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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 04/02/2013 à 00:30
» Dernière mise à jour le 04/02/2013 à 20:01

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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026 - La conférence, deuxième partie
« C'est le temps seul qui révèle l'homme juste ; un seul jour dévoile le perfide. »
(Sophocle dans Œdipe Roi)

« Cities come and cities go just like the old empires
When all you do is change your clothes and call that versatile. »

(Scissor Sisters, I don't feel like dancin')

« Plus grandir, j'veux plus grandir
Plus grandir pour pas mourir
Pas souffrir »

(Mylène Farmer, Plus grandir)



(Les flashbacks rouges représentent le futur.
L'écart dans le temps est signalé au début des flashes.)



- Ces Pokéballs contiennent votre nouvel ami, celui qui vous suivra toute votre vie. Il ne vous quittera jamais et vous ne devrez jamais vous en séparer.

Le petit garçon aux cheveux noirs observait l'objet avec une grande impatience. Il voulait absolument l'ouvrir et découvrir ce qu'il renfermait.

- Attention, je vais procéder à l'ouverture des Pokéballs...

Le professeur activa l'ensemble des machineries qui s'ouvrirent, laissant face à chaque enfant un Pokémon qui lui serait académique.

L'enfant reçut un Bulbizarre. La créature était parfaite.

- Ouah...

Justin Truce connaissait les Pokémon, mais il n'imaginait pas que son premier Pokémon serait d'une telle perfection. Il avait tout pour lui, c'était une créature absolument parfaite. Justin semblait subjugué par son Bulbizarre. C'était selon lui le plus beau et le plus extraordinaire des Bulbizarre.

- Bulbizarre...

Le Pokémon regarda l'humain de ses grands yeux rouges et blancs. Il souriait. Justin en conclut que le Pokémon l'aimait bien aussi.

***

Justin passait tout son temps avec son Pokémon. Chez lui, alors que sa mère faisait la cuisine, il lisait tranquillement sur son canapé, accompagné de son Bulbizarre.

Dans sa chambre, il aménagea tout un espace pour le Pokémon. Le lit fait pour lui s'avéra inutile : Bulbizarre ne voulait être qu'avec Justin, et il dormait avec lui.

Pour Justin, il y avait un avant et un après Pokémon : Avant cela, sa vie était morne et triste. Il s'obligeait un peu à avoir une vie sociale, à fréquenter ses camarades. Son statut d'enfant de famille riche l'obligeait à multiplier les contacts, mais il détestait ça. Et bien qu'il ait à peine dix ans, son père lui faisait le refrain d'avoir une vie stable et studieuse, mais également de se marier et de se préparer à fonder une famille.

Mais avec Bulbizarre, Justin s'était révélé. Il voulait consacrer sa vie à cette petite chose. Il savait que c'était possible dans le monde d'aujourd'hui, qu'il pouvait même devenir un professeur Pokémon renommé.

Craignant l'opprobre de son père, il fit de ses aspirations un secret, ce qui entraina, forcément, une distance, un froid avec ses proches.

***

En grandissant, Justin prit une ferme décision : Bulbizarre n'évoluera jamais. Il se refusait à prendre cette décision pour son Pokémon. Il fit tout son possible pour que cela n'arrive pas.

- Tu es mon meilleur ami. Tu ne dois pas changer. Je ne veux pas que tu changes.

Justin serrait toujours son Pokémon dans ses bras après lui avoir parlé. Un lien profond unissait le jeune homme au Pokémon, un lien unique dans une vie.

Ce lien stipulait aussi que Bulbizarre ne devait pas combattre. La vision de la souffrance de son Pokémon, fut-elle temporaire, était proprement insoutenable à Justin.

***

- T'es une vraie fillette, Truce !!
- Ouais, toujours coltiné avec ton Pokémon comme une gamine avec sa peluche !!

Justin était encerclé par ces jeunes voyous. Il semblait cependant garder la tête haute.

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?!
- Eh ! Nous réponds pas, et remballe ce Pokémon dans sa Pokéball !!
- Non ! rétorqua Justin.
- Fais-le !
- Rien ne m'oblige à le faire, vous n'avez pas à me donner d'ordres !!!

Bulbizarre projeta ses lianes. La première gifla par trois fois un garçon qui finit à terre.

- Eh mais... !

L'autre liane attrapa le bras du jeune homme et le lui tordit dans le dos.

- AAAAARGH !!!

Bulbizarre plaqua le jeune homme au sol, lui frappant la tête âprement contre le bitume.

- OUCH !

Le dernier fut carrément attrapé par le cou.

- G... gggg.... G....

Bulbizarre se contenta de le lâcher. Tombant presque dans les pommes, le gosse s'écroula sur un banc.

- JUSTIN TRUCE !

Le gamin, encore éberlué par les capacités de son Pokémon, se tourna vers les surveillants qui l'interpellaient.

***

- Jeune homme, c'est un comportement intolérable que tu as eu là.

Justin, une petite douzaine d'années, son Pokémon sur ses genoux, regarda le proviseur.

- Ah ?
- Oui. Frapper des gens avec ton Pokémon, tes camarades qui plus est, est un acte grave, pour ainsi dire illégal même. Cette école n'accepte aucune forme de violence.

Justin s'étonna.

- Mais... Ils m'ont embêté, ils n'arrêtent pas de se moquer de moi, ils me menacent, ils passent leur temps à me taquiner...

Le proviseur souffla.

- Je suis sûr que ces élèves ont été moins violents avec vous que vous ne l'avez été avec eux.

Justin écarquilla les yeux, absolument ulcéré.

***

En sortant du bureau, il regarda Bulbizarre.

« C'est toi et moi contre eux... »

Dans la cour de récré, les autres élèves n'osaient plus l'approcher, de peur que son Bulbizarre ne les attaque.

Mais Justin s'en contrefoutait. « Ne m'approchez pas. De toute façon je doute que vous méritiez que je vous porte quelque attention. »

Son regard sur le monde était devenu froid et tranchant.


***

Perrine ignorait ce qu'elle devait faire. C'était bien la première fois que Wallace était tenu par un homme et qu'il était assuré que celui-ci ne lui ferait pas du bien.

Justin Truce observa Cacturne avec un air intéressé. Scrutateur. Analytique.

- Impressionnant, ce Cacturne. Très bien entraîné...
- Lâchez-le tout de suite ! cria Perrine de nouveau.

Très simplement, Justin se mit à parler tout en observant Cacturne.

- Je souhaiterai vous poser quelques questions et je souhaiterai que vous y répondiez. Tout d'abord : Où en est votre devoir commun ?

Perrine haussa les sourcils. « C'est pas vrai !! »

Wallace se détacha de l'étreinte de Justin. Il regarda l'homme au Bulbizarre sur l'épaule.

- En QUOI ça vous regarde, bordel ?

Justin haussa les épaules.

- Le devoir est sur nous, il me semble légitime que nous ayons un droit de regard. Nous sommes ce genre de personnes qui détestons quand les choses se font dans leur coin, nous préférons que tout se sache, que tout soit partagé, vous comprenez.

Perrine serra les dents.

- Vous n'en saurez jamais rien !
- Ma copine a raison, vous pouvez vous brosser ! grommela Wallace.

Justin sourit faiblement. Il sortit deux Pokémon : Kabutops et Amonistar.

- Fonce, Sandro !!

Cacturne chargea vers les deux Pokémon. Amonistar lui balance un Laser Glace en pleine face tandis que Kabutops le repousse crûment avec Plaie-Croix.

- ...

Wallace avait observé, stupéfait, la défaite de son amie, et était aussi sidéré qu'elle par la puissance et la vitesse des attaques adverses.

- Je suppose que vous savez pour mon lien avec Roland Smirnoff... J'ai vu le documentaire également, sacré Roland, il n'a jamais pu s'empêcher de me citer...

Wallace et Perrine se regardèrent.

- M'enfin, vous savez de quoi je parle, vu toute la petite machination que vous avez bidouillé avec ce joli petit film.

Autant dire que Wallace et Perrine n'en menaient absolument pas large.

***

Perrine, 30 ans – soit environ quatorze ans après le début de la fic

Le couple entra dans la boutique qu'on leur avait recommandé. Ils cherchèrent des yeux, mais, avertie par la clochette, la vendeuse arriva.

