« L'aube a su la lune entendre
Nobody knows
Nulle vie, nul ressentiment
Nobody knows »
Nobody knows - Mylène FarmerLorsqu’elles quittèrent les Colonnes Lances, la journée était bien trop entamée pour envisager de regagner le pied du Mont Couronné. Cynthia décida donc de repousser leur descente au lendemain, ce qui accorderait aux filles le temps nécessaire pour se régénérer après leur pénible ascension.
Cassy s’attendait – aspirait – à revoir la mystérieuse inconnue qui lui était apparue la nuit précédente, mais elle dormit d’un sommeil de plomb, sans que rien ne vienne ne troubler son repos. Elle en fut particulièrement déçue. Cette femme n’était peut-être bien qu’un rêve, après tout.
Comme elles avaient fait le plus dur en gravissant la montagne, rejoindre la route 208 depuis son sommet fut presque une sinécure, par comparaison, même si cela leur demanda tout de même plusieurs heures de marche dans le dédale de galeries obscures. Elles passèrent une autre nuit à la belle étoile, et atteignirent Unionpolis le jour suivant, en début d’après-midi.
La capitale de Sinnoh était gigantesque, au moins cinq fois plus grande que Charbourg, et les rues se comptaient par centaines. Cassy et Léa devraient se montrer prudentes pour ne pas s'égarer dans cette cité inconnue, qui apparaissait à leurs yeux comme un véritable labyrinthe. Cynthia était vraisemblablement de cet avis, elle aussi, car elle proposa :
— Je vais commencer par vous trouver une chambre, puis je vous ferai visiter un peu Unionpolis avant de repartir pour l’Élite des Quatre, d’accord ?
Les filles acceptèrent promptement. Elles marchèrent encore pendant une vingtaine de minutes, traversèrent des avenues animées, passèrent devant des magasins aux vitrines colorées… C’était la première fois que Cassy voyait une ville aussi vive que celle-ci. Même Féli-Cité ne l’avait pas autant impressionnée.
Cynthia les fit pénétrer dans le premier hôtel qu’elles aperçurent et qui n’était pas complet. Sa façade simple, sans ornement, dissimulait un intérieur coquet décliné dans des tons orange pastel qui les charma sitôt qu’elles en eurent franchi le seuil.
À la droite de l'entrée se dressait le comptoir d’accueil, actuellement désert. À gauche s'étendait ce qui faisait office de grand salon. Un écran géant diffusait un match de Pokéfoot devant lequel des supporters s'extasiaient, des canettes de soda à la main. Les encouragements qu’ils lançaient à leur équipe favorite dérangeaient la femme installée face à l’un des deux visiophones mis à disposition des clients, car elle peinait à entendre son interlocuteur.
Le fond de la salle était un peu plus calme. Une adolescente était assise dans un fauteuil et feuilletait un magazine qu’elle avait pris sur le présentoir situé juste à côté, pendant que deux garçons, qui devaient être ses amis puisqu’elle levait régulièrement les yeux vers eux, disputaient une partie de billard.
— Qui est-ce qui gagne, à ton avis ? interrogea Léa en désignant la télévision d'un mouvement de la tête.
— Euh… Je n’en sais rien, bredouilla Cassy. Je ne connais même pas les règles.
— Moi non plus. Je posais juste la question comme ça.
Elle éclata de rire pendant que Cynthia faisait tinter une sonnette. Une porte dérobée, derrière la réception, s'ouvrit presque immédiatement pour laisser passer un individu à la haute stature. Âgé d’une trentaine d'années, il avait des cheveux bruns, un visage fin et portait de petites lunettes rectangulaires. Lorsqu'il identifia la Championne, il masqua difficilement sa surprise.
— Oh ! Euh… Mademoiselle Shirona ! Je… C'est un véritable honneur pour moi de vous recevoir ici. En quoi puis-je vous être utile ?
— Cette délicieuse enfant a l'intention de participer au Concours d'Unionpolis. Est-il possible de louer une chambre double jusqu'à cette date ?
