Warning, High Voltage.
Warning, High Voltage.
Vengeance ... Vengeance ... Vengeance ... Vengeance ... Vengeance ...
Ce mot se répétait en boucle dans sa tête. Vengeance. Ils l'ont fait souffrir. Vengeance. Ils l'ont brisé. Vengeance. Il est détruit, une carapace vide, sans âme. Vengeance ... Il n'est plus lui-même. Vengeance ... Ils vont le payer ... Vengeance ! Ils ont tué sa famille, ses amis ! Vengeance ! Son corps s'électrise, sa respiration s'intensifie ... Vengeance !! Il n'avait pas grand chose mais était heureux, il n'a plus rien. Vengeance !!! La vie ne lui avait jamais fait de cadeaux ... Vengeance !!! Pourquoi lui, hein ?! Il n'avait rien fait à personne ! Vengeance !!! Si la vie ne lui avait pas fait de cadeaux, pourquoi lui en ferait-il ?! Vengeance !!! Il ne veut pas qu'on lui donne sa part du gâteau. Vengeance !!! Il ne tolérera plus aucune autre atteinte à sa personne, il va tous les tuer ! Vengeance !!! Vengeance !!! VENGEANCE !!!
Les scientifiques s'affolaient autour de lui. Ils pensaient que c'était un nouvel échec, que le patient était parti pour un rodéo infernal menant à une mort certaine par crise cardiaque, arrêt sec du coeur stoppant l'apport en oxygène au cerveau. Mais non. Ils se trompaient. Au contraire, ils n'avaient que trop bien réussi ! Et là était le problème. Ils avaient trop bien réussi.
Ses muscles se contractèrent violemment, son dos se décolla de la table sur laquelle il avait été attaché, il jeta sa tête en arrière, puis une décharge électrique pulvérisa tous les scientifiques de la salle. La décharge finie, il ne bougea pas d'un pouce de sa position et des appareils électroniques de la salle émana un puissant jet de foudre en direction de son torse, ce qui le fit hurler de plus belle.
Le "Patron" regardait émerveillé. Il en était persuadé quelques minutes plus tôt, mais ne croyait pas ce qu'il voyait. Il avait réussi. Il l'avait créé. Son arme de destruction massive. Son arme de vengeance. Qui bientôt deviendrait son arsenal ... puis son armée. Il avait les larmes aux yeux. Son cerveau surdoué était en ébullition. Il ne comprenait plus. Après tant d'échecs, il allait enfin avoir sa vengeance, il allait enfin dominer ce monde de bouseux inutiles. Aucune résistance ! Plus rien ne pouvait s'opposer a lui désormais.
Rien ... à part son arme elle-même.
Car dans sa joie et dans toute cette euphorie, il n'avait pas remarqué les deux signes de son échec. D'une, l'alarme sonnait et tous les employés étaient évacués. De deux, son arme s'était détachée. Et au travers de la vitre, elle le dévisageait avec un regard de haine, de rage, empli de colère, une colère qui hurlait : Vengeance !!!
Il défonça la porte d'un coup de pied, tandis que le "Patron" fuyait vers son bureau. L'électricité de son corps lui permettait de ressentir tous les êtres vivants de l'immeuble. Les gardes arrivaient derrière lui. Il se retourna et leur fit face, avec un regard sombre et terrifiant. Les gardes s'arrêtèrent un moment, intimidés, puis l'un d'eux sortit son arme et vida son chargeur sur lui. Aucune balle ne l'atteignit. Il avait créé un champ magnétique autour de lui, les balles s'arrêtaient net à un mètre de lui et restaient sur place. Il avait l'air ridicule avec sa robe de patient d'hôpital, pieds nus, et ses lanières de cuir qui étaient encore accrochées à ses poignets. Il tendit le bras vers les gardes et en une fraction de seconde un éclair en jaillit pour aller foudroyer un premier garde. Son bras fumait, et il tendit aussitôt l'autre bras pour foudroyer les autres gardes. Un sourire maléfique se forma sur son visage haineux. Il allait tous les tuer. Tous.
Le "Patron" fracassa la porte de son bureau et fouilla dans ses papiers. Impossible !!! Il l'avait sauvé, il n'avait pas le droit de le trahir ! Il insultait ses employés de tous les noms. Quels idiots ! Qu'avaient-ils encore fait de travers ! C'était encore un échec. Il regarda sa main droite qui tremblait comme une feuille. Tous les échecs avaient été éliminés, et celui là n'échapperait pas à la règle.
