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Pokémon version Arc-en-Ciel T.1 : L'assassinat de Milolaidus



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Informations

» Auteur : Milolaidus - Voir le profil
» Créé le 31/03/2013 à 21:42
» Dernière mise à jour le 23/05/2014 à 12:25

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée

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CHAPITRE VII : Arène de glace et nouvelle mission [3/4]
Brown laissa ses Pokémons se reposer dans leurs Pokéballs. Ils récupèreraient mieux de leur combat quand ils seraient arrivés au centre Pokémon. Avant qu'ils repartent, Pauline s'adressa à Brown :

— Moi, je trouve que ce n'était pas si mal, commenta-t-elle. Tu as quand même mit KO quatre des six Pokémons de Grey, et dans l'ensemble tu t'es bien débrouillé. Il te manque juste un peu de pratique et de confiance en toi. Si tu t'étais donné à fond, je pense même qu'il n'aurait pas été impossible que tu le battes. Mais forcément si dès le début tu pars défaitiste aussi…

— Je ne sais pas… J'en doute. Plus le temps passe, plus je me demande si je suis fait pour être dresseur. Entraîner des Pokémons, apprendre à combattre… Traverser toute une région à pied ou à vélo. Ce n'est peut-être pas fait pour moi. Je n'ai pas vraiment ce qu'on appelle la « soif d'aventure » comme disent certains. Il y a sans doute tellement de choses plus tranquilles et pas moins intéressantes à faire dans une vie.

Pauline mit un peu de temps avant de répondre.

— J'avoue que j'ai du mal à te comprendre, Brown. Peut-être que tu ne sais pas vraiment ce que tu veux, en fin de compte. Pourtant je suis persuadé que tu es fait pour ça. Ca crève les yeux, quand tu ne fais pas tout pour le cacher. On sent que tu as le « contact » avec les Pokémons. La preuve : selon-toi, est-ce que Blue t'aurait donné un Pokédex, si tu n'étais pas fait pour être dresseur ? Est-ce que tu remettrais en cause le jugement du numéro six mondial, ainsi que celui d'un grand professeur Pokémon ?

— Justement, vu qu'on en parle… Je trouve le système de sélection de Blue, et même de ses prédécesseurs, franchement douteux. Comment peut-on juger des capacités de quelqu'un avec un bête questionnaire, qui de plus n'a pas de rapport direct avec le dressage ? Comment peut-il trouver les « dresseurs prometteurs » ? Il ne peut tout de même pas filer son questionnaire à tout le monde. Et surtout, surtout, comment expliques-tu que les Pokédex soient distribués de façon rarissime, mais qu'ils soient presque toujours distribués par deux ou par trois. C'est quand même une drôle de coïncidence, je trouve, que les meilleurs dresseurs d'une région soient toujours des proches dès le départ. Si tu veux mon avis, il y a franchement quelque chose de louche là-dessous.

Estomaquée, Pauline ne réussit pas à produire le moindre son. Enfin, dans un rire nerveux, elle parvint à répondre :

— Attend. Attend ! Non mais… Tu es en train d'inventer une théorie du complot, JUSTE pour essayer d'expliquer que tu es mauvais ? ! Est-ce que tu te rends seulement compte à quel point tu es ridicule ? Est-ce que tu te rends seulement compte jusqu'où tu vas ?

Le ton de sa voix montait de plus en plus. Sans lui laisser la possibilité de répondre, elle poursuivit :

— Ecoutes, si ça t'amuses, tu n'as qu'à rester dans ton trip. Restes replié sur toi-même, en position fœtale, à sangloter sur ta médiocrité en te balançant ! Habilles-toi en noir et passe tes journées à écouter de la musique triste ! Déblatère des phrases philosophiques et sinistres vides de sens à tous ceux qui voudront t'adresser la parole. Invoque le destin tragique d'un orphelin livré à la cruauté du monde. Scarifies-toi. Mais à partir de maintenant, arrête juste de me gaver !

Pauline, le visage impassible, enfourcha son vélo et parti en tête, sans prendre la peine de se retourner pour vérifier qu'on la suivait. Brown était sous le choc. Il avait rarement vu Pauline s'énerver ainsi.

— Co… Comment a-t-elle put parler comme ça du fait que je sois orphelin ? C'est… dégueulasse.

