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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 10/02/2013 à 09:08
» Dernière mise à jour le 13/04/2018 à 23:28

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 149 : Julian
Zelan était de plus en plus accablé par l'incompétence de ses Armes Humaines. La bataille contre la Tri-alliance qui se déroulait devant ses yeux sur l'écran géant tactique avait été un fiasco total, et de plus, Vaxatos s'était fait avoir par Zeff. Et maintenant, Zelan venait de perdre le contact avec AM-1. Il se leva, dégouté.

- Tssss... Heureusement que je t'ai toi, Licia, fit-il en souriant à son bras droit derrière lui. Tu ne m'as encore jamais déçu.

- Et je ne compte pas commencer maintenant.

- AM-1 est mort, comme tu l'as sans doute senti. Soit il s'est fait tuer comme un blaireau par un Zodiaque, soit les Crust se sont lassés de notre marché. Dans tous les cas, il ne reste plus que deux Pokemon du Zodiaque maintenant. Il est temps pour moi de me rendre en personne dans l'Elysium. Venamia n'a jamais été aussi proche !

- Oui maître. Que dois-je faire ici ? C'est un peu la pagaille. On a Djosan qui attaque la base avec son Titank, et d'un autre coté Tender et ses officiers traitres qui sont en train de reconquérir tout le bâtiment...

Zelan balaya la remarque d'un geste impatient de la main.

- Aucune importance. Ces vermines n'ont réussi à m'échapper que grâce à l'aide de cette magie Mélénis que Tender gardait cachée ici. De toute façon, elle ne m'intéresse plus.

- Ils sont sans doute là pour Siena, avança Licia.

- Probablement. Reste ici, et ramène-moi l'enfant quand il viendra au monde. Ensuite, rejoins-moi à l'Elysium avec Crenden, Jensel et Roseo. Oh, et amène toute notre... production secrète aussi.

- Bien. Et pour Siena ?

Zelan haussa les épaules.

- Tue-la.

- Vous êtes sûr ? J'aurai pensé que vous teniez à le faire vous-même...

- J'en ai fini avec elle. Alors que je vais bientôt m'élever au rang de maître du nouveau monde, je ne peux me permettre d'accorder tant d'importance à une pauvre idiote comme elle. Assure-toi qu'elle souffre, quand même, et dis-lui bien, avant de la tuer, que son enfant la rejoindra très bientôt... de même que ses chers frère et sœur.


***


Le groupe du général Tender, fort d'une trentaine d'hommes et de quelques Pokemon, passaient de couloirs en couloirs, anesthésiants les sbires qui tentaient de les arrêter, et prenant avec eux ceux qui, à la vue de leur général, décidaient de les rejoindre. Lusso trouvait tout ça très bien, mais se questionnait sur la suite si d'aventure ils tombaient sur Zelan ou une Arme Humaine au détour d'un couloir. Il en posa la question à son père.

- Zelan ne nous attaquera pas, certifia Tender. La dernière fois, on lui a filé entre les doigts sans qu'il puisse comprendre comment. Il aurait trop peur du Flux qui nous a sauvé. Ce type est peut-être terriblement balèze, mais au fond, il a l'âme d'un joueur d'échec. Il ne prend pas de risque, et ne s'attaque pas à ce qu'il ne connait pas. Et puis, je pense qu'il se fout éperdument de nous et de cette base, à présent, tout comme il se fout de la Team Rocket toute entière.

- Quelle analyse ! Souffla Lusso, à demi impressionné. OK pour Zelan, mais si jamais il ordonne à une ou deux de ses Armes Humaines de venir nous passer le bonjour, on fait comment ?

- On se bat, fut la réponse du général. Les Armes Humaines ne sont pas invincible. À nous tous, on a une chance.

