Une attaque Flammèche qui peut tout changer de ChromeXVII

Tout est d'un vif écarlate. La chaleur est étouffante et la fûmée est abondante à m'en brûler les poumons. Tout se transforme en cendres. Rien ne restera... L'écarlate se propage, encore et encore, d'une vitesse fulgurante et de pas dansants, les flammes s'emparent de la pièce, puis des couloirs, puis des autres pièces, puis de la maison... Ma maison...
Le feu est chaud, étouffant, rouge, violent... Il m'a pris ma maison, puis m'a volé mon papa, et ma maman... Le feu m'a tout pris, tout volé, tout enlevé. Je déteste le feu, le rouge, les pokémon de type feu. Je les déteste tous, les renie, les hais, les méprise. Jamais je ne pardonnerais à l'écarlate dansant qui m'a tout enlevé... Jamais.

...
Mes yeux s'ouvrent d'un coup. Ma respiration accelérée reprend progressivement un rythme normal.
Qu'est-ce que c'était...? Un rêve ? Ah... Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas fait. Je suppose que je ne peux pas y échapper. Aah, je suis trempé par la transpiration... J'ai la flemme de me lever. Hmph, quelle heure est-il...? « Six heures et quart huh... »
De toutes façons, je ne pourrais pas me rendormir après ça, je suppose. Je pense qu'il est temps de se lever. Allez, Chespin, un petit effort !
Je m'assois, regarde autour de moi, puis pose ma tête sur mes genoux encore couverts par la couette. Les rayons du jour traversant les volets éclairent un peu la pièce assombrie, la rendant d'une teinte grise légèrement bleutée.
Je me relève brusquement, puis m'étire un bon coup avant de m'affaler dans mon oreillé. Restant pendant un instant silencieux, j'observe le plafond, perdu dans mes pensées.
Ca fait déjà deux ans que cet incident s'est produit, et que j'ai tout perdu. A présent, je n'ai plus rien à perdre. Il me reste seulement une photo de mes parents et de moi avec un coin noirci par les flammes de l'incendie que j'avais trouvée en m'échappant.
D'ailleurs, je me demande pourquoi je me suis échappé. Après tout, je n'ai aucune raison de vivre. Je n'ai pas d'objectif, je broie seulement du noir. J'aurais mieux fait de mourir avec papa et maman... A présent, je suis piégé. Je ne veux pas vivre parce que je n'ai pas d'objectif ni de raison de vivre, mais je n'ai pas le courage de mettre fin à mon histoire.
Tout à coup, quelqu'un frappe à la porte. Ce qui me sort de mes pensées. Je me lève d'un coup.
« Ah euh oui ?
- C'est l'heure. Et le professeur Musteflott te cherche pour ton orientation. Vas le voir avant d'aller en cours.
- Ah, 'k bien r'çu. »

...
Je traverse le couloir du second étage pour rejoindre ma salle de classe, et, tout en marchant, je remarque le ciel d'un bleu profond.
Ah, il fait beau aujourd'hui malgré le fait que nous soyons en hivers. Mais même avec ce temps, la neige ne fond pas hein... La neige... Elle est froide, légère, belle, blanche, douce... Tout le contraire du feu.
Dès que j'entre dans la salle de classe, le délégué Etourvol, qui est aussi responsable du dortoir des garçons, se lève et vient vers moi.
« Tu as vu le professeur ?
- Ouaip.
- Bon, c'est bien alors. Ne te relâche pas, Chespin !
- Ouais ouais... »
Le professeur Musteflott, qui est aussi mon professeur principal, m'a posé des questions sur mon orientation. Personnellement, je lui ai répondu que je ne savais pas, et que je m'en fichais bien. Après tout, je n'ai pas de but dans la vie. Bien sûr, comme tous les professeurs, il m'a dit que c'était dommage, que j'avais du potentiel et tout ça... Mais je n'ai pas le courage de choisir quoi que ce soit ; alors je préfère tout laisser tel quel.
La cloche de huit heures sonne. Chaque élève s'installe à son siège et laisse le silence s'installer dès le moment où le professeur de mathématiques, Ectoplasma franchit le seuil de la porte.
Je me reperds donc vite dans mes pensées...
Ce que je ferai après mon diplôme hein... C'est une bonne question à laquelle je n'ai malheureusement pas de réponse.
