« Rire de mourir et mourir de rire »
(Jacques Prévert)
« Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire »
(Mickey 3D, Respire)- J'aime toujours autant cet endroit !
- Ta sœur doit déjà être à l'intérieur... J'espère qu'elle et Bernice ne sont pas en train de faire des bêtises...
Colin plissa les yeux.
- Leur fils est avec elle !
- Je les soupçonne toujours d'en avoir adopté un juste pour faire comme tout le monde ! marmonna Aude.
Colin leva les yeux au ciel. Il amena le fauteuil près de la place de Walter. Le jeune homme allait se tracter tout seul jusqu'au fauteuil mais Colin allait le prendre.
- Papa, c'est bon, je...
- Attends, je t'aide, ne t'en fais...
- Colin... grommela Aude.
Walter se posa tout seul dans le fauteuil avec habileté.
- Et voilà !
- Oh.
- On voit que tu n'as pas l'habitude de l'emmener à l'école...
- Merci de me faire remarquer que je n'ai pas le temps de l'emmener à l'école de manière générale...
- Merci de ne pas vous disputer pour des bêtises... marmonna Walter.
Nadia et Daria arrivèrent, toutes contentes.
- Maman, on va pouvoir aller au terrain de jeux ?
- Dis oui maman, dis oui !
Colin haussa les sourcils.
- Vous savez, papa peut aussi vous emmener au terrain de jeux !
- Tu sais où c'est, Colin ? demanda Aude.
Walter se frappa le front. « Génial, je comptais me détendre... »
***
Kate et Bernice avaient commencé à s'installer dans le chalet.
- Votre père avait super bon goût pour les baraques... admit Bernice.
Colin hocha la tête.
- Ouais... On y allait souvent quand on était gosses... Papa était champion de Rivamar et... comme il en avait marre de la mer, il a acheté un chalet à la montagne !
- Ca avait beaucoup plu à maman, d'ailleurs... admit Kate.
Aude et Bernice se regardèrent. « Bon, visiblement, ils en parlent facilement, c'est bien... »
Walter soupira.
- Je... suis content qu'on vienne ici pour les vacances, mais... je vais faire quoi, moi... de l'escalade ?
Elijah, Daria et Nadia ricanèrent. Colin grimaça.
- Euh bah... Y'a une très belle promenade qui fait le tour de la montagne.
- Super Mario Kart pendant toutes les vacances... C'est jouable !
- Oh, Walter... geignit Aude.
- Nan, maman, je plaisantais... C'est juste que bon...
- Il y a un super musée du conifère dans le coin !
Bernice regarda Kate.
- Dis-moi que tu te fous de sa gueule !
- Non... Enfin, Walter y a des entrées gratuites, alors bon...
Walter tapota son fauteuil.
- Je t'aime, toi. Ça valait le coup d'être handicapé pour aller gratos dans les musées... Je vais voir ma super chambre !
Walter partit vers sa chambre. Colin poussa un gros soupir.
- J'aime pas quand il est comme ça !
- Je ne voulais pas le vexer... marmonna Kate.
- Non, non... assura Aude.
- T'aimes pas quand il plaisante avec son handicap ?!
Colin regarda Bernice qui haussa les épaules.
- J'veux dire, il a plutôt l'air cool avec ça, c'est bien, c'est mieux qu'il s'apitoie sur son sort...
Colin acquiesça. Aude soupira et regarda les filles.
- Il est toujours aussi tendu à propos de ça...
Kate et Bernice acquiescèrent.
***
- Et voilà...
Elijah prenait des photos. La vue depuis le Mont Couronné était magnifique. Walter s'étonna de toutes les statues de Sancoki. « C'est la seule chose qu'ils ont trouvé pour symboliser la séparation entre les deux régions ?! »
- Ca rappelle tellement de souvenirs ! sourit Kate.
- Hm... La vieille époque... marmonna Colin.
- Oh, c'est loin tout ça. C'est nous « L'époque », maintenant !
Colin acquiesça, nostalgique. Aude regardait autour d'elle.
- Oh Colin regarde ces falaises tout là-haut ! On pourrait essayer d'y aller !!
- Je... ne sais pas trop... et pour Walter ?
Lequel regarda son père.
- Ca me tente pas vraiment, ramenez-moi les photos, ce sera suffisant...
- Tu es sûr ?
- Mais oui, ne privez pas Nadia et Daria d'un tel spectacle...
- Les petites... où sont-elles ? s'étonna Aude.
Walter regarda de tous les côtés, et il vit un homme assez âgé en chaise roulante.
- Oh ça craint...
L'homme observait la vallée, l'air passionné. Les adultes se tournèrent vers les petites qui s'étaient éloignées.
- Les filles !!
- Daria, Nadia, n'embêtez pas ces Keunotor !!
Walter se tracta jusqu'à l'homme.
- Hey... Bonjour ?
- Hm ?
L'homme se tourna vers Walter.
- Oh. Un confrère rouleur. C'est marrant.
- Je... Je m'appelle Walter Ludges...
- Lloyd Dawson. Enchanté. Je viens d'Acajou.
- ... à Johto ?
- Nan, à Paris. Bien sûr à Johto.
Walter regarda Lloyd.
- Ça fait longtemps ?
Lloyd éclata de rire.
- Depuis que je suis né, petit con ! Depuis ma foutue naissance je suis comme ça ! « Ca fait longtemps », il est drôle. Comme si c'était un job !
Walter plissa les yeux.
- Inutile d'être aussi aigri...
- Ça fait combien de temps, toi ?
- Depuis... l'âge de 12 ans.
- C'est trop dur, petit. J'aimerais pas être à ta place. Ca fait quoi, cinq ans que t'as pas marché ? Ouuuuh ! Moi j'ai jamais pu me tenir sur mes deux guibolles une seule fois !
Walter grimaça. Lloyd soupira.
- Et me voilà ici, comme un gland, à regarder l'autoroute. Génial. C'est la vie dont tout le monde rêve, hein ? J'ai cinquante-cinq ans, et je suis vivant, et je suis incapable de descendre un escalier. Je suis juste capable de me traîner ici et d'admirer cette vue répugnante.
Walter recula et retourna vers ses parents.
- Mais rassure-toi, petit, je pleurerais pour toi ce soir quand l'infirmière me mettra mes bas de contention ! Je pleurerais pour ta vie atroce de gamin piégé dans un fauteuil roulant depuis cinq terribles années !
Walter plissa les yeux et retourna vers ses parents qui revenaient avec les petites.
- Walter, où étais-tu ?
- J'étais... allé faire une balade ! souffla Walter, dépassé.***
- On va recevoir un Pokémon ! On va recevoir un Pokémon !!
- Mon Dieu, quelle horreur cela va être... soupira Aude.
- Mes petites filles deviennent des grandes ! sourit Colin.
Walter regardait ses sœurs.
- Vous saurez vraiment vous en occuper ?
- Mais oui !!
- Maman, Walter il dit qu'on peut pas s'en occuper !
Aude plissa les yeux et regarda son fils qui désigna les deux gamines brunes aux longs cheveux. Aude serra les dents. Walter haussa les épaules.
- On sait jamais, vous serez peut-être aussi douées que Firmin... supposa Walter.
- Firmin a cinq ans, c'est différent, il traite son Couaneton comme une peluche... marmonna Colin.
- Il... lui a appris Laser Glace.
Colin haussa les sourcils.
- Vraiment ?
- Enfin il ne peut pas encore le tirer sérieusement mais l'émanation glaciale est là... Il aurait dû commencer par Vent Glace, selon Denis...
Colin plissa les yeux.
- Ah, oui, si Denis l'a aidé, aussi...
- Tu m'as plutôt bien aidé avec mes Pokémon, tu pourras refaire pareil avec Nadia et Daria...
Nadia tabassait Daria avec une poupée Barbie.
- Prends ça, Daria ! Comme à la télé !!
- Non Nadia pitié, j'suis innocente !! Innocente !!
Walter grimaça.
- Ou pas...
- Ça va mieux à l'école ?
- Ca n'a jamais été mal, papa...
- Par rapport à tes amis...
Walter soupira.
- J'ai juste un souci avec Wallace mais ça va vite s'arranger...
- Je te sens un peu crispé depuis quelques temps...
Walter regarda son père qui plissa les yeux. Walter soupira.
- Je... Je sais pas trop... Ça t'a jamais fait ça, quand... Tu en veux à quelqu'un mais au fond tu lui as déjà pardonné, tu veux juste qu'il exprime des remords, ou même qu'il s'exprime tout court parce que ça te prouverait définitivement que tu lui as bien pardonné ?
Colin plissa les yeux.
- Plus le temps passe, plus ton ami Wallace me rappelle mon cousin...
- David ou Roland ?
Colin sourit.
- Un peu des deux. Ton grand-cousin David m'a déjà frappé.
- Ah...
- De notre côté de la famille on est plus calmes mais on part au quart de tour d'une autre manière. Disons qu'on est des patients dans notre genre !
Walter ne put qu'acquiescer.
- Avec le temps ça viendra.
- Hm...
- Mais ne sois pas trop buté et accepte de revenir un peu vers lui pour qu'il te parle !
Walter hocha la tête.
- Nadia, Daria, arrêtez de manger les têtes de vos poupées !! grommela Aude.
- Mais leurs cheveux sont tellement délicieux !!! geignit Daria.
- La mienne a le goût de la fraise !! sourit Nadia.
Walter plissa les yeux.
- Je sais pas si je veux les voir avec un Pokémon...
- Oh tu vas voir fiston, elles vont très bien se débrouiller...
***
Walter arriva en roulant à l'école. Il fut accosté par Christina.
- Coucou Walter ! Tu es au courant que cet après-midi, nous sommes tous à la médiathèque !
Walter acquiesça.
- Eh bien il y aura une performance théâtrale vers la fin de la journée ! Je suis chargée d'informer tout le monde ! Tu peux informer Wallace ?
- Ouais, t'inquiète.
- Je ne veux pas trop lui parler depuis... sa colère en combat direct, et surtout d'après Tino, il aurait été odieux avec Tristan...
Walter agita la tête.
- Je ferais passer le message.
- Merci !
Christina s'éloigna. Walter soupira. « Je suppose que tout, de toute façon, va me pousser à reparler à Wallace... »
- Salut Walter !
Walter leva la tête vers Naomi. « Ah non, pas elle ! »
- Tu dois reparler à Wallace !
- Je sais.
- Depuis le début de l'année, on t'a plutôt vu de mauvaise humeur...
Walter soupira.
- Ouais, désolé, c'est pas faute de pas avoir envie de faire ma mauvaise tête...
- Tu en veux à Wallace parce qu'il t'a protégé ?
