importe quel autre ce serait pareil !!
- Helen, ça va bien se passer !
- Je veux le voir ! Je veux voir le gamin !
- Helen, c'est pas une bonne idée.
- Je t'en SUPPLIE !
- Helen...
- Tu sais pas ce qu'il a vécu, moi j'ai vu son dossier scolaire ! Holland, ce gamin ne mérite pas ça, il ne faut pas mettre cette stupide procédure en place, c'est ridicule !!
- C'est comme ça.
- Laisse-moi le voir, je t'en prie !

Holland regarda Helen dans les yeux. Il soupira.

- Viens. Mais reste calme.
- Hm.

Le couple atteignit le bureau du proviseur. Helen entra à la suite de Holland.

- Elle... voulait confirmation qu'il était bien là...
- Hmph... Madame Clover, il est bien là... souffla le proviseur Grant.

Helen vit Tristan recroquevillé sur sa chaise, dans un état de honte et d'embarras qui dépassait l'entendement.

- Oh mon Dieu...

Dominic se tenait assis en toute simplicité comme s'il passait un entretien d'embauche.

Helen arriva près de Tristan. Elle lui caressa le visage.

- Ca va aller mon grand ! Tout va bien se passer ! Tu es le bienvenu dans la classe quoi qu'il en soit ! Quoi que ce monstre t'ait fait, tu resteras dans cette classe.
- M...Madame Clover, ce n'est pas une situation d'abus sexuels.

Helen regarda le proviseur.

- Pardon ?
- Monsieur Long plaide la manipulation et monsieur Edison... n'a rien dit depuis le début.
- Mais vous n'allez pas croire ce salaud quand même ?
- Nous allons suivre la procédure, laissez-nous.

Helen hocha la tête. Elle repéra l'agrafeuse sur le bureau. Holland se tenait sur son secrétaire face au bureau du proviseur.

La prof s'empara de l'agrafeuse et donna un solide coup de mobilier de bureau dans la face du professeur d'informatique.

- SALAUD ! ENFOIRE DE CONNARD !
- HELEN ! cria Holland.
- MADAME CLOVER !!!

Tristan resta prostré, incapable de réagir. Helen rouait de coups son collègue.

- QUAND JE PENSE QUE JE VOUS AI FAIT CONFIANCE, QUE JE VOUS CROYAIS DIGNE DE CETTE CONFIANCE, ESPECE DE SALOPARD !!!

Holland fit reculer Helen, folle de rage qui donnait des coups de pieds à tout rompre.

- SALAUD !!! FILS DE PUTE !

Elle lui cracha dessus alors qu'il essayait péniblement de se relever.

- MADAME CLOVER CE COMPORTEMENT EST INACCEPTABLE !!!
- Elle s'est jeté sur moi, je n'ai rien fait ! assura Dominic.
- MON COMPORTEMENT EST INACCEPTABLE ?? ON VIT DANS QUEL MONDE, LA ??!!
- SORTEZ !

Holland fit sortir Helen.

- TU T'EN TIRERAS PAS COMME CA, SALAUD !!! JE T'ETRIPERAI !! TU VIENS DE TE FAIRE UNE ENNEMIE A VIE !!! OSER FAIRE CA A UN ELEVE, BORDEL !

Holland ferma la porte derrière lui.

- Tu es contente ? Tu as fait ce que tu voulais ?!
- Très ! Et si ce salaud n'est pas exclu à vie, tu auras de mes nouvelles !!
- Retourne auprès de ta classe, on va faire ce qu'il faut !

Helen s'en retourna vers sa classe. Holland soupira. « Quelle femme... »

Il retourna à l'intérieur. Aloysius Grant regardait Tristan.

- Jeune homme, je récapitule. Tant que vous ne parlez pas, tant que vous ne donnez pas votre version des faits, c'est celle de monsieur Long qui prévaudra. Si au terme de la procédure vous ne donnez pas de version ou cette version s'avère confirmer celle de monsieur Long, monsieur Long sera juste transféré dans un autre établissement et vous serez exclu. Si cependant votre version diffère, elle sera prise en compte et ce sera le professeur qui sera sanctionné le plus durement tandis que vous aurez une sanction plus légère. Ainsi parla la procédure de l'administration Smirnoff.

Tristan hocha doucement la tête. « Je n'ai que quelques heures à attendre. Quelques heures et ensuite tout est fini... Je quitterai ce stupide endroit et j'en changerai... et je pourrais recommencer ailleurs... mieux... probablement... »

***

Dans la salle d'histoire, la classe était sonnée. Tino était assis à sa place, l'air de réfléchir comme une bouilloire.

- Ca va, Tino ?

Tino n'entendait même pas Christina. Orson et Benjamin étaient tout aussi prostrés. Robbie était dégoûté. Il se maudissait de ne rien avoir vu plus tôt. « J'ai eu l'occasion. J'ai sûrement eu l'occasion... et j'ai rien fait... »

- T... Tu sais, c'est pas si grave que Tristan soit homosexuel, ça ne fait pas de lui quelqu'un d'anormal...

Toute la classe était relativement silencieuse, tout le monde entendait le discours de Christina.

- Et... Et je suis certaine que quelque part dans ton cœur, tu trouveras une place pour l'accepter tel qu'il est parce qu'au fond il est toujours le même Tristan que...
- Veux-tu bien FERMER TA GRANDE GUEULE ???

Orson, Benjamin, Robbie et le reste de la classe sursauta face à l'éclat de fureur de Tino.

