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Agence de Recherche des Pokémon Perdus de Lugunium



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» Auteur : Lugunium - Voir le profil
» Créé le 22/01/2013 à 15:48
» Dernière mise à jour le 22/01/2013 à 15:48

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005 - Pas le temps de souffler
Comme promis, je vais dire merci à Priscillia pour son courage exemplaire. Accompagné de mon fidèle Germignon, je me promène tranquillement dans les couloirs de l'hôpital en rénovation. J'observe par la fenêtre un cortège d'ouvriers de tous âges avec leur outils de travail. Je tape sur le carreau avec ma béquille pour qu'Emmy se retourne et me dise bonjour. Après un vif coucou de la main, elle se met à parler à un homme à la carrure menaçante. Il a l'air d'un excellent artisan.
Je jette des coups d'œil dans les chambres d'autres patients malades. On voit distinctement que le personnel fait son possible pour tenir l'hôpital dans un état acceptable, et prend soin des gens par la même occasion. Il faudra un jour que je leur offre un beau cadeau pour leur efforts considérables. Ça sera quand je serai guéri.
-Et pour ça tu m'aideras ! Dis-je à mon Pokémon, sans savoir qu'il ne pouvait pas entendre mes pensées.
Il me regarda d'un air étonné.
-Non, excuse-moi, me repris-je. Je me disais : un jour, je donnerai quelque chose aux personnes qui travaillent dur ici. Ton avis sera d'une grande aide quand il le faudra.
Germignon me sourit. Je le prends dans mes bras et entreprend de le cajoler. Elle a grand besoin de se refaire une beauté. Quand tout sera fini.
Je suis tellement dans les nuages que je dépasse la chambre de Priscillia, et Germignon me ramène à la réalité en tapant sa tête contre ma poitrine.
-Oups, merci Germignon...
Je tourne la poignée de la porte prudemment et fait un pas sur le sol de son antre.
Priscillia dort à poings fermés (et ce n'est pas une image). Son souffle est régulier et elle semble plongée dans un rêve. Je m'approche du lit et murmure à son oreille.
-Tu as été superbe, Priscillia, et tout le monde te remercie, en particulier moi. J'espère de tout mon cœur que tu redeviendras normale grâce aux soins qui te sont prodigués.
Je me redresse en étouffant un cri puis je me dirige vers la porte quand...
-Reste ici !
Je fais un bond de 10 mètres de haut (et ceci est une pure image, n'ayez crainte).
-Kyaaaaaah ! Qui a parlé ?
-Pensé, rectifierai-je, lança une voix féminine. Tu perçois mon écho au plus profond de ton être.
La Gardevoir d'Emmy se tenait à l'embrasure de la porte, apparition magique.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devais pas rester avec Emmy ?
-Ma maîtresse m'a chargée de veiller sur cette âme perdue. C'est grâce aux innombrables médicaments qu'elle ne délire pas. Mais nous subiront le revers de la médaille, bientôt.
-Que veux-tu dire par là ? Et pourquoi tu parles d'âme perdue ?
-Ce genre d'esprit contradictoire est voué au chaos irrévocable. En clair, elle va faire souffrir le monde entier par un moyen inconnu encore mais très prévisible.
Je suis franchement intrigué et vraiment intéressé.
-Et tu en as parlé à Emmy ? Si non, je crois que ce serait la meilleure chose à faire, s'il s'avère que tes théories sont exactes... suggéré-je.
-Difficile à croire, n'est-ce pas ?
-Je dois dire que c'est un peu tiré par les cheveux, j'attends d'avoir des preuves... j'ai l'impression que depuis que je suis rentré dans cet hôpital, tout est étrange ! D'abord, une folle qui me raconte des trucs sur mon destin ou je sais pas quoi, ensuite une attaque surprise réalisée par des inconnus qui n'ont aucune raison d'en vouloir à qui que ce soit ici, après toi qui me dit qu'il va bientôt se passer quelque chose dont la source serait cette fille... (Je plisse les yeux.) Je commence à me dire qu'il vaut mieux que je me tire de là le plus vite possible.
-Tu DEVRAS le faire, un moment ou à un autre. (D'un seul coup, elle ouvre grand les yeux et lance un sourire.) Hum... Et si tu étais tout simplement... exceptionnel ?!
-Merci, on me l'a dit autant de fois que Judith de ne pas de faire de teinture... reste à savoir si c'est positif ou négatif dans mon entourage.
-Allez, je m'esquisse. L'aura de ma maîtresse se dirige vers nous. Je vais la rejoindre, au revoir !
-À plus, Gardevoir, et bonne chance pour convaincre Emmy !
Elle disparut grâce à son pouvoir téléportant. Germignon, qui n'avait pas bougé ni parlé ni couiné, se tortille dans mes bras. Elle montra de sa patte Shirley avec de la paperasse pleins les mains. Elle trébucha, se ramassa par terre et fit tomber toutes les feuilles qu'elle tenait. Je me tords de rire et, Emmy passant par là, une Poké Ball dans la main, fait de même. Elle passe à côté de la maladroite et déclare d'une voix triomphale :
-Eh bien, voilà ce qui arrive quand on empoisonne ses collègues, ça finit toujours par nous retomber dessus !
-Bien dit, lance un infirmier un peu plus loin, qui n'avait rien à voir jusqu'à présent dans cette affaire. On récolte ce que l'on sème !
Shirley, rouge de colère et de honte, se retira dans son bureau en subtilisant les feuilles de papier importantes. En fermant la porte, elle siffle de dépit.


