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Agence de Recherche des Pokémon Perdus de Lugunium



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» Auteur : Lugunium - Voir le profil
» Créé le 13/04/2013 à 18:23
» Dernière mise à jour le 13/04/2013 à 18:23

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006 - Trente millions d'étoiles
Drôle de brouillard… Une fine couche de nuages flotte autour de moi, sans que j'en connaisse la raison de leur présence. Il m'était tout à fait impossible de distinguer une forme ou une couleur derrière ce voile. D'ailleurs, je ne sentais plus mes bras ni mes jambes, et j'avais aucun souvenir de ce qu'il a pu se passer durant ces dernières heures. « C'est pas bon signe, tout ça… ». Il me faut un net effort pour retrouver ma mémoire. Je sursaute.
Le nuage blanc disparraît soudainement, et de ce fait, je pouvais analyser où j'étais. Le blanc laisse place au noir complet, comme quand je me suis évanoui. Je tâte autour de moi et découvre une porte fermée de l'extérieur.

-Sortez-moi de là !

Je tape fort sur la porte quand une personne l'ouvre. Et ce fut le choc total.

-Chef ?!

L'homme qui venait d'apparaître avait cinquante piges bien consumées, cheveux grisonnants et yeux perçant. Étant donné de la faible luminosité qui avait réussi à passer à travers l'obscurité grâce à l'ouverture de la porte, j'essayais de me persuader que l'homme qui se dressait devant moi n'était pas Mr Ambery, chef de l'ARPP. A part quelques traces de blessures, le chef avait l'air d'avoir survécu à l'explosion. Ses pupilles étaient dilatées à cause du noir. Les miennes devaient être aussi grandes à cause de l'étonnement.

-Viens par ici, nous avons à faire, dit-il d'une voix rauque mais véhémente.

Il me conduit hors de l'armoire – car effectivement, j'étais dans une armoire en bois, faut pas être claustrophobe – et m'amène devant deux jeunes personnes, dont une que je connaissais très bien. La première, cheveux longs châtain et yeux verts brillants, visage fin et taille moyenne, c'était Judith, qui se tenait droite comme un i. A côté d'elle, un jeune homme à qui je donnerai vingt ans, que je ne connaissais pas, avait les cheveux noirs et des habits sombres. Ils me dévisagent.
Judith a l'air vraiment étonnée. Par contre, l'autre est tout à fait impassible.

-Bah, qu'est-ce que tu fais là, Aaron ?! s'exclame-t-elle. Je croyais que seuls moi et Émile étions invités à cette réunion improvisée du chef, je ne m'attendais pas à te voir ici !
-Disons que c'est un invité un peu forcé… réponds Mr Ambery d'un ton ferme.

Alors c'est bien notre chef qui se tenait derrière moi, j'avais pas rêvé.

-Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il se passe, là , maintenant ? fais-je. C'est bien vous qui m'aviez capturé, n'est-ce pas ? J'ai pas tort ? ajouté-je, accusateur envers le chef.
-Dites-vous que c'est pour la bonne cause, Aaron. Nous avons énormément de choses à nous raconter, en commençant par l'accident et ma survie.
-Judith, je ne suis pas en train de cauchemarder, c'est bien lui ?! dis-je.
-Eh bien...
-Dites, Aaron, j'espère que la poudre soporifique ne vous a pas causé des lésions au cerveau. Je peux comprendre que mon retour impromptu soit difficile à comprendre, mais je vous jure que je suis là, en chair et en os. Enfin, avec quelques cicatrices.

Effectivement, il en avait les stigmates.

-Et maintenant, continue-t-il, nous allons faire comme nous faisions à l'Agence, c'est-à-dire un briefing complet des événements passées, à l'exception que nous n'allons pas exposer nos rapports du mois, mais nous allons parler de choses qui ont pu se passer en mon absence, chacun son tour bien sûr. Aaron, j'ai cru comprendre que c'est la toute première fois que vous nous faites part de votre présence dans une réunion professionnel ?

Judith répond à ma place.

-Oui. En fait, Aaron, si tu n'avais pas compris, ces réunions ont pour but de faire des statistiques de nos missions, des montées de grades qui surviennent chaque mois, de collecter des informations et de discuter de nos réussites au sein de l'ARPP, un peu à la manière d'agents secrets.
-Judith vous a parfaitement expliqué la situation. Vous n'y en faites pas partie, Aaron, car pour la simple et bonne raison que vous êtes un DDRM, et que vos résultats sont automatiquement transmis dans l'Ordinateur Central via nos secrétaires...

