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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 27/03/2013 à 09:21
» Dernière mise à jour le 01/02/2014 à 09:51

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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036 - Sauvés par le Gang
« Nul ne voudrait mourir, nul ne voudrait renaître »
(Voltaire)

« No one learned from your mistakes »
(Personne n'a tiré d'enseignement de tes erreurs)
(Robbie Williams, Advertising Space)



Ogoesse, le matin, est une petite ville charmante. Tout le monde semble y retrouver une seconde jeunesse. Ce matin-là, au restaurant Triplet Gourmand, le champion Rachid Trianon observait la place au centre de la ville.

- C'est une merveilleuse journée ! Et je sens qu'on va passer une année merveilleuse également !

Le maître d'hôtel passa un coup de balai. Perrine et Naomi passèrent devant l'hôtel.

- Oh ! Bonjour, mademoiselle Truman ! Bonjour jeune fille !
- Rachid, bonjour...
- Bonjour monsieur !
- On repart pour l'école ? Héhé ! Ça me rappelle mes jeunes années ! Non pas que je sois vieux. Mais... comme elles me manquent, ces années lointaines... Passez une bonne journée, mesdemoiselles !
- Hm...
- Vous aussi !

Perrine et Naomi s'avancèrent.

- Tu vois pourquoi je déteste passer par là... soupira la petite grosse.
- Je suis pas assez du matin pour écouter des choses pareilles...
- Tu as réussi à tirer quelque chose de Walter ? Concernant Wallace ?

Naomi soupira.

- Je sais pas exactement ce qui s'est passé entre eux, mais Walter ne veut pas en parler, il dit juste qu'il en veut à Wallace parce qu'il n'a pas su gérer la situation, et Wallace dit que Walter a raison de lui en vouloir et qu'il ne faut pas qu'on cherche à s'en mêler.
- J'ai grosso modo eu les mêmes réponses... admit Perrine. J'ai aussi eu la plupart des élèves de la classe en amis Facebook !
- Tu es devenue populaire, Perrine, ne sous-estime pas ton nouveau statut de reine des abeilles !

Perrine leva les yeux au ciel.

- La plupart n'en ont même pas profité pour me parler...
- C'est le but de Facebook.
- Clive aime toutes mes photos de peintures...
- Hm... d'un côté ces photos sont super, d'un autre côté Clive est bizarre.
- La seule personne qui m'a parlé par messages privés ou qui m'a laissé des commentaires, c'est Robbie.

Naomi acquiesça.

- Tu n'auras pas perdu ton bal de promo, petite coquine !
- Oh arrête !! Il est gentil mais c'est tout, il est gentil !
- Oui c'est comme toi, tu es gentille !
- Naomi Kingsley, tais-toi !

***

Helen se réveilla, quelque peu barbouillée, les cheveux noirs comme du charbon. Elle regarda l'heure.

- ... merde ! Merde ! Réveille-toi !!

Helen frappa l'homme à ses côtés qui se réveilla. Il s'agissait de Holland Tenorman.

- Quoiiii ?
- Il est presque huit heures !!
- Hein ? Oh zut...

Helen se leva en vitesse.

- C'est ta faute ! Quelle idée de se faire l'intégrale de Star Wars !!
- C'est de TA faute ! Tu as insisté pour qu'on se fasse les épisodes 1, 2 et 3 avant les 4, 5 et 6, forcément...
- Je crois que je me suis endormie pendant L'Empire contre-attaque...
- Non, c'était au début du Retour du Jedi. Je t'ai réveillée en te caressant la joue lors de la première apparition des Ewoks.
- J'ai l'impression d'être un de mes élèves... soupira Helen.

Holland acquiesça et s'habilla à son tour.

- Ça ira pour aller faire la classe ? J'veux dire, après tout ça ?
- Ouiiii. Au contraire, ce sera un plaisir de les retrouver.
- Je te fais un café ?
- Pour la dernière fois, le matin, c'est du thé noir !
- Tu pourrais pas changer un peu, c'est pas mal le café...
- Je pourrai pas quoi un peu ?

Holland leva les mains, acculé. Helen acquiesça.

- Je me disais bien aussi.

***

- Tu es sûr que ça va aller, mon grand ?

Walter acquiesça tout en prenant son petit déjeuner.

- Je t'assure que ça ira, papa...
- Tu penses que tu pourras retourner dans cette école après ce qui est arrivé ?

Aude arriva, excédée.

- Colin, Walter t'a répété mille fois qu'il ne lui était rien arrivé !

Walter hocha la tête.

- Je suis juste inquiet pour lui !
- Comme toujours ! S'il te dit que ça va !

Colin souffla.

- Je sais qu'il va bien, ça n'est pas ce que je dis !

Walter s'étonna et regarda son père.

- C'est juste qu'il n'est pas sorti de l'été... on n'a même pas vu Wallace et il n'a même pas cherché à appeler à la maison, qu'est-ce qui s'est passé, là-bas ?

Walter secoua la tête.

- Rien de grave, p'pa, j'te l'ai déjà dit...
- C'est pas ce qui semble, fiston. Je suis inquiet, j'espère que ça s'arrangera... J'étais plutôt content à l'idée que tu te sois fait des amis et... de te savoir fâché avec eux, c'est un peu embêtant pour toi...

Walter soupira, tout en étant assez content que son père ait des inquiétudes légitimes pour une fois.

- On... On n'est pas fâchés, papa... Et puis on est obligés de se parler, on a un devoir ensemble...
- Oui c'est vrai...

***

Wallace Gribble partait vers l'école, l'air fatigué. Une nouvelle coupe lui conférait à présent des cheveux relativement courts. Il avait passé un été sympathique, sans plus. Il aperçut l'école, vit qu'elle était encore debout et soupira.

L'autre personne qui était encore debout, c'était Rebecca Gates. Elle avait rejoint Wallace et avançait désormais à ses côtés. Visiblement préoccupée au téléphone.

- Mais non, Vanessa, je n'étais pas à Littorella, j'étais à RI-VA-MAR ! Tu te laves les oreilles au moins ? Permets-moi d'en douter !

Wallace plissa les yeux. Rebecca raccrocha. Elle regarda Wallace, surprise.