Walter souffla.
- J'en veux à Wallace parce qu'il a voulu mourir. C'est comme s'il avait voulu se tirer une balle devant moi.
- Tu ne veux pas voir l'aspect « Ton meilleur ami a voulu te protéger » ?
Walter soupira. Naomi le poussa dans la pente qui lui était réservée. « Je déteste quand tu fais ça... C'est dégradant, arrête... »
- Je... sais qu'il a fait ça pour me protéger, mais c'était tellement fou... Enfin imagine que Perrine ait fait la même chose !
Naomi arriva en haut de la pente et souffla.
- Perrine, honnêtement, je crois qu'elle aurait juste haussé les épaules, levé les mains en l'air et attendu sagement que le môme se calme. J'aurai fait tout le boulot.
- C'est trop vrai en plus... En fait moi et Perrine sommes une vraie insulte à nos ancêtres. Mon grand-père était un sacré gaillard il paraît...
- Je suis ravie de le savoir, mon point de vue à ton sujet en est tout chamboulé !
Walter sourit.
- Je vais faire un effort. Reste à voir s'il va en faire aussi. De toute façon on est obligés de se reparler, au moins cet après-midi...
- Oui...
***
Naomi approcha de Perrine.
- Opération Réconciliation, ok ? Toi et moi, on s'allie pour qu'ils se reparlent !!
Perrine regarda Naomi, l'air sonnée.
- ... quoi ?!
- C'est beaucoup trop bête qu'ils ne se parlent plus, il faut qu'on agisse !
- Naomi, c'est pas bien d'agir dans ces cas-là... Laisse-les régler ça entre eux... C'est des garçons...
- Perrine, pas de machisme, s'il te plait !
- Oui, maîtresse.
- Et pas de racisme inversé... Pourquoi tu n'es pas capable de me dire correctement que je suis dans le faux ?!
- Je suis trop gentille... Non, laisse-les régler ça, tu te rappelles la dernière fois qu'ils se faisaient la tête ?
Naomi acquiesça.
- Oh mon Dieu, c'était la conversation la plus DEBILE que j'ai jamais entendu de ma VIE !
- Il faut qu'ils aient à nouveau une conversation idiote et tout s'arrangera...
- Ce serait un peu répétitif... marmonna Naomi.
- Comme toutes nos journées... admit Perrine.
- Hey !
Perrine et Naomi se tournèrent vers Robbie.
- Oh salut Robbie ! sourit Naomi.
- Coucou... Perrine, il faut qu'on parle du... commentaire que tu as mis sur ma photo...
Perrine regarda Naomi.
- J'ai vraiment une intrigue passionnante en ce début d'année...
Naomi ne put que hocher la tête. Perrine inspira.
- Je suis désolée d'avoir dit que toi et ce Lokhlass aviez un air de famille. Mais vous faites la même tête, c'est tellement drôle !
- Ma grand-mère n'a pas apprécié...
Naomi plissa les yeux.
- Robbie, tu n'as qu'à supprimer le commentaire...
- J'aime pas trop faire ça, c'est pas très convenable.
Les filles se regardèrent. Perrine se résigna.
- Je le ferais, Robbie, rassure-toi, ta vertu informatique sera préservée.
- Merci !
Robbie retourna vers ses amis. Naomi se pencha vers Perrine.
- Il est accro.
- C'est ça, et moi je pèse quarante kilos... sourit Perrine.
Clive plissa les yeux.
- T'es sérieuse ?!
- Ouais, j'ai du mal à m'y faire. J'aurais pas dû autant forcer sur l'entrainement... Et en plus c'est ta faute !
Clive regarda Andréa, stupéfait.
- MA faute ???
- Oui, tu t'es ennuyé cet été, du coup la seule chose qu'on a fait c'est s'entrainer comme des damnés !
- Comme des damnés c'est cool...
- J'ai du mal à m'habituer au fait que mes Pokémon aient évolué, désolé, j'y peux rien !
Clive plissa les yeux.
- T'es bizarre. C'est cool.
- Oh, Clive... soupira Andréa.
Francis plissa les yeux alors que Christina lui annonçait la performance théâtrale de cet après-midi.
- Tu aurais dû me prévenir le premier, je suis le chef de classe, c'est à moi d'annoncer ce genre de choses !
- Mais je l'ai su la première !
- A qui l'as-tu dit ?
- A Walter.
- C'est tout ?
- Oui.
- Alors ne le dis à personne d'autre, je me charge de faire l'annonce au cours de combat direct !
Francis s'éloigna. Christina plissa les yeux.
- Jamais de la vie !! grommela la jeune fille.
***
Blandine arriva, énervée.
- Bonjour à tous... Comme chaque début d'année, vous avez des cours supplémentaires avec moi, j'en suis désolée... Et en plus cette année il paraît que c'est important pour votre classe... Bref...
Blandine posa sa paperasse sur le bureau.
- Du coup on va passer la matinée à faire des combats parce que j'ai pas envie de me casser le cul à faire de la théorie et de toute façon on me demande pas spécialement d'en faire. Donc...
- Madame ! Madame !!
Christina avait levé la main mais c'étaient les jumeaux qui s'étaient agités. Blandine plissa les yeux.
- Ouiiii...
- On veut se battre tous les deux ensemble ! souffla Léon.
- Pas l'un contre l'autre, l'un avec l'autre ! grommela Lilian.
- On en a marre d'être sous notés à cause de ça ! geignit Léon.
Blandine soupira.
- Vous savez que je déteste les geignards donc vous ne vous battrez pas de toute la séance !
- Oooooh ! geignit Léon.
- Zut... grommela Lilian.
Blandine se tourna vers Christina.
- J'ai une grande annonce à faire !
- Tout le monde s'en tape ! cria Steven.
La classe ricana. Blandine plissa les yeux.
- C'est pas au chef de classe de faire ce genre d'annonce ?!
Francis se leva.
- Si, et je vais la faire le premier !
- T'AS PAS LE DROIT !
- SI J'AI LE DROIT ! LE DROIT C'EST MOI ! hurla Francis.
Quinn s'écrasa la tête sur le bois. Lucy se baissa pour se cacher sous le pupitre.
Blandine leva les yeux au ciel.
- Descendez, tous les deux, on va régler ça comme de vraies gonzesses... Gribble, à l'arbitrage...
Wallace se leva et rejoignit le terrain. Christina et Francis descendirent pour se faire face.
- Qui es-tu pour discuter mon autorité, bro ? grommela Francis d'un air particulièrement peu sérieux.
- Je suis de l'option journalisme, j'ai accès à certaines infos, si je les ai d'abord, ce n'est pas à toi de les donner aux autres !
- Peu importe, Bro, ton devoir de fourmi ouvrière est de m'en informer !
- Mon nom n'est pas Bro ! Et je ne suis pas ta subordonnée ! grommela Christina.
- Qui d'autre a hâte de savoir ce que ces deux crétins ont à nous révéler ?! soupira Steven, gavé.
A peu près tout le reste de la classe leva la main. Steven montra l'évidence d'un grand geste de la main.
Blandine soupira.
- Triple Combat...
Christina déglutit. Francis hocha la tête.
- A vous de jouer, Onix, Smogo et Kadabra !!
Les trois Pokémon s'alignèrent. Wallace regarda les trois Pokémon.
- Y'en a aucun qu'a évolué ?!
- Non.
- ... T'as rien foutu de tes vacances ou quoi ? s'étonna Wallace.
- Pas tes oignons.
Quinn et Lucy plissèrent les yeux. Christina fronça les sourcils, déterminée.
- Papilusion, Zéblitz, Saquedeneu !!
Les trois Pokémon apparurent. Wallace plissa les yeux.
- Elle craint, ton équipe !
- Gribble, t'es pas là pour commenter... grommela Blandine.
- Je sais mais sérieusement ! Une mouche, un poney et... des putains de spaghettis bleus avec des crocs ! Des CROCS !!!
Saquedeneu, perturbé, regarda ses pieds. Christina grimaça.
- C... Cesse de m'importuner !
- Au lieu d'avoir peur de moi, tu devrais te concentrer sur ta stratégie...
Christina se mordilla les lèvres. Wallace leva les deux bras.
- Commencez à vous foutre sur la gueule !
- Kadabra, attaque Rafale Psy !
Le Pokémon agita sa cuiller comme une baguette magique et la tendit. L'attaque balança un rayon arc-en-ciel droit vers Saquedeneu.
- Attaque Mégaf...
La rafale zappa Saquedeneu qui fut projeté en arrière à la surprise générale.
- Oh !!
- Il est largement plus rapide... admit Wallace.
- Onix, Queue de Fer !
L'attaque vrombit vers Papilusion et Zéblitz. Le Pokémon zébré sauta par-dessus l'attaque. Papilusion ne put esquiver.
- Ah non !! geignit Christina.
- Bombe Beurk !
Smogo cracha à la face de Zéblitz qui s'ébroua pour se débarrasser de l'attaque. Blandine secoua la tête, pas étonnée.
- Wow. T'es nulle ! ricana Wallace.
- Tais-toi ! geignit Christina. Attaque Etreinte !!
Saquedeneu attrapa Onix par la queue. Le Pokémon s'étonna. Francis pencha la tête.
- Moui. Bonne idée. Double Combo spécial de la mort Bombe Beurk et Rafale Psy !!
L'attaque double frappa Saquedeneu, immobile, qui s'écroula, fumant.
- Oh non...
- Ha-HA ! Tu ne fais pas le poids, bro !
Blandine haussa les sourcils, semblant d'accord. Wallace regarda Christina.
- Cesse de te battre comme une gamine.
- ...
- Ta façon de penser pendant un combat avec tes Pokémon s'apparente à une foule dans une pièce en feu : Tout le monde rejoint la porte mais finalement personne ne passe cette porte parce que les gens sont bloqués. Du coup, tu la joues un par un, par prudence inutile.
- Je ne t'écoute pas !
- Sauf que toi, à la sortie de cette pièce enflammée, il y a un parcours d'obstacles. Tu pourrais le franchir facilement mais tu es trop occupée à sortir pour éviter les flammes.
- C'est quoi, les flammes dans ta métaphore débile ? grommela Christina.
Wallace tendit les mains vers Christina qui s'étonna.
- M... Moi ?!
- On peut se battre, là ? Madame, l'arbitre donne des conseils au challenger ! grommela Francis.
- Tu permets, j'achète des chaussures sur le web...
Francis haussa les sourcils. Tino plissa les yeux. « Elle a surtout l'air de noter les élèves... »
Christina soupira.
- V... Vent argenté et Nitrocharge !!
Papilusion recula et battit des ailes tandis que Zéblitz fonçait droit vers Onix. Francis s'étonna. « Mais elle est neuneu ! »
- TONNERRE !!!
