Chapitre II : L'origine
24 Avril 1987 : Bar de Céladopole
Tout en caressant l'animal domestique assis sur ses jambes, l'homme vêtu de noir répondit à son interlocuteur :
«-Je sais tout sur vous, Samy Armando, répliqua-t-il, puis ajouta, vous cherchez à cloner votre fille, sauf que le manque de matériel moderne et l'interdiction de la ligue vous pose problème, je me trompe ?»
Étrangement, un grand silence frappa la salle. Seul le bourdon des mouches se faisait entendre.
«-Mais... Qui êtes vous ? et comment pouvez-vous en savoir autant sur moi ?»
Le gangster poussa un léger rire malsain, avant d'ajouter.
«-Giovanni, pour vous servir.
-Gionvanni, le chef de la Team Rocket ? S'exclama-t-il, et ajouta, mais que me voulez-vous ?
-C'est que j'ai trouvé un arrangement qui pourrait nous plaire tous les deux...
-Lequel ?
-Comme je viens de le dire, vous cherchez à cloner votre fille décédée, je me trompe ? Vous êtes talentueux, sauf que la Ligue interdit le clonage humain, c'est ici que j'interviens. Je peux vous fournir tout ce dont vous aurez besoin, mais vous me devrez une petite faveur...
-Laquelle ? répondit Armando avec hésitation, d'un ton gêné.»
Giovanni se leva et tourna les talons. Il mit ses mains derrière le dos, et leva la tête. Une lueur d'ambition scintilla dans ses yeux.
-Créer le Pokémon le plus puissant... Répliqua-t-il lentement, d'un ton ambitieux, mais il n'inspirait rien de bon.
Il se retourna vers Armando, qui l'écoutait avec curiosité. Il pointa son doigt vers ce dernier, et ajouta tout en insistant :
-Et je voudrais que ce soit toi qui m'aide...
Le scientifique ne répondit pas, mais Giovanni fit tout pour le convaincre.
«-La team Rocket a besoin de Pokémons bien plus puissants que des Smogo et Nosférapti aussi incompétents que leurs dresseurs. Aucun scientifique digne de ce nom n'acceptera sans qu'on investisse des sommes colossales. C'est la où tu interviens, tu es un talent inné pour l'étude des Pokémon, alors, tu m'aides pour mon projet, et le laboratoire est à ta disposition pour tenter de cloner ta fille. Alors, qu'en dis-tu ?»
Giovanni lui tendit la main, tandis que le scientifique demeurait hésitant, mais tenté. Pensif, il finit se lever, et serra la main au gangster.
-J'y penserai, murmura-t-il à l'oreille de Giovanni.
Ce dernier poussa un rire diabolique, ce qui attira l'attention de tous les habitués sur eux. Il prit son chapeau, et chuchota : «Suis moi.»
Il paya l'addition et talonna vers la sortie du bar, Armando ne tarda pas et fit de même. Une voiture luxueuse attendait le chef de la Rocket, dans laquelle il monta avec précipitation. Il murmura quelques mots : «Demain, 10H, Casino», ou quelque chose comme ça, sans laisser son interlocuteur répondre, car la voiture démarra.
Il se faisait tard, et il était temps pour Armando de se coucher, et réfléchir à l'offre de Giovanni. Quoique, il demeura pensif, le casino ne lui semblait pas un lieu approprié, mais après tout, il n'avait pas le droit de contester... Une fois chez lui, il vérifia que ses petits-fils étaient bien couchés, avant de s'écrouler sur son lit fixant le plafond, il pensait à l'offre de Giovanni. Il était tenté, mais le fait qu'un piège malicieux soit caché le dégoûte, après tout, Giovanni n'était pas un homme de confiance. Mais cette idée ne le laisserait pas en paix tant qu'il n'a pas accepté. Le lendemain matin, Armando se réveilla avec peine, il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Finalement, il s'est dit qu'il n'avait rien à perdre, il était fini, de toute façon. Il enfila un manteau et son chapeau, prit sa valise et sortit de son logis, pour se rendre au lieu du rendez-vous. De la sueur coulait sur sur son front, qu'il essuyait délicatement, était-ce à cause de la canicule qui s'emparât de la ville, ou le choix torturant qu'il devait prendre ?
Peu importe, il arriva enfin au casino, à la première vue, sa valise tomba, et il demeura bouche bée. Encore plus luxueux que celui de Doublonville ! Armando passait la plupart de son temps dans ce dernier, quand il vivait à Johto avec sa fille et ses petits-fils, qui venaient d'êtres nés, avant l'arrivée de la tragédie d'il y deux ans.
