024 - Majeure et vaccinée
« On a beau dire, une rupture, ça libère, mais ça déchire aussi, ne serait-ce que la routine. »
(Bertrand Vac)
« Now and then I think of when we were together
Like when you said you felt so happy you could die
Told myself that you were right for me
But felt so lonely in your company
But that was love and it's an ache I still remember »
(Gotye - Somebody that I used to know)
- C'est incroyable !
Duncan et Shawn étaient très impressionnés par l'île de N, titanesque complexe de stades. Naomi observait, accompagnée par Cadoizo qui se comportait comme une nounou.
- Quelle infrastructure !
- Tu ne t'intéresses qu'aux infrastructures ! souffla LaBarbara.
- Mais maman, regarde tous ces stades ! sourit Shawn.
- Ne suis pas ton père dans ses délires ! On va bien revoir tout le pays sur cette île ?!
- Oui, ça va bien faire quinze millions de personnes sur la même île qui est bien dix fois plus petite que Poképolis... un grand exploit... admit Duncan.
- Si seulement tu pouvais arrêter de parler de chiffres et de structures, tu es en vacances ! soupira LaBarbara. Tout va bien Naomi ?
La gamine hocha la tête.
- Bon, règle numéro 1 : On évite la famille !
- Reçu... marmonna Duncan.
- Surtout la mienne !
- Totalement reçu... sourit Duncan.
- La tienne bon ça passe encore à la rigueur !
- ... pour ce qu'il en reste... marmonna Duncan.
- Précisément. Si jamais vous voyez ma mère, ma tante ou mon horrible sœur, vous détalez !
- Maman, t'abuses pas un peu ?! soupira Shawn.
- Oh que non !
Naomi s'ennuyait un peu. Elle regarda autour, il y avait des centaines de personnes sur ce grand bateau.
- Tu te rappelles la dernière visite de ta tante ? Ouh quelle horreur !!
- Tante Cléophée est cool, maman... souffla Shawn.
- Elle est horripilante ! Et je ne supporte pas ses commentaires mesquins, j'ai fait la guerre moi quand même !
Duncan et Shawn levèrent les yeux au ciel. « Et c'est reparti... »
***
- Bon, restons discrets et tout ira bien !
- Maman, t'abuses un peu...
- Chérie, voyons... souffla Duncan.
Naomi tenait la main de son père, observant l'île. Elle remarqua une vieille dame poussant un fauteuil roulant. Elle l'entendait clairement crier :
- Arrête de rire, Herbert, qu'est-ce qu'il y a de si drôle !!
Naomi arrêta de regarder les gens, elle savait que ce n'était pas bien. C'est alors qu'elle vit sa mère reculer, apeurée.
- LABARBARAAAAAA !!! Ma soeuuuuuuur !!!!
- Cléoooo, ma chériiiiie !!! sourit LaBarbara en façade.
La tante de Naomi était une femme très grande et très exubérante, vêtue très légèrement avec des vêtements colorés. Elle avait une coiffure en afro et un style vestimentaire très Années 80. Ainsi qu'un accent africain à couper au couteau.
- Wouh ! Quel plaisir de vous revoiiiir !!!
- Plaisir partagé ! répondit LaBarbara, hypocrite.
- Alors, prête à te battre ? ricana la grande femme.
- Oh bah voyons parce que toi, tu vas te battre ?
- Je ne peux pas, le médecin m'a dit de ne pas faire trop travailler mon épaule !
- Oh bah voyons...
Duncan et Shawn plissèrent les yeux.
- Quand elle commence à dire « Oh bah voyons », c'est mauvais signe...
- Naomiiiiiii comme tu as grandi ma nièce chériiiiie !!!
- Bonjour tante Cléo !
- Autant Shawn a juste poussé autant toi tu es devenue une vraie petite femme ! Mais c'est quoi cette robe blanche toute fadasse ?!
- Naomi aime les robes blanches ! souffla LaBarbara.
- Vraiment ?! Tu ne voudrais pas être un peu plus colorée, un peu plus pétillante ? Tu fais fadasse comme ça !
- Cléophée ! grommela LaBarbara.
Les deux sœurs se regardèrent.
- Oh, mais je ne fais que des suggestions ! Shawn est habillé comme un prince, Naomi comme une esclave !
- Cléophée, dernière fois !
- Ok, ok !
***
- Stade Lugia, tu es sûre ?! s'étonna Duncan.
- Ouiiiiii ! Ça me rappelle le Pokémon que j'étudie en ce moment ! sourit Cléophée.
- Tu cherches un nouveau Pokémon légendaire, tante Cléo ? s'étonna Naomi.
La femme acquiesça tout en marchant avec la famille de sa sœur.
- Oui ! Avec mes équipes, nous sommes à la recherche du grand Yveltal. Imagine un Pokémon légendaire oiseau en forme de Y et qui ressemble à des vaisseaux sanguins ! Il est le frère de Xerneas, un étrange cerf à la silhouette en X aux cornes ressemblant à des liens nerveux, comme s'il était le système nerveux de la terre alors qu'Yveltal était son système sanguin. Leurs formes d'X et d'Y les amèneraient à être les chromosomes de la terre !
Naomi ricana. LaBarbara haussa les sourcils.
- Tu es encore repartie dans des délires pas possibles ?!
- Tu as vu mes photos de Reshiram récemment ?
- Oh pfff ! C'est tellement scientifique, ton truc, que toutes tes photos étaient sur Facebook, je t'en prie, Cléophée !! grommela LaBarbara avec mépris.
- Validées par un comité scientifique !
- Tu veux parler de tes stupides revues que personne ne lit et que je ne vois jamais chez le marchand de journaux... souffla LaBarbara.
- Et si on achetait de quoi manger ? demanda Duncan pour détendre l'atmosphère.
Trop tard, les deux sœurs étaient sur le point de s'entretuer devant Naomi et Shawn, pas rassurés.
***
- Y'a des matins, comme ça, on n'a pas envie de se lever... souffla Wallace.
- Tu es pathétique... soupira Perrine en poussant Walter.
- Quoiiii ?
- Tous les jours tu n'aimes pas te réveiller ! soupira Perrine.
- Elle a raison. Tu as encore passé la nuit en bonne compagnie ?
- Nan, mais j'ai fait une rencontre !
Walter et Perrine regardèrent Wallace, mystifiés.
- Une RENCONTRE ???
- Oui, j'ai décidé d'avoir une bonne hygiène de vie !
Perrine se signa. Walter se pinça énergiquement.
- C'est pas un rêve !
- Au nom du père, du fils et du saint...
- WOWOWOW ! Perrine ! Stop ! Pas de ça à côté de moi, pitié ! geignit Wallace.
- Ouf, c'est bon, il est toujours parmi nous.
- Naomi est en retard ? s'étonna Walter.
Wallace sourit.
- Envie d'un petit tour d'ascenseur ?!
- Très drôle. Je me demande comment elle va agir aujourd'hui, hier elle était étrange... songea Walter à voix haute.
- Elle s'est comportée normalement... s'étonna Wallace.
- Tellement normalement qu'on s'est réconciliés ! admit Perrine.
- L'effet Walter ! sourit Wallace.
Walter plissa les yeux.
- Je n'ai rien fait !
- C'est ça ! sourit Wallace.
- Quoi que tu aies fait, ça a marché ! affirma Perrine.
- Je n'ai rien fait !
- C'est ce que disait Bart Simpson... marmonna Wallace.
Le trio alla se placer avec les autres élèves.
- Messieurs-dames ! salua Wallace.
Tristan fut le seul à saluer Wallace. Les autres le regardaient comme s'il faisait le clown. Wallace plissa les yeux, dépité.
- Quelle popularité, ça fait peur... Essaie, Perrine !
- Non, je suis trop consciente de ma propre nullité pour ça.
- Hey la classe, Perrine vous dit bonjour !
La plupart des élèves se tournèrent vers Perrine pour la saluer. Walter sourit.
- Bon, Wallace, tu sais à quoi t'en tenir.
