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Le Projet Wallace de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 22/10/2012 à 18:33
» Dernière mise à jour le 17/11/2012 à 12:14

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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016 - Absence de prof, partie 2
« Se réunir est un début ;
Rester ensemble est un progrès ;
Travailler ensemble est la réussite. »

(Henry Ford)

« And though the sun is rising, few may choose to leave
So shade that lid and we'll all bid adieu to your ennui »

(Scissor sisters, Let's Have a Kiki)



- Eh bien que le meilleur gagne ! souffla Robbie.
- Ouais...

Perrine, Naomi et Walter plissèrent les yeux. « Il est TOTALEMENT en train de le reluquer. »
Tristan pencha la tête sur le côté, éberlué.

- Allez, Chinchidou !

Le petit Pokémon grisâtre apparut. Wallace se concentra et souffla.

- Quel dommage que tu sois si faible...
- ... pardon ?!
« Heureusement qu'il n'a pas compris... » songèrent Walter, Perrine et Naomi.
« Il a compris... » songea Tristan.
- Tabasco !!

Chartor apparut. Le Pokémon se coucha au sol, fatigué. Robbie haussa les sourcils.

- Encore un Pokémon qui te désobéit ?!
- J'ai juste une éducation très libertaire avec eux ! sourit Wallace.

Andréa sourit, amusée.

- Il est vraiment gay à mort...
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? marmonna Clive.
- Enfin regarde-le, il badine, il sourit comme un niais, alors qu'avec moi il était méprisant et nerveux... Et ça le vexait que je lui fasse remarquer que son Tiplouf était désobéissant.
- Ahon. J'avais pas spécialement remarqué...
- Sérieusement ? Clive, ça se voit comme le nez au milieu de la figure !
- Je ne fais pas spécialement attention à ce genre de détails...
- Dans ces moments-là, j'aimerais que tu sois une fille !

Clive haussa les sourcils.
Robbie hocha la tête.

- Eh bien allons-y alors ! Chinchidou, Météores !

L'attaque du Pokémon Chinchilla frappa Chartor de plein fouet. Le Pokémon ne daigna même pas se réveiller. Robbie plissa les yeux, carrément vexé.

- ... c'est un peu humiliant...
- Tabasco, réveille-toi... sourit Wallace, embarrassé.
- ... ton attitude aussi est un peu embarrassante !
- Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler...

Wallace donna un coup de pied à Chartor qui se releva en grommelant. Lindsay observait d'un œil amusé, le Pokémon se retourner expressément pour engueuler son dresseur.

- JE N'AURAIS PAS A FAIRE CA SI TU T'ACTIVAIS UN PEU LE CUL !!!

Chartor cracha de la fumée opaque sur son maître. Santana secoua la tête, absolument désabusée.

- GNAAAAAH !!! MA CHEMISE, MERDE ! ELLE EST NEUVE EN PLUS TU LE SAIS !!! SALOPARD !!!
- ... c'est pire qu'affronter Amélia... marmonna Robbie.
- TOURNE-TOI ET ATTAQUE ! C'EST PAS VRAI, POURQUOI T'AS UN CARACTERE AUSSI MERDIQUE !!!
- Peut-être parce qu'il est dressé par un crétin...

Wallace releva la tête vers Santana qui s'était attirée tous les regards. Elle haussa les épaules.

- Si t'étais pas une telle tête de con, il serait peut-être moins con lui aussi ! CQFD !

Wallace prit totalement la mouche. Il se reconcentra sur Robbie.

- Ok, prépare-toi à connaître... EEEEEH !!!

Chinchidou avait déjà commencé à utiliser Plumo-Queue sur Chartor. Le Pokémon Feu, paumé, subissait les attaques du Pokémon Normal.

- TABASCO !!! RIPOSTE !!!

Le Pokémon se contenta de crachoter de la fumée par les narines. Walter s'avança.

- Essaie de te calmer, Wallace !
- COMMENT TU VEUX !
- Il en a peut-être assez que tu t'énerves, si tu faisais preuve de patience...
- LANCE-FLAMMES !!!
- ... parle à mes roues... marmonna Walter.

Chartor se contenta d'utiliser Amnésie, ce qui dans la situation actuelle était rigoureusement inutile.

- GRMBFLBLF !!!
- Ça devient lassant alors tant pis : Hydroqueue !!!

Chinchidou balança un violent coup aquatique à Chartor. Le Pokémon tortue accusa sévèrement le coup.

- Tabasco, attaque Lance Flammes !

Le Pokémon consentit à attaquer et ne rata pas sa cible : Chinchidou fut salement touché et retomba auprès de son maître.

- Chinchidou...
- Ah, quand même ! Enfin la preuve de ma toute puissance !
- Rassure-toi nous allons nous taire pour te laisser dans ce rêve doux et délicat où tu es un dresseur extraordinaire.

Wallace regarda Santana, ulcéré.

- MAIS TU VAS FERMER TA GUEULE !
- Face à un tel déluge de maturité, je crois que oui.
- Oh l'emmerdeuse !!

Chinchidou pouvait toujours tenir sur ses pattes.

- Allez, Météores !

Le Pokémon Normal envoya les étoiles qui frappèrent Chartor. Le Pokémon sembla en avoir assez de subir. Robbie plissa les yeux. « Long à la détente mais il ne faut pas trop le chauffer... autant en finir vite... »

- Hydroqueue !

Chinchidou fonça sur l'adversaire et lui prépara un coup dantesque. Chartor soupira et regarda Wallace.

- Bombe Beurk. Faut atténuer l'eau, tu contreras pas ça avec un Lance Flammes.

Chartor s'exécuta et frappa Chinchidou d'une rafale de boulettes toxiques. A la surprise de Wallace, Chinchidou contra toutes les boulettes quitte à égrener son Hydroqueue sur elles. Robbie acquiesça.

- Pas mal. Pas mal du tout. Plumo-queue !

Chinchidou retomba sur Chartor et lui asséna une série de lourds coups de queues. Wallace soupira.

- 'chier...

Chartor recommença à s'énerver. Robbie acquiesça.

- C'est toi.

Wallace plissa les yeux.

- C'est toi qui lui transmets ta nervosité. Chartor était calme quand tu l'étais. Au moment où tu t'es énervé de nouveau, il a recommencé à s'énerver. Quand tu le sors, tu sais qu'il va te désobéir, ça t'énerve d'avance, donc il est forcément énervé. Vous avez dû avoir une capture très forte émotionnellement, du coup il est en fait trop lié à toi, toutes tes sautes d'humeur ont un effet bœuf sur lui.

Wallace s'étonna.

- Tu... m'aides ?
- J'ai une nature serviable et rassurante, je n'y peux rien.
- ... c'est pas possible, personne n'est parfait à ce point. T'as forcément un défaut. Un gros défaut de merde. Y'a forcément un truc qui cloche.

Robbie s'étonna.

- Bien sûr que j'ai des défauts...
- Ah oui ? Lesquels ?
- ... c'est personnel, des défauts !
- T'as quoi, genre trois tétons, une grosse cicatrice dans le dos ?
- ... je pensais qu'on parlait de défauts moraux...
- Ton gros défaut déjà c'est que tu n'as aucun humour. C'est grave !
- Ah, tu plaisantais...
- Ça doit être plus profond que ça...
- Moins de blabla, plus de combat ! grommela Santana.
- Grave, ça traine, là ! soupira Mike.
- Vas-y Robbie, éclate-le, venge-moi ! grogna Andréa.

Clive la regarda, démystifié. Andréa ajusta ses cheveux.

- Quand tu perds contre quelqu'un, tu veux le voir mourir, normal, nan ?
- ... t'es pire que moi en fait, l'élève a explosé le maître ! souffla Clive.

Robbie souffla.

- Tabasco, Exuviation !

Chartor s'agita. Robbie sourit.

- Attaque Encore !

Chinchidou frappa dans ses mains. Chartor se secouait toujours. Wallace se demandait ce qu'il faisait.

- ... bah alors ?
- ... euh...

Chartor expulsa une puissante Canicule par la bouche. Chinchidou fut violemment soufflé par l'attaque ininterrompue. Robbie lui-même se couvrit et rappela son Pokémon, ce qui de facto fit cesser l'Encore.

- ...
- ...
- ... heureusement qu'il m'a désobéi, sur ce coup ! sourit Wallace.
- ... si je puis me permettre, utiliser la désobéissance de ton Pokémon comme stratégie, c'est nul !
- ... j'en ai pleinement conscience...
- Victoire de mon stupide frère qui a décidément trop de chance... soupira Lindsay.

Wallace regarda sa sœur, partagée entre les combats et son téléphone.

- J'ai pas de chance, je suis super bon ! Une fois que j'aurais maîtrisé cette Canicule, je serais imbattable !
- Une fois que tu auras maîtrisé tes Pokémon, je serais milliardaire ! souffla Lindsay.

Le reste de la classe ricana de cet échange, alors que Wallace grommelait dans sa barbe.

- J'vous tuerais tous... Santana, j't'arracherai la tête... Tristan, j'te violerai à répétition... Mike, direction les skinheads... Amélia, j'te demanderai de résoudre des additions...

Wallace retourna auprès de Perrine, Naomi et Walter.

- C'est parti, allez-y, descendez-moi !
- Tu as été excellent à l'insu de ton plein gré ! admit Walter.
- C'est le meilleur mauvais combat que j'ai vu ! sourit Naomi.
- T'es nul à chier... soupira Perrine.
- ... merci, vous êtes les meilleurs amis qu'un homosexuel alcoolique égocentrique comme moi puisse avoir !

Robbie soupira et s'assit aux côtés de Tino et Tristan.

- Combat suivant, monsieur Loyal ! sourit Robbie.
- Ouaip...

***

- Et ça, c'est mon Robbie !

Robbie se demandait sérieusement comment il pouvait supporter tout ça. C'était un très beau mariage, le buffet était très sympa, la musique aussi, mais sérieusement...

... sa mère était vraiment insortable.

- Qu'est-ce qu'il a grandi !
- Et comme il est joli garçon !!
- On dirait un petit ange !

Robbie plissa les yeux. Sa mère se frottait contre lui.

- Et bientôt ce sera son tour de se marier !
- Oh, maman ! soupira Robbie.
- Ah mais voyons Robbie, c'est le destin de tout homme de se marier !

Robbie baissa la tête, écrasé par le pouvoir divin de la vérité.

***

Une fois attablés dans la salle des fêtes avec les autres convives, Robbie et sa mère étaient face à face.

- Ta cousine a l'air tellement heureuse !

Robbie plissa les yeux, franchement pas enjoué par ce genre de cérémonial. La musique beauf n'arrangeait rien.

- Oh Robbie, souris un peu !
- Maman, je supporte pas ce genre de trucs !
- Un jour ce sera ton tour !
- C'est complètement débile.
- Si tu es gay, je comprendrais !
- MAMAN !
- Mais ça ne t'empêchera pas de faire un beau mariage quand même !
- Maman je ne suis pas... Oh et puis je m'en fiche...

La mère sourit.

- Tu fais ce que tu veux, mon chéri ! Maman sera contente !

Robbie sourit.

***

Robbie faisait, comme de nombreux élèves, la queue pour les inscriptions au cycle tertiaire. Il y avait de nombreux autres élèves qui étaient actuellement dans sa classe. Arrivé au bureau, il prit le stylo pour remplir le dossier.

NOM : Robert Jamie Mayer
MERE : Annette Mayer
PERE :

Robbie se mordilla les lèvres et écrivit :

PERE : De père inconnu.

Robbie soupira et continua de remplir le dossier.

***

- Alors, ton mémoire de cette année ?
- Littérature et Pokémon ! souffla Robbie.
- Aaaaaah ! Charmant ! Quel genre de littérature ?
- On a décidé de se concentrer sur les fictions et la présence de Pokémon dans la fiction.
- Ah ! Bien !

Robbie acquiesça.

- Tu t'es fait des amis ?
- Mon groupe de travail a l'air sympa... je suis avec deux garçons et une fille.
- Aaaaaaaah, une fille !
- Maman... soupira Robbie.
- Peut-être que cette année tu vas connaître une grande romance !!

Robbie leva les yeux au ciel.

- Maman, s'il te plait...
- Oh mais quoi, mon poussin !

Robbie s'appuya sur le rebord de l'évier.

