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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 11/11/2012 à 00:30
» Dernière mise à jour le 11/11/2012 à 00:30

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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018 - La roue de l'infortune
« Le sport va chercher la peur pour la dominer,
La fatigue pour en triompher,
La difficulté pour la vaincre. »

(Pierre de Coubertin)

« If you wanna be my lover,
You gotta get with my friends,
Make it last forever,
Friendship never ends ! »

(Spice Girls, Wannabe)



Dans les épisodes précédents du Projet Wallace…

- Ok, excusez-moi pour mon absence en début de semaine. On va pouvoir reprendre le cours.

Perrine était encore sous le choc. Santana était toujours ravie d'avoir été ainsi regardée par Violette, Naomi venait de lâcher une bombe nucléaire, Wallace et Walter s'affrontaient en ligne à la belote…

Bref, on avait repris exactement à la fin du chapitre précédent.

Et Mike était assis entre Naomi et Wallace. Et Perrine était à côté de Naomi. Et Perrine ne savait ni quoi dire, ni quoi faire.

« Putain, elle sort avec lui ! »
« Comment je réagis ? »
« Habituellement, mes super pouvoirs Perriniques me font réagir de la même façon ! »

- Ca va, Perrine ? demanda Naomi.

Perrine la regarda avec une tête de merlan frit et hocha la tête rapidement. Naomi haussa les sourcils et suivit le cours.

« Voilà, comme ça ! Bien joué, Perrine. MAIS LA… »

- Pour le combat du début du cours j'appelle… Naomi Kingsley.

Naomi sourit et se leva, dépassant Mike, Wallace et Walter. Il n'y avait plus rien entre Perrine et Mike. Mike regarda à peine Perrine. Perrine acquiesça.

« Bon, visiblement on est aussi embarrassé l'un que l'autre par nos présences respectives ! C'est bon signe… je suppose… »

- Contre, contre, contre… qui j'ai pas encore fait combattre… Tiens, Pitterson… James !

Le gros pote de Mike haussa les épaules et descendit vers le terrain. Mike haussa les épaules. Wallace se pencha vers Mike.

- J'espère que ton pote va pas défigurer Naomi…
- Y'a pas de risques, t'inquiète.

James regarda vers Mike qui lui fit signe d'y aller mollo.

- Et vous pouvez commencer.

Naomi acquiesça et envoya Cadoizo. James soupira.

- Mouais. Allez.

James sortit Tauros. Mike se frappa le front. Wallace haussa les sourcils.

- Santa, attaque Canon Graine !!

Cadoizo saisit sa queue et la rechargea comme un flingue. Wallace sourit.

- J'adore quand elle fait ça !
- Ouais, c'est cool je trouve aussi ! sourit Mike.
- Bélier !

Tauros était plus rapide et fonça vers Cadoizo. Naomi plissa les yeux.

- Hm, Bluff.

Cadoizo tapota la tête de Tauros avec une telle simplicité que le Pokémon en fut stupéfié. James s'étonna.

- Hein ?!
- Désolée, mais tu me rappelles un vieil adversaire, ça va être trop facile. Toxik !

Cadoizo empoisonna Tauros qui eut un mouvement de recul, choqué.

- Woh putain… soupira James.

James regarda vers Mike qui lui fit signe d'y aller mollo. James soupira. « Ouais pis comme ça je passe bien pour un gros blaireau… »

- Canon Graine, Santa !
- Putain nan ! Mania !

Tauros frappa violemment Cadoizo dans une charge folle. Le Pokémon valdingua.

- Oups…
- Allez, quoi ! Poursuite !

Tauros se mit à courir pour rattraper Cadoizo. Dans sa chute, Cadoizo se rétablit et voleta.

- … hein ?!
- Santa, Blizzard !

Cadoizo repoussa Tauros qui fut rembarré auprès de son maître.

- Eh mais sérieux putain…

Tauros ressentit de nouveau les effets de Toxik. James grommela.

- Bélier, putain !!

Tauros chargea mais Cadoizo se protégea avec Abri, et de surcroît, la confusion engendrée par la Mania fit effet. James leva les yeux au ciel.

- … Désolée…
- … ouais, nan, c'pas grave, en fait j'm'en fous…

Tino semblait consterné. « Maudit soit le privilège anti-violence que constitue le fait d'être une femme… »

Tauros s'écroula, KO. La prof acquiesça et prit des notes.

- Mouais, typiquement le genre de combats que je déteste mais bon…

Naomi haussa les épaules et rappela Cadoizo. Elle sortit un Antidote de son sac à main et le donna à James.

- Hm, merci.
- De rien. J'aurais dû prendre Kungfouine, ça aurait été moins fourbe.
- Mouais.

Perrine était effarée. « Elle parle à James de façon normale ?! J'y comprends plus rien !! »

Naomi revint à côté de Mike qui sourit et lui fit la bise.

- T'as été sensass !
- Merci !

Perrine semblait avoir été violée par une armée de nains, mais à part ça, tout allait super bien !

***

- Mais vieux, arrête, t'as l'air totalement taillé pour le basket ! souffla Mike.
- Trop pas, je suis l'anti-sportif par excellence ! soupira Wallace.

Perrine regardait partout autour d'elle. « C'est un cauchemar, je vais me réveiller… C'est l'épisode débile où l'héroïne rêve, et dans son rêve il ne se passe que des trucs à la con du genre… sa meilleure copine qui semble avoir totalement changé de personnalité du jour au lendemain… Et pourquoi Wallace suit le délire ?!! Walter… »

Walter écoutait la conversation, poussé par Naomi.

« … Walter s'en FOUT !!! Oh mon Dieu je suis VRAIMENT dans la quatrième dimension ! »
- Moi je dis que tu devrais essayer. En course, t'avais pas l'air si mauvais !
- J'aime bien courir, mais je suis trop fainéant pour le faire régulièrement…

Mike hocha la tête.

- Ouais, ça me fait pareil avec les devoirs !

Mike et Wallace firent tope-là. Perrine semblait à nouveau violée par une armée de nains.

- Oh ! On est allés au cinéma hier soir, c'était génial, Fight the Dark 4 !
- Ah ouais ? Il a l'air trop bien ! s'étonna Wallace.
- Il est bien, ouais… un peu trop violent… mais l'histoire est bonne ! admit Naomi.
- J'veux pas aller en fondamentaux… soupira Mike.
- Personne veut y aller… Le père Paxton est un fossile ! soupira Wallace.

Perrine voulait prendre quelqu'un à part pour en discuter mais elle ne savait pas comment amener la chose. Alors elle se laissa guider.

***

- Et puis vous savez, la langue française est très complexe, beaucoup de gens se trompent encore et font des fautes, aussi petites soient-elles… On va voir aujourd'hui les exceptions… Ouvrez vos livres à la page 24…

Wallace acquiesça, jouant en ligne à un bon vieux FPS avec Mike et Walter.