— En même temps, c'est vrai que tu es parfois franchement soûlant, dit Grey, en enfourchant son propre vélo.

— TOI, LA FERME ! Je ne t'ai rien demandé !

Brown monta lui aussi sur son vélo et démarra, histoire de ne pas rester bêtement planté, seul, au milieu de la route. Personne ne parla durant le reste du trajet.
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Brown avait décidé de partir faire un tour au port de Yellow-sur-mer, seul. Il avait besoin de se changer les idées. Après avoir soigné ses Pokémons au centre, il été parti, laissant Grey et Pauline faire il ne savait trop quoi, de leur côté. Après avoir passé une demi-heure à longer le bord de mer, observant le spectacle de tous ces bateaux de tailles et de couleurs variées, attendant, amarrés, ou navigant plus loin, sur la mer, il s'était arrêté et assis sur un petit muret au bord de l'eau, ses pieds pendants dans le vide.

Il avait sorti tout ses Pokémon, sauf Mascaïman, le petit nouveau, qui avait encore besoin d'un temps d'adaptation. Il avait pour l'instant laissé son Rattata de côté, cela lui semblait plus judicieux. Mais il regrettait quand même de ne plus avoir avec lui ce compagnon avec lequel il avait accompli tout le début de son voyage… et qui lui avait lacéré l'épaule en prime, pensa-t-il avec amusement.

Là, seul, ses Pokémons autour de lui, réconfortants, il laissait son regard se perdre vers le lointain. D'ici, ont parvenait à distinguer l'île de Pourprion, lieu de la suite de leur voyage. De nombreux bateaux allaient et venaient entre les deux terres, naviguant sur le fameux chenal 165.

Brown, ici au moins, se sentait à peu près bien. Il sentait qu'il aurait pu rester longtemps, ainsi, à observer le trajet des bateaux, le flux et le reflux des vagues. Perdu dans ses pensées, un peu mélancolique, il s'interrogeait. Pourquoi avait-il aussi peu confiance en lui ? Comme tout le monde, il avait longtemps essayé de se voiler la face, pensant sa situation parfaitement normale. Mais voilà, il fallait se rendre à l'évidence, il avait vraisemblablement un problème d'estime de lui. D'où cela pouvait-il venir ? De son abandon, sans doute. Oui, ce ne pouvait être que ça. C'était ça ! Il avait été rejeté par ses vrais parents, et en tirait du coup une mauvaise estime de lui, qui l'empêchait de se laisser les moyens de réussir. Le problème était en fin de compte tout simple. Il n'était qu'une innocente et malchanceuse victime, dans toute cette histoire, et ses problèmes ne venait exclusivement que de là. Il ne pouvait pas lutter.

Fatalité !

Malgré tout, il continuait toujours à se demander, inconsciemment, s'il s'agissait de la seule explication possible, et s'il n'avait vraiment aucun poids sur son destin.

Au bout d'un moment, ses Pokémons commencèrent à s'impatienter. Il avait envie de rester encore un peu, et venait de les ranger dans leurs Pokéballs, quand il fut interrompu dans ses méditations.

— Bonjour. Est-ce que tu aimes la pêche ?

Brown sursauta, et manqua tomber à l'eau. Il parvint de justesse à garder son équilibre et se retourna. Devant lui, droit comme un i, se tenait un pêcheur entièrement vêtu de rouge, portant une canne à pêche par-dessus son épaule. Il regardait le jeune garçon en arborant un sourire inexpressif.

— Heu… Ben… Je ne sais pas. Peut-être… Sans doute… Mais…

— Très bien, suis-moi, répondit-il, d'une voix monocorde.

Il saisit Brown par la main et le traina, plus de force que de gré, vers une cabane de pêcheur. Le jeune garçon, ne comprenant pas ce que lui voulait l'homme, essayait péniblement de balbutier des mots incompréhensibles et contradictoires, auxquels le pêcheur n'accorda même pas attention. Enfin, ils arrivèrent dans la cabane. Brown, en se tortillant, parvint à mettre la main sur une de ses Pokéballs et sorti son Luxio.

— Purée, mais vous êtes un malade ! hurla Brown.

