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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 07/04/2013 à 09:20
» Dernière mise à jour le 29/04/2018 à 23:51

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Film 2 : Arboreden et les Fruits de Vie (4/8)
Mercutio partit de bonne heure le lendemain matin comme escorte personnelle du commandant Palmer. Heureusement, la veille, il avait retrouvé sa radio, et fait, en cachette, un court rapport sur sa situation à Tuno et Kelluer. Après cette mission avec Palmer, Mercutio irait à la recherche des fameux orbes dans la base. Ils devaient être bien protégés, bien sûr, mais s'il parvenait à faire ami-ami avec le commandant, peu se méfieraient de lui. Beaucoup le respectaient déjà pour sa démonstration de ses talents face au capitaine Meyfros. Ce dernier ne manquait pas de fusiller Mercutio du regard à chaque fois qu'il le croisait, mais le faisait en silence, désormais. Palmer et Mercutio sortirent à pied, signe qu'ils ne devaient pas se rendre bien loin. Mais Palmer avait quand même pris avec lui une mitraillette gros calibre, et ses Pokeball étaient bien visibles à sa ceinture. Quand Mercutio lui demanda quel était le but de leur mission, il répondit simplement :

- Vous verrez.

Norman Palmer était du genre peu loquace, mais Mercutio tenta quand même de mener une conversation, en particulier sur les matchs Pokemon. Là, le commandant acceptait bien volontiers de sortir de son mutisme. Il avait beaucoup de connaissance sur les Pokemon, et Mercutio aurait bien aimé le combattre, en d'autres circonstances plus plaisantes. Les deux dresseurs étaient en train de débattre sur l'utilisation du Pokemon Ninjask, qui nécessitait un sens tactique avéré en combat.

- Si vous l'utilisez comme relayeur, bien sûr, ce sera avec l'attaque Abri et Danse-Lame, expliqua Mercutio. Combiné avec la capacité spéciale Turbo, c'est un coup terrible.

- Tout à fait, approuva Palmer. Vous vous y connaissez vraiment, hein ? Vous me faites un peu penser à mon fils. Lui aussi est féru de tactiques poussées.

Après avoir traversé une petite clairière, ils arrivèrent en vue d'un village, d'une ruralité digne de la région qu'était l'Andoarie. Plusieurs enfants et Pokemon jouaient dehors. Ce semblait être un village paisible, même en plein milieux d'un front.

- Voilà. Le village d'Heyson. Notre destination, fit Palmer.

- Qu'est-ce que nous faisons ici ?

- Les Rockets de Kelluer disposent de nombreux sympathisants parmi les civils du coin. Plusieurs villages les cachent à nos yeux et leurs fournissent du matériel et des vivres. La règle instaurée par les Shadow Hunters est simple : tous les alliés de la Team Rocket sont nos ennemis, et doivent être donc considérés comme tels.

Mercutio déglutit péniblement. C'était vrai, il existait des civils, même des dresseurs, qui soutenaient la Team Rocket, pour telle ou telle raison. Mais de là à mener des opérations punitives sur des femmes et des enfants innocents...

- Prêt à accomplir votre devoir, soldat ? Demanda Palmer.

- Est-ce que ce village fait partit de ceux qui aident les Rocket, commandant ?

Palmer l'étudia attentivement.

- Et si c'était le cas ?

Mercutio empoigna son pistolet.

- Je serais prêt à faire ce qui sera nécessaire, dans ce cas.

Oui, il serait prêt à abattre Palmer ici et maintenant pour sauver la vie de ces gens, même si cela mettait en péril sa mission. Mais Palmer se contenta d'hocher tristement la tête et de se diriger calmement vers le village.

- Votre patriotisme est louable, mais parfois, un bon soldat doit savoir dire non face à un ordre qu'il trouve abject. Pour ma part, jamais je ne causerai du tort à des civils, quand bien même ils aident nos ennemis. Heureusement, ce village n'est pas de ceux-ci. Heyson est au contraire un des rares du coin qui soit demeuré fidèle au gouvernement. Notre mission est de patrouiller un moment, histoire que les gens nous voient et se disent qu'on ne les laisse pas tomber et que nous les protégeons.

