Chapitre 25 : La tempête...
Sur le chemin, Jérémie observa des Pokémon affolés par la tempête proche. Mus par leur instinct de survie, ils fuyaient en sens inverse de son propre sillage. Certains le poussèrent même à les imiter en couinant des avertissements qu'il décida d'ignorer poliment. Sa décision était déjà prise depuis longtemps.
Après une demi-heure de marche, il choisit l'abri d'une saillie pour manger et apaiser sa faim grandissante. Les ressources qu'il avait emportées étaient maigres : quelques barres énergétiques, de l'eau et du pain. Mais cela lui suffisait amplement pour le moment. Il aurait l'occasion de refaire un stock de toute façon.
Quelques minutes plus tard, il reprenait la randonnée sauvage, son petit sac à dos sur l'épaule. En y repensant, Jérémie se dit qu'il devait avoir l'air d'un mendiant : cela faisait six jours qu'il ne s'était pas rasé, et il n'avait pu se laver que récemment, lorsque lui et Ratchet avaient découvert une source naturelle au Mont Couronné. Du temps où il ne se contrôlait pas, chacune de ses tentatives de baignade s'était soldée par l'apparition d'un bloc de glace.
En ajoutant à cela des habits proches du haillon et des coupures multiples, Jérémie songea qu'il devait vraiment faire peur à voir. Mais là aussi, il aurait le temps de s'en occuper une fois sa mission remplie.
Ses pensées convergèrent également vers un moyen de progresser. Jérémie avait beau soulever de multiples questions, il en retirait invariablement une conclusion différente. La dernière fois, utiliser la glace sur son propre corps l'avait significativement aidé ; aussi serait-ce désormais une technique qu'il se promit d'employer.
Mais après ? L'ennemi était polyvalent et imprévisible, il se devait donc de l'être aussi. Sans remettre complètement en cause ses capacités, il se savait inférieur à la plupart des hommes de Tobias, si ce n'est à tous. Et là résidait le véritable problème : il était trop faible, trop inexpérimenté.
Même si -comme l'avait déjà remarqué Salomon- il sentait ses forces croître rapidement, il était encore loin des adultes. Beaucoup trop loin.
A moins d'espérer que la plupart ne s'entre-tue, il ne pouvait pas rester là à rien faire. En ces temps agités, le sort de l'humanité se jouait.
Une heure après son départ, il sentit le vent forcir exponentiellement. Des colonnes d'air montaient au ciel par endroits et Jérémie en fut ébahi comme apeuré. Célestia se profilait à vue d'œil et déjà, le climat se dégradait de façon alarmante. L'ensemble se révélait chaotique et le vent soufflait à n'en plus finir.
C'était horrible de penser que ce temps vivait grâce à Mathilde. Mais Jérémie savait que, en toutes circonstances, elle n'aurait jamais agi ainsi de son plein gré. A l'instar de Cyril, ses facultés avaient dû prendre le dessus. Par conséquent, il serait à nouveau celui qui ramènerait le calme. Il s'en donnait l'obligation solennelle.
Au détour d'un chemin, il la vit enfin, nichée aux creux d'une vallée naturellement taillée dans la montagne. Célestia étendait ses pelouses verdoyantes. Ci et là, des statues finement sculptées ornaient la ville. Les maisonnettes joliment bâties évoquaient un temps révolu, certaines se couvrant de frises, de runes et autres motifs énigmatiques. Avec une admiration éperdue, il détailla les toitures et les fleurs colorées.
Néanmoins, cette vision onirique laissa vite place à une désolation complète. En un instant, une rafale plus vigoureuse que les autres venait de détacher les tuiles et de souffler les parterres. Tout était désormais ravagé et Jérémie se releva péniblement après être tombé. Des tessons de verre mouchetaient le sol d'éclats translucides tandis que des cris retentissaient sous la tourmente.