Retour dans ma chambre. Allongé sur mon lit, je regarde la télé. En même temps, les paroles de Gardevoir trottinent dans mon crâne. «Je ne pense pas qu'il faut s'en inquiéter pour l'instant. En tout cas, ses dires resteront scellés dans mon cerveau, c'est sûr.» Je frotte mes yeux. «Ah, vivement que je parte, que je retrouve un boulot simple et que je recommence tout à zéro. Parce que soit il se passe des trucs paranormaux, soit j'suis complètement frappadingue...». L'excitation de sortir à nouveau et de sauver des Pokémon est présent.
Je sursaute en voyant Emmy ouvrir la porte.
-Je peux entrer ?
-Ben oui, y a pas marqué : "Interdit aux infirmières qui ont des fréquentations avec des blessés super crédules"...
-C'est en rapport avec ce que m'a dit ma Gardevoir avant que Shirley ne se casse la gueule dans le couloir ?
-Voilà. Elle est pas un peu...
-Non, mais elle voit des trucs que nul humain normalement constitué ne peut voir. D'ailleurs, faudra que tu passes en bas pour parler à ton ami, celui à qui il y a tension entre vous, car il voudrait que tu lui racontes l'attentat d'avant-hier, vu qu'il n'a rien vu.
-"Vu qu'il n'a rien vu" ! J'adore les répétitions que tu fais, Emmy...
Elle affiche un grand sourire.
-Bon alors, tu es d'accord, Aaron ?
-Baaaaaah...
-Je crois que ça veut dire "moui", je me trompe pas ?
-Moui.
-Eh bien tu n'as plus qu'a descendre, il est en bas.
-Ah bon ?! Et tu ne me le dit que maintenant ? J'y vais tout de suite.
-Bonne initiative, parce qu'il a fait partie des «gens qui ont des fréquentations avec des abrutis super sympas» !
Je ris de bon cœur, bondis du lit et fonce vers l'accueil. En chemin, je croise Shirley, toujours pas remise de sa chute tout à l'heure. Elle tire une tronche pas possible. Je retiens un sourire narquois et continue ma marche rapide aidée par les béquilles.
Arrivé à l'accueil, j'aperçois Timothy dos au mur, en dessous une affiche publicitaire, les yeux rouges et avec un cadeau en main. Je cours presque vers lui. Une franche accolade plus tard, il me dit :
-Désolé pour tout. Désolé d'avoir insinué que toi et Judith...
-Tais-toi, Tim, tout est de ma faute. C'est moi qui t'a frappé, j'aurais pas dû.
-...Et moi j'ai réagi comme le roi des cons.
-Nan, j'aurais fait pareil si mon meilleur pote m'aurait frappé pour une raison X ou Y. Le plus important, c'est que nous soyons de nouveau amis, non ?
-Ouais ouais. Tiens, petit cadeau en guise d'excuse...
Il me le tend.
-Merci beaucoup Tim, je me demande c'est quoi...
J'ouvre le paquet et découvre un joli bracelet en véritable perle, fait à la main, on dirait. Un vrai travail d'artiste ! Je m'exclame :
-Ouah, c'est génial ! T'as dû payer ça une fortune !
-Cent quarante-cinq Pokédollars dans une boutique à côté de chez moi.
-Il doit être fou, le vendeur, pour t'avoir vendu cette merveille si peu cher, moi je l'aurais fait à au moins deux cents Pokédollars, voire plus ! Il faudra que je te rende la pareille.
-Oui, et regarde le mot sur la boîte.
Je la retourne dans tout les sens. En scrutant attentivement, je déniche un morceau de papier jaune sous le code barres. Je le déplie et le lis.