C'était une grosse dame aux cheveux légèrement plus longs qu'avant. Elle portait désormais une frange et semblait même coquette. Elle portait une robe ample, rouge avec des fleurs.

- Bonjour !
- Bonjour madame !
- Que puis-je pour vous ?
- Nous aurions souhaité faire appel à votre entreprise pour...
- On aurait voulu une fresque dans notre chambre, et tout le monde dit que vous êtes la meilleure...

Perrine leva les mains, gênée par la flatterie.

- Je fais juste mon boulot ! Je vous invite à regarder les nuanciers mais également à me faire vos propres propositions, hein, c'est comme un tatouage, vous avez à peu près carte blanche, s'il y a quelque chose que je ne peux pas faire, je vous le dis.
- Très bien !

***

Le couple arrêta son choix sur une fresque représentant des Lovdisc sous l'eau.

- C'est tellement romantique ! sourit la femme.
- Idéal pour une chambre à coucher ! ricana le mari.
- Les Mamanbo ça a l'air pas mal...
- Non, les Lovdisc ce sera très bien...

Perrine acquiesça.

- Bien meilleur choix que la bande de Ronflex de départ !
- Pourquoi tu as dit ça, c'était stupide ! ricana la femme.
- Je pensais qu'on dormirait bien avec ça !
- Mais pas du tout !! sourit la femme.

La petite dispute fit sourire Perrine, contente de voir des clients vivants et souriants, comme presque toujours.

- Vous êtes mariée ? lui demanda la femme.

Perrine sembla gênée.

- Non, je... je vis avec quelqu'un mais nous ne sommes pas mariés !
- Oh...
- Tu l'embarrasses, chérie...
- Mais non je demande ! Qu'est-ce que vous choisiriez à notre place ?

Perrine haussa les épaules, une vieille habitude dont elle avait du mal à se débarrasser, mais elle parla quand même pour nuancer son « peu m'importe ».

- Vous cherchez une ambiance à donner à votre chambre dans votre nouvelle maison, je pense qu'une ambiance romantique conviendrait, honnêtement tout ce qui est Nidoran c'est très select, très réservé à une clientèle « destroy » du fait que ce soient des Pokémon Poison, vous comprenez...

Le couple hocha la tête.

- Les Lovdisc ça fait très Valentin, ça correspond bien au jeune couple que vous formez, après vous avez les Mamanbo mais c'est plus pour les chambres d'enfants malades, on les dessine à l'horizontale où dans certaines cultures il représente la prière pour un espoir de guérison...

Le couple plissa les yeux.

- Vu qu'on compte avoir un enfant ce serait malvenu...
- Ce serait même mauvais présage ! admit la femme. On va prendre les Lovdisc !

Perrine acquiesça et enregistra la commande.

***

Perrine examina les différents plans qu'elle proposerait à ses clients lors de la prochaine rencontre. Un jeune homme arriva, grand, brun, plutôt joli garçon.

- Tout va bien ?

Perrine se retourna vers lui.

- Oui, oui. La clientèle, tout ça, je peux encore gérer, je ne suis pas une infirme non plus.
- Je sais, je sais... Je peux encore te remercier de me laisser travailler ici ?

Perrine leva les yeux au ciel.

- Firmin, tu es mon frère, c'est NORMAL que je te laisse travailler ici. Et puis tu as besoin de cet argent pour tes études.
- D'autant plus qu'en ce moment, tu as besoin d'aide !
- Ne me ressors pas ce refrain... soupira Perrine, épuisée.

Firmin sourit en portant un carton.

- En tout cas, j'ai hâte d'être tonton ! sourit le jeune homme.

Firmin monta les marches, laissant Perrine seule. La femme adulte souffla et se caressa le ventre, plus ou moins inquiète.


***

- J'aimerais maintenant vous présenter nos actions point par point et les objectifs à atteindre. Pour cela je me ferais accompagner de notre excellente collègue, Tara Yokas !

Naomi observait Walter qui semblait fébrile mais conscient. Le fait d'avoir réveillé de vieilles douleurs, lui qui s'abstenait à faire le moins d'efforts possibles, avait complètement rempli son cerveau d'adrénaline. Il fonctionnait à plein régime.

« C'était trop précis... »
« Beaucoup trop précis. »
« Le fait qu'il sache des choses sur moi n'est à la rigueur pas étonnant vu que notre classe – que dis-je, notre école, est dans leur ligne de mire. Comme toutes les autres. »
« Mais là, c'était trop précis. »

Naomi prit la main de Walter qui sursauta, surpris. Il la regarda.

- Arrête. C'est inutile de te prendre la tête. On suit la conférence et on avisera ensuite avec les autres. Tu as déjà pris trop de risques !

Walter hocha la tête. Naomi lui lâcha la main mais continuait de le veiller.

- R... Regarde la conférence, Naomi, il faut prendre des notes, les diapositives...
- Tu peux prendre des notes aussi, calme-toi ! On avisera avec Perrine et Wallace !

Walter hocha la tête mais ne put s'empêcher de cogiter.

- Notre but est, à terme, de proposer un programme précis à des jeunes en difficulté et de récupérer d'éventuels « délaissés » du système Smirnoff afin non pas de dénoncer des erreurs mais parce que nous savons qu'un programme aussi précis soit-il ne convient pas à tout le monde.

Steven leva les yeux au ciel.

- Putain c'est chiant... J'aurais limite préféré rester avec les autres.
- Arrête, ces mecs font un super boulot, ils ont des moyens et ils s'en servent bien, je trouve que c'est méga respectable.
- Ca me gonfle, c'est pas comme si j'étais concerné de toute façon...
- Vieux, tu sais ce que tu vas faire, plus tard ?!

Steven haussa les épaules.

- Nan. Tu sais, toi ?
- Pas trop non plus, mais tu vois ces mecs-là, ils peuvent t'aider à savoir !
- Mais vieux, j'ai pas besoin d'aide pour ça, c'est mon avenir !
- T'en sais rien !

Walter releva la tête, en pleine épiphanie. Il se retourna vers Mike.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ?!

Mike s'étonna. Naomi de même. Steven ricana.

- Putain, vieux, on est derrière vous depuis le début de ce truc et tu nous as déjà oubliés ?
- Pourquoi vous êtes ici, Mike ?
- On sèche les recherches ! grommela Mike.
- Tu n'aurais pas lâché James comme ça, vous l'auriez emmené avec vous si c'était le cas.
- Il voulait rester avec sa meuf, quoi !
- Mike !

Le jeune homme regarda Naomi, ferme.

- Réponds à sa question !

Mike leva les yeux au ciel.

- Bon, ouais, ok, j'aime bien ces types, j'envisage éventuellement de rejoindre leur club ! C'est bon, ça va quoi !

Naomi et Walter haussèrent les sourcils. Steven plissa les siens.

- Vieux...
- Mais ma parole, tu es complètement CON ! grommela Walter.

Naomi hocha la tête. Mike grimaça. Steven sursauta, stupéfait.

- Hein ?! Comment tu me parles, là ?
- Espèce d'abruti, ça n'est pas un « Club » ou une petite organisation de rien du tout, c'est un système puissant et complexe avec un objectif complètement inavouable ! grogna fermement Walter avec une colère qu'on ne lui connaissait pas.
- Ils arrêtent pas de le dire, leur but c'est d'aider les gens !
- Quel est le but de Direction Dresseurs, Mike ? demanda Walter.

Mike haussa les épaules.

- Vieux, c'est une association, comme un club de sport quoi, arrête de me faire chier avec ça et cause-moi autrement, putain !
- Mike !

Il regarda Naomi qui semblait assez stressée.

- Est-ce que tu as dit des choses sur nous à Direction Dresseurs ? Sur moi, Walter, Perrine et Wallace ?

Mike hésita, se demandant pourquoi cette question.

- Je... J'crois que j'ai dit quelque chose, ouais, à propos de votre devoir...

Walter et Naomi se regardèrent, inquiets. Mike s'étonna.

- C'est quoi votre problème, putain ?!

Walter semblait stressé.

- Naomi, il faut qu'on sorte d'ici immédiatement, Wallace et Perrine sont en danger...