Zéblitz s'arrêta et lâcha l'attaque vers Smogo et Kadabra. Le second recula, le premier prit l'attaque de plein fouet.
- Hey !!
- Rafale Psy !!
Papilusion frappa Smogo qui, choqué, s'effondra.
- EEEEEEEH !!! hurla Francis.
Christina sourit, toute contente d'avoir vaincu un Pokémon adverse.
- EBOULEMENT !
Onix s'éleva et frappa le plafond avec sa corne. Du plafond, justement, il tomba des rochers sur le terrain.
- Oh ! Oh non !
- Ne panique pas...
- Arrête de me parler tu me déconcentres !!
Papilusion se prit une pierre et s'écroula, KO. Zéblitz esquivait péniblement.
- Zut, zut, zut !
- Rafale Psy et Anti-Air !
L'attaque combinée de Kadabra et Onix coinça Zéblitz qui s'effondra, ayant pris trop de coups. Christina plissa les yeux.
- YEAH ! VICTOIRE POUR LE PEUPLE !
Wallace se mordilla les lèvres. Christina baissa la tête, déçue. « Encore une défaite... »
- Pas de bol... souffla Wallace.
Christina fronça les sourcils et regarda la classe.
- Il y aura une représentation théâtrale cet après-midi à la Médiathèque, je vous préviens pour que vous ne soyez pas surpris cet après-midi ! articula clairement Christina.
Francis haussa les sourcils.
- NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!! C'EST PAS JUSTE ! T'AS TRICHE !!! OUIIIIIIN !!!
- On n'a rien décidé au départ !
Christina retourna à sa place. Wallace regarda Francis et haussa les épaules. Blandine souffla.
- Christina c'est toujours aussi faible malgré une légère amélioration... Francis ça reste brouillon mais néanmoins inventif... Combat suivant... Ludges !
Walter plissa les yeux. « Han non ! »
Wallace grimaça. « Fuuuuck... »
Naomi sourit. « YES ! »
Perrine dessinait Wallace en juge face à un Smogo et un Zéblitz, les deux ayant l'air d'enrager de manière erratique.
- Contre... Bertelin ! Ce sera un simple.
- Moi ? Moi ? Ohlala...
- Faut bien que je note...
Orson se pressa sur le terrain. Il salua Walter.
- Que le meilleur gagne !
- Hm.
- Clic, go !
Le super engrenage apparut. Walter plissa les yeux.
- ... clic ?!
- Il a évolué grâce à mes efforts !
- ... c'est quoi ce Pokémon ?!
- HAHA ! JE T'AVAIS DIT QU'IL ETAIT RIDICULE ! hurla Benjamin.
- TOI-MEME !! cria Orson. MOI AU MOINS J'AI PAS UN POISSON TOUT PLAT !!
- MON LIMONDE POUTRE TON CLIC !
- Stooooo-o-ooop... souffla Blandine, lassée.
Walter acquiesça et envoya Vivaldaim.
- Eh, pourquoi tu envoies ce Pokémon-là ?
- Je... ne sais pas...
- Tu envoies un engrenage volant et tu te moques de son Vivaldaim ?! s'étonna Wallace.
Walter plissa les yeux.
- Je n'ai pas besoin d'être DEFENDU, Wallace...
- Oh, excuse-moi...
Wallace regarda Walter.
- ... d'être ton ami et donc d'avoir envie parfois de te défendre parce que je tiens à toi !
- GAAAAAY !
Tout le monde se tourna vers Steven qui haussa les épaules.
- J'peux pas fermer ma gueule, c'est génétique ! J'tiens ça de ma mère !
- Super gaaaaay... marmonna mollement James de sa voix grave.
La classe ricana à cette petite boutade. Mike tapa l'épaule de Steven.
- Il t'a bien cassé, là, mec !
- Pffff...
Walter souffla.
- Ca ne veut pas dire que tu doives le faire de façon inconsidérée, en l'occurrence, là, tu es l'arbitre !
- J'ai donné des conseils à la petite fouineuse tout à l'heure, celle qui me déteste sans raison !
Christina roula des yeux.
- Oui, parce que ça, c'est dans ta personnalité,...
- On pourrait commencer ? marmonna Orson, gêné.
- LA FERME ! grogna Wallace.
- LA FERME ! grogna Walter en même temps. C'est dans ta personnalité d'aider les autres, de prêter assistance, de te soucier d'eux...
- Tu le penses vraiment ?!
- Mais oui, ton geste ne m'a pas embêté à la base, c'est le fait que tu aurais pu mourir qui m'a embêté.
- Mais ça c'était un risque calculé !
Orson et Clic se regardèrent. Ils tombèrent amoureux. C'est le début d'un arc scénaristique complexe, d'une romance trouble entre un homme et sa machine.
- Calculé ?! Si... ce Ponchiot et ce Spinda n'étaient pas intervenus, tu serais mort !
- C'était pas bizarre, ça, d'ailleurs ? A ton avis, qui ça peut être ? marmonna Wallace.
- ... J'me suis pas vraiment posé la question.
- Moi non plus en fait...
- Menteur... Tu te poses tout le temps des questions, sauf quand tu t'interposes entre moi et un fusil à pompe !
Orson sortit un mouchoir pour lustrer Clic. Ce dernier en cliqueta de joie. Wallace agita un doigt.
- C'était un fusil de chasse !
- Je m'en moque, c'était une arme mortelle !
- Pourquoi tu m'en veux au juste ?! soupira Wallace.
- PARCE QUE CA NE TE FAIT RIEN !!
Silence de mort dans la classe. Orson cracha sur Clic pour mieux l'essuyer, ce que par chance pour sa réputation dans le monde du travail, personne ne remarqua.
- Tu as l'air de t'en moquer et ça me bouffe !
- Il est neuf heures trente et on philosophe, là...
- Tu es très bien réveillé, ne fuis pas !
- Walter, on pourrait se battre... marmonna Orson.
- PIED SAUTE ! Ça ne te fait rien d'avoir failli mourir !
Vivaldaim chargea vers Clic, fit un saut périlleux de toute beauté et frappa l'adversaire en plein centre, ce qui choqua tellement le Pokémon qu'il s'écroula d'une traite.
- BAAAAH !!! cria Orson. Eh !!
Orson prit une graine coincée entre les rouages de Clic.
- Vampigraine ?
- Je l'ai envoyée quand je t'ai demandé de la fermer. Wallace !
Wallace soupira.
- Sur le moment c'était pas le plus important. Ma vie. Quand la tienne était en jeu.
Walter plissa les yeux.
- T'es vraiment con.
- Je sais.
- Parce que si ce type avait tiré, je m'en serais voulu à mort de pas avoir fait la même chose, tu sais ça !
Wallace acquiesça.
- Reste qu'on peut pas vraiment continuer à se faire la tête.
- Ca me manque de te pousser sur ta rampe ! sourit Wallace.
Santana tira la langue, dégoûtée. Elle regarda Steven et lui intima de se lancer.
- Euh... Gaaaaay ?
Le reste de la classe hocha la tête. Walter haussa les sourcils.
- Ah ouais c'est vrai qu'on est devant toute la classe...
- Hm. Gros déballage, mec...
- Ça craint... J'ai gagné, nan ?
Blandine plissa les yeux.
- Mouais, vous repasserez, du coup j'ai pas vu Bertelin se battre !
Orson était retourné à sa place, du coup. Walter haussa les épaules et retourna à sa place. Naomi lui fit un grand sourire, toute fière. Perrine avait dessiné une scène gay de Roméo et Juliette avec un Cyrano de Bergerac en train d'emballer un Clic dans les buissons sous le balcon.
***
- C'est vraiment ballot que t'aies pas voulu aller avec tes parents et les mômes, Walter... marmonna Bernice.
Walter plissa les yeux.
- Bah, ça les aurait embêtés de devoir me porter jusqu'aux falaises situées en haut d'une centaine de marches...
- Y'a un funiculaire ! rappela Bernice.
Walter agita la tête.
- Y'a toujours un tas de monde au funiculaire, tante Bernice...
- Ouais mais quand même ça t'aurait fait du bien d'aller t'aérer au lieu de tenir la chand... Aïe !
Kate regarda méchamment Bernice qui grommela dans sa barbe. Walter plissa les yeux.
- Dites, euh...
Les deux femmes écoutèrent leur neveu.
- Avec mon pote Wallace, on a eu une discussion un jour... Comme il est homo et que je suis handicapé, on a cherché des points de comparaisons entre les deux situations... qui sur certains points ne sont pas si différentes.
Bernice et Kate se regardèrent en bougeant seulement les yeux, suspicieuses.
- Est-ce que... Vous vous êtes déjà senties aigries par rapport à votre sexualité, je veux dire... Est-ce que vous avez jamais souhaité un jour être différentes, juste un jour pour voir ce que ça fait ?
Kate plissa les yeux.
- Pas vraiment, ça a toujours été un peu comme ça...
- Ouais, on peut pas aller contre ce qu'on est, Walter.
Walter acquiesça.
- Et si ça changeait ? Ou si du moins y'avait une possibilité de changer les choses ?
Kate plissa les yeux, faisant sentir à Walter qu'il s'aventurait sur un terrain glissant. Bernice haussa les épaules.
- Pendant un moment je me suis demandé si je voulais pas être un mec...
Kate la regarda, surprise.
- J'dois t'avouer que ça me turlupine toujours en fait...
- QUOI ???
- Je... vais faire un tour ! sourit faussement Walter.
- Espèce de garce, tu m'as dit que c'était fini ces histoires !
- J'ai le droit de me poser encore la question, nan ?
- Dans ta tête, alors ! Bien profond dans ta tête, il est HORS DE QUESTION que tu deviennes un homme !!
- Je garderais ma chatte, bébé, je veux conserver mes orgasmes !
- Je me FOUS de ta chatte, j'ai épousé une femme, pas une meuf rafistolée en mec !!
Walter sortit Tutafeh qui lui ouvrit la porte. « Walter, tu es en fauteuil roulant mais tu as la force de déclencher de sacrées tempêtes !! »
***
Walter retrouva Lloyd au bord de la promenade. Il alla se placer à côté de lui. Lloyd regarda Walter et soupira.
- On aime la compagnie des connards à ce que je vois.
Walter ne put qu'acquiescer allègrement.
- Est-ce que tu as déjà aimé, Walter ?
Walter regarda Lloyd, surpris par la question. L'homme soupira, engoncé dans son fauteuil.
- La seule femme qui ait posé ses yeux sur moi sans être débectée dans ma vie – prostituées exclues – c'est... cette jeune fille blonde...