- Tiens, un revenant. Tu étais où pendant cette attaque ? Vous jouiez aux cartes avec Walter ? Ou à autre chose ?

Wallace soupira.

- Tu m'adresses la parole ou je rêve ?
- Tu faisais moins le malin quand tu avais besoin de notre aide !
- Tu faisais moins la maligne quand tu as su que ces types s'attaquaient aux « déchets »...

Rebecca soupira.

- Mon père m'a dit que c'était n'importe quoi, que ces gens n'avaient aucun pouvoir et que ce n'était qu'une bande de jaloux. Alors, bien joué, vous nous avez bien eus avec votre blabla, mais ça ne prendra plus !

Wallace hocha poliment la tête.

- Et la presse avait l'air de dire la même chose ! Coïncidence ? Je ne pense pas !
- Non, tu ne penses pas, ça c'est certain...
- En tout cas je pense que le reste de la classe t'en veut à mort !
- Si tu le dis...

Wallace vit Walter devant les escaliers.

- Quoi qu'il en soit, je ne suis pas la seule à me poser des questions sur ce que tu as fait pendant cette attaque, Gribble ! Bonne rentrée...

Rebecca partit devant et salua Walter d'une main. Wallace soupira. « Sale pute... »

Wallace passa devant Walter. Il le regarda mais Walter détourna les yeux. Wallace le laissa tranquille et monta les marches. Rebecca lui lança un regard outragé.

- Et en plus on ne prête même pas assistance aux handicapés !
- Je t'en prie, vas-y, si ça te fait plaisir...

Rebecca montra sa main. Wallace grimaça.

- Tu... te rappelles que le doigt d'honneur c'est le majeur, uniquement ?
- Cesse de me parler comme Santana ! J'ai fait une manucure !!

Rebecca s'éloigna et alla rejoindre ses amies. Wallace soupira. « Cette année va être longue, looooongue... au moins autant que la précédente... »

Wallace vit Francis, Quinn et Lucy. Il les salua, mais le trio se détourna de lui. Wallace plissa les yeux. « Je pue la merde ou quoi ?! »

Wallace entra dans l'établissement et se rendit à son casier. Il croisa Tristan qui farfouillait dans le sien.

- Hé, ça va ?

Tristan regarda Wallace furtivement, puis continua ce qu'il faisait. Wallace soupira.

- Ouais, euh, écoute, la situation était un peu ouf, j'étais un peu sous pression, t'arrivais pas au bon moment...

Tristan acheva de vider son sac dans son casier, le ferma brutalement et partit comme une furie. Wallace hocha la tête.

- Ouais, bon, lui aussi, il a une bonne raison de me faire la gueule...

Wallace alla rejoindre la salle immédiatement. Tristan rejoignit Tino, Orson et Benjamin.

- Hey ! Ça va ? sourit Tino.
- Ouais... Les vacances ont été cool ! sourit Tristan.
- Tu m'étonnes, qu'est-ce qu'on s'est vus ! C'est à croire que tu t'es souvenu que tu avais besoin de moi !
- Faut croire que j'avais besoin de me changer les idées ! sourit Tristan.
- Maman a presque cru que tu voulais te faire adopter !

Les deux garçons ricanèrent. Orson souffla.

- Personne n'est intéressé par ma nouvelle maquette de train...
- Non... souffla Benjamin.
- J'ai rajouté un looping ! C'est trop drôle !!

Tino regarda Orson, offusqué.

- Un looping pour un circuit de train ?
- Oui ! Ça t'intrigue, hein ?
- La stupidité de la chose m'intrigue mais je ne VEUX PAS voir ça. Ce qui a été vu par les yeux ne peut pas être effacé par les yeux !
- Ouais, ça va genre à l'encontre des lois du cosmos ! souffla Tristan.
- Tu vois, j'te l'avais dit ! souffla Benjamin.

Orson grimaça, vexé.

- C'était plus facile quand Tristan ne participait pas à ces séances de lapidation verbales !
- Et pourtant, c'est mon meilleur allié pour ça ! assura Tino.
- Eh oui ! Héhéhé !
- Allons devant la salle.

Tristan suivit ses amis. « Finalement, c'est facile... »
Il eut un sourire amer. « C'est facile de tout refouler... d'être juste normal... de ne pas... laisser libre court à... tous ces sentiments... »

Naomi poussait Walter. Le groupe alla jusqu'aux casiers.

- Histoire, options et combat direct, c'est une petite journée...
- En même temps c'est la reprise...
- Tu es bronzée, Perrine ? s'étonna Walter.

Perrine regarda ses bras.

- Un peu. J'ai été traînée en vacances avec mes parents, c'était atroce. Ils ont cru que ça me détendrait, mais en fait...
- T'as été où ? s'étonna Naomi.
- On a passé un petit week-end dans la maison de campagne des parents de Denis... Du coup j'ai vu ma petite nièce et l'ambiance à table était géniale. Mes tantes de ce côté de la famille sont de véritables odes vivantes au suicide avant la trentaine... je crois n'avoir jamais autant dit que j'étais célibataire que ce week-end là...

Naomi plissa les yeux.

- Tu ne m'en as pas parlé !
- C'était vraiment pas intéressant. Mes grands-parents sont adorables mais à part ça...
- Oh... A ce propos, Walter, tu as reparlé à Wallace ?
- Je le ferai pour notre travail, mais pas autrement.

Naomi plissa les yeux.

- Wallace est ton ami !
- Je sais.
- ... Tu as fait quelque chose pendant ces vacances ?
- Mont Couronné, un ancien chalet de mon grand-père avec mes tantes et mon cousin. C'était sympa... et bizarre.

Naomi hocha la tête.

- Parle à Wallace.
- Pas pour le moment.
- Ca veut dire peut-être ou tu es trop poli pour me dire non ?

Walter se mordilla les lèvres. Naomi soupira.

- Les garçons, les garçons, les garçons...
- Salut Perrine !
- Coucou Perrine !

Perrine salua... Gina et Holly. Walter s'étonna.

- Wow...
- Hm. Facebook, toutes les deux. Gina pourrait faire une équipe de football avec sa famille, et Holly est catholique ! affirma Perrine.

Walter et Naomi haussèrent les sourcils, sincèrement surpris.
Helen arriva, toute contente.