Le pêcheur répondit, toujours de la même voix monocorde, le regard fixé quelque part au dessus de la tête de Brown, sans même accorder un coup d'œil au Luxio qui le regardait avec animosité :

— Toi aussi tu aimes la pêche ! Merveilleux ! Tiens, voici la Méga-canne. Avec ça, tu vas pouvoir vider tous les océans de leurs poissons !

— Et la pêche responsable ?

Le pêcheur tendit à Brown, avec une étonnante énergie, l'une des cannes à pêche exposées dans sa cabane. Le jeune garçon, complètement déboussolé, n'eu pas d'autre choix que de la prendre.

— Mais enfin, s'énerva Brown, ça vous arrive souvent d'embarquer les gens comme ça et de leurs filer des cannes à pêches qu'ils n'ont même pas demandées ? Sérieux quoi ! On ne se connait même pas ! C'est quoi ce délire enfin ? !

— Quoi, tu ne veux pas de ma canne à pêche ? répondit le pêcheur, d'une voix soudain moins monocorde.

— Non mais c'est pas ça mais voilà quoi ! Pourquoi vous faites ça ?

— Euh… Parce que je suis généreux ?

— Non, ça ne colle pas trop là.

— Parce que j'aime bien aider les jeunes dresseurs débutants ?

— M'ouais…

Ils restèrent une dizaine de secondes, face à face, sans parler. Soudain, le pêcheur s'énerva.

— Et puis d'abord, il te faut quoi pour être content, hein ? ! Qu'on te file gratuitement une canne à pêche, sans rien demander en retour, ça ne te suffit pas ? ! Il te faut des explications détaillées, on doit faire un compte rendu de toutes les motivations qui peuvent nous pousser à faire ça ? ! Nous mais c'est vraiment n'importe quoi là ! On fait des cadeaux, et c'est comme ça qu'on est remercié. Tu aurais juste put dire « merci » et repartir, mais non, monsieur veux couper les cheveux en quatre ! De toute façon, pour ton aventure, il aurait bien fallu que tu l'aie un jour au l'autre cette canne, non ? Alors voilà quoi, pour chaque chose, il faudrait toujours qu'il y ait une cause précise, argumentée, détaillée ! Mais on a le droit de souffler aussi parfois ! Et puis d'abord, comment tu aurais voulu l'obtenir cette canne ?

— Ché pas. Dans un magasin de pêche par exemple…

— Ah… Euh… Mais…

— Bon bah… merci quand même. Enfin, je vais peut-être y aller maintenant, tenta maladroitement Brown, qui était pressé d'échapper à ce fou.

Le jeune Garçon allait ouvrir la porte et partir, quand le pêcheur l'interpella de nouveau.

— Hé attend ! Prend-en deux autres aussi pour tes amis ! Ce serait bête qu'il n'y ait que toi qui en aie une !

Prit de peur, Brown commanda à son Luxio d'attaquer. Après s'être un peu calmé, à la réflexion, il décida quand même de prendre les deux cannes posées à côté du pêcheur assommé, les cheveux fumants, et s'enfuit en courant de cette cabane de fou.

Pendant qu'il marchait, Brown s'interrogeait. « Mais comment connaissait-il Grey et Pauline ? Il y a quand même quelque chose de bizarre ! Et si nous étions surveillés ? », songea-t-il avec angoisse. Il appela ses amis afin de savoir où ils étaient, n'accordant même pas d'attention aux affiches du Psykokwak Séquestré qui titraient « PROCES DE L'HOMME AU MASQUE D'OURS, le Métamorph était-il consentant ? p. 13 à 16 », suivi de « ELLE L'A DIT ! INEZIA : « J'avoue fantasmer sur les dracologues » p. 21 ». Ils se donnèrent finalement rendez-vous devant l'arène.
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— Je suis content que tu ais enfin terminé ta crise de grinchonite et d'idées noires aigüe. Il ne faudrait pas non-plus que ça devienne une habitude, ça commence franchement à taper sur les nerfs, tes histoires !

Brown resta de marbre et ne répondit rien. Les dernières réminiscences de sa crise, sans doute. Ils étaient actuellement en train de visiter la fameuse arène de Yellow-sur-Mer, dirigées par la championne Gwen, experte des Pokémons de type glace. Du coup, pour la déco de son arène, elle avait choisi… la glace. Beaucoup de glace. QUE de la glace, en fait.