Naomi hocha la tête.

***

Naomi, 22 ans – soit six ans après le début de la fic

Elle monta la première avec son carton.

- Allez, du courage tout le monde, on y est presque !

Elle déposa le carton avec les autres dans la pièce.

Mike monta ensuite, portant la machine à laver en compagnie de Robbie.

- Pfiou, ça, c'est bon ! souffla Mike.
- La prochaine fois, j'me propose pas ! souffla Robbie, vanné.
- J'avoue, le transpalette n'aurait pas été de refus ! souffla Mike.

Perrine arriva avec un sac de vêtements.

- Ah ça veut faire les hommes, hein...
- Les idiots, oui !

Tino arriva avec la caisse contenant les ustensiles de cuisine.

- Partir les premiers, quelle idée stupide ! En plus vous ralentissiez tout le monde en vous arrêtant pour ajuster votre prise ! grommela le jeune homme.
- T'avais qu'à aider mon vieux ! soupira Mike.
- Ouais ! souffla Robbie, encore sous le choc.

Wallace et Santana arrivèrent avec une grosse étagère.

- Je la porte très bien, c'est toi qui la porte n'importe comment ! grommela Wallace.
- Vivement qu'on la pose, que tu te coinces les doigts ! sourit Santana.

Wallace ajusta sa prise, perturbant Santana par la même occasion.

- Tiens !!
- Gnnn...

Les deux posèrent l'étagère dans une pièce. Naomi souffla.

- Ce sont mes meubles, faites attention !!
- Oui Madame ! grommela Santana.
- Oui Princesse ! soupira Wallace.

Naomi leva les yeux au ciel. Christina et Rebecca portaient ensemble un sac de courses assez lourd.

- Tino, tu as organisé le rangement N'IMPORTE COMMENT ! grogna Rebecca.
- J'aurais dû te laisser faire peut-être ?
- Mettre toutes les planches d'étagères et de frigo ensemble n'était peut-être pas une excellente idée... argua Christina.
- Z'êtes jamais contentes ! soupira Tino qui réglait des branchements en cuisine.

Mike et Robbie hochèrent la tête. Rebecca et Christina soupirèrent. Santana arriva dans la pièce.

- En même temps si on vous écoute, il n'y a que les hommes qui portent et les femmes qui rangent ensuite ! souffla Santana.
- C'est de l'organisation élémentaire, vous êtes toujours plus douées pour ranger que nous les mecs, on sait jamais où mettre les trucs ! admit Mike.
- Fondamentalement, il a pas tort ! admit Robbie.

Rebecca, Christina, Santana, Naomi et Perrine plissèrent les yeux, pas certaines. Wallace serra les dents.

- Vous jouez avec votre vie les gars !
- Ouais c'est ce que j'étais en train de me dire ! ricana Perrine.

Lucy arriva avec de la literie.

- Petite chinoise avec des trucs trop gros pour elle en approche.
- Donne-moi ça ! grommela Christina.

Les deux jeunes filles prirent chacune une partie des couettes et les emmenèrent dans la chambre. Orson et Benjamin arrivèrent à leur suite avec des cartons.

- Y'a plus rien ! sourit Orson.
- Pour une fois on est bien d'accord ! sourit Benjamin.

Naomi acquiesça.

- Bon !

Wallace semblait intrigué.

- Mais euh... il manque...

Tristan arriva avec la chaise de bureau.

- Voili-voilou ! sourit le jeune homme.
- Et les deux autres genre « Y'a plus rien » ! grommela Wallace.
- Dans le camion ! grommela Orson.
- Ouais, comme si on allait mettre Tristan de côté ! souffla Benjamin.
- C'est juste une chaise, par rapport à Robbie et Mike, je ne porte rien ! sourit Tristan.
- Je parlais pas de la chaise ! sourit Wallace.

Tristan leva les yeux au ciel et alla la poser dans la chambre.

- Ton père va ramener le camion, Naomi.
- Super, je vais aller lui dire que c'est bon et qu'on va se débrouiller.

***

Tout le monde se reposa en mangeant des sandwiches.

- Walter n'est pas venu ? s'étonna Orson.

Tout le monde, au choix, plissa les yeux ou les leva en l'air. Rebecca secoua la tête.

- Parce que tu penses qu'il aurait pu aider ?

Naomi agita la tête.

- De toute façon, en ce moment, c'est un peu compliqué...
- Ça l'est toujours entre vous... marmonna Wallace, laconique.

Tout le monde eut un sourire entendu, y compris Mike. Naomi leva les yeux au ciel en souriant.

- Je sais que ça s'arrangera un jour. Il faut... laisser du temps au temps, je crois.
- N'empêche...

Lucy finit sa bouche et agita un doigt.

- Tu as pris un appartement au rez-de-chaussée !
- C'était plus grand, j'ai besoin d'espace ! souffla Naomi.
- Moui...
- Et il fallait bien ça pour transporter ma bibliothèque !

Tout le monde hocha la tête.

- Oui la bibliothèque.
- Ouais, ça semble logique.
- Hm, pas faux...

Petit blanc. Tout le monde ricana.

- Vous êtes méchants ! ricana Naomi.
- Tu ne trompes personne ! sourit Perrine.
- Je veux juste qu'il puisse me rendre visite de temps en temps !

Tout le monde ne put qu'acquiescer en ricanant.


***

Les jardins étaient magnifiques. Justin avait à peine dix-huit ans, ce jour-là. C'était une des rares fois qu'il s'était plié au protocole imposé par son père et qu'il avait fait un déplacement important.

- Je ne comprends pas cette fête. Les gens ont l'air de craindre l'hôte et de n'être là que par politesse.
- Ne sois pas ridicule. Les gens le respectent.
- Hm...

Justin Truce regarda son père, Menard Truce. Un homme droit, fier. Cheveux blancs, lunettes, costume.

- Que penses-tu de la situation géopolitique actuelle, mon fils ?

Justin soupira. Il tenait Bulbizarre dans ses bras, comme à son habitude.

- Nos dirigeants sont des gamins. Leur conflit n'est qu'un enfantillage. Derek Pentwell est un fou dangereux lunatique et psychopathe. Stockwell est un abruti dont le passé familial à lui tout seul devrait l'obliger à aller en prison même si lui n'a rien fait. Veveldini est un pantin de bois pour Suzuki. Duchessey peut s'agiter comme elle veut, elle n'arrivera à rien, elle est seule. Seule et inutile.

Ménard acquiesça.

- Une vision bien simpliste. Kanto et Johto vont s'allier et faire la guerre à Hoenn et Sinnoh. Ce serait évidemment un désastre mais le résultat serait intéressant.

Justin leva les yeux au ciel.

- Vaut mieux entendre cela qu'être sourd.
- Regarde qui arrive...

La foule s'écartait devant le fauteuil roulant, poussé par Thomas Stottlemeyer. L'homme dans le fauteuil semblait assez bien portant pour quelqu'un qui fêtait aujourd'hui son centenaire.

- Eh bien, eh bien. Ménard Truce. Vous semblez au mieux de votre forme.
- Pas autant que vous. Cent ans et toutes vos dents, c'est un exploit.

Suzuki eut un faux sourire. Justin regardait l'homme avec un mépris incroyable.

- Et je suppose que voilà votre fils.
- Oh. Great Lord, je vous présente Justin, mon fils et... le futur héritier de mon entreprise.

Suzuki tendit la main vers le jeune homme qui tenait fermement son Bulbizarre. Ménard écarquilla les yeux.

- Justin ! Es-tu fou ?! Justin !!

Le jeune homme soutenait le regard de l'Aîné avec un regard sans compromission. Suzuki écarta sa main et ricana vivement.

- Haaaa haaaa haaaa... Touss, Touss ! Quel brave petit.
- Seigneur, je suis absolument désolé du comportement de mon fils, c'est un adolescent, il...
- Petit, aimes-tu les autres ?

Justin pencha la tête, intrigué.

- Ces gens qui ne sont pas comme toi, qui entravent ta vie, qui la rendent... désagréable. Aimes-tu ces gens-là, ceux qui ternissent ton monde de mélancolie et de désespoir, ceux qui... étoffent parfois ta destinée mais qui plus souvent, l'étouffent ?

