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Oniric de Auraman



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» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 02/11/2012 à 01:06
» Dernière mise à jour le 02/11/2012 à 18:39

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Chapitre 5 : L'Horloge du Diable
Rodney restait figé, sans un bruit, devant les deux grands yeux qui avaient surgi de l'ombre sans crier gare. Etrangement, le monstre (car c'en était un, à la taille des iris) qui lui faisait face ne clignait pas du tout des yeux et cela l'intriguait. Peut-être était-ce une espèce de Pokémon sans paupières ? Mais le moment était bien mal choisi pour penser à cela.
Quelques secondes s'écoulèrent sans que rien ne se passe.

- Hugues-Aurélien, je peux savoir pourquoi vous n'avancez plus, tout à coup ? Questionna le Professeur.
- Eh ! Vous voyez bien qu'il y a une créature horrible qui me fait face, sur vos écrans !
- Excusez-moi, mais je ne vois rien de la sorte.
- Et ces deux yeux, là, c'est quoi ?! S'écria l'étudiant.
- Oh je vous en prie, Hugues-Aurélien ! Reprenez-vous ! D'un point de vue scientifique, ceci n'est pas un monstre, mais du noir avec des yeux ! N'affirmez pas qu'il s'agit d'un monstre avant d'avoir vérifié cette hypothèse ! Et puis, vous êtes dans un rêve, vous ne craignez rien !
- Ouais ben parlons-en, de votre théorie foireuse ! Tout à l'heure, j'ai pris un bon coup et je peux vous assurer que je l'ai senti passer ! J'aimerais bien comprendre pourquoi !

Mais le Professeur ne put lui donner la réponse car soudain, la lumière revint et Rodney put admirer une magnifique porte en pierre avec deux poignées en forme d'yeux.

- Sans commentaires... maugréa Rodney.

Puis il posa la main sur l'oeil en faisant la grimace et ouvrit la porte lentement, qui prit bien le temps de grincer. La pièce dans laquelle il pénétra était vide de Pokémon et de bruit, mis à part un léger « tic-tac » émis par une très vieille horloge.
L'abri du gardien était assez étrange dans un château comme celui-ci. En effet, la seule lumière visible à l'intérieur provenait de néons rouges la pièce, de forme hexagonale, était tapissée par endroit d'écrans de contrôle sur lesquels on pouvait observer les nombreuses cellules qui étaient auparavant plongées dans le noir.
Rodney aperçut alors l'horloge qui faisait du bruit depuis tout à l'heure. Elle se trouvait dans un coin de la pièce, peu visible, et sa taille surprit le jeune homme. Elle était pharaonique, faisant presque deux mètres de largeur pour trois de hauteur et le pendule qui se trouvait à l'intérieur aurait pu assommer un éléphant. Le bruit qui en provenait était d'ailleurs un peu faible pour un objet de cette taille, ce qui attira son attention.

Puis son regard se porta sur les écrans de contrôle. Quelques soldats attendaient à l'entrée du couloir, hésitant à aller jusqu'au bout. D'autres questionnaient les prisonniers. Rodney remarqua que le tableau de bord qui se trouvait sous les écrans était équipé de nombreux micros que l'on pouvait apparemment activer à l'aide de boutons de couleur bleue qui se trouvaient juste en dessous.
Tadmorv semblait s'impatienter dans sa cellule et regardait la caméra de surveillance derrière ses lunettes de soleil. Sur le moniteur, le jeune garçon pouvait voir un petit élément fluorescent incrusté dans le mur qu'il n'avait pas remarqué quand il en était prisonnier. Sans doute le récepteur du micro ? Rodney aperçut le même type d'éléments sur les autres écrans et en conclut que les moniteurs étaient programmés pour détecter les récepteurs de chaque cellule.
Sans vraiment savoir pourquoi, l'étudiant activa le micro qui correspondait à l'écran sur lequel se dandinait le Pokémon gluant et chuchota à son attention :

- Eh... mec ! Tu m'entends ?
- Je le crois pas... répondit discrètement Tadmorv. Prend les clés et casse-toi de là, mec ! Tu vas te faire tuer si tu restes là ! Le gardien est jamais loin, faut que tu fasses gaffe !
- Pour le moment, il n'a pas l'air d'être dans les parages, je pense que...