Mercutio compris qu'il s'était fait avoir. Palmer lui avait fait passer un test, et il l'avait totalement raté. Il voulait savoir si ce soldat Gavin Drent était un brave soldat respectueux au sens de l'honneur et au service de la population, ou un fanatique psychopathe comme les gars de la Shaters. Mercutio partit à la suite de Palmer, en songeant qu'il devrait vite se rattraper s'il voulait gagner sa confiance. Les villageois qui se trouvaient dans les rues les saluèrent profondément, certains mêmes les acclamèrent. Beaucoup semblaient connaître Palmer, qu'ils appelaient par son prénom. Mercutio fit comme le commandant ; il salua les villageois et garda son sourire aux lèvres.

- Sauf votre respect, commandant, fit Mercutio quand il fut proche de lui, pourquoi m'avoir amené avec vous ? S'il ne s'agissait que de patrouiller, vous...

- Le coin n'est pas sûr ces temps-ci, Drent. Surtout pas pour un commandant de l'armée seul. Beaucoup de Rocket aimeraient porter comme trophée une de mes Pokeball.

- Oui monsieur.

- On va s'arrêter pour manger à cette maison, indiqua Palmer. La marche, ça creuse l'estomac.

- Les gens nous admirent tellement que l'on peut s'arrêter manger chez n'importe qui ? Demanda Mercutio, amusé.

- Oh, je suis sûr que les villageois en seraient ravis. Mais là, ce n'est pas chez n'importe qui. C'est ma maison.

Mercutio constata avec effarement qu'une femme aux cheveux châtains attendait devant la porte avec un large sourire. Mercutio n'aurait pas pensé que Norman avait amené sa famille d'Hoenn ici, en plein combat !

- Vous avez une famille, Gavin ? Demanda soudain Palmer.

- Euh... oui. Ma femme Elysia et mon jeune fis Jek. Mais ils sont restés à Lavanville...

- J'aurai aussi aimé que la mienne reste à Hoenn. Mais voilà, ils n'ont pas accepté l'idée que je parte seul me battre. Surtout mes enfants. Et donc, il était hors de question pour ma femme de rester là-bas toute seule. Mais bon, ça a ses bons côtés. Je suis un militaire chanceux qui peut aller voir sa famille presque quand il veut. Puis mon fils et ma fille sont d'excellents dresseurs, et ils veillent sur le village.

Palmer franchit le seuil de sa demeure et présenta Mercutio à sa femme, Caroline. Le jeune homme s'inclina maladroitement, gêné d'être invité dans la maison d'un ennemi déclaré. Mais Caroline Palmer fut une hôte très chaleureuse.

- C'est rare que mon mari ramène quelqu'un à la maison, affirma-t-elle en lui souriant. D'ordinaire, il laisse le soldat qui l'accompagne dehors.

- J'ai jugé que le jeune Gavin Drent avait l'éducation nécessaire pour manger avec nous, contrairement à la plupart de mes hommes, répondit le commandant. Puis il va sans doute bien s'entendre avec Max.

Palmer fit un clin d'œil complice à Mercutio.

- Je sais que ce n'est pas vraiment réglementaire de rentrer chez soi quand on n'a pas de permission. Je peux compter sur vous pour n'en dire mot à personne à la base ?

- Euh... Oui oui, bien sûr...

- Bien. Ça me dérangerai de vous remettre à ce cher capitaine Meyfros.

Mais Mercutio vit bien que Palmer plaisantait. C'était décidément un type bien. Après qu'il fut rentré, Palmer le présenta à ses enfants. Max, le cadet, devait avoir seize ou dix-sept ans. Il portait des lunettes et avait des cheveux de la même couleur que ceux de son père. Quant à Flora, c'était une charmante jeune femme un tout petit peu plus âgée que Mercutio, avec les cheveux châtains clairs de sa mère et des yeux de saphir. Ils portaient tous deux une tenue typique de dresseurs Pokemon.