Justin hocha la tête.

- Je... n'aime pas particulièrement mes congénères, en effet... La plupart du temps, ils ne font que me tourmenter.

Suzuki hocha la tête alors que Ménard semblait observer une bombe sur le point d'exploser.

- En ce cas, je suppose que... toi aussi, tu attends que quelque chose de radical fasse changer le monde, fasse évoluer les mentalités, poussent les gens vers l'amélioration plutôt que vers la décrépitude perpétuelle d'une société sans repères...

Justin reprit de la contenance, moins touché que par la précédente réplique.

- Oui.

Suzuki hocha la tête, satisfait.

- Mais pas par la guerre.

Suzuki haussa un vieux sourcil dégarni.

- La guerre est l'arme des mauvais politiciens.

Justin s'écarta de la conversation sans s'excuser. Son père se confondit en excuses.

- Great Lord, mon fils ne voulait pas vous offenser, je suis désolé...
- Ce n'est rien. Ce jeune homme a une énergie magnifique, il fera de grandes choses. Il me rappelle moi-même, au même âge...

Ménard dispensa un regard intrigué à son fils qui s'éloignait.

- ... en plus mature, peut-être... acheva Suzuki.

Justin alla s'asseoir sur un banc autour d'une fontaine. Il regarda autour de lui, dégoûté par ces gens qui se complaisent dans cette richesse acquise sans effort ni mérite.

« Juste des trop-bien nés... dont je suis... cette existence me dégoûte... ces gens sans âme ni humanité... »

Justin serra Bulbizarre contre lui. C'est alors qu'un Pokémon émerge de la fontaine. Un Minidraco. Le Pokémon observe Justin de ses grands yeux noirs. Le jeune homme, qui n'a jamais eu d'autre Pokémon dans sa vie qu'un Bulbizarre, observe le Pokémon qui se glisse hors de la fontaine et s'avance vers lui.

Justin sent une connexion entre ce Pokémon et lui.

- ... un Pokémon aux évolutions ambitieuses et puissantes...

Justin sortit une Pokéball.

« Avec toi, je serais fort... et je pourrais devenir un grand homme... et me construire la vie que je veux... »

Justin regarda son père.

« ... loin de cet homme et de cette caste qu'il apprécie tant... »


***

Wallace et Perrine faisaient toujours face aux deux Pokémon de Justin.

- J'étais certain qu'il y avait quelque chose de louche derrière tout ça. Que ce n'était pas normal, que vous aviez forcément des choses à cacher !

Justin haussa les épaules.

- Il n'y a rien de louche. Nous sommes juste une organisation discrète qui aime à être prévenue quand on s'intéresse à elle.

Perrine soupira.

- Vous n'aviez qu'à demander à Roland Smirnoff. Il avait été prévenu, lui.

Wallace regarda Perrine, surpris.

- La vache, t'es couillue, Truman !
- Merci, Gribble.

Wallace se tourna à nouveau vers Justin qui semblait intrigué.

- Je pensais que Roland Smirnoff n'était plus dans la course...

Les deux jeunes gens plissèrent les yeux.

« Ils ne sont plus alliés ?! » s'étonna Wallace.
« On vient probablement d'obtenir un renseignement crucial... Ils ont été alliés, mais... il s'est passé quelque chose ? »

Wallace s'interposa. Perrine s'étonna.

- Je me charge de ce type, Perrine. Va prévenir quelqu'un.
- Qui ?
- Je sais pas, la prof !

Perrine ne bougea pas. Justin sourit.

- J'admire ton courage, jeune homme. Cependant il est vain de te mettre en travers de notre chemin. Direction Dresseurs continuera son action car elle est salutaire. Si nous étions mauvais, cela se saurait, les autorités nous seraient tombées dessus, tu ne penses pas ?

Wallace tendit un doigt vers Justin.

- Je vais vous donner ma théorie, monsieur l'inspecteur Bulbizarre !

Justin plissa les yeux. « C'est quoi ce surnom ? »
Perrine se frappa le front. « Abrutiiiiiiii... »

- Ma théorie c'est que Roland Smirnoff n'est plus aux affaires, donc vous voulez reprendre son flambeau, du moins dans les faits sinon dans la position. Vous essayez de perpétuer son ambition en la faisant votre !

Justin secoua la tête.

- Dans ce cas, j'aurais tout simplement pu me présenter à l'élection de président de l'association Pokémon, tu ne penses pas ?

Wallace plissa les yeux.

- Quelque chose a pu vous en empêcher. On vit dans un pays à la politique tellement bizarre, ça ne serait pas étonnant.

Justin aiguisa son regard.

- Je ne comprends pas.

Wallace s'étonna.

- Je ne comprends pas comment des esprits aussi fins et aussi éclairés peuvent gaspiller ainsi leurs temps à émettre des théories et des hypothèses sur des concepts bien trop grands pour eux...

Kabutops et Amonistar se remirent à bouger, mais Cacturne arriva, les frappa d'un Coup Bas chacun, puis les repoussa violemment d'un double Poing Dard lancé par chaque bras. Amonistar et Kabutops semblèrent bien assommés par cette attaque rapide.

Justin s'étonna.

- ... Quelle capacité de récupération étonnante...

Wallace s'étonna aussi. « Il était pour ainsi dire KO... comment elle a fait ça ? »

- C'est étonnant que vous soyez aussi forte, jeune fille.

Perrine soutenait le regard de Justin.

- D'autant que vous n'avez pas le précieux sang des Smirnoff en vous...

Wallace se retourna vers Perrine. Celle-ci ne se laissa pas démonter.

- Je m'en moque. A présent, nous savons à quoi nous en tenir. Nous pouvons répandre la nouvelle : Direction Dresseurs est une entreprise belliqueuse et malfaisante !!

Justin agita la tête, incertain.

- Belliqueuse, peut-être. Malfaisante, ça reste à prouver. Vous avez des preuves ?

Perrine grimaça.

- C'est important, dans le monde actuel, des preuves.

Justin prit Bulbizarre dans ses bras. Il caressa le Pokémon qui montra de l'affection envers son maître. Wallace sembla légèrement dérangé par cette vision.

- Comment un homme qui aime les Pokémon et qui est gentil avec eux, qui ne leur veut que du bien...

Bulbizarre frotta le visage de Justin avec sa tête. L'homme semblait heureux.

- Comment pourrait-on me soupçonner d'être malfaisant ?

Wallace inspira.

- Et pour le « D » dans les listes d'évaluation ?

Perrine sembla trouver le timing de cette demande assez mauvais.

Le regard de Justin s'emplit en rage, ce qui surprit les deux adolescents.

- Vous n'êtes que des petites fouines... Incapables de comprendre le monde qui les entoure... Vous ne voyez pas, vous ne comprenez pas la moitié des tenants et des aboutissants de ce monde, et pourtant vous vous permettez de juger ceux qui tente de changer les choses et de leur mettre des bâtons dans les roues !!

Justin rappela furieusement Kabutops et Amonistar.

- Je vais vous montrer, moi, qui est le plus malfaisant ! DRACOLOSSE !!!

Le Pokémon apparut, impressionnant. Wallace et Perrine semblaient terrorisés. Le Queulorior de Perrine, qui était toujours là, s'enfuit dans un couloir non-loin de là. Il croisa alors Tristan qui lui fit signe de se taire.

- Chhht !

Le jeune homme observa le couloir et aperçut Dracolosse. Il plissa les yeux.

« Est-ce que je peux le faire ? Est-ce que je peux sauver le garçon que j'aime ?! »

***

Wallace, vingt ans – soit quatre ans après le début de la fic

La porte s'ouvrit, et un jeune homme bien chargé rentra dans la maisonnée.

- Je suis là !

Une dame arriva, souriante.

- Wallace !
- Coucou maman !
- Donne-moi ça voyons... Tu as de la lessive ?
- Un peu.

Margaret prit le sac et alla le poser dans la buanderie.

- Comment ça se passe, la fac ?

Wallace soupira.

- Toujours aussi chiant... Mon camarade de chambrée...
- Oh Wallace...
- M'enfin, si je m'en sors aussi bien niveau études, c'est aussi grâce à lui, on va dire que c'est un mal nécessaire...

Margaret ne put qu'acquiescer.