Lusso, qui songeait à Crenden, en doutait quelque peu, mais ne dit rien. De toute façon, la fuite était exclue désormais, avec tout le foutoir qu'ils avaient causé. Soit ils reprenaient cette base et sauvaient Siena par la même occasion, soit ils mourraient tous. Lusso se demandait aussi ce qu'il advenait de Djosan, et fut tenté de s'éclipser pour aller vérifier, mais le groupe s'arrêta d'un coup, et Lusso rentra la tête la première dans l'énorme boule blanche et rouge qui faisait office de chevelure au colonel Bouledisco, devant lui. Une Arme Humaine était bien venue à leur rencontre, mais ce n'était pas Crenden. C'était...

Le cœur de Lusso manqua un battement ou deux à la vue de cette beauté. Une fille d'à peine vingt ans, à la longue chevelure rousse et aux yeux carmin, dont le visage devait être classé comme huitième merveille du monde. Mais encore une fois, il avait lu un rapport sur elle. Sa beauté était réelle, mais meurtrière. La plupart des officiers devinrent cramoisis devant cette vision sublime, et Lusso compris que Jensel utilisait ses fameux phéromones sur eux.

- Faite gaffe, les prévint-il. Cette fille peut...

Soudain, lui aussi se sentit léger, comme transporté dans un petit nuage, à se régaler les rétines devant les courbes outrageusement parfaites de Jensel. Il savait qu'il se faisait manipuler, mais ne pouvais rien faire. Si cette fille lui donnait un ordre, Lusso n'était pas sûr de pouvoir dire non. Franchement, pour lui, cette nana était la plus terrible des Armes Humaines. C'était ce qui s'appelait s'attaquer aux faiblesses de l'ennemi.

- Voyez-vous ça, commença Jensel d'une voix aussi sublime que son corps. Toute une ruée de beaux mâles bien virils devant moi. Quelle chance ! Auriez-vous quelques minutes à consacrer à une pauvre fille perdue, messieurs ?

Si il y avait quelqu'un qui était perdu ici, ce n'était sûrement pas elle, songea Lusso. Son champs de vision s'était coloré d'un rose insolant, il ne distinguait plus rien, et sa température corporelle avait sans doute atteint les quarante degrés. Jensel comptait-elle les placer sous sa botte, ou simplement les tuer ? Elle avait apparemment choisi la seconde option. Sous l'effet de ses phéromones qui dérégulaient totalement leur organisme, plusieurs Rockets commencèrent à tomber un à un. Quant aux Pokemon, ils semblaient eux aussi sous l'emprise de phéromones différents, qui les empêchaient de bouger.

Quelle belle mort quand même... En tant que militaire au service d'une organisation illégale, Lusso n'aurait jamais songé mourir d'amour. Tomber sous le regard d'une très jolie femme, dans une exquise béatitude... Peu d'hommes ont eu la chance de terminer leur vie de la sorte. Mais d'un coup, tout cessa, l'extase comme la douleur. Lusso tomba à genoux, essoufflé comme si il venait de courir un marathon. Jensel avait cessé ses émanations. Elle se tenait le nez des deux mains, l'air outrée et ébahi. Devant elle, le colonel Bouledisco, qui venait de lui coller une belle droite. En temps normal, Lusso n'approuvait pas qu'on lève la main sur une femme, surtout une si jolie, mais cette fois, il sentait qu'il allait penser l'éponge.

- Arrête ton char, girl, fit Bouledisco. Tu crois casser notre groove en faisant du charming ?

- Que... Quoi... Comment... balbutia Jensel avant d'exploser. Pourquoi mes phéromones n'ont-ils pas marché sur toi ! Aucun homme ne peut y résister ! C'est insensé !

- En fait, c'est très easy à comprendre. J'aime pas les girls. Je préfère les boys.

La tête que faisait Jensel en ce moment valait son pesant d'or. Lusso lui-même réprima un ricanement. Pour un peu, il aurait sauté aux bras du colonel. Enfin, pour un peu seulement, surtout en connaissant ses préférences désormais, bien que Lusso n'en ai jamais réellement douté. Jensel eut une réaction très peu approprié à la situation en éclatant en sanglot et en s'enfuyant à toute jambe.