De l'extérieur comme de l'intérieur, l'arène semblait avoir été sculptée dans un seul et unique bloc de glace. Brown devait avouer que cette arène l'intriguait vraiment. Le fait qu'elle soit en périphérie de la ville et cachée dans une grotte (aux dimensions au passage assez spectaculaires), n'étaient sans doute pas pour rien dans son incroyable capacité de conservation. Pour éviter que l'arène ne fonde, elle devait être constamment maintenue en dessous de zéro degrés. Et la température ambiante faisait difficilement penser le contraire. Heureusement que Brown, Grey et Pauline avaient prévu des vêtements chauds.

— Dis Pauline ? demande Brown.

— Quoi ?

— Je ne sais pas comment te dire ça. Ca va te paraître bizarre, mais… Tu n'as pas le sentiment d'être observé parfois ? Particulièrement depuis le début de notre voyage…

— Comment ça, observée ?

— Je ne sais pas… Un ressenti, je pense. Et puis, il y a certaines choses qui m'arrivent parfois, depuis le début de ce voyage, et que je trouve étranges. C'est comme si quelque était au courant de chacun de nos faits et gestes. Là par exemple, nous somme en train de visiter l'arène de Yellow-sur-Mer… Et bien, j'ai un peu l'impression, qu'en ce moment même, quelqu'un sais que nous y somme et…

— Cesse de te faire des films, Brown.

Cette fois, c'était Grey qui avait parlé, devançant la réponse de Pauline.

— Qui pourrait bien observer un trio de jeunes parfaitement banals entamant leur voyage initiatique ? continua-t-il. Et puis par quel moyen ? Tu vas nous sortir une de ces théories loufoques, c'est ça, du genre qu'on serait dans un film, ou un jeu vidéo ? acheva-t-il en pouffant.

— Ou même dans un livre, tant qu'on y est, continua ironiquement Pauline.

— Je… n'avais pas parlé de ça mais… Mettons que je n'ai rien dit, conclu Brown, d'une voix plate. Il s'agit juste de quelque chose, qui m'a un peu perturbé. Un simple ressenti.

Sans rien dire, il sorti les deux cannes à pêche destinées à ses amis de son sac.

— Avant que j'oublie, prenez quand même ceci, dit-il en les leur tendant. Un pêcheur sans doute à moitié fêlé qu'aucun de nous n'a jamais rencontré a absolument tenu à ce que nous en ayons une tous les trois. Il m'a chargé de vous transmettre ces deux là.

Grey et Pauline surprit, prirent les cannes.

— Heu… Merci… Je suppose, balbutia Pauline, intriguée.

— C'n'est pas moi qu'il faut remercier, c'est le pêcheur.

— Tu… Lui as parlé de nous ?

— Ben nan.

— Bon.

Ils continuèrent à observer la partie de l'arène qu'ils étaient autorisés à visiter. Il n'y avait qu'une seule très grande pièce de glace, bâtie comme une arène normale, dont le sol était clouté de plusieurs dalles de bétons, permettant de marcher sans risquer de tomber sans arrêt. On ne voyait nulle part d'endroit qui ressemble à une zone de défi pour un dresseur avec champion à la clé, mais, derrière le comptoir d'inscription, un escalier menait à un sous sol, visiblement situé dans le sol de la grotte, sous l'arène. Pauline s'approcha de Grey et essaya de lui parler discrètement.

— Tu ne trouve pas que Brown est vraiment bizarre, ces derniers temps ? lui murmura-t-elle près de l'oreille.

— Quoi ? Tu veux dire plus soûlant que d'habitude ?

— Pas que. Il passe par des crises limites dépressives, il dit et fait des trucs bizarres. Tu as bien vu, là ! À ton avis, pourquoi est-ce qu'il a eu besoin d'inventer cette histoire complètement tirée par les cheveux pour nous offrir des cannes à pêches ? Il ne peut pas nous dire directement que c'est lui qui nous les offre ? ! J'apprécie son cadeau, ça devrait me permettre de capturer de nouveau Pokémons que j'aurais eu du mal à avoir sans, mais avoue quand même que c'est bizarre.

— Franchement je ne sais pas quoi te dire.

Brown ne prit pas la peine d'essayer de leur demander ce qu'ils complotaient. Il devinait que ça devait avoir un rapport avec lui, mais, de toute façon, ils ne lui auraient rien avoué. Et puis il s'en fichait !