Le mousquetaire divin : Sous la marque des mousquetaires de ShiroiRyu

Chapitre 18 : Suivis

« Melgana ... est-ce que nous pouvons partir maintenant ? »

« Pourquoi est-ce que tu veux partir, Soklar ? »

« Car, je me sens mal en regardant tout le monde. Et surtout avec leurs rumeurs. S'il te plaît, est-ce que l'on peut s'en aller maintenant ? Je n'y tiens plus ... plus du tout. »

Elle le regarde à travers son masque blanc avant de le soulever par l'épaule. Elle le force à quitter cet endroit, faisant de même après quelques secondes. Elle le rejoint, prenant sa main dans la sienne avant de dire d'une voix bien plus calme que lui :

« Tu te fais des idées et ce n'est pas forcément bon, Soklar. Si tu commences à t'inquiéter de la moindre petite chose, tu deviendras paranoïaque. »

« Oui mais là, ce n'est quand même pas la même chose, Melgana. »

« Si, ça l'est. Restes auprès de moi si tu n'es pas rassuré. »

Il ne l'était pas ... donc il allait tout simplement l'écouter. Elle place ses bras autour de lui, le forçant à marcher devant elle alors qu'elle se montre prévenante, rien à voir avec la scène de la taverne. De toute façon, ils ne dormiront pas dans l'une d'entre elles avant longtemps, très longtemps même. Il le sait parfaitement. Il déglutit avec lenteur, se collant à sa sœur alors qu'il entend des petits ricanements. C'est quoi ça ?

« Grande sœur ? Tu n'as pas entendu quelque chose de bizarre ? »

« Hum ? Non ... pourquoi est-ce que tu dis ça ? »

« J'ai cru entendre quelques rires. Mais bon, ça doit être la foule. »

C'est aussi simple que ça. Enfin, il espère que ce n'est qu'une illusion, un son dans ses oreilles. Un son dans ses oreilles. Quelle blague. Il entend des voix maintenant. Ça ne risquait pas de s'arranger avec le temps. Hahaha ! Quel idiot mais quel idiot.

« Soklar, on va aller faire quelques courses, d'accord ? »

« D'accord, d'accord, grande sœur. Si tu penses que c'est le mieux alors on y va. »

Il ne peut que la suivre et l'écouter. C'est aussi simple que ça. Il ne pouvait rien faire d'autre. Mais sa sœur, est-ce qu'elle lui mentait en disant qu'elle n'avait rien entendu ? Non, pas sa sœur quand même. Pourquoi est-ce qu'elle ferait ça hein ? Ca ne serait pas normal et logique, pas venant de sa part.

La marche fut plus courte qu'avant. Melgana fait quelques courses sans même chercher à commercer, contrairement à d'habitude. Elle doit être pressée, terriblement pressée même alors qu'il regarde à gauche et à droite, soucieux, très soucieux. Est-ce qu'il allait encore entendre ces rires ? Mais surtout d'où est-ce qu'ils venaient ? Est-ce qu'ils allaient revenir ? Il ne sait pas, il ne sait pas du tout même.

« Tu ne pourras pas m'échapper, petit porteur. »

Il en était sûr maintenant ! La voix était bien adressée à lui ! C'était une voix amusée mais aussi féminine ! Et elle était surement responsable des rires d'avant ! Il ne se laisserait pas avoir de cette manière ! Il quitte les bras de Melgana, disant :

« Ça ne fait rien, grande sœur. Maintenant qu'on a fait les courses, est-ce que l'on s'en va ? »

« Toi, tu me parais encore plus anxieux qu'avant. »

« Non, non, je te le promets ! Tout va bien ! » répond l'adolescent en cherchant à rester le plus neutre dans sa voix, difficile à faire.

« Tu sais parfaitement que je n'aime pas le mensonge, n'est-ce pas ? »

Elle l'arrête avant même qu'il ne cherche à s'échapper d'elle. Elle le force à le regarder droit dans les yeux, bien qu'il ne peut pas voir les siens. Elle s'incline légèrement, voulant qu'il la fixe ardemment pour qu'elle puisse lire dans son cœur.

« Je n'aime particulièrement pas que l'on me mente, Soklar. »

« Je ne te mentirai pas ... grande sœur. Pas du tout. »

« Alors pourquoi tu détournes le regard ? » répond t-elle sèchement alors qu'il déglutit. Pourquoi ? Pourquoi ? Il ne veut pas lui causer de problèmes, c'est tout. C'est aussi simple que ça. Il ne veut pas. Alors, il est obligé de cacher la vérité, pas de lui mentir.

