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Pokémon version Arc-en-Ciel T.1 : L'assassinat de Milolaidus



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Informations

» Auteur : Milolaidus - Voir le profil
» Créé le 31/03/2013 à 21:26
» Dernière mise à jour le 22/05/2014 à 19:47

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée

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CHAPITRE VI : Le choc des Maîtres [1/6]
La Chose approchait.

Face à elle, il n'y avait qu'un seul salut : fuir.

Brown se mit à courir de toutes ses forces. Il ne savait pas exactement ce qu'était cette entité qui le poursuivait, mais il la sentait là, toute proche, enveloppée d'une brume noire, et il savait que si jamais elle le rattrapait, ce serait fini.

Il courait dans les couloirs du bâtiment. Toute son attention était fixée sur sa course et sur ce qui se passerait si la Chose le rattrapait. Il ne se sentait même pas essoufflé, sa peur avait remplacée toute autre sensation. Pourtant, il sentait ses jambes s'alourdir de plus en plus et le désespoir le gagnait.

Soudain, il aperçut un croisement, sur la droite ! Vite, il vira, et gravit le plus rapidement qu'il pu le long escalier, dont il ne parvenait pas à voir le bout. Hélas, il savait que cela ne suffirait même pas à ralentir son horrible poursuivant. Quelle avance avait-il encore ? Il imaginait déjà la Chose l'attraper et se refermer sur lui.

Une ouverture apparu enfin, grand trou blanc illuminé. Mais Brown sentait ses pas de plus en plus lourd. Péniblement, il gagna l'ouverture, et se tira à la force des bras, en s'accrochant aux bords de l'ouverture.

Il était sur le toit du bâtiment. Il continua à courir, comme s'il avait de l'eau jusqu'au nombril, en cherchant désespérément un endroit où fuir. Mais il n'y avait nulle part où aller, partout autour de lui, il n'y avait que du vide. Il était pris au piège !

Dos tourné, il recula, guettant avec angoisse la Chose qui allait dans un instant surgir de l'ouverture. Il voyait déjà son horrible fumée noire qui commençait à s'insinuer dehors. Mû par une intuition soudaine, il tourna la tête.

Là, dans un fragile équilibre, entre le haut du bâtiment sur lequel il se trouvait et celui d'à coté, se tenait une mince mais longue poutre de bois. En dessous, un vide noir et insondable. Il n'y avait qu'une seule chose à faire : marcher dessus jusqu'au prochain bâtiment, sans ça, c'était la fin. Brown sentait… Non ! Il SAVAIT que s'il parvenait à atteindre l'autre bâtiment, il serait hors de danger, que la chose ne pourrait plus l'atteindre.

Il ne put se permettre le luxe d'hésiter encore un peu. Il lui semblait déjà que la fumée noir le frôlait et tentait de s'enrouler autour de son ventre. N'osant se retourner, il regarda droit devant lui, et s'engagea sur la poutre.

Mais sitôt qu'il posa les deux pieds dessus, et qu'il se retrouva en équilibre instable, une terreur bien plus horrible encore que celle que lui inspirait la Chose lui saisi les entrailles. Autour de lui, il n'y avait soudain plus que cette fine poutre, et un vide insondable, qui semblait l'appeler, qui semblait venir à lui. Il ne parvenait plus à sentir son point d'équilibre, et derrière lui, la Chose lui enlevait toute possibilité de faire demi-tour. Il fallait avancer, VITE. Brown tenta d'enchaîner quelque pas maladroits, son cœur lui déchirant les entrailles à chaque fois que son pied manquait de rater la poutre. Mais son instinct de survie lui dictait d'aller plus vite, toujours plus vite. Le bâtiment devant lui, son sanctuaire, le garant de sa protection, son bouclier inviolable, n'était plus qu'à quelques pas de lui. Il voyait la fumée noire s'étendre sur sa gauche et sa droite. Un pas, encore un !

Mais soudain, avec une terreur inouïe, il senti le souffle de sa fin.

Le vent.

Un vent glacial. Une petite brise, mais la plus monstrueuse des tempêtes. Il le savait depuis le début. Il fallait que ça arrive, car il savait qu'au fond de lui, il l'avait pensé, pressenti, prédit… préprogrammé. Il senti son point d'équilibre disparaître. La Chose n'était même plus là. Avait-elle seulement jamais été là ? Dans l'esprit de Brown, il n'y avait maintenant plus rien d'autre que ce vide entièrement noir dont on ne pouvait voir le fond. Ce vide occupait tout son champ de vision, tout son esprit. Il venait à lui et le tirait dans ses profondeurs.