- Bonjour les enfants ! Salut, salut, salut !

Helen arriva à la porte de sa salle. Elle vit les élèves, alignés et silencieux, voire un peu déprimés.

- Mouais. Désolée que ce soit la rentrée ! « Aucun d'entre eux ne remarque que j'ai changé de couleur de cheveux ?! »

Elle ouvrit la salle et entra. Les élèves entraient. Helen vit le bouquet de fleurs sur sa table. Elle se frappa le front, consternée.

- Nom d'un chien...

Elle songea à tout balancer à la poubelle. Mais elle se dit soudainement que ce serait un bon moyen d'avoir le ressenti de ses élèves. « Notamment Wallace. Quand il va savoir ça, qu'est-ce qu'il va me balancer comme remarques ! »

Helen tressaillit. « Oh mon Dieu, Clover, tu es devenue une sale petite Attention Whore ! »

- Att... Asseyez-vous ! sourit la prof, gênée.

Preston, son Miradar, à ses côtés, la regarda, intrigué.

- Aujourd'hui, nous avons un invité spécial : Des fleurs ! Whou ! Je me demande qui me les a envoyées...

Helen regarda la classe, très calme. Elle remarqua aussi Wallace, assis à l'écart de sa bande habituelle, regardant son téléphone.

- ... ooookay... je suis consciente que les évènements de la fin de l'année précédente ont été choquants pour tout le monde, mais... bordel vous avez eu deux mois pour vous en remettre quoi !

Tristan baissa les yeux. Rebecca et Amélia semblaient embarrassées. Walter soupira. Wallace envoyait des SMS.

- ... Wallace Gribble, est-ce que vous envoyez des textos pendant mon cours ?
- Ouaip.
- ... je peux savoir en quel honneur, jeune homme ?!
- J'ai pas eu le temps tout à l'heure.
- Si, vous l'aviez.
- Pourquoi vous avez changé de couleur de cheveux ?

Helen allait répliquer, mais elle renonça et commença son cours.

- Bon... Alors, on commence le programme de seconde année – puisque maintenant vous êtes des secondes années – avec... Oh, des relations internationales... On va s'éclater...

On frappa à la porte. Helen leva les yeux au ciel.

- Comme si j'avais le choix... cria-t-elle.

Holland entra. Il regarda Helen qui plissa les yeux, méprisante.

- Je viens informer la seconde un de ses nouvelles prérogatives dans l'établissement.
- Jecomptaislefairealafinducours... grommela Helen.
- Je le fais maintenant comme ça tu gagnes du temps !
- Tuescensémevouvoyerici...
- Tu peux desserrer les mâchoires en parlant ?

Helen poussa un soupir nasal et laissa Holland faire son travail.

- Donc : Vous êtes en seconde année, félicitation pour avoir survécu à l'année précédente...

La classe regarda Holland, blasée. Le rouquin se gratta l'arrière de la tête.

- Ouais, nan, c'était malvenu... Votre emploi du temps va changer. Votre professeur de fondamentaux va être remplacé suite à... l'arrêt maladie sans retour prévu de monsieur Paxton.
- Il est mort ? s'étonna Rebecca.

Le reste de la classe plissa les yeux. Holland grimaça.

- Ouuuui...
- HAHAHAAHAHA ! J'EN ETAIS SURE !!

Certains élèves de la classe sourirent, d'autres ne trouvèrent pas ça drôle du tout.

- C'est... pour cela qu'il y a un mémorial devant l'école... marmonna Holland.
- Ah bon ?
- Vraiment ?
- Nan ?!
- Sérieux ?! Où ça ?

Holland regarda les élèves, surpris. Helen leva les yeux au ciel.

- Je t'avais dit qu'ils s'en foutraient...
- C... C'était leur prof quand même !
- Il avait quatre-vingt-neuf ans, Holland, pitié... Il a eu de la chance que les lois Smirnoff donnent la possibilité à un professeur de choisir ou non de partir en retraite !

Holland leva les yeux au ciel.

- Booooon... Bref, son remplaçant temporaire est monsieur Callum, je vous demanderais donc de bien l'accueillir.
- Bah voyons.
- Ensuite, sachez que monsieur Truman a gagné sa guéguerre des nerfs et qu'il vous sera désormais interdit de manger dans la médiathèque.

Cris désapprobateurs des élèves. Perrine soupira. « Merci papa, tout le monde va me haïr maintenant... »

- Enfin je vous annonce aussi que monsieur Hubert Campton, le CPE, a été congédié et remplacé par madame Elvira Sterling.
- Tant mieux, Campton était un abruti... soupira Helen.
- J'ai terminé, je ne t'embête pas plus longtemps.
- Dégage... grogna Helen.
- Oui madame Clover, bien madame Clover !

Holland partit. Helen soupira.

- Wallace Gribble, cessez d'envoyer des SMS !
- Bien joué le coup de vous teindre les cheveux, comme ça, vous êtes mieux assortis. Vous, les cheveux foncés, lui, les cheveux clairs.

Helen plissa les yeux. « Cette année va être LOOOOONGUE... »

***

- Wallace !

Naomi attrapa Wallace à la sortie. Il la regarda.

- Hey. Tu vas bien ?
- Oui, et toi ?
- Comme toi, la patate atomique...
- Wallace, tu dois parler à Walter !
- Je ne préfère pas, pour le moment.
- Mais pourquoi ?!

Wallace soupira.

- Je sais que je suis en tort...
- Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Tout le monde se pose des questions !

Wallace s'arrêta et regarda Naomi.

- Walter ne vous a rien dit ?
- Non !
- ... putain... c'est pas grave...
- Si c'est grave, Wallace... Francis !

Le jeune homme, accompagné de ses deux amies, approcha de Naomi et Wallace.

- Oui ?
- A ton avis qu'est-ce que Wallace a fait l'an dernier, à la fin de l'année, pendant l'attaque ?

Francis regarda Wallace, assez méprisant.

- Bah... Rien, je suppose, monsieur a déposé Walter et puis il s'est caché quelque part !
- Ce n'est pas ce qui est arrivé ! souffla Naomi.
- En tout cas personne ne l'a revu après ça, donc...

Francis et ses amis partirent. Naomi regarda Wallace qui souffla.

