Ch.27 Dernier combat
Deux jours avaient passé depuis l'évolution de Lianaja, Tristan avait poursuivi son entraînement. Camille n'arrivait pas à se remettre de cette séparation. Elle ne possédait le pokémon que depuis peu mais elle s'y était beaucoup attaché. Désormais elle devait rester dans ce monde sachant que son ancien pokémon se trouvait à quelques kilomètres seulement et elle ne pouvait pas aller le rejoindre.
Tristan lui avait dit que l'évolution de Gezacko n'était qu'une option, qu'il pouvait arriver à leurs objectifs sans. Seulement que ça serait plus facile s'il était là. Alors la jeune fille s'emporta contre son ami. Elle appela son Pikachu et lui ordonna d'attaquer avec Fatal-Foudre. Tristan sortit son épée et bien sûr elle contint l'attaque. Le jeune homme ne réagit pas. Camille s'énerva encore plus et alla jusqu'à le frapper pour essayer de lui faire mal. Elle l'assaillit dans le dos, l'épaule, le ventre, les côtes. Il ne se défendait toujours pas.
La scène dura cinq longues minutes, au bout desquelles Tristan saisit les poignets de Camille, la regarda droit dans les yeux. Le simple fait de ce regard stoppa net la jeune fille dans ses actes. Elle fut subjuguée par la beauté de ses gris perle. Tristan lâcha Camille et retourna à ses occupations. Camille ne savait plus quoi penser. Quand il était dans l'autre monde, il n'était pas comme ça. Enfin quand il y était, il n'avait que 11 ans mais Camille n'aurait jamais imaginé qu'il puisse devenir comme ça.
La jeune fille se rappelait ce que Tristan lui avait dit dès son arrivée ici : J'ai été attiré ici . Camille n'y avait pas prêter attention depuis le début mais maintenant tout devenait clair. Il fallait qu'elle lui dise. Mais où peut-il être ? Après la scène d'il y a quelques minutes le jeune homme était parti sans se retourner. Va savoir derrière quel arbre il est parti s'entraîner. Camille sortit de l'ancien centre pokémon et se dirigea vers la forêt. Elle ne savait pas encore qu'une vision de cauchemar allait à sa rencontre.
Cela faisait deux semaine que les vacances étaient finies. Cela signifie que les phases finales du tournoi inter lycée allait commencer. On était le samedi avant les premiers matchs. Camille n'était toujours pas rentrer chez elle et Ethan s'inquiétait de plus en plus. Il filtrait le courrier pour ne pas que ses parents se rendent compte de la véritable absence de son amie. D'ailleurs il avait du mentir un peu plus en disant que Camille restait chez Max pour une durée indéterminée et qu'elle rentrerait sûrement à la fin du tournoi. Max avait été mis au courant et ses parents aussi pour ne pas qu'il grille la couverture. Mais le tournoi commençait en début de semaine prochaine et si la jeune fille ne s'y présentait pas la direction appellerait les parents d'Ethan pour connaître la raison d'un tel absentéisme.
Ethan s'était entraîné durement ces deux dernières semaines plus pour lui que ses pokémons. Il le regrettait d'ailleurs. Cette prophétie ancienne qu'il n'avait toujours pas entendu véritablement l'obsédait. D'après ce que lui disait Héra, il était l'Élu qui doit tuer Zeus et prendre sa place. La première réaction fut de demander pourquoi lui. Héra lui avait répondu que seul un orphelin spécial pouvait vaincre son mari. Mais Ethan n'était pas orphelin. Ses parents étaient bien vivants.