- Les autres sont juste jaloux de ma nouvelle chemise. C'est de la flanelle, venue tout droit du Liban !
- Tu as commandé une chemise au Liban ?! Tu fais payer tes amants ou quoi ?
- Nan ! Je bosse à côté !
- Tu bosses ? s'étonna Perrine.
- Quand j'étais à Ville Griotte, je faisais le service dans les bars, l'été. Je le fais depuis longtemps d'ailleurs, depuis que j'ai bien douze ans...
- Si jeune et déjà déluré...
- Dans des bars clean, Walter... Du coup j'ai un peu d'argent de côté. Ici j'ai moins de contacts mais j'ai un bon CV, je devrais commencer à postuler d'ailleurs...
- C'est bon à savoir ! admit Perrine. Tu es bon serveur et tu sais gérer ton argent...
- Ah pas du tout, je dépense sans compter, c'en est même affolant ! ricana Wallace.
Naomi arriva, mais elle dépassa Walter, Wallace et Perrine.
- Naomi en mode Campbell... souffla Wallace.
Elle s'avança vers Mike.
- Je peux te parler ?
- Hey bébé ! Ouais, vas-y, parle.
- En privé.
- Maintenant ?
- Oui, maintenant.
- Mais tu peux me parler ici, y'a pas de problème !
- Je préfèrerais en privé.
- Nan mais bébé, c'est quoi le problème ? T'as même pas répondu à mes appels hier soir...
Naomi poussa un immense soupir.
- Je romps avec toi. Désolée, c'était très sympa, mais je ne peux plus continuer à sortir avec toi. Voilà.
Naomi alla se ranger avec Perrine, Wallace et Walter, aussi stupéfaits que le reste de la classe.
- Coucou !
- ... sa... lut ?! s'étonna Walter.
- Coucou... acquiesça Perrine.
- En mode Rosa Parks, plutôt... sourit Wallace en hochant la tête.
Rebecca fut la première à réagir oralement.
- J'ai bien entendu ce que j'ai entendu qu'elle a dit ???
Amélia tenta de donner du sens à la phrase dans sa tête. Violette haussa les sourcils, surprise.
- Je crois qu'on a tous entendu...
Mike n'en revenait pas. James et Steven se regardaient, se demandant s'ils devaient réagir. Holly et Gina étaient plutôt surprises. Robbie pencha la tête sur le côté, aussi étonné que tout le monde.
- Mais en quel honneur ?! cria soudainement Mike.
Naomi leva les yeux au ciel.
- La journée va être très longue...
Elle regarda Mike, resté à sa place dans la queue.
- C'est ma décision, elle est irrévocable, tu n'as rien à y voir, c'est comme ça, c'est tout, point.
- Mais donne-moi au moins une explication !
- Je viens de te la donner !
- Juste comme ça parce que tu viens de le décider ?
- Oui, je viens de le décider, je suis une hystérique, je prends des décisions à la légère.
- Mais pour quelle raison ?! J'ai fait quoi ?!
- Rien, tu n'as rien fait, c'est juste que je ne veux plus sortir avec toi, c'est tout !
- D'où ma question : POURQUOI ?
- D'où ma réponse : PARCE QUE !
Wallace, Walter et Perrine regardaient Naomi, stupéfaits. Juste à côté d'eux, Francis, Quinn et Lucy observaient le quatuor.
- Tu vois pourquoi je ne veux pas qu'on sorte ensemble ! souffla Quinn.
- Pour éviter qu'on rompe ? s'étonna Francis.
- Non, parce que je sais que tu réagiras de la même façon, comme un crétin.
Lucy grimaça, surprise.
- Tu trouves que Mike est un crétin de réagir comme ça ?
- Bah oui ! Elle veut rompre, qu'elle rompe !
- Mais... pas sans explication valable, c'est cruel ! souffla la chinoise.
- Naomi fait ce qu'elle veut, si elle veut rompre c'est son choix !
- Si la situation était inversée, tu dirais autre chose... marmonna Lucy.
- Tu peux arrêter de pinailler ?!
- Avoue que si c'était Mike qui avait largué Naomi comme une chaussette, tu aurais trouvé ça terrible pour Naomi !
- Pas du tout !
- Hm, quelque chose me dit que tu es de mauvaise foi...
Quinn regarda sa meilleure amie et leva les yeux au ciel.
- Ok, on n'en parle plus, sinon on va se disputer !
- Ça vaut mieux pour toi en effet parce que tu sais que j'ai raison !
- L... Les filles, calmez-vous... marmonna Francis.
Mike approcha Naomi et la prit par le bras.
- Hey !!
- Explique-moi au moins ! Tu peux pas me laisser comme ça !
- Eh !
Wallace s'interposa, ce qui surprit Perrine, Naomi et Walter.
- Stop, ok ? Elle veut pas t'expliquer, elle veut pas, c'est tout. Laisse du temps, mais hors de question que tu t'en prennes à elle comme ça, ok ?
- Mais putain...
- Te mets pas en colère, ça sert à rien, mec, d'accord ?
Mike soupira et retourna vers ses potes, complètement dépassés.
- Vieux, y t'arrive quoi ?! s'étonna Steven.
- Quoi, il m'arrive quoi ?! Elle me largue comme une merde !
- Bah ouais mais pas la peine de péter une durite quoi !
- Tu peux pas comprendre, merde... grogna Mike.
Par chance pour la classe, Helen fit entrer les élèves dans la salle.
- Dans le calme, je vous prie, dans le calme... Mal à la tête, moi... souffla Helen.
***
En classe, les choses se déroulaient presque normalement.
- Le Roi Caub avait treize filles... Je vais malheureusement devoir vous demander d'apprendre leurs noms par cœur. Leurs noms de famille, je parle, puisqu'elles vont toutes se marier et conserver à jamais leurs noms de famille car les premières lois Poképolites disaient que le nom de famille du plus puissant perdurait dans la descendance. Donc les filles de Salazar Caub, fondateur de l'état Poképolite tel que nous le connaissons, sont, dans le désordre : Eleanor d'Aubenant, Félicie Truce, Jézabel Horton, Mildred Suzuki, Adeline Gallhager, Marissa Duchessey, Florine Pentwell, Gillian Veveldini, Paris Stockwell, Erin Medrenski, Inès Schirevel, Pélagie de Beaufort et enfin Bertha Heine.
Helen eut un soupir défait.
- Quelle liste affreuse. Bref. La plupart de ces familles sont encore connues aujourd'hui pour diverses raisons. On différenciera les familles qui se sont vouées aux affaires d'entreprises : Heine, Schirevel, Medrenski, Gallhager, De Beaufort, Horton, Truce, D'Aubenant. D'autres s'étant mêlées aux affaires politiques : Suzuki, Duchessey, Pentwell, Veveldini, Stockwell. Ces familles ont, le plus souvent, veillé à conserver leur pureté, même si actuellement, toutes ces familles ont un éminent membre historique ayant effectué de la prison ou ayant un casier judiciaire, SAUF les familles Medrenski, Schirevel, Veveldini et Duchessey. Qui sont cependant les moins notables du tas. Ces treize familles ont encore des membres plus ou moins émérites actuellement aux affaires ainsi que des cousins et cousines un peu partout à Poképolis et dans le monde. Par exemple rien que dans cette classe, nous avons Rebecca.
Laquelle se leva et ajusta ses cheveux.
- Oh mais je vous en prie, inutile de me monter ainsi sur un piédestal...
Violette plissa les yeux. Santana se saisit d'un crayon de papier bien taillé mais jaugea qu'elle ne pourrait pas l'enfoncer assez profondément dans son sternum.
- La famille Gates est en effet cousine éloignée des D'Aubenant. Idem, la famille d'Amélia, les Levy, sont une famille cousine des De Beaufort.
Amélia se leva, étonnée.
- ... vous pouvez vous rasseoir, les filles...
- Mais c'est un tel honneur ! sourit Rebecca.
Wallace et Walter se regardèrent. Cela faisait un point commun de plus entre les deux filles.
- De même, la famille de Tino est relative par alliance des Schirevel.
