Chapitre III : Souvenirs
24 Juillet 1987 : Poivressel
Chapitre II : Mauvais souvenirs
«-O...Ou suis-je ? Murmura difficilement un homme, en ouvrant ses yeux.
-Chef ! Vous êtes vivants ! »
Giovanni, paralysé à cause du coup du Trioxhydre, était étalé sur son lit, avec difficulté, il réussit à lever sa main, qu'il posa sur sa tête, happé par le vertige.
A ses côtés se trouvait deux sbires lambdas, qui, contrairement aux autres, tenaient à leur chef, ainsi qu'une jeune demoiselle charmante dont on ne pouvait exactement deviner l'âge, elle devait avoir dix sept ans environ. Ses longs cheveux blonds brillaient aux lueurs du soleil, et ses yeux emeraude pouvaient conquérir le coeur de n'importe quel homme, quel que soit son âge.
Il se redressa délicatement vers ses interlocuteurs, pour leur répondre avec mépris, apparement, il n'était pas très content de les revoir.
«-Incapables ! Sans vous, nous ne serions pas arrivés là ! Hurla-t-il à sous-fifres.
-Mais.. Giovanni..»
Il les interrompit en levant sa main, et pointa du doigt vers la porte.
«-Après ça, vous osez encore m'appeler par mon nom, petites bestioles ? Vous êtes virés !»
Les deux hommes boudèrent, et, sans dire un mot il se dirigèrent vers la porte, qu'ils claquèrent après avoir obéis; tandis que la belle femme resta aux côtés de Giovanni. Un long silence frappa la salle, la jeune fille ne réagit pas, tandis que Giovanni semblait apaisé avec le départ des deux sbires.
«Hmpf, j'avais fait erreur en les embauchant, grommela Giovanni.
-Tu sais, je ne pense pas que c'était la bonne chose à faire, balbultia la jeune fille.»
Le chef de l'organisation se tourna vers elle, ébahi, et ajouta :
«-Je ne t'avais pas vu, Amélie.
-J'étais présent depuis plusieurs heures, tu sais, c'est surtout que tu n'accordes pas de réelle importance à moi...
-Oh, ne te fais pas d'idées, Amélie, c'est juste que je n'arrête pas de penser au Trioxhydre qui s'est échappé à cause de ces incapables !
-Le clone ? Il est mort.
-Comment ? S'exclama Giovanni, en changeant de ton.»
Amélie commença à fouiller son sac, pour en sortir un article de journal, qu'elle commença à lire à haute voix. Le Dragon maléfique fit la une des journaux, ce qui était tout à fait naturel, il avait totalement ravagé la région d'Hoenn et de Kanto. La police métropolitaine enquête partout, afin de mettre la main sur l'ignoble malfaiteur, créateur du clone.
A la lecture de l'article, Giovanni ricana. Il pensait faire chanter Armando, pour se tirer d'affaire et gagner un peu d'argent. Après avoir entendu le plan, Amélie, trouvant ceci tout à fait normal, gloussa. Apparement, elle était de la même espèce que Giovanni.
Soudain, Giovanni et son invitée furent interrompus, car la parte s'ouvrit pour laisser apparaître Armando. L'état de ce dernier n'était pas à envier, mais, malgré le fait qu'il boitait, il pouvait marcher, ce qui n'était pas le cas de notre cher gangster.
«-Nom de Dieu ! S'écria-t-il, vous êtes vivants, quel miracle !
-C'est surtout à cause de toi que je me retrouve dans cet état, répondit froidement Giovanni.»
Armando baissa sa tête, reconnaissant son erreur. Il n'osa contester ou revoir dans les yeux de son chef, ignorant ce qu'il lui préparait. Après quelques secondes, il leva ses yeux, pour remarquer la présence d'Amélie. Leurs regards se croisèrent, Armando fut ébahi, de même pour la demoiselle, qui, tout en essayant d'éviter le regard du scientifique, semblait perturbée. Armando ôta ses lunettes et se frotta les yeux. Amélie réveilla en lui de vieux souvenirs enfouis, dont il pensait s'être débarassé.
