CHAPITRE IV : La Team Delta [2/3]
Le lendemain, le trio reparti en direction de Boulocity, une grande ville à la lisière d'une des deux principales forêts d'Alaubia et où habitait une championne, Sarah, spécialisée dans les Pokémons de type insecte. Cette fois-ci, Pauline était encore partie la première mais Brown était parti en deuxième et Grey en troisième.
Pour Brown, ce fut à nouveau une longue route droite avec des champs à perte de vue. La seule différence était que la route 158 était légèrement plus courte que la route 157 ; en pressant un peu le pas, il devrait être à Boulocity d'ici une semaine. Le premier jour, il n'y eu aucun événement notable. Un Hoothoot essaya juste de l'empêcher de dormir en hululant à coté de sa tente.
— Il n'a pas l'air bien fort. En plus j'ai déjà un Pokémon oiseau qui fait très bien l'affaire : mon Etourmi. Et puis il est bizarre celui-là, il fait des étoiles et il est tout vert ! Beurk ! On dirait qu'il a passé trop de temps dans une zone radioactive, se dit Brown.
PCHHHT ! VA-T'EN !
Le Hoothot ne demanda pas son reste et s'en alla à tire d'aile. « D'habitude, au contraire, les humains me courent tous après et s'acharnent sur moi, même si je suis avec quinze copains, pensa-t-il. Bah ! Il ne faut pas chercher à comprendre, il sont tous fous ! »
Le lendemain, Brown tomba nez à museau avec un Abra qui passait par là en se téléportant. Le plus étrange était qu'il se déplaçait… endormit ! Se rappelant que les Abras étaient des Pokémons rares et fuyants le moindre combat, Brown n'hésita pas et sortit une Rapide-ball de son sac. Prévoyant, il avait pris plusieurs sortes de balles différentes, même si cela avait bien allégé son porte-monnaie. La Rapide-ball vola dans les airs en effectuant une courbe harmonieuse, redescendit, s'ouvrit sur le Abra, retomba au sol. Maintenant il n'y avait plus qu'à prier Arceus, car si le Abra s'échappait, il irait à coup sûr se téléporter on ne sait où. La balle bougea une fois… deux fois… trois fois… « C'est à ce moment là que ça s'ouvre, juste pour le plaisir de m'emm… bêter. »……….. clink ! « À tiens, non ! »
— YEEEES ! Au moins j'aurais un pokémon un peu rare, Pauline commençait à avoir un peu trop le monopole avec son Minidraco. En plus il paraît que les Abras deviennent puissants en évoluant.
Il sortit son Poképower.
Niveau 11 ? Bon, il y a encore du travail !
Le Poképower avait aussi servi à autre chose qu'à simplement mesurer le niveau de puissance et d'entraînement des Pokémons. Il avait prouvé que quand on en délaissait un en le laissant par exemple « moisir » dans sa Pokéball, sa condition physique diminuait progressivement. Il perdait du muscle, avait moins la forme, et de façon générale perdait des réflexes, des techniques de combat. Ça peut paraître évident, mais des topdresseurs et même des vétérans (un topdresseur et un dresseur qui a déjà obtenu au moins un badge, un vétéran a obtenus les huit d'une même région) avait déjà décidés de faire une pause et ne s'étaient plus du tout occupés de leurs Pokémons durant une longue période. À la fin, ils n'étaient que l'ombre de ce qu'ils étaient au départ. Heureusement, ils remontaient quand même plus vite que de jeunes Pokémons qui n'avaient jamais eus ce niveau. Dans les boites de stockage pour Pokémons, il y avait de la place et quelques accessoires pour qu'il fasse un peu d'exercice, ce qui fait qu'ils ne se rouillaient pas trop.
Le troisième jour, alors que le soleil venait juste de se coucher, Brown entendit quelqu'un l'appeler.
— Hé ! Brown !
Il se retourna, c'était Grey.
— Zut ! Tu ma rattrapé.
— Ce n'est pas très grave. Et puis vu qu'on est ensemble on peut faire une partie du chemin tous les deux.
— D'accord, mais il va bientôt falloir planter la tente, il commence à être tard.
Ils marchèrent un peu, se mirent à discuter, puis soudain Grey aperçu un chapeau bleu marine par terre.
— Ce ne serait pas le chapeau que Pauline porte très souvent ? demanda Grey.
— Oui. (Grey le ramassa). Ça ne lui ressemble pas de laisser trainer son chapeau comme ça, elle fait toujours très attention à ses affaires. Tu es sûr que c'est le sien ?
— Oui, il y a ses initiales marquées sur l'étiquette.
— C'est étrange. Je vais l'appeler pour lui dire qu'on a retrouvé son chapeau.
Brown composa le numéro et attendit.
— Ça ne répond pas !
Il réessaya.
— QUOI ! ELLE A COUPÉE SON POKEMATOS ! La première fois, j'entendais que ça sonnait, mais là, elle l'a carrément coupé !
— Ce n'est vraiment pas normal. Il a dû lui arriver quelque chose !
Ils continuèrent à avancer, mais en courant cette fois. Très rapidement, ils virent une villa sur leur droite, en pleine campagne. Ils aperçurent quelques hommes en noirs qui se dépêchaient d'entrer.
— Tu crois que… chuchota Grey.
— On dirait que ces hommes sont en train de cambrioler la villa. Et ils on dû trouver Pauline, je ne vois pas d'autre explication !
— Que-ce qu'on fait ?
— On appelle la police évidemment !
— Écoute. Tu appelles la police et pendant ce temps je vais voir ce qui ce passe, dit Grey.
— Grey ! Ne t'amuse pas à jouer aux héros ! Il n'y a que des personnes comme Red ou Platin qui soient assez fous pour aller au devant du danger. Tu vas avoir des problèmes ! Grey ! Grey !