Tino acquiesça à contrecœur. Walter et Wallace se regardèrent. Wallace tapota sur son ordinateur un message.
"Cousine et par alliance, Rebecca et Amélia sont liées par le sang à une famille aristocrate, Tino uniquement par alliance, ceci explique probablement cela"
Walter acquiesça en regardant son camarade.
- Ces familles ont pour particularité d'avoir presque toutes dans leurs rangs des héros de guerre qui ont ensuite formé l'aristocratie des dix-huit jours. Les Suzuki se posent au-dessus de toutes ces familles car Mildred est la première née. Elle et son mari Johannsen, le premier du nom, ont acquis une grande puissance grâce... aux guerres. Mais je ne m'aventurerais pas plus loin sur ce sujet. Les familles ayant connu un regain de notoriété pendant les dix-huit jours sont les De Beaufort, les D'Aubenant, les Horton, les Medrenski et les Schirevel. Cette guerre polémique, sujette à bien des controverses d'historiens, a donné naissance à l'aristocratie que nous connaissions et qui depuis la défaite de Suzuki, a été bien affaiblie.
Wallace, Walter, Naomi et Perrine notaient attentivement.
***
- Nidorino, Nidorina, Charge !!
Les Pokémon de LaBarbara frappèrent autour d'eux, mais d'autres dresseurs plus puissants se pressaient et attaquaient.
- Ce tournoi, c'est DINGUE ! sourit Shawn.
Naomi observait son père qui nouait de nouveaux contacts. Elle gardait Cadoizo assis à côté d'elle, et tenait l'Azurill de sa mère sur ses genoux.
LaBarbara fut vite vaincue par un sale type avec un Alakazam. Elle remonta, dépitée.
- Allons ma chérie, tu t'es très bien battue ! sourit Duncan en revenant d'une entrevue.
- Mais ouais maman, t'as été super ! acquiesça Shawn.
- Oh j'y suis juste allée pour faire comme si...
- Ah bah ça oui, ça s'est vu...
LaBarbara regarda Cléophée. Elles comparèrent leurs noms à coucher dehors avec leurs yeux puis cessèrent de se regarder.
- Tout le monde ne peut pas avoir fait la guerre alors je te pardonne, Cléo.
- Désolée de ne pas être restée comme une conne sur un territoire en guerre !
- Tu ME traites de conne ?
- Pas du tout, LaBarbara chérie, seulement tu admettras que tu en aurais moins soupé si tu étais partie comme une personne sensée !
- Parce que tu crois que c'était aussi simple ?
- Mais oui !
Duncan s'interposa une fois de plus.
- Mesdames, on se calme, on se calme ! Ça ne sert à rien de se disputer ! Je vais sur le terrain, ok ?
Duncan descendit, admiré par sa fille. Shawn regarda sa mère.
- Tante Cléo a raison, maman, pourquoi on n'est pas partis ?!
- Oooooh mais je t'en pose des questions, moi, Shawn ??? grogna LaBarbara.
Shawn se rassit dans son siège, apeuré. Naomi regarda son frère en ricanant. Cléophée regarda Naomi.
- Eh bien, tu sais sourire !
Naomi regarda sa tante, étonnée.
- Naomi, tu es une femme, tu es forte. Affirme-toi, dis ce que tu penses ! Les gens ne vont pas le faire à ta place !
LaBarbara leva les yeux au ciel. Naomi acquiesça.
- Arrête d'embêter maman !
LaBarbara éclata de rire. Shawn ricana. Cléo leva les mains, coupable.
- D'accord, d'accord !
- Ca, c'est ma fille !
Sur le terrain, Duncan combinait l'habileté de son Etouraptor à la puissance au sol de son Grolem. Il passa le tour avec facilité.
- Oh non, on va devoir rester ici ! soupira LaBarbara.
***
- Naomi !
La sortie des cours, cette éternelle embuscade. Mike tentait d'approcher Naomi.
- Naomi, il FAUT qu'on parle !
- Je sors de quatre heures d'histoire, c'est non.
- Naomi, sérieusement !!
Perrine s'interposa matériellement entre Mike et Naomi.
- Naomi, merde !
Perrine regarda Mike et fit mine de bouger vers lui, ce qui effraya le jeune homme qui se retira. Naomi regarda Perrine qui haussa les épaules.
- La nature m'a donné une prestance, je m'en sers, voilà tout...
- Honnêtement, je commence à me demander si je vais pouvoir sortir sans escorte... soupira Naomi.
Rebecca arriva avec Amélia et Violette.
- Je crois qu'il va falloir qu'on parle ! souffla Rebecca.
- Ouais, personne comprend ce qui se passe... marmonna Amélia.
- En fait tout le monde se demande pourquoi tu as cassé avec Mike... admit Violette.
Naomi leva les yeux au ciel.
- Je fais ce que je veux, je n'ai AUCUN compte à te rendre !
- Oui mais quand on rompt avec un mec, généralement il y a une bonne raison que tout le monde voit, un truc évident, sauf que là...
- Pas « tout le monde », Rebecca, juste les filles un peu trop curieuses comme toi... soupira Naomi.
- Voyons cela... Christina !
Christina s'arrêta, étonnée.
- Tu... m'as appelée par mon prénom ?
Tino, Tristan, Orson, Benjamin et Robbie restaient derrière leur camarade, intriguée par cette interception de la Christina.
- Est-ce que tu trouves logique que Naomi ait rompu avec Mike ?
- ... eh bien d'un certain côté, elle fait ce qu'elle veut...
- Merci Christina... souffla Naomi.
- D'un autre côté, c'est vrai que c'est plutôt soudain et qu'on n'avait rien vu...
Naomi leva les yeux au ciel et regarda Robbie.
- Robbie, pourquoi tu as rompu avec Rebecca ?
- Les disputes de filles, c'est pire que les sables mouvants ! souffla Benjamin à l'oreille d'Orson.
Le petit gros ne put que hocher la tête.
Robbie plissa les yeux mais répondit.
- Parce... qu'elle est injurieuse, prétentieuse, infantile...
- On ne parle pas de moi ! grommela Rebecca.
- ... elle traite les gens comme ses sous-fifres, elle n'a aucun respect pour rien ni personne, elle veut juste bien se montrer, elle n'a pas de sentiments...
- ROBBIE !
- Bah, elle me demande !
- On ne vous a rien demandé, dégagez ! grommela Rebecca.
- Cool, à nous les rations fraîches à la cantine ! sourit Tino en amorçant l'avancée.
Rebecca soupira et regarda Naomi.
- Toujours est-il que c'est très étrange, et que je ne suis pas la seule à être intriguée !
- C'est génial, Rebecca, pour une fois que tu penses comme tout le monde ! soupira Naomi, énervée.
Le groupe passa la barrière de corail féminine.
- Si tu t'apprêtes à péter un câble, préviens-nous, qu'on s'éloigne... marmonna Wallace.
- Rassure-toi, j'ai encore du self control...
Naomi soutint le regard de Gina et Holly, devant leurs casiers respectifs, qui regardaient Naomi comme si elle était une bête curieuse.
- Oh non mais je rêve...
- Calme-toi... marmonna Perrine.
- Je suis calme, je suis calme, je suis calme... de toute façon, je me doutais que ça allait se passer comme ça...
Le groupe passa devant Francis qui restait à l'écart de Quinn et Lucy, toujours en conflit.
- Lucy, c'est une vision pratiquement misogyne !
- C'est misogyne de penser qu'il a le droit d'avoir une bonne justification ?!
- Il n'a pas à discuter son choix !
- Il a quand même le droit d'avoir une réponse, une justification !
- Mais rien ne l'oblige à lui en donner une, combien de femmes se font larguer par des connards qui ne leur disent pas pourquoi ? Au nom de quoi n'aurait-elle pas le droit de faire pareil ?
Francis acquiesça.
- Et combien de filles larguent avant même le début de la relation...
- La ferme, Francis ! grommela Quinn.
- C'est un minimum de respect, je suis pour le respect entre les gens !
- Moi je suis pour qu'elle fasse ce qu'elle veuille !