- T... TU NE COMPRENDS RIEN ! NE FAIS PAS COMME SI TU COMPRENAIS ! TU NE PIGES RIEN A RIEN ! CESSE DE CROIRE QUE TU ME COMPRENDS PARCE QUE CA N'EST ABSOLUMENT PAS LE CAS !!!

Christina resta figée. Elle balbutia, au bord des larmes.

- M... Mais...
- TAIS-TOI ! C'EST TOUT ! TAIS-TOI !!!

Christina se leva et s'éloigna pour pleurer dans un coin de la classe. Même Steven ne trouva pas à se foutre de sa gueule.

- Putain... Un prof et un élève... merde quoi...
- Ça craint trop... soupira Mike, tout aussi défait.

James était auprès de Fey et d'Ana, réconfortant la première, bien secouée. La seconde avait les larmes aux yeux, perturbée par le climat tendu et la situation délétère.

Gina secoua la tête.

- Dire qu'on passait notre temps à se foutre de sa gueule...
- On a vraiment été trop connes... geignit Holly.

Wallace était en pleine cogite. « C'est ma faute. C'est sûrement de ma faute. Je l'ai tellement engueulé qu'au final il n'avait plus de repères. C'est peut-être prétentieux que je dise que c'est ma faute. J'ai une responsabilité, je pense. Une part. Je l'ai rembarré de la mauvaise façon, du coup il a forcément fait des bêtises de son côté... »

Wallace releva la tête. Lilian et Léon, face à lui, lui tendaient un paquet de fraises tagada ouvert. Wallace acquiesça et en prit une.

- Merci les grumeaux.

Naomi était anéantie par une telle nouvelle. Elle qui croit plus que tout dans des institutions telles que l'administration ou le professorat, elle les voyait à présent comme des statues aussi friables que des châteaux de sable.

- Ça va ?

Naomi regarda Walter et hocha la tête. Elle saisit sa main par pure recherche de réconfort. Walter ne lui refusa pas cette main.

Perrine semblait indifférente mais elle était tout aussi choquée que les autres. « Si j'avais su que cette journée serait un tel bordel, j'me serais pas levée... »

Violette restait à côté de Rebecca par obligation. Rebecca semblait mécontente.

- C'est moi qui arrange toute cette histoire et tout le monde crie et pleure, n'importe quoi...

Violette grimaça, écœurée. Helen revint de son escapade, décoiffée et énervée. Elle regarda la classe. Elle vit Rebecca.

« Ne t'énerve pas sur elle, Helen. N'en fais pas une paria. Elle ne réfléchit pas comme tout le monde. Calme-toi. Prends ça avec des pincettes... »

- Rebecca, qu'est-ce qui t'a pris d'aller tout dire au proviseur ? Tristan est dans une situation intenable, maintenant !

Rebecca soupira.

- Ce n'est pas moi qui a fait la bête à deux dos avec un professeur !
- De là à aller dénoncer la situation au proviseur sans passer par moi ou par un autre enseignant, ou même la doyenne des professeurs...
- Hey ! Fallait que je fasse quoi, rien du tout ? C'était probablement le meilleur ragot que j'avais à raconter de ma vie, et pour une fois c'était pas une fausse rum...
- Arrête, arrête, arrête, ARRETE !!!

Rebecca – et le reste de la classe – regarda Violette, folle de rage, les yeux rouges, totalement lâchée.

- T... Tu ne t'aperçois même pas que tu as fait quelque chose d'horrible ! Pour toi c'est juste un jeu !! On parle d'un camarade de classe !!
- Mais calme-toi Violette, c'est pas comme si on l'aimait bien, ce gars-là !

Violette n'en supporta pas plus. Elle se désolidarisa spatialement de Rebecca et descendit vers Santana qui la reçut avec tous les honneurs. Violette s'effondra sur elle pour sangloter.

- Ca va... ça va...

Rebecca tapa du poing sur la table.

- Mais enfin !! Vous auriez préféré quoi, que je ne dise rien ?
- Que tu prennes des gants ! Que tu avertisses les bonnes personnes ! Tristan est dans une tornade administrative pas possible !! Et l'autre ordure qui plaide la manipulation !! souffla Helen.

Francis hocha la tête.

- Je vais y aller.
- Je ne pense pas que ce soit nécessaire...
- Je suis le chef de classe, je dois aller le soutenir. Et lui dire qu'on le soutient tous. Si j'étais dans sa situation, j'aimerais pas être seul.

Quinn plissa les yeux.

- C'est encore un truc pour te faire bien voir ?
- J'ai l'air de faire le clown, Quinn ? Oh, c'était dur à dire, ça... Non, je suis sérieux. Et puis...

Francis inspira.

- Moi plus que quiconque je sais à quel point les gens de notre âge peuvent se sentir impuissants face aux adultes.
- Francis...

Francis se tourna vers Robbie, au bord des larmes.

- Dis-lui bien qu'on est désolés. Que ça lui soit arrivé...
- Et qu'on espère son retour en classe ! lâcha Fey.
- Oui, dis-lui qu'il est le bienvenu ! ajouta Ana.
- Surtout qu'il n'est pas seul et qu'on l'accepte comme il est ! assura Naomi.
- Dis-lui que même moi ça me fait chier ce qui lui arrive !

Tout le monde regarda Steven. Le blond haussa les épaules.

- Bah ouais...