- Vous craignez, les gars, vous pourriez me laisser de la marge pour recharger… soupira Walter.
- Oh l'autre eh, tu m'as tiré dans le dos plus d'une fois ! souffla Mike.
- Grave, tu joues en sniper genre gros lâche ! soupira Wallace.
- En tacticien de génie, nuance ! fit remarquer Walter.

Francis, plus haut, soupira.

- J'aimerais tellement faire pareil !
- Hors de question que je copie mes cours uniquement pour te les refiler ! souffla Quinn.
- Idem, ne demande même pas ! souffla Lucy.

Perrine était en bout de table avec Naomi, en train de prendre des notes. Naomi observait les garçons, amusée. Perrine voulait parler mais impossible : Perrine est une bonne fille qui est sérieuse en cours.

Et donc rien. Perrine passa les deux heures à se demander si elle était dans le vrai monde ou dans un FPS, à deux doigts de se faire tirer dans le dos.

***

Repas de midi…

- Et là, la balle arrive. J'suis là genre « Qu'est-ce que je fais ! » Et là y'a mon Drakkarmin qui lève les bras, j'me dis : Oh putain, ça y est, il m'obéit !! C'était la meilleure partie de foot de ma vie.

Wallace acquiesça.

- J'pense que c'est plus compliqué pour les miens… Chartor, ça a été une capture laborieuse, pis Tiplouf… j'ai un peu merdé…
- Ouais mais ça peut se résoudre, si moi qui suis pas super calé, j'ai pu y arriver, tu pourras aussi. C'est une affaire d'affection, pas une affaire de bouquins.

Walter acquiesça.

- Hm. Je suis d'accord avec Mike…

Perrine semblait de nouveau dans la quatrième dimension.

- … tu n'y arriveras pas en cherchant dans des livres ou en demandant à des profs, tu dois développer tes relations avec tes Pokémon. C'est quelque chose entre toi et eux.

Wallace hocha la tête.

- Mouais. J'suis pas spécialement doué en relations de manière générale alors bon…
- Oh, ça s'apprend… marmonna Naomi.
- Mais ouais, si j'ai réussi à dresser un Drakkarmin, tu dresseras Chartor et Tiplouf.
- Et puis ton travail avec Manternel est absolument génial, si tu as pu le faire pour un, tu pourras le faire pour tous… admit Walter.

Wallace acquiesça.

Plus loin, Steven, James, Fey et Holly mangeaient ensemble.

- Sérieux, Mike fait chier… souffla James.
- Grave… Bon, on pourra toujours lui parler cet après-midi… souffla Steven.

Fey plissa les yeux, intriguée.

- Vous pouvez pas juste être contents pour lui ?
- Il sort avec une intello, on devrait déposer des fleurs devant sa porte, ouais !! grommela Steven.
- C'est pas question de ça, c'est juste que… c'est à elle de venir manger avec nous, pas l'inverse ! grommela James.
- Pis hors de question d'aller manger à cette table de tarés… souffla Steven.

Fey leva les yeux au ciel.

- Ils sont pas tarés !
- Un mec en fauteuil, un pédé, une grosse et une meuf avec un balai dans le cul, j'appelle ça une table de tarés !
- Steven, ta délicatesse me fera toujours… vomir ! soupira Fey.

Holly leva les yeux au ciel.

- C'que tu peux être vieux jeu, Fey…

Fey haussa les sourcils et regarda Holly.

- Laisse Steven être comme il est !
- Tu l'as entendu ? Il a été plus qu'insultant !
- Pas envers toi !
- Non, heureusement, on a dépassé ce cap il y a des mois ! souffla Fey.
- J'en avais marre que James me menace de transformer ma cervelle en pulpe… admit Steven.
- Eh bah alors, laisse-le dire ce qu'il pense ! C'est ce qu'il y a de plus mignon chez lui, sa liberté !

Steven regarda Holly, l'air quelque peu coupable. James regarda son pote, étonné. Fey soupira.

- C'est juste qu'ils ne sont pas méchants… Naomi est une fille très cool, Perrine aussi… Walter est sympa, bon, Wallace est un peu space…
- Ouais, mais c'est pas nos amis, alors on s'en tape ! souffla Holly.

Steven regarda Gina qui mangeait un peu plus loin avec Violette, Rebecca et Amélia. L'hispanique lui fit un de ses sourires ravageurs. Steven piqua du nez dans son assiette.

- J'arrive toujours pas à comprendre !

Violette regarda Rebecca, légèrement apeurée alors que Rebecca lui faisait un pur sermon de la mort qui tue.

- J'avais juste… mal au ventre, je ne voulais pas répondre au téléphone…
- Mais tu réponds avec ta bouche, pas avec ton ventre…

Rebecca et Violette se tournèrent vers Amélia. Rebecca semblait stupéfaite.

- Amélia !!
- … quoi ?
- C'est la chose la plus intelligente que tu aies jamais dite !!

Amélia haussa les sourcils et sourit fièrement.

- Merci Rebecca !
- Amélia a raison, Violette ! Explique-toi parce qu'un mal de ventre ne justifie en rien le fait de ne pas répondre au téléphone !

Violette regarda ses amies et soupira.

- Très bien, Santana était chez moi hier.

Rebecca fit de gros yeux.

- C'était pour le travail en groupe !
- Evidemment que c'était pour le travail en groupe, je veux dire… Tu as fait ça sans nous prévenir ?! Sans me prévenir ?
- J'avais peur d'avoir un zéro, Santana a raison, on devrait pas négliger…
- Et alors ? D'abord tu aurais dû te faire inviter chez elle !

Violette se mordilla les lèvres.

- Comme ça on aurait eu des éléments pour se foutre de sa gueule ! Est-ce qu'elle est pauvre, est-ce que c'est sale chez elle, l'état de son placard, est-ce que sa chambre est sale, est-ce qu'elle fait son lit, est-ce que sa mère est bien habillée, est-ce que c'est une fille à sa maman, est-ce que son boudoir est sale, est-ce qu'elle se maquille avec des produits démarqués, et surtout la question essentielle : Quels posters elle a sur son mur ? Encore qu'elle doit être fan de groupes asiatiques inconnus, gays ou gothiques… Berk !
- Berk ! suivit Amélia en hochant la tête.

Violette acquiesça, gênée.

- Tu as raison, j'ai été stupide.
- Non c'est juste que comme trop souvent, tu agis sans me demander ! Comme si tu voulais te rebeller !

Violette haussa les épaules.

- Me rebeller ?
- Oui, faire celle qui sait tout, la grande quoi ! IIIK ! J'ai de la purée sur ma salade, c'est répugnant !!

Violette soupira.
Pendant ce temps-là, à la table des geeks…

- C'est super bizarre de les voir manger ensemble… marmonna Robbie.
- J'ai cru voir Naomi et Mike se tourner autour ces derniers temps mais je ne pensais pas que ça irait jusque-là… marmonna Ana.

Tino mangeait indifféremment de la situation. Tristan semblait dépité. « Il préfère parler avec Mike qu'avec moi… »

Christina était toute amusée.

