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Fire up! de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 09/02/2013 à 18:02
» Dernière mise à jour le 29/11/2013 à 22:57

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Je veux la foudre et l'éclair, L'odeur de poudre, le tonnerr
Je veux la foudre et l'éclair, L'odeur de poudre, le tonnerre

Alors que je participais à une énième soirée en l'honneur de notre entreprise qui avait si bien marché, mieux que celles des Pokéball – une éternité auparavant, me semblait-il –, je n'avais plus le cœur à la fête. L'avais-je déjà eu, d'ailleurs ? J'étais riche, mais pas l'homme le plus heureux du monde. Alors que je m'abîmais dans de sombres pensées en contemplant la voûte étoilée, seul sur l'un des balcons de la salle de réception située à une hauteur ahurissante qui vous donnait l'impression de pouvoir tutoyer les étoiles, une voix féminine familière me tira de mon hébétude :

« Hé bien professeur ? Vous semblez bien songeur en cette douce soirée ; vos propres exploits vous laissent à ce point indifférent ? »

Un maigre sourire étira mes lèvres avant de s'évanouir quelques secondes plus tard.

« Espériez-vous donc davantage de votre tour de maître ? continua de questionner la femme. Retrouver votre liberté tout en empochant des milliards de Pokédollars ne vous satisfait pas plus que cela ?
– Parce que vous vous satisfaisiez de tous vos Pokédollars, aussi nombreux soient-ils, lorsque vous n'aviez pas graissé la patte de tous ces gens ? »

Comme elle ne répondait pas, je tournai la tête vers la dénommée Tanya pour la découvrir dans une magnifique robe rouge scintillante tout à fait séduisante malgré qu'elle restât somme toute très sobre.

« Vous êtes très en beauté, ce soir... il y a une raison particulière à cela ?
– Oui. Mais je crains de ne pouvoir vous en dire plus.
– Je crois que j'en devine suffisamment pour ne pas avoir besoin de précisions... Où est votre... amant ?
– Clément n'est pas très adepte de ce genre de festivités... et, entre nous, je crois qu'il a un peu peur que, au moment où vous l'apercevrez, vous lui mettiez sur le dos l'idée initiale de votre projet qui a connu un succès phénoménal.
– Ce serait normal, ne trouvez-vous pas ? Je n'ai été que le technicien qui a tout fait pour que son idée de départ devienne une réalité.
– Et alors ? Vous avez tout de même le mérite de vous être affranchi de la tâche pas si aisée que cela de la fabrication de ces Bracélec. N'ai-je pas raison ?
– Si mais...
– Alors arrêtez de faire le faux modeste, et jouissez de ces cérémonies comme vous le devriez ! Amusez-vous, bon sang ! Et puis, qui sait, peut-être regretterez-vous un jour de ne pas avoir goûté à un de ces délicieux toasts ? »

Alors que la jeune femme s'éloignait en direction de l'immense salle aménagée pour les festivités, je lui demandai dans un murmure :

« Comment vous êtes-vous rencontré tous les deux ?
– Devant sa boutique... il était fleuriste avant. Mais il n'y a pas de quoi en écrire tout un roman. »

Et elle me laissa seul sur le balcon avec le même sentiment de vide qu'auparavant. Dans un soupir, j'accordai un dernier regard à la voûte étoilée avant de rejoindre les autres convives à l'intérieur. Mais le fait de passer d'un monde silencieux et tranquille à un autre bruyant et tapageur ne fit pas passer ma mélancolie rêveuse. Elle faisait même tout le contraire : elle l'aggravait. Alors que je prenais un énième verre de boisson sans alcool à une table du buffet toujours aussi bien fourni malgré que l'heure tournât, on m'appela dans mon dos.

« Encore vous ? fis-je en me retournant.
– J'ai envie de danser... avoua Tanya avec un air de gamine coupable.
– Je ne dis pas non... répondis-je en posant mon verre. Mais je vous préviens, je vais finir par me faire des idées si vous continuez à me tourner autour une fois la danse terminée. »

La jeune femme eut un petit rire ravi tandis qu'elle me prenait par la main et m'entraînait vers la vaste piste de danse. Nous nous plaçâmes face à face et restâmes immobiles quelques instants.