Francis acquiesça et prit la porte avec la permission d'Helen. La prof s'assit à son bureau. Miradar lui ramena un thé.

- Oh mon Preston, si tu avais du thé pour toute la salle...

Quinn restait bouche bée devant la prise de responsabilité de Francis. Lucy soupira.

- Tu crois que c'est le moment ?!
- Hein ? Le moment de quoi ?
- Rien, rien... pschhh... soupira Lucy, à moitié amusée.

Quinn se leva.

- Je vais quand même vérifier que Francis ne fait pas de bêtises !
- Oui tu fais bien... marmonna Helen, lessivée.

***

Francis arriva au bureau du proviseur. Il prit une grande inspiration, sans remarquer Quinn qui le suivait à distance. Il écouta un moment la conversation. Dominic parlait.

- En fait il me lançait des piques que j'ai comme qui dirait... mal interprété, et en lui proposant d'aller voir mon matériel informatique, il m'a comme qui dirait sauté dessus... C'est un regrettable incident, et comme ensuite il m'a menacé de tout divulguer, comprenez bien que j'étais piégé.

Le proviseur Grant acquiesça.

- Avez-vous quelque chose à y redire, monsieur Edison ?

Tristan secoua la tête. Francis frappa à la porte ouverte.

- Et c'est parti, le moulin commence avec cette classe... soupira Aloysius.
- Monsieur le proviseur, je viens en ma qualité de chef de classe...
- Vous n'êtes pas de la famille d'aucune des deux parties, vous n'avez aucune qualité pour parler ici !

Francis acquiesça.

- Vous vous trompez, monsieur... Tristan est mon camarade de classe, il est presque comme de ma famille.
- Bah voyons.
- Vous n'êtes pas censé être une partie neutre, monsieur le proviseur ?

Aloysius regarda méchamment Francis qui soutint son regard. Le vieil homme soupira.

- Oh et puis allez-y...
- Je pense que monsieur Long ment et je pense que vous pensez comme moi.

Holland, derrière tout le monde, hocha la tête en tapant à l'ordinateur absolument tout ce qui se disait.

- Comme vous venez de le dire, je suis neutre.
- Tristan n'est pas un manipulateur. Tristan est un brave gars. Avant que je ne vienne, avant que je ne sorte de notre classe anéantie par cette affaire, les autres m'ont transmis des pensées pour lui. Ils veulent qu'il revienne. Ils veulent lui faire comprendre qu'il a sa place parmi nous et qu'il reste notre camarade avant tout. Je... Je vous avoue que je n'ai pas beaucoup parlé à Tristan l'an passé, mais... Quand il arrive, il regarde autour de lui. Il salue tout le monde. Et quand il passe, on sent qu'il a envie de nous parler mais qu'il n'ose pas. On sent qu'il se préoccupe des gens. Qu'il veut avoir une place dans la vie de tous les autres. C'est un gentil garçon qui aide les autres groupes quand ils ont des soucis avec l'informatique. C'est pas un manipulateur ou un intrigant. C'est un adolescent et un élève de votre établissement. Alors prenez la bonne décision. Quoi qu'il en soit Tristan, tout le monde espère ton retour.

Tristan secoua la tête, pas convaincu.

- De bien jolis mots, mais j'aimerais les entendre sortir de la bouche de monsieur Edison.
- Dans la même pièce que l'adulte qui a abusé de lui, je ne pense pas que ce soit ce que vous attendiez.
- Plait-il ?
- Ces méthodes sont inacceptables ! Cela ne vous rappelle rien ? La façon dont on menait les procès avant ! Cette façon arbitraire et déloyale d'appliquer la justice !
- Sortez, ce n'est pas un meeting politique !!
- C'est VOUS qui devriez sortir, on n'est pas aux arènes de Rome !!
- Holland, faites sortir ce gosse !
- Je sors tout seul !

Francis sortit de la pièce. Il remarqua Quinn. Elle hocha la tête.

- Tu as bien fait.
- ... tu parles, j'ai rien pu faire.
- On peut pas toujours tout faire, Francis. Tu as essayé, c'est bien.

Francis hocha la tête. Ils croisèrent une femme rousse à lunettes, toute apeurée

- Jeunes gens, le bureau du proviseur ?
- La porte ouverte au fond...
- Il est occupé... marmonna Quinn.
- Je sais, je sais...

Georgia Twain arriva, affolée, au bureau.

- Oh mon Dieu...
- Madame Twain, prenez place...

Tristan serra les dents, au comble de l'embarras. S'il avait pu s'avaler lui-même, il l'aurait fait.

- Mais... Mais qu'est-ce qui s'est passé, on m'a appelé en catastrophe, on m'a parlé de situation délicate...
- Madame Twain, votre fils a été surpris par une élève en train de... s'ébattre avec son professeur d'informatique.

Georgia fit de gros yeux. Elle tourna la tête vers Tristan qui détourna le regard, mort de honte.

- ... j... j... je... euh...

Georgia se releva, éberluée.

- Je n'ai pas signé pour ça ! Désolée !

Tristan ferma lourdement les yeux, comme s'il savait que c'était exactement ce qu'elle allait dire.