- Voici mes perles rares, annonça Palmer avec fierté. Vous saviez que Max a fini premier l'année dernière à la Ligue d'Hoenn ? À seize ans seulement ! Un sacré exploit.

- P'pa, je t'ai déjà dit que les dresseurs de cette année étaient très faibles. Je n'ai pas trop eu à m'épuiser...

Palmer haussa les épaules avec un sourire désabusé.

- Il semble oublier que tous ces dresseurs très faibles, comme il dit, m'ont tous obligatoirement battu pour remporter mon badge et se qualifier pour la Ligue. Ou bien ce sont les jeunes d'aujourd'hui qui sont très forts, ou les vieux comme moi qui se ramollissent. Ou les deux... Ah, et ma chère fille ! Dresseuse de talent mais coordinatrice de renom. Elle a déjà remporté deux Grands Festivals, gagné des dizaines et des dizaines de concours dans le monde...

Flora Palmer semblait plus rougir de la vision de Mercutio que des compliments de son père. Norman le remarqua et dit :

- Pas de chance, Flo. Gavin est marié et a déjà un enfant.

- Mais... je... euh... Je n'ai pas du tout... balbutia la jeune femme.

- Je dirai à Drew que tu as regardé un autre mec que lui, fit Max.

Sa sœur se gonfla de colère et de gêne.

- La ferme ! Et puis, il n'y a rien entre Drew et moi ! Tu...

Ils poursuivirent leur dispute dehors. Palmer soupira.

- Ah la la... Ce sont de braves gosses, mais qui n'arrêtent pas de se bouffer le nez.

La femme de Palmer leur prépara un plat rapide, mais pourtant succulent de l'avis de Mercutio, qui avait un peu trop l'habitude des rations de l'armée. Mais il garda un certain malaise durant tout le repas, comme s'il se sentait un intrus ; ce qu'il était bien sûr. Pourtant, la famille de Palmer était si chaleureuse... S'il avait eu de la chance, ça aurait pu être la sienne.

- Je suis désolée de ne pas pouvoir vous donner plus, s'excusa madame Palmer à Mercutio. Notre village ne reçoit plus beaucoup de nourriture, étant l'un des seuls loyalistes dans une région fidèle à la Team Rocket...

- C'était excellent madame, fit Mercutio. On a rarement l'occasion de manger comme ici à la base, je peux vous l'assurer.

- C'est vrai, confirma Palmer. Mais ce blocus autour d'Heyson commence à se faire long. Bientôt, ils manqueront de tout ici. C'est le prix à payer pour continuer à soutenir le gouvernement.

- Et le gouvernement ? S'étonna Mercutio. Il ne fait rien pour vous aider ?

Palmer eut un une moue écœurée.

- Les Dignitaires sont bien plus occupés par le front dans Kanto même pour se préoccuper du sort d'un petit village dans une région périphérique. Parfois, ils nous envoient quelques hommes, comme vous, mais rien de plus. On ne pourra pas continuer comme ça longtemps, mais ce seront sans doute les villageois qui en pâtiront les premiers. Il y a déjà eu plusieurs attaques des Rockets ou de leurs fidèles ici, des maisons cambriolées ou brûlées, des gens agressés... Max et Flora font de leurs mieux pour protéger tout le monde, mais ils ne peuvent pas être partout à la fois.

- Les soldats oublient souvent comme la guerre peut-être difficile pour leur famille aussi... soupira Caroline Palmer.

Mercutio acquiesça lentement, troublé.

- Oui madame, peut-être...

Mercutio se promit que la prochaine fois qu'il verrait Kelluer, il lui demanderait pourquoi il s'en prenait à des civils. La Team Rocket cherchait aussi le soutien du peuple, et ce n'était assurément pas comme ça qu'ils allaient y parvenir.


***


Après le rapport de Mercutio, Kelluer avait décidé qu'il était temps pour eux de bouger. Il avait convié le colonel Tuno et Goldenger à leur recherche du dernier orbe d'Arboreden, qui restait encore caché.