- Pas au détriment de l'autre ! rétorqua Lucy.
Quinn soupira.
- Si c'était lui qui avait fait ça...
- J'aurais été l'engueuler moi-même !
- Pourquoi tu ne le fais pas avec Naomi ?!
Lucy se mordilla les lèvres.
- Je suis mal à l'aise pour m'engueuler avec les filles.
- C'est pas ce que je vois... marmonna Francis.
- La ferme ! grommelèrent les deux filles.
***
- Sujet du jour : Les réactions complètement folles des gens au sujet des relations amoureuses !
Naomi plissa les yeux en regardant Wallace.
- Je trouve ça bizarre, n'étant pas, à la base, pour le fait d'avoir une relation amoureuse, de voir les autres gens aussi investis dans les affaires des autres... marmonna Wallace sur un ton neutre.
- On est dans la même classe, c'est normal que les gens se sentent concernés par... la vie privée des autres... nan ? demanda Walter.
Wallace sembla songeur.
- Je suis dans la même classe que Clive. Pourtant, je ne m'intéresse pas à sa vie privée.
- Parce qu'il ne fait rien d'intéressant dans le cadre de la classe...
Andréa regardait vers la table de Wallace, Naomi, Walter et Perrine.
- Elle est tellement idiote. Elle a laissé trainer la relation pendant un mois et maintenant elle rompt. Comment elle a pu ne pas s'apercevoir plus tôt que ça ne marcherait pas ?... Qu'est-ce que tu fais ?!
Clive écrivait dans un cahier noir.
- J'écris la façon dont j'aimerais voir Rebecca, Violette et Amélia mourir.
- ... tu es conscient que ça ne les fera pas mourir...
- Hm...
- ... c'était juste un manga, je ne pensais pas que ça te fascinerait autant...
- Oui. Mais ça défoule.
- ... Lis-moi ce que tu as écrit ?!
Clive inspira.
- Rebecca : Suicide après avoir lu L'attrape-cœurs de Salinger. Violette : Intoxication aux barbituriques après une dépression engendrée par le suicide de Rebecca. Amélia : Morte de malnutrition suite à la mort de Violette et Rebecca qui étaient les seules personnes à s'occuper d'elle et à la nourrir.
Andréa acquiesça.
- Tu vas très bien en ce moment, Clive, c'est réjouissant.
- Evidemment, tout cela n'arrivera qu'autour de leurs trente ans, le temps que Rebecca apprenne à lire.
Perrine soupira.
- J'ai envie de dire que les gens sont comme ça, ils fourrent leur nez partout...
- Toi, Perrine, les relations amoureuses ne t'intéressent pas.
- Je ne suis pas asexuelle, tu es le mieux placé pour savoir ça ! souffla Perrine.
- Y'a pas de honte, tu sais. Tu devrais assumer le néant affectif qu'est ta vie future. Ça t'aiderait !
Perrine leva les yeux au ciel, gavée.
- Walter, tu penses que tu n'auras jamais de relation avec qui que ce soit à cause de ton état. Et moi je pense que c'est nul. Seule Naomi a le courage et la volonté de dépasser toutes nos appréhensions respectives et de s'investir dans une relation, donc de s'exposer à la vindicte du peuple.
Naomi acquiesça.
- Mon insouciance est la cause de mon tourment actuel. Bien joué, Wallace...
- Tu as osé, maintenant tu morfles, normal. Chaque fois qu'on ose dans la vie, on morfle.
- Tu passes ton temps à coucher avec n'importe qui, tu es le plus osé de nous quatre ! s'insurgea Perrine.
- Oui mais je fais ça dans mon coin. Les gens ont des doutes, mais ça n'influe pas sur leur comportement avec moi. Tu es sortie avec le joueur de foot vedette, tu en paies le prix !
- Oui grosso modo c'est ça... admit Naomi.
- Vous avez couché ensemble en plus ?
Walter manqua de s'étouffer. Perrine colla une gifle à Wallace.
- AOURF !
- Crétin ! A force de te frapper, je vais me casser la main !
- Non, Wallace, je n'ai pas franchi le pas ! Mais merci d'avoir demandé, c'est vrai, c'était utile.
- Tout le plaisir est pour moi ! geignit Wallace.
- Tu es monstrueux... souffla Walter.
Mike arriva justement avec Steve et James. Wallace, Walter, Perrine et Naomi regardèrent le jeune homme qui s'adressa à Walter.
- Tu lui as dit quoi ?
Walter regarda Mike, stupéfait.
- Pardon ?
- Tu as dit QUOI à Naomi pour qu'elle rompe avec moi ?
- ... mais tu débloques ou quoi ?!
- Plus j'y réfléchis, et plus je me dis que c'est toi, parce que Naomi a commencé à être distante après que vous ayez été coincés dans l'ascenseur !
- Mais c'est n'im...
- Comment OSES-TU ???
Naomi s'était littéralement levée, ce qui surprit toute la cantine.
- J'aurais aimé le faire mais j'pouvais pas ! glissa Walter à Wallace.
- Comment oses-tu t'en prendre à Walter ?! Je t'ai dit que ce n'était pas ta faute et que ce n'était la faute de personne, c'est une décision que J'AI PRISE, moi SEULE, en mon ÂME et CONSCIENCE, qu'est-ce qu'il te faut de plus, MERDE ???
Wallace s'étonna.
- Walter, Naomi connait le mot « merde » !!
- Encore 161 fois et elle réveillera un dragon géant ! mentionna Walter.
- La feeeerme... grommela Perrine en se frictionnant le crâne.
Mike regarda Naomi, stupéfait.
- Mais... mais pourquoi tu me détestes comme ça ?
- Je ne te déteste pas, je t'engueule, nuance. Ne t'en prends pas à un handicapé en le jugeant responsable de notre rupture, c'est pitoyable !
Walter agita la tête. Steven lui-même semblait embarrassé pour son ami.
- Ouais, nan, vieux, arrête, là, franchement...
- Lâche l'affaire, Mike, ça vaut mieux... souffla James, tout aussi gêné.
Les deux garçons repartirent à leur table. Naomi se rassit. Mike resta un moment, l'air dépité. Naomi soupira, apitoyée.
- Je ne pouvais pas être à cent pour cent moi-même, je sentais qu'avec toi j'étais quelqu'un d'autre et ça a fini par ne pas me plaire. Je ne me sentais pas bien dans notre relation. Voilà tout.
Mike regarda Naomi. Walter écarquilla les yeux. « Mais euh... c'est grosso modo ce qu'on s'est dits dans l'ascenseur, précisément... »
- ... bah moi j'me sentais bien...
Naomi haussa les épaules sans regarder Mike.
- Et j'avais l'impression que tu te sentais bien aussi...
Mike partit, l'air déçu. Naomi souffla, absolument gavée. Wallace et Perrine firent profil bas.
- Si le plafond pouvait s'effondrer sur moi...
- Naomi...
Elle se tourna vers Lilian et Léon.
- QUOI ? QU'EST-CE QUE VOUS ME VOULEZ ??? CA IRA COMME CA POUR LA JOURNEE, NON ??? MAIS CROTTE A LA FIN, C'EST QUOI TOUT CE CIRQUE ! J'AI JUSTE ROMPU AVEC MON PETIT COPAIN, BORDEL, LACHEZ-MOI LA GRAPPE !
Léon s'était caché derrière Lilian qui lui-même se couvrait de ses bras. Le reste de la cantine était stupéfait. Walter s'était recroquevillé sur son fauteuil. Perrine mangeait comme d'habitude. Wallace était terrifié et s'était couvert avec ses bras.
- On... On... O-o-on...
- On voulait juste que tu nous montres l'attaque Cadeau de ton Cadoizo... balbutia Lilian.
- On... on en a b-besoin pour n-notre devoir sur les att-attaques stat-tistiques ! geignit Léon.
Naomi s'étonna, revenant en mode normal.
- Oh ! Cadeau est une attaque physique, les garçons !
- Ah oui ?! marmonna Léon.