- Madame Twain ?! s'étonna Aloysius Grant.
- Ecoutez, c'est juste le fils de ma sœur ! Elle est morte, je m'occupe de lui mais c'est tout ! Je ne veux rien avoir à faire dans ce genre de saletés ! Surtout dans CE genre de saletés !
- Mais enfin vous êtes la tutrice légale de Tristan Edison...
- Qu'il se débrouille, ce sont ses affaires ! Je n'ai pas signé pour ça, jusqu'à maintenant il ne m'a pas causé de problèmes, mais là s'il commence, ce n'est pas la peine de me demander des comptes, je n'y suis pour rien ! Au revoir monsieur, j'ai été ravi !

Georgia s'en alla comme elle était venue : Rapidement et complètement perdue. Tristan se mordilla les lèvres, blessé mais en même temps dans quelque chose qui relevait du domaine de l'attendu. Il savait qu'elle réagirait comme ça, il ne semblait rien attendre d'elle au fond.

« Allez, que ça finisse... que ça finisse enfin... s'il vous plaît, achevez tout ça... »

***

Wallace soupira. Francis et Quinn revinrent.

- Le proviseur est complètement buté... J'espère que tu es contente de toi ?

Rebecca regarda Francis.

- Euh... Excuse-moi, on se connait ? souffla Rebecca, vipérine.
- Oh ça non, on ne se connait pas, et quand bien même, j'aurais honte de te connaître ! C'est odieux, ce que tu as fait à ce pauvre Tristan !
- C'est pas moi qui ai sauté un prof, je vous signale ! soupira Rebecca.
- Tu t'écoutes parler ? grommela Quinn.
- Non, elle ne s'écoute pas, c'est juste un serpent rempli de crasse qu'elle dégueule sans s'en rendre compte... grommela Santana avec Violette dans ses bras.
- HEY ! grommela Rebecca.
- Elle a raison ! cria Naomi.
- Tu devrais même faire profil bas ! grommela Fey.
- Oui, tu devrais te taire ! assura Ana.
- C'est grave, ce qui arrive à Tristan, là, il peut être exclu de l'école ! affirma Lucy.
- Vous parlez à un mur, elle n'a aucun recul sur ses actes... soupira Walter.
- Oh, eh, vous le défendez maintenant mais avant ça vous n'en aviez rien à faire de lui !
- Rebecca, arrête, ils ont raison !

Rebecca se tourna vers Holly. Gina secoua la tête.

- Il méritait pas ça, clairement. On se foutait de lui avec Holly mais ça franchement...
- On aurait au moins été voir madame Clover d'abord avant d'aller chez le proviseur. On serait même pas allées chez le proviseur ! admit Holly.
- Nan parce que ça lui aurait fait des problèmes inutiles ! C'est ça qu'on te reproche, tu vas lui faire des ennuis alors que c'est lui la victime dans l'histoire ! souffla Gina.
- T'as clairement abusé ! acheva Holly.

Rebecca grimaça. Elle choisit de se taire et de se vautrer sur son bureau, la tête entre ses bras. Les autres élèves ne purent que constater que même Gina et Holly, dans une telle situation, faisaient figure de voix de la sagesse.

Tino semblait toujours aussi froid et distant. Orson et Benjamin hésitaient à s'occuper. Ils attendaient que le temps passe, que la situation évolue.

Quant à Wallace, il semblait perdu entre son amour-propre et son amitié pour Tristan.

« Ca fait chier. Qu'est-ce que je peux faire... »

***

La femme blonde entra dans la pièce, stupéfaite.

- Dominic !!
- Sylvia...

Le prof se leva pour serrer sa femme dans ses bras. Tristan se recroquevilla plus encore.

- Mon chéri, encore ce genre d'histoire ?
- Oui, je suis vraiment désolé, mon amour...

Aloysius haussa un sourcil, surpris. Holland plissa les yeux.

- Vous... Ce n'est pas la première fois ?
- Ca lui est arrivé deux autres fois quand il enseignait en faculté...
- Oui, encore le même genre d'histoire... admit Dominic, pas fier.
- Chaque fois un élève le manipule... Dominic ne sait pas dire non à ses étudiants !
- La première fois, ça a été difficile mais elle a réussi à comprendre... la seconde, je lui ai juré d'enseigner dans des classes d'un âge plus bas...

Sylvia soupira.

- Mais même là, tu te retrouves face à des élèves qui essaient de profiter de ta naïveté !
- Je suis tellement désolé, chérie... Je pense tellement à nos filles...

Tristan se crispa d'autant plus. Sylvia le regarda.

- J'espère que tu es content de toi, jeune homme ! Tu espérais quoi, de l'argent, des cadeaux, de meilleures notes ?!

Aloysius ne savait pas trop s'il devait rire ou prendre ça au sérieux. Il lança des regards sans équivoque à Holland qui agita un doigt à côté de sa tempe.

***

Wallace remarqua enfin qu'Helen le fixait.

- Pourquoi vous me regardez ?

La classe s'étonna. Wallace levait la voix pour la première fois depuis le début de tout ça, du coup tout le monde avait presque oublié son existence.

- P... Pour rien.
- Bah alors.

Tino releva la tête.

- C'est pour ça ! C'EST POUR CA !

Tino se leva et regarda Wallace qui le regardait.

- C'est pour ça qu'il était tout le temps collé à tes basques l'an passé !! Toi et lui ! V... Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?
- Rien.
- RIEN ??? Redis-moi ça !
- Wallace !

Wallace regarda Perrine.

- Calme-toi et dis juste la vérité, ok ?
- C'est ce que j'allais faire, t'inquiète. Il... Il était comme qui dirait... à fond sur moi.

Steven regarda Mike.