Rodney s'interrompit. Les néons projetaient à présent de la lumière verte, ce qui n'était sans doute pas bon signe pour lui. Presque aussitôt, toutes les lumières de la pièce semblèrent s'allumer.

- J'ai l'impression qu'il se ramène, je vais me planquer ! Annonça Rodney en cherchant du regard une cachette.

La porte s'ouvrit quelques instants après, laissant apparaître dans la pièce un Monaflemit qui se traînait presque sur les fesses tant sa graisse était épaisse et son poids, volumineux. Il se dirigea vers la minuscule chaise de bureau à son échelle et se jeta dessus, avant de regarder les écrans de contrôle.
Rodney, caché dans l'horloge, observait la scène, inquiet. Le Pokémon avait beau être gros, il était sans doute bien trop puissant pour lui et son pauvre Vipélierre qui était resté caché dans sa ball depuis le début de l'expérience, aussi, il préférait ne pas se montrer. En essayant de bouger dans le meuble, l'étudiant se rendit compte que c'était là que le Pokémon rangeait les clés des cellules. En effet, derrière le pendule étaient accrochés des dizaines de trousseaux différents au couleurs variées, allant du bleu au rouge en passant par le reste des couleurs de l'arc-en-ciel.
Selon les écrans de surveillance, la cellule de Tadmorv était la numéro 3. L'étudiant se mit à chercher le trousseau correspondant et le repéra assez rapidement de par sa couleur rose bonbon.

Il souleva délicatement le porte-clés en évitant de le faire tinter et l'extirpa hors du crochet où le gardien de prison l'avait pendu.
Il chuchota un « ouais » triomphant en brandissant fièrement le trousseau... et le renversa sur le bois de l'horloge.

- Gneubleuble ? Marmonna Monaflemit en tournant son regard vitreux vers le meuble.

Par chance, seule une partie du meuble était vitrée et permettait d'apercevoir le pendule avant qu'il ne disparaisse aux extrémités de l'horloge, caché par du bois.
Rodney ne pouvait pas non plus voir les gestes du gardien mais il l'entendit se traîner jusqu'au meuble en grognant.

- C'est pas vrai... murmura l'étudiant, le cœur battant.

La main touffue du Pokémon se posa sur la vitre et Rodney put voir le visage du monstre se rapprocher de l'intérieur, afin de regarder ce qui avait fait ce bruit.
Cette fois, c'en était fini de lui. Qu'allait-il lui arriver quand il aurait été broyé par les terribles bras du Pokémon ? Peut-être se réveillerait-il ?

Cependant, cela ne devait pas arriver. En effet, alors que Monaflemit allait découvrir le jeune homme, plaqué contre le bois, un bruit assourdissant provenant de l'un des micros se fit entendre. Tadmorv ! C'était la voix de Tadmorv qui... hurlait à la mort ? Rodney ne préféra pas savoir ce qu'il faisait réellement ; le Pokémon s'était dirigé vers l'écran correspondant en grognant et l'étudiant saisit sa chance à ce moment.
Profitant du vacarme occasionné par son ex-compagnon de cellule, il se précipita hors de l'horloge, les clés dans la poche et quitta l'abri du gardien le plus rapidement possible, courant à toute allure. Mais alors qu'il avançait, les murs autour de lui devinrent flous et sa vue se troubla petit à petit.

- Professeur ?! Que se passe t-il ? Questionna Rodney, paniqué.
- Bon sang d'un petit bonhomme en bois ! S'exclama le professeur. C'est l'anesthésiant qui prend fin ! Je dois vous administrer une nouvelle dose ou nous allons avoir de mauvaises surprises ! Vous êtes entré en Phase de Réveil, vous ne pouvez plus interagir sur le rêve autour de vous ! Laissez-moi quelques instants...
- Faites vite, si le gardien m'a repéré, ce que je préfère ne pas savoir, il va essayer de me rattraper et si je ne peux plus bouger, ça va pas être marrant pour moi !!