Décidément, Jérémie appréhendait difficilement la situation. Il n'arrivait pas à croire qu'un seul pouvoir soit capable de causer tant de désordre et de destruction. Cela l'attristait et le motivait à la fois. Il devait mettre un terme à ce danger immédiatement.
Un concert de cris l'environnait et des ombres indécises couraient partout, fermaient les portes et les fenêtres en lui jetant parfois un regard curieux ou incrédule. Jérémie comprit que voir quelqu'un marcher paisiblement par ce temps semblait louche voire téméraire.
Désormais tout le monde s'était barricadé chez soi, et Jérémie demeura seul dans les allées bordées de fleurs étiolées ou déchiquetées. C'est comme si l'enfer avait été apporté au paradis par un quelconque procédé tordu ; la végétation se mourait et la joie sombrait. Célestia n'était plus que l'ombre délabrée d'elle-même.
Il fallut un certain temps à Jérémie pour remarquer que la tempête s'était stabilisée. Le vent soufflait continuellement, non plus par à-coup. Une nouvelle guère rassurante au demeurant. Avancer restait en effet une véritable épreuve.
Lentement, difficilement, Jérémie progressa vers la source électrique qu'il avait devinée comme étant celle de Mathilde. Seule elle pouvait dégager une telle signature énergétique, un condensé d'élégance et de mystère à la fois.
Ce fut seulement à la sortie Est de Célestia qu'il la vit. Assise sur un rocher plat, les bras ramenés contre son giron, elle pleurait à chaudes larmes. Autour d'elle, les circonvolutions du terrain changeaient sans cesse, modifiées par le vent qui hurlait à en briser les tympans. Ses magnifiques cheveux cinglaient l'air tels une bannière folle. Quant à la rose qui les décorait, elle s'était perdue à tout jamais dans la tempête.
Indécis, Jérémie contempla Mathilde sans oser l'approcher. La jeune fille ne l'avait pas encore remarqué. Mais la voir pleurer, elle, son amie de toujours... celle qui l'avait sorti de la solitude et du silence quand il avait déménagé à Bourg-en-Vol... celle qui avait su trouver les mots justes pour raviver la flamme de la vie en lui...
C'était impensable.
- Pourquoi tu pleures ? Tu t'es fait mal ?
- Non, c'est parce que les autres garçons disent que je suis bizarre et se sont moqués de moi ! Et aussi... ils m'ont demandé ce... ce que ça faisait d'avoir un père quasiment jamais là !
- Moi aussi, mon père est presque toujours absent... Et tu sais ce qui me permet de tenir le coup ? C'est de savoir qu'il est toujours là, dans mon cœur. Oui, l'un comme l'autre, ils avaient connu une vie marquée par l'absence prolongée de leur père, pensa Jérémie en ressassant ces paroles venues d'un âge perdu. Une vie d'interrogations, de doutes et de solitude. Tout comme lui, Mathilde avait déménagé de sa ville natale, Cimetronelle, pour venir s'installer à Bourg-en-Vol. Et tout comme pour lui, cela s'était fait dans des conditions troublantes, sur la base d'une raison évasive donnée par leurs mères.
Contrairement aux adolescents lambda, Mathilde était douce, aimante, maternelle et surtout... mature. Comme si elle connaissait les durs lots de l'existence bien avant l'heure. Jérémie avait de bonnes raisons de penser qu'elle dissimulait ses démons, façonnant lentement une protection entre elle et le reste du monde.
Aujourd'hui, le garçon était décidé à ne pas laisser Mathilde se ronger les sangs toute seule. Elle aurait une épaule sur laquelle s'appuyer.
Des paroles chantonnées avec grâce lui parvinrent indistinctement, échos étouffés parmi le mugissement du vent. Jérémie venait tout juste de les remarquer
Par une nuit étoilée,
L'enfant mystérieux est né.
Mais sans discontinuer il pleurait,
Alors sa mère eut une idée.