Walter haussa les sourcils. « Je dois vraiment entendre ça ? Oh c'est pas comme si je l'avais pas cherché... »
- Nous... participions à ce tournoi dans la ville... Le vieux Fredo était encore de ce monde... Elle était avec ce prof bizarre... Enfin bref. C'est la seule femme qui ait posé sur moi des yeux dénués de pitié et de compassion. J'étais en plein dans mes études de socio, je pensais qu'un diplôme m'apporterait de grandes choses... Balivernes. La vie est une chiure infâme pour les gens comme toi et moi. Pourquoi ? Parce que personne ne peut nous aimer, parce que nous ne pouvons aimer personne, nous sommes condamnés à exister, et c'est la pire condamnation qui soit. Impuissants face à la pénible existence qui s'étire, qui s'étire... Et il n'y a rien de pire que ce sentiment d'impuissance.
Walter plissa les yeux.
- Et ça ne peut pas changer ?
- T'es trop nouveau dans le métier pour comprendre.
Walter soupira.
- Je veux pas finir comme vous.
- Le destin en a décidé autrement.
Walter secoua la tête.
- Je sais que je finirai handicapé, c'est pas le problème !
Lloyd regarda Walter, perturbé.
- Je veux pas finir aussi... aigri !
- Je suis pas aigri, je suis réaliste. Passe cinquante ans à rédiger des études sociologiques à propos de situations que tu ne connaîtras jamais et tu seras comme moi.
- C'est pas ce que je veux, je veux vivre ! Normalement !
- Tu peux le souhaiter autant que tu veux, ça va pas se passer. Parce que tu ne seras jamais normal aux yeux de qui que ce soit.
Walter hocha la tête.
- Au moins ma famille. Mes amis. Et certains camarades de classe.
- C'est ça. Fourvoie-toi. Pense autant que tu veux que tu n'es pas un fardeau. Je suis certain que tu l'as déjà pensé. Eh bien cette pensée ne te quittera pas. Les autres devront se rabaisser à te porter assistance tous les jours de ta vie. Et le sentiment de les emmerder au plus haut point ne te quittera jamais. Jamais.
Walter inspira.
- Vous êtes sinistre.
- Cela se prononce « Réaliste », jeune homme.
- Vous vous défoulez sur moi parce que vous n'avez pas su trouver de sens à votre vie, mais puisque vous la détestez tant, votre vie, mettez-y un terme !
Lloyd éclata de rire.
- Tu vois. Tu es réaliste, toi aussi.
Walter grimaça.
- Je... pense juste que...
- Dans ma situation, c'est ce que tu ferais, n'est-ce pas ? Tu as l'impression de voir en moi un futur dont tu ne veux pas.
Walter frissonna et se recroquevilla dans sa chaise. Lloyd hocha la tête.
- Et je suppose que je vois en toi un passé que je regrette... ce moment où j'avais encore un peu d'espoir...
Lloyd tira la manette vers l'arrière, ce qui le fit reculer. Il repartit. Walter regarda la vue face à lui, quelque peu embrouillé.***
- On continue les combats... J'appelle Weldon !
Steven grommela.
- Merde...
- Contre Hunter.
Andréa haussa les sourcils.
- Bon... bah...
Andréa descendit sur le terrain. Steven la regarda, neutre.
- J'vais te buter !
- Ca semble probable en effet mais je compte me défendre...
- Bah voyons...
- Double combat, les enfants.
Steven acquiesça.
- Baggaïd et Armaldo !
Les deux Pokémon apparurent. La classe haussa les sourcils face à l'insecte géant.
- Wow !
- Dingue !
- Méchant...
Andréa acquiesça.
- Branette, Xatu !
Les deux Pokémon apparurent côte à côte. Clive hocha la tête. Steven secoua la sienne.
- Mouais. Tu vas pas faire long feu...
- On verra bien ! sourit Andréa.
- Tu peux arrêter de sourire comme une idiote avec ta queue de cheval de gamine de quatre ans ?!
- Tu peux arrêter de la jouer gros beauf, et aussi de porter cette horrible veste de l'équipe de foot de l'école, c'est juste pathétique, tu ressembles à un panneau publicitaire ambulant...
Steven haussa les sourcils.
- Ok, toi, tu vas payer ça. Eclategriffe !
Armaldo chargea comme un dératé vers Branette. Andréa plissa les yeux.
- Ombre Portée !
Branette s'enfonça dans le sol en ricanant.
- Poinglace !
Baggaïd partit à son tour vers Xatu. Andréa fronça les sourcils. « Je vois clair dans la simplicité de tes attaques ! »
- Bec Vrille !
Xatu fit un bond rapide vers Baggaïd et le frappa en plein ventre.
Armaldo exécuta son Eclategriffe mais Branette était déjà derrière lui.
- Griffe Ombre !!
Branette frappa Armaldo dans le dos. La classe s'avéra impressionnée par Andréa.
- Je... crois qu'aujourd'hui je ne te battrai pas aussi facilement que la dernière fois... marmonna Wallace.
- Je n'ai pas besoin de tes conseils non plus, je suppose...
Wallace plissa les yeux, vexé.
La poussière soulevée par l'Eclategriffe embrouilla Branette.
- Hey !
- J'te croyais moins conne !
La Lame de Roc partit vers Xatu.
- Choc Psy !
L'attaque protégea de justesse Xatu qui se recentra vers l'insecte fossile. Baggaïd en profita pour attaquer Branette.
- Mâchouille !!
Baggaïd ouvrit grand la bouche en sautant vers Branette.
- Cotogarde !!
Le ventre de Branette s'ouvrit et relâcha une épaisse mousseline. Baggaïd mordit dedans ce qui permit à Branette d'en sortir sans dommages.
- Bordel...
- Psyko !
Xatu balança Armaldo vers Baggaïd. Steven haussa les sourcils.
- Putain t'es aussi nulle que t'en as l'air !
Baggaïd retint Armaldo à mains nues. Le Pokémon Combat se rétablit au sol et posa son acolyte derrière lui. Le reste de la classe en resta plutôt baba.
- Bon. T'es prête à perdre ?
- Je peux pas nier que t'es balaise mais je suis plus subtile que toi...
Wallace agita la tête. Andréa le regarda.
- Quoi ?
- Depuis le début du match tu bourrines vachement... marmonna Wallace.
- Faut bien, il bourrine !
- Ca veut rien dire. Le fait qu'il bourrine veut juste dire que tu dois travailler ton esquive et ta défense. Bourrin contre Bourrin, c'est au plus fort que ça marche, et non seulement il est plus fort que toi mais en plus il maîtrise mieux le timing de ses attaques que toi.
Steven grimaça.
- Pourquoi tu l'aides ?!
- Parce que je me fais chier. J'suis debout depuis le début de l'heure, ça me gonfle !
Andréa plissa les yeux.
- Mes Pokémon ont évolué, j'ai du mal à combattre avec eux...
- Oh, mais tu...
- HAHAHAHA ! Les gonzesses, c'est tellement n'importe quoi !
Andréa regarda Steven, étonnée. Gina et Holly haussèrent les sourcils.
- Tes Pokémon sont pareils, ils sont juste plus balaises !
- Il n'y a pas que ça... marmonna Andréa.
- Pourquoi se prendre la tête ! C'est les mêmes, ils sont juste plus gros ! C'est pas compliqué, te prends pas la tête !
Andréa plissa les yeux et hocha la tête.
- FEUX FOLLETS !
Branette envoya les flammes vers Armaldo qui ne put les esquiver. Le Pokémon s'agita, brûlé.
- Eeeeeh !!
- Téléport !
Xatu se téléporta... sur la tête de Baggaïd.
- EEEEEH !!!
- Pic Pic !
Xatu picora la tête du Pokémon Gang qui s'agita, très embarrassé.
Tristan s'étonna.
- Pourquoi pas Bec Vrille ?
- Avec Pic Pic elle frappe plus vite et plus souvent. C'est plus avantageux qu'un Bec Vrille qui prend du temps et qui ne donne pas de bons résultats à une si courte distance... marmonna Tino.
Steven fronça les sourcils.
- Ah c'est comme ça...
- Onde Folie !
Branette éclata de rire et ses yeux s'illuminèrent. Armaldo devint complètement dingue.
- Bordel de merde !!
Wallace se tourna vers lui.
- Ne panique pas.
- J't'ai rien demandé, bouche à bites !
- Utilise ta tête...
Steven allait répondre à Wallace mais il vit Baggaïd assailli par le Xatu sur sa tête.
- ... Ouais... Baggaïd, Poinglace !
Baggaïd chopa les pattes de Xatu et le gela sur sa tête. Andréa s'étonna.
- Hein ?
- FRACASS'TETE !!!
Baggaïd fonça vers Branette. Le Pokémon Marionnette eut à peine le temps de dire ouf qu'il était balancé ad patres et que Xatu était assommé par la charge. L'oiseau retomba au sol, KO.
- Victoire explosive de Weldon... Néanmoins Hunter s'est bien défendue... admit la prof.
Andréa regarda Steven qui sourit.
- T'étais vachement plus coriace que j'aurais cru, blondinette...
- Et tu étais probablement plus malin que je n'aurais cru... blondinet ! marmonna Andréa, narquoise.
Wallace tira une langue dégoûtée.
***
Repas de midi.
- Je suis déçue, je m'attendais à plus débile... soupira Naomi.
- La journée n'est pas finie... marmonna Perrine. Tu manges avec nous, Wallace ?
- Ouais, j'ai un truc à vous dire à propos du devoir.
Le quatuor s'attabla. Wallace prit ses grands airs.
- Monsieur, mesdames, nous avons reçu un message personnel de la part de Roland Smirnoff en personne !
Perrine fit d'énormes yeux. Walter pencha la tête. Naomi hocha la tête.
- Bah purée !
- Ouais. J'ai pas encore tout décodé à part le fait qu'il me dise à moi que je fais le travail de Dieu et que je suis génial !
- N'importe quoi... soupira Walter.
- Tu verras, mais c'est presque ça, noir sur blanc !
Naomi secoua la tête. Walter soupira.
- Les choses ne sont pas arrangées pour autant...
- Walter ! souffla Naomi.
Walter regarda Wallace.
- Tu allais mourir, tu voulais mourir, pourq...
- Eh, eh, eh ! Je voulais pas me suicider, Walter, stop ! Je ne voulais pas me suicider ! Disons juste que j'étais prêt à me sacrifier pour toi parce que j'estimais qu'en terme de... valeur globale, ta vie valait plus que la mienne.
Walter pencha la tête sur le côté.
- Tu as des parents qui t'aiment, des gens qui t'aiment, tes sœurs, toute la famille de Perrine...