- J'te l'avais dit que Wallace était homo !
- Bah excuse-moi, ça se voit pas comme ça ! souffla Mike.

Tino secoua la tête.

- Y'a forcément plus. Il allait tout le temps te voir !
- Il voulait qu'on sorte ensemble, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
- C'est allé jusqu'où votre relation ?
- Y'a pas eu de relation !
- C'est pour ça que tu l'as engueulé à la fin de l'année dernière ?

Wallace serra les dents, gêné. Helen plissa les yeux.

- C'est quoi, cette histoire ?
- Rien ! souffla Wallace.
- Il a hurlé sur Tristan, en lui disant qu'il était chiant et que ses parents avaient eu raison de l'abandonner ! grommela Tino.
- N'importe quoi ! souffla Wallace.
- Ahem-hem...

Walter regarda Wallace qui plissa les yeux.

- J'étais là, je te rappelle. Il a raison ! souffla Walter.
- J... J'étais en colère, y'avait des circonstances atténuantes, il m'avait suivi alors qu'il a dit qu'il aiderait Perrine, et puis il me collait tout le temps, toujours à me regarder avec ses yeux de crapaud mort d'amour...

Tino grommela.

- Et j'ai rien vu... J'ai rien remarqué... Putain !! J'ai rien capté ! Moi !! Qui d'autre savait que Tristan était gay, que je fasse un compte ? soupira Tino, dévasté, en regardant la salle.

Naomi, Walter, Perrine, Robbie et Santana levèrent la main. Tino écarquilla les yeux.

- R... Robbie ?!
- Je l'avais remarqué sans faire exprès, on en avait discuté et... je lui avais recommandé de se rapprocher de Wallace qui pourrait le comprendre...
- ...
- En attendant, j'ai vraiment le sentiment de... D'avoir été nul... De...

Robbie éclata en sanglots.

- J'étais certain qu'il avait quelque chose, j'ai rien dit, j'ai rien fait, j'aurais pu... J'aurais pu empêcher tout ça !

Orson soupira.

- Dire qu'on l'a encouragé à aller voir le prof...

Benjamin baissa la tête, pas fier du tout. Tino grimaça. Robbie était tout à son chagrin, rassuré péniblement par une Christina désenchantée. Helen regardait la classe comme un champ de bataille. Le premier dont elle connaissait toute l'histoire. Et ça la déprimait.

Wallace soupira.

- Le truc c'est que je peux rien faire, madame !
- Tu ne peux rien faire ou tu ne veux rien faire ?

Wallace regarda Walter.

- T'es dans quel camp, toi ?
- Aucun. Mais tu sais que tu peux l'aider. Tu ne veux pas parce que ça signifierait admettre que tu te préoccupes du sort de Tristan.
- Mais JE me préoccupe de son sort ! J'en ai juste marre d'être derrière lui à l'éduquer comme un enfant de cinq ans ! Il a dix-sept ans, on dirait une faible petite chose, quoi !
- Tu sais pas ce qu'il a traversé... soupira Tino.
- Wallace... Tristan a des sentiments pour toi et tu l'as rembarré pendant un an. Mais il a persévéré. Tu l'as rabaissé, tu as tenté de l'amener à réduire votre relation à du sexe sans conséquences...
- Solidarité, bro...

Tout le monde regarda Steven. Lequel leva les mains.

- Pas le bon moment, je sais !
- ... mais il a persévéré ! Tu crois qu'une faible petite chose aurait été aussi loin ?
- ...
- Il a sûrement des raisons de ne pas se défendre...
- Il peut pas vraiment, il est dans la même pièce que le prof... soupira Francis.

Wallace regarda Francis.

- T'es sérieux ?
- Ouais.
- ...
- Wallace, tu ressens forcément quelque chose pour lui. Au minimum un peu de compassion et d'empathie.
- Ouah, Walter, il est homo, moi aussi, on est forcément liés par un serment invisible...

Perrine frappa la table.

- Vas là-bas et sors-le de là, bon sang !
- Essaie au moins ! grommela Naomi.

Wallace soupira.

- J'ai pas envie !
- Wallace...

L'élève regarda sa prof. Elle hocha la tête. Wallace soupira et se leva.

- Bon. D'accord. Une fois de plus, Super Wallace part à la rescousse ! Evidemment, on ne demande pas à... Super Tino, le mec tellement malin qu'il avait même pas capté que son pote était homo, ou à... Super Rebecca, ce serait la moindre des choses qu'elle répare sa connerie, ou même aux Super Jumeaux qui ne servent à rien depuis leur naissance !
- On vient de te donner un bonbon !! grommela Léon.
- Ouais, t'es super ingrat ! souffla Lilian.
- Ca n'intéresse personne ! Et pourquoi pas Super Steven, le roi du monde ? Ou même Super Santana la ninja qui lance des nems ! Et toi, Super Clive ! Transforme-toi en chauve-souris et va sauver Tristan en mordant le proviseur !

Walter soupira, blasé.

- T'as fini ?

Wallace acquiesça dans un soupir lassé.

***

- Bon... Vu que monsieur Edison ne veut pas parler et que nous avons franchi l'heure fatidique... La procédure va toucher à sa fin. A moins que vous n'ayez quelque chose à dire...

Dominic secoua la tête, sa femme lui frictionnant les épaules.

- C'est une situation désolante, j'aurais aimé que cette année se passe autrement, d'autant que Tristan avait des résultats prometteurs... Il n'avait vraiment pas besoin de ça.
- Monsieur Edison ?