— Double ? répéta l'hôtelier, son regard balayant les trois arrivantes.
— Oui, seules mes amies vont loger ici. Pour ma part, je dois regagner l'Élite des Quatre. Des affaires urgentes m'attendent là-bas. Je gage que, même en mon absence, elles seront traitées avec toute la déférence dont vous feriez preuve à mon égard, n’est-ce pas ?
Cynthia ponctua ses paroles d’un sourire éclatant qu’elle adressa à son interlocuteur, ce qui amusa Cassy. En tant que Maître de Sinnoh, tout le monde était naturellement aux petits soins avec elle, et elle semblait avoir l'habitude de bénéficier de tels traitements de faveur. Tandis qu’elle réglait la facture, sur laquelle le réceptionniste insista pour lui faire une remise, Léa remarqua une affiche accrochée au mur.
— Regarde, Cassy !
C'était une publicité pour le Concours auquel la jeune coordinatrice prévoyait de s'inscrire. L'image d'une femme à la chevelure violacée s'étalait juste au-dessous d'un titre aux couleurs chatoyantes, qui annonçait magistralement : « Présidé par la somptueuse Kiméra, Championne d'Unionpolis ».
— Elle est magnifique ! s’exclama Léa, complètement béate face à la dresseuse professionnelle et à sa longue robe de soirée, dotée d'une crinoline très ample. Encore plus que sur les photos que j'ai vues d'elle à l'école ! Je n'arrive pas à croire que je vais rencontrer la grande Kiméra, c'est un rêve qui devient réalité !
— Pardonne-moi de briser un tel élan d’enthousiasme, mais je te rappelle que tu n’as toujours qu’un seul pokémon, or il t’en faut deux si tu veux avoir une chance de participer à la compétition, et donc d’approcher Kiméra.
— Il me reste encore du temps avant le jour J. Prenez garde, pokémon plante de Sinnoh ! La talentueuse Léa va bientôt tous vous capturer, sans exception !
Cassy tenta de se laisser contaminer par la bonne humeur de son amie, mais elle ne parvint qu’à esquisser un sourire forcé. Ses pensées n’avaient fait que s’assombrir depuis leur départ des Colonnes Lances, et même Cynthia ne réussit pas à l’en détourner lorsqu’elle leur suggéra de confier leurs bagages au service d’étage pendant qu’elles sortaient se promener dans les rues d’Unionpolis.
Leur première étape fut le Centre Pokémon le plus proche – la ville étant si grande qu’elle en comptait trois –, car Léa tenait à faire examiner Bulbizarre pour s’assurer qu’il était parfaitement remis de l’attaque Blizzard qu’il avait essuyée au Mont Couronné. Cynthia permit à Cassy d’échapper à cette visite en l’envoyant acheter des muffins dans une pâtisserie voisine.
— Est-ce que nous sommes loin de l’Arène ? s’enquit Léa un peu plus tard, après que leur groupe se fut reformé. J’aimerais bien la voir. Avec un peu de chance, on apercevra peut-être Kiméra !
— Eh bien… L’Arène, dis-tu ? Elle est… Hum… Oh, tu as vu ça ? La Poffinerie !
Cassy observa Cynthia avec perplexité. En plus de bégayer et de peiner à formuler une phrase complète, les joues de la Championne avaient pâli, tandis qu’elle pointait une échoppe du doigt. Une enseigne colorée dans des tons pastel portait le nom qu’elle venait de prononcer.
— La quoi ? demanda Léa.
— La Poffinerie. C’est ici que sont fabriqués les meilleurs poffins de tout Sinnoh, mais pas seulement. Ils organisent également des ateliers culinaires au cours desquels ils apprennent aux gens comment préparer leurs propres recettes.
— Oh, c’est vrai ?
— Bien sûr. Venez, allons donc faire un tour à l’intérieur.
Sans leur laisser le temps de réagir, Cynthia les empoigna chacune par une épaule pour les entraîner en direction du bâtiment qui dégageait une odeur fort appétissante, même s’il ne s’agissait que de nourriture pokémon. Cette attitude ne fit qu’accroître les soupçons de Cassy : la Championne se comportait décidément de façon très étrange depuis quelques minutes.