Pourquoi ne pas chanter
Et ainsi l'apaiser .
De doux et simples mots
Qui résonnent tels des grelots.
Enfant des prairies, divin angelot,
Tu rejoindras le petit berceau,
Tellement paisible et beau,
Car Dieu veille là-haut. L'intonation subtile et poétique malgré les sanglots... Jérémie fut subjugué. Là encore, seule Mathilde avait ce don bien spécial. Il aurait pu rester des heures à l'écouter, enivré par la voix harmonieuse de la jeune fille. Mais il savait également ce que cela signifiait : Mathilde ne chantait cette berceuse inventée par sa mère qu'en cas d'extrême urgence, lorsqu'elle se sentait esseulée et désespérée.
Pour elle, c'était une sorte de mélopée protectrice repoussant les ténèbres. Jérémie ne pouvait pas la laisser comme ça. Il ne le supporterait pas longtemps.
- MMAATTHHIILLDDEE ! beugla le garçon pour couvrir le fracas de la tempête.
La jeune fille tourna la tête avec une expression de franche incrédulité, les yeux écarquillés. Jérémie lut son prénom sur les lèvres pâles. Toujours stupéfaite, Mathilde l'observa braver le vent pour tenter de la rejoindre.
A mesure qu'il avançait, la progression s'en trouvait plus difficile. Désormais il apparaissait clair que Mathilde était l'épicentre de la tempête. Mais Jérémie s'en moquait, il devait l'atteindre...
Une rafale plus puissante que les autres le rejeta vers l'arrière en le faisant glisser sur plusieurs mètres. Mathilde hurla indistinctement et le vent s'accentua.
Jérémie savait qu'il n'avait plus qu'une seule chose à faire. Profitant d'une brève accalmie de l'intempérie, il recouvrit ses bras et ses jambes d'une lourde et épaisse couche de glace qui le maintint fermement campé au sol. Puis il progressa à quatre pattes, soulevant difficilement ses membres pesants.
Il croisa alors les magnifiques yeux pervenche de Mathilde. Ils reflétaient une peur, une tristesse incommensurables. Sans savoir comment, Jérémie parvint à se redresser sur les jambes et avança d'un pas irrégulier, tête baissée et bras en visière pour se protéger des bourrasques.
Nouveau hurlement étouffé. Jérémie leva les yeux et contempla bouche bée un bloc de roche gros comme un ballon fondre vers lui sous l'impulsion du vent. L'instant d'après, il le brisait d'un crochet monumental qui le surprit lui-même. Le pire restait...
que la glace n'avait pas la moindre fissure. Ainsi donc, ses capacités physiques subissaient bel et bien une croissance drastique...
Jérémie réprima toutefois le flot de questions qui l'assaillait : inutile de s''étonner pour le moment, car cela ne pouvait que l'aider.
Au même moment, un éclair crépita et zébra le ciel. Jérémie frissonna lorsque le grondement sembla résonner en lui et agiter chacun de ses organes. Il poursuivit toutefois sa lente remontée vers Mathilde, courbé et haletant mais décidé. La jeune fille continuait de le fixer avec un mélange de tristesse et d'inquiétude, comme lui conseillant de rebrousser chemin tout en implorant son aide.
- Non, pars... LOIN ! hurla Mathilde lorsqu'il fut assez proche pour distinguer clairement ses paroles. Si tu persistes, tu vas être... tu vas être...
- Tais-toi, je ne veux pas entendre de bêtises ! répliqua Jérémie en sentant ses membres s'engourdir. Si je suis venu, c'est pour toi ! Et je ne t'abandonnerai pas, tu m'entends ?
Devant une telle fermeté, Mathilde demeura ébahie. Quelques larmes vinrent s'ajouter aux précédentes et elle marmonna de façon à peine audible :
- S'il te plaît, ne fais pas ça... Ne...