- J'peux rien y faire.
- Non, en effet, mais quand même !
- Naomi, j'apprécie, mais... ça se règlera tout seul, je veux pas m'engueuler avec Walter, il a parfaitement raison de m'en vouloir, j'ai été stupide.
- Ca me désole de vous voir vous faire la tête ! J'ai peur que le groupe de travail en pâtisse...

Wallace fronça les sourcils en levant les yeux au ciel.

- Tu ne pensais pas à ça quand...
- Je sais que j'ai été à l'origine de gros problèmes dans le groupe quand je suis sortie avec Mike, c'est d'autant plus pour ça que je n'ai pas envie que ça recommence.

Wallace soupira.

- Excuse-moi... On verra ça plus tard, là, je suis pas trop d'humeur.
- Wallace, ça ne sert à rien de t'exclure volontairement, ça ne fait que faire empirer les choses !

Wallace partit vers son option. Naomi soupira, embêtée.

« J'ai pas déjà assez de problèmes à la maison, faut qu'il en rajoute... »

Wallace arriva dans la rangée de l'option philosophie de seconde année. Santana le remarqua alors qu'il envoyait un SMS.

- Accro au téléphone ?
- Hm.
- Ah non, pitié, ne me donne pas de Hm, pas à moi. Je vaux mieux que des Hm.
- Hm.

Santana plissa les yeux.

- Quoi, toute la classe te considère comme un traitre, pense que tu as pris la fuite après avoir exhorté tout le monde à prendre les armes ?

Wallace haussa les épaules. Santana soupira.

- Où est le Wallace qui se moquait de ce que pensaient les autres ? Où est le Wallace qui n'en avait rien à foutre ?
- C'est toujours le cas, je m'en moque.
- Alors tu devrais en avoir suffisamment rien à foutre pour au moins faire un doigt d'honneur à tout le monde et leur dire d'aller se faire mettre et que tu n'as aucun compte à leur rendre !
- Non.
- Pourquoi ??

Wallace inspira.

- Parce qu'apparemment, tout d'un coup, j'ai réalisé que... je n'étais pas seul face à tout ça. Je pensais avoir évolué depuis le début de l'année où je m'étais lancé, inconscient, à l'assaut de ce devoir de dingue en entrainant sans le vouloir Perrine, Naomi et Walter, et maintenant, après que tout ça se soit passé, je m'aperçois que je n'ai pas évolué d'un iota, que je suis toujours prêt à entrainer les gens dans des situations dangereuses sans tenir compte d'eux.

Santana haussa les sourcils.

- Et ?
- Et ? M'enfin, c'est la première année où je me fais de vrais amis, où je m'investis un peu dans quelque chose, tout ça pour au final revenir au point de départ, me moquer des conséquences et...

Santana grimaça.

- Je comprends pas tout, il s'est passé quelque chose ?
- Nan...
- Alors pourquoi tu boudes comme un bébé ?!
- Tu peux pas comprendre.
- Génial. On dirait ces gens qui postent des statuts sur Facebook « J'vais mal, j'veux pas en parler » tout ça pour qu'on leur demande ce qui se passe !
- Je t'ai rien demandé à la base.
- Ouais. Pourtant t'as l'air d'avoir besoin de parler...

Wallace soupira.

***

- Bien... Très bien !

Dominic Long passait dans les rangées et observait les travaux de ses élèves dont le but était de hacker l'un des blogs qu'il avait créé sur la toile.

- Excellent, Sanderson. Bien, Lopes...

Tristan s'amusait à mettre des gifs animés de Mon Petit Poney sur l'un des blogs de son prof consacré aux... Pokémon chevalins. Dominic passa derrière lui et éclata de rire.

- Bien... Bien joué, Edison, je devrais limite les garder tels quels !! Hahaha !

Tristan sourit. Dominic regarda le reste de la classe.

- Je vous encourage vraiment à être aussi audacieux que Tristan ! N'hésitez surtout pas !

Dominic acheva de rire et tapota l'épaule de Tristan qui était tout fier.

- Bertelin, les trains n'intéressent personne, voyons...

Orson baissa la tête, dépité.

- Bien joué, Ratsone. Ketts, excellent, comme d'habitude... un peu trop même !

Tino plissa les yeux. « C'est vous qui nous obligez à hacker vos sites... »

***

- Alors tu sors avec qui maintenant ? soupira Mike.
- Aucune des deux, j'ai rompu avec Gina parce qu'elle me faisait trop chier.
- Et ?...
- ... Bah je les ai pas vraiment revues pendant l'été.
- Les ? Putain, mec, t'as deux nanas à tes pieds et t'en profites pas ?
- Ca me gonfle à force...

Mike haussa les sourcils.

- Ça te GONFLE ??? Mec, tu parles de gonzesses à longueur de journée !!
- Ouais mais les deux mêmes, à chaque fois, c'est lourd ! Sérieux, j'peux même les comparer !
- J'veux pas savoir...
- Gina est plus chaude et mieux épilée, mais Holly est bien meilleure avec ses petits gémissements stridents, on dirait une petite fille japonaise !
- MEEEEEC !!!
- Quoi ?

Francis grimaça. « Mon royaume pour un tournevis... »
Le jeune homme regarda James qui s'échauffait aussi.

- Ca va toi ?
- J'ai un nom... marmonna James.
- Je sais, James, je te demande juste si ça va !
- On fait aller.

Francis plissa les yeux. « Entre un qui parle pas et deux qui parlent de meufs... »

***

Léon avait du mal à tenir le rythme. Violette et Lucy courraient côte à côte.

- Je ne dis pas... qu'ils avaient tort de faire tout ça, mais... J'ai le sentiment qu'on a... un peu été utilisés dans tout ça... Tandis que lui... Il a été se cacher avec Walter, tu comprends ? souffla Lucy.

Violette hocha la tête.

- J'aurais plus tendance à lui laisser... Le bénéfice du doute...
- Pourquoi ?...
- Je sais pas... Il a pas l'air d'être... Le genre à être lâche comme ça...

Lucy haussa les épaules alors que les deux filles franchissaient la ligne d'arrivée. Léon arriva dans les derniers. Il souffla, peiné. Il regarda son temps et plissa les yeux.