- C'est très bien dans ce cas. Essaie quand même de faire un petit effort !
- Oui maman.
- Tu comptes voir du monde ce week-end ?
- Maman, je...

La mère regarda son fils qui semblait embarrassé.

- Est-ce qu'on... pourrait aller au cimetière dans la journée ?

Margaret se mordilla les lèvres et acquiesça.

- Oui, oui... bien sûr.
- Merci.

***

Margaret resta dans la voiture et laissa Wallace s'y rendre. Le jeune homme franchit la grille et trouva la tombe qu'il cherchait. Il prit des graviers devant et les posa sur la pierre tombale.

- Un truc juif que j'aime bien, désolé...

Wallace regarda la tombe, mélancolique. Son visage se déforma sous la tristesse et il ne put s'empêcher de sangloter.

- J'suis désolé... Je suis... vraiment désolé...

Wallace pleura franchement au milieu du cimetière qui ne rassemblait pas tant de monde que cela.


***

- Je suis heureux de vous accueillir dans mon équipe de campagne !

L'homme tendit la main, et Justin la lui serra.

- Mais c'est un plaisir !
- Ma réélection ne fait aucun doute, mais ce... Roland Smirnoff est un trublion bien gênant.

Justin acquiesça alors qu'Archibald Pringle semblait préoccupé.

- Rassurez-vous, j'ai les moyens de vous aider à vous faire réélire sans problème !
- J'avoue que je ne... comprend pas l'engouement pour ce jeune homme.
- La démagogie et ses mystères ! sourit Justin.
- Ce... hm, ce Pokémon, il... n'a pas de Pokéball ?

Justin regarda Bulbizarre sur son épaule.

- Je n'aime pas l'y enfermer. Mais rassurez-vous, il est très propre !

Archibald acquiesça.

***

Quelques semaines plus tard.

- COMMENT cette information est arrivée jusqu'à eux ?!! Wafa !!

L'assistante noire d'Archibald ne comprenait pas.

- J'avoue ne pas comprendre comment ils ont pu savoir que votre famille était cousine des Veveldini...
- D'où vient cette fuite ! C'est à n'y rien comprendre ! Avec l'affaire Suzuki, plus personne ne va me faire confiance !!
- Monsieur, j'ai une autre mauvaise nouvelle... signala Justin.

Archibald regarda son chef de campagne.

- Madame Meadow a retiré ses financements...
- QUOI ??? Mais son entreprise repose quasi exclusivement sur l'association Pokémon !!
- Tout comme mesdames Ludges et Twain...
- Mais c'est imPENSABLE !!! Qui me soutient financièrement encore ?!

Justin regarda sa paperasse.

- Plus grand monde...
- Par Arceus... Je vais devoir puiser dans mes fonds personnels !!

Justin resta neutre. Archibald grommela.

- Pourquoi ce sale petit con veut me voler mon poste ? MON poste !! Celui qui m'est dû !!

Justin plissa les yeux, méprisant.

- Vous devriez vous mettre au même niveau que votre adversaire, y aller aussi fort que lui.
- Je n'ai pas les mêmes moyens !
- Je veux dire, idéologiquement parlant.
- Je ne PEUX PAS ! Je n'ai PAS de programme aussi précis, aussi bien fait !
- Je vais vous en trouver un, rassurez-vous... assura Justin.

***

Soir des résultats. Défaite totale d'Archibald Pringle.

- ... Quatre-vingt-dix-huit pourcent...
- Monsieur... marmonna Wafa.
- Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal ?! Qu'est-ce que ces gens peuvent objectivement me reprocher...

Archibald se retourna vers Justin qui affichait un grand sourire. L'homme se tourna vers Archibald Pringle.

- Quoi ? Vous êtes surpris ?

Archibald grimaça.

- L'ambition de Roland Smirnoff va dans le bon sens, elle améliorera le monde, elle le mènera sur la bonne voie. Mon action contre vous m'assurera une place de choix aux côtés de Roland Smirnoff. Et puis de toute façon, je tenais à ce qu'un déchet de votre espèce perde avec toute l'humiliation possible.

Pringle écarquilla les yeux. Wafa s'étonna.

- Vous êtes dingue...
- Dingue ? Peuh ! C'est vous qui êtes dingue de servir ainsi un homme pour qui la plèbe n'est rien de moins qu'une vermine tout juste bonne à le servir.

Wafa recula. Justin s'éloigna.

- Je déteste les déchets de votre espèce, mais je suis prêt à user de leurs méthodes pour les détruire... Tous, l'un après l'autre...

Archibald Pringle était effondré, et Justin partait le sourire aux lèvres et le sentiment du travail bien fait.


***

- Je veux sortir !

Walter prit le chemin du couloir central de l'amphithéâtre. Seth s'étonna.

- Mais vous... Vous n'avez pas le droit de sortir !!
- Qui l'a dit ? souffla Walter en roulant vers la sortie.

Seth descendit de l'estrade.

- Jeune homme, jeune homme, on se calme...

Naomi s'interposa.

- Vous n'avez pas le droit de nous retenir !!
- Wallace et Perrine sont en danger, j'en suis sûr ! souffla Walter.

Seth secoua la tête.

- C'est absolument insensé. Retournez à votre place, nous allons reprendre...
- Non, je veux sortir !! grogna Walter.

La salle semblait étonnée par l'esclandre. Mike arriva avec Steven.

- Vieux, arrête tes conneries, c'est pas la mort, on n'en a plus que pour une heure, quoi, tu peux pas attendre ?!

Walter leva les yeux au ciel mais c'est Naomi qui répondit.

- Alors TOI, j'ai vraiment bien fait de te larguer, tu es incapable de comprendre quand on a besoin de toi !

Mike écarquilla les yeux, choqué. Naomi sortit Cadoizo devant un Seth étonné.

- Jeune fille, calmez...
- « Wallace avait raison, ils ne m'attaqueront pas grâce aux connexions de mon père... » CADEAU !

Cadoizo balança un paquet en l'air. Seth et les autres cadres de Direction Dresseurs observaient l'attaque qui se divisa en plusieurs explosions sporadiques dans la pièce.

- Eh mais...

Walter sortit Elektek pour essayer d'ouvrir les portes. Impossible.

- Mais... C'est pas possible, ça peut pas être fermé à clé !

Le Baggaïd de Steven arriva à la rescousse. Walter le regarda.

- Putain m'dis pas qu'on peut pas sortir !! Gonflette !

Baggaïd augmenta sa puissance, mais c'était toujours impossible d'ouvrir.

- Bordel !!
- Ils ont dû utiliser un verrou spécial... Un Pokémon ?! s'étonna Walter.
- J'sais pas mais putain c'est solide leur merde !

Naomi se tourna vers Seth, dépassé par les évènements.

- Pourquoi ne peut-on pas sortir ? POURQUOI ? invectiva la jeune fille de toute son autorité.

En fait Naomi sentait qu'elle pouvait pour ainsi dire tout oser, du fait des contacts de son père. Du coup, elle n'avait aucune retenue. Et de toute façon, elle ne voulait pas en avoir.

- Faites-nous sortir IMMEDIATEMENT ! grogna Walter.
- Ouais, ça s'fait pas, putain !! grogna à son tour Steven.
- Calmez-vous, il n'est absolument pas nécessaire d'en arriver à de telles extrémités, je vous en conjure...

***

Fey notait autre chose. Elle avançait bien. Elle regarda James, plongé dans un ouvrage sur les grands footballers de l'histoire.

- On avance bien, hein ?
- Hm.
- Sans Steven et Mike pour nous déranger... En plus on est très tranquilles !

C'est Holland Tenorman qui surveillait les élèves. Il avait réussi, par le biais du proviseur, à lui laisser sa matinée, afin qu'il ne soit pas suspicieux vis-à-vis de l'absence de Perrine, Wallace, Naomi et Walter.

Clive saisit une langue de chat et la croqua. Orson le regarda. Le gothique acquiesça.

- Pas mauvais.
- J'étais sûr que des gâteaux amélioreraient l'ambiance à cette table ! sourit Orson.
- En plus c'est casher ! admit Benjamin.
- Ce sont juste des gâteaux, pas la peine d'en faire tout un plat ! soupira Andréa.