- Vous avez une idée de sa position ? Demanda Tuno quand le capitaine Sorius déplia une carte de la région.

- Nous ne le cherchons pas vraiment nous-mêmes, trop risqué. Mais nous suivons de près les fouilles des soldats des Dignitaires, et dès que l'on saura qu'ils ont trouvé quelque chose, nous attaquerons.

- Mes hommes m'indiquent que les soldats semblent s'agiter ici, dit Kelluer en indiquant un point de la carte du doigt. Il y a une fouille encore dans ce coin, qui semble avoir porté ses fruits.

- Nous y allons et nous dérobons l'orbe alors ? Conclut Tuno.

- Nous y allons, nous tuons tout le monde, et alors nous dérobons l'orbe, rectifia le commandant.

- Bien sûr, soupira Tuno.

Plus il passait de temps avec les Rockets de Kelluer, plus il les trouvait fanatiques. Heureusement qu'ils restaient cantonnés à cette petite région ; ils n'auraient pas fait une bonne publicité pour la Team en plein Kanto... Tuno et Goldenger accompagnèrent donc Kelluer, Sorius et une vingtaine de leurs hommes pour le camp d'excavation de l'armée gouvernementale. Goldenger profita du fait qu'ils soient tout derrière, hors de portée des oreilles de leurs alliés, pour murmurer à Tuno :

- Je n'aime pas trop ce Kelluer, pour sûr. Il m'a l'air un peu trop sinistre, et son visage me laisse à penser que son but n'est pas vraiment de faire du servage de la vraie juuuussssstiiiiiiceee.

Tuno haussa les épaules.

- On a de tout, dans la Team Rocket, p'tit gars. Ce n'est pas tout le monde qui pense au bien commun chez nous. Je suis sûr que notre bon commandant Kelluer cherche à obtenir la puissance d'Arboreden pour lui seul afin de se rendre indispensable aux yeux du Boss et monter en grade d'un coup d'un seul. Mais bon, rien d'exceptionnel là-dedans, après tout. Je ne pense pas pour autant qu'il trahira la Team pour faire cavalier seul avec Arboreden une fois qu'il sera à lui.

- Tout de même, ça serait de la sagesse de le garder à l'œil, puissant colonel. Puis vous êtes son supérieur hiérarchique non ? Il vous doit obéissance et respect.

Tuno ricana.

- Non mais tu l'as vu ce gars ? Ça doit être le genre de mec qui fait de la compote de ses ennemis et la mange à chaque petit déj ! Et ses hommes sont plus ou moins pareils. Si jamais je m'avisais d'essayer de les commander, ça serait moi qu'ils mangeraient en compote !

- Absurde ! Pas tant qu'un hééééééérrroooooos comme moi sera là pour faire du protégeage de vous ! Et c'est quoi de la compote d'ailleurs ?

- Laisse tomber, soupira Tuno.

C'était lui qui avait eu la brillante idée d'intégrer Goldenger dans la X-Squad, un peu comme une mascotte pour l'équipe, mais il lui arrivait parfois de le regretter. Cependant, des fois, il arrivait à Goldenger d'avoir des moments sérieux, comme maintenant :

- Je n'aime pas rendre les gens morts, fit-il d'un ton triste. Hormis ceux qui le méritent vraiment, et je ne pense pas que ce soit le cas pour les soldats que nous combattons.

- Non, tu as raison, acquiesça Tuno. Peu de gens méritent de mourir. Mais c'est ce que la guerre fait. Et pour qu'une guerre se termine, il faut un vainqueur. Et pour qu'il y ait un vainqueur, il faut se battre de toutes nos forces pour que ce soit vite le cas. Contrôler un Pokemon Légendaire comme Arboreden sera un grand pas vers la victoire.

- Les Pokemon Légendaires sont très forts, confirma Goldenger.

- Tu n'en es pas un toi, au fait ? Nous n'aurions pas besoin d'Arboreden si tu pouvais méga-évoluer à volonté.

- Maieuhhhhh je ne sais pas comment faire tout seul ! Il me faudrait des milliers de Pokemon avec lesquels je dois faire du liage pour ça...