- Et à nous tous on pourrait faire une manif... marmonna Perrine.
- J'veux dire, moi à côté ça pèse pas bien lourd !
- Merci pour nous... marmonna Naomi.
- Ouais, ça nous aurait fait chier que tu sois mort... En plus toute la classe t'aurait pleuré en martyr ! admit Perrine.
Wallace grimaça et leva les bras vers le ciel.
- OH MON DIEU MAIS QU'ALLAIS-JE DONC FAIRE ???
- Une connerie !! grommela Walter.
- Il y aurait eu une plaque à ton nom devant l'école...
- PERRINE, LA FERME !!! geignit Wallace.
- Et ta photo dans le journal...
- J'AURAIS MEME PAS PU LA CHOISIR !!
Walter plissa les yeux.
- Pourquoi tout est toujours une plaisanterie avec toi... ?
Wallace regarda Walter.
- Parce que c'est chiant de toujours être sérieux, faut savoir rigoler aussi.
Walter plissa les yeux.
- Regarde, toi, si tu passais ton temps à tout prendre au sérieux, ce serait insupportable, nan ? Ton handicap, tes parents morts d'inquiétude...
Walter ne put que hocher la tête.
- Je suis désolé d'avoir envisagé de mourir pour toi, Walter. C'était pas sympa pour toi et... je ne devrais pas prendre mon existence autant à la légère... Mais je me sentais tellement...
Wallace semblait ému.
- ... tellement impuissant !
Walter tiqua.
- ... Tellement incapable de faire quoi que ce soit pour toi, tellement... faible ! C'était toi l'handicapé et c'était moi l'incapable, l'incapable de faire quoi que ce soit. Et toi tu lui as parlé, tu as eu de bons mots pour lui. Tu sais mieux parler que moi, rien qu'à t'entendre parler on sait que tu feras de grandes choses, moi tout ce que je sais faire c'est... brailler et insulter tout le monde. De nous deux l'handicapé sur le moment c'était moi. Un handicapé verbal. Si t'avais pas été là, j'aurais pas tenu dix secondes, il m'aurait plombé direct, et... tu méritais pas de mourir parce que bordel, c'est toi qui avait fait tout le boulot pour nous sauver la mise, s'il t'avait tué, j'm'en serais jamais remis, tu comprends ? La culpabilité m'aurait bouffé le ventre comme de l'acide !
Naomi et Perrine semblaient bouleversées par ce témoignage. Walter hocha la tête, magnanime.
- Il visait la tête en plus.
Wallace serra les dents.
- Tu aurais eu une tête affreuse dans ton cercueil... voire pas de tête du tout...
Wallace hocha la tête en souriant.
- C'était pour faire la une des sites gores...
- En plus, tué par le seul mec armé de la tuerie, c'est nul !
- Je sais, et j'aurais été le seul tué, trop naze quoi !
- T'imagines les titres : « Massacre à Ogoesse, bilan : Un mort » !
- « Il avait assorti son nœud-papillon à ses chaussures, c'était un brave homme » ! geignit dramatiquement Wallace.
- « Cependant il a fait attention à se chier dessus correctement, dans son boxer Calvin Klein, du coup son pantalon est tout propre » !
- « Dieu bénisse son alimentation à base de féculents », ajouta Wallace, malicieux.
Naomi et Perrine firent un tope-la.
- On l'aura eue notre conversation débile !
- Yipee-kee-yay, marmonna Perrine sur un ton monocorde.
Clive mangeait avec Andréa. Il se retourna, étonné.
- Qu'est-ce que tu regardes ?
- Rien...
- En tout cas ton combat était cool... T'as perdu mais c'était un beau combat.
- Oui mais ça va, je crois que je m'y suis fait, à mes Pokémon évolués, à ma nouvelle force. C'est dur de gérer tout ça...
Clive se retourna encore et balaya la cantine des yeux.
- Mais bon sang qu'est-ce que tu regardes ?!
- Mais rien du tout !
Clive plissa les yeux.
Mike commença à manger.
- Vous avez pas trouvé le comportement de Wallace super bizarre ?
- Visiblement il adore donner des conseils aux gens... Je déteste les personnes comme ça... marmonna Fey.
- Nan, j'veux dire... Un coup il gueule, un coup il est tout calme et tout gentil... On sait jamais sur quel pied danser avec lui...
- Il est carrément barge, ouais... admit James.
- Même là, le délire avec Walter, mais n'importe quoi !
Fey ne put qu'acquiescer.
- T'en penses quoi, Steven ? Steven ?!
- Hein ?!
- T'en penses quoi du comportement de Wallace et Walter ?
Steven haussa les épaules.
- C'est leur vie, j'm'en tape...
Fey, James et Mike grimacèrent.
- Quoi ?!
- Tu t'en tapes ?! s'étonna Fey.
- Mec, c'est typiquement le genre de merde que t'adores ! souffla Mike.
- T'es mourant ou quoi ? s'étonna James.
Steven haussa les épaules.
- M'en fous, c'est tout...
Orson pleurait sa défaite à chaudes larmes.
- Ils ont même pas laissé le temps à Clicky de faire ses preuves !
- Oh non par PITIE, ne surnomme pas tes Pokémon !! grommela Benjamin.
Tino soupira.
- C'était un cours étrange. J'ai senti la prof de combat direct très concentrée, et le fait qu'elle autorise Wallace à aider les élèves...
- Je pense qu'on a été évalués, exactement comme ce que Wallace et sa bande nous ont expliqués le soir du bal de promo ! grommela Christina.
Tristan se crispa. Robbie plissa les yeux.
- Quelque chose me dit que ça n'a rien à voir...
- Pourquoi ça ?! s'étonna Tino.
- Bah... si c'était le cas, la prof serait pas entrée dans leur jeu ! Si ça avait été madame Clover j'aurais compris, mais dans la classe, madame Barnes est pas très appréciée...
Tino acquiesça.
- Et puis il y a ce combat avec Walter... Walter qui, comme par hasard n'a pas été noté...
- Tu te prends trop le chou à mon avis... marmonna Robbie.
Rebecca soupira.
- Je me suis ennuyée à mourir !!
- C'était très long... soupira Amélia.
Violette ne dit rien. Santana la regarda, affligée. Violette ouvrit la bouche.
- C'était... sympa quand même de regarder ces combats, on en a appris beaucoup sur nos camarades !
Rebecca regarda Violette.
- Tu plaisantes ? On n'a rien noté, on n'a rien appris ! C'est un cours, pas une démonstration ! Le seul moment intéressant c'est quand Wallace et Walter se sont engueulés !
Santana leva les yeux au ciel. Rebecca plissa les yeux.
- Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?!
- Rien, rien, je contemple le plafond en espérant qu'il me tombe dessus...
- Pffff ! Tout le monde veut se suicider dans cette classe, bientôt ce sera Suicide-Land !
Andréa souffla.
- J'ai un truc à faire, je te rejoins après !
- Hm... marmonna Clive.
Andréa quitta la cantine. Steven se leva à sa suite. Les deux se suivaient dans les couloirs.
- C'est quoi le plan ? demanda Steven.
Andréa le regarda, narquoise.
- Le plan c'est tu fermes ta gueule et tu me sautes. Rien de plus, je ne veux pas d'embrouille comme avec Gina et Holly.
- Pas de problème !
Andréa poussa la porte des toilettes, suivie par Steven.
***
Walter s'entraînait avec Elijah. Les deux adolescents s'affrontaient, l'un avec son Tutafeh, l'autre avec son Seviper.
- Tu as une bonne offense et tu manies bien les attaques fourbes...
Seviper utilisa Tunnel très rapidement pour passer derrière Tutafeh.
- Cependant niveau défenses je suis plus apte...
Le Pokémon masqué contra le Crochet Venin avec habileté en plaçant le masque doré sur l'arrière de sa tête. Seviper se replaça au sol, et Tutafeh en profita pour lui balancer un Vent Mauvais sorti tout droit de son poing fermé et soudainement ouvert.
- ... et offensivement je... sais gérer les effets de surprise !
- Hm... T'es pas aussi bon attaquant que défenseur, ça, c'est sûr !
- Oui bon ça va hein ! Tu comptes capturer autre chose qu'un Pokémon Poison un jour ?
Elijah sembla réfléchir.
- Non !
- ... je comprends pourquoi vous vous entendez aussi bien avec Noé...
- A qui tu envoies des textos ?
Walter se mordilla les lèvres.
- Personne.
- Oh allez !
Walter grimaça.
- Je t'assure, c'est rien.
Walter eut une réponse.
[Merci. Tu m'aides beaucoup. Bisous.]
Walter sourit.
- Tu souris comme si c'était pas personne !
Walter regarda son cousin, plus indiscret qu'il n'y paraissait.
- On continue l'entrainement !
***
Colin et Walter allaient faire une promenade à Celestia qui s'était bien agrandie.
- Je sais que ça ne doit pas être très agréable, ces vacances...
- Au moins je peux m'entrainer...
Colin soupira. Walter plissa les yeux.
- Papa, pourquoi tu ne veux pas voir de positif ? Pourquoi tu crois toujours que les choses doivent être vues d'un point de vue négatif ?
Colin haussa les sourcils.
- Parce que... Je suis objectif, je vois toutes les facettes des choses.
- Tu peux pas être un peu optimiste ? Les choses peuvent s'arranger ! Et je passe des vacances très sympa !
Colin hocha la tête.
- Si tu le dis...
- Et puis arrête de t'inquiéter pour moi. Je me fais déjà assez de souci comme ça tout seul...
Colin serra les dents.
- Je suis obligé de m'inquiéter pour toi, fiston... Tu es mon fils !
Walter hocha la tête, embarrassé.
- Hm... Un fils que tu as choisi d'avoir mais que tu n'étais pas obligé d'avoir...
Colin regarda son fils, stupéfait.
- Walter !
- Bah...
- Walter, je te défends de penser ça ! Tu es mon fils au même titre que Nadia et Daria !
- Si tu avais fait un autre choix, tu te serais fait moins de soucis...
- Walter, tu étais entièrement désiré ! J... A aucun moment je n'ai hésité à te prendre avec nous ! Tout le souci que je me fais... Que l'on se fait pour toi, on ne se l'impose pas, on le fait pour toi, parce qu'on t'aime.
Walter hocha la tête. Colin serra son fils dans ses bras.
- Ne pense plus jamais ça, je t'en supplie, Walter !
- Non... Non, non, j'te promets, p'pa...
Walter semblait touché. Il lui semblait d'ailleurs que c'était la première conversation sincère et dénuée d'anxiété qu'il avait avec son père. Le caractère aléatoire de la conversation l'étonna assez.***
« A l'attention d'Aloysius GRANT, proviseur de l'école secondaire d'Ogoesse.