- Pourtant elle peut régénérer l'adversaire ! s'étonna Lilian.
- C'est une des rares exceptions à la règle, elle inflige majoritairement des dégâts comptés comme physiques car renvoyés par Riposte.
- Gina et Holly avaient l'air certaines que c'était une attaque statistique ! s'étonna Léon.
Naomi plissa les yeux.
- Honnêtement, les garçons, même si elles étaient nommées inspectrices à Scotland Yard, je ne prendrais pas ces filles pour une source sûre d'information...
Lilian et Léon se regardèrent et hochèrent la tête.
- Merci Naomi ! répondirent-ils en chœur.
- Derienlesgarçons...
Naomi s'en retourna à son plateau alors que les jumeaux s'éloignaient.
- Tu es très calme, ça fait plaisir à voir ! admit Perrine.
- Si tu savais... Tu as bien raison, Perrine, ne sors jamais avec personne !
- Mais j'ai envie de sortir avec des gens !
Wallace prit son air malicieux.
- « Des gens » ? C'est très asexuel comme terminologie !
- Oui, Wallace, si tu veux... soupira Perrine.
- Tu peux cesser de spéculer sur la sexualité de ma cousine, s'il te plait ? souffla Walter.
- Mais c'est tellement drôle !
Naomi sourit, contente que ses amis se moquent de sa rupture, mais surtout que tout soit redevenu comme avant.
Dans la cantine...
- Aide-les, je n'en PEUX plus ! soupira Francis.
- Lucy pense que Naomi devrait donner des explications à Mike !
- Quinn pense que Naomi a raison de le laisser dans le flou !
Ana regarda les deux filles.
- Mais euh... Je m'en fiche moi, de tout ça !
- ANAAAAAAA !!! geignit Francis, agonisant écroulé sur la table.
- Mais c'est vrai, je ne vais pas faire semblant d'avoir une opinion ! geignit la russe.
- Lucy soutient juste le fait que les femmes doivent être soumises même après la relation !
- Je soutiens le fait qu'un ex mérite un minimum de respect, c'est avec des comportements comme celui de Naomi qu'on crée des hommes aigris et mauvais avec les femmes !
- Bah voyons parce que Mike est une telle larve qu'il est incapable de se contrôler et de se comporter normalement après une rupture ! C'est pire qu'un raisonnement taliban, ça ! « Sois une bonne femme sinon tu vas pervertir les hommes » ! soupira Quinn.
- Non mais Quinn, on a atteint le point Godwin féministe, là ! grommela Lucy.
- C'est toi qui veut faire ta bonne âme !
- Arrêtez de vous disputeeeeeeer ! geignit Francis.
Rebecca soupira.
- Je ne comprends pas, et ça m'énerve !
- Rebecca, peut-être que tu devrais...
- Que je devrais quoi, Violette ?!
Violette agita la tête.
- Je sais pas, arrêter de t'y intéresser, je veux dire... c'est pas comme si ça te concernait directement...
- C'est ça le plus bizarre ! D'habitude je ne suis intéressée que par ce qui me concerne, et là...
Amélia haussa les épaules.
- Mais c'est tellement intéressant aussi...
- Oui, voilà ! admit Gina. C'est toujours intéressant quand les couples rompent.
Holly soupira.
- Mais ça fait bien mal aussi. J'aurais pas aimé qu'on soit sur mon dos après que Steven ait cassé...
Rebecca claqua des doigts.
- Oui ! En fait c'est parce que c'est elle qui a rompu ! Ça, c'est anormal. Les filles ne rompent jamais avec les garçons !!
- Sauf si c'est un connard ! ajouta Gina.
- Mais Mike n'est pas un connard... marmonna Holly. Enfin pas que je sache !
- Donc c'est bizarre et donc nous avons raison de nous y intéresser ! affirma Rebecca.
Amélia, Holly et Gina hochèrent la tête. Violette semblait plus circonspecte.
A la table des geeks, Christina continuait à bouleverser la virginale ambiance.
- Mais vous ne trouvez pas ça bizarre, vous, qu'elle rompe comme ça, sans raison ? J'veux dire, il y a toujours une raison, une raison évidente !
- On dirait que ça s'est calmé du côté de Naomi... marmonna Robbie en se retournant.
- Ce n'est pas intéressant... soupira Tino.
- Elle est dans notre classe, c'est normal qu'on s'y intéresse un peu... marmonna Tristan.
- Je ne dis pas, mais c'est complètement futile... marmonna Tino. Ça n'a aucun intérêt.
- Tu es trop pragmatique pour comprendre, je suppose... admit Tristan.
- Ah non, je comprends que les gens s'y intéressent, les gens sont toujours plus intéressés par ce genre de petites intrigues vaseuses que par les choses vraiment sérieuses. En ce qui me concerne, cela m'indiffère totalement.
Christina plissa les yeux.
- Qu'est-ce que tu fais pour te distraire ?!
Tristan regarda Christina, circonspect, puis il regarda Tino qui souffla.
- La plupart du temps, je tente de battre mes scores personnels dans divers jeux vidéo sur ordinateur... Dépasser mes records c'est quelque chose de très distrayant. Et aussi j'essaie d'apprendre des tas de techniques à mes Pokémon. C'est très amusant de faire grandir ses Pokémon, d'agrandir leur champ de techniques. J'y passe pour ainsi dire tous mes week-ends.
- Quand on fait des soirées consoles, il fait l'arbitre tout en lisant des revues... marmonna Tristan.
- N'exagère pas, je commente aussi vos prestations respectives et je donne des notes !
- Vive notre Führer... marmonna Benjamin.
- Le Führer est bon, le Führer est juste... souffla Orson.
- Si le Führer dit "Les headshots, c'est de la triche", alors les headshots seront de la triche... marmonna Tristan.
- C'est pour ça que vous étiez si contents quand j'ai accepté de venir à vos soirées consoles !! s'étonna Robbie.
- On allait enfin jouer à quatre ! souffla Orson, les larmes aux yeux.
Christina s'étonna.
- C'est à se demander comment tu as pu te faire des amis !
- Parce que tu crois qu'on s'en fait beaucoup en ayant une opinion sur un sujet aussi trivial ?
Christina grimaça. Tristan leva les yeux au ciel. « Quelle délicatesse... »
Steven soupirait.
- Fey, fais quelque chose !
- C'est ton meilleur ami, tu devrais être capable de l'aider !
- C'est toujours LUI qui m'aide !!
James regarda Fey et acquiesça. Fey soupira alors que Mike avait décidé de manger seul à une autre table en tournant le dos à tout le monde.
- Je sais pas quoi faire, au cas où ça ne se verrait pas je suis NUL pour aider les gens !
- J'ai peut-être une solution mais ça va piquer... marmonna Fey.
- Ah ouais ? Quoi ?
Fey se leva sans son plateau. Steven regarda James qui haussa les épaules. Fey revint avec Santana et son plateau.
- Oh putain non ! geignit Steven.
- Je sais, une femme forte qui s'affirme et qui n'a pas besoin d'un homme pour exister, ça te fait peur. Mais maman va te la rectifier, ta bite mentale !
- Putain, Fey ! grommela Steven.
- Tu voulais une solution ! rappela Fey.
- Donc tu ne sais pas comment aider Mike... qui vit en ce moment ce que de nombreuses femmes larguées sans raison ont subi. Parce que pour toi c'est l'homme qui fait ça, et la femme, dans l'histoire, est laissée pour compte comme une clocharde. Parce que pour toi, la femme doit être soumise aux commandes de l'homme, lui obéir et lui rendre des comptes ce que Naomi a courageusement choisi de ne pas faire.
Steven grimaça.
- Putain de merde...
- Ce qui explique que tu aies choisi de sortir avec Holly tout en continuant à baiser Gina.
Steven haussa les sourcils. Fey et James semblèrent stupéfaits.
- QUOI ? QUI T'A DIT CA ??
- Mais enfin espèce de bovin de sportif débile gonflé aux stéroïdes, tu crois que ces choses-là ne se voient pas ? Soit tu es attardé et dans ce cas ce n'est pas ta faute soit tu es définitivement con.