Mais elle se tut alors que Jérémie l'encadrait de ses bras à nouveau libres. Aussitôt, le vent faiblit et ne fut plus qu'une bribe de souffle. Poussant un long soupir, Mathilde posa sa tête contre l'épaule du garçon et pleura de plus belle. Jérémie la sentait trembler et il se résigna à lui caresser les cheveux le plus doucement possible.
- C'est fini, murmura-t-il d'un ton conciliant. C'est fini...
- Comment... comment as-tu fait ? balbutia Mathilde en étouffant un sanglot.
- Parce que j'avais peur de te perdre. Tout simplement.
Le revirement climatique fut impressionnant : un soleil de plomb fit son apparition, atténué par le brouillard habituel qui englobait Célestia. Quelques courants circulaient encore ci et là, mais dans l'ensemble la situation s'était nettement améliorée. Jérémie et Mathilde s'étaient réfugiés en hauteur pour prendre calmement du recul.
Avec un réalisme presque déconcertant, la jeune fille accepta le passé ainsi que la mort de Cyril. Contrairement à Jérémie ou aux autres, elle ne chercha pas une raison pour l'expliquer, ni même pour supposer que ce n'était pas vrai. Elle l'encaissa avec un flot de larmes, bien sûr. Mais elle ne tenta pas d'argumenter et hocha sombrement la tête en serrant la veste que Cyril lui avait offerte.
A supposer qu'elle ait enduré des choses horribles, ce n'était guère étonnant de la voir si raisonnable. D'ailleurs, Jérémie ne lui en voulut même pas. A l'inverse, il lui fut reconnaissant de ne pas remuer le souvenir de Cyril et de tout faire pour crédibiliser sa mort. En ne la niant pas, elle rendait plus acceptable le fait qu'il ait disparu à tout jamais.
- Combien de temps tu as passé comme ça ? demanda Jérémie en observant les habits lacérés et les cheveux désordonnés de son amie.
- Depuis le début, marmonna-t-elle en baissant la tête. C'était horrible, j'ai cru que ça ne cesserait jamais. Ça a commencé à cause d'un type louche qui m'a effrayée et depuis, ça n'a pas cessé.
- Je suppose qu'avec tout ça, tu n'as pas trop mangé ni bu ? demanda Jérémie d'un ton conciliant.
Sous le hochement affirmatif de la jeune fille, il agrippa son sac à dos et en sortit des barres et de l'eau. C'était tout ce qui lui restait, mais peu importait.
- Merci, dit Mathilde avec reconnaissance en les prenant délicatement, comme de petits trésors fragiles. Tu m'as manqué, ajouta-t-elle en lançant un regard lumineux à Jérémie. Je n'osais même pas imaginer ce qui avait pu t'arriver.
- Ne t'en fais pas, je vais bien comme tu peux le voir. Et bientôt, nous retrouverons Ratchet et Ariane, ainsi que Hyde. Ce type est étrange mais super sympa. Il a promis de nous aider à dompter nos pouvoirs et à récupérer nos Pokémon... Pour ma part, je le crois dur comme fer.
D'un geste qu'il voulait doux et rassurant, il prit la main de Mathilde dans la sienne. Elle ne chercha pas à se dégager et Jérémie sourit. Le regard perdu au loin, il savoura alors ce moment de retrouvailles...
- Dites donc les enfants, descendez un peu, ce n'est pas prudent de rester dehors par les temps qui courent ! lança alors une petite voix chevrotante. Vous m'avez l'air étrangers et perdus, si vous le souhaitez j'ai des chambres pour vous, je suis l'aubergiste de la ville.
Curieux, Jérémie observa la femme voûtée en robe simple qui leur parlait en contrebas. De son doigt maigre, elle leur adressa un geste d'invite et repartit d'un pas traînant. Jérémie faillit rire en écoutant le couinement produit par ses pantoufles roses à pompons.
