Le Calme avant la Tempête
Le Calme avant la Tempête.
Un an plus tard ...
Cole marchait d'un pas rapide dans la rue, sa capuche cachant son visage. Le soleil se couchait à l'horizon derrière la colline sur laquelle la rue avait été construite. Il accéléra le pas. Il réfléchissait. Maintenant qu'il était libre, et qu'il avait le pouvoir de tout détruire, il fallait qu'il s'organise. Pas pour être plus efficace, non, mais plutôt pour être spectaculaire. Il avait le goût du spectacle, des retournements de situation, des coups de théatre ! Et c'est pour ça que sa vengeance devait être parfaitement bien anticipée, préparée.
Son attention fut retenue par des bruit étranges et des gémissements plaintifs. Il recula un peu et regarda dans l'impasse d'où venait les bruits. Triste spectacle. Une femme se faisait battre au fond de l'impasse, dans l'ombre, par cinq ou six hommes armés de couteaux, de battes, de tuyaux en métal, ou d'autres armes contondantes.
Cole s'approcha en sortant les mains de ses poches. Un des hommes se retourna, aperçut Cole et lui fit face et lui expliqua tranquillement de partir et de faire comme s'il n'avait rien vu d'un coup de batte de base-ball. Cole laissa la batte se fracasser sur lui, puis fit passer le courant dans sa main pour en faire sortir de fins éclairs qui illuminèrent l'impasse. Un sourire maléfique apparut sur son visage. Il prit son assaillant à la gorge et l'électrocuta.
Le reste du groupe se retourna, alarmé par le bruit qu'avait fait l'homme en agonisant. Ils se jetèrent sur Cole, qui fit semblant de paraître faible et se laissa maltraiter. Les malfaiteurs prirent confiance et lui laissèrent un petit répit, pendant lequel il lança une onde de choc qui assomma quelques hommes. L'un d'eux fit tourner ses deux tuyaux en métaux puis attaqua Cole, qui attrapa les deux tuyaux et fit passer son courant foudroyant dans les métaux pour électrocuter son assaillant.
Le reste du groupe, effrayé, tenta de fuir. Mais Cole n'avait pas dans ses habitudes de faire don de pitié. D'un bond il les rattrapa et les tua un par un. Il prit la tête du premier du groupe, l'écrasa contre un mur, intercepta le coup de couteau du deuxième pour lui casser le poignet et rattraper le couteau qu'il lança dans la tête du troisième. Le dernier se jeta sur Cole en hurlant, mais l'homme-foudre utilisa l'enflure à qui il avait brisé le poignet comme bouclier, puis envoya un éclair dans la tête du dernier malfaiteur.
Simple démonstration de puissance qui avait réussi à conquérir le coeur de la femme dont le visage était maintenant boursouflé. Elle avait été séduite par cet homme si mystérieux et si ténébreux dans ses derniers moments de conscience. Elle s'évanouit peu de temps après que Cole eût foudroyé son dernier adversaire. Ses cheveux bruns trempaient dans un mélange de boue et d'eau usagée, son visage était comme brisé d'émotion et recouvert de crasse et de poussière, ses habits étaient déchirés et laissaient voir ses "atouts" féminins.
Cole la trouvait "à son goût". Il la ramena chez lui et l'allongea dans son canapé, s'assit dans son fauteuil et attendit qu'elle se réveille. Il essaya comme à son habitude de se rappeler de ce qui s'était passé il y a de cela un an. Que lui avaient-ils fait pour qu'il devienne comme ça ? Il pouvait faire jaillir la foudre de ses mains, créer des ondes de choc électro-magnétiques de la puissance d'une attaque Surf, ses capacités physiques avaient été décuplées : il sautait bien plus haut et loin, courait plus vite, frappait plus fort, se mouvait avec plus d'agilité ... Et ses capacités intellectuelles n'avaient pas fait exception à la règle. Il était devenu un surhomme. Non ... Car il sentait qu'une grande partie de son humanité s'en était allée. Il avait parfois des réactions primitives. Sous l'énervement, il avait déjà tué ou détruit maintes fois.
Soudain il se rappela. Il se leva et fouilla dans un bureau. Il en sortit des feuilles et retourna dans son fauteuil. Sur la première fiche était marqué : "Rapport et suivi du projet P : Patient N°317 Cole MacGrath."
Déjà deux informations engendrant quelques premières questions : que pouvait être le Projet P ? Patient N°317 ... Cela voudrait-il dire qu'il n'était pas la seule personne qui avait subi un tel traitement ? Combien d'entre-eux était décédés au cours des expériences ? Et surtout : combien d'entre-eux avaient été relâchés dans la nature ?
Pas le temps de répondre à ces questions. La jeune femme que Cole avait sauvé se réveillait. Elle se redressa durement et regarda Cole qui ne l'avait pas remarquée. Elle toussota afin qu'il s'aperçoive de sa présence.
"Oh, Pardon je n'avais pas vu que tu étais réveillée. Tu te sens mieux ?
- Oui ... Mais je me sens sale ... Je peux ... ?
- C'est là-bas, dit-il en lui montrant du doigt la porte de la salle de bain."
Elle le remercia et partit se doucher. Cole reprit sa lecture. Une de ses questions, à ses yeux la plus importante, trouva une réponse. "Aucun précédent patient n'as survécu au procédé de fusion d'ADN." Les scientifiques procédaient à des greffes d'ADN ... Par extension, ils l'avaient fait sur lui aussi. Mais quel type d'ADN peut-il procurer des pouvoirs aussi puissants ? De quel être était tiré l'échantillon d'ADN qui avait procurer à Cole des capacités si développées ? Il continua à lire. "ADN du pokémon N°26 : Raichu." Cole était stupéfait. Ces scientifiques avaient réussi à fusionner son ADN avec celui d'un Raichu. Ce qui expliquait les réactions animales. Cole n'était plus tout à fait humain. Mi-homme mi-pokémon.