- Maman, je ne... me destine pas à me caser, à me marier, à me trouver une femme, à rien du tout de cela ! Ok ? Ça m'est complètement égal !

La mère hocha la tête.

- D'accord. Fais ce que tu veux, poussin !
- A l'inverse, je pense que ce serait bien que tu essaies de fréquenter...
- Ne sois pas ridicule, Robbie ! On va passer à table.

La mère se dirigea vers la cuisine. Robbie hocha lourdement la tête, quelque peu exaspéré.


***

Tino acquiesça.

- C'est au tour de Fey contre Violette !

Les deux filles s'avancèrent sur le terrain.

- Et c'est parti ! cria le petit geek.
- Martial, à toi !

Le Karaclée de Violette apparut.

- Oui, allez Violette !! cria Rebecca.

Fey hocha la tête.

- Cotovol, go !!

Le Pokémon cotonneux apparut et sautilla en agitant ses pompons. Lindsay sembla plus intéressée par le match.

- Violette dépote grave... marmonna Wallace.
- Sa concentration est étonnante, ouais. Rien à voir avec Rebecca ou Amélia... songea Naomi.

Fey souffla. « Reste concentrée, Fey, c'est une adversaire comme une autre, tu peux la battre... »

- Cotovol, attaque Balle Graine !!

Le Pokémon sauteur envoya une rafale de graines. Karaclée contra tout cela avec des mouvements habiles. Santana haussa un sourcil. Wallace semblait soufflé.

- Martial ! Direct Toxik !!

Le karatéka bleu sauta vers Cotovol. Fey s'effraya.

- Acrobatie !!

Cotovol contourna Karaclée et le frappa dans les flancs. Violette s'étonna. Fey hocha la tête.

- Bien, bien, bien.
- Close Combat !
- Cotogarde !!!

Karaclée frappa Cotovol mais ce dernier gonfla son coton pour contrecarrer l'attaque. Lucy semblait songeuse.

- Je suppose que Fey est plus axée sur la défensive...
- Sur le mouvement, je dirais. Laporeille, Cotovol, ce sont des Pokémon bondissants... songea Quinn.
- Acrobatie !

Cotovol sauta sur la tête de Karaclée et le cribla de coups de pied répétés. Violette soupira.

- Martial, Balayette !

Dans une retournée spectaculaire, Karaclée plaqua Cotovol au sol sous son talon.

- Oups...
- Direct Toxik !!

L'attaque fusa comme un éperon, mais Cotovol s'était échappé de l'emprise du talon de Karaclée. Fey souffla.

- Eh beh, faut pas te prendre à la légère !!
- Martial, attaque Gonflette !

Karaclée étendit bras et jambes avant de tout contracter. Violette hocha la tête.

- Balayette !

Karaclée fusa et tenta des coups de pied encore plus forts. Fey s'étonna. « Elle retente le même coup ?! »

Cotovol esquiva de nouveau avec habileté. Violette sourit.

- C'est bon, Direct Toxik, Martial !

Avec précision, le Pokémon combat frappa Cotovol en plein dans la face. Le Pokémon cotonneux sembla groggy. Fey s'étonna.

- C'est facile, tu esquives toujours de la même façon.
- ... c'est... possible... « C'est vrai, Cotovol prend souvent les mêmes directions... »

Fey rappela son Pokémon et haussa les épaules.

- Je n'étais clairement pas de taille...
- C'était sympa ! sourit Violette.
- OUAIS ! ENCORE UNE VICTOIRE !!! CHOUETTE CHOUETTE CHOUETTE ! cria Rebecca.

Wallace pencha la tête sur le côté.

- C'est juste moi ou Rebecca a l'air de penser que c'est elle qui a gagné ?!
- Elle ne le pense pas seulement, elle le vit au plus profond d'elle-même ! souffla Walter.
- Tu te sens prêt pour ton match face à Santana ?
- Tu as réfléchi aux moyens de faire en sorte que tes Pokémon t'obéissent ?!
- Je déteste quand tu me casses comme çaaaaa ! grommela Wallace.
- J'suis un homme, j'aime pas dire quand je flippe ! grommela Walter.

Perrine et Naomi se regardèrent, totalement larguées.

- C'est des garçons...
- ... exactement, ils sont bizarres en permanence...

***

Fey avait pris le pli d'apprendre à cuisiner avec sa mère. Elle était un vrai stéréotype de la mama martiniquaise, mais c'était un vrai cordon bleu.

- Mais dis-moi donc ça m'étonne que tu veuilles cuisiner !
- Maman, je fais déjà le ménage et la lessive, autant faire un peu de cuisine aussi...

La mère de Fey acquiesça.

- Oui comme ça tu auras tout pour garder un homme à la maison !
- Maman...
- Oh ça va ma chérie, ne me prends pas pour une cruche, je sais que tu fais ça pour un garçon !

Fey grimaça. Il ne fallait pas vraiment que sa mère soit au courant de ses fréquentations.

- Mais laisse-la tranquille, Chantelle, tu l'embarrasses !

Fey et sa mère se tournèrent vers le père de famille qui lisait son journal tranquillement sur le canapé. La mère se retourna, les mains sur les hanches.

- Non mais dis donc ! Je parle à ma fille comme je veux ! Tu n'as pas à interférer !
- Mais calme-toi, Chantelle, calme-toi !
- Je ne me calmerai pas ! Et c'est ma fille, si je veux l'embarrasser, je l'embarrasse !!

Fey leva les yeux au ciel face à ce genre de disputes totalement classiques, récurrentes et qui se finissaient toutes de la même façon.

- Je voulais juste te faire remarquer que tu la gênais en parlant de choses intimes !
- Mais je sais que tu voulais bien faire, tu es un bon mari et je t'aime, tu sais, beaucoup !
- Oh ma Chantelle !

Fey secoua la tête, désabusée par le couple totalement dantesque que formaient ses parents.

***

Un an avant la rentrée au tertiaire

- Les gars, je vous présente Fey, ma petite amie.
- Bonjour !
- Enchanté ! sourit Mike en lui serrant la main.

Fey se dirigea vers Steven qui la regardait, interloqué.

- C'est ta meuf ?!
- ... bah ouais. On se connait depuis le cours préparatoire, et pour une fois qu'on est dans la même école, j'peux enfin vous la présenter correctement quoi.

Steven plissa les yeux. Fey attendait toujours qu'il la salue.

- Bon eh bah... Content d'te connaître... Tu... comptes maigrir un de ces quatre ?
- STEVEN ! grommela James.
- Mais quoi ! Vieux, tu pourrais au moins te choisir une vraie meuf quoi !
- Je... suis là... marmonna Fey.
- Steven, putain, tu parles pas comme ça à Fey !!
- J'suis sérieux, mec, tant qu'à avoir une meuf, prends-en une correcte, là ! Sérieux, c'est quoi ces mèches roses et tout !

Steven se prit alors la plus grosse claque de sa vie. Fey, excédée, partit d'un pas assuré. Mike en profita pour ricaner. James était éberlué par le comportement de ses vieux potes.

- Z'êtes sérieux les gars ?
- M'enfin James, tu parles tout le temps d'elle, on s'attendait à... quelque chose de mieux ! ricana Mike.
- ... z'êtes vraiment cons !
- Attends James ! Merde, Steven, t'es con !
- M'enfin, t'as vu comme moi !
- Ouais mais ça s'fait pas, mec, putain !!

***

- Fey !

La jeune fille n'était même pas triste, elle était juste énervée. James semblait embarrassé.

- Fey, j'suis désolé...
- Pas besoin.
- Je sais... Ils sont cons, je sais, mais c'est mes seuls potes !
- Tu sais ce qui est énervant avec toi, James ?

Le grand garçon secoua la tête, l'air d'être puni par un adulte.

- Tu es intelligent, tu es sensible, tu es gentil, tu pourrais être un type bien, mais tu te rabaisses à fréquenter ces deux idiots !
- ... c'est mes potes, quoi !
- Mouais. Honnêtement, je pense pas pouvoir les supporter à temps plein.

James soupira.

- J'espérais qu'on pourrait passer plus de temps ensemble si tu trainais avec nous...
- Belle intention, mais je refuse de trainer avec... Steven. Et honnêtement Mike n'a pas l'air mieux.

James acquiesça.

- Ok, ok, j'ai compris.
- Mais je ne te demande pas de faire un choix, hein, fais ce que tu veux.

James acquiesça et s'en retourna vers ses potes. Fey soupira. « Même si parfois je préfèrerais que tu fasses l'autre choix... »


***

Fey retourna auprès d'Ana.

- Tu as bien essayé !
- Ca m'aurait plu de la battre, j'aurais été fière, mais elle est franchement flippante en combat... comme si y'avait deux Violette, celle qui traine avec Rebecca et celle qui est sur le terrain...

Rebecca accueillit sa championne avec festivités.

- T'as été TROP FORTE !
- C'est pas grand-chose, tu sais...
- Tu nous as fait honneur à toutes, et ensuite ce sera mon tour d'éclater cette pimbêche de Quinn !
- Allez les filles, allez ! souffla Amélia.

Tino annonça le prochain match.

- Et ce sera donc Clive contre Mike !

Vampire-man et le pur sportif se placèrent sur le terrain.

- T'es sérieux de venir dans cette tenue à l'école ?
- Toi aussi ?

Mike se regarda avec sa veste rouge aux manches blanches et son jean.

- Bah quoi...
- Tu es une caricature, un clone. Tu te conformes, tu es un mouton de Panurge.

Andréa observa son camarade, une pointe de fierté dans le regard.

- ... Toi-même, le gothique ! Tu te conformes à tous les autres gothiques !
- Oui mais je suis dans un monde où je ne suis pas conforme. Je gêne. Et j'aime bien gêner.

Wallace acquiesça.

- Ouf, je suis pas le plus flippant du tas !

Mike soupira.

- Ok, j'essaie même pas de discuter avec toi... Colossinge !

Le Pokémon singe apparut, toujours aussi agité. Clive hocha la tête.

- Nosferalto !

La chauve-souris apparut, inexpressive mais fixant bien Colossinge des yeux. Mike soupira.

- Un stupide Pokémon vampire...
- Oui, exactement. Je vois que tu m'as bien cerné... ironisa Clive.
- Eh, me refais pas le coup de Walter, ok ? Je me suis amélioré depuis la dernière fois !

Walter haussa les sourcils.

- C'était y'a quoi, un mois ?!
- Pas de commentaires... grommela Naomi. Allez Mike ! cria la jeune fille.

Mike se retourna vers Naomi et hocha la tête. « Ouais. J'peux pas perdre. »

- Nosferalto, attaque Tranch'Air !

Le Pokémon donna des coups d'aile dans l'air, projetant une flopée de lames tournoyantes.

- Colossinge, Anti-Air !

Le Pokémon combat lança une pierre qui traversa les Tranch'Air et frappa Nosferalto qui retomba au sol. Clive plissa les yeux. « J'avais oublié cette stupide attaque... »

- ALLEZ !!! CLOSE COMBAT !!!

Le reste de la classe tomba des nues alors que Colossinge alla frapper Nosferalto, cloué au sol. Clive soupira.

- Je vois qu'on n'a pas changé de style...
- Bah quoi ?!
- Cru'Aile !

Nosferalto frappa Colossinge d'un bon coup d'aile bien placé. Colossinge recula, sonné.

- Fait chier !! Anti-Air, encore !!

Colossinge recommença le même mouvement. Clive hocha la tête.

- Aile d'Acier !

Nosferalto coupa la pierre en deux, la rendant ineffective. Mike s'étonna.

- QUOAAAAA ???
- Cela devient lassant. Crochets Venin !

Nosferalto approcha en marchant, ne pouvant plus voler à cause de l'Anti-Air. Il arriva vers Colossinge et le mordit au bras.

- Eh merde... ... MANIA !!!

Colossinge sauta sur place et se lança dans une mêlée folle furieuse. Steven s'agitait comme un gamin.

- Ouais ! Allez ! Nique-le, Mike !!
« Rétrospectivement c'était la meilleure chose à faire, les attaques normales, dans ce genre de situation, c'est ce qui convient... » songea Walter.
- A quoi tu penses ? marmonna Wallace.
- ... des trucs auxquels je devrais pas penser...
- Rrrrrr !

La bagarre s'acheva quand Colossinge s'effondra, affaibli par un poison fulgurant. Clive sourit... mais cessa rapidement quand son Nosferalto, complètement tanné, ne se releva pas non plus.