[police=bradleyhanditc][size=3]Je suis navré pour tout ce qui s'est passé, et en faveur de notre amitié, je t'offre ce bijou. J'espère que tu y prendras soin comme la prunelle de tes yeux.

Ton incomparable ami Timothy.[/size][/police]

Les larmes aux yeux, je m'écrie :
-Oh la la, vraiment, merci !
-Pas la peine de chialer quand même !
-Hmm... toi par contre tu as pleuré, ça se voit.
-Humph. Comme quoi, il m'est impossible de vivre sans toi à mes côtés, et la réciproque est vraie, n'est-ce pas ?
-Tu m'étonnes ! Bon, Emmy m'a prévenu qu'il fallait que je te raconte l'attaque qui a secoué l'hôpital il y a deux jours.
-Oui, quand hier j'étais en bas, j'ai vu les dégâts causés par les criminels. J'étais profondément choqué. Vas-y, dis-moi tout, en commençant par le commencement !
Je lui raconte tous les faits, de l'appel du salopard qui traumatisais Judith jusqu'à la venue de la police, sans omettre aucun détail. À la fin, Timothy est hagard.
-Waaaah ! Et tu as pris part aussi des combats ? Ça a dû être cauchemardesque pour Judith et toi. Alors pendant que je me vidais de toutes mes peines, la tête contre l'oreiller, vous, vous étiez en train d'affronter une bande de brutes ?
-Eh oui, je pense que la destruction de l'Agence et l'attentat ont un lien étroit tous les deux. Peut-être ont-ils été causé dans un but bien précis. En attendant, je suis coincé ici alors qu'un plan est en train de se fomenter ailleurs... En plus, la Gardevoir d'Emmy m'a annoncé de but en blanc l'extinction de la race humaine par une petite folle orpheline.
-Ça sent le roussi pour nous.
-Tu veux monter ?
-Euh... Non...
Son regard se dirige brusquement dans tous les coins de la pièce.
-Qu'est-ce qu'il y a, Tim, t'es tout pâle d'un seul coup ! Fais-je.
-Rien, rien. Un conseil, fais gaffe si tu retournes dans ta chambre.
Je déglutis. Généralement, quand il dit à moi ou a Judith de faire attention à quelque chose, il n'a jamais tort.
-Pourquoi ? Tu penses qu'un Ponchien enragé va me sauter dessus et m'arracher le cœur ?
-C'est tout comme.
-Boah, il ne peut pas m'arriver pire que d'être soufflé par la déflagration de l'explosion à l'ARPP. Bon bah tu diras bonjour à ta famille ! Salut !
-Ouais, salut !
Il sort pas la grande porte coulissante. Je reste une poignée de minutes à méditer sur la prédiction de Timothy plus celle de Gardevoir. Je n'allais pas n'ennuyer outre mesure ce soir ! Je refais le parcours en sens inverse. Soudain, il n'y avait plus personne dans les couloirs, qui déambulait, alors que d'habitude, il y a des infirmiers, des gens en fauteuil roulant, la ronde des ouvriers qui œuvraient en silence, des enfants malades qui faisaient comme moi et marchaient paisiblement, le chirurgien en chef avec une pauvre femme par exemple, des Pokémon gambadant joyeusement... Je veux me rassurer en regardant à travers une fenêtre d'une chambre. Les silhouettes sont immobiles mais heureusement, l'hôpital n'est pas totalement désert. Le sentiment de solitude m'oppresse tout de même.
En ajoutant le fait qu'il est vingt heures, qu'il pleut encore dehors, que le raclement de l'eau sur les vitres émet un bruit fort et effrayant, qu'il fait étonnamment noir, je crois que je peux m'inquiéter. Il faisait aussi très froid, ce qui n'était pas normal en cette saison.
Crrrrr... crrrrrrr... Une goutte perle sur mon front.
J'avance maintenant à tâtons, avec une pose ridicule, plaqué sur un mur à la peinture verte, non pas blanc. Germignon n'est pas là pour me défendre si quelqu'un rôde près de moi et veux m'agresser, car elle est restée avec Emmy. Crrrrrrrrrrr... Mes battements de cœur résonnent dans tout le couloir.
Je me parle à moi-même.
-Détends-toi, Aaron, c'est insensé, personne ne peut surgir d'un moment à l'autre de derrière un recoin sombre. Je suis presque arrivé. Il ne peut pas y avoir un montre tapi à côté de ma chambre, c'est in-vrai-sem-blable !
Une main se pose sur mon épaule.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Ce hurlement déchirant permet à l'inconnu de relever sa main. Je fais volte-face, vivace. Une lampe-torche aveugle mes yeux.
-Hé, Aaron ! Ça va pas de pousser des cris comme ça !?
Je recouvre la vue. Emmy braquait sa machine sur son visage.
-Tu vois, ce n'est que moi. Je sais qu'il fait anormalement sombre mais ce n'est pas une raison pour me faire peur !
-M-m-mais c'est v-vous qui... balbutié-je.
-Calme.
Elle se fige.
-Que...? Eh ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandé-je, tout tremblant.
-... mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Le masque de l'horreur se maintient un court moment sur le visage d'Emmy. Je tourne la tête vers le conduit d'aération au plafond. Une poudre jaunâtre s'y échappe.
-Plaque-toi au sol et ne respire pas ! Ordonne Emmy, tendue.
J'obéis et patiente au sol, le nez bouché. La fumée tâche la veste blanche d'Emmy. Je suis en manque d'air. Emmy et moi nous relevons et courons droit sur ma chambre. Je m'y faufile avec elle et ferme la porte en vitesse pour éviter que la poudre ne se propage. Aucune particule n'a eu le temps de passer. J'essaye de ralentir ma respiration avec difficulté.
-Oh mon dieu, mais c'était quoi, cette fumée ? Questionne Emmy, sans attendre de réponse.
Elle s'empare d'une paire de gants et un tube à essai traînant sur un panier proche des toilettes. Elle récupère la marque de fumée sur sa blouse et la verse dans le tube. Elle prend un produit blanc, le transporte sur les molécules dangereuses et conclut.
-Ce n'est pas une attaque Para-Spore qui a été utilisée, mais une poudre somnifère. C'est pour ça que tout à l'heure, quand j'ai voulu biper Shirley, elle ne m'a pas répondue. Sauf que ce n'est pas une Poudre Dodo...
-Mais enfin, pourquoi s'acharner sur cet hôpital ?
-Quelqu'un tire les ficelles dans l'ombre. Si je trouve qui c'est, il se souviendra du poing qui lui aura cassé le nez.
Je vais m'allonger dans mon lit.
-Il vaut mieux que tu restes dans ma chambre, Emmy, pour te protéger. Il n'y a pas de système d'aération ici donc pas de risque.
-Oui, je vais préparer la couchette.
Quelques minutes plus tard, elle vient s'allonger... pour tout de suite se relever.
-Zut, j'ai oublié d'éteindre la lumière de la salle de bain !
Elle s'exécute. Toutes les cellules de mon corps sont en alerte, et je n'étais pas prêt de dormir. Emmy revint doucement.
Un bruit de verre se fait entendre, suivi par un juron.
-Merde !
Aussitôt, l'obscurité absorbe les dernières parcelles de lumière qui persistaient encore alors que l'hôpital entier était recouvert de fumée.