Les DDRM (prononcer les deux D à l'anglaise), cela voulait simplement dire « Détectives Demandés pour la Recherche de Monstres ». L'abréviation complète de mon grade dans l'Agence était en fait DDRM-FDR M012-6448 1, pour Détectives Demandés pour la Recherche de Monstres – Fouilleur de Régions Matricule 012-6448 1. On disait DDRM pour aller plus vite.

-C'est donc toi, Judith, qui fait part au chef de mes péripéties à travers Unys ? Demandé-je.
-C'est un peu mon boulot, en fait...
-D'accord, je comprends mieux.
-Nous allons passer dans la pièce d'à côté, pour la discussion, fait Mr Ambery tout en joignant les mots à l'acte. Nous y seront plus tranquilles.

Après être passé dans l'autre pièce à droite, et après avoir posé nos fesses sur des chaises bien confortables, avec devant une belle table ovale et un vidéoprojecteur au centre de celui-ci, j'aborde le chef et Judith sur une question qui me brûlait la langue depuis les explications données par Mr Ambery sur le travail de mon amie asthmatique.

-Je me demande à quoi servent les autres réunions que je me farcis depuis que je suis devenu un DDRM. Je ne saisis pas le fait que je ne soit pas invité à vos débats tandis que Judith y participe.
-Eh, dis tout de suite que je ne sers à rien ! Bougonna celle-ci. Ton boulot a autant d'importance que le mien !
-C'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que... c'est en rapport avec notre importance ici, j'ai un grade plus grand que toi alors...

Le chef me coupe pour répondre à ma question.