Tristan restait prostré et inerte. Aloysius Grant soupira.

- Bon, eh bien... Monsieur Long, vous allez être muté et monsieur Edison, vous allez être...

On frappa à la porte, ce qui fit sursauter Aloysius, Dominic et Sylvia.

- Excusez-moi...
- Monsieur Gribble... grommela sinistrement Aloysius.

Tristan se retourna, affolé. « Han non pas lui ! »

- Monsieur le proviseur...
- Que venez-vous faire ici ? Vous aussi vous allez me sortir le couplet sur « Il est mon camarade de classe, blablabla » ?
- Je suis le petit ami de Tristan.

Tristan fit de gros yeux. Dominic s'étonna. Sylvia plissa les yeux. Holland observait, neutre. Wallace s'avança, regardant Tristan.

- Hey, poussin, tu vas bien ?
- ... m... mais euh... j'ignorais que vous étiez....
- Ensemble ? Oui. Ça vous pose un souci ?

Aloysius agita les mains. « Ne me collez pas un procès, pitié ! »

- Je peux lui parler à l'extérieur ? Sous la surveillance de monsieur Tenorman, évidemment.

Aloysius balbutia et regarda Holland qui hocha la tête vivement.

- Euh... Faites, faites donc...
- Ca n'entre pas dans le cadre de la procédure... signala Dominic.

Wallace ignora l'homme et serra l'épaule de Tristan.

- Allez, lève-toi, mon cœur.

Tristan regarda Wallace, absolument défait. « Mais à QUOI il joue ?! »

Tristan se leva, cependant. Doucement. C'était sa première réaction depuis le début de tout ça. Il se leva et accompagna Wallace dehors, accompagné de Holland.

Il ferma la porte. Wallace fit signe à l'assistant du proviseur de garder ses distances. Tristan s'assit sur le banc face à la porte du bureau.

- Qu'est-ce qui t'a pris ?

Tristan leva les yeux vers Wallace.

- Tu me fais tout un pataquès sur l'amour véritable, tu me tannes que le sexe c'est pas tout dans une relation, que tu es sincèrement amoureux de moi et tu acceptes sans broncher de te taper ça ?

Tristan s'étonna.

- Tu te fous pas un peu de ma gueule ?
- ... c'est ta faute...
- Je l'attendais celle-là, tiens. Je t'ai crié dessus, ok. J'ai été méchant, j'avoue. Je...

Wallace se mordilla les lèvres.

- Je suis désolé, absolument désolé de ce que j'ai dit à propos de tes parents. C'était déplacé.

Tristan baissa la tête.

- Mais regarde-toi, Tristan...
- J... J'pouvais pas... C'est un prof, j'pouvais pas... J'ai pas su...

Wallace acquiesça. Tristan renifla.

- Du temps où... Où j'étais amoureux de toi, j'aurais fait toutes les folies... Je suis venu à ta soirée, tu crois que j'aurais osé ça avant ? Au début de l'année dernière ?

Wallace hocha la tête.

- Je ne t'aime pas, Tristan. Pas comme tu m'aimes.
- Je... je sais... je croyais avoir tourné la page mais en fait je me suis simplement... fourvoyé... En faisant l'impasse sur toi j'avais fait l'impasse sur... ma sexualité.

Tristan secoua la tête.

- Je suis gay...
- Tu es gay et c'est pas grave. Et tu peux sortir avec plein de garçons. Je t'en présenterai si tu veux.
- Je veux pas revenir en classe, j'ai trop honte.
- Tu vas lâcher comme ça, aussi facilement ?

Tristan soupira.

- Wallace, je veux pas briser sa famille. Si je dis que c'est sa faute... ça va... Il a deux filles !

Wallace leva les yeux au ciel.

- Il a deux filles et il te saute dans sa réserve ? Il a deux filles et il prend sa femme pour une conne ?
- ... elle est très conne, Wallace, crois-moi.

Wallace sourit.

- Tu vois que tu es combattif.
- ...
- Tout le monde veut te revoir. Tout le monde est inquiet. Même Steven. Même Gina et Holly t'ont défendu.
- Et Tino ?
- ... Tout le monde veut te revoir.

Tristan baissa la tête. Wallace soupira.

- Allez. Je t'attends là, tu y retournes, tu fais ce qu'il faut et on retourne en classe.
- ...
- Tristan...
- ...
- Tu veux pas foutre sa vie en l'air. Ok. Tu crois que lui, il a eu la même pensée pour toi ? Francis m'a dit qu'il t'accusait de l'avoir manipulé. Tristan, merde !

Tristan hocha la tête.

- Tu m'attends ?
- Je t'attends, promis.

Tristan regarda Wallace qui hocha la tête. Tristan sourit.

- T'es peut-être un connard... mais... je sais que tu tiens tes promesses. Merci.
- A tout de suite.

Tristan sourit et se dirigea vers la porte. Holland lui ouvrit la porte.

« Et merde... j'en ai vraiment quelque chose à foutre de ce petit con... » songea Wallace, mécontent contre lui-même.

Tristan entra dans le bureau. « Et zut... je crois que je suis retombé amoureux de lui... »

Le jeune homme regarda son professeur alors que Holland fermait la porte derrière lui. Dominic observa Tristan, intrigué. Aloysius invita Tristan à se rasseoir.

- Je vous en prie, monsieur Edison...

Tristan se rassit. Grant soupira.

- Pour la dernière fois, avez-vous quelque chose à dire ?