Crrrrrrr... Clang ! Brangbalangbang !!...
Les étoiles dans mes yeux disparurent à cause du boucan. Il me fallut beaucoup de temps pour que mes yeux s'habituent au noir. Je suis toujours dans ma chambre, et Emmy ronfle dans son lit improvisé. Je suis recouvert de la substance dorée qui m'avais fait tomber dans un sommeil forcé et agité. Tournant ma tête de droite à gauche, je ne remarque rien de suspect, mis à part le verre par terre. Je me lève et vais aux W-C. Silence implacable.
Après avoir fini, j'ouvre précautionneusement la porte. «La poudre s'est dissipée, on dirait...» Je marche en me tenant sur tout ce qui tient au sol, car j'ai oublié mes béquilles. La terreur suinte par tous les pores de ma peau. Il pouvait se produire n'importe quoi.
Un léger bruit de pas se fait entendre derrière moi. Ce n'est que mon Germignon qui veut que je le porte. Mais j'oublie la fumée restante sur mon T-Shirt et mon Pokémon s'endort immédiatement. «Mais quel idiot je fais !», pesté-je en moi.
Je me retrouvai face à la chambre de Priscillia. J'ouvre et aperçois la pauvre orpheline encore dans les bras de Morphée. Je tourne en rond. Mon cœur cogne à l'intérieur de ma cage thoracique et m'empêche de réfléchir convenablement. Tous les instruments de médecine trônent sur une même table. Crrrrrrriiiii ! Toujours ce grincement atroce qui neutralise le silence. En écoutant un peu plus, je découvre que ce bruit vient d'un tuyau saturé de poudre. Il doit y en av...
Quelque chose couvre ma bouche. Je n'ai pas le temps de crier à l'aide que je suis projeté dans la chambre voisine par le biais de la porte de secours. Ma conscience chute au fond du précipice de la confusion.