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Moon's Heaven Tome 1 de Auraman



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Informations

» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 03/01/2013 à 18:00
» Dernière mise à jour le 03/01/2013 à 18:01

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Chapitre 15 : La Guerre ou le Fils [Tjaurdin]
- Monseigneur Forra, il faut vous reposer. Tout le monde parle de vous dans la Cour, le Roi est excentrique, certes, mais les autres sont dangereux, vous devez vous ressaisir, conseilla un homme haut gradé qui faisait mal à la tête de Léarco.

La main du général vogua à son cou qu'il attrapa avec une force étonnante pour un homme ivre.

- Mon FILS n'est toujours pas de retour ! Il est tout pour moi ! Compris ? Alors continuez à mener des battues sans en parler à qui que ce soit... La nuit... Partez la nuit pour chercher mon fils à dos de Pokémon qui... hic... volent. Vous recevrez une grosse solde ce mois-ci. Et franchissez même jusqu'aux frontières Kantoises, de toute manière il y aura de légères destru...detrusctions là-bas. Maintenant laissez-moi !

- Ou... Oui, mon général, salua l'autre d'un ton troublé avant de partir en fermant doucement la porte.

Aussitôt Léarco s'écroula sur la chaise et laissa tomber sa tête en arrière, la bouche ouverte et les yeux dans le vague, scrutant le plafond sans le voir. Rien ne lui venait à l'esprit... A part des pas. Quelqu'un arrivait en faisant trop de bruit au goût du général. Qui venait l'importuner ainsi ?

La porte s'ouvrit brusquement.

- Bonjour, Général, vous me reconnaissez ? Vous savez qui je suis ? Votre honneur et le mien vont de pair, si ne nous travaillons pas ensemble, nous sommes perdus. Et par la sainteté de Lune qu'est-ce qui vous a pris de vous amuser ainsi avec des soldats ? Ne pouviez-vous donc pas les éliminer normalement au lieu de tendre un piège ridicule et raté ? Il y a eu des survivants ! Des survivants ! Un piège pareil est censé éliminer non pas deux ou trois survivants, mais tous ceux qui tombent dedans ! Vous devriez vraiment songer à...

- Vous êtes... le sénéchal, gargouilla Forra, le regard torve et mécontent ; cet homme-là aussi lui faisait mal à tête et il n'aimait pas ça.

- Arrêtez de boire et payez un peu plus grassement les hérauts ! L'armée Kantoise nous ridiculise et nous traîne dans la boue à cause de vos gamineries ridicules... Et... toutes mes condoléances pour votre fils, ajouta-t-il sur un ton grave.

La tension monta d'un cran dans la pièce. Les yeux du Général se ranimèrent comme une flamme rallumée par un combustible puissant. Le Sénéchal lui jeta un regard méprisant et tourna les talons avant de fermer la porte, sur laquelle ricocha la chope de bière de Léarco.

- Mon fils n'est pas mort ! Allez tous vous faire empaler ! hurla-t-il.

Cela sembla fonctionner car personne ne vint plus déranger Léarco tandis qu'il cuvait la bière coulant dans ses veines, les mains jointes sur une épée et la tête posée dessus. Cette attente dura cinq heures et il était tard lorsque Léarco décida de se remettre au travail. Celui-ci, de mauvaise humeur, observait la carte des deux régions dans son bureau situé dans une tour du château.

Kanto avait mené le premier assaut, mais il avait été si mal organisé qu'il avait été facilement repoussé, jusqu'à l'annihilation complète de cette petite armée. Il ne restait que deux ou trois survivants d'après le Frère Suprême, des chanceux, rien de plus selon Léarco.

Une guerre... Pour gagner une guerre, il fallait anticiper les actions de l'ennemi et prévoir des contre-attaques rapidement tout en motivant son armée et ce jusqu'à ce qu'un des deux abandonne ou meure. Léarco lorgnait la frontière et les villes du Sud de Kanto.

Selon la carte, les villes johtoises aux alentours de la frontière étaient fort bien armées et gardées par les meilleures garnisons, tandis que le Sud Kantois était occupé par de petits villages sans défense. Aucun soldat ne siégeait là-bas et Kanto n'essuierait que de légères pertes ; pourtant, mettre en place une stratégie de harcèlement mettrait la région adverse dans une situation difficile.