- C'est marrant ces gens qui se mettent à sortir ensemble, c'est tellement romantique ! Vous ne trouvez pas ?

Ana semblait dubitative. Benjamin et Orson se regardaient, ayant épuisé les sources de conflit de la semaine. Tristan souffla.

- J'sais pas trop si on peut parler de… romantisme… c'est quand même quelque chose d'intime… ce qui se passe entre eux, on peut pas… trop juger, tu comprends ?
- Ah moi je rêve qu'un jour il m'arrive une grande histoire d'amour ! Ce doit être tellement bon ce sentiment de ne plus être seul, de toujours avoir quelqu'un sur qui compter, d'aimer et d'être aimé en retour !

Tristan ne put qu'acquiescer. Tino soupira.

- Mouais. Continue à vivre dans tes rêves. Ça existe pas ce genre de truc.

Christina haussa les sourcils. Tristan grimaça.

- Tino, pas la peine d'être aussi dur…
- Quoi, c'est vrai, nan ? Christina, regarde tes parents, est-ce que tout est rose entre eux ?
- … euh… je… suppose qu'avec les années, ça devient moins radieux…
- Et regarde les couples autour de toi, même seulement dans la classe ! Fey et James, ça a l'air radieux ? Non, ça l'est pas. C'est radieux pour personne. C'est juste des problèmes et des problèmes…

Tristan soupira.

- Ci-gisent tous les rêves et les aspirations des bonnes gens sur cette terre…
- Ouais, Tino, faut bien rêver un peu, nan ? suggéra Robbie.
- C'est juste débile. Y'a rien d'agréable à passer toute sa vie avec quelqu'un, c'est même plutôt triste…

Tristan regarda Christina et lui fit signe de pas l'écouter et que c'était rien que des conneries. Christina était quand même un peu secouée.

- T'as été un peu méchant quand même, Tino… marmonna Robbie.
- C'était pas contre Christina, c'est juste que personnellement, je trouve que c'est stupide d'y croire.

Robbie sourit.

- Faut jamais que tu rencontres ma mère, toi !
- Ah ouais ? s'étonna Tristan.
- Si j'avais eu un Pokédollar à chaque fois qu'elle me suppliait de vite trouver une femme et de me marier, je serais milliardaire…

Tino et Tristan haussèrent les sourcils, surpris.

***

Après le repas, Perrine trouva enfin le salut.

- On va aller voir quelque chose à la médiathèque, à plus ! sourit Naomi.
- Yep, à toute !
- Hm !

Perrine attendit que Naomi et Mike se soient éloignés. Elle regarda Wallace et Walter et...

- EXPLIQUEZ-MOI CE QUI SE PASSE !!!

… oui on peut dire qu'elle péta un câble.

- … bah quoi, ils sortent ensemble, c'est tout !
- … COMME CA, D'UN COUP ?
- Ca fait une semaine ! souffla Walter.
- JE SAVAIS MEME PAS !
- Arrête de gueuler, Truman… soupira Wallace.

Perrine frappa Wallace au visage.

- OUCH ! Si j'ai des bleus, on va me prendre pour un gigolo, ce soir, au bar !!
- Vous êtes deux couilles molles ! Walter, je pensais que tu détestais Mike !!

Walter haussa les épaules.

- La dernière fois que j'ai donné mon avis à Naomi, ça l'a mise dans une situation impossible…
- Wallace, tu te rends compte que si Mike savait que tu étais gay, il te parlerait beaucoup moins gentiment ?!

Wallace haussa également les épaules.

- Mais il le sait pas, et j'ai envie de dire qu'il a pas spécialement besoin de le savoir !
- Pourquoi t'es aussi cool avec lui ?

Wallace leva les yeux au ciel.

- Primo, j'ai rien contre lui, il est relativement cool. Deuxio, Naomi a l'air bien avec lui, je vois pas pourquoi je la ferai chier…

Perrine leva les yeux au ciel encore plus fort.

- Dit celui qui s'obstine envers et contre tous à ne pas avoir de relations amoureuses poussées !! Mais quel hypocrite tu fais !
- Moi c'est moi et elle c'est elle ! Tertio : Grandis un peu, Truman, on dirait une gamine !
- Il marque un point… admit Walter.

Perrine regarda Wallace et Walter, effarée.

- Putain, je dois être dans un sacré bon dieu de rêve…

Perrine s'éloigna, toujours aussi sciée. Wallace regarda Walter.

- Qu'est-ce qu'elle a, c'est le mauvais jour du mois ou quoi ?
- … Vu le ton qu'elle a employé, je pense qu'elle vient d'apprendre que Naomi et Mike sortaient ensemble.

Wallace et Walter avancèrent un peu.

- Tu veux dire que Naomi lui avait rien dit ? s'étonna Wallace.
- Ouais. J'comprends pas trop pourquoi…
- Peut-être que Naomi savait que Perrine allait péter une durite…
- Peut-être bien, mais dans ce cas-là, c'est raté, Perrine la pète quand même !
- Tu te sens prêt à passer une après-midi à la médiathèque ?
- Oh ça va être cool.

***

- Je tiens à vous signaler que je ne suis TOUJOURS pas d'accord avec ça !!

Holland leva les yeux au ciel.

- Ce n'est pas à moi que vous devez vous plaindre.

Denis leva les yeux au ciel.

- J'ai l'impression que vous ne m'écoutez pas et que vous sortez cette phrase à tout bout de champ ! Vous êtes en première ligne sur toutes les actions administratives mais vous ne savez RIEN et ça n'est pas A VOUS qu'il faut se plaindre ! En gros, vous servez à QUOI ?

Holland souffla et regarda le nouveau stand distribuant nourriture et boissons dans la médiathèque.

- A vous informer que désormais les élèves ont le droit, moyennant argent, d'acheter de quoi manger et boire dans la médiathèque, ce afin de faciliter leur travail.
- Ils vont saloper mes bouquins !
- Ils feront attention, votre nouveau rôle consistera à veiller à ce que…
- Espèce de petit merdeux, vous croyez que je fais QUOI, ICI ?? Je range, je référence, je complète la base de données, je nettoie, je range les chaises quand les élèves sont partis, je gère les emprunts et les rendus, je…
- Une fois de plus, je ne suis pas la personne à qui vous devez vous plaindre.

Helen Clover arriva, des papiers sous le bras.

- Monsieur Truman, laissez tomber, ce type est un crétin !
- J'ai vu, merci ! grommela Denis.

Holland se retourna vers Helen.

- Un souci ?
- Oui, vous êtes partout mais vous ne servez à rien !
- Vous n'avez pas des cours à assurer ?
- Vous n'avez pas un proviseur à épouiller ? rétorqua la prof.

Holland partit, levant les yeux au ciel. Helen soupira en regardant Denis.

- Détestable administration !
- Vous avez vu ça ?! Je vais devoir utiliser mes Pokémon pour surveiller les élèves !
- Cet après-midi, vous avez la classe de votre fille, c'est ça ?
- … Oui, c'est la classe de Perrine, oui…
- Chouette. Je vais pouvoir mettre mon grain de sel dans les devoirs de mes groupes… Niahahahaha !