- Ouinnnnnn, il existe des hommes insensibles à mon charme ! Je vais le dire à mon amoureux, il vous fera payer en vous faisant pourrir sur place !

Lusso hésita à la pourchasser pour l'achever, mais il laissa tomber. De plus, même en l'absence de gars comme Bouledisco, son pouvoir ne sera bientôt plus un problème. Le professeur Natael, leur génie local, était en train de mettre au point, entre autre, un antidote à ses manipulations hormonales.

- Si Jensel était dans le coin et Crenden dans les cellules, Roseo doit se trouver avec Siena, dit Lusso aux autres. Il faut y aller.

- La base est grande, fit Tender. Comment tu comptes la trouver ?

Lusso réfléchit un moment, une activité à laquelle il n'était guère habitué, puis dit :

- Direction la salle de commandement.

- Boy, c'est sûrement là-bas que ce trouve le bag guy en chef, protesta Bouledisco. Tu veux mourir ou quoi ?

- Il faut savoir si Zelan garde Siena avec lui. Si ce n'est pas le cas, on aura l'ordinateur central là-bas, qui commande l'ensemble des caméras de la base, et on pourra connaître sa localisation.

- Et si Zelan se trouve là-bas ? Demanda le colonel Angurs.

- J'ai mon Neitram avec moi. Il pourra me téléporter si le champ qui bloque la téléportation dans la base est désactivé. Et ce champ ne s'active pas de la salle de commandement, je crois me rappeler ?

Tender hocha la tête.

- Sa source est dans les sous-sols. Je peux le désactiver. Il me faut dix minutes. N'essaies pas de rendre visite à Zelan d'ici là.


***


De son coté, Djosan était accaparé par la tâche la plus éprouvante qu'il n'ait jamais mené à bien, en dépit des centaines de bataille auxquelles il avait participé. Il avait tué des milliers d'ennemis, vu du sang plus qu'il n'en fallait pour une vie, il a vu plusieurs de ses camarades mourir, parfois de façon horrible ; mais jamais, au grand jamais, il ne s'était douté qu'il existait quelque chose d'aussi terrible à regarder et à assister qu'un bébé sortant d'un utérus. Et le fait que la femme était sa supérieure hiérarchique et par la même l'amante de son empereur, et que le bébé en question était sans nul doute son futur souverain, n'arrangeait rien. Il semblait que Siena souffrait mille années de damnation à chaque contraction. Djosan maudit silencieusement Arceus d'avoir décidé que les humaines enfanteraient dans une pareille douleur. Djosan ne pouvait rien faire d'autre que d'encourager Siena, bien que la vision de ce qui se passait sous son ventre lui donne des vertiges. Mais au moins était-il présent. Roseo, lui, s'était ostensiblement éloigné, le regard détourné.

- La vue de pareil spectacle ne sied guère à mon sens de l'esthétique, se justifia-t-il. Je suis un gentilhomme moi. Seul l'argent peut me complaire.

- Allez-y encore une fois, Siena Crust, clama Djosan. Il faut que vous poussassiez de toutes vos forces, afin que le jeune prince émerge de ce noir profond vers la lumière de la vie !

- Arrêtez de parler comme ça, souffla Siena. Il parait que les premiers mots qu'un bébé entend sont très importants, et je ne veux pas qu'il se mette plus tard à parler comme... Hum... Argh...

Une autre contraction, plus importante, secoua la jeune femme. Djosan recula, effrayé.

- Morbleu ! Quelque chose est en train de sortir, pour sûr ! Divin Arceus, quelle chose répugnante ! Qu'est-ce donc, par tous les saints ?!

- Ça ne serait pas sa tête, par hasard ? Fit Roseo sans regarder.

- Sa tête ? Répéta Djosan sans comprendre. Ventre-Dieu ! Les bébés naissent donc morceau par morceau ?!