Les pieds de Brown quittèrent la poutre. Souffrance absolue. Son cerveau s'emballa, plus aucune pensée cohérente ne le traversait. La chute.

Le vide.

Brown pris une immense inspiration, sans doute la dernière. Mais ce n'était que pour mieux pousser un hurlement de terreur pure. Et le vent sifflait à ses oreilles de plus en plus fort, les étages du bâtiment défilaient de plus en plus vite, et toujours, il criait, semblant ne jamais devoir reprendre sa respiration.
___________________________________

… HAAAAAAAAAAAAAAAAA ! ! !

Le hurlement résonna dans la tente et se propagea au dehors, faisant au passage s'envoler quelques oiseaux, et deux ou trois Pokémons de type vol, qui s'étaient imaginés, là où ils étaient, pouvoir être tranquilles pour la nuit.

Brown était trempé de sueur, et son cœur battait la chamade. Petit à petit, il tenta de reprendre contact avec la réalité. Pour la première fois en plus de deux jours, il béni les profondes griffures qui peinaient à cicatriser, sous le bandage enroulé autour de son épaule gauche. Elles lui faisaient un mal de chien, mais le fait de les sentir lui assurait qu'il était maintenant dans la réalité, en sécurité sous sa tente, quelque part vers le milieu de la route 160 menant à Bourg Crépuscule. Cependant, il avait toujours l'impression que son matelas était fait d'une brume noire durcie et qu'il suffirait d'un rien pour qu'elle se dissipe sous lui et qu'il replonge dans une chute sans fin. Il chercha fébrilement sa lampe torche et ne se senti vraiment rassuré que quand il l'eu sortie et allumée.

Il n'était que 3 heures 40, mais il n'avait vraiment plus envie de dormir, et il ne se sentait pas trop fatigué. Tant mieux, il prendrait de l'avance. Grey et Pauline étaient sans doute devant. Avec un peu de chance, il les rattraperait.

Il enfila ses chaussures à scratchs neuves. « Tant pis pour le qu'en-dira-t-on », s'était il dit en les achetant. Pendant qu'il rassemblait ses affaires et pliait sa tente, il repassa dans sa tête les derniers évènements.

Après l'incident de la colline, le groupe s'était hâté de rentrer à la base, où l'homme blessé, Brown, son Rattata et son Etourvol avaient étés pris en charge dans la petite infirmerie du bâtiment. Le jeune garçon avait finalement été autorisé à partir au bout d'une heure, après quelques conseils pour aider son Etourvol à se rétablir. Son Rattata, qui pourtant n'avait aucunes blessures visibles, semblait le plus touché par l'accident. Cela faisait d'ailleurs deux jours qu'il était impossible de le sortir de sa Pokéball sans qu'il veuille y retourner immédiatement.

Juste avant qu'il ne parte, Brown avait été interpellé par un homme qui faisait partie de son groupe lors de la « mission ». Il lui avait dit qu'il était le propriétaire d'un Cycle à Gogo à Boulocity, qu'il avait été impressionné par ce qu'avait fait Brown et qu'il avait envie de l'aider pour son voyage initiatique. Avant que Brown n'ai pu répondre, l'homme avait sorti de son sac un VTT flambant neuf, sans doute le dernier modèle, qui devait coûter les yeux de la tête, et l'avait déplié. Brown avait essayé de refuser poliment, argumentant qu'il n'en avait pas vraiment besoin, et que ses deux amis, qui progressaient au même rythme que lui, ne pourraient pas suivre, mais l'homme interprétant (sans doute volontairement) mal ce dernier argument, sorti de son sac deux autres vélos identiques.

— Comme ça le problème est réglé, avait-il dit, en souriant. J'en avais trois sur moi, ça tombe bien ! Tout de même… je me demande comment on faisait, quand on en était encore à l'époque des vieux sacs incapables de réduire les objets…

Puis, voyant que Brown continuait à balbutier, il poursuivi :

— Allons, ne t'inquiète pas, les affaires marchent bien en ce moment, ces trois-là ne devraient pas me manquer. Et puis, entres membres de l'E.d.S., il faut bien qu'on se rende service.