— Mince… gémit Cynthia en apercevant la pancarte suspendue à la porte. L’établissement est fermé au public pour l’après-midi.
— C’est pas grave, je reviendrai un autre jour avec Cassy, affirma Léa. Et puis, comme ça, on peut aller jusqu’à l’Arène.
— Ah oui, l’Arène… Eh, j’y pense ! Nous ne sommes pas très loin du Square Paisible. Enfin, c’est à l’autre bout de la ville, mais je connais des raccourcis, et…
— Non, non, non ! Je veux voir l’Arène ! S’il vous plaît, Cynthia !
Léa lui fit cette moue attendrissante dont seuls les enfants avaient le secret, tout en battant des cils. Le Maître de Sinnoh répliqua en levant les yeux au ciel, mais face à sa détermination, elle ne put que céder. Dans un grognement, elle donna son accord, tandis que Cassy continuait à s’interroger. Elles n’avaient pas parcouru trois cents mètres qu’une voix s’exclama à leur passage :
— Cynthia ? Ça alors !
L’intéressée pivota sur elle-même, rapidement imitée par ses amies. Une jeune femme mince leur adressait des signes enjoués depuis le trottoir opposé. Elle portait une tenue décontractée, et ses cheveux blonds formaient un palmier saugrenu au-dessus de sa tête. Elle dégageait une agréable impression de spontanéité et de naturel.
— Toi ici, je ne rêve pas ? poursuivit-elle en s’élançant vers le trio, sans même prendre la peine de vérifier si la voie était libre avant de traverser la route.
— Cassy, Léa, permettez-moi de vous présenter Amelle Mizuki, une amie de longue date, déclara Cynthia. Elle s’occupe du système informatique de gestion des pokémon. D’ailleurs, je suis surprise de te voir, moi aussi. Je te croyais à Azuria, chez Léo. Vous ne deviez pas mettre au point un nouveau procédé de transfert ?
— Si, mais ça s’est révélé beaucoup plus simple que prévu. Voilà trois semaines que je suis de retour. Quant à toi, Unionpolis est bien la dernière ville où je m’attendais à te trouver en train de faire du tourisme avec des adolescentes, étant donné que…
— Et si nous allions boire un cappuccino toutes ensemble ? l’interrompit promptement Cynthia avec un entrain exagéré. Je suis sûre que tu connais un bon établissement, dans le coin.
La dénommée Amelle acquiesça et les invita à la suivre. Elles marchèrent jusqu’à l’extrémité de l’avenue, qui débouchait sur un carrefour où elles tournèrent à droite pour s’engager dans une ruelle étroite. Elles en traversèrent deux autres avant d’atteindre un salon de thé à la façade verte et à la porte décorée par le dessin d’une tasse fumante.
Cassy et Léa s’installèrent sur des sièges molletonnés à proximité de la plus grande fenêtre, tandis que Cynthia accompagnait son amie jusqu’au comptoir. L’adolescente, qui les observait par-dessus son épaule, les vit échanger quelques paroles à voix basse. Elle eut beau tendre l’oreille, cependant, elle ne perçut pas un mot. Leur conversation était étouffée par celles des autres clients.
À leur retour, Amelle tenait entre ses mains un plateau qui supportait un thé saveur citrus, un cappuccino, le Soda Cool de Léa et le café au lait de Cassy. Elle s’installa face à la fillette qui, du fait de sa timidité, s’empourpra immédiatement. Sa gêne ne dura pas longtemps, car l’amie de Cynthia était très sympathique, et elle fit tout son possible pour la mettre à l’aise.
— Tu es une apprentie dresseuse, c’est ça ? demanda Amelle à sa jeune interlocutrice.
— Une apprentie coordinatrice, corrigea Léa. J'ai terminé deuxième du Concours de Charbourg, et je suis ici pour participer à celui d’Unionpolis.