C'est alors qu'il se rappela ce rêve qu'il avait fait quelques semaines auparavant. Il se trouvait dans une Cadillac, encore bébé. Deux adultes étaient à l'avant, un homme et une femme. Au moment de faire demi tour, une voiture vint les faucher et les parents moururent sur le coup. Le bébé quant à lui survécut miraculeusement. Ethan avait partagé ce rêve avec Héra par télépathie et lui confirma que l'enfant se trouvait bien être lui. La phrase résonna longtemps dans la tête d'Ethan. Ou plutôt un mot, orphelin. Orphelin, orphelin, orphelin. A trop le répéter il perdait son sens mais Ethan le trouvait toujours effrayant malgré les répétitions. Pourquoi ses parents ne lui avaient pas dit la vérité ? Pourquoi l'avoir laissait dans l'ignorance ? Toutes ses questions se bousculaient dans sa tête plus fort que le mot. Héra tenta de le raisonner. Étrangement elle réussit. Ethan semblait perdu et Héra, certainement grâce à son rôle de protectrice des mères, a réussi trouver les bons mots pour le réconforter. Cela n'avait aucun intérêt de s'énerver contre ses parents. Ils ne voulaient que le protéger de la vérité qui n'est pas toujours bonne à attendre.
Ethan se calma et essaya de retrouver sa logique. Héra lui avait annoncé cette nouvelle il y a déjà quelques jours mais le jeune homme n'avait pas encore trouver le courage d'en parler avec ses parents. Il ne trouvait pas le courage de leur parler de ce qu'il avait appris. Il avait donc passé les derniers jours avant le tournoi dehors. Le jeune homme avait laissé ses pokémons libre de faire ce qu'il voulait. Pendant les deux dernières semaines, Ethan les avait poussé dans leurs derniers retranchements pour connaître leur vrai potentiel. Mais il n'avait pas la tête à s'entraîner. Il désirait seulement retrouver Camille saine et sauve.
Cette dernière se trouvait à quelques mètres de lui mais ne pouvait pas le voir. Lui non plus d'ailleurs. Un espace-temps les séparait. Elle était toujours à la recherche de Tristan. Cela faisait déjà trois heures qu'elle avait quitté les ruines de la ville pour s'enfoncer dans la forêt. La jeune fille commençait à perdre patience. Tristan avait beau être gentil, et attentionné envers elle, il restait néanmoins têtu, impulsif et solitaire. Ce sont là ses plus grands défauts. Quatre ans dans ce monde transformerait n'importe qui. Cependant le calvaire et la peur de mourir à chaque instant prendrait bientôt fin.
- Tristan !!! Cria Camille à travers la forêt.
Aucune réponse. La jeune fille cria encore deux fois, en vain. Alors qu'elle allait rebrousser chemin des lianes firent le tour d'elle et la firent prisonnières. Elle voulut se retourner mais les lianes la firent tourner avant qu'elle puisse faire un geste. Quand elle put voir le propriétaire des lianes, elle fut prise d'horreur. Un Empiflor avait sa ''bouche'' grande ouverte et n'attendait plus que l'ordre de son maître pour avaler Camille.
Le maître en question était haut de quatre mètres sur ses pattes arrière. Sa queue était plus courte que sa pré-évolution et portait deux piques d'acier vers le ciel. De la base de sa queue au début de sa nuque plusieurs plaques de métal sortaient de son dos le côté tranchant perpendiculaire au sol. Ses quatre pattes avaient trois griffes. Tout son corps était noir et gris. Seul sur la plaque qui protégeait son crâne on pouvait distinguer trois rond étranges qui étaient reliés à trois lignes et se perdaient dans la nuque du monstre. Deux cornes longilignes partaient d'un peu plus haut que ses deux yeux bleus. Kinkaiser venait de retrouver la trace de Tristan. Mais il s'était trompé de cible. Il avait capturé sa petite amie. Enfin c'est ce qu'il pensait.
- Goupix! Retrouve l'odeur de Tristan sur elle, et va le trouver. Dis lui qu'on a sa petite amie et que si il veut la revoir qu'il vienne là où il sait dans trois heures. Je lui prépare une belle surprise ! ordonna Kinkaiser.
Camille voulut se débattre pour empêcher le renard de la renifler mais Empiflor la serra davantage et lui fit comprendre qu'il n'hésiterait pas à l'étouffer. Alors elle se laissa faire et le renard partit à travers la forêt. Kinkaiser et ses sous-fifres rentrèrent dans leur clan avec Camille plus terrorisée que jamais.