-Tout simplement parce que Judith et vous ne faites pas partie de la même lignée, si vous voyez ce que je veux dire. Est-ce que vous avez vu Judith sortir de Narbisa pour une quelconque mission ? Non, car vous, Aaron, travaillez en extérieur alors que votre coéquipière me livre des informations à l'intérieur du bâtiment de l'Agence. C'est donc tout à fait normal que Judith soit plus proche de moi.
-Et quel est mon prochain grade si je monte encore ?
-Vous serez Chef de Programmation des DDRM, un poste très prometteur. Mais pour cela, vous devez faire encore vos preuves.
-Merci. Au fait, qu'est-ce que vous avez utilisé comme poudre pour endormir tout l'hôpital ?
-C'est une poudre à la composition dont je ne peux pas vous en donner la recette. Je l'ai disposé dans les canalisations, dans les gouttières, bref, partout où cela pouvait s'infiltrer dans l'hôpital sans avoir besoin d'y entrer dedans. Mais je ne vous ai pas fait venir ici pour répondre à vos questions. Tout d'abord, je vais vous faire le récit de ma survie utopique.

~~~
Il voit trente millions d'étoiles tourner, éblouissantes. Derrière, le noir.
Il ouvre les yeux, non sans gémir de douleur. Il essaye de bouger la main droite, pour satisfaire un tic quand il se réveille, mais n'y arrive pas, et il se dit qu'il était coincé. Ses pensées sont confuses et il ne se souvient plus de rien, à part de son identité et qu'il se retrouvait dans une posture assez délicate et douloureuse.
Il constate qu'il n'y avait personne, pas même un oiseau ni un animal. Donc évidemment personne pour le sortir de là. Alors il reste là à contempler cet obscurité si vaste. Il ne sais plus combien de temps il a attendu tellement il pensait que cela faisait des jours et des jours. Il se rend compte qu'il à très faim et très soif. Mais impossible de se dépêtrer de cet espèce d'étau qui lui bloque les bras et empêche tout mouvement.
Il se dit : « Je vais mourir ici, de la façon la plus atroce qui soit, sans voir la mort arriver. Tout le monde à l'Agence doit être mort... » conclut-il, car il se souvenait maintenant de l'explosion qui avait ravagé son lieu de travail. Et aussi du verre se fichant violemment dans sa chair, la transperçant et faisant couler du sang sur sa belle chemise blanche que sa femme lui avait offerte à son dernier anniversaire. Il pense que le prochain anniversaire, il le passera dans un cercueil, ou pire, on ne le retrouverait jamais, et il resterait coincé dans cet endroit inconnu. Dès lors, son esprit se met à fonctionner au ralenti et il sent ses forces ultimes le quitter.
Fort heureusement, un jour, voire un mois (on perd vite la notion du temps quand on reste sans bouger, sans occupations et sans nourriture), il voit une lumière. Fine, blanche, elle perce la noirceur du paysage et permet au chef de son Agence de respirer mieux. Car bientôt, il n'y aura plus d'oxygène dans l'air et il mourra tout simplement d'asphyxie.
Il entend des faibles voix très loin en haut.

-Il y a quelqu'un ! Faites venir du monde, on va déblayer !
-C'est la troisième personne que l'on retrouve en moins de vingt-quatre heures, je trouve que l'on fait une bonne performance, les gars !
-C'est le moment de s'activer. Attention, le sol est fragile à cet endroit-là !
-Monsieur, vous m'entendez ? Est-ce que vous m'entendez ? Si oui, tapez du poing en l'air !

Japer Ambery (prononcer Jépeur Embéry) veut frapper fort mais il se souvient qu'il était coincé, alors il lança un tout petit...

-Je... suis... là...

… ce qui fait soulever de la poussière.

-J'ai entendu quelque chose, je crois, crie une voix qu'il ne reconnaissait pas, mais c'était la même que celle qui lui avait conseillé de taper. Vite, on creuse, on creuse !!

Japer devina qu'il était enfoui sous taire, comme un vulgaire cadavre dont on s'en serait débarrassé. Le poids qui l'empêchait de bouger devait être un amas de terre et de pierres, ou un bloc de ciment, d'après lui. Le creux où il pouvait voir la lumière du soleil s'élargit et une combinaison jaune se fait voir, floue, mais il est sûr que c'est une combinaison jaune de pompier. Enfin, on le secourait. Un immense soulagement se propage dans tout son corps, et il se concentra pour stopper le processus de mort imminente.

-Ça y est, on l'a ! Monsieur, nous allons vous sortir de là, ne vous inquiétez pas !

Japer prend une énorme respiration. Cela fait tellement de bien à ses poumons qu'il n'a plus qu'une seule chose en tête : aspirer et respirer avec régularité pour remplir ses poumons à l'air libre. Une pelle atterrit sur son torse, provoquant un craquement et une plainte de l'homme.

-Excusez-moi !
-C'est... pas grave... répondit Ambery avec l'esquisse d'un sourire.

Il réessaye de se dégager de l'étreinte mortel des pierres. Quelqu'un déblaye les rochers, ce qui permet à Japer de se dégager et de taper faiblement sur un amoncellement de terre au-dessus de lui que les sauveteurs n'arrivaient pas à décrocher. Il ne fallut pas plus de cinq minutes avant qu'une main toute noire de crasse ne se manifeste. Japer la prend comme si c'était la chose la plus chère au monde à ses yeux embués. Plusieurs personnes le portent et l'emmènent dans un camion d'un contour mal dessiné, la faute de l'acuité visuelle d'Ambery. Il pria pendant tout le trajet.

-Monsieur, est-ce que vous m'entendez, répéta la voix de l'homme qui lui avait sauvé la vie. Serrez ma main.

Il s'exécute.

-Bonne nouvelle. Vous allez être conduit dans l'hôpital de Danmatt. C'est un hôpital près de Vaguelone. Là-bas, vous allez être soigné comme il faut.
-Est-ce que... j'ai des b-blessures graves ?... réussit à articuler Japer.
-Nous hésitons si nous devons amputer la jambe gauche, vous avez une triple fracture du bras droit, une côte cassée et une grave déshydratation. C'est pour ça que nous devons vous emmener dans l'hôpital le plus proche, explique l'homme.

Ambery arrive à distinguer le visage de son sauveur. C'est un homme imposant, grand et trapu, cheveux court, à l'origine blond, presque impossible à déterminer sa couleur de cheveux sous cette couche de terre, petite barbe aux poils noirs de jais. Tout en analysant le portrait détaillé du pompier, Japer touche le tuyau qui est planté dans son nez. C'est à ce moment-là qu'il se dit que ça aurait pu être pire, qu'il aurait pu crever lamentablement sous des mètres de cailloux, qu'il s'en était bien sorti finalement. Mais un pincement au cœur allait rester pour le restant de ces jours à cause de la destruction de son travail qu'il chérissait tant.
Les secousses de la camionnette dérangent Japer dans ses réflexions, et tandis que celui à qui il devait la vie parlait des épreuves à laquelle lui et ses coéquipiers avaient eu à braver, Ambery réussit à entendre une conversation devant lui. On aurait dit que ça discutait sur son dos, du côté conducteur.

-Ça ne serait pas Japer Ambery, le chef de l'Agence de Recherche des Pokémon Perdus ?
-Je sais pas moi, qu'est ce que c'est que cette Agence dont tu nous parles, je connais pas du tout !
-Mais si tu connais, crétin, c'est là où nous avons sauvé cet homme !
-Ah oui c'est vrai, excusez-moi.
-Je me demande ce que t'as mis ce midi dans le verre de Julien, Sam, mais ça devait pas être de l'eau !
-Nan, c'est mon Lakmécygne qui a pissé dedans !
-Ah, c'était donc ça le goût de citron, en fait ? Hm ?
-Vous êtes dégueulasses, les mecs !
-Oui oui, retournons dans le vif du sujet. Je disais donc que l'homme que nous avons sauvé des décombres devait être Japer Ambery.
-Quel drôle de prénom... ça doit pas venir d'ici !
-On s'en fout !
-Ouais, j'avoue. Bref, j'irais vérifier mes doutes tout à l'heure à la caserne...

Le sang de Japer ne fait qu'un tour, et voilà qu'il bondit malgré ses multiples blessures.

-Hey, mais vous êtes fou ma parole ! Cria le sauveur d'Ambery. Restez au lit, vous êtes trop mal en point.
-Je dois voir... les trois imbéciles qui conduisent le... camion, c'est...

Le contrecoup du mouvement brusque de Japer le conduit au silence après un cri de douleur non étouffé.

-Argh... dites aux trois hommes devant de... ne divulguer à personne mon nom, s'il vous plaît …!
-D'accord, si vous voulez, mais nous serons obligés de dire votre nom auprès de l'infirmier.

Il part en direction des hommes qui pilotaient cette camionnette. Ambery se rassoit et entreprend de penser, difficilement néanmoins.