Amelle, qui venait de prendre une gorgée de thé, avala de travers et fut secouée par une violente quinte de toux. Cynthia s’empressa de lui ôter sa tasse des mains pour qu’elle ne la renverse pas, et lui donna une série de tapes dans le dos.
— Le Concours d’Unionpolis ? répéta-t-elle d’une voix rauque, en orientant vers le Maître de Sinnoh un regard sceptique.
— C’est ce qui est prévu, en effet.
— Mais… Euh… Tu es courant que…
— Qu’il a lieu dans moins de dix jours, oui, coupa Cynthia. Ce qui ne laisse que très peu de temps à notre petit prodige pour capturer un second pokémon plante.
Ce fut à son tour de fixer Amelle avec une expression entendue, et la jeune femme sembla ravaler la phrase qu’elle était sur le point de prononcer. À la place, elle se gratta pensivement la tempe, avant de secouer la tête et de déclarer :
— Pour les pokémon plante, je ne peux pas vous aider. Par contre, j’ai des Évoli.
— Des Évoli ?
Léa tira son Pokédex et consulta les informations dont disposait l’appareil à propos de cette espèce. Son visage s’illumina lorsqu’elle apprit qu’il pouvait évoluer en Phyllali, une créature de type végétal.
— Mais c’est génial ! s’exclama-t-elle.
— Avant de rencontrer Léo, j’étais éleveuse, précisa Amelle. J’ai cessé mon activité quand je suis venue m’établir dans cette ville, mais j’aimais trop mes Évoli pour m’en séparer, alors je les ai installés dans le jardin. Le problème, c’est que je suis très prise par mon travail, et je ne peux pas leur consacrer tout le temps que je voudrais. L’un d’eux a éclos il y a quelques mois, il est très foufou de nature. Il a besoin de s’occuper, et je pense qu’il sera plus heureux avec toi. À condition que tu me promettes de prendre grand soin de lui, je veux bien te le confier.
— Vraiment ? Vous feriez ça ?
Léa était si excitée que Cassy s’attendait à la voir bondir par-dessus la table d’une seconde à l’autre pour se jeter au cou d’Amelle. Celle-ci sourit avec bienveillance au moment de répondre :
— Puisque je te le dis. Si vous n’avez rien de prévu dans l’immédiat, vous n’avez qu’à m’accompagner jusque chez moi. Je te présenterai Évoli et je te remettrai sa pokéball.
Léa accepta aussitôt, sans même se donner la politesse de consulter ses amies. Elle se confondit ensuite en remerciements, mais Amelle les balaya tous d’un geste désinvolte, affirmant que rien ne la rendait plus heureuse que d’aider les gens et de leur faire plaisir.
Les boissons avalées, Cynthia déposa un pourboire sur la table, et le quatuor qu’elles formaient quitta le salon de thé. Amelle ouvrit la voie pour les guider jusqu’à sa maison, située au nord-ouest de la ville. Le Maître de Sinnoh marchait à ses côtés, et Cassy venait ensuite. Léa, dont les frêles jambes n’étaient pas totalement remises de l’ascension du Mont Couronné, traînassait dans leur sillage.
— Si ton amie veut avoir la moindre chance lors du Concours, veille à ce que ton lien avec elle ne parvienne pas à ses oreilles, murmura Amelle du bout des lèvres, ce qui n’empêcha pas Cassy de l’entendre.
— Ne t’inquiète pas, je n’ai pas l’intention qu’elle l’apprenne, répondit Cynthia de façon tout aussi discrète. Mais dans l’éventualité où ce serait le cas, j’ose espérer qu’elle possède assez d’intégrité pour ne pas léser une enfant innocente sous prétexte qu’elle fait partie de mon entourage.
— J’ai bien peur que tu surestimes sa bonté d’âme…
Cassy aurait continué à suivre leur conversation si, à ce moment-là, son attention n’avait pas été retenue par autre chose. Elles venaient de déboucher sur une vaste place, dominée par la cathédrale d’Unionpolis. L’adolescente avait lu dans un livre qu’il s’agissait du plus grand édifice religieux au monde, et à présent qu’elle l’avait sous les yeux, elle voulait bien croire que sa réputation n’était pas usurpée.