« Je suis pas à la hauteur... Sans mon frère... Je ne suis pas à la hauteur... »

***

« Je suis pas assez productif... Sans mon frère, je ne suis pas assez productif... »

Lilian tapotait sur l'ordinateur. L'almanach de l'année précédente allait prendre tout le mois à toute une équipe. Robbie soupira en empilant la paperasse.

- Je vais mourir ici... Je vais MOURIR !
- Ne te plains pas, on n'a que deux heures ! assura Christina, toute folle de travail.

Robbie souffla.

- Tu as l'air en pleine forme !
- Oui ! A croire que l'été m'a réussi ! Pourtant j'ai passé la majeure partie de mon temps à écrire et à classer ma documentation ainsi qu'à continuer ma revue de presse et à entretenir mon blog !

Robbie haussa les sourcils, impressionné.

- Lalalala ! Travailler c'est génial !

***

Perrine peignait des couverts sexy. La prof haussa les sourcils.

- Hmmm... Je ne pensais pas que vous me sortiriez ça quand j'ai lancé le thème « A couteaux tirés »...

Clive peignait un couteau sortant d'un pistolet. Odile inspira.

- Vous avez pris le thème trop directement...
- C'est fait exprès...

Andréa sourit. Elle regarda sa fourchette qui faisait un doigt d'honneur. La prof ricana en voyant ce tableau.

***

- Je la soupçonne... Hmph ! D'avoir été chez Santana... Gnnn ! Pour parler derrière mon dos ! Hhhh !

Amélia regarda Rebecca.

- Mais Rebecca, tu es en train de parler derrière le dos de Violette !
- Je sais Amélia, mais... pffff... c'est pour le principe, je te fais une confidence, là ! Schhh...
- Pardon...
- Elle essaie de se... débarrasser de moi... Mais j'ignore pourquoi !! Pfff !

Amélia haussa les sourcils tout en réalisant les pas sur le piédestal.

- Comment tu peux être épuisée par le step, y'a rien de plus relaxant...
- Je n'ai pas... Ghhh ! Déjeuné ce matin, je suis au régime drastique d'urgence, j'ai pris un kilo cet été !!
- Oh lala...

Holly haussa les sourcils.

- Dans un sens je suis contente parce que je sais que ce type est un connard, dans un autre, je suis déçue pour toi.
- C'est pas grave. T'as raison, ce mec est un con.
- On peut toutes les deux trouver bien mieux ! admit Holly.
- Exactement. Mais pas dans la classe...
- Ah ça non ! souffla la blonde.

***

- Dans cette histoire, Mellorine est la grande perdante. Elle se complait à tout garder pour elle sans jamais s'ouvrir au monde par pure vanité, et pour au final mourir sans jamais avoir pu être aidée. Et à son enterrement, les gens ne sont pas tristes, ils lui lancent juste un regard désolé, comme si elle avait déçu tout le monde en ne voulant pas être soutenue. Voilà.

Le prof hocha la tête, convaincu. Les élèves applaudirent Ana.

- Merci Ana, c'est un très bon compte-rendu de lecture de vacances ! C'était Ana avec « Le destin de Mellorine » d'Adam Back... Qui sera le suivant ?

Naomi regarda Walter qui semblait faire la tête.

- Tu ne vas pas me faire la tête à moi aussi...

Walter soupira.

- Non.
- Je sais que la rentrée, c'est nul, mais quand même !

Walter soupira.

- Ca n'a rien à voir avec la rentrée...
- Naomi ? Tu veux bien ?

Naomi regarda le prof et acquiesça. Elle vint se placer devant tout le monde.

- J'ai lu « Fado » de Lisa Kennings. « Fado » est à la base le nom d'un genre musical portugais mélancolique. En fait ce livre raconte la tragique histoire d'une...

Naomi hésita.

- D'une... femme médecin qui tombe amoureuse d'un patient amputé des deux jambes...

Fey, Quinn, Ana et les autres se demandaient pourquoi Naomi était aussi gênée. Naomi semblait penser qu'elle n'aurait pas à lire son compte rendu de lecture devant toute la classe.

- ... et elle est déjà mariée et tout le parcours du livre consiste à dire que l'amour ne prend rien en compte et qu'en fait euh...

Le professeur pencha la tête sur le côté, intrigué. Naomi le regarda puis regarda la classe.

- Enfin tout ce que je peux dire c'est qu'il y a un incroyable retournement de situation à la fin, lisez-le, vous n'en reviendrez pas ! Hihihi !

Walter grimaça, abasourdi. Ana, Fey et Quinn restèrent béates, tout comme les autres élèves. Naomi sourit, gênée.

***

Naomi arriva à la cantine et tomba des nues en voyant que Wallace mangeait avec les jumeaux.

- Han non, il a touché le fond, là...

Naomi alla s'asseoir avec Perrine et Walter.

- Cette situation est intenable ! grommela Naomi.
- Y'a pas de situation... marmonna Walter. Qu'est-ce qui t'es arrivée en littérature ?
- Rien. Qu'est-ce qui vous est arrivé à toi et à Wallace ?
- Rien, tout comme à toi en Littérature.

Naomi écrasa sa tête dans son plat, faisant exploser l'assiette.
Non, en fait elle était gavée et décida de manger en silence. Quinn approcha de la table.

- Naomi, qu'est-ce qui t'es arrivée en littérature ?
- Ugh. Rien, Quinn, merci de t'inquiéter...
- Oh, Perrine, tu as vu la vidéo que j'ai posté ?

Perrine acquiesça.

- Sympa, vous allez souvent à des concerts avec Francis et Lucy ?
- Quand tout le monde a le temps et que Francis trouve quelqu'un pour gard... Euh, quand Francis peut aussi, quoi, on y va !

Perrine hocha la tête.

- Cool !

Quinn hocha la tête et alla à sa table. Walter regarda Perrine.

- Tu les as payés combien ?
- Oh c'est mignon... Et j'ai des détails sur les vies de tout le monde, c'est drôle. Steven a des photos de lui déguisé en Rondoudou quand il était gosse, postées par sa grand-mère, c'est trop drôle !

Naomi sourit.

- Je paierai pour voir ça !
- J'te montrerai en combat direct.