— T'inquiète, je sais ce que je fais.
Et il partit avant que Brown n'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit.
— Il est complètement inconscient ! Bon, la police. C'est le quoi déjà ?
Il était tellement stressé qu'il avait du mal à se rappeler le numéro.
— Ha oui ! Le 17.
Driiing… Driiing…
— Commissariat de Verdion-les-Champs j'écoute.
— Heu… voilà. Il y a des voleurs qui sont en train de cambrioler une villa sur la route 158 en ce moment même. Ils ont l'air assez nombreux. De plus je pense qu'ils ont enlevés mon amie… (la panique commençait à monter dans sa voix) sans doute pour leur servir de couverture.
— OK ! Vous êtes où ?
— À heu… je ne sais pas moi ! Environ soixante kilomètre de Verdion-les-Champs, presque à mi-chemin entre Verdion et Boulocity.
Le policier sembla parler à ses collègues.
— Une villa en plein milieu de la route 158, ça vous dit quelque chose ? (Moment d'attente). On me dit que c'est la villa d'un millionnaire qui est parti en vacance à Jotho pour plusieurs semaines. Bon, on va envoyer une patrouille, mais on ne devrait pas pouvoir être là avant au moins trois quart d'heure. Surtout, soit prudent et reste loin de la villa.
« Trois quart d'heure, pensa Brown, ils seront certainement partis d'ici là ! »
— D'a… D'accord.
« Tiens ! remarqua-t-il, on dirait qu'il a mal accroché le téléphone. »
— Génial ! jubilait le policier, si on réussi cette mission, on aura sans doute une augmentation !
« Je vois que nous n'avons pas tous les mêmes préoccupations... » Brown raccrocha.
Caché dans un buisson à bonne distance de la villa, Brown surveillait avec inquiétude la progression de son ami.
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Grey avançait précautionneusement, tous ses sens en alertes. Il voulait savoir exactement ce qui se passait pour qu'on puisse mieux piéger ces voleurs. Il voulait aussi si possible être sûr que Pauline était bien dans la villa. Et puis il se disait que s'il pouvait faire quoi que ce soit pour contrecarrer les plans des voleurs, ça allait être son heure de gloire. Il se cacha dans un buisson qui était contre le mur d'enceinte, imitant sans le savoir Brown.
Deux hommes et une femme sortirent de la villa.
— Le plan marche super bien ! disait le premier homme. C'est dingue la facilité avec laquelle le chef a neutralisé les alarmes avec son Kadabra. Il doit être dans le salon du deuxième étage à l'heure qu'il est, en train de se servir et de surveiller la fille. En plus, si jamais on a un pépin, maintenant qu'on l'a avec nous, les flics n'oseront rien faire.
— Ouais ! Bon, le chef nous a demandé de monter la garde, dit la femme. Je propose que moi, je fasse le guet devant la villa, toi (elle désigna celui qui avait parlé juste avant) tu surveilles la partie droite et un peu derrière et toi la partie gauche et l'autre partie derrière.
— OK ! Dirent les deux autres, ensembles.
Grey en avait assez entendu. « Quelle bande d'imbéciles, pensa-t-il, ils disent tout haut toutes les informations que je voulais avoir » Il commença à repartir. Il pensait enfin être hors de danger lorsqu'il sentit une lame sur sa gorge.
— Bien joué Insecateur ! Quel chance qu'un collègue l'ai aperçu depuis une fenêtre ! Si ça continue, on va avoir trop d'otages, on devrait songer à faire des demandes de rançon quand on en aura fini avec la villa.
Alors qu'on le tirait à l'intérieur, Grey laissa discrètement tomber deux Pokéballs au sol.
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Dans son buisson, Brown était effondré. « Je lui avait dit de ne pas y aller ! » Il ne pouvait maintenant plus compter que sur lui-même.
— Là je n'ai vraiment pas le choix, se dit-il, c'est pour Grey et Pauline.
Il sortit une Pokéball qui avait pris un teint vert et légèrement violacé.
— Noeunoeuf, lance ton attaque Hypnose sur la femme en noir, là bas, et fais attention à ne pas te faire voir.
Noeunoeuf parti en roulant vers le voleur, mais qui aurait pu repérer, de nuit, à cette distance, des œufs en train de rouler dans les hautes herbes ? Arrivé aux pieds de la femme, Noeunoeuf essaya d'attirer son attention, car l'attaque hypnose ne pouvait marcher que si l'adversaire regardait le lanceur de l'attaque.
— Noeuf ! Noeufnoeuf !
— Que-ce que c'est que… yweuaaa… R… Ronfle ! Zzzzzz !
Noeunoeuf revint vers Brown.
— Tu es vraiment le roi de l'hypnose ! le félicita-t-il.
Il sorti une autre Pokéball qui avait pris elle un teint franchement violet.
— Abra. Transporte la femme qui dort là bas jusqu'ici.
Cela ne prit que quelques secondes à l'Abra. Une téléportation pour aller jusqu'à la femme, il l'attrapa par un doigt, et une pour la ramener.
— Super ! À tout hasard, tu penses que tu serais capable de me téléporter jusqu'au deuxième étage ?
— A! Ba bra! Abra, apied, Abraraccourci! Dit abra en hochant négativement la tête.
— Brown comprit vaguement que non seulement Abra aurait du mal à transporter quelqu'un à cette distance, mais que de plus, il ne pouvait ni se téléporter dans un endroit clos ni dans un endroit où il n'avait jamais été ou qu'il n'avait pas sous les yeux.
— j'en reviens donc à ce que j'avais prévu au départ.
Brown commença à déshabiller la voleuse, sous les regards choqués de l'Abra et du Noeunoeuf.