- Crétin. Ils sortent juste la tête la première.

Passant outre sa répugnance et le souhait de Siena, Djosan se pencha au plus prêt pour encourager l'héritier de vive voix.

- Courage, mon prince, vous y êtes presque ! Montrez donc votre force et votre volonté à ce monde qui vous accueille enfin ! Vous êtes le fils du grand Empereur Octave de Lunaris, lui-même fils du grand roi Antyos, dernier souverain de Duttel. Et vous êtes le fils du major Siena Crust de la Team Rocket, fille du preux général Tender ! Faîte honneur à votre sang !

Quelques minutes plus tard, avec de nombreux cris de Siena et acclamation de Djosan, le bébé sorti totalement, et le fit savoir à gorge déployé. Voir ce petit être plein de sang et attaché avec le cordon ombilical fut un peu trop pour le pauvre Djosan, qui recula prestement en reprenant difficilement sa respiration, comme si c'était lui qui venait d'accoucher. Mais il était soulagé et heureux. Roseo participa enfin en amenant un bac d'eau chaude et des serviettes pour la femme et l'enfant. Djosan se chargea de couper le cordon avec sa propre épée, et prit l'enfant dans ses bras pour le laver, les larmes aux yeux.

- Vous voilà donc, mon prince ! Je veux être le premier à vous présenter mon serment d'allégeance, que j'ai présenté jadis à votre père et votre grand-père. Sur mon épée, mon honneur et ma vie, je jure de vous servir loyalement, vous et vos descendants, de vous protéger de tous maux, et que même la mort ne pourra point me délier de ce serment. Ainsi parle Sire Djosan Palsambec, chevalier de l'empire de Lunaris et membre de la Team Rocket, au prince héritier qui rassemble mes deux allégeances : Son Altesse...

Il se tourna pour lancer un regard interrogatif vers Siena, qui avait trouvé la force de se redresser un peu pour contempler son enfant.

- Julian, répondit-elle.

Djosan hocha la tête.

- Son Altesse Julian oc Lunaris, dauphin impérial !

Le chevalier mit l'enfant dans les bras de sa mère, puis s'agenouilla. Siena profita de la petite chaleur de son fils contre sa poitrine, enfin en paix avec le monde. Les quelques mèches de cheveux très fines sur la tête de Julian indiquait qu'il avait hérité de la couleur lavande de sa mère, et de son grand-père. Quant à ses yeux, ils avaient une teinte bleue clair assez proche de ceux de Siena, et donc de ceux de Livédia. Mais en dehors de ça, bien qu'on ne puisse pas vraiment le voir sur un nourrisson, Siena était certaine qu'il allait être le portrait d'Octave. Et elle s'en réjouissait. Prenant conscience que Djosan était toujours agenouillé, elle dit :

- Relevez-vous... Djosan, prenez-le et partez loin d'ici.

- C'est assurément ce que nous avons prévu, à ceci près que vous venez bien évidement avec nous, Siena Crust.

- Je vous ralentirai. Je ne peux même pas me lever...

- Votre frère le capitaine Lusso Tender dispose d'un Pokemon capable de nous téléporter. Il suffit juste que l'on sorte de l'intérieur, et...

- Désolé d'interrompre vos projets, mais le gamin reste ici, intervint Roseo, que Siena et Djosan avaient presque oublié. Maître Zelan veut ce bambin, et ce que veut Maître Zelan rapporte d'ordinaire beaucoup d'argent...

Djosan se releva totalement, de toute sa taille, qui dépassait Roseo de trois bonnes têtes. Son regard se fit ombrageux.

- Toi, tu ne poseras tes sales mains sur mon prince que lorsque tu enjamberas mon corps mort et froid, vil manant !

- Et que peux-tu espérer faire contre moi, mon grand ? Dis-toi bien que je ne me laisserai pas acheter, quel que soit ton prix. Et tout ce que je touche est condamné.