« Hé bien ? » s'impatienta Tanya.

J'inspirai à fond et la prit par la taille avant de commencer à danser avec elle, plutôt maladroitement d'abord puis, petit à petit, elle se débrouilla pour m'apprendre à danser mieux sans que je ne m'en révèle véritablement offensé. Je ne sus combien de temps nous dansâmes tous deux sur la piste ; je me focalisais sur mes pas avec une telle concentration que j'en oubliais tout le reste. Seul comptait l'instant présent, que je passais à danser avec une délicieuse jeune femme qui se mit à faire la conversation toute seule, sans doute parce qu'elle trouvait déroutante la façon dont je la regardais. Mais je n'y pouvais rien, j'étais comme... fasciné. Danser avec elle me faisait me sentir heureux comme jamais auparavant – ou du moins, cela remontait à trop longtemps pour que j'en eusse le moindre souvenir –, et je lui rendais la pareille en appliquant à la lettre chacun de ses conseils tout en la questionnant sur tel ou tel détail de l'histoire qu'elle me racontait. Alors que la musique s'arrêtait pour la énième fois, nous décidâmes d'un accord tacite de faire une pause, le temps d'aller nous rafraîchir au buffet. Alors que Tanya me parlait, mon regard se posa sur un jeune homme habillé fort élégamment qui venait de pénétrer dans la salle. Clément était tout simplement méconnaissable ; impeccablement coiffé, vêtu d'un costar cravate tout neuf, de discrètes lunettes de soleil sur le nez, même Tanya était susceptible de ne pas le reconnaître. Celle-ci ne tarda pas à s'interrompre en voyant que je ne lui accordais plus mon attention.

« Un problème ? s'enquit-elle en se retournant trop brièvement pour apercevoir son amant.
– Non, aucun. Mais je crois que vous avez sous-estimé le courage de votre compagnon.
– Vous voulez dire que Clément est ici ? » minauda la jeune femme toute excitée en tournant la tête dans tous les sens pour essayer d'apercevoir l'amour de sa vie.

Ses yeux s'ouvrirent en grand lorsqu'ils trouvèrent enfin le jeune homme – et ceux de Clément devaient sans doute en faire autant en voyant la beauté de Tanya. Avec une démarche de séducteur, il s'approcha de sa moitié avant de lui voler un baiser puis de se tourner vers moi en tendant une main amicale.

« Professeur ! Quelle heureuse surprise !
– Bonsoir, répondis-je en lui serrant la main.
– Je vous remercie de vous être si gentiment occupé de Tanya avant mon arrivée.
– Non, c'est moi qui vous remercie. »

Tout sourire, Clément lança un regard interrogateur à la jeune femme qui rougit et enfouit sa tête dans le costume de l'homme.

« Je voulais simplement dire que vous avez là une... femme exceptionnelle, avec laquelle on ne peut que prendre du plaisir à passer le temps. »

Tanya me fusilla du regard tandis que le sourire du jeune homme s'agrandissait.

« Enfin, je crois qu'il est temps pour moi d'y aller.
– Déjà ?
– Je me sens relativement fatigué... tout ce bruit, toute cette agitation... ça me fatigue beaucoup, à la longue.
– Bon, eh bien dans ce cas, nous nous disons à la prochaine ?
– Oui, à la prochaine... » approuvai-je en serrant à nouveau la main de Clément.

J'adressai un bref regard à Tanya qui acquiesça doucement puis je fis volte-face.

« Vous n'oubliez pas quelque chose, professeur ? demanda la jeune femme.
– Euh, si, c'est vrai, maintenant que vous le dîtes... je tenais à vous remercier pour la brillante idée que vous avez eue – vous savez, ces bracelets adaptables.
– Oh, c'était trois fois rien. C'est vous qu'il vous faut remercier pour le génie qui vous a permis de donner une réalité à cette idée. »

Je rougis légèrement en regardant mes pieds et bredouillai un vague merci.

« Et c'est tout ? s'enquit Tanya, si bas que je doutai que Clément l'ait entendue.
– Et c'est tout. » répondis-je sur le même ton avant de leur souhaiter à nouveau le bonsoir et de m'éclipser.