Benjamin regarda la jeune femme qui se risqua quand même à prendre un gâteau.

- ... mouais c'est pas mal. Ça manque peut-être de fromage blanc.
- J'vais en chercher ! sourit Benjamin.

Lequel se leva et alla au stand de snacks. Clive regarda Andréa.

- Veinarde, tu as un petit esclave rien que pour toi... chuchota Clive.
- Tais-toi, c'est assez gênant comme ça... marmonna Andréa entre ses dents.

Orson les regarda, intrigué.

- Je résume donc, nous sommes tombées d'accord : On présentera chaque attaque sous la forme d'une fiche résumée, puis avec un petit dossier qui répertoriera ce qu'on sait de l'attaque en question.
- Voilà. Comme ça, on combine nos deux idées ! assura Rebecca.
- La fiche fonctionnera en lieu et place d'une introduction et d'une accroche.
- Oui parce que ça, honnêtement, je ne vois pas à quoi ça sert.
- Heureuse que tu aies révisé ta position sur le fait de ne faire que des fiches !
- Et heureuse que tu aies diminué la masse de travail !
- Je suis asiatique, je suis une pro pour ça...

Violette semblait contente que les deux filles arrivent enfin à s'entendre. Amélia ramena trois livres.

- C'est à propos de Revenant... Je sais pas si c'est les bons livres...

Santana les examina.

- Oui, en effet.
- Je suis trop fatiguée...

Santana, Rebecca et Violette regardèrent en effet les livres qu'Amélia avait ramené pour presque chaque attaque de Pokémon légendaire. Santana hocha la tête.

- Je vais mettre ça en forme pour toi si tu veux bien.

Amélia acquiesça et but un peu d'eau.

- On peut essayer de commencer les fiches pour chaque attaque, le travail en profondeur on le fera plus tard.

Tino semblait inquiet.

- Il en met du temps, Tristan !! C'est pas comme si elles étaient loin !

Christina semblait surprise aussi. Robbie plissa les yeux.

- Je... pense que je vais aller voir ce qu'il en est...
- Hm, tu fais bien...
- A tout de suite ! sourit Christina.

Tino et Christina étaient donc seuls. Christina souriait comme une ahurie. Tino la regarda.

- ... en quoi la littérature romantique où des Pokémon jouent un rôle est amusante ?
- En... en rien.
- Et n'oublie pas d'évacuer les livres avec des scènes érotiques pour tes exemples, ça brouillerait la visée de la sous-partie.

Christina acquiesça et se remit au travail, toute excitée, sous les ordres de son seigneur et maître en toute chose.

***

Walter, trente ans – soit quatorze ans après le début de la fic

- Je prends cela en note, mais dépêchez-vous d'harmoniser votre tenue de la comptabilité, c'est un véritable capharnaüm, si le fisc tombe dessus, même si elle est régulière, vous allez être suspectés de dissimulation. Voilà. Et veillez bien à régler l'impôt sur les sociétés de février, vous n'avez toujours pas réglé cette dette, là encore... Mais c'est moi qui vous remercie !

Walter raccrocha et notifia le compte-rendu de la conversation téléphonique. A trente ans maintenant, il travaillait dans la gestion administrative d'une chaîne de magasins. Ses collègues le tenaient en haute estime.

- Walter, tu as un peu de temps ?
- Oui, j'ai déjà fini le programme de ma journée.
- ... il est à peine quinze heures !
- Je suis là depuis huit heures.

Le collègue s'étonna.

- Hm, euh, Carine s'est complètement embrouillée dans le planning des réunions, à cause des soldes, tu sais...
- Foutu avancement des dates, quoi... Je vais le refaire, dis à Carine que c'est réglé et que je toucherai un mot au patron pour qu'il ne la sanctionne pas, même moi j'aurais eu des soucis sur le moment.
- Okay.

Walter se mit au travail. Un autre collègue arriva.

- Walter, tu peux venir examiner un projet ?
- Oui.

Walter se leva et prit appui sur une canne accrochée à sa chaise. Il s'avança vers le tableau.

- C'est par rapport à l'ouverture d'un nouveau centre commercial dans la zone industrielle de Carmin-sur-Mer...
- Cet endroit est plutôt mort depuis quelques années...
- On se demande si le projet est valide...

Walter acquiesça.

- Les épiceries de quartier ferment de plus en plus à Kanto, si la franchise peut construire un magasin par ici, ce sera très bénéfique. Il faut par contre la rapprocher du centre-ville, parce qu'effectivement la zone en elle-même est plutôt morte... Le champion actuel risque de faire un peu pression sur nous pour qu'on le construise loin afin de développer les autres commerces, mais la compagnie est bien assez solide pour se permettre de résister à un lobbying pareil. Au pire on riposte en rappelant que le champion a aidé financièrement le quartier mal famé de la ville.

Les collègues semblèrent satisfaits. Walter s'en retourna à sa place.

- Ludges, tu devrais vraiment songer à postuler pour être directeur à la prochaine AG !
- Ouais !
- Grave !
- Ce serait trop bien !

Walter haussa les épaules.

- Je suis bien plus utile ici à trimer comme un dingue. Et puis si je deviens directeur, vous allez me détester moi aussi...

Les collègues ricanèrent à cette boutade. Walter alla se rasseoir et reprit ses plannings de réunion. Le téléphone sonna cette fois.

- Allons bon. Allo...

Walter perdit son sérieux tout administratif.

- Oui... Oui, je rentre bientôt, ne t'en fais pas. Je termine ce que je fais et j'y vais... Non, je n'en fais pas trop, je refuse tout ce qu'on me propose... Arrête de me materner !... Je travaille, tu sais que c'est important aussi...

Le directeur arriva vers ladite Carine.

- Eh zut. Je te laisse, à ce soir, Naomi.

Walter raccrocha et se releva, prêt à défendre sa collègue malheureuse.


***

Roland Smirnoff attendait à la table, accompagné de Seth Corrigan. Les deux hommes ont une conversation, et puis arrive Justin Truce, invité à leur table.

- Je... pensais que nous serions seuls...

Roland agita la main.

- Ne vous en faites pas. Je ne vous tends pas de piège, pas plus que, je l'espère, vous ne m'en tendez.

Justin s'assit, comprenant qu'il s'agissait là d'un test de confiance.

- Bon. J'ai réfléchi à votre offre de collaboration.

Justin acquiesça.

- Et... je ne peux pas collaborer à cent pour cent avec vous.
- Oh...
- Mon activité de président de l'association est plus prenante et fascinante que prévu, du coup intégrer votre entreprise me semble compromis et difficile.
- Ce n'était pas...
- Dans les deux sens du terme. Je ne peux pas donner à votre entreprise une valeur gouvernementale. Quant à la distribution des aides et des subventions, je ne peux le faire que pour les entreprises qui tiennent précisément aux Pokémon. Et je vous avoue que j'ai pas trop pigé l'objectif.

Roland prit une inspiration qui déplut à Justin qui crut que l'homme se moquait de lui. Mais on l'avait prévenu qu'il était spécial voire azimuté.

- Je ne peux pas non plus vous donner un poste qui a trait à l'éducation nationale.
- QUOI ?
- Je suis un ancien prof, ducon ! L'éducation c'est MON domaine, je ne vais pas laisser quelqu'un dont le seul fait d'armes envers moi est d'avoir gâché la campagne de mon adversaire diriger ce que, précisément, je veux améliorer. Je vous demande donc de me faire confiance sur ce point précis.

Justin tombait des nues face à quelqu'un de si désinvolte et de si sérieux à la fois.

- En plus, gâcher la campagne de mon adversaire, c'était vraiment vachard. Et inutile. Et pas cool pour moi, du coup j'ai l'impression d'avoir gagné par défaut. C'était le cas de toute façon, mais bon quand même. Et puis ça prouve que vous êtes prêt à tout même au pire, ça ne m'inspire pas des masses, quelqu'un comme ça.

Justin serra les dents.

- Néanmoins, j'ai décidé de vous accorder une voix auprès de moi, en la personne de mon homme de confiance qui nous servira d'intermédiaire. Justin Truce, voici Seth Corrigan.

Seth tendit la main vers Justin qui la lui serra, méfiant.