Le Général poussa un soupir et quitta son bureau qui empestait la transpiration. Il alla en cuisine pour manger un bout de pain et se débarbouiller le visage puis décida d'aller voir le Sénéchal. Ce dernier restait cloîtré dans sa maison jusqu'à tard le soir et n'intervenait que rarement dans les affaires de la Cour ou encore dans celles du Général.

- Bonjour, monseigneur, que puis-je pour vous ? S'enquit un des valets mis à sa disposition qui était venu accueillir Léarco.

- Dites au Sénéchal que j'ai à lui parler, au sujet d'une affaire pressante.

Le valet repartit aussitôt l'annoncer à son maître qui le rejoignit dans le jardin plongé dans l'obscurité.

Il était habillé très sobrement dans des couleurs sombres qui n'évoquaient que la simplicité et la droiture. Son visage buriné par le soleil était marqué à vie ; cet homme ne descendait pas d'une famille bourgeoise mais d'une famille pauvre. Très tôt, on le donna à l'armée et à force de monter les échelons et d'abreuver le peuple de ses actes de courage, il avait fallu le récompenser dignement... Ou du moins lui donner sa retraite. Il avait perdu un œil et un bras au service militaire et maintes cicatrices parcouraient son corps. Son œil bleu azur totalement dénué de vie n'avait plus rien de vivant ; la flamme qui résidait habituellement dans les yeux des gens avait disparu.

- Vous avez fini de vous saouler ? Que me voulez-vous ? demanda-t-il en jaugeant Léarco des pieds à la tête.

- Le Secret.

- Mmmh. Que lui voulez-vous ?

- Aucune nouvelle sur les dernières activités notoires de Kanto ?

- La Reine part sur les Îles Orange, c'est un allié de taille qui va fournir des hommes à la couronne Kantoise.

- C'est tout ?

- ...

- Merci.

Léarco lui tourna le dos et s'en alla.

- Général, la religion est faite pour que nous croyons en quelque chose qui puisse rendre nos jours meilleurs, lança soudainement le Sénéchal, alors que Forra était déjà à quelques mètres. Une religion se mêlant à la guerre, c'est louche. La religion n'exclut pas qu'on prie pour le Malin couvert d'une bure blanche.

Un frisson parcourut le dos du général et dans sa tête surgit l'image du Frère Suprême frêle et chétif, si faible et pourtant son regard si... perturbant. Il y avait cependant autre chose à penser pour l'instant : les îles Orange.

Arrivé au château il tapa dans la cloche pour que son armée privée, l'Escouade Draconique, se réunisse dans sa cour. Elle n'était pas vraiment à lui mais c'était lui qui l'avait formée, un peu comme le Sénéchal et ses fouineurs. Il ne l'utilisait que pour des missions spécifiques qui requéraient des capacités spécifiques.

Quatre escouades de vingt personnes se réunirent dans la cour. Aucun d'eux n'avait l'air d'être une véritable machine à tuer pourtant quelques massacres étaient à leur actif ainsi que des répressions violentes dans certaines contrées.

- Chers soldats, une escouade d'entre vous quatre doit partir maintenant pour Kanto, ou plutôt dans les eaux territoriales de Kanto pour intercepter un convoi en direction des Îles Orange. En aucun cas vous ne devrez poser le pied là-bas. Un membre de la famille royale est sur ce bateau, je ne tolérerai donc aucun viol ni pillage, je veux le membre de la famille royale sain et sauf... Nous le livrerons au Roi qui, j'en suis sûr, sera enchanté de cette capture. Après tout... il s'agit de la Reine Kantoise... Rompez !

Les escouades se dissipèrent et Forra se rendit à l'étable où se reposait son Airmure. Il grimpa sur son dos et s'envola en direction du Nord. Il avait donné des ordres et son fils passait avant tout, aussi il se débrouillerait pour le retrouver. Ses hommes feraient le nécessaire pour la guerre. Il était impensable qu'ils échouent.