Les évènements d'il y a deux ans repassaient dans sa mémoire. Il repensait à l'époque ou il vivait à Doublonville, métropole de Johto, avec sa fille, d'une quinzaine d'années. Il travaillait à la Tour Radio. Son salaire était largement suffisant pour bien vivre, mais il avait du mal à gérer son argent, surtout à cause du nouveau casino ouvert récemment. Mais rien que la présence de sa fille suffisait à le rendre heureux.
12 Mars 1985 : Doublonville
«-Père ! Père ! Tu es en retard ! Chuchota une voix féminine.»
Armando, tout en baillant, saisit ses lunettes qu'il mit immédiatement, pour se rendre compte qu'il était déjà neuf heures moins quart. Affolé, il enfila rapidement ses vêtements, embrassa sur la joue sa fille, et sortit immédiatement. Il n'avait ni prit son petit déjeuner, ni une douche, ni rien... Sa fille soupirait chaque matin du comportement de son père, qui étaitla risée du quartier, en quelque sorte.
Sa valise à la main, il arpentait les rues de Doublonville. A sa vue, ses connaissances ne purent s'empêcher de rire et de l'appeler d'un ton moqueur.
Irrité, il continuait son chemin, en faisant semblant de ne rien avoir entendu. Les yeux rivés sur sa montre, le rythme de ses pas augmentait petit à petit, il était neuf heures. Il était censé être à la Tour à ce moment-là, mais il avait l'habitude d'être en retard. En passant, il remarqua le casino de Doublonville, qu'il aimait fréquenter les soirs, mais sa situation financière alarmante venait du fait qu'il ne gagnait jamais. Il était tenté d'y entrer, mais il remua sa tête, et continua son chemin.
il voulait à tout prix arriver à temps, surtout pour ne pas perdre son travail, qui était son dernier espoir. Il arriva devant un énorme bâtiment, dont la porte s'ouvrit automatiquement. Devant lui se tenait un homme rouge de colère, qui l'attendait en tapant le sol du pied.
«Combien de fois devras-tu être en retard ? Hurla-t-il, avant d'ajouter d'un ton plus calme, la prochaine fois, tu devras prendre congé.»
L'homme se tenant devant lui n'était autre que le directeur de la tour radio, qui avait l'air d'être plutôt âgé. Le vieux moustachu était connu pour être autoritaire et sévère envers ses employés. Il était légèrement ventru, ce qui prouvait qu'il dînait bien.
Armando n'osa répondre, et baissa les yeux, intimidé par le ton de son patron, et voulant à tout prix ne pas être viré. Le directeur se retira finalement, pour laisser Armando monter vers son bureau.
«Attendez !»
Armando se retourna vers la secrétaire qui le salua amicalement, avant de l'interloquer. C'était une jeune femme d'une vingtaine d'années, à la beauté splendide. Ses somptueux cheveux bouclés et ses lunettes ne faisaient que l'embellir.
«Quelqu'un est monté dans votre bureau. Répliqua-t-elle.
-Qui est-ce ?
-Je ne sais pas, il était habillé en noir, et avait l'air d'être très louche.
-Comment ? S'exclama-t-il, avant d'ajouter, n'importe qui peut se balader ici sans autorisation ?
-Justement, il avait l'autorisation du patron. Le plus étrange, c'est qu'il m'a demandé de n'en parler à personne.»
Armando trouva ceci fort étrange, et, après avoir remercié la secrétaire, il monta les escaliers avec précipitation. Il se doutait que quelque chose clochait, qu'est ce qu'un individu suspect ferait ici ? Quelle relation avait-il avec le patron ? Enfin, il cessa de se poser des questions, car il venait d'ouvrir la porte de son bureau.