- Seth a travaillé auprès de moi, je vous recommande donc de bien le traiter.
- ... je vous demande une collaboration et vous me livrez un de vos hommes ?
- Un intermédiaire, nuance. Quelqu'un qui fera le lien entre vous et moi. Je souhaite une collaboration à distance.

Justin grommela.

- Pourquoi vous méfiez-vous de moi ? Je vous ai envoyé un courrier de trente pages !
- Que j'ai lu.
- J'y exposais tous mes objectifs, tout mon empressement de travailler avec vous !
- J'ai compris ça.
- Et vous me tenez à distance comme si j'avais la peste ?!!
- Non, je souhaite garder le contrôle.

Justin haussa un sourcil.

- Vous avez peur de moi ?!

Roland ne donna aucune réponse. Seth semblait embarrassé.

- Je vois. Je suppose donc que vous rompez toute discussion.
- Ah non, ne vous méprenez pas. Je reconnais absolument votre intelligence et votre ambition, j'ai juste peur qu'elle prenne le pas sur la mienne. J'ai besoin de vous, fondamentalement, c'est clair et net. Votre main d'œuvre personnelle pourrait m'être d'un grand secours.

Justin acquiesça.

- Vous me voulez à l'action, pas à la réflexion.
- Voilà.
- Nous nous sommes mal compris, l'espace d'un instant j'ai cru que vous me traitiez comme un intrus dans votre vie politique !
- Ah, non, non ! Pas du tout ! ricana Roland pour dissiper toute tension.

Le déjeuner se poursuivit sous de bons auspices.

***

Seth était au départ placé dans Direction Dresseurs comme secrétaire de Justin Truce.

- Voilà, j'ai fait tous les rapports que tu m'as demandés, j'ai réorganisé l'Intranet et j'ai fait la liste de tous les employés et de toutes les personnes ici, que j'ai transformé en registre.

Sans vraiment qu'ils y fassent attention, Justin et Seth s'étaient quasi immédiatement tutoyés. Pourtant ils avaient une certaine différence d'âge. Justin avait bien trente et un an, Seth à peine dix-sept.

- Evidemment je ne suis pas un écrivain au premier abord, mais je pense avoir fait du bon travail...

Justin n'en supporta pas plus.

- Pourquoi fais-tu tout ça ?

Seth s'étonna.

- Parce que... tu me l'as demandé !
- Je veux dire, pourquoi tu fais le larbin pour Roland Smirnoff ? Tu es assez intelligent pour t'en sortir tout seul !

Seth sourit.

- Je... dois énormément de choses à Roland Smirnoff. Sans lui... je pense que je n'aurais pas fait long feu sans lui.

Justin plissa les yeux.

- Le fait que tu fasses de basses actions pour lui ne saurait être justifié par... quelque gratitude !

Seth hocha la tête.

- Si. Parce que quand quelqu'un te donne la force de faire ce que tu veux dans la vie, ce qu'auparavant, tu n'aurais jamais pu faire, alors oui, tu le respectes et tu fais ce qu'il te demande.

Justin s'étonna.

- Tu comprendras probablement un jour, Justin...

L'homme au Bulbizarre semblait en effet quelque peu intrigué.

***

- En quel honneur on est là, en fait ?

Justin et Seth prirent place au restaurant.

- Eh bien, ça fait six mois que nous collaborons toi et moi...

Seth acquiesça.

- Et... Tu es beaucoup trop qualifié pour être mon secrétaire. Tu as une âme de gagnant, un cœur de meneur, c'est ce que j'aime chez toi, on sent que tu as une vraie expérience de la vie et que tu ne demandes qu'à t'en servir.

Seth sourit, gêné.

- A... Arrête, Justin, tu me flattes.
- Je voudrais que tu t'occupes de plus de choses. Que tu deviennes un cadre dans mon entreprise.

Seth s'étonna.

- Un cadre ?
- Oui, que tu... diriges un peu plus les choses, que tu prennes part plus activement au travail dans l'entreprise. Ton travail d'intermédiaire n'en pâtira pas, je te le garantis.

Seth acquiesça.

- Je... Je peux pas vraiment refuser...
- En effet, non. Cela ne saurait souffrir d'aucun refus.

Seth acquiesça.

- Très bien. Je vais m'investir un peu plus. Mais c'est bien parce que c'est toi.

Justin sourit, réalisant que pour la première fois dans sa vie, il ressentait de l'attachement envers un être humain.

***

- De fait, je suis désolé de vous licencier, Georgia. Mais voler dans le débarras de l'établissement, c'est minable, surtout dix-sept fois d'affilée.

La femme de ménage partit, dépitée. Justin souffla et regarda Seth, derrière lui.

- J'étais comment ?
- Délicieusement calme.
- Les relations d'entreprise sont ce qui me plait le plus. Cette formalité, cette droiture, c'est ce qu'il me faut.
- Toi et moi n'avons pas du tout une relation d'entreprise ! constata Seth.

Justin sourit.

- Non, en effet. Je dois même dire que... nos rapports m'étonnent tout à fait.
- Ah ?
- Oui ce doit être la première fois que je me sens aussi proche de quelqu'un.

Seth rougit.

- A... Ah vraiment ?!
- Oui. Pardon si ça t'embarrasse.
- Non, absolument pas.
- Et si nous allions dîner ce soir ?

Seth regarda Justin et haussa les épaules.

- Oui, pourquoi pas.

Justin sourit.

***

Les deux hommes se retrouvaient dans cette plaine brumeuse. Ils se regardèrent. Justin inspira et s'avança devant la pierre tombale de son père.

Il baissa la tête respectueusement, ce qu'auparavant il n'aurait jamais pu faire. Il se risqua même à quelques mots.

- J'aurais dû... te témoigner plus de respect.

Seth s'avança à ses côtés, quelque peu embarrassé et souhaitant néanmoins laisser à Justin tout le soin de se recueillir.

Au lieu de ça, le plus âgé des deux saisit la main du plus jeune. Il ferma les yeux et hocha la tête.

- J'ai compris, Seth.

Le plus jeune regarda le plus âgé.

- J'ai compris ce que tu disais à propos de... pouvoir faire des choses qu'auparavant on n'aurait jamais pu faire.

Seth esquissa un léger sourire.

- Merci.

***

- Et Roland Smirnoff me fait te dire qu'il a beaucoup apprécié la façon dont tu as fait appliquer la circulaire à propos des horaires uniques pour tous les élèves même en cas d'absence des professeurs.

Justin acquiesça.

- Bien, bien. J'ai une proposition à te faire.
- Je t'écoute.

Justin sourit.

- Je veux que tu deviennes mon associé à titre premier dans cette entreprise.

Seth s'étonna.

- T... Ton vice-président ?!
- Exactement. Roland Smirnoff a changé ta vie, mais aujourd'hui tu te contentes d'être un simple rapporteur pour lui. Tu m'as ouvert les yeux sur bien des points et je voudrais te rendre la pareille.

Seth acquiesça.

- C'est... C'est trop d'honneur... Je suppose que je me dois d'accepter...
- Oui. Tu comprends également que ta position impliquera forcément de... vivre avec moi.

Seth hocha la tête.

- C'est bien ce que j'avais compris par « être ton associé premier » !

Les deux hommes se regardèrent, totalement complices.


***

- String ! Manny !

Wallace, frissonnant, envoya Manternel et Canarticho.

- Perrine, va chercher de l'aide !!

Elle envoya Maskadra.

- Au point où on en est, tant pis. On y arrivera ensemble.

Justin sembla charmé.

- Quel adorable petit duo.
- LAME FEUILLE !

Manternel et Canarticho partirent en même temps, toutes lames dehors.

- Guernica, Vent Argenté !

Maskadra lança l'attaque qui forma une série de lames qui partirent en tourbillon. Dracolosse contra directement le Vent Argenté puis les Lame Feuilles qu'il encaissa sur ses bras repliés. Manternel et Canarticho dépassèrent Dracolosse.

- SURVINSECTE ET LAME D'AIR !

Manternel envoya les rayons lumineux blancs sur Dracolosse, égrenant son attaque spéciale, tandis que Canarticho tournoya sur lui-même afin de trancher Dracolosse dans le dos d'une fine attaque horizontale.