Je soussigné Roland Smirnoff, président de l'association Pokémon.
Vous informe par la présente que j'endosse toute la responsabilité des évènements du bal de fin d'année.
Soutiens ainsi mon camarade Justin Truce dont l'action est totalement justifiée.
Les éventuels dommages causés par le personnel de Justin Truce sont à ma charge financière.
Petit détail qui a son importance : Cette attaque a eu lieu à cause du fameux devoir pour lequel vous aviez appelé mon bureau.
J'ai autorisé ce devoir afin que la liberté d'expression soit maintenue au sein de mes établissements. Je ne tiens pas à ce que le nom de ma famille soit terni parce qu'on donnerait l'impression que je ne veuille pas qu'on parle de moi. Au contraire, je suis ravi que des jeunes s'intéressent à mon œuvre.
Après tout, on n'est pas dans les anciens gouvernements, hein. Avec tous les faits et gestes des anciens gouvernants consignés... C'était tellement fastidieux...
Sur ce, je vous laisse à vos occupations, j'ai à faire moi aussi, et vous souhaite une bonne journée.
Roland SMIRNOFF
PS : Gromit, vous savez ce qu'il vous reste à faire, je pense avoir été assez clair. »Wallace, Walter, Naomi et Perrine observaient chacun leur photocopie de la lettre de Roland. Walter acquiesça.
- Y'a déjà un message à la fois évident et étonnant... Roland Smirnoff nous soutient.
Les trois autres hochèrent la tête.
- En lisant le premier mot des lignes 2 à 6, on peut lire « Je Vous Soutiens Les Petit »...
Perrine grimaça.
- Je comprends plus rien... Il est avec nous alors ? Il veut la peau de Direction Dresseurs lui aussi ? Pourquoi ne s'en charge-t-il pas à notre place ? Il est bien plus puissant que nous, il a battu cette connerie de Zone de Combat !
Naomi hocha la tête.
- Et surtout, il a un élément à lui dans les rangs adverses, ça constitue un sacré avantage.
- D'autant que ce crétin se l'est jouée paternaliste avec moi... J'étais à peine gênée...
Wallace plissa les yeux.
- Paternaliste ?
- Oui, il était clair que son but, contrairement aux autres cadres, n'était pas de nous éliminer, tout au plus de nous retenir.
Walter acquiesça.
- Ou alors l'objectif était déjà accompli et il n'avait plus rien à gagner en vous affrontant.
Perrine soupira.
- J'ai donné le meilleur de moi, je me suis surpassée et ce crétin m'a juste balancé qu'il était plus fort que moi et... il m'a taquiné avec trois questions que visiblement il pensait que je me posais : « Pourquoi je vous dis ça ? » – à propos de ses infos sur la fin de la bataille – « Pourquoi je stoppe le combat ? » – ce qui ma foi est une bonne question – et enfin « Pourquoi je vous aide ? ».
Wallace réfléchit.
- Bah c'est pas compliqué.
- Explique.
- Si ton oncle est toujours son supérieur, ça veut dire qu'il suit ses ordres. Tout en suivant ceux de Truce. C'est un agent double.
Walter plissa les yeux.
- C'est trop simple. On ne devrait pas pouvoir deviner ça tout seuls.
- Sauf si comme cette lettre l'indique, Roland est de notre côté, et si Justin Truce est bien l'ennemi de tout ce beau monde. Là où ça devient étrange c'est quand Roland semble nous voir comme un acteur crucial de tout ce conflit.
Naomi acquiesça.
- C'est comme s'il nous prenait pour ses auxiliaires !
- C'est carrément vexant, je ne vous le cache pas... soupira Perrine. D'autant qu'il pourrait au moins donner des nouvelles à son frère s'il peut se permettre une guéguerre avec un ancien associé...
Wallace plissa les yeux.
- N'y vois pas d'offense, Perrine, mais ton papa David est giga lourdingue comme mec !
- Tu n'es pas objectif, tu es tout gaga quand Denis te parle ! soupira Perrine.
- Malaise... geignit Naomi.
- Oui revenons au sujet, s'il vous plait... geignit Walter. Roland est peut-être en difficulté actuellement, après tout... on ne sait pas où il est ni dans quelle situation.
Perrine plissa les yeux.
- Mais il a un bureau d'affaires qui gère l'association Pokémon à sa place ! Celui-là même que le proviseur a appelé en début d'année dernière pour savoir si on avait le droit de faire notre devoir !
Wallace regarda Naomi.
- Qui fait partie de ce bureau ?
- Et tu me demandes ça parce que...
- Tu sais toutes ces choses !
- C'est pourtant facile à deviner.
Wallace haussa les sourcils. Walter pencha la tête. Naomi haussa les épaules.
- Roland Smirnoff quitte les affaires. Que pensez-vous que fait le reste de son ancienne équipe ?
- Minus Dimitri Corbin qui est revenu aux affaires civiles... rappela Perrine.
Wallace plissa les yeux et ressortit l'imprimé de Tristan.
- ... Pablo Montes, Arlène Rhodes, Jackson Wound et Ulrich Trafalgar ?
- Non, pas Trafalgar.
Les élèves se tournèrent vers Helen.
- Il a démissionné et est à présent introuvable. D'après ce que j'ai pu récolter de mon combat contre Truce, ce serait suite à une confrontation entre eux.
Perrine haussa les sourcils. Naomi grimaça.
- Justin Truce s'est battu avec Ulrich Trafalgar ?!
Helen acquiesça.
- Et visiblement ça n'a pas été beau à voir, vu comme il en parlait, et vu la réputation du Trafalgar. Mais Naomi a raison, ce seraient Montes, Rhodes et Wound qui gèreraient à présent l'association Pokémon et les affaires courantes de Roland Smirnoff.
Wallace tendit la lettre à Helen.
- Tenez, faites justice à votre couleur de cheveux horrible et aidez-nous à décrypter cette lettre.
Helen plissa les yeux.
- Je vois que ça va mieux entre toi et Walter...
- Autant qu'entre vous et l'assistant du proviseur !
Walter grimaça.
- C'est avec ce genre de phrases que les gens croient qu'on est gays !
- Tu crois qu'ils croient ça ?
- Oui... confirma Naomi.
- Hm ! admit Perrine.
Wallace sourit. Walter secoua la tête en levant les yeux au ciel.
- J'suis déjà handicapé, manquerait plus que je sois gay...
- Ce serait con, tiens ! ricana Wallace.
Helen haussa les sourcils et mit des lunettes de lecture.
- Intéressant... Très intéressant...
- On a deviné le coup du « Je vous soutiens les petits »...
- Hein ? Ah bon ?!
Helen regarda mieux la lettre et s'étonna.
- Ah oui ! Génial ! Enfin, c'est digne d'un épisode des Simpson, mais passons... Déjà la première ligne de cette lettre est fausse.
Le groupe s'étonna. Helen leva les yeux au ciel.
- « Je soussigné Roland Smirnoff, président de l'association Pokémon »... Non, Roland Smirnoff n'est PLUS président !
Wallace, Perrine, Walter et Naomi s'étonnèrent.
- Comment on a pu passer à côté de ça ?!!
- On a remarqué le code d'abord, ensuite je suppose qu'on a lu la lettre en diagonale par réflexe...
- « Vous informe par la présente que j'endosse toute la responsabilité des évènements du bal de fin d'année »... Ça aussi c'est intéressant. Pourquoi Roland Smirnoff ferait ça ?!
Wallace plissa les yeux.
- On sait déjà que lui et Truce se connaissent... Partagent visiblement une vision...
- De là à endosser une attaque clairement terroriste au sens pur du terme... « Soutiens ainsi mon camarade Justin Truce dont l'action est totalement justifiée »...
Helen agita la tête.
- Il essaie de minimiser l'action de Truce...
Perrine sursauta.
- Exactement comme l'a fait Seth Corrigan ! Il m'a tout expliqué pour minimiser la chose, pour adoucir ! Il essayait de protéger Justin Truce...
- Oui mais ça c'est parce qu'ils couchent ensemble... marmonna Wallace.
Helen haussa les sourcils.
- Wallace, honnêtement, si Justin Truce est gay, il ne rend pas service à la communauté...
- Ouais mais ça le rend facile à assassiner ! Un sniper, on attend la prochaine Gay Pride et bim !
Walter, Perrine et Naomi se frappèrent le front. Wallace haussa les épaules.
- J'dis ça, j'dis rien !
- Ne dis rien ! soufflèrent Naomi et Perrine.
- « Les éventuels dommages causés par le personnel de Justin Truce sont à ma charge financière »... Bon ça c'est carrément inutile... Et c'est stupide, ça le rendrait repérable !
Naomi s'étonna.
- Ah ?
- Bah oui. Avec les moyens qu'ils ont, Direction Dresseurs peut tracer l'usage de la carte bancaire de Roland Smirnoff.
- Il règle en cash, c'est un fou de la vie, il va pas s'emmerder à faire ça sur Internet avec Paypal !
Walter hocha la tête.
- Il a pas tort...
- « Petit détail qui a son importance : Cette attaque a eu lieu à cause du fameux devoir pour lequel vous aviez appelé mon bureau »...
Helen sembla songeuse.
- Ca, c'est la preuve que cette lettre est faite uniquement pour couvrir grossièrement les actes de Direction Dresseurs. J'ignore pourquoi Roland Smirnoff a écrit cette lettre au départ, mais soit il tient à ce que votre action reste la plus discrète possible, soit il a un lien avec Justin Truce encore plus complexe que nous ne le pensons.
Wallace fit un geste sans équivoque mais Helen lui gifla la main.
- ARRETE de croire que tout le monde couche avec tout le monde !
- Vous couchez bien avec le rouquin de service du proviseur ! Tiens, on n'a pas de roux dans la classe !
- Rebecca est rousse... marmonna Naomi.
- Je parlais d'êtres humains.
- Je te hais, Wallace Gribble ! grommela Helen. Il y a quelques jours je voulais absolument que tu te foutes de ma gueule, pourquoi, je me le demande !
- Z'êtes une femme, vous adorez avoir de l'attention, peu importe comment...
- Enfin bon... « J'ai autorisé ce devoir afin que la liberté d'expression soit maintenue au sein de mes établissements »...
Helen plissa les yeux.
- C'est complètement idiot ! Il aurait voulu inventer une excuse qu'il ne s'y serait pas mieux pris !
- Il l'a autorisé parce qu'il a su que j'y participais... marmonna Perrine.
- « Je ne tiens pas à ce que le nom de ma famille soit terni parce qu'on donnerait l'impression que je ne veuille pas qu'on parle de moi. Au contraire, je suis ravi que des jeunes s'intéressent à mon œuvre. »
Helen plissa les yeux. Perrine secoua la tête.