Je tourne la tête vers les fenêtres pour contempler l'extérieur, mais mon regard se fige sur le seul type feu de la classe.
Rien que le fait de savoir qu'il est dans cette classe m'irrite. Le fait de le voir me repousse. En plus, il est intelligent, sociable, fort et populaire. Pffh, en gros c'est le prince charmant parfait. Mais moi, je ne le supporterai jamais. Rien que la couleur feu de ses yeux fait bouillir ma haine.
Je continue à l'observer, pensif, déversant intérieurement ma haine.
Là, les tintements de la cloche me sortent tout d'un coup de mes pensées. C'est déjà l'heure...? C'est passé bien vite.
Alors que je commence à ranger mes affaire, Etourvol revient vers moi pour la troisième fois. Il doit avoir beaucoup de choses à me dire aujourd'hui.
« Ah oui, j'avais complètement oublié de te dire un truc super important.
- Ah oui ? Quoi...?
- A partir d'aujourd'hui, tu seras avec un nouveau colocataire de chambre.
- Un coloca-...? Quoi ? Un colocataire ?
- Oui. Il viendra s'installer après les cours. Vu qu'il n'est plus là, je te le présenterai au moment où il viendra dans la chambre.
- Ah, ok... »
En réalité, je m'en fiche bien qu'il y ait une personne de plus ou de moins dans cette chambre. Mais bon, je devrais peut-être faire au moins semblant d'être intéressé.

...
Aah, enfin de retour dans la chambre ! Ca fait du bien, un peu de silence et de calme... Ah oui, quelqu'un devrait arriver bientôt non...? Je me demande qui ça pourrait bien être. Quoi qu'en fait, je m'en fiche bien. Mais ça me rend tout même un peu curieux au final.
Assis sur ma chaise, la tête en arrière, visage face au plafond, je contemple silencieusement ce dernier, encore une fois, perdu dans mes pensées.
Tout à coup, je me redresse brusquement en entendant frapper à la porte. La porte s'ouvre.
... Hein ? Quoi ? Ne me dis pas que-... Que c'est lui mon nouveau colocataire ?! Non attends... C'est une blague hein ? C'est une blague ! C'est forcément une blague ! Pourquoi il a fallut que ce soit le mec que je déteste le plus dans cette classe ?! Mince !
« Quelque chose ne va pas, Chespin ?
- Ah euh... Nan.
- Je suis Fennekin, de la même classe que toi ! Merci de m'accueillir dans ta chambre !
- Ah, euh... Pas d'quoi...
- Bien, sur ce, je vous laisse. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me poser des question, Fennekin.
- Oui, je n'y manquerai pas, merci ! »
... Et voilà. Je me retrouve avec un pokémon de type feu dans ma chambre, qui plus est, est le type que je déteste le plus dans ma classe. Rah, c'est insupportable.
Je l'observe s'installer. Et plus je l'observe, plus il me repousse, et plus j'ai mal à la tête. Puis, je commence à avoir des vertiges...
Ne touche à rien... Ne touche pas à ce qui est dans cette chambre... Vas-t'en. Pars d'ici et ne reviens pas... Je ne veux pas... Il va tout brûler... Il va tout détruire... Tout réduire en cendres... Comme cette fois-là. Tout va partir en cendres. Rien ne restera. Même mon dernier refuge qu'est cette chambre finira par disparaître s'il ne part pas tout de suite... Non...
Aaah... J'ai mal à la tête... J'ai du mal à respirer... Qu'est-ce que-...
« Chespin ? Eh ! Qu'est-ce qui ne va pas ?!
- NE ME TOUCHE PAS ! »
D'un geste violent de la main, je le repousse.
« Ne me touche... pas... Je... ne veux pas... Tu vas... Tu vas me brûler... et faire disparaître mon refuge... Tout... Papa... Maman... Tout...
- Ches...pin...?
- ... Non...
- Reste tranquille, je vais te chercher de l'eau. Est-ce que tu as un calmant ? Un médicament ? »
Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'il s'occupe de moi ? Pourquoi est-ce qu'il s'intéresse à quelqu'un comme moi ? Quelqu'un sans aucun intérêt et qui a tout perdu comme moi ?... Alors que je l'ai repoussé si violemment...? Pourquoi est-ce que... Pourquoi est-ce que malgré les ténèbres qui m'entourent, sa flammèche est si lumineuse...?