Cependant Dracolosse ne subit que peu de dégâts de ces attaques.

« Fallait s'en douter, c'est un puissant dragon... » songea Perrine.
« Putain... »

Justin ne perdit rien de son flegme, agrémenté d'une colère sourde.

- OURAGAN !

L'attaque frappa vivement Canarticho et Manternel. Dracolosse avait le parfait contrôle de l'attaque, et il renvoya les deux adversaires vers leur maître, affaiblis.

- Laser Glace !! cria Perrine.

L'attaque fusa. Justin sourit.

- DRACOCHOC !

Dracolosse lança une sphère d'énergie droit sur Maskadra. L'explosion emporta l'attaque, le Pokémon insecte ainsi que Manternel et Canarticho.

- Wah !
- Zut !
- A la surprise générale, on dirait que vous ne pouvez pas me battre.

Wallace fronça les sourcils. Perrine était apeurée.

- Je vous laisse le choix. Soit... vous arrêtez votre devoir, soit je vous obligerais à l'arrêter.

Perrine dépassa sa peur première et secoua la tête.

- Ni l'un ni l'autre.
- Tu m'étonnes. Si vous croyez qu'on va obéir à vos ordres... souffla Wallace.

Justin acquiesça, laconique.

- Je vois. Je vais donc devoir employer la manière forte...

Wallace regarda Perrine en lui intimant de fuir, mais Perrine secoua vivement la tête.

Dracolosse se prit soudainement une surpuissante attaque dans le dos. Une attaque Glace, à n'en pas douter. Le Dragon sembla en état de choc et s'écroula à demi.

- QUE... MAIS...

Justin regarda derrière lui mais ne vit rien d'autre que les deux gardes devant la porte, aussi surpris que lui.

- C... C'est parti de nulle part !
- On n'a rien vu !!

L'alarme incendie sonna alors. Justin sembla totalement pris au dépourvu. Justin rappela son Pokémon, énervé.

- Vous ne perdez absolument rien pour attendre !

Le verrou automatique de la porte céda, et elle s'ouvrit, poussée par Elektek, Kungfouine et Baggaïd. Les trois dresseurs rappelèrent leurs Pokémon. Walter roula vers l'avant.

- Wallace, Perrine, tout va bien ?!

Justin recula, vite rejoint par Seth.

- Tout va bien ? demanda ce dernier.
- Non... Assurément, non...
- QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE FOUTOIR ???

Le proviseur arriva, tout comme Holland et le reste de l'équipe administrative.

Walter, Naomi, Mike, Wallace, Steven et Perrine s'étaient réunis.

- On a plein d'infos ! signala Naomi.
- C'est pas le moment d'en discuter... marmonna Wallace.

Aloysius Grant fit face à Justin Truce et Seth Corrigan.

- Qu'est-ce qui se passe ici, bon sang !!
- ... La conférence n'a pas pu se tenir dans des conditions favorables ! expliqua Seth avec diplomatie.
- Nous devons nous retirer, acheva Justin Truce.

Le proviseur s'étonna. Holland resta stoïque. Direction Dresseurs et ses cadres quittèrent l'établissement. Le proviseur sembla déçu.

- Arceus nous protège... Si on nous coupe des subventions après ça...
- Cela n'arrivera pas, monsieur...
- Monsieur le proviseur !!

Il se retourna vers Walter, Wallace, Naomi et Perrine.

- Vous... soupira le proviseur.
- Le chef de Direction Dresseurs nous a attaqués ! grommela Wallace.
- Et ils ont fait une enquête et des recherches sur nous ! assura Walter.
- Je m'en moque, ne venez pas m'ennuyer de nouveau, ce qui s'est passé aujourd'hui est déjà assez fâcheux, et j'espère que ce n'est pas votre faute !! Et surtout qu'aucun d'entre vous n'a tiré l'alarme à incendie !! Bande de voyous !!

Le proviseur repartit pour gérer les conséquences de la sonnette d'alarme. Le groupe sembla quelque peu dépité.

Plus loin, Robbie était totalement affolé.

- Tu te rends COMPTE des risques que tu as pris ? Tu es complètement inconscient !!
- Je... Je devais le faire ! Pour Wallace !

Robbie secoua la tête, désabusé.

- Tu aurais pu te faire tuer !
- Tu ne peux pas comprendre, Robbie ! Tu... Tu ne peux pas comprendre la force de mes sentiments à son égard !
- ... Quand même, là, ça va un peu loin ! Tu as fait sonner l'alarme, si un jour on s'aperçoit que c'est toi, tu auras des problèmes !!

Tristan baissa la tête.

- Au moins j'ai aidé Wallace...
- Mais tu as sacrément risqué de te faire virer à vie de l'école !! T'es dingue quand même ! On rejoint les autres, viens !

Les autres justement, sortaient de la médiathèque.

- Un exercice d'évacuation, chouette, j'avais besoin de me dégourdir les pattes ! sourit Quinn.
- Je me suis toujours demandé si les professeurs étaient prévenus lors de ce genre de trucs... marmonna Gina.
- Je pense que non, ils ont toujours l'air aussi surpris que nous... marmonna Holly.

Wallace, Walter, Perrine et Naomi prirent le chemin de la sortie, suivis par Mike et Steven.

- Maintenant quoi ? demanda Naomi.
- Quoi, quoi ? demanda Wallace.
- Ca va peut-être un peu trop loin... admit Perrine.
- Mais on peut plus s'arrêter maintenant. C'est le point de non-retour qu'on vient d'atteindre... souffla Walter.

***

Une fois dehors, le quatuor fut rejoint par Helen.

- En gros, Justin Truce a genre essayé de nous tuer et a clairement exprimé le fait qu'il voulait qu'on arrête notre devoir... admit Wallace.
- Et nous avons été ni plus ni moins enfermés dans une salle pendant une banale conférence... résuma Naomi.

Helen souffla.

- Cela commence à aller beaucoup trop loin pour un simple devoir... Et les choses deviennent infiniment trop louches. C'est pourquoi vous devez continuer.

Les quatre hochèrent la tête. Le proviseur arriva, furibond, suivi par Holland Tenorman.

- Vous ! Vous avez dépassé les bornes !!
- Vous voulez bien nous écouter maintenant ? grommela Walter.
- M... Votre comportement a été grossier et irresponsable !! Comment avez-vous pu faire une chose pareille ?

Perrine soupira.

- Quelle chose ?
- On a été attaqués ! grommela Wallace.
- Et enfermés ! Et c'est tout juste si on n'a pas été menacés par ces types ! souffla Naomi.
- Peu m'importe ! lâcha le proviseur.
- NON MAIS JE REVE !

Le proviseur s'étonna devant Helen qui montait au créneau.

- Espèce d'INCOMPETENT NOTOIRE !

Les autres professeurs observaient la scène. Holland ne fit rien pour faire taire Helen.

- Des ELEVES de votre ETABLISSEMENT ont été MENACES par un cadre de Direction Dresseurs, d'autres enfermés contre leur gré, l'un d'entre eux a été menacé avec des détails personnels de sa vie, et vous voulez les sanctionner ? Mais ON EST OU, LA !!!

Le proviseur balbutia. Holland hocha la tête, bien d'accord avec la prof d'histoire.

- Et puis pour être franche jusqu'au bout, tant qu'on y est, j'en ai RAS LA CASQUETTE de voir ces types s'ingérer dans mon cours !!
- Moi aussi !

Blandine Barnes vint rejoindre Helen.

- J'en ai marre qu'ils viennent et fassent comme si c'était chez eux !
- Elles ont raison ! On est quand même des profs agréés, on n'a pas à se faire compléter par ces types qu'on ne sait même pas d'où ils viennent !!
- Ouais ! Si au moins on était informé, mais c'est toujours à la dernière minute !
- Et ces types font suivre de faux cours à nos élèves ! grommela Helen.
- Oui, et leur intervention tout à l'heure ressemblait fort à du prosélytisme ! assura Sandrine.

Le proviseur était submergé de professeurs en colère.

Wallace, Perrine, Walter et Naomi se regardèrent.

- Eh bien...
- Hm...
- Ouais...
- Apparemment, on a beaucoup avancé dans notre devoir, aujourd'hui... marmonna Wallace.