- C'est un double KO ! Vous avez perdu tous les deux.

Clive sembla profondément insatisfait. Mike aussi. Les deux rappelèrent leurs Pokémon.

- J'aurais préféré t'éclater et sortir vainqueur... soupira Mike.
- Moi aussi, moi aussi... c'est frustrant... grommela Clive.
- On peut faire une revanche ? demanda Mike.

Tino secoua la tête.

- En compétition officielle, t'aurais pas le droit.
- C'est pas une compétition officielle ! rétorqua Mike.
- Et alors ? Dans la vie on n'a pas toujours droit à une seconde chance ! souffla Tino.

Tristan plissa les yeux.

- Ok, ok, j'aurais au moins demandé...

Clive retourna auprès d'Andréa qui le regarda.

- T'as assuré !
- Mouais. J'aurais préféré gagner.
- Gagner, c'est tellement conformiste !

Clive acquiesça, convaincu.

- T'as raison.

***

- Clive ?!

La femme cherchait dans toute la maison. Mais Clive n'était nulle part. Elle commença à regarder un peu plus attentivement avant de réellement s'inquiéter.

Elle repéra alors son fils qui s'était caché dans un placard. Le petit garçon regarda sa mère.

- Clive ?!

Le gamin était assis, ses genoux contre son torse.

- Clive mais enfin, qu'est-ce que tu fais là ?!
- Je me cachais.
- ... pourquoi ?!

Clive regardait fixement droit devant lui.

- ... parce que les autres ne m'aiment pas.

La femme s'étonna.

- ... et je crois que j'aime pas les autres non plus.

***

Les parents de Clive étaient les gens à l'apparence la plus honnête qui puisse être. Sa mère était une petite dame blonde avec des lunettes qui faisait beaucoup plus vieille que son âge réel, et son père était ce genre de petit monsieur chauve à lunettes qui n'élevait jamais vraiment la voix.

Face à un psy, ils étaient totalement désœuvrés.

- Je... pense que votre fils n'est pas sociable. Il a un vrai problème à s'intégrer pas seulement dans un groupe mais également dans un système. Je pense qu'il serait bon qu'il intègre une structure spécialisée.

Le père s'étonna.

- Mais euh... Il est malade, il a quelque chose ? Quelqu'un aurait abusé de lui ?
- Rien de tout ça. Mes tests ont simplement repéré que Clive avait une... réticence à rejoindre un groupe, à s'intégrer, à se faire des amis. Il pense qu'on ne le comprend pas et que personne ne peut le comprendre en fait.

La mère était au bord de l'hyperventilation.

- Mais... ça se soigne ?
- Je pense que ça se règlera avec l'âge, en fait. Pour ce qui est des origines du trouble... Y a-t-il des circonstances étranges dans sa jeunesse ? Vous avez été absents, vous vous disputiez ?!
- Non...
- Pas du tout... Bon, au début c'était difficile, on était chez mes parents... expliqua ma mère.
- Oui, et ses pleurs importunaient ton père... ce qui est rigolo en fait, c'est qu'on devait le faire dormir dans le placard...

Le psy haussa vivement les sourcils.

- ... jusqu'à l'âge de sept ans... Mais depuis un an et demi il dort dans une chambre, ça ne peut pas être ça...
- Oui et puis ma mère n'aimait carrément pas les bébés, mais elle le gardait quand même, même si ça lui déplaisait... mais elle n'aurait jamais fait de mal à Clive... D'après mon père elle ne s'en occupait pas spécialement, mais au moins Clive n'était pas tout seul...
- On ne peut pas dire qu'on est de mauvais parents, je veux dire, on s'occupe de lui...

Le psy se garda de tout commentaire, il était à deux doigts de faire enfermer les parents.

- Je... vais vous recommander une institution où placer Clive afin de l'aider à appréhender plus facilement le monde extérieur et... les autres qu'il semble tant détester.

Evidemment les parents de Clive firent ce que tout bon parent aurait fait.

Rien du tout.

Clive alla donc à l'école, de gré ou de force.


***

Tino se leva et prit sa tablette.

- Le prochain combat, ce sera entre...
- Hey ! Où sont les jumeaux ?! s'étonna Quinn.

Tout le monde regarda alentours. Les jumeaux n'étaient effectivement plus là.

- On s'en fiche un peu nan ? marmonna Wallace.
- Bah nan, personne les a vus partir ? s'étonna Naomi.

Tout le monde secoua la tête.

- Tu vois, tout le monde s'en tape ! C'est quoi leurs noms en plus, Riri et Fifi ? Laurel et Hardy ? Porter et Preston ?! souffla Wallace.
- Tu es désespérant envers tes camarades... soupira Perrine.

Tino haussa les épaules.

- Prochain match : Naomi contre moi ! sourit Tino.

Il passa la tablette à Tristan et se dirigea vers le terrain.

***

Lilian et Léon s'étaient retrouvés... à la cantine.

- On aurait mieux fait d'y aller plus tôt. Au moins on est assis sur des chaises, ici ! souffla Léon.
- Hm. Les autres de la classe sont vraiment stupides de ne pas avoir pensé au réfectoire...
- Hm...
- Tu manges pas tes frites, Léon ?

Le jeune homme soupira.

- Bof. Tu sais, après les frites de New-York, celles d'ici... bof-bof.
- Hm. On recommande un truc ?
- J'aimerais bien des bâtonnets de crabe ! se pourlécha Léon.
- Okay...

***

- Allez, Naomi, éclate-le ! cria Mike.

Naomi et Tino se firent face.

- Naomi, Naomi, Naomi... Du peu que j'ai vu de toi, tu es le genre qui spamme avec Assistance !

Naomi plissa les yeux.

- Dois-je vraiment parler du peu que j'ai vu de toi ? Non. Je suis une fille polie, j'ai reçu une bonne éducation, je vais éviter.
- Très drôle. Tu vas moins rire tout à l'heure.
- Tu te crois invincible parce que tu as battu Fey avec un objet et parce que tu as vaincu James avec Vampigraine ?!
- Invincible n'est pas le mot. Intelligent convient mieux !
- Je ne mets pas en doute ton intelligence mais sérieusement, une meilleure attitude ça ne te ferait pas de mal !

Tino leva les yeux au ciel.

- A quoi bon ?
- Vous pourriez pas juste envoyer vos Pokémon ? soupira Tristan.

Tino se retourna vers Tristan, l'œil mauvais. Tristan haussa les épaules. Tino soupira.

- Allez.

Sancoki apparut. Le petit Pokémon rose glapit joyeusement. Naomi hocha la tête.

- A toi, Kimona !

Kungfouine apparut et se mit en garde. Tino hocha la tête.

- Ravissant. Un Pokémon abonné à la défaite.

Naomi ne répondit pas et croisa les bras, stoïque. Perrine sourit.

- Dans ces moments-là, je l'admire !
- Lesboooo...

Wallace dut cesser son cri de ralliement, Perrine lui ayant collé un coup de patte dans la gueule.

- Gnnnn !!! Espèce d'ours mal léché ! Hé ! Lesbo, mal léché...

Deuxième coup de patte.

- Bon dez !!! geignit Wallace.

Tino souffla.

- Quel ennui. Sancoki, attaque Boue Bombe.

La limace de mer ouvrit grand la bouche et cracha des boulettes de boue. Kungfouine esquiva avec habileté.

- Kimona, attaque Aura Sphère !

La belette de combat envoya la puissante boule d'énergie bleue vers Sancoki. Le Pokémon encaissa.

- Je vois qu'on a de belles attaques. Encore Boue Bombe !

Naomi resta impassible face aux remarques de Tino. « Il espère me faire sortir de mes gonds, ça ne marchera pas... »

Kungfouine esquiva de plus belle. Naomi se crispa. « Il fait quoi, il essaie de m'embrouiller avec une tactique trop simple pour que je la comprenne ? Il me mitraille d'attaques, qu'y a-t-il à comprendre ? »

Sancoki lançait ses attaques à un rythme régulier. Naomi plissa les yeux. « Et en plus il me prend pour une débile incapable de comprendre le rythme de ses attaques ! »

- Kimona, Météores !

Le Pokémon Combat envoya les étoiles telles des shuriken pour frapper Sancoki et contrer ses Boue-Bombes. Tristan plissa les yeux. « Va-t-elle tomber dans le panneau ?... »

- Oh, joli contre.

Naomi n'esquissa aucun remerciement pour ce compliment de fausset. Tino regarda le terrain, couvert de boue.

- Quel bazar...

Naomi regarda son adversaire. Wallace s'étonna.

- Quelle concentration !
- Elle a tout ce qui te manque, c'est certain ! souffla Walter.

Perrine semblait tendue quand même. « Tino est un acharné du combat, ça m'étonnerait qu'il faille le prendre à la légère... »

- Il faut nettoyer tout ça. Ocroupi !

Sancoki sautilla sans se décoller du sol. Naomi s'étonna lorsque le petit Pokémon limace souleva littéralement une vague de boue.

- La VACHE ! s'étonna Wallace.

Tristan soupira. « Eh voilà... »

Naomi s'étonna, ne pensant même pas qu'un Pokémon pareil pouvait connaître une attaque pareille. « C'est pas possible, je pensais que c'était Tritosor qui l'apprenait, pas Sancoki !

Tino gardait le même air stoïque.

« Une seule solution, entrer dans son jeu ! »

- Aura Sphère !

L'attaque percuta de plein fouet l'immense vague de boue qui fut sévèrement entamée. Tino haussa un sourcil.

- C'est bien ! Tu sais lancer des attaques pour en contrer d'autres !
- ...
- Voyons voir si...
- Acrobatie, Kimona !!

Kungfouine effectua de grands sauts. Tino observait le Pokémon.

Dans sa tête se déroulait toute une analyse.

« Comportement erratique. Elle veut me perturber, m'embrouiller, me faire croire qu'elle tient les rênes. En réalité elle n'a rien perçu de ce que je veux faire. Qu'elle m'approche et son sort sera scellé. »

Tristan soupira. « C'est triste pour Naomi, c'est une fille bien... »

Naomi se demandait ce que Tino pensait. « Ce petit rat a l'air d'avoir la cervelle en ébullition, ses yeux sont flippants, on dirait que c'est vital pour lui ! »

Perrine soupira. « Tu réfléchis trop, attaque ! »

Naomi se mordilla les lèvres.

- Allez, Vampipoing !

Kungfouine chargea son adversaire. Tino haussa un sourcil amusé.

Tristan se crispa. « Han non, non, non ! »

- Sancoki, attaque Siphon !!

Sancoki leva la tête en l'air et souleva un torrent d'eau au-dessus de sa bouche. L'attaque entraina la boue dans son sillage.

- DEMI-TOUR !

Tino haussa les sourcils. Tristan se couvrit les yeux. « J'veux pas voir ça, c'est trop horrible ! »

En pleine attaque, Kungfouine exécuta un mouvement qu'elle n'était pas censée pouvoir exécuter. Disons que vu de l'extérieur, la scène aurait été surréaliste. Le Pokémon Combat, en pleine charge, reculant dans l'espace sans mouvement aucun, juste entourée de lumière.

- Wow. Je n'avais jamais vu quelqu'un reculer aussi vite !
- Si tu pensais que j'allais me laisser y prendre comme une débutante !
- NAOMI, ECARTE-TOI !

Tout le monde regarda Tristan, surpris d'entendre ce garçon précis crier. Au moment où Naomi réalisa ce que Tristan voulait dire, le Sancoki de Tino commença à baisser la tête.

- OUH MALHEUR !!! cria l'adolescente.

Elle se décala tout en regardant le terrain.

- KIMONA, REBOND !

Le rayon de l'attaque était terrible. Le siphon, chargé de boue, crachait des boulettes de boue liquide très lourde. Les autres élèves étaient hallucinés alors que Kungfouine esquivait courageusement. Le mur de la médiathèque prenait cher.

- Si tu n'avais pas reculé, l'attaque aurait été beaucoup plus simple !
« Mais quel petit diablotin ! Il contrôle tout depuis le départ !! »

Walter était tout aussi surpris. « Je suppose que dans la tête de Tino, tout est affaire de domination psychologique... »
Perrine eut une pensée étrange. « Son comportement pendant un match me rappelle énormément Roland Smirnoff... Cette même prétention, cette assurance... »

Kungfouine avait beau esquiver avec ses attaques aériennes, elle se prenait quand même beaucoup de dégâts. Il était quasiment impossible d'esquiver le « Siphon boueux » de Tino, en même temps.