Denis plissa les yeux. « Pourquoi, depuis que je suis avec David, je ne tombe que sur des gens timbrés comme ça ! »

Les élèves commencèrent à arriver. Denis vit passer Naomi et Mike.

- Bonjour monsieur Truman !
- Salut !
- Salut Naomi, bonjour jeune homme. Vous pouvez acheter à manger et à boire mais je vous l'interdis !

Naomi et Mike regardèrent le stand avec le type qui haussait les épaules.

- Ouaiiiis vous pouvez hausser les épaules, mais vous ne vendrez RIEN tant que je serais là !!

Mike regarda Naomi.

- Je serai pas contre une barre chocolatée !
- Personnellement, j'ai soif !

Denis sembla au comble du malheur personnel de la vie humaine. Les autres élèves arrivèrent peu à peu.

- Oh Clive, regarde, y'a une boutique de bouffe ! s'étonna Andréa.
- Et alors, on est dans une médiathèque, pas dans un bordel…

Denis eut des étoiles dans les yeux. « YES !! »

- Oooooh à manger ! Quinn, regarde, à manger !
- Non, Francis, on sort de table !! grommela Quinn.
- Et quand tu manges du sucre, tu es énervé ! souffla Lucy.
- Aaaaaaaaw…

Denis semblait soulagé. Steven et James arrivèrent, suivis par Fey, Gina et Holly.

- De la bouffe, mec !! sourit Steven.
- Ouais, trop cool !
- Je me laisserais bien tenter aussi ! souffla Fey.

Gina et Holly passèrent rapidement. « On tient à nos lignes, nous ! »
Denis rageait dans son coin. Arriva Perrine.

- Salut papa…
- Coucou ma chérie. Tu veux être une bonne fille et ne pas acheter de nourriture ?!

Perrine se retourna vers le stand.

- … j'avais même pas remarqué… J'me prendrais bien une bouteille d'eau.
- noooooooooooon… geignit Denis.
- Wow, papa, t'as l'air démoralisé…
- En tant qu'amoureux des livres, je suis en effet démoralisé par l'intrusion de la nourriture dans ce haut lieu saint de la littérature ! Tu as l'air démoralisée aussi, ma fille…

Perrine soupira.

- Naomi sort avec Mike et elle ne m'avait rien dit, mais Walter et Wallace savaient, eux !
- Oh, vous êtes fâchées elle et toi ?
- Nan, même pas ! J'comprends pas, j'pensais qu'elle et moi on se disait tout et…
- Je suis sûr qu'elle avait une bonne raison, vous n'allez pas vous disputer pour si peu…

Perrine semblait boudeuse.

- J'sais pas.
- Ah, vous grandissez, vous devenez des femmes, bientôt vous penserez à prendre votre indépendance…
- Papa… grommela Perrine.
- OH MON DIEU !

Perrine et Denis se tournèrent vers Rebecca, Amélia et Violette, scandalisées.

- Un snack dans la médiathèque ? On sort de table et j'ai déjà envie de vomir !
- Révoltant… soupira Violette.
- Je ne veux pas grossir ! souffla Amélia.

Denis regarda le tenancier de la boutique.

- Pouvoir aux livres !! Vive la bibliocratie !
- … Laissez-moi bosser et occupez-vous de vos bouquins…

Denis plissa les yeux méchamment. Perrine alla rejoindre ses camarades.

- Bon… on va peut-être pouvoir bosser… souffla Perrine.
- J'sais pas, y'a des chips en vente dans la médiathèque de ton daron, ça me tente ! sourit Wallace.

Naomi sirota sa bouteille d'eau.

- On devrait en revenir un peu à Roland Smirnoff. J'ai fait des recherches périphériques dans des magazines d'actualité, ses apparitions publiques actuelles sont assez rares, il n'a accordé que quelques interviews depuis qu'il a laissé tomber le poste de président.

Walter haussa les sourcils.

- On devrait voir si Christina serait disponible pour nous renseigner…
- Je crois que l'option journalisme lui prend beaucoup de temps… Wallace, tu pourrais…
- Elle me déteste !

Naomi haussa les sourcils. Walter hocha la tête.

- Ouais, Wallace lui fait peur je crois…
- Je suis trop moderne pour elle !
- … je vois… Walter, tu te vois aller lui demander ?
- Sans problème… Je pense que Perrine a plus d'occasions vu qu'elle est à deux casiers d'elle.

Perrine se réveilla de sa torpeur perturbée.

- Hein ? Oui, oui je peux.
- Non, tu dors. On va s'en charger avec Walter… souffla Wallace en se levant.

Wallace et Walter se déplacèrent, sous les yeux surpris de Perrine et Naomi.

- Bon… Dis, ça va, toi ?!

Perrine regarda Naomi et hocha la tête.

- Oui, oui… oui oui.
- T'as l'air un peu paumée depuis ce matin, nan ?

Perrine balbutia, puis elle consentit à parler.

- Pourquoi… tu m'as rien dit pour toi et Mike ?!

Naomi haussa les sourcils.

- Bah… Wallace l'a un peu deviné tout seul, et Walter, bon, j'ai dû le mettre au parfum vu qu'il ne l'aime pas trop, mais ça va, il a l'air d'avoir accepté le truc… Toi, bon, je savais que ça allait passer tout seul, donc je ne t'ai rien dit.

Perrine hocha la tête.

- Oh…
- Ouais. Si ça peut te rassurer, ça se passe très bien, Mike est très cool !

Perrine acquiesça.

- Ok.
- Quoi qu'il en soit, Perrine, si jamais tu ne le sens pas, n'hésite pas à me le dire… Au pire tu pourras en discuter avec Mike lui-même !

Perrine acquiesça et se replongea sur son ordinateur.

Au même moment, Wallace, poussant Walter, arriva à la table de Robbie, Tino, Christina et Tristan.

- Messieurs-dames bonjour…
- On a quelque chose à demander à…
« Chouette, Wallace va me parler ! » songea Tristan.
- … Christina !
« Ooooooh… » songea Tristan.

La jeune fille tressaillit comme si on lui demandait de s'allonger sur une table métallique toute nue.

- Chère Christina… marmonna Wallace d'un ton lugubre.
- Laisse-moi parler ! souffla Walter. Christina, dans le cadre de notre devoir, on voudrait savoir s'il était possible que tu nous aides à faire une revue de presse sur Roland Smirnoff, vu que tu saurais où regarder exactement…

Christina se mordilla les lèvres.

- C'est que… j'ai beaucoup de travail, entre le groupe et mon option…
- On s'en doutait… admit Walter.
- Et puis surtout c'est étonnant à quel point vous avez besoin des autres pour faire votre mémoire…

Walter regarda Tino qui avait prononcé ça d'un air indifférent, les yeux fixés dans un bouquin. Wallace soupira.