Dans une des lignes du rapport, il aperçut une formule. Grâce aux dieux il n'avait jamais été passionné de littérature et s'était toujours intéressé aux sciences. Quand il y repensait, il avait vraiment foutu en l'air toute sa vie par le passé. Lâcher ses études pour devenir dealer. Quel con. Il se focalisa sur la formule et le procédé technique de fusion et de greffe d'ADN. Ses yeux s'arrêtèrent sur le mot "injections". Les scientifiques avaient trouvé le moyen de synthétiser l'ADN et les différents produits en une seule substance concentrée pour rentrer sous forme de seringue. La nouvelle venue dans sa vie ferait office de cobaye comme lui il y a un an et d'autres encore avant lui. Il se félicita d'avoir fouillé les bureaux et les dossiers des scientifiques avant de partir du bâtiment cauchemardesque.
La jeune femme en question sortit de la douche. Cole lui avait apporté des habits.
"Tiens, essaye ça. C'étaient ceux de ma mère."
Elle le remercia d'un signe de la tête et partit s'habiller. Encore un petit temps libre qui laissait à Cole un moment pour élaborer sa stratégie. Ses sens de Pokémon lui avaient permis de deviner que son invitée était tombée amoureuse de lui. Parfait. Il devait la rassurer et la mettre en condition avant de lui raconter. Et puis elle non plus n'avait pas l'air d'être une "gentille fifille". Il avait remarqué les pokéballs dans le sac de la jeune femme. Ça pourrait lui être utile. Cole avait toujours été habile en manipulation. Les années de prison et de survie en milieu hostile lui avaient permis d'acquérir beaucoup de capacités pas vraiment honnêtes, mais pas moins utiles.
Cole reprit le rapport dans son sac, retrouva la formule de la synthèse et la nota dans son carnet. Il devait tout apprendre et mémoriser. Sa pensionnaire lui devait la vie, et Cole comptait bien jouer sur ce détail quand il jouerait avec les neurones de la brunette. La première recrue de son équipe de destruction. Cole était le cerveau. Il lui fallait un Bras Droit. Il lui fallait une équipe de Pokémons surentraînés. Et il lui fallait aussi d'autres équipiers. Toute cette recherche et cette construction commençait aujourd'hui et elle s'achèverait quand la fin débuterait à son tour.
La jeune femme réapparut dans la pièce et les deux personnes commencèrent à discuter. Cole voulait en apprendre plus sur la vie de son cobaye. Cate Maypple, 25 ans, strip-teaseuse dans une boîte réputée et côtoyée de la ville. En allant au travail, le groupe l'a agressée à cause d'évènements s'étant déroulés la vieille dans la boîte. Elle a passé son enfance dans un orphelinat pour jeunes délinquants, où la surveillance était égale – voir même inférieure - à la quantité de drogues que s'échangeaient les pensionnaires. Á seize ans, elle a décidé de quitter l'orphelinat afin de construire une nouvelle vie autre part. Une nuit, elle prit sa bouteille de Whisky, en versa dans tous les dortoirs et ... craqua une allumette.
Cole lui raconta à son tour son histoire. Ses parents avaient divorcé tôt, alors qu'il n'avait que cinq ans, et il ne s'était jamais senti aimé. Voir même rejeté. Á force il en avait développé une agressivité malsaine et une haine envers ses parents et certaines autres personnes de son entourage. Fils unique, il n'avait pas beaucoup d'amis et ne savait pas chez qui se réfugier. Sa mère le battait et son père alcoolique le laissait tout seul pendant plusieurs jours parfois. Il survécut dans son foyer déchiré jusqu'à ses dix huit ans. Il laissa tomber ses études et plongea dans la drogue, vente comme consommation. Il n'entendit plus parler de ses parents et ses parents n'entendirent plus parler de lui. Il changea son ancien nom de famille pour celui de "MacGrath" et mena sa vie tranquillement.
Il en vint au passage tragique et important de la manipulation. Le sujet était à présent plus malléable, et dans ses yeux on pouvait apercevoir très clairement la question : "Comment fais-tu pour lancer des éclairs ?"
Le visage de Cole se fit plus sérieux. Il lui demanda si elle connaissait quelque chose dans le domaine de la science. Elle lui répondit que non. L'avantage était qu'il pouvait lui expliquer de n'importe quelle façon un peu scientifique, elle n'y verrait que du feu. L'inconvénient, c'était qu'elle n'allait pas comprendre certains termes. Peu importe. Cole commença son incroyable récit. Comment ils l'avaient dupé, le long moment de souffrance pendant lequel il reprenait lentement conscience, la décharge, le massacre du bâtiment et le meurtre du "Patron". Il lui expliqua les expériences qu'ils avaient menées sur lui, et pourquoi il avait ces pouvoirs en lui recrachant à sa façon tout ce qu'il avait lu et retenu dans le rapport.
Á la fin, elle le regardait émerveillée, mais aussi légèrement apeurée. Cole s'approcha d'elle et l'embrassa tendrement. Et voilà, l'affaire était dans le sac, il avait son cobaye prêt aux tests, passionné et fasciné par la créature qu'était Cole, et désireuse de devenir comme lui pour être plus proche de lui. Cole avait son Bras-Droit.