Il se demanda combien de Pokédollars il fallait investir pour la construction de ce casino, et combien ceci rapportait au propriétaire quotidiennement. La plupart des habitués du casino étaient des riches de la haute société, des richards qui passaient pour se défier et s'amuser plutôt que de gagner de l'argent. Après tout, ils n'avaient absolument pas de problèmes financiers, pas comme notre cher scientifique... Dix heures allaient sonner dans cinq minutes, il était donc temps de rencontrer Giovanni, sauf qu'il n y était point. Pendant qu'il découvrait les lieux autour de lui, un individu suspect habillé en noir l'aborda. Un énorme "R" en rouge ornait ses habits, c'était le symbole d'une organisation criminelle mondialement connue, qui semait la terreur dans Kanto et ses environs, ou du moins, à cette époque là.
«-Êtes-vous Samy Armando ?
-Oui.
-Suivez-moi, je vous prie, répondit-il en le tenant par le bras.»
Armando ne contesta point, et se laissa traîner par cet individu. Ils s'arrêtèrent devant un énorme prospectus collé au mur. Tout en faisant attention de ne pas être surveillé ou traqué, l'homme en noir le déchira, pour laisser apparaître un bouton, sur lequel il appuya.
Miraculeusement, des escaliers apparurent à leur droite. Le plus étonnant, personne ne semblait prêter attention, apparemment, tout le monde était à fond dans leurs parties, mais ceci n'avait pas de réelle importance, Armando et son guide descendirent les escaliers.
«-Mais... Que ? S'exclama-t-il.»
Une énorme planque était cachée sous le casino, la dernière chose à laquelle on pouvait s'attendre. Armando en déduit logiquement que Giovanni est le propriétaire du casino, mais il n'en était pas sûr.
Il regarda autour de lui, des scientifiques pressés traînaient par-ci, par-là. Des hommes en noir similaires au guide "entraînaient" leurs Pokémon, en les bombardant de coups de fouets s'ils échouent. Un endroit à garder hors des yeux du public, sans doute. Soudain, Armando entendit une voix familière.
-Aha ! Finalement, vous êtes venus..
Il se retourna et serra la main à Giovanni, qui était fier comme un roi qui venait de conquérir un empire, il avait fait d'une pierre deux coups, il avait engagé un scientifique pour réaliser son projet, et gratuitement, que pouvait-il demander de plus ?
« -Alors, finalement, vous avez accepté ?
-Oui, je crois que je n'avais pas vraiment le choix...
-Ha ! Bonne réponse, répondit Giovanni en souriant.
-Bref, que suis-je censé faire ?»
Giovanni se retourna et hurla :
-SBIRE N.13 ! Guide ce cher visiteur...
Ce sbire ressemblait exactement au précédent, qui avait ouvert l'accès à la planque souterraine. Apparement, ils n'avaient pas de grande valeur pour leur cher patron...
Le sbire obéit sans oser dire un mot, l'air dégoûté, il l'était sûrement à cause de la corvée à laquelle il était assigné. Apparemment, ils n'étaient pas traités comme des rois par Giovanni... Comme son prédécesseur, il portait un costume noir miteux, ainsi qu'une casquette de la même couleur, qu'il baissait un peu, ce qui cachait la partie majeure de son visage.
Le sbire emmena le nouvel employa dans une salle bien équipée. Il se retourna vers lui, et murmura quelques mots :
«-C'est ici que tu vas devoir bosser... Bonne chance.»
Que voulait-t-il dire par "Bonne chance" ? Mais cela ne voulait sûrement pas dire grand chose.
Sur ces mots, le sbire le quitta, pour laisser Armando émerveillé devant cette haute technologie et ce matériel moderne, c'était le paradis pour lui.
-Mon Dieu... Avec ça, ma chère Amélie va me revenir au plus vite...
Il balança inconsciemment sa tête, et arrêta de rêvasser, car il devait fournir des efforts colossales, pour étouffer les désirs de Giovanni. Les jours passèrent, et le talent d'Armando commençait à se remarquer, ses collègues voyaient en lui un génie, et commençaient à comprendre pourquoi il a été embauché. Le projet avançait pas à pas, ce qui plaisait à Giovanni. De son côté, Armando, s'approchait petit à petit de son but.
Alors qu'il travaillait comme d'habitude, il entendit un cri, et se retourna pour en connaître la source.
«-Ca suffit ! Hurla un des scientifiques.