- On comprend, mais tu pourrais pas nous donner des pistes, des endroits où chercher… Une bibliothèque, je suppose, ou une maison de la presse…

Christina s'étonna que Wallace ignore Tino (dont la parole était sacrée selon Christina) et surtout qu'il lui parle normalement.

- Euh… Eh bien, oui, mais je doute que ça vous soit d'une quelconque utilité…

Wallace et Walter penchèrent la tête. Christina, rassérénée par le ton des deux garçons à son égard, s'expliqua.

- Du peu que j'ai lu sur Roland Smirnoff, c'était quelqu'un de très influent, et… je pense que son influence était également grande sur la presse, donc une revue de presse vous serait fondamentalement inutile puisque vous ne trouveriez que des informations à caractère purement institutionnel.

Wallace grimaça. Walter leva la tête vers lui.

- Elle veut dire des informations policées, qui seraient acquises au régime et donc tronquées de toute neutralité. Partiales.
- Ahon… On aurait dû s'en douter… souffla Wallace.
- Oui, vous auriez dû… marmonna Tino.
- Mais en fait le plus intéressant que vous pourriez examiner, c'est le rapport de Roland Smirnoff à la presse. Ça pourrait vous donner des pistes. Et pour ça vous devriez chercher sur le web.

Wallace acquiesça et regarda Tristan.

- Je suppose qu'on va encore devoir faire appel à toi…
- Quand tu veux ! sourit Tristan.

Wallace grimaça tout comme Robbie et Christina. Tino se contenta de lever les yeux au ciel. Walter plissa les yeux, quelque peu interloqué par une telle réaction.

- Enfin, quand vous voulez… marmonna Tristan sur un air beaucoup moins enthousiaste.

Wallace semblait lassé et acquiesça.

- Bien. On fera donc appel à toi une fois de plus pour nous aider dans nos recherches…
- Pourquoi pas moi ? Ou Benjamin ? Ou Orson ? Tristan n'est pas le seul à s'y connaître en informatique dans la classe, vous savez ! Je suis sûr que Christina s'y connait un peu aussi ! clama Tino.

Wallace porta enfin son regard sur le jeune homme.

- Parce que Tristan est cool, lui, au moins.

Tino secoua la tête alors que Wallace et Walter s'éloignaient. Tristan était tout rouge.

- Tu ne devrais pas te laisser brosser dans le sens du poil comme ça ! souffla Tino.

Robbie regarda Tristan qui avait franchement l'air de vouloir que Wallace le brosse dans le sens du poil.

Pendant ce temps, les autres tables travaillaient tranquillement. Holly, Gina et les jumeaux examinaient des ouvrages et prenaient des notes. Les jumeaux partageaient un gros paquet de M&M's, tandis que Gina et Holly avaient finalement investi dans des boissons diététiques.

Clive et Andréa assistaient à un nouveau débat débile et tordu de Benjamin et Orson.

- Tu ne veux pas l'avouer mais tu trouves que Hulk et La Chose sont les mêmes superhéros !
- Intrinsèquement, oui ! De gros colosses sans autre visée narrative que celle d'être des bourrins. Je pourrais ajouter Le Fléau, tiens.
- Bon sang, Benjamin, ton ignorance du background des personnages me désole !!
- Explique-moi quelle est la différence entre un gros monstre de pierre qui cogne, un gros monstre vert qui cogne et un gros type sans cervelle qui cogne !
- La Chose est un scientifique qui s'est retrouvé bombardé par des radiations, et Hulk est le résultat de mutations après exposition aux rayons gamma…
- Ce sont donc tous les deux des scientifiques exposés à des radiations c'est pareil !!
- Mais c'est complètement différent, tu ne peux pas nier les enjeux psychologiques de la transformation de Benjamin Grimm qui est définitive, et les comparer avec la transformation de Bruce Banner qui est temporaire !!

Clive regarda Andréa.

- Mon royaume pour une machette… geignit le blond.
- Mon royaume pour un trou où me cacher… soupira la blonde.

Un Joliflor passait dans les rangs, observant les élèves.

- Les garçons, regardez ! Un Joliflor ! souffla Andréa.

Benjamin et Orson se tournèrent vers le Pokémon.

- J'aime bien ce Pokémon ! sourit Orson.
- Moi pas.
- Comment peux-tu détester les Joliflor ?!
- Je les trouve insipides !
- Mais pas du tout ! Ils sont super mignons !
- Cite-moi une bonne raison d'avoir un…
- LA FEEEEERME !

Toute la médiathèque fit silence. Clive, fou de rage, regarda les deux. Andréa elle-même avait eu peur.

- Je vous entends encore UNE FOIS disserter sur un truc qui n'a rien à voir avec le travail du groupe et je vous étrangle TOUS LES DEUX !!!

Sur la table dans la même allée, Francis, Quinn, Lucy et Ana observaient les quatre, étonnés. Benjamin et Orson se replongèrent dans leurs bouquins, terrorisés. Clive regarda Andréa.

- Et tu disais que ce serait sympa ?!
- C'est déjà plus sympa que si c'était avec de vrais crétins !

Denis arriva en catastrophe.

- Dites ! Un peu de calme !!
- Désolé… marmonna Clive.
- C'est à cause de toute cette pression… marmonna Andréa.

Denis plissa les yeux et se déplaça à nouveau dans les allées, secondé par Joliflor.

Du côté de Rebecca, Santana, Violette et Amélia, les choses étaient claires.

- En tout cas, elle persiste à dire que leur relation est purement platonique, mais je lui ai dit : Brooke, sérieusement, quelle fille sort avec Brett de façon platonique ?!

Amélia hochait la tête comme un robot.

- Elle me dit : Mais qu'est-ce que tu en sais, Rebecca, tu nous bassines avec tes « rencards de qualité », mais personne n'a jamais entendu parler d'aucun de tes mecs ! Je lui réponds : C'est parce que je ne sors pas avec n'importe qui, moi ! Elle savait plus quoi dire, je l'avais complètement mouchée !
- Ouaaaah, Rebecca, t'es trop forte !
- N'est-ce pas !

Violette n'arrêtait pas de regarder Santana qui lui renvoyait son regard par intermittence alors qu'elle cherchait un ouvrage précis.

- Ensuite j'ai parlé toute la soirée avec Arthur, tu sais, le grand brun !
- Ah oui…
- Il est vraiment trop craquant, il faut que je tente ma chance ! T'en pense quoi Violette ?

Violette était trop occupée à se rajuster les cheveux sous les yeux intéressés de Santana.

- VIOLETTE !

Laquelle sembla électrocutée.

- H… Hein ?!
- Je te demande ce que tu penses d'Arthur !! Je vais peut-être sortir avec lui, j'ai besoin de ton avis, merde !

Santana ne put qu'acquiescer devant une telle logique.
Violette refit le chemin dans sa tête. « Arthur, le gros connard qui m'a fait du gringue, j'ai refusé poliment, il m'a traitée de salope, il s'est rabattu sur Rebecca qui a l'air de le draguer comme une folle mais Arthur semble moyennement intéressé… »

- Oh il est cool, Rebecca…
- Totalement ! Chaque fois que je l'appelle, on a des conversations incroyables, genre sur la faim dans le monde…

Violette souffla, soulagée que Rebecca ne l'ait pas remarquée. Santana trouva ce qu'elle cherchait : Un traité théorique sur l'attaque Frappe Psy.