- Bordel... Walter, je fais quoi ?!

Walter semblait tout aussi dépassé qu'elle.

- Euh... Fonce dans le tas ?

Naomi plissa les yeux. « Le tas... C'est pas vraiment un tas, c'est... »

- OUI ! AURA SPHERE !

Kungfouine, malgré ce qui lui arrivait en pleine figure, parvint à se ressaisir et à balancer la boule d'énergie sur son adversaire. L'attaque fut attirée par le siphon et frappa Sancoki en pleine face.

« Oui !!! »

- METEORES, KIMONA !

Naomi ne criait pas par plaisir mais parce que l'attaque de Tino faisait un bruit terrible. Denis lui-même était sorti de son inventaire pour observer.

- Zut, tu as frappé Sancoki. Je vais devoir cesser l'attaque...

Tristan grimaça. Le Siphon se réduit, le calme revint. Kungfouine s'était remise au sol sans bouger, sa garde toujours aussi solide. Tino regarda Naomi.

- Oh, tu sais ce qui se passe quand on comprime de l'eau remplie de boue ?

Naomi n'eut même pas le temps d'objecter que le Siphon, faussement réduit mais bien compressé, laissa échapper une gerbe de boue qui submergea Kungfouine. Naomi haussa les sourcils, stupéfaite. A la fin de l'attaque, Kungfouine était couverte de boue et assommée.

- ... bah putain... souffla Wallace.

Tout le monde était estomaqué. Même James faisait une tête du genre « J'avais vraiment aucune chance quoi... »

- Tristan ?

Le jeune homme soupira.

- Tino a gagné...
- Merci.

Tino rappela Sancoki et haussa les épaules en regardant Naomi.

- Tu t'es bien battue. De mon côté, je comptais t'avoir avec de simples attaques, mais tu as commencé à te battre comme si j'allais te balancer une grosse stratégie. Alors je suis rentré dans ton jeu.

Naomi tomba des nues. « On a pensé la MÊME CHOSE !!! »

- Mais c'était plus difficile que face à James, bravo.

Le principal intéressé leva les yeux au ciel, gavé. Tino retourna à sa place et reprit sa tablette à Tristan.

- Comment j'étais ? demanda Tino.
- Egal à toi-même... marmonna le geek.

***

C'était une chambre inhabituelle pour un enfant de cet âge, mais Tino n'avait que des livres dans sa chambre, empilés sur de hautes étagères, au point qu'il y avait un escabeau roulant pour les parcourir. Et deux ordinateurs. Et une tablette informatique Et des chaises de bureau. Et une imprimante. Et s'il descendait l'escalier en colimaçon dans sa chambre, il se retrouvait sur son propre terrain d'entrainement personnel.

Tino est issu d'un couple de très riches industriels espagnols. Sa famille est assez atypique, elle se compose de son père et de sa mère. Et de lui. Ses parents ne sont pas mariés, mais généralement il préfère le nom de sa mère.

- Rodriguez, c'est trop typé.

Bien que Tino ait clairement des traces de son héritage hispanique – son implantation capillaire ne laissait aucun doute – il voulait à tout prix être considéré comme quelqu'un de « normal », et donc personne de devait vraiment savoir que sa famille avait des ramifications jusqu'en Argentine. C'était devenu obsessionnel. En fait, Tino était un vrai obsédé. Il voulait tout savoir, tout comprendre. Et en même temps il était pétri de complexes qui l'empêchaient de se réaliser complètement.

On pouvait dire sans exagérer que Tino était un enfant pourri gâté. A douze ans, ses parents lui offraient absolument tout ce qu'il désirait.

Et les désirs de Tino étaient bien élémentaires.

- Chéri, nous allons au centre Commercial route 9...
- Hm. Ramenez-moi les volumes 8 et 9 de l'encyclopédie du Tout-Savoir, la reliure 14 des revues stratégiques et le Codex des Pokémon préfacé par Etienne Smirnoff.
- Tout ce que tu voudras, chéri.

Ce n'était pas une question de monnayer l'amour de leur fils : Tino aimait ses parents et les parents savaient que leur fils avait pour eux beaucoup d'affection. Mais leur fils était également un garçon très doué, très intelligent et très sérieux.

De fait, et comme tout chez lui était compulsif et obsessionnel, il était évidemment très apprécié des autres.

***

- Madame !

La prof s'étonna que Tino se lève en plein contrôle. Tristan, déjà dans sa classe à l'époque, le regarda, plus surpris pour un sou quand Tino se levait.

- Je voulais vous informer que Gilbert triche, son livre est sur ses genoux.
- PUTAIN !!

Brouhaha dans la classe.

- C'est aussi le cas d'Anne-Marie devant moi qui va sur Internet avec son téléphone.
- VA CHIER, PETIT CON !

Tristan continuait sa passionnante rédaction sur les aspects rationnels du type Dragon.

- Et Erika copie sur Denise qui elle-même copie sur Romain qui a les réponses sous ses brouillons.
- MAIS BORDEL !

La prof se leva, ennuyée.

- Tino, qu'est-ce que je t'ai dit à propos de ce genre d'intervention ?!
- Je me contrefous de ce que vous m'avez dit.

La boîte crânienne de Tristan se fracassa sur sa feuille.

- Madame, je révise pour vos contrôles avec acharnement et sérieux. J'attends de mes camarades qu'ils suivent les mêmes règles et que vous, en tant que professeur, vous appliquiez ces règles dans votre classe. Vous ne remarquez jamais qu'ils trichent et vous ne leur en tenez jamais rigueur.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- Vous jouez au démineur sur votre ordinateur.

Rires dans la salle. La prof s'étonna.

- T... Tino, on en parlera après la classe !
- Vos mouvements avec la souris indiquent clairement un jeu de type démineur. Au début de l'heure, vous faisiez une réussite !

La prof était toute rouge.

- J'espère en tout cas que vous sanctionnerez comme il se doit les élèves susmentionnés d'un zéro tout mérité. Le seul fait qu'ils bénéficient d'une note alors qu'ils trichent serait proprement injustifiable face aux élèves de la classe qui ont travaillé dur pour le réussir.

Tristan regarda Tino qui se rassit sous les railleries de la classe.

- Dans ces moments précis, je déteste être ton meilleur ami...
- Je sais que tu n'es pas sérieux.

***

Plaquage contre les casiers. Tino soutint le regard de son adversaire.

- SALE PETIT ENFOIRE !!! MAIS PUTAIN, T'AS QUOI DANS LA CABOCHE !
- Des tas de choses.
- LA FERME !
- C'est toi qui va la fermer, gros imbécile, remue un peu ta cervelle et demande-toi pourquoi tu m'agresses, je suis certain que tu vas vite réaliser que tes raisons sont insignifiantes et stupides !!

Le mec regarda Tino, halluciné.

- Mais je REVE ! J'vais te casser la gueule !!
- Tu ne m'écoutes même pas, tu es bel et bien un imbécile.

Tristan, derrière, n'osait pas intervenir. Dans ces moments, généralement, il laissait faire parce que « A quoi bon ». Ce serait se prendre des coups pour rien, et Tristan s'était assez pris de coups dans sa vie. Au moins métaphoriquement.

Tino se prit donc deux bonnes baffes bien méritées, fut secoué comme il se doit puis jeté au sol. Tristan vint récupérer les morceaux.

- Ne me touche PAS... grommela Tino.

Tristan savait que son ami était atteint dans sa fierté. Quelque part, Tristan avait de l'admiration pour Tino. Bien qu'étant contre sa façon de faire, Tristan ne réprouvait rien de ce qui était dit par Tino. Mais son camarade était un peu trop extrême sur bien des plans.

***

Et très correct sur d'autres.

- Tu sais qu'on pourrait presque t'héberger ici. Tu n'aurais plus à vivre chez ta tante. Tu serais nourri, logé et choyé. Mes parents t'offriraient tout ce que tu voudrais.

C'était deux ans après l'altercation précédente. Tino et Tristan, 14 ans, étaient dans la chambre du premier qui ressemblait à une médiathèque ultra équipée. Le lit de Tino était cependant tout à fait banal, le garçon dormant peu.

- Je sais. Mais bon, il faut que je reste avec ma tante. Elle a beaucoup perdu, elle aussi.

Tino acquiesça. Lui était sur un jeu vidéo, Tristan sur son fidèle ordinateur portable.

- Je me demande comment je réagirais, moi.
- Hm... Tu irais à l'église.

Tino haussa un sourcil. Tristan haussa les épaules.

- Tu devras au moins sermonner Dieu pendant deux bonnes heures pour ce ravissement injustifiable !

Tino éclata de rire. Tristan sourit. Il était le seul à faire rire Tino. Et Tino était le seul à comprendre ses douleurs passées.

Tristan se disait parfois qu'il ne pourrait jamais être proche que de Tino, jamais de personne d'autre.

L'inverse était vrai aussi.

***

Et puis un jour il y eut ELLE. La FILLE. Cet animal inconnu

- C'est la première fois que j'éprouve ça... C'est tellement... bizarre. Et dégoûtant.
- Dégoûtant ?
- Je ne sais pas, je... Je crois que j'ai envie d'affection et de tendresse...
- Ce sont les choses les plus normales que tu aies jamais dites... souffla Tristan.

Tino soupira.

- Comment un robot comme moi peut ressentir des choses pareilles ?
- ... tu parles comme Orson... T'es pas un robot !
- Tu parles comme Benjamin, maintenant ! J'ai l'impression que ces choses-là c'est pas fait pour moi... tu vois ce que je veux dire ?
- De quoi tu parles... Ta collection de figurines zombies sur ton étagère à monstres est très romantique !

Tino soupira.

- Je ne peux pas demander à Doris de sortir avec moi !
- Elle a l'air aussi geek que toi et moi, ça peut marcher.
- Sur le plan humain je suis inapte !
- C'est bien que tu en sois conscient, c'est un pas...
- Oh la ferme... sourit Tino.
- Vas la voir, parle-lui, tu seras fixé.
- Mais oui, mais...
- Tino, tu es un garçon terre-à-terre qui ne croit que ce qui est formulé précisément ou écrit noir sur blanc. Si tu te mines la tête sur des Si et des Peut-être, forcément t'es pas à l'aise.

Tino ne put qu'acquiescer. Il prit son courage à deux mains et se leva.

- Souhaite-moi bonne chance !
- Bonne chance...

Tino alla parler à la dite Doris. Tristan observa de loin, intrigué. La conversation sembla bien se dérouler. Tino revint, médusé.

- ... on se voit ce soir.

Tristan cligna frénétiquement des yeux.

- ... quoi ???
- Je... je crois qu'elle veut qu'on sorte ensemble.

Tristan pencha la tête, vraiment surpris.

***

L'idylle entre Tino et Doris était suivie de près par les trois meilleurs jurys de tout Unys.

- Mince, ça a presque l'air de bien se passer... s'étonna Benjamin.
- Ils mangent ensemble, ils sont côte à côte en cours... songea Orson.
- Et moi je peux vous apprendre qu'ils s'embrassent, régulièrement... marmonna Tristan.

Benjamin et Orson regardèrent Tristan, surpris. Lequel haussa les épaules.

- Quand je dis qu'avec Tino on se dit tout, on se dit tout !
- En tout cas ça va presque faire deux semaines... Tino établit un record ! souffla Orson.
- On ne peut pas parler de record, il n'y avait pas de base établie auparavant ! grommela Benjamin.

Tristan souffla en l'air, même pas lassé.

***

Trois jours plus tard, en soirée. On cogne à la porte de l'appartement. Tristan, qui dort sur le canapé lit, entend les bruits le premier. Il s'empresse d'aller ouvrir. Et c'est Tino derrière la porte.

- ... Vieux ?! s'étonna Tristan.

Tino était sale, en sang et en larmes. Visiblement il pleuvait dehors. Tristan était estomaqué.

- M... Mais enfin, qu'est-ce qui...
- Elle m'a... C'était... J'ai rien pu...

Tristan grimaça. Tino éclata en sanglots. La tante de Tristan arriva, catastrophée. Tristan tendit une main rassurante.

- J'm'en occupe ! J'm'en occupe ! Retourne te coucher, Tante Georgia !

La femme haussa les épaules et retourna au lit.