- Il a toujours interdit à sa famille de l'approcher pendant son mandat et maintenant, monsieur ne veut pas que le nom de sa famille soit terni ?
- On l'a entendu en interview, en effet... marmonna Wallace. Mais les choses ont pu changer, quand il a rendu son tablier, il avait l'air... défait.
Helen hocha la tête.
- Serait-il en train de nous dire que la situation a changé ?
Walter plissa les yeux.
- Pourquoi ne pas recontacter nos familles à moi et à Perrine dans ce cas ? Si la situation a changé, qu'il rassure son propre frère !
Helen hocha la tête.
- Elle n'a peut-être pas tant changé que ça, il y a peut-être des données contradictoires... La phrase suivante est très, très intrigante... « Après tout, on n'est pas dans les anciens gouvernements, hein. Avec tous les faits et gestes des anciens gouvernants consignés... C'était tellement fastidieux... »
Helen haussa les épaules. Wallace sourit.
- Il veut qu'on examine l'histoire des précédents gouvernements ?
- Les archives ne sont pas publiques... Pourquoi parle-t-il de gouvernements qu'il a lui-même déstructurés ?
Naomi relit la phrase.
- « On n'est pas dans les anciens gouvernements »... « avec tous les faits et gestes consignés »... Il veut qu'on regarde quelque part mais où ?
Walter haussa les sourcils.
- Il... aurait un journal de bord ? De ses actions en tant que président ?!
- Mais où on pourrait trouver ça ?! s'étonna Perrine.
Helen haussa les épaules.
- Aucun document de la sorte n'existe. Je ne comprends pas de quoi il veut parler mais je peux demander à Holland s'il sait quelque chose.
- C'est trop anecdotique dans la forme pour ne pas avoir de fond... Il y a forcément un message ! souffla Wallace.
- « Je suis ravi que des jeunes s'intéressent à mon œuvre »... Roland Smirnoff a publié des livres ? demanda Naomi.
Helen secoua la tête.
- Hormis son programme présidentiel...
- On peut trouver ça quelque part ? demanda Walter.
- Non, les exemplaires sont perdus dans les méandres des bureaux de presse du pays, ce serait une gageure à retrouver...
Perrine réfléchissait.
- On devrait vérifier sur le net...
- Faut demander à Tristan... admit Naomi.
- On peut pas.
Les filles regardèrent Wallace qui serra les dents.
- Je... crois qu'il m'en veut grave au sujet de...
Walter soupira.
- Wallace l'a envoyé chier à la fin de l'année dernière, il devait aider Perrine mais il est venu nous rejoindre à la place, pour nous... aider, sauf qu'on n'en avait pas besoin, c'était un prétexte pour être avec Wallace...
Wallace grimaça et regarda Walter.
- Je croyais que tu avais détesté ce geste de ma part, pourquoi tu fais genre c'était logique sur le moment ?
Walter haussa les épaules.
- J'essaie d'être objectif, tu as eu tort de l'engueuler, mais sur le fond ta réaction avait un sens... ne serait-ce que par rapport aux autres.
Helen secoua la tête.
- Tu l'as engueulé violemment ?
- Nan, je lui ai chanté une berceuse ! ironisa Wallace.
- C'est pas gentil, Wallace... souffla Helen, dépitée.
- Si vous l'aimez tant que ça, vous avez qu'à aller le satisfaire, il me colle au cul depuis bien trop longtemps ! Je suis bien content d'en être débarrassé.
- Nous non ! grommela Naomi.
- Ouais, il était super efficace en plus dans ses recherches !! soupira Perrine.
Helen souffla.
- Je termine avant d'aller voir les autres... « Sur ce, je vous laisse à vos occupations, j'ai à faire moi aussi, et vous souhaite une bonne journée »... Déjà on sait que Roland Smirnoff est occupé, mais à quoi...
Les quatre haussèrent les épaules. Helen acquiesça.
- Génial... Enfin... « Gromit, vous savez ce qu'il vous reste à faire, je pense avoir été assez clair »... Ça s'adresse à Wallace, déjà, c'est sûr...
- Gromit, hahaha !! ricana Naomi.
- Tu es, au choix, un toutou ou le chauve le plus neuneu que la terre ait porté ! sourit Walter.
- Ca va, hein ! Moi au moins j'ai pas le prénom d'un chimiste fabricant de drogue !! Et puis c'est un honneur que Roland Smirnoff s'adresse directement à moi...
Helen semblait soucieuse.
- Tu devrais faire attention.
Wallace s'étonna.
- Le fait que Roland Smirnoff s'adresse à toi et pas à Perrine ou à Walter ne te semble pas étrange ?
Wallace sembla intrigué.
- Hm... Maintenant que vous le dites...
- Et puis comment Roland Smirnoff te connaîtrait de toute façon ?
Wallace hocha la tête.
- La lettre serait un piège ?
- Je me disais aussi qu'on n'y reconnaissait pas le style de mon oncle... marmonna Perrine.
- Ca, c'est normal. Il ne doit pas éveiller les soupçons. Ce qui m'intrigue c'est comment il pouvait savoir que cette lettre parviendrait entre les mains de Wallace... marmonna Walter.
Wallace sursauta.
- Holland ! C'est Holland qui m'a donné la lettre ! Ce mec est un espion de Roland Smirnoff !! Tout s'explique !
Helen plissa les yeux.
- Absolument pas, par contre il a vu tous ses combats à la Zone de Combat.
Le quatuor s'étonna. Helen acquiesça.
- Il a tout un set de photos qu'on a regardé en... faisant la vaisselle !
- C'est dégueu et vous devriez vous sentir dégueu ! geignit Wallace.
- C'est TOI qui dit ça ? souffla Naomi.
- Il a pu le rencontrer...
- Il l'a rencontré, il lui a parlé.
- HAHA !
- ... dans l'avion à l'aller. Holland avait trouvé un travail d'assistant traducteur pour le compte d'une importante plateforme de commerce international.
- Dans l'avion ?
- Oui, Holland a surpris une scène cocasse, les parents de Roland Smirnoff ont essayé de venir le chercher dans l'avion mais le jeune professeur a piqué un fard monumental.
Wallace plissa les yeux.
- La seule occasion à laquelle Roland Smirnoff a pu avoir connaissance de mon nom c'est quand le proviseur a appelé le bureau pour savoir si on pouvait faire le devoir...
Naomi secoua la tête, paumée.
- Tu veux dire que Roland Smirnoff sait qu'on veut faire ce devoir et qu'il veut qu'on le continue et qu'il compte même sur nous pour qu'on aille au bout ? C'est stupide ! Pourquoi un type d'une telle envergure aurait besoin de quatre étudiants ?
Les trois autres semblaient totalement désemparés face à une telle question. Helen hocha la tête.
- Ouais. Ça s'annonce compliqué votre truc... Je vais aider les autres élèves, ça va me détendre...
Les quatre se regardèrent. Walter hocha la tête.
- Scoubidou Bidouuuu...
Andréa revint s'asseoir. Clive, Benjamin et Orson la regardèrent.
- T'étais où ?
- Où voulais-tu que je sois ?!
Steven retourna lui-même à sa table. Clive haussa les sourcils, mortifié.
- Oh non t'as pas fait CA ?
Benjamin et Orson se regardèrent, paumés
- Fait quoi ?
- M... Rien, on bosse !
Andréa acheva de se recoiffer.
Helen haussa les sourcils face au groupe de Lilian, Léon, Gina et Holly.
- Vous continuez à travailler deux par deux séparément ?!!
Holly souffla.
- C'est pas faute d'avoir essayé madame...
- ... mais quand on travaille à quatre ils sont presque incapables de travailler avec nous !
- Quand on fait comme ça, ils bossent de leur côté et nous on... bosse du notre !
Helen plissa les yeux.
- Vous ne faites pas votre devoir, là !
- On fait le devoir maison d'histoire ! Sur les Rois Fous ! souligna Gina.
Helen grimaça.
- ...continuez, continuez...
Tino était étonné.
- Wow, Tristan, tu as fait tout ça pendant les vacances ?!
Tristan acquiesça. Christina était verte.
- Tu as recensé le rôle des Pokémon dans près de cinq-cents romans !!
- C'est au moins le travail de dix années entières ! souffla Robbie.
- Pour les livres trop gros j'ai utilisé des résumés trouvés sur Internet ou j'ai regardé les films adaptés... Ce dont je suis désolé, mais vu la masse de travail...
Tino s'étonna.
- Que tu t'es imposée !
- Oui...
- C'est admirable, Tristan ! A croire que tu deviens comme moi !
Robbie plissa les yeux.
- J'avais du temps, avec nos sorties j'avais pas grand-chose à faire d'autre...
Tino sourit.
- J'aime le nouveau Tristan, je sais pas ce qui t'es arrivé mais ça me réjouit !
Tristan sourit, content que Tino ne soit plus suspicieux à son égard.
A une autre table, c'était la consternation.
- Rebecca, bon sang !! soupira Santana.
- Oh mais ça va !
Helen approcha de la table.
- Que se passe-t-il, mesdemoiselles ?
Violette regarda la prof, embarrassée.
- R... Rien, madame !
- Il se passe que cette gourde de Rebecca n'a pas fait sa part de travail cet été ! grommela Santana.
Rebecca sembla effarée.
- J'ai acheté du papier pour l'impression du dossier final ! Qui ici y a pensé ?!
- Je refuse d'imprimer ce devoir sur du papier à fleurs !! Même Amélia a fait ce qu'on lui a demandé de faire cet été !!
Amélia acquiesça.
- La couverture...
Amélia montra une page décorée avec des gravures de Pokémon légendaires et le nom du devoir au centre.
- Le sommaire...
Amélia montra trois pages listant le plan du devoir.
- Le préface...
Amélia montra une page avec un texte écrit.
- Et je suis chargée de mettre à jour la bibliographie ce que j'ai fait avec les infos que m'ont donné Santana et Violette. Ca consiste à mettre sur une seule feuille les phrases qu'elles m'envoient. C'est facile !
Santana regarda Rebecca qui soupira.
- Vous m'avez donné le plus dur !!
- On t'a chargé des Pokémon Légendaires qui n'ont PAS d'attaque exclusive ! C'était tellement simple que j'ai presque cru que tu le prendrais mal à la fin de l'année dernière quand on a partagé les tâches !
- Rebecca, quand même... souffla Violette.
- Ah non, Violette, je te défends de me parler sur ce ton, c'est compris ?
Santana et Helen s'étonnèrent du ton autoritaire de Rebecca.