Wallace écoutait les jumeaux qui lui racontaient leur été.

- Et on a été à New York aussi... marmonna Lilian.
- Notre papa a un appartement de fonction là-bas !
- Que maman déteste, elle y dort mal à cause de la baie vitrée.
- Et papa ne veut pas faire réparer les stores, ça serait un mauvais investissement vu le peu de temps qu'on y passe en famille !

Wallace haussa les épaules, impressionné par le vide sidéral de l'existence de ces deux êtres.

- Et sinon, vous êtes dans quelle classe déjà ?

Lilian s'étonna.

- Bah... la tienne !
- Ah oui, c'est vrai... marmonna Wallace en se frictionnant les yeux.
- Tu as bu de l'alcool ? s'étonna Léon.

Wallace secoua la tête.

- J'suis juste crevé...
- Oh.
- Léon, enfin, comment veux-tu qu'il ait bu !
- Ca se peut, il peut avoir une flasque de vodka comme Tonton Shane !

Wallace plissa les yeux. « Vaut mieux ça que d'embêter Walter... »

- Je suis aussi allée au musée avec mon beau-père... Et puis je suis allée à la piscine de temps en temps pour me relaxer...

Rebecca soupira.

- En-nu-yeux. Parle-nous plutôt de pourquoi on t'a beaucoup moins vue cet été ! Tu as annulé trois séances de shopping !!

Violette plissa les yeux.

- R... Rebecca, j'ai pas autant de temps et d'argent que toi...
- Broutilles ! On peut juste trainer et lécher les vitrines ! Depuis quand tu n'aimes pas le shopping ?!

Violette se mordilla les lèvres. « Je n'ai jamais aimé ça, idiote !! »

- Disons que... ça m'ennuie un peu...
- Oh voyons Violette, il n'y a que les gens peu soucieux de leur apparence pour ne pas aimer faire de shopping !

Amélia ne put que hocher la tête. Violette acquiesça. Gina et Holly arrivèrent à la table.

- Le cours de gym m'a épuisée... soupira Gina.
- Hm ! Je suis vannée... marmonna Holly.
- Mais au moins, je sens que ma graisse fond ! souffla Rebecca.

Robbie ricana.

- Et Christina était là « Mais monsieur, je vous jure que je peux le faire, je peux tout faire ! » Le prof la regarde, et il lui dit : « Il paraît que c'est ce que le Mohel a dit pendant ma circoncision ! »

La tablée éclata de rire. Tino secoua la tête. Benjamin était hilare. Tristan s'essuya les yeux. Orson plissa les yeux, n'ayant pas compris. Christina hocha la tête en souriant.

- J'ai eu un mal fou à me retenir de rire...
- Lilian non plus n'a pas pu résister... sourit Robbie.
- Je... Je comprends pas ! geignit Orson.

Benjamin regarda Orson, effaré.

- Le Mohel c'est le gars qui fait la circoncision !
- Oui mais pourquoi le Mohel devrait tout faire ?!

Benjamin plissa les yeux alors que le reste de la table éclata à nouveau de rire.

- Bah y'en a au moins qui rigolent !

Mike regarda Steven qui haussa les épaules.

- Quoi, tu veux que je fasse des blagues ?
- Vous en voulez une bonne ? Naomi a foiré son compte-rendu de lecture ! marmonna Fey, malicieuse.

Mike haussa les sourcils.

- Sérieux ?
- Ouais. Le pire c'est que le prof lui a mis la moyenne parce qu'il lui accordait le bénéfice du doute !

Steven et Mike plissèrent les yeux. Fey acquiesça.

- Et oui, je suis jalouse, alors ne demandez pas !
- Personne t'a rien demandé... marmonna Mike.

Steven regarda Mike, étonné.

- Vieux !
- Mike... grommela James.
- Quoi, c'est vrai !
- Excuse-moi de faire la conversation, tu préfères que je parle de nichons et de voitures ! soupira Fey.
- Oh, pfff ! T'y connais que dalle ! ricana Mike.

Fey plissa les yeux, furieuse. Steven s'éloigna sensiblement de son ami.

- C'est pas moi, c'est pas moi, c'est pas moi !!

***

Mike sortit de la cantine en s'essuyant de la purée sur son visage et dans ses cheveux. Steven suivait le mouvement.

- Pour une fois que c'est pas moi ! souffla le blond.
- JAMES, J'EN AI RAS LE BOL DE TA MEUF HYSTERIQUE !
- L'hystérique t'emmerde ! grommela Fey.
- Tu es dure avec lui... marmonna Ana.
- Il le mérite, c'est un sale con !! grommela Fey.

Naomi poussa Walter, suivie par Perrine. Ils observèrent Mike, tout couvert de bouillie.

- Qu'est-ce que vous regardez ? grommela Mike.
- Toi... couvert de purée... marmonna Naomi.
- Hahaha. Très drôle, mademoiselle « Je fous rien en littérature et ça passe parce que le prof m'aime bien ! »

Naomi regarda Fey et Ana. La première fit semblant de rien. Ana balbutia.

- Ce n'est pas moi qui lui ai dit !

Naomi secoua la tête en levant les yeux au ciel. Elle partit avec Walter et Perrine.

- Bon, combat direct ? marmonna Perrine.
- Hm.
- Ouaip.

Wallace sortit peu après. Il vit Helen qui semblait attendre quelque chose.

- Ma...dame ?
- Oh ! Wallace ! Tu vas bien ?!

Wallace haussa les épaules. Helen croisa les bras.

- Je n'ai eu le droit à aucun commentaire scabreux ni à aucune fouille en règle de ma vie privée alors que je fais fort quand même, je sors avec un membre du personnel de l'établissement !
- Hm, tant mieux pour vous, si ça vous rend heureuse...

Helen regarda Wallace, médusée.

- Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Wallace Gribble ?!
- Franchement ça m'intéresse pas, c'est vos histoires...
- D'accord, qu'est-ce qui s'est passé ?

Wallace haussa les épaules.

- Rien, j'ai 17 ans, je suis mature maintenant !
- La dernière fois que je t'ai vu dans cet état-là, tu croyais avoir couché avec Walter. J'en déduis donc que c'est encore un souci avec Walter, encore du genre à mettre votre amitié en jeu.