Brown avait fini par accepter les vélos, et finalement, au fond de lui, il se disait que ça allait bien lui faciliter le voyage. Mais tout de même, entre Blue et le propriétaire du Cycle à Gogo, il se demandait ce que tout le monde avait à lui faire des cadeaux précieux ces derniers temps. « Si ça continue, bientôt de parfaits inconnus me donnerons des CTs dès que je les croiserais ! », s'était-il dit.

Brown, Grey et Pauline étaient finalement repartis le lendemain matin, toujours séparément, en direction du Bourg Crépuscule. Brown avait cheminé pendant deux jours, capturé sans réelle difficulté un Nenupiot et un Chacripan, entraîné un peu ses Pokémons et maintenant il en était là, presque à mi-chemin entre Boulocity et Bourg Crépuscule, finissant de rassembler ses affaires et s'apprêtant à repartir. Il avait un peu traîné, surtout en sachant qu'il avait maintenant un vélo, mais il comptait bien y remédier maintenant.

Il mit son sac, contenant maintenant toutes ses affaires, sur son dos, enfourcha son vélo, alluma la lampe accrochée au guidon et démarra. Il pédala jusqu'à ce que le soleil se lève dans son dos, ne prenant que de courtes pauses pour souffler un peu ou se désaltérer. Il ne croisa, durant le trajet, que quelques petits Pokémons qui ne lui semblèrent pas digne d'intérêt. Il ferait sans doute un peu d'exploration dans les broussailles, quand il aurait pris de l'avance.

En guise de petit-déjeuner, il se contenta de deux petits sandwichs préparés vite fait, un au fromage et un à l'Écayon, mangés pour la majeure partie d'une main, sur son vélo, pendant qu'il s'aidait de l'autre pour maintenir son cap. Ses goûts en matière de petit-déjeuner en étonnaient parfois certains, mais il aimait bien manger plutôt salé le matin, et n'aimait pas trop la confiture.

Ce n'est qu'à 13 heures qu'il songea à prendre sa première vraie pause. La fatigue commençait réellement à se faire sentir, et ses quelques heures de sommeil en moins y étaient peut-être aussi pour quelque chose. Mais alors qu'il allait s'arrêter, il aperçu quelqu'un en train de pique-niquer au bord de la route. Ce n'était pas forcément un de ses deux amis, après tous ils n'étaient pas les seules à voyager sur cette route, Brown avait déjà croisé plusieurs personnes, mais il voulu quand même vérifier. En s'approchant, il reconnu effectivement Grey, et décida de se joindre à lui pour le déjeuner.

Grey fut agréablement surprit de croiser son ami, et ils mangèrent ensemble tout en discutant. Son ami n'en était qu'à la moitié du repas. Celui-ci ne manqua d'ailleurs pas de le féliciter encore une fois, en plaisantant, de ses nouvelles relations qui leurs avaient permis d'obtenir de si beaux vélos. Mais ils ne s'étaient retrouvés que depuis une petite dizaine de minutes quand ils virent arriver Pauline, un peu essoufflée, sur son VTT.

Elle s'étonna de les trouver tous les deux devant elle. Brown, quand à lui, se demanda pourquoi il ne l'avait pas croisée en chemin, alors qu'il n'avait pratiquement pas pris de pose depuis 4 heures du matin. Il apprit que Pauline s'était un peu écartée du chemin pour faire de l'exploration, et pour voir si elle ne pouvait pas trouver de bons Pokémons. Exactement ce que Brown avait en projet de faire. Elle leur confia d'ailleurs qu'elle avait vue quelque chose d'intéressant, et qu'elle aimerait bien le leur montrer tout à l'heure. Profitant de cette coïncidence qui les faisait se réunir une fois encore, ils restèrent sur place un peu plus longtemps que prévu, prenant leur temps et attendant que Pauline finisse son déjeuner. Le cadre, le spectacle de la nature en plein été, était magnifique, et ils n'étaient pas pressés de repartir. Finalement, ils se levèrent et suivirent Pauline.

— Ce n'est pas très loin, je vous ai trouvé moins de dix minutes après être retourné sur la route, assura la jeune fille.

Effectivement, elle dévia rapidement, et commença à crapahuter dans des herbes biens plus touffues, passant entre les arbres et les buissons tout en essayant d'éviter d'abîmer ses vêtements. Brown et Grey la suivirent avec un peu moins de témérité. Surtout Grey, que le nombre de toiles d'araignées présentes ou supposées présentes dans le coin ne rassurait pas trop.