- ... Si tu dis ça à qui que ce soit...
- Ah attention, je suis féministe, pas terroriste. Loin de moi l'envie de créer une guerre nucléaire entre ces deux-là, ce serait très moche. Par contre tu as le malheur de me faire une saloperie un de ces quatre, je te dénonce froidement et personne ne t'aidera à ramasser tes tripes quand les deux furies se déchaîneront sur toi.
Steven déglutit. Fey et James étaient impressionnés.
- T'aider... Eh bien puisque tu as vécu ce type de situation, tu sais que larguer quelqu'un ça permet d'avoir un sentiment de supériorité sur l'autre qui du coup, se sent terriblement mal et démoli. La seule solution pour s'en sortir ? L'oubli. Qu'est-ce que tu peux faire... Tenter d'être compatissant.
Fey et James se regardèrent, pas vraiment sûrs que Steven puisse remplir ce rôle. Santana retourna à sa place.
***
- C'est une cuisante défaite de Duncan Kingsley face à Don Draper !
Duncan ne put qu'admettre la défaite, ayant perdu ses quatre Pokémon face au dresseur auquel il serra la main. Naomi n'avait même pas remarqué l'absence de sa tante.
- Maman, elle est allée où, tata ?!
LaBarbara regarda autour d'elle.
- Oh pff. Ta tante doit avoir beaucoup de travail ma chérie.
- Comme papa ?
- Non, pas comme papa. Pour son travail, tata a besoin de bouteilles, de beaucoup de bouteilles ! Et ensuite elle les vide !
Naomi ne comprit pas. Son frère grimaça. Duncan remonta vers sa famille.
- Bon. Visiblement je ne suis plus aussi bon qu'avant !
- Ce type a triché, Duncan, voyons, il avait une tête de voleur ! soupira LaBarbara.
- ... si tu veux, chérie...
- Je plaisante, mais ça va, ça n'est pas comme s'il y avait un grand enjeu !
- J'ai entendu dire que le grand vainqueur gagnerait dix millions de Pokédollars... marmonna Shawn.
LaBarbara regarda Shawn, étonnée. Duncan agita la tête.
- Oui, j'ai entendu dire ça aussi, mais c'est un secret de polichinelle...
- Ils en parlaient beaucoup sur le net... marmonna Shawn.
- Oui mais il paraîtrait aussi que le gouvernement ne voudrait pas trop que la récompense soit gagnée... que ça créerait une dépense inutile. Mais que cependant, cet évènement constituerait un bel élan patriotique après la guerre et que c'était une belle occasion de faire de la publicité et des rapprochements commerciaux juteux...
LaBarbara éclata de rire.
- Duncan, tu ne fais que voir des complots partout !
- L'envers du décor n'est jamais à négliger, Bar. Un de mes partenaires commerciaux m'a dit de faire attention au soir du quatrième jour du tournoi !
LaBarbara s'étonna.
- Pourquoi il aurait été te dire ça ?!
- Il a des contacts assez haut placés, je ne sais pas si je t'ai déjà parlé de Truce...
- Oula, non, tu me parles tellement de tellement de gens, j'oublie tout le monde, moi !
- Eh bien ce gars-là m'a dit qu'il allait se passer quelque chose de grave mais de « prémédité » et que ça allait venir de « très haut ».
LaBarbara haussa les épaules, et Cléophée fit un retour remarqué.
- Excusez-moi, j'ai juste été faire un tour !
- ... Un grand tour, vu comme tu marches droit ! soupira LaBarbara.
La femme alla se rasseoir entre Shawn et Naomi.
- Dis donc, de quel droit tu me juges, sœurette ?
- Depuis que tu es digne d'être jugée, « sœurette » !
- Toujours en conflit avec tout le monde, pas étonnant que tu aies autant aimé la guerre !
LaBarbara leva les yeux au ciel.
- J'ai été faire la guerre, madame, parce que je ne voulais pas être traitée comme une privilégiée, madame, moi j'ai le courage d'affronter ce qui m'arrive en face, je ne me réfugie pas dans le whisky !
- A part ça, ton mari, lui, a été se réfugier dans les stades !
- Avec les enfants, oui, je savais que les petits étaient à l'abri et que vu mon grade faible, je serais à un poste peu dangereux !
- Tu es pathétique d'essayer de te justifier ! Tu as eu la flemme de partir, voilà tout.
- Désolée de ne pas avoir eu le temps de planifier une fuite ! Et puis tu as vu le sort qu'on réserve actuellement à ceux qui ont fui le pays pendant la guerre ?
- Oh pas de ça à moi hein !
- Oh que si. Pas étonnant que tu ne trouves pas de travail alors que tu pourrais être une scientifique renommée...
Cléophée regarda sa sœur, blessée. LaBarbara grimaça.
- E... Excuse-moi, Cléo, c'était bas de ma part.
- Ce n'est rien, j'ai l'habitude des choses basses avec toi...
Les deux sœurs soupirèrent. Duncan, Shawn et Naomi ne savaient pas trop quoi redire.
***
Le soir du quatrième jour...
Alors que le tournoi suivait son cours et que les combats touchaient même à leur fin, le ciel obscurci par la nuit s'éclaira, et une pluie de météores se déclara.
La panique fut rapide : Tout le monde chercha à s'échapper. Des gens furent piétinés, tout le monde courait, le moindre moment de relâche serait fatal.
Duncan avait pris Shawn. LaBarbara chercha Naomi mais Cléophée l'avait prise avec elle.
- ON SE REJOINT DEHORS ! cria Cléo.
- ... OK !
LaBarbara laissa Naomi à sa sœur, inquiète. Mais la petite avait l'Azurill de sa mère avec elle, ce qui limitait les risques qu'elle se perde. Le bébé Pokémon saurait toujours retrouver LaBarbara.
Naomi se retrouva donc à tenir la main de sa tante, suivie par Cadoizo. Cléo monta les escaliers en tenant la petite, puis elle sembla paumée.
- Eh merde ! On va par où ?! AH !
Naomi et sa tante furent séparées.
- Merde, merde, merde ! Naomi !!
Voulant esquiver les gens, Naomi alla se réfugier avec Cadoizo et Azurill sur le côté du couloir, dans un renfoncement, alors que sa tante semblait abandonner tout espoir et partit avec les autres spectateurs apeurés.
Naomi s'assit contre le mur, calée contre un pilier.
Des secousses agitaient le stade.
***
Naomi sortit épuisée de la cantine, Perrine à sa suite.
- Je sais que ce n'est pas le moment, mais... Est-ce que ça va ?
- Oui, je vais bien. Merci de ne pas me demander de me justifier...
- En fait je m'en fiche, tu fais ce que tu veux.
- ... ça ne te fait pas plaisir ?!
- Bah non.
- ... je pensais que ça te ferait plaisir...
- Tu as fait ça juste pour me faire plaisir ?!
- Ah non ! Non...
- Je te demandais si ça allait par rapport aux autres qui te tombaient dessus...
Naomi hocha la tête.
- Je m'y attendais. Quelque part, je m'y attendais.
- Bon.
Les filles repartirent vers la salle sans attendre les garçons. Wallace et Walter sortirent de la cantine. Wallace ne disait rien alors que Walter semblait inquiet.
- Je ne l'ai pas incitée à rompre. Je lui ai dit des tas de choses, on a parlé de plusieurs sujets... Dont elle et Mike. Mais c'était juste pour qu'elle se réconcilie avec Perrine !
Wallace continuait à pousser nonchalamment Walter.
- A aucun moment je n'ai sciemment voulu qu'elle rompe avec lui ! Quel intérêt j'y avais ? Bon c'est vrai que maintenant elle est tout le temps avec nous, mais je n'ai pas dit ça pour qu'elle arrête de sortir avec lui et qu'elle se recentre sur nous, ce serait terriblement égoïste de ma part.
Wallace semblait songeur.