« Pourquoi... Non... »
Fennekin lâche tout ce qu'il porte, puis se rue vers moi, et enfin, à ma grande surprise, il me prend vivement dans ses bras et me serre fort.
... Eh...? Quoi...? Qu'est-ce qu'il-...
« ... Lâche-moi... Non... Ne m'approche pas...
- Ca va aller... Ne t'inquiète pas, je ne brûlerai rien. Et s'il arrivait quelque chose, je te protègerai. Ne t'inquiète pas... Je ne te laisserai pas tomber, Chespin. Crois-moi. »
Quelque part... Je ne sais pas pourquoi... Mais... Je me suis calmé. Pourtant, c'est un type feu... Ses mèches et ses iris feu sont censés me repousser, et pourtant... Quelque part... Ils ne me brûlent pas... Ils me réchauffent. Quelque part, j'ai tout à coup senti que Fennekin n'est pas comme les autres.
Alors... Peut-être... Peut-être que si c'est lui...

...
Hmph... Quelque chose me chatouille légèrement le nez...? Huh... Ca faisait longtemps que j'avais pas si bien dormi.
J'ouvre les paupières, et ce que je vois face à moi, sont des mèches d'un rouge que je déteste le plus au monde.
« AAH !
- Hmmph...? Ah, Chespin... Bonjour...
- Que- Eeeh ?! Qu'est-ce que tu fous ici ?!
- Hein...? Bah euh hier... Tu n'as pas arrêté de pleurer dans mes bras, et puis après, tu t'es endormi, alors je suis resté là avec toi...
- Que-...! »
Aaaah ! Mais c'est pas vrai ! J'ai montré le pire côté de moi à la personne à qui je voulais moins la montrer ! Sérieusement... C'est quoi le délire là, hein ? Ma vie a été détruire par le feu, je me retrouve dans la même classe qu'un petit génie de type feu, et que je ne peux pas supporter, et ce type en question se retrouve dans la même chambre que moi, et la cerise sur le gâteau, c'est le fait que j'aie pleuré devant lui et dans ses bras et que j'aie dormi dans le même lit que lui ! Mais qu'est-ce qui cloche chez moi, hein ?!
... Bon... Pour l'instant... Il faut juste que je me calme et que je réfléchisse calmement à la situation.
« ... ... Pourquoi...
- Hm ?
- Pourquoi est-ce que tu m'as aidé alors que je t'ai repoussé si violemment hier...? »
Aaah nooon ! C'était pas ce que je voulais demander !
« Hm... Si tu me demandes pourquoi... Alors je peux te répondre franchement ?
- ... O-Ouais.
- Je t'aime !
- ... Pardon ?
- Je t'aime. Je suis amoureux de toi.
- ... Eh...?
- Eh bien... En gros ça veut dire que je veux te faire l'-
- TAIS-TOOOIII ! Attends, wait, WHAT ? Mais c'est n'importe quoi ! Tu m'as bien regardé ?! Je suis un garçon, et qui plus est déteste les pokémon des type feu !
- Je sais. Mais ce n'est pas un problème, après tout, je suis différent non ?
- PAS DU TOUT !
- Eeeeh ? Mais hier-
- Tais-toi, tais-toi, TAIS-TOI ! JE VAIS EN COURS. »
C'est une blague hein...? Ce qui m'arrive là... c'est un rêve hein ?! Par pitié ! Dites-moi que je vais bientôt me réveiller !

...
Dehors, tout est d'un blanc mélancolique. Préoccupé par ce qui m'est arrivé la veille, je fixe le ciel pâle et les flocons dansants d'un regard vide.
Je ne comprends pas... Il m'a dit ça, mais est-ce que c'est la vérité ? Et même si c'est le cas, qu'est-ce qui lui plaîrait chez moi ?... Quelqu'un comme moi qui n'a aucun intérêt, aucun but, aucun objectif, qui ne souhaiterait que mourir mais qui n'a pas le courage de mettre fin à cette vie insignifiante... Je ne comprends vraiment pas. Alors que je l'ai repoussé si violemment, il a continué de faire attention à moi, comme si de rien n'était. Et ce que je comprends le moins, c'est que je sois resté dans ses bras... alors que c'est un type feu. Alors qu'il est la cause de ma crise d'angoisse d'hier, je suis resté près de lui, et mystérieusement, le fait de rester près de lui m'a calmé.