- Je suis certain que c'est possible seul, dit Tuno. Si tu trouves comment, tu deviendras LE membre de la X-Squad, et plus encore, celui de la Team Rocket toute entière !

- Je vais tâcher de m'y employer, pour sûr ! Et alors le Boss, quand il aura fait du conquérage du monde, fera de moi son gouverneur de tous les Pokemon ! Oh oh oh oh...

Tuno fronça les sourcils.

- Arrête de rire comme ça. Tu me fiches la trouille.

Quand les hommes au-devant levèrent la main, indiquant qu'ils avaient la cible en vue, Tuno se baissa, prépara son arme et ses Pokeball. Il y avait bien, en dessous d'eux, un chantier, où plusieurs soldats fouillaient la terre avec plusieurs machines et quelques Pokemon. Et en effet, ils semblaient avoir trouvé quelque chose, car il y avait comme une protubérance inhabituelle sous cette terre. Kelluer ne se donna pas la peine de savoir si c'était bien l'orbe ou pas, et ordonna l'attaque. En premier, ce fut les snipers qui agirent, en éliminant les soldats positionnés autour du site. Puis le reste des hommes chargèrent, leurs Pokemon, Rocutant et Disciroc, qui arrêtaient les balles, au-devant.

Cette cuve archéologique se révélait être un piège mortel pour les soldats placés dedans. Ils étaient proprement entourés, sans moyen de se mettre à couvert. Mais certains possédaient plusieurs Pokemon, qu'ils envoyèrent pour les défendre. Tuno fit sortir les siens, et se mit à tirer lui-même. Goldenger jaillit dans une lumière dorée propre à impressionner les Pokemon adverses. Bien qu'assez faible sous sa forme normale, Goldenger était utile, car les Pokemon ennemis hésitaient toujours à l'attaquer, lui qui possédait comme une aura que tous les Pokemon connaissaient et respectaient : celle du Pokemon Héros, capable de se lier avec tous les Pokemon du monde.

Tuno cessa de regarder Goldenger et se concentra sur son propre combat. Un Arcanin semblait avoir décidé qu'il serait sa cible, et Tuno ne tira pas assez rapidement. Le Pokemon feu lui sauta dessus et ouvrit grand sa gueule d'où allait bientôt sortir un torrent de flamme. Mais avant qu'il ne le fasse, il fut violement repoussé par une attaque Lame de Roc qui provenait du Pokemon de Kelluer, le puissant Rochampion. Le commandant prit la main du colonel pour le relever, puis reparti au combat sans mot dire.

En le regardant se battre, Tuno comprit qu'il n'était qu'un bébé face à lui. Cette force, cette rapidité, cette coordination avec son Pokemon... Kelluer était un Rocket d'élite. C'était un tueur. Tous ses coups, puissants et précis, ne laissèrent aucune chance à ses adversaires, même lorsqu'il faisait face à des Pokemon souvent deux fois plus grands et plus lourds que lui. Quant à son Rochampion, il était tout bonnement impossible à arrêter. Même des attaques spéciales qu'il devrait en temps normal craindre, comme les attaques eaux ou plantes, demeuraient sans effet notoire. Ses bras rocheux pouvaient se courber à volonté dans tous les sens, et aucun de ses ennemis n'y échappaient. Avec Kelluer et Rochampion en première ligne, les Rockets n'eurent pas grand-chose à faire.

Quand il fut apparent que les Rockets avaient gagné, les quelques soldats encore vivants posèrent leurs armes et rappelèrent leurs Pokemon, avant de lever les mains. Ça aurait sans doute marché sur des Rockets de l'armée régulière, mais sur ceux de Kelluer, ça ne fit qu'accélérer leurs morts. La notion d'épargner des ennemis qui se rendaient leur était apparemment totalement inconnue. Tuno serra les poings, mais tint sa langue. Comme il l'avait dit à Goldenger, faire des remontrances à Kelluer n'aurait servi qu'à se le mettre à dos, alors qu'ils étaient sur son terrain. Mais Tuno se promit que dès qu'il rentrerait, il parlerait de lui à Tender.