Tristan se mordilla les lèvres.

- Euh...

Dominic haussa les sourcils.

- Vous... m'avez invité dans votre réserve. Juste après ce cours. Et... vous m'avez montré vos machines. Je trouvais ça génial. C'étaient vraiment... de belles pièces. Je vous l'ai dit, d'ailleurs...

Tristan regarda Dominic qui le regarda, médusé.

- ... Je vous ai dit... que vous aviez de belles pièces. En parlant d'un PC IBM 5150. Et là, vous m'avez répondu... « Tu sais, Tristan, de belles pièces, tu pourrais en tâter souvent ». J'ai rien dit. J'ai rien dit, vous m'avez demandé de me détendre et ensuite vous m'avez embrassé. Sans que je ne dise rien. Je ne bougeais pas, évidemment. J'étais tétanisé. Je savais pas quoi faire. Vous êtes mon professeur, qu'est-ce que je peux faire ? Crier ? Fuir ? Et après quoi ? Qui me croira ?

Dominic agita les mains.

- Ca ne s'est pas passé comme ça ! Tu inventes, tu fabules, tu romances pour te faire passer pour une victime ! C'est moi la victime dans cette histoire, la victime de ta manipulation !

Tristan hocha la tête.

- Hm. Je vous manipule.

Tristan hésita un instant. « Tu réalises ce que tu vas faire ? »

Il ferma les yeux et choisit sa meilleure arme, son Excalibur, la seule chose qui jamais ne pourrait le trahir.

La technologie.

Il sortit son téléphone portable, afficha sa liste de messages et la montra au proviseur. Lequel mit ses lunettes de vue, observa le téléphone. Sylvia plissa les yeux.

- C... Ça ne prouve rien, il s'y connait en informatique, il a pu truquer la liste...
- Madame, les SMS viennent bien du téléphone de votre mari, du numéro donné à l'établissement.
- Et alors ! Ça ne prouve rien !
- A chaque fois, c'est votre mari qui invite Tristan, c'est lui qui lui adresse la parole en premier, c'est lui qui cherche le contact.

Aloysius secoua la tête.

- J'ai été juge, monsieur Long, et devant un tribunal, votre défense n'aurait pas tenu dix minutes.

Sylvia secoua la tête.

- Je... non... non !

Tristan se fit violence pour ne pas regarder la femme.

- Chérie, je peux tout...
- ESPECE DE MONSTRE !!! MAIS POURQUOI !!!

Tristan ne lança pas un regard vers le désastre qu'il avait provoqué.

- MAIS COMMENT J'AI PU ETRE AUSSI IDIOTE !!! COMMENT ??? COMMENT J'AI PU CROIRE A TES MENSONGES !!!
- Chérie...
- ET LES PETITES... TU NE LES REVERRAS JAMAIS !!!
- Sylvia !!
- TU ES QUOI ??? HOMO ??? BI ??? TU... TU ME DEGOUTES !!! TOUT CE TEMPS OU JE T'AI CRU...

Tristan laissa la dispute se poursuivre au dehors avec perte et fracas. Il garda les yeux fermés, conscient d'avoir fait énormément de mal.

Mais également de s'être libéré.

- Jeune homme, vous avez le choix. Rester ici ou changer d'établissement.

Tristan acquiesça.

- Je reste.

***

Tristan sortit. Wallace se leva, tout content.

- T'as foutu une sacrée merde.
- Je sais...
- La classe va être contente de te revoir.
- Hm...
- C'est pas demain la veille qu'on sortira ensemble.

Tristan hocha la tête.

- Je sais.
- Bon.
- Merci, Wallace... vraiment... Je peux...

Wallace hocha la tête. Tristan tomba dans les bras de Wallace et se serra contre lui.

- C'était horrible !
- Je sais.
- C'était difficile aussi...
- Hm.
- J'ai... Les petites filles, je vais les priver de leur père !
- Donc d'un sacré détraqué !

Tristan s'éloigna de Wallace et hocha la tête.

- Hm...
- Donc, tu es un héros.
- ... euh...
- Eh, même les prostituées peuvent être des idoles !
- ... Wallace...
- Je plaisante !

Tristan sourit.

- Hm...
- Allez, avance !

Le duo avança à travers l'école en plein cours.

- C'est une nouvelle vie qui commence pour toi, une vie d'homosexuel libéré. Tu vas pouvoir être naturel avec tout le monde maintenant.

Tristan hocha la tête.

- Tino va me détester...
- Probablement... Mais ça lui passera.
- Les autres aussi...
- Tu as toujours Robbie. Tu vas peut-être pouvoir sortir avec !
- Il est hétéro...
- Casse pas mes rêves ! souffla Wallace.

Tristan sourit. Le duo franchit la porte du cours d'histoire. Gros soupir de soulagement dans les rangs.

- La bête est morte ! souffla Wallace.

Les autres élèves allaient se lever. Tristan constata leurs visages ravivés et souriants. Il s'efforça d'ignorer Rebecca qui l'ignorait copieusement aussi.

- Euh... salut...

Helen souffla, soulagée.

- Merci Wallace !
- Ça fera cent Pokédollars ! Aussi, je vais dire un truc à toute cette classe. Un truc clair et net, alors écoutez bien !