Qu'est-ce qui ne va pas chez moi, vraiment...?
Je pose le bras qui soutient mon visage sur la table, m'affale dessus, puis laisse échapper un soupire mélancolique.
Qu'est-ce que je devrais faire après ça...? Je peux l'éviter, la journée. Mais le soir, je le verrai obligatoirement en rentrant à la chambre. Comment je devrais réagir à ce moment là ? Je ne sais vraiment pas... Est-ce qu'il attend une réponse de ma part...?
Mon regard se tourne inconsciemment vers Fennekin.
Ah... Il est concentré. Le cours à l'air de l'intéresser. Ses yeux rubis aux éclats de feu mirent admirativement le professeur Musteflott ; et ses oreilles dressées à l'écoute à la fourrure vanille aux pointes vermeilles se confondent avec ses cheveux soyeux aux mêmes teintes. Je viens de le remarquer, mais il a une peau très pâle, presqu'autant qu'une perle... Et puis il a un visage fin... Et de jolies mains...
La cloche retentit soudain, annonçant la fin de la journée de cours.
« Mais... MAIS QU'EST-CE QUE J'éTAIS EN TRAIN DE PENSER, BORDEL ?! » C'est ce que je crie d'un coup en jetant avec nervosité mon stylo à mes pieds, attirant l'attention de tout ceux à proximité.

...
J'ouvre la porte de ma propre chambre, hésitant. Constatant qu'il n'y a personne, j'entre, à l'aise, soupirant de soulagement.
Hm... Même s'il n'y a personne, je suppose qu'il ne va pas tarder à rentrer... Je ferais mieux d'en profiter pour prendre une douche et me détendre un peu au calme avant que ce fléau ne revienne.
C'est ce que j'ai pensé. Mais ça ne change, au final, rien au fait qu'il occupe complètement mes pensées. « Je t'aime. » Ces mots résonnent dans ma tête. Sa voix résonne dans ma tête. Quand je ferme les yeux, il apparaît comme s'il était là, devant moi.
La porte s'entrouvre. Pendant un instant, j'ai eu l'impression qu'il était aussi hésitant que moi en ouvrant la porte. Dès qu'il me voit, la lueur d'inquiétude dans ses yeux s'amplifie. Et d'un seul coup, comme s'il essayait soudainement de rejeter son hésitation et ses peurs, il se rue vers moi.
« Je suis désolé !
- ... Hah...?
- ... Pour hier et ce matin... Je te présente mes excuses !
- Mais qu'est-ce que tu rac-
- Je t'ai dit que je t'aimais et que je te protègerais, mais je n'ai même pas été capable de prendre en compte tes sentiments. Je t'ai brusqué, je suis désolé.
- Eh ? Mais... Mais qu'est-ce que tu dis ? C'est évident que c'était de ma faut-
- Non, je suis entièrement responsable ! Tout en sachant que tu n'aimes pas le feu, j'ai demandé à venir dans cette chambre en ne prenant que mes propres sentiments en compte, et je t'ai brusqué en te faisant une déclaration tout d'un coup. Je n'aurais pas dû... Je suis désolé, j'ai été lâche. »
Lâche ? Mais qu'est-ce qu'il me raconte ? Toi ? Lâche ? Alors qu'est-ce que je suis moi, hein ? Tu pourrais me le dire ? Tu dis tellement de choses insensées, sans réfléchir. Tu es tellement bruyant, trop lumineux et si insupportable. Mais je sais que tu n'es pas un lâche. Tu es capable d'exprimer tes sentiments sans en avoir honte, tu as le courage de vouloir protéger, d'avoir des objectifs... Le véritable lâche, c'est moi.
« Pardon... »
Eh ? Att- Quoi ?! Il pleure ? Attends, il pleure là ?! Sérieusement ? Hein, wait, what ? Pourquoi il se met à pleurer tout à coup ?
« Eh, attends, quoi ? Pourquoi est-ce que tu pleures ?!
- Bah... J'ai... Je t'ai blessé et... Et puis j'ai peur... que tu ne puisses pas me pardonner alors...
- Mais qu'est-ce que tu racontes enfin ?! »
Là, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai vraiment envie de prendre ce garçon dans mes bras. Mon corps se met à bouger tout seul, et à l'enlacer fort contre moi, puis je carresse doucement ses cheveux.