Mike, James et Steven essayaient de travailler sérieusement… sous la férule de Fey.

- C'est chiant, putain, c'est chiant ! J'aurais jamais cru que lire des livres sur les Pokémon dans le sport ça serait aussi CHIANT !
- Silence, sinon le bibliothécaire va nous reprendre… marmonna Maman Fey.

Steven soupira. Mike hocha la tête.

- Ok, y'a rien dans les vieilles éditions du livre des records. J'ai pas de dates de début ou même de dates d'acceptation, j'ai juste les premiers records.
- Garde quand même ça, plus les résultats récents pour la bibliographie, on les remettra à jour au fur et à mesure ! stipula Fey.
- Ouaip.

Mike alla ranger le livre. Steven l'avait suivi.

- Mec, faut que j'te cause !
- Si c'est à propos de Naomi, vieux, donne-lui une chance, ok ? On va essayer de manger avec vous, mais là j'ai besoin de m'habituer à ses potes !
- Mais nan, j'm'en branle de Naomi ! C'est à propos de moi et Holly !
- Ah ouais… J'comprends pas comment tu peux dire que Naomi est chiante tout en sortant avec Holly…
- Vieux, je me suis mis dans la merde ! J'suis sorti avec Holly pour lui faire plaisir, au départ !
- … sérieusement ? s'étonna Mike.
- Mais ouais, elle avait l'air d'avoir tellement envie de sortir avec moi, j'me suis dit « Hey, donne-lui une chance, si ça se trouve elle est chaude au lit ! »

Mike hocha la tête comme s'ils parlaient de boîtes de conserves.

- Mais après t'as la Gina qu'est venue chez moi !
- … Gina…
- La copine de Holly, tu suis, merde ?
- Ouais, ouais…
- Et… et bah là je sais pas comment ça s'est passé, mais ça a fini avec elle sur ma queue !
- Aw, mec, épargne-moi les détails !
- Mais putain c'est exactement ça, mec ! Elle est entrée, on s'est sautés dessus, je l'ai limite sautée sur le pas de ma porte !!

Mike hocha la tête. Steven soupira.

- Le truc c'est que… Je crois que j'ai… des… sentiments pour Holly.
- Merde, t'es une gonzesse en fait ! ricana Mike.
- Mais ta gueule putain !! Elle tient sincèrement à moi, et j'crois que ça me fait mal pour elle de la tromper…
- J'sais pas, c'est laquelle que tu préfères baiser ?
- … J'ai même pas couché avec Holly.

Mike fit des yeux énormes.

- QUOI ?
- Ouais…
- Sérieux ? Mais mec, pourquoi tu sors encore avec elle ?!! TOI !
- C'est c'que j'essaie de te dire, je crois que je tiens vraiment à elle !

Mike était éberlué.

- Putain, vieux…
- J'suis dans la merde, Mike ! J'peux pas rompre avec elle, et en même temps moi et Gina c'est atomique, on a le malheur de se retrouver tous seuls dans une pièce et faut absolument que j'la tamponne ! Pis elle dit pas non !!
- Vieux, ok, j'ai compris, euh… Tu peux pas essayer d'arrêter avec Gina ?
- Si j'arrête avec Gina, je romps forcément avec Holly, vieux, elle couchera pas avec moi à moins que je la demande en mariage, et c'est genre hors de question !!

Mike souffla.

- Ce serait plus simple si tu dégageais Holly.
- Peux pas ! J'veux pas la faire souffrir, ce serait trop vache !
- Vieux !! T'es Steven Weldon, t'en as jamais rien eu à foutre de quoi que ce soit ! J'te reconnais pas, là !
- Mais putain c'est ce que j'essaie de te dire, je suis dans la merde, faut que tu m'aides !

Mike soupira.

- Vieux, j'en ai marre de te sortir de ta merde !
- Mais putain, Mike, t'es mon pote oui ou merde !
- C'est clair et net, vieux, j'suis ton pote, mais là j'peux rien faire !!

Mike retourna à la table, suivi par un Steven dépité.

***

« Ca a toujours été comme ça… »

Mike ouvrit la Pokéball contenant son Pokémon académique.

- Férosinge ! Trop bien !!

Steven ouvrit sa Pokéball.

- OUAIS ! Un Baggiguane !! TROP DE LA BALLE !!

Le silencieux James observait son Makuhita.

« A l'école, on nous surnommait… »

***

- Les frères Combat ?
- Ouais ! C'est trop bizarre que vous ayez eu un Pokémon combat tous les trois !

« Du coup, on était devenus amis par la force des choses. »

- Mon père est cool, mais ma mère me fait chier, elle veut toujours que je fasse mes devoirs…
- Hin ! Moi ma mère elle a rien à me dire ! sourit fièrement Steven.

James, comme souvent, restait silencieusement avec eux.

***

- Et donc, les attaques Feu sont efficaces sur les Pokémon Plante…

Une boulette de papier atterrit sur le tableau. La prof se retourna. Steven éclatait de rire

- Steven, tu feras 100 lignes !

Mike éclata de rire.

- Toi aussi, Mike !!
- Mais pourquoi ? J'ai rien fait !

***

Le Makuhita de James faisait des merveilles lors des parties de foot. Performant, rapide, solide, on pouvait compter sur lui.

- Tu déchires, James !
- Merci.
- Tu devrais parler un peu plus souvent, on t'entend pas beaucoup à la cantoche !
- Mouais.

***

- Eloignez-vous !!
- Oh mon Dieu !!
- Mais qu'est-ce qui s'est passé ?!

L'institutrice avait réuni les enfants. Un Drakkarmin sauvage s'était introduit dans le parc national qu'ils visitaient. Le calme et paisible endroit s'était transformé en véritable chaos anarchique.

- Oh mon Dieu, où est Steven ?!

Mike regarda l'institutrice, paumée.

- STEVEN ! cria la jeune femme affolée.

Mike se sépara du groupe.

- MIKE ! AH NON, REVIENS ICI !

Mike chercha dans les allées. Il trouva finalement Steven… et le Drakkarmin.

- Au secours !! Putain, venez m'aider bande de bâtards !!

Le Pokémon était menaçant, et pour cause : Steven, onze ans, lui lançait des pierres.

- Fous le camp, enfoiré !!!
- Steven !!

Le blond se tourna vers son pote noir.

- Mike, merde ! Aide-moi, c't'enfoiré veut pas s'barrer !!

Mike sortit Ferosinge. Le petit Pokémon, tout foufou, sauta pour montrer sa joie.

- Ferosinge, Frappe Atlas !!

Le petit Pokémon choppa Drakkarmin et le balança à l'opposée pour l'écraser au sol. Steven en profita pour s'enfuir.