- Je... Je refuse d'être accusé de les avoir fait rompre, ce n'est pas le cas, je n'ai rien dit à Naomi qui puisse être assimilé à une incitation à la rupture !! Ce n'est pas ma faute. Voilà. Ce que je lui ai dit lui a peut-être donné à réfléchir par rapport à sa relation MAIS je ne voulais pas qu'elle rompe ! Je n'ai rien fait, ça n'est pas ma faute !
Wallace regarda Walter qui le regardait.
- Je... ne t'ai... rien demandé... marmonna Wallace.
Walter sembla embarrassé.
- Ah... hon... je... crois que je sens que j'ai une part de responsabilité... une petite quoi...
- Si c'était vraiment le cas, tu ne réagirais pas comme ça.
- Ah non ?
- Non. Si ton objectif réel avait été de les faire rompre, tu ne ressentirais pas de culpabilité, le sentiment du travail bien fait t'empêcherait d'en avoir, et au contraire de maintenant tu serais d'un silence pesant et inquiétant car ton méfait serait accompli.
Walter acquiesça, plus ou moins d'accord. Les deux garçons repérèrent les filles qui parlaient avec Helen.
- Madame Clover ? s'étonna Wallace.
- Les enfants, j'ai une mauvaise nouvelle. Ou une bonne, ça dépend.
Wallace, Walter, Naomi et Perrine observaient la prof.
- La semaine prochaine, Direction Dresseurs va tenir une conférence dans l'enceinte même de cet établissement.
Wallace haussa les sourcils.
- Une conférence ? De quel genre ?!
- Du genre institutionnel, donc de nature offensive neutre et très instructif pour les néophytes ! signala la prof.
Perrine plissa les yeux.
- Ça peut être dangereux ?
- Je suppose que oui, mais je suppose que vous vous en doutez et que vous vous en moquez un peu aussi.
Les quatre se regardèrent, plutôt d'accord.
***
- La vraie question, c'est : « Qu'est-ce qu'on fait ». Concrètement, c'est un peu le Woodstock de Direction Dresseurs... marmonna Wallace.
Walter acquiesça, face à son ordinateur portable, dans la médiathèque.
- Sur le site de l'établissement, il est juste inscrit que c'est une réunion d'information publique à Direction Dresseurs, mais le tract que madame Clover a récupéré fait mention de quelque chose de plus ambitieux et de plus sérieux, une conférence avec des objectifs stratégiques.
- L'objectif premier c'est la récupération d'informations. Donc il faut forcément des éléments dedans... admit Wallace.
- Et des éléments dehors. Au cas où... marmonna Perrine.
- Au cas où quoi ? demanda Walter.
- A supposer que la conférence soit un gros évènement, il se peut qu'il se passe autant de choses en dehors qu'en dedans. Tu en penses quoi, Naomi ?
La jeune fille était plongée sur son ordinateur.
- Je... je regardais juste si ces conférences avaient eu lieu dans d'autres établissements...
Les autres hochèrent la tête. Naomi souffla.
- Excusez-moi, j'essaie de me réinvestir un peu mais j'ai la tête pleine.
- Tu as trouvé quelque chose ? demanda Walter.
- Oui. Ces conférences ont eu lieu dans quasiment tous les établissements de la région, une fois par semaine, ce n'était qu'une question de temps que ça tombe chez nous un jour...
Walter s'étonna.
- Y'a un verbatim, un compte-rendu ?!
- Seulement une lettre-type de Direction Dresseurs remerciant l'établissement pour son accueil.
- C'est une formalité en gros... Qu'est-ce qu'on va apprendre de plus ? songea Wallace.
- On sait déjà qu'il y a un lien entre Roland Smirnoff et Direction Dresseurs, en très haut lieu, là où on manque de détails c'est sur l'histoire... marmonna Walter
- Et la vraie utilité de l'organisation.
Tout le monde regarda Naomi, surpris.
- Mais on sait, ça, c'est une organisation militante contre le système éducatif de Roland Smirnoff ! s'étonna Wallace.
- C'est une secte... soupira Perrine.
- Je croyais que c'était une armée révolutionnaire en devenir, moi... marmonna Walter.
Wallace regarda Walter, stupéfait.
- Une armée révolutionnaire ???
- Baaaaaah...
- Perrine, une secte ?!
- Bah excuse-moi, ça ressemble beaucoup à une religion bizarre avec un gourou...
- Ton option n'est pas la bonne non plus, Wallace... marmonna Naomi. En théorie, ils ne sont pas « Contre », ils proposent « une alternative ».
- Dans un cadre sectaire ! souffla Perrine.
- Pour révolutionner un ordre précédemment établi ! grommela Walter.
- Vous êtes tous à la masse !! grommela Wallace.
Naomi ricana.
- Vous êtes dingues ! Recentrons-nous sur quoi faire... Disons deux à l'intérieur, deux à l'extérieur ?
Wallace s'illumina.
- Le retour de notre grande prêtresse ! En deux secondes, elle met au point un plan PARFAIT contre Dark Vador et ses sbires !!
- Ça paraît logique. Deux à l'intérieur pour récupérer des informations, deux à l'extérieur pour surveiller les entrées et sorties et éventuellement agir si nécessaire.
- Je reste à l'extérieur, je suis un homme d'action ! sourit Wallace.
- Je reste à l'extérieur aussi, Wallace a besoin d'être tenu en laisse, je suis la seule à pouvoir le faire.
Wallace regarda Perrine, blasé.
- Garce.
- Truffe.
- Walter, avec moi dedans ? marmonna Naomi.
- Ça parait juste, je suis le moins mobile, autant que je reste en place à l'intérieur.
- On est donc d'accord, le super quatuor va s'attaquer à la conférence ! assura Wallace.
- A quatre ça va suffire ?! songea Perrine.
- Vaut mieux éviter d'impliquer d'autres élèves... ce serait trop risqué ! souffla Walter.
- Oui, et puis c'est nous qui faisons ce devoir, pas les autres, inutile de les impliquer inutilement... acquiesça Naomi.
Derrière l'étagère faisant dos à Wallace et Walter, Tristan avait écouté la majeure partie de la conversation pendant que Robbie et Christina...
- « Pierre Aube » ? Ah non, Robbie, c'est un essai !
- Un essai ?! Mais on dirait un roman ! Tino...
- N'appelle pas Tino à la rescousse, je te dis que c'est un essai ! grommela Christina.
Tristan sembla réfléchir à des tas de choses. « Est-ce que je devrais essayer de les aider ? Est-ce que mes sentiments pour lui vont jusque-là, jusqu'à ce que je m'empêtre dans un truc pareil ? »
- Tino, « Pierre Aube », c'est un essai ? demanda Robbie.
Tino regarda le livre.
- Voyons voir le quatrième de couverture... « Sous la forme d'une autofiction romancée, la scientifique controversée Pierre Aube raconte comment elle a découvert une pierre évolutive agissant uniquement selon le genre de certains Pokémon après son opération de changement de sexe. »... C'est même pas du roman, c'est de la science-fiction...
- C'est un roman ou un essai ?
- C'est un essai déguisé pour attirer grossièrement le public.
Christina sourit.
- Quand bien même c'eut été un roman, hors de question d'introduire ce torchon dans notre bibliographie.
- Merci Tino ! sourit Christina. Et à propos de la série d'Evangeline de Meaux...
Tino eut un petit rire sifflant. Tristan se sortit de ses pensées et se retourna vers le groupe.
- Ma pauvre Christina, Evangeline de Meaux est une vulgaire écrivaine de fan-fiction qui a réussi à se faire publier en changeant les noms de l'œuvre qu'elle reprenait grossièrement !
- Justement je pensais que ce serait original...
- Autant lire un recueil de petites annonces, au moins la syntaxe est respectée...
Tino s'éloigna en ricanant de son méfait tandis que Christina semblait déçue. Tristan approcha d'elle.
- Tu ne devrais pas en attendre autant de lui...
Christina se mordilla les lèvres et s'en retourna aux livres.
- Tu ne peux pas comprendre, Tristan, vraiment... Tu ne peux pas !
Tristan agita la tête. Si, il pouvait comprendre.