« Ca va aller. Arrête de pleurer. Je t'ai dit que tu n'y étais pour rien. »
Aah... Mais qu'est-ce que je fais, bon sang ? Pourquoi je me donne tant de mal pour un pokémon de type feu hein ? Je ne me comprends vraiment pas, parfois.
Mais bon, après tout, pourquoi pas... On va dire qu'aujourd'hui, ce sera une exception. Après tout, il se donne tant de mal pour moi...
Ah, c'est agréable d'être près de lui, quelque part... Ses cheveux sont doux et fins... Il me tient chaud...
Là, il se détache légèrement de mon étreinte, puis rapproche son visage du mien.
« Je peux t'embrasser ? »
Je n'ai même pas eu le temps de me rendre compte de ce qu'il se passait, que ses lèvres se sont déjà posées sur les miennes. Et, lentement, il pénètre sa langue dans ma bouche, et m'embrasse de plus en plus langoureusement, laissant nos souffles se mélanger.
... Je ne suis pas exactement sûr de ce qu'il se passe. Mais pourquoi est-ce que je le laisse faire...? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à le repousser ? Je n'y arrive pas... Je n'ai pas la force de bouger même ne serait-ce que le petit doigt.
Mais quelque part... Je ne sais pas vraiment pourquoi, ça ne me repousse pas, ce n'est pas désagréable...

...
Quand je me suis réveillé ce matin, Fennekin était déjà parti. Je suppose que l'incident d'avant-hier à dû le marquer. Ca me donne étrangement envie de m'excuser au près de lui...
« Ah ! Chespin ! Tu t'es levé tôt aujourd'hui, bonjour !
- Ah, cette voix... Mawile ?
- Bingo ! Comment ça va en ce moment ?
- Ah... Pas vraiment bien. Je vivais tranquillement ma routine quand on est venu tout chambouler dans ma vie.
- Ah bon ? Moi j'aurais plutôt dit que tu allais mieux que d'habitude !
- Hein ? C'est pas possible ça ! Ce type me fatigue...
- Hm... Mais quelque chose a changé chez toi...! Je ne sais pas exactement quoi par contre... Comment dire... Tu parrais un peu plus « soleil » !
- Quoi...? C'est censé vouloir dire quoi ça ?
- Ah ! Ca sonne, j'y vais ! Ne sois pas en retard ! A la prochaine !
- Euh ouais... »
Un peu plus « soleil » ? De quoi elle parle ? Je ne comprends pas ce qu'elle a voulu dire par là. Moi j'ai plutôt l'impression d'être dix fois plus crevé. ... Mais c'est vrai qu'en ce moment, depuis qu'il est arrivé, je n'ai plus refait ce cauchemar. C'est bizarre, mais pas plus mal.

...
Les cours du matin se terminent enfin ! Pfouah, ça faisait longtemps que les cours ne m'avaient pas paru si longs ! Aah, j'ai faim. Je devrais peut-être aller m'acheter quelque chose à manger à la cafétéria...?
Je sors donc de la salle de classe, et sors du bâtiment pour rejoindre la cafétéria. Dès que j'arrive à l'extérieur, un frisson me parcourt le corps. Je prends une grande inspiration, remplissant mes poumons de l'air glacial qui règne, puis observe le ciel azur dégagé et profond, un petit sourire inconscient aux lèvres.
Là, des voix attirent ma curiosité.
Qui resterait à l'extérieur par cette température...?
Je m'avance donc vers les voix. Là, je reconnais Fennekin assis sur un banc avec une autre personne qui lui tient le bras.
« Eeh ? Sérieusement ?! Hahahah ! C'est vraiment toi ça, c'est pour ça que je t'aime !
- Hahah, oui, pareil pour moi ! »
Tiens ? C'est Fennekin...? Et l'autre personne c'est... Momartik ? Qu'est-ce qu'ils font ensemble ? Ils ont l'air proches... « Je t'aime. » Ces mots qu'il m'a prononcées ce matin-là résonnent encore dans ma tête. Ah, mais au final, ces mots n'étaient peut-être pas pour moi. Ils les a prononcées de façon tellement plus naturelles avec Momartik. Ils vont bien ensemble... Mais j'ai l'impression que... quelque part... Ca me rend un peu triste. ... Mais à quoi je pense moi ? Pourquoi est-ce que ça me rendrait triste d'abord ? Après tout, c'est son problème, pas le mien...! ... Après tout... Quelqu'un comme moi... Ne peut pas être une bonne personne à ses côtés... Momartik est jolie, populaire, gentille, sociable et c'est une fille. Elle a tout pour plaire, tout de plus que moi. C'est évident que... je ne pourrais pas gagner contre elle...