- Vieux, tu peux te servir de la salle de bains, tu me raconteras après...

Tino se traina péniblement jusqu'à la salle de bains accueillante, bien que petite et pauvre. Tristan ne comprenait absolument rien.

***

Les deux amis se retrouvèrent autour d'un lait au miel, Tristan en pyjama, Tino dans le peignoir de Tristan, alors que ses habits séchaient.

- Doris voulait qu'on aille dans un jardin public... D'habitude c'est toujours moi qui décidait d'où on allait, mais bon, je me suis dit : Fais-lui plaisir... On va dans ce jardin public, qui n'est même pas spécialement beau en plus...

Tristan hocha la tête.

- ... et là y'a des types qui me fondent dessus, au moins cinq... ils me donnent des coups de pied, ils me balancent dans la boue, j'crois qu'il y en a un qui m'a pissé dessus...

Tristan serra les dents. Tino secoua la tête.

- Et elle, elle rigolait... elle était hilare, Tristan... elle... elle en avait rien à foutre de moi... Apparemment c'est une histoire à la con comme quoi je les aurais dénoncés quand ils fumaient dans les toilettes...

Tristan souffla.

- Je savais qu'un jour ça te...
- TRISTAN ! S'IL TE PLAIT ! Pas maintenant ! S'il te plait !

Tristan regarda son ami qu'il n'avait jamais vu autrement qu'habillé. C'était une sensation étrange qu'il avait, voir Tino en peignoir, assis en face de lui, blessé moralement... bon, pas la dernière partie, mais le reste... Et surtout de remarquer que son camarade était bien plus poilu que lui...

- Je sais pas si je rentre ou si je reste ici...
- Si tu veux je peux te prêter des habits...
- Nan, nan, ça ira...
- Tino...

Tristan avança ses mains sans vraiment savoir quoi en faire. Tino attrapa les mains de Tristan, semblant en plein besoin.

- T'es comme un frère pour moi, Tristan, tu sais ça ?

Tristan acquiesça alors qu'émotionnellement, c'était la pagaille – tant chez lui que chez Tino. Tristan sentait poindre les premières lueurs d'une affection indicible, et Tino ne savait plus à quoi se raccrocher.

- Ca va aller, Tino, tu vas t'en remettre, t'es solide, hein ?

Tino hocha modérément la tête.

- Ce qui me tue le plus c'est... Doris, finalement, elle s'est foutue de ma gueule... elle... elle s'est jouée de moi...

Tristan grimaça. Tino semblait ne plus avoir aucune foi en rien.

- ... Tino, je suis là, tu sais...

Tristan se mordilla les lèvres et reformula :

- Au moins on peut toujours compter les uns sur les autres !

Tino hocha la tête.

- Merci.
- Allez, reste là ce soir, mon canapé-lit est bien assez grand.

Tino acquiesça.

- Merci Tristan.
- De rien.
- En tout cas je retiendrai bien la leçon... Les relations amoureuses c'est pas pour moi.

Tristan ne put qu'acquiescer. Il passa la nuit à se questionner sur lui-même tandis que comme d'habitude, Tino était sûr à 100% de ce qui lui arrivait dans la vie.


***

- Bravo, Tino, c'était fantastique !!!

Tino regarda Christina, chaleureuse. Il hocha la tête en la regardant à peine.

- Et le prochain match opposera... Steven à Holly !

Wallace se mit à bâiller. Holly soupira.

- Affronter mon petit ami, n'importe quoi...

Elle se leva cependant pour aller sur le terrain. Steven y alla comme si c'était le jour du marché.

- Mouais, bof, ouais...

Les deux adversaires se firent face. Holly semblait lassée. Steven regardait Holly. Du moins sa poitrine.

- Et vous pouvez commencer... marmonna Tino.

Holly soupira.

- Pas trop fort, chéri, ok ?

Steven acquiesça. Wallace tira la langue.

- Chéri, berk !!
- Silence, c'est bien assez cul-cul sans tes commentaires ! soupira Walter.

Holly prit une Pokéball.

- Mélofée !

Le Pokémon rose bonbon apparut, tout jovial. Steven hocha la tête.

- Sablaireau !

Le Pokémon apparut et étendit ses griffes.

- Mélofée attaque... Par Ici !

Etonnement de la classe, sauf de Gina qui leva les yeux en secouant la tête.

- Sablaireau, Eclategriffe !!

Le Pokémon chargea Mélofée et le frappa rudement. Mélofée valdingua contre le mur. Holly haussa les épaules.

- Oups. C'est fini !
- C'est une blague ?!

Steven et Holly regardèrent Tino.

- M'enfin, c'est une véritable insulte au seul nom de combat !
- Quoi ?! grimaça Steven.
- Vous ne vous êtes pas battus, c'était une vulgaire mise en...
- Ouais, ok, ferme ta gueule.
- Hey, t'as pas à lui parler comme ça ! grommela Tristan.
- C'est ma meuf, j'vais quand même pas l'affronter sérieusement, ok ? Tu comprends que dalle, alors tu fermes ta gueule !
- Ta vulgarité n'a d'égale que ta stupidité : Quasi infinies ! soupira Tino.
- J'm'en bats les couilles de c'que t'as à me dire, sac à merde.

Wallace souffla.

- Face à tant de classe et de raffinement, j'ai faim, moi...
- Le tournoi est presque fini... marmonna Naomi.

***

Holly vient d'une famille où les choses sont finalement très simples. Un père et une mère heureux en mariage, un grand frère déjà en couple et installé en appartement qui rend régulièrement visite à sa famille.

Et puis il y a l'église.

- Holly, qu'est-ce que c'est que cette jupe ?

Holly se regarda et regarda sa mère.

- Euh... c'est... ma jupe !
- C'est trop court. Tu ne mets pas ça pour aller à la messe.
- Oui maman.

Holly est une bonne fille obéissante. En réalité elle est mature : Elle sait qu'elle n'a rien à gagner en se rebellant contre quelque autorité de façon aussi directe. Son père est un homme très sérieux qui tient à avoir chaque jour après la messe une conversation sérieuse avec elle.

- Holly, tu deviens une adulte, il va falloir que tu trouves à te marier.
- Je sais papa.
- En conséquence je doute que tu doives vraiment faire attention à tes études mais veille à conserver un niveau correct.
- D'accord.
- Pour ce qui est de plus tard, eh bien tant que tu te maries à un homme bien, je pense qu'il te sera aisé de te faire entretenir.
- Très bien.

Le père regarda sa fille, intrigué.

- Je pense également que tu devrais te laisser pousser les cheveux, ces cheveux courts, ce n'est pas très féminin.
- Je verrais. Papa, les cheveux d'une femme, c'est très important ! Et puis ça fait adulte, j'aime bien.
- A ta guise.

***

Il y avait un problème dans le plan que le père de Holly avait prévu pour elle.
Elle était uniquement attirée par les connards.

- C'était une super journée, merci de m'avoir emmenée au parc de Méanville ! Cette grande roue c'était génial !

Steven haussa les épaules.

- Normal quoi... J'vois pas trop où on aurait pu aller d'autre... On va chez toi ou chez moi ?

Holly haussa les sourcils.

- Hein ?
- J'sais pas, on pourrait s'amuser un peu...

Holly grimaça.

- Tu m'excuseras mais... pas au premier rendez-vous !
- Ah ouais ? Quand alors ?
- Hm... On verra !

Steven plissa les yeux.

- Ok, ok. C'est pas comme si ta compagnie m'était désagréable.
- Ah ça c'est gentil comme tout ! sourit la blonde.

Steven sourit faussement. « J'aurais vraiment préféré sa copine... »


***

Rebecca s'impatientait.

- Combat suivant, allez !!

Quinn leva les yeux au ciel. Tino et Tristan étaient en plein débat.

- Tu ne peux pas faire ça !
- Je pense que ce ne serait que justice ! Steven et Holly ne se sont pas battus correctement, c'est injuste pour les autres qui se sont battus sérieusement !

Tristan soupira.

- Dans ce cas, annule aussi la victoire de Violette, elle a battu Léon en un seul coup !
- ... c'est différent !
- Tino, bon sang ! soupira Tristan.

Tino souffla.

- Très bien, très bien, je confirme la victoire de Steven...
- Merci !
- J'ai de plus en plus de mal à te comprendre, Tristan...

Tristan se mordilla les lèvres.

- ... m'enfin bon c'est peut-être moi.

Tristan baissa la tête.

- Ok, Quinn contre Rebecca !
- ENFIN !!!

Rebecca s'avança comme une Diva. Quinn de même.

- Je vais pouvoir venger ma copine et mon honneur !
- Tu as un honneur ?
- Tais-toi et sors ton Pokémon, que je le batte !

Quinn haussa les épaules et sortit Trompignon.

- EnCORE ???
- J'aime ce Pokémon. En plus je l'ai capturé récemment, il était dans mon jardin !
- C'est répugnant.
- Tu n'as toujours pas sorti de Pokémon...
- On croirait entendre ma mère ! soupira Rebecca.

Quinn haussa les sourcils.
Rebecca prit une Pokéball et envoya Grahyena.

- Allez Goldie, vas-y ma belle !!

Grahyena se montra menaçant. Trompignon s'agita. Quinn hocha la tête.

- Bonne idée de faire perdre son attaque physique à un Trompignon...
- Silence !
- Oh, certainement pas. Trompignon, attaque Para Spore !

L'attaque fusa. Rebecca ricana.

- Si tu crois que je vais me faire avoir ! Saisie !!

Quinn s'étonna de l'usage de cette attaque. Francis et Lucy penchèrent la tête. Violette et Amélia sourirent.

C'est donc Grahyena qui se mit à cracher la fumée jaunâtre. Quinn souffla.

- Très bien, je comptais être gentille... Bain de Smog !!

Les deux attaques ne se contraient pas naturellement, mais l'opposition des vents dissipa respectivement les deux attaques.

- Trompignon, attaque Racines !
- Goldie, attaque Saisie !

Quinn haussa les sourcils, courroucée. Rebecca sourit.

- Tu ne m'auras pas à ce petit jeu !

Les pattes de Grahyena se mirent à émettre une lueur verdâtre. Quinn soupira.

- Quelle originalité dans l'enchaînement des attaques !
- N'est-ce pas. Il est temps de te châtier comme il se doit à présent ! Crocs Givre !!

Grahyena avança, les pattes adhérant un peu au sol à cause des racines. Quinn soupira.

- Tu as beau être pitoyable, je ne te ferais pas de cadeau. Bombe Beurk !

Alors que Grahyena était à deux pas de Trompignon, le Pokémon lui gicla une violente plâtrée de poison à la face.

- AH !!! Ma Goldie !!!

L'attaque Crocs Givre se poursuivit cependant et Grahyena mordit Trompignon en le secouant comme un chiffonnier.

- Grave erreur ! Giga Sangsue !!

L'attaque sembla complètement drainer Grahyena.

- Ah !!! Abri ! Abri !!

Le souci c'est que l'attaque marchait ici au contact, donc forcément, Abri ne pouvait pas vraiment protéger Grahyena.

- Tu n'es qu'une petite punaise lâche et puérile !
- Oh pfff ! Regardez qui joue la grande juste parce qu'elle a un petit copain !

Francis plissa les yeux. Lucy se frappa le front.

- Elle a dit exactement ce qu'il ne fallait pas dire...
- OKAY, POUR LA DERNIERE FOIS...

Trompignon se libéra de l'emprise de Grahyena avec une bulle de Bain de Smog qui fit reculer le Pokémon.

- ... FRANCIS N'EST PAS...

Trompignon chargea son attaque. Rebecca eut un mouvement de recul.

- ... MON PETIT COPAIN !!! LANCE SOLEIL !!!

L'attaque frappa Grahyena en pleine face. Quinn était exténuée. Grahyena littéralement assommée.

- G... Goldie !!
- Voilà ! Heureuse ? Et ça vaut pour vous tous !! Même toi, Francis !
- Reçu ! marmonna le jeune homme.

Quinn alla se rasseoir

- Tu as fini ton combat de la même manière que le précédent, ce n'était pas très original...
- Lucy, je t'en prie ! geignit Quinn.
- Ok, ok...

Francis regarda ses amies, à moitié amusé, à moitié humilié.
Rebecca semblait sonnée.