Wallace soupira.

- Pour résumer, Walter et moi avons été face à une situation de vie ou de mort le soir du bal de promo.

Helen haussa les sourcils.

- Et disons que j'ai un peu voulu me sacrifier pour Walter. Il l'a mal pris.

Helen hocha la tête.

- Vous devriez en parler... une fois de plus, je te donne le même conseil que la dernière fois.
- Ça marchera pas cette fois. Parce qu'on s'évite mutuellement, c'est pas que moi... Je pense que je l'ai choqué, et il doit me prendre pour un abruti suicidaire...

Helen se mordilla les lèvres.

- C'est ballot...
- Ouais, j'vous l'fais pas dire... Mais bon, vous n'y pouvez rien. Continuez à batifoler tranquillement, on va bien se débrouiller.

Helen hocha la tête, moins certaine.

***

Cours de combat direct. Blandine regarda la classe.

- Bon. J'espère que cette année sera moins merdique que la précédente. On y va pour le match de début de cours... Ce sera un simple, trois Pokémon chacun... Tiens, vous avez tous au moins trois Pokémon en ce début d'année...

La classe se regarda, surprise. Naomi se retint de rire quand Perrine lui montra la photo de Steven en Rondoudou.

Blandine hocha la tête.

- Bon, bon, bon... J'appelle Tino Ketts.

Le reste de la classe applaudit, du moins en bonne partie. Le jeune latino descendit sur le terrain. La prof le regarda.

- Tu leur as payé des bonbons ?!
- Non...

Perrine leva les yeux au ciel.

- Bon. J'appelle le second... Wallace Gribble.
- Putain, non...

Blandine s'étonna. La classe fit grand silence. Tino observa Wallace.

- J'veux pas.
- T'es obligé... marmonna Blandine.
- Nan !
- Alors c'est zéro ! souffla Blandine.
- Non plus, putain, choisissez quelqu'un d'autre, je veux pas me battre, surtout pas contre lui !

Tino hocha la tête.

- Hm, c'est la bonne vieille fable du Melokrik et du Fermite. Le Melokrik ayant chanté tout l'été se retrouva fort dépourvu quand il fallut... passer à l'action...

Sourires et ricanements discrets dans la classe. Wallace lança un regard mauvais à Tino. Il se leva et alla rejoindre le terrain. Tristan soupira. « Vas-y, Tino, mets-lui une raclée... »

- Bon. Content de voir que tu arrêtes de bouder comme une princesse... souffla Blandine.
- Oh, vous, la ferme.

Sursaut de la classe. Perrine se frappa le front. Walter ferma les yeux et secoua la tête. Naomi était effarée.

- PARDON ??
- Vous m'avez très bien entendue, lesbienne avariée ! Fermez-là, je fais ce combat et après merde, ok ?

Blandine grimaça, absolument offusquée. Tino sourit.

- La vulgarité, l'arme des...
- Toi aussi, ta gueule, le puceau péteux, là ! Tu t'es regardé ? Monsieur crache trois gouttes après s'être astiqué pendant trois heures et il me prend de haut, là ? Non mais remballe-toi, sac à merde, sérieusement, putain !

La classe s'avéra dépassée par le torrent de boue hallucinant qui déferlait sur Tino. Lequel sembla, pour l'une des rares fois de son existence, totalement déstabilisé. Benjamin et Orson se regardèrent, décontenancés. Le regard de Tristan sur Wallace était plus froid que jamais.

- Commencez et vite, que je puisse envoyer Gribble chez le proviseur...
- Sancoki, à toi !

La limace apparut. Wallace soupira et sortit une Pokéball.

- Pepsi...

Tiplouf sortit de sa Pokéball, pimpant et déterminé.

- La tactique du même type de Pokémon, c'est assez bas dans son...
- Tu FERMES ta GUEULE !

Tino se couvrit de ses bras. Blandine se retrancha derrière son bureau, assise sur sa chaise. Perrine observait, totalement fermée.

- Sancoki, attaque Boue-Bombe !

La limace rose cracha des boulettes de boue.

- Bulles d'O.

Tiplouf balança des bulles sur les boulettes de boue. Tino sourit.

- Siphon...

L'attaque créa une poussée en spirale, très légère, qui fit accélérer les boulettes pour qu'elles traversent les bulles censées les contrer.

- Ecras'Face.

Tiplouf sauta vers les boulettes et il rebondit sur chacune d'entre elles, jusqu'à se projeter au-dessus de Sancoki.

- Siphon !!!

La limace se protégea d'une éventuelle attaque par le ciel. Mais Tiplouf se contenta d'atterrir derrière Sancoki.

- Eh !!
- Pas besoin d'être un grand tacticien pour deviner tes points faibles, Speedy Gonzales... Bec Vrille !

Tiplouf défonça Sancoki d'une puissante charge en vrille à revers. Le reste de la classe s'étonna de ce one-shot hallucinant. Tino était stupéfait.

- Comment... Comment...
- Primo : Je ne t'ai pas laissé parler donc tu n'as pas pu m'embrouiller, deuxio, vu que tu recommences la même chose qu'au début de chaque combat, il est facile de deviner que tes tactiques n'ont pas évolué depuis l'année dernière. Zéro spontanéité. Tu réagis mécaniquement à ce qui se passe en face de toi, face à un connard comme moi qui a le cerveau comme un flipper, tu es aussi efficace qu'un tampon hygiénique pour désengorger l'océan Pacifique.
- Hey, ça rime !

Toute la classe regarda Amélia avec stupéfaction. La blonde se cacha.

- Ne me tue pas, Wallace !! geignit la jeune femme blonde, craignant l'ire du brun.

Wallace agita une main dédaigneuse.

- Pokémon suivant, Rancho.

Tino rappela Sancoki. Wallace rappela Tiplouf.

- Ca me gonfle d'être battu ainsi par un lâche pareil.

Wallace plissa les yeux.

- Tu sais jamais quand t'arrêter, toi, hein ?
- Si tu te mets en colère c'est que tu es coupable. Les innocents, ceux qui n'ont rien à craindre, savent se taire.

Wallace serra les poings. Il s'écrasa lui-même le pied.

- BorDEL !!!

La classe pencha la tête sur le côté. Wallace souffla.