Wallace inspira. Il prit Tristan par les épaules, le mit face à lui, ce qui intrigua ce dernier, puis il l'embrassa à pleine bouche. La classe sembla quelque peu stupéfaite. Tino, Orson et Benjamin haussèrent les sourcils. « Mince alors, c'était vrai. »

Wallace cessa ce brusque mais néanmoins passionné baiser, puis il regarda la classe.

- Que cela soit tenu pour dit : Le premier qui le fait chier, il aura affaire à moi !

Tristan était tout sourire, pour le coup. Helen souffla.

- Bon ! Bah je continue pas mon cours, allez manger va !

Les élèves ne se firent pas prier. Ils gratifièrent Tristan de tapes sur l'épaule et d'encouragements en passant devant lui. Seules Rebecca et Amélia l'ignorèrent.

Tino resta face à Tristan. Lequel était embêté.

- Euh... je...
- On en discutera plus tard.

Tino tapota solidement l'épaule de Tristan.

- Content de te revoir.
- Hm...

Tino dépassa Tristan sans plus de procès. Le jeune homme hocha la tête, dépité.

***

Oliver était stupéfait. Il regarda Insolourdo, Gravalanch, Maraiste et Scarabrute, à terre.

- Waouh...

Wallace n'avait sorti que Manternel. Oliver acquiesça.

- Ton oncle avait raison, je fais pas le poids... Toi et ce Manternel vous faites vraiment une super équipe...

Wallace acquiesça.

- Hm. C'est le Pokémon dont je suis le plus proche. On se comprend sans qu'il n'y ait rien à se dire.

Oliver hocha la tête.

- Ouais, comme les gens qui s'aiment.

Wallace hocha la tête sans trop de conviction.

- Ouais, si tu veux.
- Quand quelqu'un t'aime, il sait répondre à tes attentes sans que tu n'aies rien à lui dire. Et en retour tu sais quoi faire pour le soutenir quand ça va et quand ça va pas. Mieux que personne !

Wallace haussa les épaules.

- Si tu le dis... ça m'embête un peu ce genre de conversation...
- Oh, pardon... Dis, tu penses que ton oncle accepterait de m'entraîner ?
- Euh... J'sais pas... faut voir... demande-lui !


***

(Hélène Ségara – L'amour est un soleil) (Et non je ne m'excuserai pas)

Tristan prit son dessert et se tourna vers le self. Il soupira et s'avança. Wallace lui fit un grand signe du bras.

- Ici !

J'ai ouvert ma fenêtre
Pour laisser entrer le soleil
Pendant que tu dormais
À poings fermés


Wallace siffla même. Tristan plissa les yeux.

- Euh...

Naomi, Walter et Perrine regardaient Wallace qui désignait une place face à lui.

- Allez, viens ! On est bien ! Viens !

Tristan plissa les yeux et se plaça face à Wallace.

J'ai fait du café noir
Pour voir si je ne rêvais pas
Je ne voulais pas y croire
Y croire encore une fois


- Mesdames, messieurs, voici notre nouvel invité officiel.
- ... c'est pas la peine...
- Tu es notre invité d'honneur au moins pour aujourd'hui. Au moins pour que tu saches que je ne refuse pas de te revoir même après l'intensité des évènements.

Tristan acquiesça.

- Ok, merci... les autres ?
- J'ai deux papas, ça me fera jamais que deux beaux-frères... soupira Perrine.
- Si tu pouvais monopoliser la conversation avec Wallace, histoire qu'on mange sans avoir la gerbe ? demanda Naomi.
- Tu es une star, maintenant, c'est bien de t'avoir avec nous, ça va redorer notre blason ! souffla Walter.

L'amour est un soleil
Qui m'a souvent chauffé le cœur
Mais quand il brûle trop fort
Il me fait peur


Tristan agita la tête.

- Alors. Ça fait quel effet d'avoir été au cœur du scandale ? demanda malicieusement Wallace.
- Wallace !
- Wallace !!
- Oh c'est pas vrai... souffla Walter.

Tu arrives,
Et tu me donnes envie de vivre,


Tristan plissa les yeux.

- Si c'était la condition pour que tu m'embrasses, ça valait le coup !
- ... c'était pour l'image ! Je suis un homme de propagande, j'aime choquer mon peuple !
- Il est en roue libre... soupira Naomi.
- Alors, vous... sortez ensemble ou quoi ? demanda Walter.

Et moi qui hier encore,
Voulais me jeter dans le vide


Wallace secoua la tête.

- Nan, nan !
- Nan, on va... se contenter de rester bons amis ! sourit Tristan.

Wallace acquiesça.

- Ecoute le petit, il est plus intelligent qu'il n'y paraît !

Je m'éveille,
À la douceur d'un autre corps,


Walter, Naomi et Perrine ne purent qu'acquiescer. Tristan souffla.

- Vous allez avoir besoin d'aide pour le devoir ?
- Pas vraiment... marmonna Perrine.
- J'me souviens même plus si on a des recherches à faire... souffla Naomi. J'ai la tête remplie d'images de toi avec un prof libidineux !
- Oui ça résume grosso modo la journée... soupira Tristan.
- Mais tu t'es défendu comme un chef... sourit Wallace.

Tristan lui rendit son sourire. Wallace détourna les yeux.

Et l'amour est un soleil,
Qui brille à nouveau sur mes jours


- C'est moi ou elle est dégueulasse, cette purée ?
- T'as qu'à mélanger avec la sauce... soupira Walter.
- Pour que ça ressemble à du caca ? Non merci !

Naomi, Perrine et Tristan tirèrent une langue dégoûtée.