- Elle, elle peut me parler comme elle veut, elle ne sait pas à qui elle s'adresse, c'est une garce mal éduquée...
- Je t'emmerde aussi, salope.
- ... mais toi, tu es ma meilleure amie, je t'ordonne de me parler sur un meilleur ton !
Helen haussa les sourcils. Violette se mordilla les lèvres et allait se lever.
- Je... Excusez-moi, je reviens...
Violette partit, les larmes aux yeux. Rebecca leva les yeux au ciel.
- Bah voyons !
- Je... vais voir vos camarades, hein...
Helen s'éloigna. Santana regarda Rebecca, furieuse.
- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
- Quoi ?! Je n'ai pas le droit de passer mon été à être en vacances ? Comme si j'allais m'infliger du travail supplémentaire.
- C'est du travail COLLECTIF, Rebecca ! On est notées toutes les quatre, Violette et Amélia vont se ramasser une prune par ta faute, c'est TOI la fautive dans le tas !
Rebecca souffla.
- Mon père dit que de toute façon je n'ai pas besoin de trop en faire dans la vie, je ne suis pas comme vous, moi. Avec Amélia, même sans diplôme, on sera riches à la fin du cycle !
Amélia hésita un peu puis hocha la tête. Santana soupira.
- Et Violette ?
- Toi et Violette vous avez besoin de finir ce travail, mais nous...
Santana se frictionna le visage. « Mais qu'est-ce qui m'a pris de me mettre avec elles ! »
Elle se leva et alla rejoindre Violette.
Helen approcha de la table de Steven, Mike, James et Fey, cette dernière ayant l'air consternée.
- Putain j'avais jamais vu une meuf aussi chaude de ma vie !!
- T'es sérieux, c'était là où t'étais tout à l'heure ?
- Mais ouais, on a baisé dans tes toilettes !! Elle en avait grave envie, c'était ouf !
- Euh les gars... marmonna James.
Steven et Mike regardèrent Helen, absolument terrifiée.
- ... Vous... en êtes où dans votre devoir ?!
- On... avance bien ! marmonna Mike.
- Malgré les apparences... soupira Fey, blasée.
- Parfait, parfait, continuez...
Helen s'éloigna à toute vitesse. « Nom d'un chien, ces jeunes ! »
Une clochette retentit. Christina se leva.
- La représentation théâtrale !
- On va enfin voir ce que c'est ! sourit Robbie.
Helen se dirigea vers le terrain avec les élèves. Deux comédiens les y attendaient. Denis rejoignit Helen.
- Vous savez ce que ça va être ? marmonna Helen.
- C'est une petite troupe qui tourne dans les écoles, honnêtement j'en ai pas la moindre idée...
Les deux comédiens se regardèrent en souriant.
- Bonjour, je suis Michel !
- Et moi je suis Marianne !
- Nous sommes des comédiens de la troupe de l'église des Témoins d'Arceus !
Helen et Denis se regardèrent, interloqués.
La piscine du terrain s'ouvrit.
- Nous allons vous présenter notre spectacle : « Les joies du mariage », un spectacle de natation synchronisée !
Tiny Tim – Tiptoe through the tulipsDeux Pokéball chutèrent dans l'eau.
De l'une, il sortit un Rhinoféros. La classe fit de gros yeux. Le Pokémon semblait outrageusement viril, et nageait comme un chef.
De l'autre il sortit un Galeking. Enfin, une Galeking. Elle semblait terriblement coquette et nageait comme une princesse.
Les deux Pokémon tournèrent sur eux-mêmes. Ils se tinrent la main tout en grognant. Leurs mouvements aquatiques étaient parfaits. Tino se pencha sur Tristan.
- C'est le plus mauvais usage de Surf que j'ai jamais vu !
Tristan ne put que hocher la tête. Rhinoféros fit la planche, et Galeking vint se poser sur son pied levé vers le ciel. Le Pokémon Acier dansait gracieusement. Mike était complètement éberlué. Christina était enchantée. Denis et Helen ne savaient pas où se mettre tellement c'était ridicule. Orson et Benjamin bougeaient la tête en rythme avec la musique.
Galeking plongea gracieusement dans le bassin, ce qui éclaboussa légèrement les élèves qui reculèrent. Rhinoféros s'avança vers Galeking qui, à peine sortie de l'eau, ouvrit les bras pour porter son partenaire. Santana revint avec Violette, légèrement commotionnée. Les deux filles observaient, stupéfaites.
- Spectacle religieux ? demanda Santana.
- Ouais... marmonna Wallace.
- Génial, j'adore... ironisa Santana.
Les deux Pokémon tournaient sur eux-mêmes, les bras en l'air, dansant en rythme sur la musique. Rebecca était atterrée. Amélia semblait apprécier. Clive avait un grand sourire sardonique.
Les deux Pokémon plongèrent, leurs queues s'agitant. Une troisième Pokéball fut envoyée. Un Nanméouïe sortit de l'eau, posé sur le nez de Galeking lui-même posé sur la corne de Rhinoféros.
Les élèves étaient abasourdis. Helen ne savait pas trop quoi dire ou faire. Denis cherchait une échappatoire.
Christina, toute contente, applaudit à tout rompre, vite suivie par les élèves qui souhaitaient se débarrasser de ça au plus vite.
- Merci, merci !
- Nous ne vous retenons pas plus longtemps, nous avons d'autres écoles à visiter !
- A bientôt et bon courage dans vos études !
La classe retourna à ses activités. Denis regarda Helen.
- C'était atroce, on est d'accord ?
- Je n'ai jamais rien vu de plus ridicule de ma vie, et j'ai voyagé dans quinze pays ! souffla Helen.
***
Wallace poussait Walter dans les couloirs, retour à la maison.
- Alors... Juste pour être clair, on... redevient copains ?
- Oui... Je voulais juste que tu réagisses et tu l'as fait, donc bon...
Wallace plissa les yeux.
- C'est pas que je voulais mourir, je t'assure.
- D'un côté c'était de l'esprit de sacrifice pur et simple, d'un autre côté après ce que tu m'avais dit sur tes parents qui t'ignorent, ça m'a un peu glacé après coup.
Wallace hocha la tête.
- C'était pas difficile de penser que tu voulais te suicider, tu vois ce que je veux dire ?
- Hm. Mais c'était pas le cas. On dirait pas comme ça mais j'aime ma vie.
- Mouais. Faudra que tu t'excuses auprès de Tristan aussi.
- Que dalle.
- On a besoin de lui pour Internet ! souffla Walter.
- On verra ça plus tard ou avec un autre tordu de l'informatique... T'as fait quoi de tes vacances ?
Walter inspira.
- Oh bah, pas grand-chose... souffla le jeune homme.
***
Susan Boyle – Wild Horses- Allez, on regarde cette belle vue une dernière fois avant de partir !
Walter et le reste de sa famille observaient la vue depuis la promenade du Mont Couronné.Walter rentrait avec Perrine.
- Chouette journée, hein ? Pour une fois y'a pas eu trop d'embrouilles.
- Après la fin de l'année dernière, difficile de faire pire... souffla Walter.
- Mais au moins tu t'es réconcilié avec Wallace ! souffla Perrine, soulagée.
- Tu es contente parce que c'est ce que tu voulais ou parce que tu n'as pas eu à te salir les mains ?
Perrine plissa les yeux.
- Les deux, je pense. Te voilà chez toi, à demain...
- Ouaip...
Le regard de Walter se porta sur les falaises. Il y vit un fauteuil roulant noir qui s'avançait rapidement vers le bord.
« ... Monsieur Lloyd ?! »
Bernice le remarqua aussi.
- Eh... Putain mais c'est quoi ça ?!!
Walter serra les dents. La petite famille tourna la tête, vite rejointe par d'autres gens de l'assistance.
- OH MON DIEU !
- MAIS QUE FAIT CET HOMME ???
Walter était éberlué. « Non, non, non... »
- L... Les filles !
Aude se baissa et cacha les yeux de Daria. Colin s'occupa de Nadia. Kate cacha la scène à Elijah.
- Walter, ne regarde pas ça ! Bernice !! cria Colin.
Bernice regarda Colin. Elle hocha la tête, mais fit seulement mine de cacher les yeux de Walter, le laissant voir entre ses doigts. Walter voulait observer.
« Bon sang, monsieur Lloyd... Vous n'aurez donc pas réussi à la supporter au final, la vie... »
Le fauteuil se lança dans le vide. Les gens hurlaient. Walter les trouvait ridicules. « Vous pouviez à peine le regarder, constater sa peine avant cela, et maintenant vous voilà tous choqués... Pffff ! »
Walter se mordilla les lèvres. « Wallace serait resté avec moi, lui aussi. Le psy avait tort. Wallace n'est pas négatif pour moi, il est positif. Parce qu'il m'aide à oublier mon handicap, à me sentir entouré, à vivre. Monsieur Lloyd n'avait même pas ça... »
Walter plissa les yeux. « Et puis moi j'ai Naomi... enfin pour le moment... et à bonne distance... Non, ça peut marcher... Je sais pas comment mais ça peut probablement marcher... »
Les gens regardaient, horrifiés, cette chaise roulante s'écrouler en bas de la falaise. Walter plissa les yeux. Colin sonna le retrait vers le chalet.
- Ca va, Walter ? demanda Aude, choquée.
- Oui, oui... J'ai rien vu, t'en fais pas...
Walter leva les yeux vers Bernice qui se mordillait les lèvres.
- Merci !
- De foutrement rien, je sais même pas pourquoi j'ai fait ça ! chuchota la tante de Walter.
- Je voulais voir ça. J'avais parlé à ce type avant ça... Je sais pourquoi il l'a fait.
- Et ?
Walter secoua la tête.
- Je refuse de me sentir impuissant comme ça un jour dans ma vie. Je veux me battre.
Bernice acquiesça.Walter arriva chez lui. Il trouva son père, sa mère et ses deux sœurs affublées de leurs Pokémon.
- Alors, les filles, bonne journée... ?
Nadia lançait Feuforêve qui passait à travers les meubles et riait avec sa dresseuse. Daria agitait son Loupio pour faire bouger ses antennes, ce qui faisait rire la fillette. Aude serra les dents.
- Apparemment bonne, oui.
- Loupio et Feuforêve, bonne pioche... Qu'est-ce que tu fais, papa ?
Colin soupira et leva les yeux de son catalogue.
- Je cherche un aquarium de bonne taille, le Pokémon de Daria va avoir besoin d'un espace où s'ébattre un peu...
- Hm. Et pourvu qu'il évolue dans longtemps...
Colin plissa les yeux et pointa son fils du doigt.
- Merci de m'y faire penser !
Walter souffla, content d'être là. Chez lui. Avec ses proches.
Content de vivre.