- Bon ! La douleur a dissipé mes envies de t'arracher la tête ! Allez, Tabasco !

Tino sourit.

- Doudouvet, GO !

Le Pokémon cotonneux apparut face à Chartor. Wallace plissa les yeux.

- Tu n'as fait évoluer aucun de tes Pokémon ?!
- Je n'ai pas à répondre à la question d'un déserteur.

Wallace souffla et se frictionna le visage.

- Crois-moi, tu n'aurais pas aimé être à ma place.
- Oh, je pense qu'on a tous voulu y être à un moment où à un autre.
- Exuviation...

Chartor renforça son offensive et sa vitesse.

- Vampigraine !

L'attaque infecta Chartor. Wallace haussa les épaules.

- Canicule.

Chartor plia les genoux. Par les trous de sa carapace il émergea des flammes qui augmentèrent la température. Quand Chartor ouvrit la bouche, il cracha une puissante fumée rougeâtre qui emporta Doudouvet.

- B... Bon sang !
- C'est bien ce que je disais, tu n'as pas évolué depuis l'an passé, les mêmes tactiques de combat complètement mécaniques.

Naomi s'étonna. « Plus que ça, Wallace s'est renforcé. Il a entrainé ses Pokémon, qui lui obéissent au doigt et à l'œil à présent... Il est vraiment impressionnant ! Je crois que Tino lui-même s'en est aperçu... »

Tino rappela Doudouvet. Wallace rappela Chartor.

- Hmph... C'est... humiliant...
- Manny !

Canarticho apparut. Le Pokémon regarda son maître, soucieux. Wallace hocha la tête pour le rassurer. Le canard au poireau se mit en position.

Tino sourit.

- Bien ! C'est là ma chance !! M. Mime !

Le Pokémon apparut, malicieux. Wallace hocha la tête.

- Tranche !

Canarticho chargea et attaqua M. Mime.

- Tourmagik !

M. Mime échangea les objets. Il donna donc son Mouchoir Choix à Canarticho, qui se retrouva plus rapide, mais contraint de faire une seule et même attaque : Tranche.

- Je vois...
- Eh bien ? Je me suis pourtant servi d'une vieille tactique !

Le regard de Wallace se durcit. Canarticho parcourut toute la pièce en marchant et en frappant en avant avec son légume.

- Tu peux m'avoir sur le plan de la puissance globale et la spontanéité des tactiques, mais tu ne peux pas surpasser mon génie tactique et mon intelligence !

Wallace hocha la tête.

- A part ça, je viens de te dégommer deux Pokémon mais tout va bien je suppose !
- C'était une faute d'attention et d'estimation de ma part. Je pensais que tu étais resté le même que l'an passé.
- Les gens changent. Les gens évoluent.
- J'espère pour toi, vu ce qui s'est passé à la fin de l'année dernière et vu comme tu as fui tes responsabilités...

Wallace inspira grandement, furax.

- OK ! TRES BIEN ! Vous voulez savoir ce qui s'est passé ce soir-là ?!

Walter secoua la tête, embarrassé.

- Moi et Walter, on s'est trouvés nés à né avec un sociopathe de même pas vingt ans qui nous pointait un fusil sur la gueule !

Naomi écarquilla les yeux. Perrine se releva brusquement et regarda Walter qui avait le visage enfoncé dans une de ses mains. Les autres élèves étaient totalement ahuris. Blandine était stupéfaite.

- Du coup on a bien été obligés de RESTER dans la même pièce sous peine de quoi on se faisait un peu fumer le cul ! Génial ! Putain de vacances aux Bahamas !! Du coup évidemment TOUTE LA CLASSE EST JALOUSE DE MON CAPITAL SWAG A LA RENTREE !

Les élèves se regardaient, penauds.

- « OUIN, WALLACE IL A ETE MENACE PAR UNE ARME A FEU ET PAS MOI » ! MAIS PUTAIN, QUOI !

Regards embarrassés. Tino lui-même semblait gêné.

- Je suis sûr que t'aurais kiffé, Enchiladas ? Hein ? Hein la petite pute mexicaine ? T'aurais aimé avoir un fusil pointé vers toi, petite bite ? Tu te serais fait mousser devant tes copines, tout le monde se serait intéressé à toi pour autre chose que ta grosse caboche pleine de vent ?

Tino resta figé. Walter détourna les yeux, pas à l'aise du tout. Christina plissa les yeux, peinée pour Tino.

- Nan, putain, c'était pas de foutues vacances ! Alors maintenant je veux que toute cette classe de grosses baveuses ferme un peu sa gueule, parce que le PROCHAIN que j'entends me dire que j'me suis astiqué le jonc pendant cette soirée, je lui piétine la gueule !

Tristan regarda Wallace comme on regarderait un abruti bourré dans un bar.
Wallace rappela Canarticho et se dirigea vers la porte.

- Francis, tu l'accompagnes chez le proviseur...
- C'est... nécessaire ?
- Oui ! grogna la prof.

Francis se pressa. Il rejoignit Wallace en trottant.

- T'as déconné, vieux...
- Non, tu crois ? T'es vachement perspicace, toi, on sent le mec qui a mérité sa place de chef de classe. T'as sucé qui déjà pour l'avoir ?

Francis grimaça.

- Ecoute, je... suis désolé d'avoir prétendu que...
- Oh ta gueule...

Francis acquiesça. « Ok, j'ai compris, ne surtout pas le déranger, il est de mauvaise humeur... »

Ils arrivèrent devant le bureau du proviseur. Francis montra la porte à Wallace qui l'ouvrit.

- AH NON PAS VOUS ! NON ! DEHORS !!! PAS AUJOURD'HUI !! grommela le proviseur Grant.

Wallace ferma la porte, regarda Francis qui haussa les épaules. Wallace haussa également les épaules en prenant le même air débile que Francis, et il sortit littéralement de l'établissement par le parking des professeurs.

Francis retourna en classe. La prof s'étonna que ce soit aussi tôt.

- Bah... et mon mot de retenue ?!
- Le... proviseur n'a pas voulu de lui dans son bureau, du coup il... est parti.

Blandine secoua la tête. Naomi et Perrine se regardèrent, pas très rassurées. Walter soupira, quelque peu embêté.