Tristan avait sorti son équipe au total pour les briefer pour ce qu'il avait prévu. Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, ses pokémons se mirent à position d'attaque. Instinctivement le jeune homme sortit sa lame et se retourna aussi vite. Un Goupix se tenait devant eux. Tristan aurait bien envoyé un de ses pokémons le mettre K.O mais le pokémon de type Feu l'anticipa et prit la parole.
- Mon maître, Kinkaiser, m'a envoyé te dire qu'il a trouvé ta petite amie. Il te dit aussi que si tu veux la voir tu dois le retrouver dans trois heures là où tu sais.
Aux mots ''petite amie'', Tristan n'avait pas compris de qui il s'agissait mais il n'y avait qu'une personne qui pouvait porter son odeur et être une fille. Il laissa finir Goupix puis rappela tous ses pokémons sauf son Mentali. Il lui dicta ses ordres par télépathie. Soudain Goupix s'immobilisa, s'éleva dans les airs les quatre membres tendus au maximum.
- Répète ce que tu as dit, dit calmement Tristan en s'avançant vers le pokémon
- Kin...Kinkaiser a ta petite amie et... et si tu veux la revoir...sois dans trois heures là où tu sais, répondit-il en s'efforçant d'oublier la pression qu'exerçait Mentali sur son corps.
- Que compte t-il lui faire ? Demanda, toujours aussi calmement le jeune homme.
- Il a seulement dit qu'il te préparait une surprise. Laisse-moi partir maintenant.
- Mentali serre un peu plus fort, s'il te plaît.
- Liii !!
Le Pokémon soleil acquiesça et resserra son emprise autour du pokémon. Le Goupix émit un cri étouffé de douleur. Apparemment les sbires de Kinkaiser ne devaient pas montrer le moindre signe de faiblesse. Dommage pour lui, se dit Tristan, j'aurais pu être clément. Mentali força un peu plus puis Tristan leva sa lame et trancha.
Le Goupix tomba au sol et parut surpris. Mais fut vite contredit. Alors qu'il allait se lever pour rentrer au campement, il chuta avant même d'avoir pu se mettre sur ses quatre pattes. Tristan avait en fait raccourci Goupix d'une queue à partir de l'arrière-train. Cette dernière servait notamment à l'équilibre du pokémon. Sans elle, le pokémon ne peut pas se déplacer correctement, comme pour les Rattatacs.
Tristan rappela son Mentali et se mit en route vers le lieu où l'attendait. Ce lieu qui l'avait tant effrayé, allait être le lieu de sa vengeance. Il n'était pas prêt mais à réfléchir il ne le serait jamais à cent pour cent. Alors que ce soit aujourd'hui ou dans dix ans, le résultat ne changera pas. Kinkaiser sortira vaincu et six pieds sous terre.
Cela faisait bientôt quatre ans qu'il attendait ce moment, le moment où il pourrait venger la mort des personnes qu'il avait vu, des innocents qui n'avaient rien fait et rien demandé. Tous ces mois à s'entraîner, à se forger une épée capable de contenir les attaques de tous les types, à capturer et entraîner ses pokémons pour qu'ils puissent faire le geste ultime quand ils devront le faire avaient été les plus durs de toute sa vie. Il avait quitté sa famille pendant quatre ans. Quatre ans à ne se fier qu'à soi-même, l'avait changé bien plus qu'il ne l'aurait cru. Mais bientôt tout allait encore changer.
Dans quelques heures soit il serait libre de faire ce qu'il veut dans un monde qu'il ne le veut pas, soit il serait mort mais tout de même libre de la vie qu'il mène. Il espérait juste que Camille sorte vivante de cette mésaventure. Kinkaiser n'était pas du tout quelqu'un de confiance, déjà pour le simple fait que c'était pokémon, mais de plus dans ce monde tout le monde faisait double jeu pour survivre tant bien que mal.