- C'est ce que j'ai cru comprendre. Mais oseras-tu prendre le risque de toucher quoi que ce soit ici, en pleine base ? Ta souillure va se rependre partout et tuer moult personnes ici, même tes camarades Armes Humaines. M'est avis que même s'il survit, Zelan sera fort mécontent de toi, Roseo au touché mortel.

L'Arme Humaine parut soudainement embêté, comme si il n'avait pas pensé à ça.

- Allez quoi, soyez sympa, remettez-moi le mioche... Toi, Siena, tu es encore très jeune, tu pourras en refaire plein d'autres. Je peux même te dédommager financièrement. Que dirai-tu de cinq mille pokédollars, et je...

Il ne put terminer son marchandage, car Djosan venait de lui décocher un de ses énormes poings dont il avait le secret à la poitrine. Roseo roula à terre, en prenant bien garde à ce que son visage ne touche pas le sol. Puis il cria :

- Espèce de malade ! Ce ne sont pas seulement mes mains qui pourrissent tout ce qu'elles touchent, mais toute ma peau ! Si jamais j'avais touché le sol avec ma tête, il ne serait rien resté de ce bâtiment et de vous !

- Heureusement dès lors que tu ne le souhaites pas. Je te conseille donc de quitter ces lieux séance tenante. Ta présence indigne souille l'air que respire le prince. Ou alors... il serait fort instructif de savoir qui de mon épée ou de ta chair va céder le premier si on les fait se rencontrer.

Roseo hésita. Il semblait avoir décidé de prendre la tangente quand il y eu comme une distorsion dans la pièce, et qu'apparut, sortie des ténèbres, Licia Spionie. Roseo se fit immensément plus rassuré.

- Ah, Votre Excellence Licia ! Vous arrivez au bon moment...

Licia jeta un coup d'œil au bébé que serrait Siena, sans montrer une seule émotion, comme à son habitude. Puis elle se tourna vers Roseo.

- Maître Zelan est parti pour l'Elysium. Il veut que vous le retrouviez là-bas, Crenden, Jensel et toi. Pars devant.

- Oh oui, assurément ! Voilà une belle perspective d'argent...

Quand Roseo fut sorti, Licia tendit la main vers Siena.

- Donne-moi l'enfant.

Le regard de Siena lui répondit à sa place. Djosan se plaça entre les deux femmes.

- Bien que mon honneur souffre de devoir combattre une gente dame comme vous, je ne puis vous laisser emmener le prince Julian.

- Je ne suis pas Roseo. Mes pouvoirs dépassent tout ce que ton esprit primitif ne pourra jamais imaginer, humain. Ne m'oblige pas à me répéter.

- Je vous retourne le conseil.

- Et nous faisons de même, fit la voix tant attendue du Lusso.

Il venait d'arriver en tête d'une centaine de Rockets, dont Siena, à sa grande surprise et grande joie, reconnu son père. Tous avaient leurs armes braqués sur Licia.

- Lusso... Père... Vous tous...

- Désolé p'tite sœur, on n'a pas pu être là à temps pour l'évènement, sourit Lusso. Mais j'en ai vu une bonne partie sur les caméras dans la salle de commandement. Vous vous en êtes tiré comme un chef, Djosan.

Le chevalier croisa les bras, hautain.

- Nul ne connait mieux les mécanismes du corps d'une femme que votre serviteur !

Lusso haussa les sourcils, l'air peu convaincu, puis revint à Licia.

- Zelan s'est apparemment tiré, et vos trois Armes Humaines sont en train d'en faire autant. La plupart des Rockets de la base se sont re-rangés de notre côté, et les autres font un gros dodo. Vous êtes toute seule !

- Et donc ? Questionna Licia d'un ton aucunement inquiet.

- Faîtes attention, prévint Siena. Elle maîtrise les illusions et peut contrôler votre esprit.

- Encore contrôler nos esprits ? Décidément, ce vieux coquin de Zelan aime les filles avec ce genre de pouvoirs.