Et c'est à ce moment que je m'en rends enfin compte. C'est seulement à ce moment que je m'en aperçois... Maintenant, je le sais. J'aime vraiment Fennekin. Je suis vraiment amoureux de lui... mais il a fallut que j'aie le coeur brisé pour le comprendre. Je suis vraiment nul...

...
Allongé sur mon lit, dos au plafond, la tête dans l'oreiller, je repense encore et encore, et toujours à Fennekin.
J'ai mal... J'ai vraiment mal à la poitrine... Ma gorge se serre tellement que j'ai l'impression qu'elle m'empêche de respirer. ... Tiens...? Pourquoi est-ce que ma vue se trouble...? Pourquoi est-ce que... Pourquoi est-ce que j'ai si envie de pleurer ?
« Je veux être dans ses bras... Je veux qu'il m'aime... Je veux entendre sa respiration, écouter sa voix, ressentir sa chaleur... Je veux qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me dise qu'il m'aime. Je veux qu'il ne regarde que moi, et rien que moi... »
Les larmes ne cessent pas, les reniflements ne cessent pas, les sanglots ne cessent pas. J'ai froid, j'ai peur...
« Chespin ?! »
Cette voix...!
A l'instant où j'entends sa voix, mes larmes et mes sanglots s'interrompent. Le garçon se précipite vers moi et me saisi par les épaules.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi est-ce que tu pleures ? Est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ? Est-ce que tu es blessé ? Tu as mal quelque part ? Réponds-moi !
- ... Non...
- Eh...?
- Ce n'est rien de tout ça. Et ça va, maintenant.
- Chespin, je t'aime. Je ferai tout pour te protéger, alors dis-moi ce qui ne va pas...!
- Arrête ça ! Ces mots ne sont pas pour moi ! Ils sont dits de façon tellement plus naturelle quand ils sont destinés à Momartik... Vous allez bien ensemble. Elle est mignonne et gentille. C'est une fille bien pour toi...
- Mais qu'est-ce qu-...? ...Chespin tu... Est-ce que tu m'aimes ? »
Et comme si cette phrase était un interrupteur, un déclic se déclenche en moi, et mes joues sont tout à coup renoyées de larmes. Fennekin me prend soudain dans ses bras, et m'étreint si fort que j'en ai presque la respiration de coupée.
Je sens sa respiration dans ma nuque, sa chaleur, la douceur de ses cheveux, sa douce odeur... Mon coeur bat à m'en rompre la poitrine, et je sens mon sang me monter au visage. J'ai chaud, j'ai mal au coeur, à la gorge... mais ce n'est pas si mal... Après tout... Je n'ai jamais senti rien de plus agréable que d'être dans les bras de Fennekin...
A présent, peu importe qu'il m'aime ou pas. Je veux simplement profiter de cet instant en sa présence.
« Je t'...me... Je t'aime...
- Oui, moi aussi je t'aime, Chespin. Et je n'aimerai jamais personne plus que je ne t'aime. Même si c'est la plus belle fille du monde, même si c'est le garçon le plus intelligent du monde, jamais rien ni personne ne te surpassera ni ne t'égalera dans mon coeur.
Je sais que je suis un type feu, et que tu détestes ça. Mais le feu est une lumière chaleureuse et belle, et je te le prouverai. Je te ferai voir la beauté de flammes comme tu n'en as jamais vues. Un jour, quand j'aurai appris à me servir d'une attaque plus puissante, je te montrerai à quel point les flammes dansantes dans les airs sont belles. »
Mais il n'y a pas besoin... Je n'ai pas besoin de flammes spéctaculaires. Parce que je t'ai toi, parce que tu es ma flamme de vie...
« Je n'ai pas besoin d'attendre plus longtemps. Je n'ai pas besoin d'un Danse-Flamme spectaculaire, parce que... Une seule attaque Flammèche de ta part peut déjà tout changer, Fennekin. »
Ce soir là, j'ai découvert l'existence d'une attaque Flammèche qui peut tout changer.