- Ça va ? demanda Violette.
- Je ne veux pas en parler !
- D'accord...
- Non mais pour qui elle se prend, celle-là ! Je n'ai jamais été aussi humiliée de ma vie ! Quelle défaite outrageante !!
- Je croyais que tu voulais pas en parler... marmonna Amélia.
- Oh Améliaaaa ! grommela Rebecca.

***

Lorsqu'elle avait environ trois ans, Rebecca avait une étrange camarade de jeu. Ses parents allaient souvent chez de vieux amis, et Rebecca était obligée de jouer avec leur fille. Rebecca n'en a évidemment aucun souvenir, elle était beaucoup trop jeune.

- Tu ne peux pas jouer avec mes jouets, tu peux juste me regarder.

Rebecca était assise par terre, observant Marie-Hélène d'Aubenant coiffer ses poupées, et observant du coin de l'œil l'enfant avec qui on l'obligeait à jouer.

Pendant ce temps, alors que les pères de Rebecca et Marie-Hélène étaient en grande discussion, les mères prenaient le thé à part.

- Il apparaît évident que Marie-Hélène deviendra une grande Lady. En tout cas nous faisons tout pour.
- Hm.
- J'imagine que vous avez déjà anticipé l'éducation de Rebecca...
- Oh... oui, elle... nous ferons tout ce qui est nécessaire...

La mère de Rebecca regarda sa fille qui n'avait pas le droit de jouer avec Marie-Hélène. Marie-Hélène qui avait tout spécialement choisi de jouer à la poupée pour la venue de leur invitée. Et la fillette regardait Marie-Hélène avec une sorte de jalousie maladive. Marie-Hélène se contentait de jouer et de repousser sèchement toute tentative de participation de sa jeune camarade.

***

Après la guerre, Rebecca s'avéra être une enfant au caractère exécrable. Son niveau en cours était pourtant relativement bon en classe, mais son caractère auprès des gens était intenable.

- Rebecca, c'est mal ce que tu as dit à ton professeur !

La petite Rebecca semblait ne pas comprendre les propos de sa mère, Diane Waterford.

- Tu n'as pas à te prétendre supérieure aux autres !
- Papa dit que je peux. Parce que je suis sa fille.

Diane soupira, se souvenant de la famille D'Aubenant. La directrice de l'école observait le manège.

- Non, Rebecca. Tu es un être humain comme tous les autres ! Ton professeur a été très choqué par ton comportement, tu as pris les jouets pour toi toute seule !
- Mais c'est normal, je suis supé...
- NON, NON, ET NON ! PAS DU TOUT ! VEUX-TU QUE JE TE GIFLE ???

La directrice sursauta. Rebecca était estomaquée. Elle commença à sangloter. Diane semblait confuse.

- Euh... Excuse-moi, je... je suis désolée... Ce que je voulais dire c'est que, Rebecca, tu ne dois pas traiter les autres gens comme si ils étaient inférieurs ! D'accord ?

Rebecca baissa la tête et acquiesça sans regarder sa mère.

***

- Diane ! Rebecca m'a dit ce qui s'était passé !

La mère de Rebecca soupira.

- Que t'a-t-elle dit ?
- Que tu avais osé la contredire devant la directrice de l'école !
- Hudson, c'est la directrice de l'école !
- Et Rebecca est ma fille !
- Et alors ?

Hudson Gates regarda sa femme, surpris.

- Et alors ? Mais enfin, je suis le petit-fils de Jebediah Gates qui était là pendant les évènements de la guerre des dix-huit jours !
- Cela ne justifie en rien le fait que notre fille ait un comportement exécrable avec ses camarades ! Elle leur a pris tous les jouets et elle a insulté son professeur !
- Et alors, quand bien même, tu te dois de défendre son comportement !

Diane regarda Hudson, stupéfaite.

- Hudson, ça m'est impossible.
- Alors la prochaine fois c'est moi qui irait à cette convocation.

Diane soupira.

- Si tu veux...
- Chérie, autre chose : Cesse de vivre comme si tu étais une femme quelconque ! C'est horripilant.

Diane secoua la tête, horrifiée.

***

- Rebecca ?

La fillette jouait dans sa chambre. Elle regarda sa mère qui entra et s'assit sur un tabouret.

- Rebecca, je suis désolée pour ce qui s'est passé aujourd'hui.

La fillette hocha la tête sans regarder sa mère.

- Mais tu dois comprendre que tu n'es pas au-dessus des autres. Ils sont comme toi et moi. Si tu continues à te croire au-dessus d'eux, tu finiras toute seule.

Rebecca continuait à jouer.

- Je te dis ça pour ton bien, ma chérie.
- Tu as fini, maman ? Je voudrais jouer.

Diane se mordilla les lèvres, hocha la tête et sortit de la chambre. Elle soupira. « Pourvu que ça s'arrange en grandissant... »


***

Rebecca soupira.

- Violette, qui que soit ton prochain adversaire, éclate-le !!
- D'accord.

Tino regarda ses camarades.

- Dernier match : Santana contre Walter.

Le jeune homme en fauteuil roulant et la grande asiatique se firent face.

- Bonne chance.
- J'en aurais besoin... marmonna Walter. Mais toi aussi, bonne chance.

Santana hocha la tête et appela Fermite. Walter acquiesça.

- Bon, bon, bon... Elektek !!

Le Pokémon électrique apparut. Wallace jubila.

- Ouais, vas-y, Walter, mets-lui la pâtée !
- Ca m'étonnerait qu'il y arrive... marmonna Perrine.
- Quoi, Walter est balaise, nan ? s'étonna Wallace.
- Walter est sournois, pas puissant !
- Mais son Elektek, il est trop badass !!
- Tu es épuisant. Walter est joueur, mais ça n'est pas un super combattant. C'est tout.

Tino regarda les concurrents.

- Et c'est parti !
- Elektek, attaque Météores !

L'attaque fusa par les doigts du Pokémon jaune et noir. Fermite esquiva comme elle put. Santana observait, d'un calme olympien.

- Vive Attaque !

Elektek fonça vers Fermite dans des mouvements habiles. Santana plissa les yeux.

- Et Poing Eclair !!

Elektek frappa Fermite en pleine tête. Santana acquiesça.

- Bien bien bien. Beau style, ça m'a presque distrait pendant une minute.
- Comment elle se la pète ! cria Wallace.
- Cependant je vois bien que tu n'es pas un combattant.

Walter grimaça. « J'aurais dû sortir Tutafeh... »

- Bon. Oxyde, Force Poigne.

Le Pokémon attrapa le bras d'Elektek. Fermite balança Elektek en arrière.

- Tonnerre !

Elektek leva un doigt, le chargea en électricité et l'abattit vers Fermite.

- Vive-Attaque !!

Elektek se déplaça rapidement autour du terrain. Fermite esquiva le Tonnerre d'un roulé boulé agile.

- Ten-Danse, Oxyde.

Fermite se déplaça curieusement. Walter serra les dents.

- Eh crotte...
- Ca va être plus dur pour toi...

Wallace s'étonna.

- J'ai rien compris !!
- Depuis tout à l'heure, Walter cherche à la paralyser alors qu'elle cherche la bonne ouverture pour lancer Tunnel.
- Elektek, attaque Coup d'Jus !!!

Elektek se replaça devant Walter, il joignit ses mains et les ouvrit soudainement pour envoyer une attaque au rayonnement large. Les éclairs fusaient mais le Fermite de Santana restait aussi stoïque que sa maîtresse. Fermite commença à creuser.

- Zut, zut, zut ! Météores !!

Fermite ne parvint pas à entrer dans le trou. Il se déplaça et continua à creuser mais l'attaque d'Elektek se poursuivit. Le Pokémon Acier tressaillit. Santana se raidit.

« La Paralysie... »
- Pfiou.
- Comment...
- Mon Coup d'Jus, probablement. A vrai dire, je ne sais pas. Onde de Choc !!

Wallace s'étonna.

- La variété des attaques de Walter est impressionnante...
- Ce n'est pas toujours bon signe. Avoir un éventail de techniques, c'est généralement un signe de dispersion... admit Naomi.

Elektek chargea l'attaque puis il étendit les bras et l'effectua.

Fermite avait disparu dans un trou.

- QUOI ???
- Même paralysé, Oxyde reste rapide...

Le Pokémon ressortit du trou, paralysé de nouveau. Santana soupira.

- Je déteste ces maudits statuts...
- Onde de Choc !

Elektek forma la boule électrique dans ses mains et s'apprêtait à la relâcher au sol pour en disperser les effets... Il ne savait plus où frapper. En effet, il y avait des tas de Fermite qui sortaient des trois Tunnels que Santana avait essayés de faire.

- Echec et Mat.

Walter ne voyait plus le bon Fermite. Wallace scrutait des yeux le terrain.

- ENTRE SES JAMBES !!

Santana se tourna vers Wallace, furieuse, mais c'était trop tard. Elektek se prit une violente Tête de Fer. Sonné, le Pokémon allait retomber mais Fermite lui attrapa la jambe et le balança contre le mur. Elektek finit assommé derrière son maître. Walter souffla.

- Un dresseur qui combine force pure et aspects stratégiques... mon pire genre d'adversaire ! Reviens...

Walter vit Santana s'approcher et lui tendre la main. Walter la lui serra avec joie.

- Beau match, merci.
- Réduis le panel d'attaques de ton Elektek, il sait faire trop de choses et au final rien correctement. Si tu maîtrisais mieux Tonnerre, tu aurais pu me battre presque au départ.
- ... ça ne me rassure pas du tout...

Santana repartit à sa place en foudroyant Wallace du regard. Lequel lui tira la langue. Walter revint vers eux.

- Wallace, ce que tu as fait n'était pas très fair-play...
- Mouarf, de toute façon elle t'a battu...
- Je suis pas fait pour la baston, je suis pas assez réactif... soupira Walter.

Santana se rassit, prête à tuer Wallace à la première occasion.

***

- Ah ! Aaaaah ! Ah oui ! Ah oui !!! Aaaaaah !!!

Elle leva les yeux au ciel, proprement lassée par ce manège. Elle les entendait dans tout l'appartement. Qui était pourtant bien grand.

- Oui !! Ouiiiii ! Continue !! Aaaaaaah !
- Tu es tellement volcanique !!!
- Ah oui n'est-ce pas ! Aaaaah !
- Ooooh !

Santana se maudissait d'avoir grandi et de comprendre, maintenant, ce qui se passait dans la chambre de sa mère et de son beau-père. Elle se préparait son petit-déjeuner seule et le mangerait seule.

On toqua à la porte. Santana souffla de soulagement et sonna une clochette. Les cris obscènes cessèrent. Santana se dirigea vers l'entrée et ouvrit à une dame noire avec un petit bébé asiatique.

- Bonjour Santana...
- Bonjour Madame Mendy. Merci encore.
- On les entend dans tout l'immeuble...
- Je sais... soupira Santana. Merci beaucoup encore...

Santana prit son très jeune frère et prit congé de la nourrice. Elle retourna à la cuisine. Sa mère arriva. C'était une femme asiatique un peu plus grande que Santana, avec des cheveux bien plus longs, assez jeune et très belle. Elle était suivie par son mari, un bellâtre poilu, brun, occidental.

- Santana, j'espère que tu n'as pas fait sonner cette cloche pour ri... Oooooh c'est mon petit Khan ! Ooooh mon bébéééé !

Santana plissa les yeux. « Laissé à la nourrice pour cause de libido fulgurante, je me demande si les services sociaux considèrent ça comme de la maltraitance... »

- Santana, tu veux bien lui faire à manger ? Ce matin, ton père doit me peindre !

Santana leva les yeux au ciel. « Maudite soit ma mère artiste... »

- Ce n'est pas mon père et je ne suis pas ta bonne... rétorqua l'adolescente

La mère de Santana regarda sa fille, ulcérée. Santana haussa les épaules.

- Frappe-moi si tu veux, mais et d'une tu sais que j'ai raison, et de deux, avant cela, va te laver les mains, par pitié.

La mère de Santana secoua la tête, furieuse.

- Tu as de la chance, Santana ! Beaucoup de chance ! Mais je crois que tu ne le réalises même pas !!!

Du coup c'est la mère de Santana qui alla faire la cuisine pour son bébé. C'était dur. Elle dût en effet faire le biberon toute seule.

- Euh... le lait, on le chauffe, ou pas ? Je suppose que oui...

Santana regarda son beau-père qui était en jean sans t-shirt.