Licia leva le bras, et ce seul mouvement suffit à ce que tout le monde ouvre le feu sur elle. Mais quand ils eurent vidé leurs chargeurs, ils se rendirent compte que Licia n'était plus là. Un cri apprit à Lusso que la chef des Armes Humaines se trouvait derrière eux, et qu'elle venait de tuer l'un d'entre eux. Elle lui avait carrément perforé le torse en lui passant son bras au travers. Et avant qu'ils n'aient pu la viser de nouveau, elle disparut. Ses mouvements étaient trop rapides pour que Lusso parviennent à les suivre. Ce n'étaient même pas des mouvements; elle disparaissait et apparaissait où bon lui semblait en une seconde. À un moment, elle fut juste derrière Lusso, qui aurait écopé d'un grand trou dans la poitrine si son Neitram ne l'avait pas téléporté deux mètres plus loin pour le sauver. Le Pokemon ovni tenta lui aussi de combattre en usant de ses attaques psychiques, mais aucune ne semblait marcher contre Licia.

Ce fut un véritable carnage. Lusso vit son père se faire transpercer sous ses yeux. Le colonel Bouledisco y passa aussi, suivi des autres, un à un. Djosan, qui s'était lancé dans la bataille, ne mit pas longtemps à connaître le même sort. Les Pokemon qui combattirent avec eux ne furent pas plus chanceux. Le dernier fut Lusso, qui sentit la morsure du bras de Licia lui traverser la poitrine, déchirant son cœur et ses poumons, alors que la noirceur commençait à l'emporter. Mais d'un coup, la sensation de mourir cessa. Il regarda autour de lui, étonné. Tout le monde était debout, bien vivant et tout aussi surpris que lui. Licia n'avait pas bougé de place par rapport où elle l'était quand Lusso et les autres étaient arrivés. Sauf que là, elle tenait le bébé de Siena dans ses bras. Cette dernière remarqua qu'elle ne le tenait plus, et poussa un gémissement. Puis elle fusilla Licia avec un regard de pure haine.

- Toi ! Quand as-tu utilisé tes illusions ?!

- Intéressante question. Mais laisse-moi la reformuler. Quand penses-tu que je ne les ai pas utilisées ?

Le ton innocent de Licia vint à bout du peu de résistance mentale de Siena, qui s'effondra sur son lit, en sanglots. Lusso était perdu. Il se doutait que sa propre mort et celle des autres qu'il avait vécu n'était qu'un tour mental de Licia, mais en sachant cela, comment combattre une pareille personne ? Comment distinguer la réalité des illusions ?

- Zelan m'a demandé de te tuer, poursuivit Licia, mais je vais me montrer miséricordieuse.

- Si vous me prenez mon fils, je préfère mourir...

- Eh bien, suicide-toi si tu veux. Sache juste une chose : Zelan te craint. Il craint ta présence. S'il m'a demandé de te tuer, c'est parce qu'il se doutait qu'il n'en serait pas capable. Ou, plus vraisemblablement, c'est Horrorscor qui te craint. Une chose est sûre ; tu as le pouvoir de faire obstacle à leur plan. Meurt, et ils auront gagné, car personne ne pourra les arrêter.

- Si tu nous dis tout ça, pourquoi sers-tu Zelan ? Demanda Lusso.

- J'ai mes raisons. Certaines coïncident avec ce que Zelan a prévu, d'autre pas. Le sacrifice de cet enfant est nécessaire à ses plans comme aux miens. Mais que Zelan règne sur un monde à son image me déplait fortement.

- Mais... qui êtes-vous donc ? Que voulez-vous ? Questionna Djosan.

Licia sourit, alors que ses yeux prirent une lueur rougeoyante.

- Je ne suis personne, et je veux tout.

- Tout ? Répéta Lusso, perplexe.

- La rédemption de ce monde...

Sur ces derniers mots mystérieux, Licia disparut comme elle était apparue, emmenant avec elle le prince Julian.