Le cri se fit entendre dans toute la planque, toute l'attention se porta dessus, même celle du patron.
-Qu' y a-t-il ? Demanda Giovanni, qui arriva sur le champ.
Le scientifique prit sa blouse, et la jeta sur le visage de Giovanni. Dont l'expression changea soudainement, il serra ses mains et les dents et pointa du doigt vers la porte.
«-Vous êtes virés ! Hors de ma vue ! Hurla-t-il, irrité plus que jamais.
-C'est ce que je comptais faire, de toute façon.
-Ha, mais votre fils va en souffrir, vous le savez ? Sourit Giovanni, en haussant les épaules.
-Steph n'a rien avoir là-dedans, tuez-moi, vous êtes libres, mais laissez mon fils en dehors de ça !»
Sur ces mots, l'homme quitta les lieux, sans remords. Giovanni se retourna vers Armando, et tapa sur son épaule.
«-Une fois mon arme ultime créée, celui-là sera une cobaye pour tester sa puissance, ricana Giovani, puis ajouta, Je compte sur toi, ne me déçois pas...
-O-oui.»
Armando n'avait jamais imaginé que la cruauté humaine pouvait atteindre un tel point, mais ce n'étaient ses affaires, il préféra rester en dehors de ça.
Quelques mois plus tard...
«-Chef ! Le Trioxhydre cloné est arrivé au paroxysme de sa puissance, il doit être libéré !
-Faites donc, ordonna-t-il en frisant sa moustache.»
La capsule contenant le clone s'ouvrit lentement, on pouvait reconnaître la silhouette du Dragon Ténèbre. A cause de sa puissance phénoménale, il était interdit par la ligue. On pouvait facilement le reconnaître grâce à ses trois têtes, aussi terrifiantes et intimidantes l'une que l'autre, ses ailes noires étaient certes petites, mais généraient des ouragans pouvant venir à bout toute la ville en un clin d'œil. Certains iraient même jusqu'à dire que c'était le Pokémon Ultime, et c'était sûrement le cas.
A la vue du Pokémon Mythique, Giovanni sentait son rêve de plus en plus proche. A chacun de ses pas, le Dragon générait des séismes, ceci ne faisait que de témoigner de sa puissance.
«Allez, fidèle Pokémon, obéis à ton Maître et détruits tous ceux qui s'opposent à son chemin ! »
Mais le dragon ailé poussa un cri qui s'entendit dans toute la ville et ses environs, une secousse happa les rues de Céladopole. Le dragon maléfique lança une déflagration dans le laboratoire, les flammes s'emparaient de toute la planque.
«Comment est-ce possible ? S'exclama le Chef Rocket.»
Les sbires et les scientifiques se sauvèrent tous hors du casino, tandis que Giovanni et Armando restèrent piégés par les flammes.
«Revenez ! Bande de lâches !»
La gueule du Trioxhydre commençait à générer un Dracochoc, qui s'étendit sur tout le laboratoire.
«N-Non ! Ma fille ! Hurla Armando.»
Il tenta d'échapper aux flammes, pour sauver le clone de sa fille, encore un embryon dans une capsule, mais il s'est pris le Dracochoc de plein fouet, ce qu'il l'a mis à terre sur le champ. Giovanni, quant à lui, tenta de le laisser lâchement et de sauver sa vie, mais il tomba nez à nez avec le Trioxhydre qui le guettait pendant sa fuite. Ce dernier le fixa un long moment avec ses yeux rougeâtres comme le sang, avant de gifler Giovanni violemment avec ses ailes, qui perdit connaissance, tout comme Armando.
Le Dragon vola vers le nord, et détruit ainsi le plafond, qui s'écroula sur les deux prisonniers. Sauf miracle, il n y a quasiment aucune chance qu'ils auraient pu survivre.
Le clone enragé survola la ville, ou il sema l'horreur en détruisant plusieurs bâtiments et mit fin à la vie d'une vingtaine de personnes, naturellement, les habitants ne savaient quoi faire, et couraient partout, horrifiés. Le monstre plongea toute la métropole dans le chaos total. Certains dresseurs un peu trop téméraires tentèrent de faire face au dragon chaotique, mais ils connussent tous le même sort, tandis que même la police métropolitaine n'y pouvait rien. Après avoir fait disparaître tout signe de vie dans la ville, Il s'envola vers Hoenn, ou Il dévasta la partie majeure de la région, avant de mourir mystérieusement et s'écrouler au Sud-Ouest de la région, ou plus précisément, Myokara.
A suivre...