Le don de vue de Sophie Miaka

"Vous avez voulu me voir monsieur?" balbutia James en entrant dans le bureau sombre appartenant à Giovanni, le patron de la Team Rocket.

"Oui James, en effet" répondit il froidement. Il caressa son Persian assit à ses côtés, se releva puis il s'approcha du jeune homme aux cheveux lavandes. Celui ci glapit et essaya de contrôler son tremblement tandis que Giovanni s'approcha un peu plus.

"Je veux avoir une bataille de pokémon avec vous."

"Moi monsieur?" demanda James "Puis-je demander pourquoi?"

Giovanni rit légèrement "Non."

Un sentiment alarmiste inonda James alors que le boss ouvrit la porte du bureau et lui fit signe de le suivre silencieusement dans le vestibule.

"Monsieur" dit-il de nouveau "Je n'ai pas beaucoup de Pokémon."

"Ça n'importe pas James" dit Giovanni "Nous en emploierons 2 chacun sans aucune limite de temps."

Le jeune homme aux cheveux lavandes suivit son patron dans le silence jusqu'au stade à l'extérieur. Quelques gardes étaient là mais Giovanni leur fit signe de s'éloigner.

"Monsieur?" appela James alors que son patron s'avança à l'autre bout du stade "Pourquoi voulez-vous lutter contre moi?"

"Ai-je besoin d'une raison?" exigea Giovanni. Il retira une pokéball de sa ceinture "Je choisis Grolem" 
Les yeux de James se fixèrent sur ses propres pokéball.
"Empiflor ou Smogogo? Lequel?"

"Allez y James!" appela Giovanni impatiemment.

"Mais pourquoi luttons nous?" demanda t'il nerveusement.

"Si vous gagnez vous pouvez partir. Si non bien..." Giovanni rit sournoisement. 
James commença à s'affoler. Quelle était cette bataille? Qu'est-ce que le boss entendait par si non..."

Il considéra ses options.

"Bien, allez Empiflor!" dit il enfin. Le pokémon plante se précipita vers lui dans son élan habituel mais il l'esquiva. La dernière chose qu'il voulait était de se faire gober par son pokémon devant le boss.

"Jet de roches, Grolem!" ordonna Giovanni.

"Empiflor, fouet liane!" continua James.

La bataille continua comme cela durant un court instant. Finalement, James n'eut aucun temps pour donner un autre ordre à son pokémon avant que le Grolem ne se jette sur lui. Le pokémon plante cria et défaillit. Giovanni rit.

"Reviens Grolem!"

James rappela Empiflor.

"Votre pokémon est mal dressé, James." appela Giovanni en déposant sa main sur sa seconde pokéball. "Mais je suppose que je n'aurais pas dû m'attendre à mieux avec vous."

Le jeune homme aux cheveux lavandes baissa son regard vers le sol dans l'embarras. Peut-être que tout ce que le boss voulait était l'humilier. Cependant, il savait au plus profond de son coeur que le boss voulait beaucoup plus.

"Kraboss!" Giovanni fit sortir le pokémon crabe. 
James soupira, sachant qu'il n'aurait aucun moyen de gagner. Même le morveux aurait des problèmes pour lutter contre le Kraboss du boss.

Il réfléchit au combat de Jessie contre les morveux dans l'arène de Jadielle. Il avait besoin d'un plan. Giovanni semblait impatient de nouveau. Il céda. Il était inutile d'essayer de trouver une stratégie, il n'était pas un rapide penseur. Il regretta que Jessie ne soit pas là, elle aurait su quoi faire. Il jeta sa dernière pokéball sur le stade.

"Smogogo, brouillard!" Le pokémon rond aveugla rapidement le crabe. James sourit, il avait peut-être une chance après tout.

"Smogogo euh, attaque coup de boule."

"Attaque bulles, Kraboss" dit Giovanni calmement. Les bulles se jetèrent sur Smogogo et avant qu'il ne puisse réaliser quoi que ce soit, son pokémon avait défailli.

"C'est impossible" pensa t'il "L'attaque brouillard aurait dû me donner un avantage."

Giovanni rappela Krabbos et s'avança vers lui. Il tremblait encore plus qu'auparavant.

"Vous avez bien lutté" dit Giovanni "Vous m'avez étonné dans le second round. Vous n'auriez cependant pas pu gagner, mes pokémon sont bien plus expérimentés que les vôtres."

"Puis-je partir maintenant?" demanda James d'une voix priante. Il sentit Giovanni saisir son bras.

"Pas encore James. Je veux avoir une conversation avec vous."

Giovanni tira son agent à l'intérieur et ne le libéra pas avant qu'il soit de retour dans son bureau.

"Assit!" gronda t'il en indiquant la chaise devant le bureau. James se sentit intérieurement malade.

"Vous aimez le pouvoir James?" demanda Giovanni en s'asseyant aussi.

"Le pouvoir, monsieur?"

"Vous aimez avoir le pouvoir de vous faire respecter par tout le monde, n'est-ce pas? Vous aimez que les gens ne vous voient plus comme un simple idiot."

Il baissa de nouveau son regard vers le sol. Il ne pouvait pas mentir au patron.

"Je pense" murmura t'il doucement, prudent dans le choix de ses mots. "Mais utiliser la puissance sur les gens est une mauvaise chose."

"La honte. J'aurais voulu vous demander votre aide pour un projet James. Mais je vois que vous avez votre propre avis. Ceci dit, ce n'est certainement pas une mauvaise chose car" Giovanni se releva, ses yeux noirs froids semblèrent percer le jeune homme enraciné à sa chaise dans la crainte.

"Monsieur, qu'est-ce que vous voulez dire?" réussit il à étrangler.

"Oh vous savez James. Vous voyez que je sais ce que vous êtes"

"De quoi parlez vous monsieur?" demanda le jeune homme inquiet en se relevant doucement et en reculant jusqu'au mur.

"Je suis étonné que vous n'ayez pas employé votre cadeau pour gagner."

"Cadeau monsieur?"

"Allons James, vous ne devez pas le feindre. Nous savons tous 2 de quoi je parle."

"Mais monsieur, je ne sais pas ce que vous voulez dire?" Giovanni roula ses yeux et appuya sur un bouton sous son bureau.

"James, j'ai vraiment voulu vous rendre le travail facile, mais si vous insistez pour être difficile alors je n'ai aucun choix."

Un frappement dur contre la porte du bureau fit sursauter le jeune homme aux cheveux lavandes. Il appuya son dos un peu plus durement contre le mur, désirant que tout cela soit juste un cauchemar.

"Entrez" prospéra Giovanni froidement. 2 grands gardes entrèrent dans la pièce.

"Emportez le" dit encore le boss en faisant signe d'une main vers le jeune homme terrifié recroquevillé contre le mur.

"Oui monsieur." ils le saisirent grossièrement et le traînèrent hors du bureau.
Giovanni reprit place sur sa chaise et se remit à caresser son persian.

"Cet imbécile a eu tort" chuchota t'il en faisant voyager sa main sur la fourrure froide de son animal de compagnie tant choyé.

"Ça ne sera pas facile mais je pense que je pourrais faire voir les choses à ma façon à ce pauvre crétin" dit il en riant sèchement. "Il aura d'abondance plus que ce qu'il ne désire..."

Le persian ronronna nerveusement. Il y avait quelque chose en son maître qui avait changé, quelque chose qui ne lui ressemblait pas auparavant. Ça lui envoya un froid dans le dos. Il n'aimait pas ça, il n'aimait pas ça du tout.