- La vache, la vache, la vache !!
- Poing Karaté !

Ferosinge castagnait le Pokémon, pris de vitesse. L'institutrice arriva.

- OH MON DIEU !
- Ca va, madame, je maîtrise ! sourit fièrement Mike.

Drakkarmin évacua Ferosinge d'un coup de Dracogriffe. Le Pokémon se releva, prêt à frapper l'enfant. L'institutrice, qui n'était pas du tout nerveuse, sortit un Sorboul.

- LASER GLACE !

L'attaque immobilisa le dragon. Mike sautilla.

- Chouette, chouette, chouette !
- Mike, éloigne-toi !!
- Comme à la télé ! Pokéball ! Go !!

Drakkarmin, affaibli par le Laser Glace, ne résista pas à l'enfermement. L'institutrice était horrifiée.

- OH MON DIEU Mike !! Mais qu'est-ce que tu as fait ?
- J'suis un gangster, madame !
- TROP COOL MIKE !

Mike se tourna vers Steven et sourit fièrement en croisant les bras.

- J'assure grave, ouais !!


***

Helen arriva devant la table de Wallace, Perrine, Naomi et Walter.

- Alors, ça avance ?

Wallace haussa les épaules.

- On fait plus d'organisation de notes qu'autre chose…
- Pour le reste on a besoin de Tristan… marmonna Walter.
- Bon. En attendant j'ai une piste pour vous.

Naomi haussa les sourcils.

- Vous vous la jouez guide spirituel avec nous ?!
- Nan ! grommela Helen. La piste c'est que peut-être vous devriez vous confronter directement à Direction Dresseurs.

Les quatre se regardèrent.

- C'est pas un peu dangereux ? marmonna Walter.
- Si, évidemment, acquiesça Helen sans changer de ton.
- D'autant qu'en plus on ne sait pas vraiment ce qu'ils font… admit Naomi. On sait qu'ils sont une association, que leur mot d'ordre est « Garantir de nouveaux horizons »…
- Wallace, qu'est-ce qui t'a fait penser à un lien, en premier lieu, pour décider du thème ? demanda Helen.

Wallace hésita.

- Bah… Ce même sentiment de tabou… et d'omniprésence à la fois. Et le fait qu'un groupe apparemment si puissant puisse coexister dans un établissement sous contrôle. Ça m'a fait me dire : Quelque chose fait que ces deux puissances se tolèrent.

Helen acquiesça.

- Avec un tel sens de l'analyse, c'est désolant que tes Pokémon te désobéissent.
- Moi aussi je vous déteste, madame… grommela Wallace, vexé.
- En tout cas sachez qu'aujourd'hui le lien est à moitié établi. A sens unique du moins.

Wallace hocha la tête.

- J'avais entendu une interview de Smirnoff au début de l'année, il disait qu'il savait ce qu'il en était avec Direction Dresseurs… Qu'il connaissait et qu'il maîtrisait leur action, c'était à peu près ça.

Helen acquiesça. Perrine haussa un sourcil.

- Je n'ai pas vu cette interview…
- En me souvenant bien, il avait un ton plutôt calme et apaisé… songeait tout haut Wallace.

Walter grimaça. « Pas vraiment le Roland qu'on a connu… »

Helen acquiesça.

- C'est vrai que ses dernières apparitions publiques étaient plutôt discrètes en comparaison de son mandat pétaradant. En cela, concentrez-vous sur Direction Dresseurs. C'est probablement plus grave et plus important. Et surtout… C'est peut-être à cause d'eux que Roland Smirnoff a quitté sa position l'année dernière.

Wallace haussa les sourcils.

- J'y avais pas pensé !
- Oui… Ça paraît plutôt évident en fait… marmonna Naomi.
- Et ça expliquerait pourquoi ils semblent proposer une alternative au système de Roland Smirnoff… approuva Walter.
- Qu'en penses-tu, Perrine ?
- Je… m'en contrefous.

Helen, Wallace, Naomi et Walter haussèrent les sourcils.

- Ce… Ce qui m'intéresse, moi, surtout, c'est la nature du lien et je doute qu'il soit aussi… profond et conflictuel. Si ça se trouve c'est une espèce d'accord entre eux… Roland Smirnoff est tellement vicieux, on ne peut pas savoir…

Joliflor arriva, ce qui fit sursauter Perrine. Denis à sa suite.

- Tout va bien, les enfants ?
- Très bien, monsieur Truman… sourit Wallace, plus aguicheur que jamais.
- On… travaillait sur l'histoire de l'association ! sourit Walter.
- Et Madame Clover nous suggérait de ne pas commencer par la fin ! admit Naomi.

Denis haussa les sourcils. Helen acquiesça.

- C'est vrai les enfants, Archibald Pringle était un président pitoyable. Et puis en histoire, on commence par le début et on avance vers la fin, alors vous allez me faire un plaisir de faire des recherches ordonnées et chronologiques !
- Oui madame !
- Sinon je vous fouette jusqu'au sang avec un câble électrique !
- Oui madame !

Denis grimaça.

- … vous êtes une étrange pédagogue…
- Mais j'assume totalement ! sourit Helen.

Denis s'éloigna. Helen plissa les yeux.

- … Pourquoi c'est toujours les plus mignons qui sont homos ! soupira la prof en s'éloignant vers une autre table.

Perrine grimaça, horrifiée. Naomi, Walter et Wallace ne purent que rire.

***

La fin de l'après-midi soulagea tout le monde. De plusieurs façons différentes en fait.

- C'est crevant de rien faire ! soupira Steven.
- On a passé l'après-midi à lire et à prendre des notes !! grommela Fey.
- C'est ce que je dis, rien ! soupira Steven.
- T'es de mauvaise foi, vieux ! sourit Mike.

Fey regarda Mike.

- Tiens, tiens, Naomi aurait un effet positif sur toi ?
- J'sais pas. Peut-être. Au fait, faudrait que j'aille lui parler…
- Bah vas-y, marmonna James.

Mike regarda son pote.

- Tu me dis ça comme ça pour me faire culpabiliser ?
- Fais ce que t'as à faire, mec.
- Mouais. Fey, va falloir que tu l'autorises de nouveau à parler, ça commence à bien faire !
- Lui au moins il ne dit pas de conneries ! souffla Fey.

Mike s'en alla vers Naomi. Steven soupira.

- Hey, Naomi !

La jeune fille cessa sa conversation avec Wallace et Walter. Perrine restait observatrice.

- Oui ?
- Je suppose qu'on se voit ce week-end…
- Bien sûr, il faut juste que j'en touche un mot à mes parents avant, comme d'hab.
- J'te raccompagne ?
- Oh non, je vais rentrer avec Walter.
- Ok, cool ! A plus les gars !
- Salut, Mike ! sourit Wallace.
- A lundi ! sourit Walter.
« Je suis une fille… » grogna Perrine au fond d'elle-même.

Naomi sourit.

- Bon eh bien j'y vais. A plus !
- Ouais.
- Yep.
- Salut… marmonna Perrine.