Tout ce qui entourait Rodney se troublait complètement et une paisible lumière blanche envahissait l'esprit du jeune homme.
Il sentit son cœur battre plus fort que jamais et tomber, tomber...

Soudain, sans crier gare, il cessa de chuter, le flou se dissipa et il se retrouva à nouveau dans le couloir.
Il reprit sa respiration et jeta un coup d'oeil derrière lui. Le gardien ne l'avait apparemment pas suivi, ce qui le rassura. Passer quelques minutes de plus en sa compagnie aurait été très... lourd.

- Tout va bien, Hugues-Aurélien ? Interrogea Detrois.
- Ca va... je crois, répondit l'intéressé. Mais nom d'un Malosse, c'était quoi, ce truc ? J'ai eu l'impression de mourir !
- Comment pouvez-vous savoir que c'était une impression de mort ? Vous êtes déjà mort une fois ?
- Laissez tomber, je me comprends. Répondez plutôt à ma question.
- En fait, je crois que j'ai fait une petite erreur dans mes calculs...

Rodney eut l'impression qu'on lui versait un seau d'eau glacée dans le dos.

- Vous allez rire, Hugues-Aurélien, figurez-vous que... enfin, comment dire... Vous n'êtes pas en sécurité, dans les rêves de Mushana !
- Attendez une seconde, ça veut dire quoi, exactement ? S'écria Rodney.
- Ca veut dire que si jamais vous mourez dans ce rêve, vous... ne resterez pas en vie dans notre monde... Ah, et si vous vous réveillez comme ça a failli être le cas ici... Vous deviendrez un légume, voilà voilà...

L'étudiant ne bougeait plus du tout sur l'écran.

- Vous vous foutez de moi ? Demanda t-il.
- J'aimerais bien... répondit le professeur.
- FAITES-MOI SORTIR TOUT DE SUITE DE CE REVE !
- Ah... Ca, c'est l'autre mauvais calcul.
- Que... De quoi ?!
- Eh bien, pour sortir d'ici, vous devez trouver une porte, comme celle qui vous a permis d'entrer, sans quoi, vous resterez piégé ici, jusqu'à ce que vous deveniez vraiment un légume.

Rodney fulminait littéralement. Alors comme ça, il était coincé là, jusqu'à ce qu'il se réveille et finisse dans un état végétatif !

- Expérience sans danger, je t'en foutrai, moi ! S'énerva t-il. Bordel, mais vous êtes quel savant de pacotille pour avoir pensé que c'était faisable et sans risque ?! Vous vous rendez compte du pétrin dans lequel je suis, à cause de vos conneries ?! Vous avez intérêt à trouver une porte rapidement, sinon...

Sinon rien. Il ne pourrait rien faire du tout, puisqu'il était absolument coincé là. Quel idiot il avait été pour répondre à cette petite annonce !!

- Et si nous passions un marché ? Proposa Alain Detrois.
- Un marché ?! Mais vous le faites exprès ou quoi ?!!
- Ecoutez, j'ai besoin que vous m'aidiez et il faut que vous sortiez d'ici, mais vous ne pouvez pas le faire sans moi. Alors voilà ce que je vous propose : on continue comme on a commencé et je vous aide à sortir.
- Je... C'est... Espèce de salopard !! Vous m'avez piégé ! Je peux vous jurer que quand je sortirai d'ici, vous allez le regretter amèrement !
- Pour commencer, tachez déjà de sortir de ce château et nous aviserons !

Bien qu'il fut coincé dans les rêves du Pokémon, l'étudiant devait bien admettre qu'il n'avait pas le choix.
Il jeta un regard vers l'entrée du couloir. Les gardes étaient partis et il décida d'aller libérer Tadmorv.

Oui, c'était sûr, quand il sortirait d'ici, le Professeur Alain Detrois passerait un sale quart d'heure...