Francis quant à lui, voyait ses nerfs lâcher peu à peu.
- En Amérique du Sud, je suis persuadée que les femmes n'ont pas à se justifier auprès des hommes.
Lucy regarda méchamment Quinn.
- Certes, mais je suis certaine que la plupart d'entre elles ont la politesse de ne pas laisser l'homme en plan et de lui donner les explications qu'il mérite en vertu de l'histoire qu'il y a eu entre eux.
Ana regarda Francis qui lui somma de ne pas s'en mêler, genre « Nan mais t'inquiète, ça va s'arrêter un jour ».
- Bien sûr, parce que les hommes ont le droit mais...
- CA SUFFIT !!!
Helen, Denis, Benjamin, Orson, Clive et Andréa regardèrent le quatuor. Les autres élèves avaient été effrayés par cette intervention.
- QUINN ! Tu as raison, les femmes sont LIBRES de faire ce qu'elles veulent ! LUCY, tu as raison, les femmes sont libres de faire ce qu'elles veulent, vous avez TOUTES LES DEUX RAISON, maintenant vous la FERMEZ et on BOSSE au lieu de se disputer pour des CONNERIES !!!
Ana s'était couverte avec un livre.
- Francis, mais...
- Non mais dis donc...
Francis plissa les yeux et eut une idée de génie.
- Si l'une de vous deux l'ouvre encore, je la gifle !
Ana haussa les sourcils, stupéfaite. Lucy et Quinn grimacèrent. Ana rétorqua :
- Non mais dis donc Francis, on ne frappe pas des femmes !!
- Ses meilleures amies en plus, gros mufle !! souffla Quinn.
- Francis, j'ignorais que tu étais aussi barbare !! grommela Lucy.
- Venez les filles, on bosse sans lui adresser la parole !
- Ouais ! assurèrent Ana et Lucy.
Francis soupira. « C'était presque trop facile... »
Plus loin, l'univers menaçait de céder.
- C'était juste une meuf, vieux, oublie-là, c'est ce que tu as de mieux à faire...
- Ouais, t'as sûrement raison...
- Pis voilà quoi, c'est pas comme si c'était la meuf de ta vie non plus ! T'es jeune, t'as le temps d'en tâter, de la gonzesse !
Mike agita la tête. Fey et James se regardaient, saluant les efforts de leur camarade pour être compatissant à sa manière.
- Pis avoue, elle était pas très chaude, la Naomi !
- ... Putain, Steven, là, ta gueule, ok ?
Steven se ravisa.
- Nan fin j'voulais dire... elle est pas très... enfin euh...
- C'est bon, j'ai compris, tais-toi !
Steven grimaça et retourna à sa documentation.
***
- Cléophée !!
LaBarbara, Shawn et Duncan arrivèrent vers Cléophée qui était sortie, tremblante suite à la peur.
- Tout va bien ?
- J'ai perdu la petite, Bar !! Oh mon Dieu !
- Où ça ?!!
- D... Dans le stade !! J'suis désolée, je voulais bien faire, me déteste pas sœurette !
LaBarbara regarda vers le stade, bombardé par des Draco Météores.
- Oh mon Dieu...
- Pardon LaBarbara... Duncan...
- Les équipes d'intervention sont certainement en route... marmonna Duncan, incertain.
- LaBarbara, j'te demande pardon...
La mère de Naomi regarda sa sœur.
- Et après on se demande pourquoi j'aime me battre, me révolter, me soulever au lieu de fuir, hein ?
Cléophée se mordilla les lèvres. Duncan montra aux femmes des gens rescapés du stade, téléportés sur un terrain d'entrainement à proximité par des Abra.
***
Naomi fut secourue par deux Mesmérella et deux Méios. Les Pokémon activaient par intermittence un bouclier de protection en cas d'éboulement. Percila arriva peu après, accompagnée d'une troupe d'Abra.
- Vite, petite fille, prends la main de ce Pokémon, il te téléportera en sécurité.
Naomi acquiesça, rappela Cadoizo et fut téléportée à l'extérieur.
***
- MA PUCE !
- Maman !
LaBarbara serra Naomi dans ses bras. Cléophée sembla hautement soulagée. La petite famille regarda la pluie de météores.
- Naomi, je suis désolée... geignit Cléophée en se penchant vers la fillette.
- Tout va bien tante Cléo, je vais bien !
Duncan semblait soucieux. « Cet homme savait pour la pluie de météores... qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?! »
***
Naomi repartait en poussant Walter.
- A ton avis, j'ai bien fait ?
Walter plissa les yeux.
- Il... fallait bien que quelqu'un mette au point un plan, c'est notre devoir, chacun doit mettre la main à la pâte...
Naomi sourit.
- Non, je parlais pas de ça. D'avoir cassé avec Mike.
Walter soupira.
- Bah... je... je m'en fiche un peu, c'est ta vie, ça me regarde pas vraiment...
- Tu ne disais pas la même chose dans l'ascenseur...
Walter leva les yeux vers Naomi.
- Oui, tu semblais moins timide à propos de ma vie privée !
- Oh... C'était... une situation particulière, fallait bien... papoter !
- C'est tellement facile de discuter avec toi, j'ai l'impression que je peux parler de tout !
Walter grimaça. « Ok, elle pense carrément que c'est de mon fait et que je suis une grande influence pour elle dans sa vie. Détourne la conversation et VITE, Walter ! »
- Et... toi, tu te sens mieux d'avoir fait ça, ou...
Naomi agita la tête.
- Oui... quelque part... oui.
***
Naomi poussa la porte de chez elle.
- Je suis rentrée...
Elle déposa son sac, sortit Kungfouine, Chacripan et Cadoizo qui montèrent jusque dans sa chambre pour aller manger. Elle monta à leur suite et passa devant la chambre de son frère qui jouait à la console.
- Shawn, on pourrait discuter ?
- Hm... Ouais. De toute façon je suis en train de perdre, les Maraiste sont nuls dans ce jeu.
Naomi soupira.
- J'ai rompu avec Mike.
Shawn haussa les épaules.
- C'est la vie.
- Sauf que je... n'avais pas de raison à proprement parler, j'ai rompu parce qu'à force, je m'éloignais de mes amis, et j'avais l'impression de changer du tout au tout...
- Ouais, et ?
- ... et je me demande si j'ai fait le bon choix.
Shawn haussa les épaules.
- J'sais pas. En même temps c'est pas comme si tu devais tout le temps être guidée dans la vie... T'as seize ans, tu peux faire des choix et les assumer, nan ?
Naomi acquiesça, dépitée.
- Tu étais plus gentil avec moi quand j'étais petite !
- T'étais plus mignonne quand t'étais petite, tu disais rien, t'étais sage, tu sortais pas avec des garçons !
- C'était un garçon, c'est tout !
- J'veux même pas savoir !
Naomi soupira et sortit de la chambre de son frère. Elle traversa le couloir et passa devant le bureau de son père. Elle tenta d'ouvrir la porte mais sembla terrorisée à cette seule idée. « C'est pas vrai, je suis capable de rompre froidement avec un mec mais incapable de prendre des décisions qui s'imposent... »
Elle soupira et tomba sur sa mère qui allait dans l'autre sens.
- Naomi, tu as passé une bonne journée ?
- Oui... oui, oui... J'ai rompu avec Mike !
LaBarbara haussa les épaules.
- Rien ne va jamais vraiment comme on l'espère, ma grande. On envisage les choses et pouf, tout part en vrille. C'est pas grave, il y en aura d'autres.
- J'es...père que non... marmonna Naomi, suspicieuse.
Naomi s'en alla dans sa chambre. Elle s'assit sur son lit et soupira.
« En tout cas une chose est sûre, je déteste être seule... »
Elle soupira, regarda autour d'elle. Chacripan dans son panier, Cadoizo dans son lit posé en haut d'une étagère, Kungfouine posée dans son gros coussin. Naomi soupira.
« Idiote, idiote, idiote... »
Elle s'allongea dans son lit, prit son téléphone portable, et envoya un SMS à Walter.