Naomi s'éloigna en poussant Walter.

- Tu sais ce qui m'a le plus énervé dans cette journée ? souffla Naomi.

Walter hésitait mais il regarda Naomi.

- De faire de la représentation. Sortir avec un mec c'est super dur, t'as l'impression d'être une tête d'affiche.
- C'est le jeu, je suppose… marmonna Walter.

Wallace et Perrine s'apprêtaient à rentrer ensemble. Wallace semblait d'humeur narquoise. Perrine soupira.

- Non, non, pas de grande conversation sur la vie, pitié, j'en ai soupé…
- Oh non, rien de tout ça… C'est juste… marrant de voir à quel point un bête changement te perturbe.
- Je ne suis pas perturbée.
- Tu n'apprécies pas Mike…
- Je ne veux pas lui parler, nuance. Je déteste qu'on m'oblige à parler à quelqu'un !

Wallace soupira.

- Tu as réussi à remettre la prof de combat direct à sa place. Tu as collé une branlée mémorable à Steven et tu as réussi à manger avec Orson. Mais tu ne peux pas accepter d'avoir une conversation avec Mike ?

Perrine leva les yeux au ciel.

- Ca ne t'embête pas, ces situations où tu n'as aucun contrôle ? Moi ça me bouffe !
- J'adore ne rien contrôler. Sauf quand ça implique des gens que j'apprécie. Mais tout seul, l'absence de contrôle, c'est mon trip absolu.

Perrine soupira.

- J'ai pas envie de perdre ma meilleure amie, et là je sens que si je continue à ce rythme…
- Oui. Donc tu dois changer.
- … Pourquoi pas elle ?!
- Parce que de vous deux, celle qui se fera le plus de mal en changeant, c'est elle. Toi, tu as tout à gagner à évoluer et à changer, à devenir plus sociable.
- Tu sais que c'est impossible.

Wallace haussa les épaules.

- Tout comme il semblait impossible que moi et Santana fassions une trêve. Les choses changent. Les gens évoluent. Aux dernières nouvelles, tu fais partie de ces gens.

Perrine souffla.

- Je crois que ce soir, je vais peindre. Toute la nuit. Et samedi, je vais faire la grasse mat'.
- Tu peux pas. Faut t'occuper de Firmin, tu m'as dit que tes parents faisaient des câlins le samedi matin.

Perrine tendit les mains vers Wallace.

- TU VOIS ! Je ne peux pas changer, la vie m'en empêche !

Wallace hocha la tête.

- Hm, en effet. Eh bien je te souhaite un prodigieux week-end, coincée dans ta chambre, à peindre et dormir comme une mexicaine. Frida Kahlo, le retour ! Et en plus, elle peignait allongée !
- Une part de moi t'admire pour ta culture, une part de moi te déteste parce que tu sais trop bien comment je fonctionne.
- Ouais, ouais. Mais notre amour est impossible, Truman… Je préfère les hommes ! marmonna Wallace sur un ton dramatique.

Perrine regarda Wallace, laconique.

- Mais voyons, Wallace, les gens changent. N'est-ce pas ? Tu peux toujours te mettre aux femmes !
- … Idiote.
- Crétin.
- T'as détruit ma super argumentation !
- Je l'ai magnifiée, nuance ! souffla Perrine.

***

Coconut – Harry Nilsson

Mike rentrait tranquillement tout seul. Et puis quelque chose attira son attention.

C'était une espèce de stand qui se trouvait devant l'école depuis la rentrée. Mike n'y avait jamais prêté attention mais ce jour-là, une jolie gonzesse se trouvait devant. Les types du stand ressemblaient à des missionnaires mormons avec leurs chemises blanches et leurs cravates.

- Wow…
- Bonjour jeune homme !
- … Salut… C'est quoi, Direction Dresseurs en fait ?!

L'homme hocha la tête.

- Direction Dresseurs, c'est un programme d'information et d'orientation pour les jeunes, afin de les aider pour leur vie professionnelle plus tard.

Mike haussa les sourcils.

- Comment ça ?
- Tu en sauras plus avec ces dépliants, et en remplissant notre test de personnalité !

Mike prit la paperasse, intrigué.

- Mais euh… Pourquoi vous campez devant l'école en fait ?
- Nous souhaitons proposer nos services aux élèves. Leur signifier qu'ils ont d'autres alternatives dans la vie !

Mike acquiesça.

- Ok, ok… Quel genre ?

La femme qui accompagnait l'homme prit le relais.

- Dis, jeune homme, tu n'as jamais senti que tu pouvais faire quelque chose d'important pour ta ville ? Pour ta région ?
- … genre des travaux d'intérêt général ?!
- Non, par exemple rejoindre un groupe d'action.
- Groupe d'action ?!
- Direction Dresseurs aspire à former les jeunes afin de leur donner la capacité de se soulever, de devenir plus grands qu'eux-mêmes.

Mike grimaça.

- … c'est un genre de secte, c'est ça ?
- Non, une secte demande de l'argent, Direction Dresseurs est un mouvement non-lucratif.

Mike acquiesça, convaincu.

- Ok… En fait ma copine fait un devoir sur vous, c'est pour ça que je me suis approché…

La femme haussa un sourcil.

- Ta… copine ?
- Ouais, Naomi Kingsley…

La femme regarda l'homme.

- … avec ses débiles de potes, Wallace, Walter et Perrine.

La femme regarda l'homme qui tourna le dos pour prendre des notes.

- Un devoir… de quel genre ?
- Vous savez, les groupes de travail, le mémoire qu'on doit rendre à la fin des trois ans !

La femme grimaça, incrédule.

- C'est… impossible, jeune homme, ce genre de devoir est proscrit !
- Nan en fait c'est quoi le nom exact de son devoir… Ah ouais ! Roland Smirnoff et Direction Dresseurs !

La femme blêmit.

- Ouais c'est ça ! Et ils ont déjà pas mal avancé !
- … Jeune homme… Je n'ai pas retenu ton nom…
- Mike Denton, madame.
- Mike… Tu pourrais remplir cette fiche de contact, au cas où on voudrait prendre contact avec toi ?
- Ouais bien sûr !

Mike remplit la fiche. La femme regardait compulsivement l'homme.

- Voilà.
- Merci… N'hésite pas à revenir nous donner le test de personnalité, nous te donnerons les résultats sous une semaine ! Et n'hésite pas à en parler à tes camarades !
- Ok ! Salut !

Mike quitta le stand. D'autres élèves, étonnés, se dirigèrent vers le stand également.

- Si un sportif y va, c'est que ça doit être cool !
- Ouais, allons voir !
- Direction Dresseurs… C'est un super nom !

La femme et l'homme s'éloignèrent un instant de leur stand.

- Comment c'est possible ?! s'étonna la femme.
- J'en sais rien. Qui je préviens ? Seth ? Justin ?!

La femme semblait confuse.

- On… Préviens Seth d'abord. Justin, c'est peut-être trop radical.
- Bien reçu.