« Je pensais à des choses de garçon, c'est tout. Je ne peux pas t'en parler. »

Est-ce qu'elle trouverait cette excuse convaincante ? Il n'en sait rien mais il l'espère, il l'espère vraiment. Car sinon ... sinon ... cela risque de lui causer d'importants soucis et il ne veut pas de ça. Il ne veut vraiment pas !

« Pourquoi lui cacher la vérité ? Tu préfères que je vienne te capturer ? »

« Assez ! Assez ! Assez ! J'en ai assez ! »

Il commence maintenant à courir à toute allure, Melgana criant son nom avant de se mettre à sa poursuite. HEY ! Il va drôlement vite ! Plus vite que d'habitude ! Elle risque d'avoir du mal à le rattraper s'il continue comme ça !

Et surtout, qu'est-ce qui lui a pris hein ? Elle s'en doutait que quelque chose clochait mais il aurait pu la prévenir ! Elle n'a pas ... à le forcer à parler. Mais bon, quand même, elle aimerait que l'adolescent lui en dise plus. Elle n'a pas envie d'utiliser ses pouvoirs pour ça. Elle passe à côté d'un homme tirant plusieurs Doduos et Dodrios derrière lui. Un vendeur de montures, ça sert toujours mais elle n'a pas besoin de ça !

« Reviens par ici ! S'il te plaît ! » crie-t-elle alors que plusieurs têtes se tournent vers elle. Pfiou ! Dire qu'elle voulait éviter de se faire repérer, c'était franchement loupé.

Ça ne sert à rien ! Elle a l'impression d'être suivie ! Ce n'est pas qu'une impression ! Quelqu'un est en train de l'épier ! Elle tourne son visage masqué vers les cieux, observant le sommet des maisonnettes.

« Alors ? Petit porteur de la marque, pourquoi est-ce que tu t'enfuis ? »

« Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ? Montrez-vous ! »

« Non, je ne pense pas que ça soit une bonne idée, désolé mon ange. »

Hein ? Mon ange ? Qu'est-ce que ça veut dire ? La voix est fluette et douce. Un peu charmeuse. Il est maintenant sorti de la ville avant qu'il n'entende à nouveau :

« Ca ne va pas être possible pour l'heure. On dirait bien qu'elle est déjà de retour. Comme quoi, malgré ta folle course, elle te colle vraiment de trop près. »

Hein ? De qui ? Elle ? Il se retourne pour voir arriver sa sœur. Celle-ci a retiré sa cape brune, la tenant à une main avant d'arriver jusqu'à lui. Elle le prend de son autre main, criant :

« JE PEUX SAVOIR CE QUI T'A PRIS, SOKLAR ?! »

« Mais mais mais ... je ... je ... désolé, je ne voulais pas ... »

La claque qui vole sur sa joue l'empêche de terminer sa phrase. Encore choqué par le mouvement, il reste abasourdi, Melgana retirant son gant de sa main ... avant de caresser la joue rougie par sa claque.

« Ne me quitte plus, compris ? Ne te sépare pas de moi ! Surtout ! »

« Surtout ... quoi, grande sœur ? » dit-il, arrivant à formuler cette question.

« Car tu ne dois pas le faire ! Tu restes auprès de moi, c'est tout ! Viens par-là ! Et ne te sépare plus de moi ! Plus jamais ! »

« D'accord, d'accord, grande sœur mais ne me fait pas mal. »

« Je ne te ferai pas mal. Pourquoi est-ce que je te ferai souffrir ? Dis-moi tout ... s'il te plaît. »

« J'entends une voix féminine ... j'ai l'impression que je suis surveillé, grande sœur. Mais j'ai peur, j'ai vraiment peur. »

« Je suis là pour te protéger, Soklar. Ne l'oublie pas, ne l'oublie jamais. Tu es mon petit frère adoré et maintenant que nous avons ce qu'il faut, on s'en va. »

Elle le sent qui tremble un peu. Normal et logique. Une telle situation est oppressante pour l'adolescent qui ne devait surement pas s'attendre à autant de problèmes après ... ce qu'il avait fait. Comment pouvait-il savoir que cela causerait tous ces désagréments ? Il n'en savait rien du tout, n'est-ce pas ? C'est bien pour ça qu'elle est à ses côtés, pour veiller sur sa petite personne qui ne connait rien du monde réel.