Tristan sortit de ses pensées quand un rugissement retentit à travers la forêt. Il était arrivé dans les ruines de l'ancienne ville voisine dans laquelle il avait fait sa cachette. Le lieu où il avait découvert les atrocités que pouvait commettre les pokémons. Il n'était pas encore à l'intérieur même de la ville que des dizaines de pokémons venaient assister à son entrée dans l'arène. Des Dardagnans, Arboks, Raichus, Nidokings et leurs familles, Demolosses, Airmures, Avaltouts, Camerupts, et encore beaucoup d'autres espèces de pokémons s'étaient rassemblés sur deux lignes avec au milieu Tristan marchant vers la fin.
Des deux côtés de la grande porte, des Melokriks gardaient les ''sauvages'' à l'extérieur de la ville. Cette dernière avait été en partie rebâtie. Tous les bâtiments plus haut de trois mètres avaient été complètement rasés. Par ego et pour faire peur, Kinkaiser avait décrété qui personne ne devait le regarder dans les yeux au même titre que personne n'avait le droit d'avoir la même taille que lui.
Tous les monuments avaient été construit en fonction du maître des lieux. Aucun bâtiment plus haut de trois mètres, des rues où lui seul pouvait circuler, de grands espaces pour pouvoir chasser, etc... Tristan préférait arrêter là la contemplation de la ville de son ennemi. En plus d'être l'évolution de Galeking, Kinkaiser avait le divin pouvoir de contrôler la terre. Si bien que lorsque Tristan posa le premier pas dans la rue qui le mènerait à lui, le géant d'acier et de roche l'avait fait glisser sur presque deux kilomètres. La roche qui se trouvait sous le pied du jeune homme faisait s'écarter celle qu'il y avait autour et ainsi passait sans problème.
Tristan stoppa net sa course en haut d'une colline, elle même surplombée d'un trône sur lequel était assis Kinkaiser. A ses côtés se trouvait un Empiflor et Camille prisonnière de ses lianes. Sans les voir, Tristan sentit des pokémons formaient un cercle autour de lui et de son adversaire. Le jeune homme n'avait pas peur. Au contraire, il redoutait l'instant où il allait pouvoir ôter la vie à ce fumier de pokémon. Et il était poli en pensant cela. Il avait tant attendu ce moment, qu'il s'obligeait pour Camille de rester tranquille jusqu'à ce que Kinkaiser et lui commencent à combattre.
- Comme on se retrouve, mon cher ami. Goupix n'est toujours pas rentré. Tu l'as tué ? Demanda Kinkaiser.
- Il n'y a que toi qui mérite de mourir. Quand ta tête tombera, je laisserais tes sous-fifres libre de faire ce dont ils ont envie, excepté de me tuer, moi et Camille, répondit Tristan.
- Oui. Ta petite amie. Elle n'est pas très bavarde, dis moi. J'aurais pensé que tu aurais pu la dresser pour lui apprendre à parler.
- Elle sait parler, crétin. Ton Empiflor l'empêcher de le faire.
- Ah oui c'est vrai. Pardonne moi. Je suis tellement habitué que l'on reste muet en ma présence que j'oublie que l'on puisse encore avoir l'intelligence de parler. Mais si tu veux bien, passons aux choses sérieuses. La dernière fois que l'on s'est vu, je t'ai fait cette cicatrice sur le torse avec cette griffe, dit le pokémon acier/sol en joignant les gestes à la parole. Cette fois là tu avais tué la moitié de mes troupes. C'était il y a six mois. Oui c'est ça. Aujourd'hui je voudrais te rendre la pareille. Je crois que ça sera plus amusant si je te laisse te battre contre tous les enfants que tu as fait orphelin ce jour là. Tu te rappelles le nombre de morts ?
- 63. J'en ai tué 63.
- Exactement. Et aujourd'hui tu vas devoir en tuer 63 autres, si tu veux pouvoir m'ôter la vie comme tu le désires depuis quatre longues années. Ouvrez les grilles et bloquez toutes les issues !