- Vous êtes répugnant.
- Santana, tu parles AUTREMENT à ton p... à ton beau-père, compris !
- Pardon, maman. Vous êtes un gros dégueulasse et vous me donnez envie de gerber.

L'homme n'osa pas répondre. Santana leva les yeux au ciel.

- Allez prendre une douche, bon sang ! Crasseux...

La mère de Santana s'énerva et rendit le bébé à sa fille.

- Si tu es de mauvaise humeur, occupe-toi de Khan pendant que nous allons prendre une douche !

Santana regarda sa mère prendre son beau-père par la main et se diriger vers la salle de bains. Elle secoua la tête. « Comment j'ai pu survivre jusqu'à cet âge avec une irresponsable pareille pour mère... »

Khan commença à pleurer. Santana soupira.

- Oui, oui, oui, stupide demi-frère que je n'aime même pas, je vais te donner à manger... Bordel...


***

Tino s'avança vers le terrain.

- Euh... Comment on termine ? On a six vainqueurs... Santana, Steven, Wallace, moi-même, Violette et Quinn... Mais même si on fait des duos, après, on sera trois... Faire un combat à trois, ça semble impossible...

Les élèves se regardèrent.

- On va pas s'arrêter là-dessus, ce serait trop bête... marmonna Robbie.
- Grave, en plus on est en passe de savoir qui est le meilleur de la classe ! souffla Mike.
- On pourrait... euh... Je sais pas en fait... soupira Francis.
- Faites un trois contre trois...

Tout le monde regarda Lindsay qui lisait Potins Yoneuve.

- Vous faites un combat en trois contre trois. Vous êtes six, trois contre trois ! Un combat triple !

Tino acquiesça.

- D'accord mais comment on décide de qui affronte qui ?

Lindsay regarda les six vainqueurs qui s'étaient levés.

- Bah c'est facile. Garçons contre filles.

Wallace acquiesça.

- Mince alors, Lindsay, t'as presque l'air intelligent...
- J'te souhaite la défaite, frangin débile.

Santana, Violette et Quinn affronteraient donc Wallace, Tino et Steven. Tino alla donner sa tablette à Tristan. Lindsay se leva pour arbitrer.

- Bon, vous êtes prêts ?!

Santana, au centre, hocha la tête, fixant bien Wallace, au centre également.

- Envoyez !

Tino acquiesça et sortit M. Mime. Violette envoya Karaclée. Quinn sortit Galegon. Steven envoya Baggaïd.

Wallace et Santana se fixaient.

- Je vais te massacrer... marmonna Santana.
- Toi ? Tu vas bouffer la poussière, ouais ! String, à toi de jouer !!!
- Tsunami, go !!!

Manternel et Moyade apparurent. Perrine plissa les yeux.

- L'ambiance est électrique...
- Les garçons semblent pouvoir gagner... admit Walter.
- Quoi ?! Les filles sont beaucoup plus balaises !!! grommela Naomi.
- Ça se discute... énonça Walter.
- Pas du tout ! Allez les filles !!! grommela Naomi.

Perrine haussa les épaules. « M'en tape, moi... »

- Allez les filles ! cria Ana.
- Faites nous honneur !! ajouta Fey.
- Les filles, les filles ! crièrent Gina et Holly.
- GO LES FILLES, ON VA LES AVOIR ! cria Lucy en se levant.
- Allez VIOLETTE ! cria Rebecca.
- J'ai trop faim pour crier... marmonna Amélia.
- Courage les filles, vous allez les avoir ! cria Christina.
- Ils sont déjà morts mais ils ne le savent pas encore !!! s'agita Andréa.

Francis, Robbie, Clive, Mike, James, Tristan, Orson, Benjamin et Walter observaient leurs camarades, stupéfaits.

- Mais euh... geignit Robbie.
- Elles sont lâchées... souffla Walter.
- On va tous mourir ! geignit Francis.

Sur le terrain, Steven était carrément lourdé. « Putain, vos gueules les pisseuses... »
Wallace concentré sur sa rivale.
Tino stoïque. « Elles peuvent crier autant qu'elles veulent, ça ne change pas les données... »

Violette stressée. « Tout le monde me regarde... »
Santana concentrée sur son rival.
Quinn stressée. « Bordel, qu'est-ce que je fous là ?! »

Lindsay siffla le début.

Il y eut une demi-seconde de battement. Personne ne savait exactement comment commencer.

C'est Tino qui commença contre toute attente.

- M. Mime, attaque Protection !!!

Le Pokémon dressa des murs transparents. Wallace regarda Tino.

- J'espère qu'il tient pas son mouchoir comme l'autre fois...
- Non. Je change régulièrement mes objets tenus. Cette fois il tient simplement une Lumiargile.
- Ça sert à quoi ?! s'étonna Steven.
- Ce que je fais actuellement durera plus longtemps.

Santana soupira.

- Ils sont débiles. On peut les avoir.
- Tu devrais commencer. Les protections sont physiques... marmonna Quinn.

Santana regarda Quinn et acquiesça.

- Ebullition !

Santana envoya l'attaque comme un coup de semonce. Elle visait Baggaïd. Manternel s'avança.

- Tranch'Herbe !!

Par effet de physique, les feuilles de Manternel diminuèrent le jet d'eau. Santana s'énerva.

- Toi. Ne t'interpose pas.
- Je fais ce que je veux !
- LASER GLACE !

Santana était vraiment enragée. L'attaque fusa et manqua de toucher Manternel qui esquiva gracieusement. La tension était électrique.

- String, attaque Lame Feuille !!!

Le bras lame de Manternel s'illumina et sembla même grandir. Le Pokémon dansa avec habileté, prêt à frapper Moyade.

- Balle Ombre !!!

Moyade forma la sphère devant lui, prêt à contrer Manternel avec ça. Wallace hocha la tête. « On a utilisé ça contre moi dans le simulateur... »

- PLAIE CROIX !!! cria Wallace.

Steven plissa les yeux. « Ok, j'sers à que dalle... »

L'attaque brisa la sphère spectrale. Wallace sourit.

- Héhéhé...
- Tu ne t'en tireras pas comme ça, petit merdeux... grommela Santana.
- DOUBLE PIED !

Karaclée s'interposa entre Moyade et Manternel. Le Pokémon Bleu frappa Manternel en plein ventre et l'éloigna promptement de Moyade. Wallace était stupéfait. Santana toute aussi surprise. Quinn étonnée par la rapidité de l'action. Elle regarda son Galegon.

« Purée mais je vais servir à que dalle ! »
- Parfait, je peux placer mon Mur Lumière ! sourit Tino.

Santana regarda Violette, impressionnée.

- T'es chiante. J'aime pas remercier les gens !

Violette sourit. Santana sourit en retour.

- Dis, tu veux pas rabattre le caquet de Luis Mariano ?
- Comment tu m'as appelé ? grommela Wallace.

Santana soupira.

- Va dans des musées de temps en temps...
- Martial, attaque Casse-Brique !

Karaclée se dirigea vers Baggaïd, prêt à frapper.

- Zut Zut Zut !!! Wallace, couvre-moi !!! cria Tino.
- Hein ?
- M. Mime, Psyko !!!

Le Pokémon de Tino se mit en mouvement. Santana se mordilla les lèvres.

- Quinn, occupe-toi de Wallace !
- Hein ?!
- Constriction !!

Moyade fonça vers Manternel. Quinn s'étonna.

- T... Tête de Fer !!!

Galegon s'avança. Steven soupira alors que Violette menait une attaque en ligne droite.

- T'es sérieuse ? Comment tu vas déguster !

Moyade s'interposa dans la Psyko. Wallace vit ce qui se tramait.

- Jamais de la vie ! Lame Feuille !!!
- Choc Mental !

Tino dirigea lui-même sa Psyko. Il regarda Wallace.

- Quinn va te foncer dessus, c'est elle que tu dois contenir !

La Psyko de Tino se dirigeait bel et bien vers Karaclée. Santana grommela.

- Merde, merde, merde !! Pardon, Quinn !

Moyade utilisa bel et bien Constriction, mais pour balancer Galegon en l'air.

- EEEEEH !!! cria Quinn.

Le Pokémon se prit la Psyko sans trop de mal. Il manqua cependant de retomber sur les étagères de la médiathèque.

- EEEEH !!! cria Denis.

Tino serra les dents. Manternel allait attaquer Moyade. Violette serra les dents.

- Fonce vers Baggaïd, ne t'occupe pas de moi ! cria Santana.

Violette acquiesça. Manternel porta le coup qui secoua Moyade.

- HAHAHA ! J'T'AI EU !!!

Karaclée leva le bras pour frapper Baggaïd et en même temps casser les murs de Tino.

Steven sourit.

- T'es baisée, ma vieille ! J'appelle ça un BLUFF !!!

Baggaïd frappa dans ses mains avec violence. Steven sembla satisfait...

- Euh... Eh !!!
- ABRUTI !!!

Karaclée brisa les murs dressés par Tino d'un tranchant de la main, repoussant violemment Baggaïd dans la même attaque. Violette sourit.

- Bien joué Martial... Merci les filles ! sourit Violette.

Santana acquiesça. Quinn récupéra son Galegon un peu secoué. « Ouais, ouais, de rien... »

- STEVEN, BON SANG, GROS DEBILE !!!
- HEIN ? TU LA RAMENES PAS TOI ! OK ? COMMENT JE POUVAIS SAVOIR !
- M'ENFIN TU DEVAIS TE DOUTER QU'ELLE POUVAIT AVOIR L'APTITUDE ATTENTION ?!
- TROP PAS, FAUT ARRETER LA BITE MON POTE !
- C'EST CE QU'ON APPREND EN COURS !!
- MAIS JAMAIS DE LA VIE, VA TE FAIRE FOUTRE AVEC TES LECONS !

Wallace grommela.

- OH, OH, OH ! Vos gueules ! Ok ? Toi, Titino ou je sais pas quoi, Steven ne pouvait pas savoir, ok ? Même moi j'y pensais pas !
- Ca m'étonne pas, monsieur joue sur l'ordinateur en cours !

Tristan se frappa le front. « Dans un monde idéal, Tino dirige le monde, il a une petite moustache et sa secrétaire s'appelle Eva... »

- Mais de quoi j'me mêle ? grommela Wallace.
- Je me mêle que nous formons une équipe absolument ridicule !! grogna Tino.
- Mais c'est NORMAL, pauvre truffe !

Tino tressaillit. Tristan s'étonna.

- On a été désignés au hasard ! Si tu regardes bien, en face c'est pareil ! On n'est forcément pas faits pour se battre ensemble ! Mais faut s'adapter ! Tu peux pas juger les gens parce qu'ils travaillent pas ensemble alors qu'à la base ils ont pas été entrainés pour ! On s'connait pas assez pour être efficaces !

Perrine acquiesça. « Mine de rien, Wallace est un bon leader... »
« Il a du talent pour jauger les situations... » songea Robbie.

Tino hocha la tête.

- Tu... as raison...
« Wow. Je l'ai JAMAIS entendu dire ça à qui que ce soit d'autre que moi ! » s'étonna Tristan.
- Quant à toi, Steven, essaie d'être un peu plus actif dans le combat, ok ? On se bat tous les trois. Si tout à l'heure tu avais bien réagi, tu auras attaqué Moyade à ma place, et peut-être que j'aurais pu trouver une solution pour Karaclée, mais au lieu de ça, t'es resté concentré sur Violette.

Steven regarda Wallace et haussa les épaules.

- Rien à foutre, mec. C'est un trois contre trois, on les bute et basta, arrête de te prendre la tête, c'est juste un match à la con !

Tino et Wallace tombèrent des nues. Steven croisa les bras.

- Eh ouais, j'vous emmerde, moi !

A la lumière de ce qu'elle venait de voir, Santana ne put que hocher la tête, un sourire sardonique sur les lèvres.

- Maintenant je comprends la jouissance des araignées quand leur proie se débat inutilement dans la toile... pas vous les filles ?

Violette et Quinn hochèrent la tête, confiantes.

***

La bière tomba sur la table basse, suivie par des pieds sales.

- HAAAAAAAAAAAAH !!! Ça fait du bien !

Steven arriva avec les chips apéritifs et sa propre bière. Il s'assit sur le canapé à la façon de son père.

- Ça craint, nan ? demanda Steven.

Le père haussa les épaules. C'était un grand blond bien bourru comme il faut avec un petit ventre commun aux amateurs de bière.