Kelluer ordonna à ses hommes de sécuriser les lieux, puis s'approcha de la protubérance rocheuse. Tuno espérait qu'il allait faire vite, car des renforts du gouvernement n'allaient sûrement pas tarder à rappliquer. Le commandant Kelluer ordonna à son Rochampion une attaque Lame de Roc. Le géant de roche planta son poing dans la terre, qui explosa en un cratère de diamètre impressionnant, et les morceaux de roches tranchants allèrent se perdre dans les cieux. Au milieu du cratère se trouvait un des fameux orbes blancs d'Arboreden. Kelluer le ramassa avec une sorte d'adoration.

- Nous nous retrouvons, après tout ce temps, mon cher ami... murmura-t-il.

Tuno se fit de plus en plus de souci sur la santé mentale même de Kelluer. Parler à un rocher n'était pas vraiment un signe de sanité d'esprit. Quand Kelluer le leva totalement, Tuno remarqua qu'il ne brillait pas, et qu'il était de la même couleur terne que celui qui avait, selon la légende, servi à Orkan le Béni pour s'approprier de grands pouvoirs.

- Attendez voir... commença Tuno. S'il ne brille pas, ça veut dire que quelqu'un l'a déjà vidé de ses pouvoirs, non ?

- En effet, colonel. Cet orbe a perdu son essence magique même avant celui d'Orkan.

- Qui s'en est servi ? Vous en avez une idée ?

- Oui, c'est même plus une certitude qu'une idée. C'est moi qui ait vidé cet orbe.

Tuno dévisagea le visage scarifié de Kelluer comme s'il le soupçonnait de se payer sa tête.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

- Rassurez-vous. À l'inverse d'Orkan, je n'ai pas volé ces pouvoirs. Arboreden m'en a fait don librement. Alors que j'agonisais, mon père pria les dieux de m'épargner, et Arboreden fut touché par ses supplications. Il utilisa le pouvoir de cet orbe pour le transférer en moi, afin de me sauver la vie. Chaque Fruits de Vie à un pouvoir bien spécifique, voyez-vous ? Celui qu'Orkan avait volé, c'était la puissance brute. Celui-là, c'est la vie éternelle.

Tuno commença à reculer, alors que les yeux dorés de Kelluer brillèrent d'une lueur très inquiétante.

- Mais... qui êtes-vous ?

- Qu'importe qui je suis. C'est ce que je vais faire maintenant qui est important. Le fonctionnement de ce monde va bientôt être chamboulé, colonel Tuno. Et ce ne sera ni les Dignitaires, ni la Team Rocket qui en seront les grands gagnants. Si votre subordonné revient avec les trois orbes, vous aurez le privilège d'assister à mes coté à l'établissement du nouvel ordre mondial. Rejoignez mon groupe, colonel !

Kelluer lui tendit la main. Main que Tuno se garda bien de serrer.

- Non, je crois plutôt que je vais dire à Mercutio de laisser tomber, et qu'on reparte illico presto dans notre base pour informer nos supérieurs que vous êtes finalement un type pas très net !

Il chercha un quelconque soutien parmi les autres Rockets, mais tous semblaient de mèche avec Kelluer. Ce dernier soupira.

- Je vous laisserai le temps de changer d'avis, Tuno. Ne vous inquiétez pas. Et puis, je me dois de vous garder en vie. Si le jeune Crust partage les mêmes avis tranchés que vous, vous serez ma monnaie d'échange contre les trois Fruits de Vie. Attrapez-le !

Tuno lança ses Pokemon à l'attaque, mais il savait que contre une vingtaine d'hommes, il ne ferait pas le poids, même avec Goldenger à ses côtés, qui gesticulait comme un dément invoquant le pouvoir de la justice et en traitant Kelluer pas moins que de « méchant » ! Il ne fallut que deux minutes pour que Tuno et Goldenger soient ligoté. Tandis que le groupe les ramenait à leur base, Tuno espéra pour la première fois que Mercutio n'allait pas réussir sa mission.