En plus d’être immense, le bâtiment était magnifique. Une rosace se découpait au centre de sa façade gothique, flanquée par deux tours ornées d'élégants arcs-boutants. Un vantail en bois sombre était maintenu ouvert par une cale et portait un petit écriteau signalant aux passants qu'ils pouvaient pénétrer à l'intérieur. Machinalement, Cassy fit un pas dans sa direction.
La cathédrale l’attirait inexorablement. Oubliant qu’elle était en compagnie de ses amies et qu’elles se rendaient toutes chez Amelle, elle leur faussa compagnie pour traverser la place. Comme les deux adultes étaient accaparées par leur discussion et que le regard de Léa papillonnait sans cesse, personne ne la vit s’éloigner.
Cassy franchit l’entrée et s’engouffra dans le narthex, où elle fut surprise par la fraîcheur ambiante. Un épais tapis recouvrait le sol, étouffant le son de ses pas, tandis qu’elle avançait jusqu’au coquiperlier. Elle trempa ses doigts dans l’eau bénite et les porta à son front pour honorer le Tout-Puissant, puis elle s’engagea dans la nef, sublimée par de nombreux vitraux et bas-reliefs.
Elle repéra sur sa gauche un autel sur lequel s’alignaient des dizaines de cierges, dont certains étaient encore allumés. Elle sortit une piécette de sa poche et la glissa dans la fente d’une petite boîte en fer, avant de se saisir d’une chandelle blanche cerclée par des traits jaunes, qui symbolisaient les anneaux d’Arceus. Elle embrasa sa mèche, la plaça auprès des autres et tira son chapelet de son sac.
Alors qu’elle s’apprêtait à entamer une prière, Cassy marqua une hésitation. Elle en avait tant formulé jusqu’à présent, et toutes étaient restées sans réponse… Si l’Alpha ne l’avait pas entendue, pas même lorsqu’elle s’était tenue aux Colonnes Lances, au plus près de Lui, pourquoi l’écouterait-Il mieux ici, à Unionpolis ?
Aucune idée ne lui était venue, pas plus qu’à Cynthia, sur la marche à suivre désormais. Où chercher des informations à propos des glyphes ? Des Gijinkas ? Où trouver les explications qui s’obstinaient à leur faire défaut ? Si Arceus Lui-même se refusait à l’éclairer, comment Cassy achèverait-elle sa quête ?
Un frisson lui parcourut l’échine lorsqu’elle sentit une présence dans son dos. Sa main se crispa sur son chapelet, tandis qu’elle tournait la tête. Cynthia se trouvait juste derrière elle, à moins d’un mètre. Elle lui adressa un sourire avenant avant de déclarer à voix très basse, afin de ne pas troubler la sérénité de ce lieu saint :
— Quand j’ai réalisé que tu avais disparu, je me suis doutée que je te retrouverais ici.
— Vous êtes perspicace, constata Cassy.
— Toi aussi. J'ai remarqué ton air soupçonneux, depuis tout à l'heure. Tu as compris, n'est-ce pas ?
— Je crois que oui. En partie, du moins. Vous avez l’intention de me révéler quel différend vous oppose à Kiméra ?
Les lèvres du Maître de Sinnoh s’étirèrent davantage, preuve que son interlocutrice avait visé juste. Elle parcourut les alentours du regard, s’attardant un bref instant sur le cierge que Cassy avait allumé, pour finalement suggérer :
— Et si nous sortions d'ici ? Une cathédrale n'est pas l’endroit le mieux choisi pour se livrer à la confidence. Je te raconterai tout une fois que nous serons dehors.
Cassy hocha la tête et emboîta le pas à Cynthia, qui avait déjà tourné les talons. Elle était curieuse de découvrir comment une personne aussi adorable et attentionnée qu’elle pouvait avoir une ennemie en la personne d’une Championne d’Arène.