C'était une bête. C'était ce qu'ils avaient fait de lui. Un monstre ... un monstre ... Mais un monstre aux pouvoirs démesurés ! Ces fous n'avaient pas prévu qu'il se rebelle, leur supérieur leur avait affirmé que c'était impossible de toute façon. Que de mensonges, que de vies gâchées, que de familles en pleurs, que de trahison ... Et tout ça pour quoi ? Pour l'égo surdimensionné de leur employeur qui n'avait en tête que le mot Vengeance, et qui dans sa furie vengeresse avait créé un être qui désirait encore plus se venger que lui. Mais c'était trop tard pour y réfléchir. Il était en marche, et allait tout détruire. Sa vengeance allait être sans précédent.
Il marchait lentement dans les couloirs, en s'appuyant aux murs. Ses jambes devaient se réhabituer, il était resté dans la même position durant toutes les expériences. Il n'avait même plus la notion du temps. Combien de jours, de semaines, de mois, d'années était-il resté menotté ici ... Il n'en avait aucune idée. Mais cela lui importait peu. Pas du tout, même. Il voulait en finir, tout simplement. Un autre groupe de gardes arrivait. Ils lui tirèrent dessus sans s'arrêter, mais lui continua de s'avancer en arrêtant les balles. Arrivé a proximité, il ouvrit les paumes de ses mains et les projeta en avant pour lancer une violente onde de choc. Les gardes furent expulsés et tués sur le coup.
Le "Patron" s'était retranché dans son bureau, sa table renversée devant lui, et ses gardes du corps d'élites à ses côtés, prêts pour le pire des scénarios. La porte était barricadée, et de l'autre côté on entendait des cris d'horreur. Il massacrait tout le monde. Il ne s'arrêterait pas avant que la vie ait disparu de ce bâtiment. La main ferme du "Patron" se mit soudain à trembler fortement et il lâcha son arme. Une crise ... Encore. Il lui fallait ses médicaments. Il tira un tiroir de son bureau, mais les seules choses qu'il y trouva étaient des fioles vides. Vides. Plus de remède. Pris d'une forte de crise, il fouilla frénétiquement dans ses poches et y trouva une seringue ... Une seringue d'Héroïne.
Il brisait les blindages des gardes, enfonçait les portes, massacrait les scientifiques, déviait les balles, commandait à la foudre. Rien à faire, il était toujours plus fort. Ils avaient essayé de "combattre le feu par le feu" en l'électrocutant. Cela n'avait fait que le renforcer. Il absorbait toute forme d'électricité et rechargeait ses "batteries" avec, pour ensuite faire s'abattre le tonnerre sur quiconque se mettrait en travers de son chemin. Pas de rescapés, pas de pitié. Seulement la Vengeance. Il fracassa d'un puissant jet de foudre la porte du bureau.
Le "Patron" leur ordonna de tirer. Dans la fumée et les débris, on ne voyait rien. Quand l'opacité disparue, un corps gisait par terre, criblé de balles. Le "Patron" se releva. Plus facile qu'il n'aurait cru. Avec humour, il proposa un café à ses hommes. Les mêmes hommes qui avaient été foudroyés, éjectés à travers une vitre, broyés, ... La gorge du "Patron" se serra. Il hurla avec terreur :
"T'es qui ?! P ... Pourquoi est-ce que tu te retournes contre moi ?! Je ... Je t'ai créé, tu n'as pas le droit de me faire ça ! Je suis comme ton père, tu m'entends !? TU M'ENTENDS !?"
Des décombres s'effondrèrent dans un coin de la pièce et le chassé vida tout son dernier chargeur dessus en hurlant. Le chasseur tomba du plafond derrière lui et lui brisa les jambes en le désarmant. En pleurant, le "Patron" leva les yeux vers la bête qu'il avait créé. La foudre tomba, éclairant le visage déchiré de haine et de colère de l'homme-foudre.
"Mon nom est Cole. La seule chose que tu aies faite, c'est me détruire. Alors je vais te détruire à mon tour.
- Mais je ..."
Cole prit la tête du "Patron" et le souleva. Une aura bleutée apparue sur sa main et il absorba l'électricité contenue dans les neurones de sa victime. Il en avait fini ici. Avant de sortir du bâtiment, il tomba sur une salle où plusieurs tenues étaient entreposées. L'une d'elle était juste faite d'une veste en cuir noire et jaune et d'un jean bleu sombre, accompagné de chaussures noires et jaunes. La plus simpliste fut celle qu'il choisit. Et maintenant, place à la Vengeance.
-------------------------
"High Voltage" - AC/DC
-------------------------