~~~
-Je peux vous demander pourquoi vous étiez sensés taire votre nom ? Questionnai-je, curieux.

Japer sourit.

-Parce que vous aurez retourné terres et mers pour vous assurer que je n'étais pas mort.

~~~
Le sauveur revient vers Ambery et lui dit :

-Voilà, c'est fait. Je ne veux pas pousser plus loin la question, mais pourquoi vous vouliez tant que l'on ne parle pas de votre nom ? Je sais que votre prénom est très original, mais mis à part pour cette raison...
-Je suis désolé, je... ne peux pas répondre à cette question, s'exclame-t-il. Mais à mon tour maintenant : comment vous vous appelez ?
-Je suis Tanguy Thrempton, j'ai le même prénom que le célèbre champion d'arène de Rivamar, à Sinnoh.
-Vous connaissez Sinnoh ?
-Oui, j'y ai grandi là-bas, et pour le travail, je suis venu à Unys. Et vous, comment avez-vous fait pour devenir un chef aussi grandiose à Narbisa.
-Un peu de bonne... volonté et des bons contacts font le bon travail... Mais maintenant que l'ARPP est en ruine, je me retrouve sans emploi et j'ai perdu sans doute toute mon équipe...
-C'est vraiment regrettable. Tiens, on dirait que nous sommes arrivés. L'hôpital pourra vous prodiguer les soins nécessaires à vos blessures.

Il s'éloigne et demande à son équipe de transporter mon lit sur une table à roulettes pour traverser un grand couloir et arriver à la chambre.


~~~
-Et la suite se passe de commentaires. Je me suis rétabli vite et me voici ici avec vous. Je ne sais toujours pas si le reste des mes équipes sont toujours sur terre, mais j'ai vous, c'est quand même le principal je trouve. Par contre, ceci risque de vous choquer.

Le chef dévoile sa jambe qui devait être amputée. A la place, il y a une jambe artificielle, comme on en voit à la télé. Judith laisse s'échapper un cri d'horreur tandis que moi, je reste les yeux ronds comme des soucoupes devant Mr Ambery. Et enfin, le jeune garçon inconnu soupire, toujours aussi indifférent.

-Je suis sur mes pieds, c'est déjà ça, non ?

Seule une grimace de la part de mon amie lui répond.

-Soit. Aujourd'hui est le commencement d'une mission extrêmement importante pour vous. Vous aller retrouver les survivants du drame et trouver le coupable de l'explosion.