Après un regard tacite, les adolescents quittèrent leur perchoir et partirent à la suite de la vielle dame. Avoir un endroit confortable où dormir cette nuit ne serait de trop, effectivement. Ils l'aperçurent à l'entrée de Célestia, agitant la main pour les inciter à accélérer. Jérémie et Mathilde la suivirent.
Enfin, ils la repérèrent sur le seuil d'une porte en ogive. Au-dessus, une pancarte en bois indiquait : " Au Persian Céleste ". Quelque chose dans ses yeux d'émeraude et les traits de son visage restait agréable, bien qu'elle semblât avoisiner la soixantaine. Un foulard masquait sa chevelure, mais certainement était-elle grise. Plus intrigués que douteux, les adolescents lui emboîtèrent le pas et pénétrèrent dans la ravissante construction en bois verni qui lui tenait lieu de maison et auberge à la fois.
La demeure était richement décorée, surchargée même. Jérémie haussa un sourcil quand la vielle dame passa devant une collection d'objets en porcelaine. Des assiettes à l'effigie de Persian et autres bibelots ornaient les murs ci et là. Si Jérémie n'avait pas eu un certain respect pour les personnes âgées, il aurait certainement suggéré qu'elle était un peu sénile, ou du moins excentrique. Assurément, il se trouvait dans une bien étrange auberge. On aurait plutôt cru à un salon de thé.
Au centre de la pièce, une large table couverte d'un napperon en tulle rose acheva d'écœurer Jérémie. Mais la vieille dame leur offrait le logis, ce qui lui interdisait de refuser son hospitalité. De plus, il ne pouvait laisser passer l'occasion de mener - si brièvement que ce fût - un train de vie normal. Honnêtement, une salle de bain ne lui déplairait pas.
Visiblement, elle n'avait aucune idée de qui ils étaient, ou alors elle cachait très bien son jeu, songea Jérémie. On pouvait raisonnablement penser que la tempête avait bloqué les lignes téléphoniques pendant un petit moment. Inutile de trop s'inquiéter donc.
" Du moins tant qu'Ayashi et Hyorô ne pointeront pas le bout de leur nez, siffla une voix moqueuse dans l'esprit de Jérémie, comme pour lui rappeler que tout n'était pas si parfait qu'il se le figurait. "
- Je le sais bien, marmonna le garçon en aparté.
- Vous voulez peut-être quelque chose à boire les enfants ? dit la femme en se dirigeant vers la cuisine de son pas trottant.
- Oh, ce serait le bienvenu, répondit poliment Mathilde. Un thé au citron me conviendrait. Mais si vous n'avez pas, un autre thé ou même de l'eau me suffira, ajouta-t-elle en souriant.
- Et toi mon garçon ? reprit la vieille dame en s'adressant à Jérémie.
- Du chocolat chaud pour lui, assura Mathilde avant qu'il ait pu placer le moindre mot.
La jeune fille lui adressa un clin d'œil en joignant les mains dans le dos, prenant place sur une chaise après que leur hôte ait proposé de s'asseoir. Jérémie l'imita.
- Pourrions-nous savoir à qui nous avons l'honneur d'être présentés ? interrogea-t-il d'un ton tout aussi affable que celui de son amie. Et quels seraient les prix ? ajouta-t-il en fouillant ses poches hâtivement.
- Oh, appelez-moi mamie Olivia, gloussa la femme depuis la cuisine. En ce qui concerne les prix pour deux personnes, ce sera 700 PokéDollars pour un repas ce soir, une nuit et un petit-déjeuner.
Quelques minutes plus tard, elle revint les bras chargés d'un plateau d'argent sur lequel reposaient des bols fumants. Avec prévenance, Jérémie l'aida à disposer l'ensemble sur la table. Puis, après avoir goûté son propre thé, Olivia ajouta en détaillant Jérémie :
- C'est fou ce que tu peux ressembler à mon fils !