- Bof. La saison a été merdique pour les Tygnon, mais je pense que les Guériaigle ont toutes leurs putains de chances. Ils vont te les enculer à sec, ça va être vite fait.
- Grave ouais. Mais j'veux dire, ça craint le match, pour le moment ?
- Ah le match. Ouais, c'est merdique. Ça se sent que les joueurs sont à la ramasse.
- Fallait pas s'amuser à l'hôtel ! ricana Steven.
- Ouais !! ricana le père.

Les deux firent trinquer leurs bières en guise de tope-là. Une femme passa, faisant le ménage.

- Steven, tu as fait tes devoirs ?
- Plus tard, ouais.

La femme continua son ménage. Les deux hommes sursautèrent.

- PUTAIN !
- CETTE ACTION DE MERDE, QUOI !
- REMBALLE-TOI, THOMPSON, T'ES A CHIER !!!


***

Steven soupira.

- Bon, j'veux bien faire un effort. Je déteste quand des gonzesses font les belles, autre part que dans mon pieu...

Gémissements de dégout parmi les élèves. Sauf Mike et James qui ricanent. Fey frappa son petit ami, outrée.

- En fait Steven, c'est Wallace en hétéro... marmonna Walter.
- Bien résumé... admit Perrine.

Steven se redressa.

- Baggaïd, va mettre sa mère à la grosse baudruche rose ! Mâchouille !!

Le lézard en pantalon chargea vers Moyade, la bouche grande ouverte. Wallace regarda Tino qui haussa les épaules.

Karaclée s'interposa immédiatement. Steven ricana.

- Sérieux, Violette, t'es la nouvelle esclave de Santana ou quoi ?

Violette tressaillit aux mots de Steven, et son Karaclée perdit sa concentration.

- Nique-moi ça, PIED VOLTIGE !

Le coup fut trop rapide pour être intercepté, et le Karaclée de Violette se prit le coup de plein fouet.

- Martial !! cria Violette.
- Tsunami, attaque Ecume !

Moyade cracha une mousse duveteuse. Wallace haussa un sourcil.

- Méfie-toi, Steven !

Steven ne quitta pas Baggaïd des yeux et donna un joli doigt d'honneur à Wallace.

- T'es sérieuse, Lucy Liu ?

Santana fronça les sourcils, de plus en plus furieuse. Quinn grimaça.

- ALLEZ !!! REPRESAILLES !!!

Baggaïd s'agita, perçant la barrière d'écume lancée par Santana. L'asiatique regarda Quinn, significative.

- Avec plaisir ! marmonna la brune. Tête de Fer !!

Galegon chargea Baggaïd. Steven soupira.

- Pourquoi toutes les mal-baisées du coin s'en prennent à moi ?

Quinn tressaillit. « QUOI ? »

- Vampipoing !!

Baggaïd envoya bouler Galegon sans le regarder. Lindsay s'éloigna, le Pokémon retombant auprès d'elle. Baggaïd se débattait avec l'écume : Il en avait plein sur lui.

- Santana !
- Hm ? s'étonna l'asiatique en regardant Quinn.

Laquelle était furieuse.

- Fais comme tout à l'heure !

Santana plissa les yeux.

- Utilise Galegon, je vais le massacrer !

Steven ricana.

- Ah, la salope, elle m'a englué dans sa merde !

Baggaïd recula hors de l'écume pour mieux s'en débarrasser.

- Santana, s'il te plait !! grogna Quinn.
- Bon. Constriction !

Moyade attrapa Galegon et le balança en l'air.

Tino sortit de sa torpeur.

- Ca n'arrivera pas ! Choc Ment... EH !

M. Mime était entouré de fumée pourpre qui le faisait souffrir. Santana lança un regard de braise à Tino.

- Châtiment... marmonna le jeune homme.

Manternel s'avança. Steven soupira.

- C'est bon, calmez vos joies, j'vais...
- TACLE LOURD !!!

Galegon écrasa littéralement Baggaïd. Le Pokémon se retrouva sous Galegon, enfoncé dans le sol. Steven était soufflé par la brutalité de l'attaque.

- ...
- De la part de l'une des mal-baisées du coin qui s'en prennent à toi !
- ... Sale... Mais putain, j'vais te...
- PIETISOL !

Galegon piétina Baggaïd. Manternel arriva à la rescousse.

- Lame Feuille !
- LASER GLACE !

Moyade attaqua Manternel de plein fouet.

- Nan !!!

Manternel était entouré d'un Mur Lumière. Santana regarda Tino, déterminé.

- Et moi, putain !! cria Steven.
- Wallace est plus efficace et plus prudent. Les données actuelles privilégient sa protection. Toi, tu viens après !

M. Mime agita une main et fit rouler Galegon sur le côté, dégageant Baggaïd.

- Bordel, sérieusement, les trois, là, je vais vous éclater !
- Tu disais pas la même chose tout à l'heure ! grommela Quinn.
- Quinn, ne rentre pas dans son jeu !

Quinn regarda Santana.

- Et pareil pour toi, Violette. Les hommes sont des imbéciles, ils ne savent que truander pour obtenir ce qu'ils veulent et n'ont que leurs mots pour blesser les femmes. Si vous vous laissez atteindre, c'est eux qui ont gagné.

Quinn plissa les yeux. « Et merde, une féministe extrémiste ! »

- On peut gagner, on va gagner, et au final ce sont les hommes qui vont trembler.

Quinn acquiesça. Violette aussi. Santana souffla.

- On y va !

***

Paolo Conte – Via con me

Quinn rentre de l'école.

Quinn franchit sa porte.

Quinn arrive dans le salon.

Son frère qui a un an de moins qu'elle est coincé sur l'ordinateur devant des jeux en ligne. Bien en chair, le frère.

Sa mère est complètement occupée par un procès méga important.

Ils sont toujours méga importants. Mais au moins elle est à la maison.

Son père est au cabinet d'avocat, il est de permanence aujourd'hui.

Quinn soupire, va dans la salle de bains, se recoiffe. Elle repasse devant son frère qui retire son micro-casque et qui murmure :

- Coca !

Quinn lève les yeux au ciel et ramène à son frère une canette du frigo. Franchement, il commence à grossir. Plus tard, selon Quinn, il finira en scooter, incapable de marcher.

Quinn regarde tout ça, et comme chaque jour se demande où est sa place.

Alors elle lit. Elle aime bien la bibliothèque de ses parents qui est remplie d'ouvrages divers et variés, même si elle évite consciencieusement le droit de quelque nature qu'il soit.

Elle écoute de la musique. Elle a une préférence pour les groupes irlandais.

Quinn se dit parfois qu'elle est follement banale. Elle a vraiment envie d'une vie passionnante, plus passionnante que celle de ses parents ou de son frère en tout cas.

Par chance elle a des amis exceptionnels.

***

Quinn et Lucy étaient assises dans un Starbucks.

- Il faut absolument que je sorte de chez moi plus souvent, les week-ends, je te jure, je tue le temps, c'est à m'en donner envie de fumer !
- Ah non pitié, c'est cher et c'est sale ! souffla Lucy.

Quinn sirota son thé.

- L'an prochain, ce sera un tournant. On va vraiment décider de ce qu'on va devenir...
- Oh, bah ça y est, t'es lancée, discussion sur l'avenir et la destinée, allez hop !
- Mais nan ! C'est juste que c'est déprimant. Et Francis qui m'inquiète...
- Tu lui as toujours pas parlé ?
- C'est pas faute d'avoir essayé mais il a ostensiblement refusé de me voir ! On l'a quasiment pas vu depuis le début de l'été !
- C'est vrai... Il doit avoir peur de bronzer !
- Ouais ou alors c'est sa famille... Ses parents sont complètement dégénérés...

Lucy haussa les épaules.

- Ca peut pas être aussi grave...
- J'espère... Faut que j'insiste pour le voir...

***

Quinn n'avait jamais été aussi estomaquée de sa vie. Francis surveillait sa petite sœur qui jouait au jardin public.

- ... Dis-moi que tu...

Elle cessa sa phrase. Nan, il ne pouvait pas exagérer ou plaisanter.

- Francis, merde...
- Ca fait deux semaines, je... je crois que je m'en sors...

Quinn secoua la tête.

- P... Pourquoi tu nous as rien dit ?!
- Salut Quinn, salut Lucy, j'ai intenté un procès à mes parents pour avoir la garde de ma petite sœur ! Quinn, bordel !!
- Ok, ok, calme-toi ! Ça craint pour toi... Tu t'en sortiras pour la rentrée ?!

Francis acquiesça.

- J'évite d'utiliser mon ordinateur pour éviter qu'il plante. J'ai pas vraiment de temps pour essayer de réviser, j'ai à peine pu faire mes démarches pour m'inscrire...

Quinn hocha la tête. Francis semblait fiévreux.

- J'espère que je vais m'en tirer...

Quinn se ressaisit et tapota l'épaule de Francis.

- Tu... Tu vas t'en sortir, Francis, c'est très responsable ce que tu as fait... même si c'est totalement dingue...
- Je pouvais pas faire autrement, Quinn. Ma petite sœur...
- Je sais.
- J'pouvais pas...
- Hm.

Ils s'embrassèrent. Au début c'était calme genre Jardin public devant des enfants, mais après... et c'est que ça dura bien trente secondes, ce truc.

Quinn recula, réalisant ce qui se passait.

- Wow, wow, wow !
- ... dé... désolé...
- Francis, ça n'aurait pas dû se passer, ok ?

Francis acquiesça, embarrassé.

- On... euh... Il faut qu'on reste amis !
- ...
- Francis, si toi et moi on sort ensemble, on s'en relèvera pas, tu le sais, je le sais...
- Ouais, ouais, ouais...
- Merde, je sais que j'ai l'air d'une garce, là, mais je veux pas te perdre, tu es un ami trop précieux pour moi !

Tout en disant ça, elle lui tenait la main. Francis acquiesça.

- J'comprends, j'comprends. T'inquiète. Merci d'être là.

Quinn acquiesça.

- En tout cas si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais que je suis là.

Francis acquiesça en fermant les yeux. Quinn était stressée. « Combien de fois il est en train de me traiter de connasse dans sa tête, là ? »


***

- Martial, Close Combat !!!
- Tsunami, Ebullition !!
- Galegon, Tête de Fer !!

La charge fut héroïque. Le reste de la classe était suspendu au combat. Denis lui-même s'était sorti de son rangement pour observer.

Les trois Pokémon des filles s'avançaient vers les adversaires. Tino fut le premier à réagir.

- Machination !

Tristan serra les dents. « Ça va chier pour les filles ! »

M. Mime leva le doigt en l'air et sembla ricaner.

- String, Tranch'Herbe !

Profitant de sa position au milieu, Manternel attaqua avec son attaque Plante. Les trois adversaires étaient visés. Steven attendait qu'on le sonne, d'autant que son Baggaïd avait bien morflé dans l'attaque adverse.

Karaclée, Moyade et Galegon furent stoppés par le Tranch'Herbe. Santana sourit.

- Et c'est parti... Laser Glace !
- Sécrétion !

Manternel attrapa Karaclée et l'attira à elle.

- Ah !! geignit Violette.
- Griffe Acier !

Galegon sauta pour couper le fil. Ce faisant, il retomba devant Baggaïd. Karaclée se dégagea.

- Hmph...
- Allez, Ball'Ombre !

Santana et Violette virent M. Mime préparer la sphère noire. Tino sourit.

- Sur Moyade évidemment !

L'attaque fusa. Violette se mordilla les lèvres. Santana hocha la tête.

- D'accord. Vent Mauvais !

L'attaque repoussa la sphère. Mais elle était poussée par autre chose : Les pouvoirs de M. Mime.

- Combiner le Psy au Spectre est risqué, mais...

Un grand coup retentit. Baggaïd venait de frapper Galegon d'un violent Mitra Poing. Quinn était surprise, son Pokémon esquissait tout juste les manœuvres pour revenir vers elle.

Le Pokémon Acier était écroulé, à moitié sur le dos. Quinn était toute blême.

- ... ah... bah... zut...
- Héhéhéhé ! Ça t'apprendra à faire la maligne !

Wallace haussa les épaules.

- On peut dire ce qu'on veut, il est expéditif !
- Bon courage les filles...

Quinn rappela Galegon et retourna auprès de Lucy et Francis.

- T'as été super ! sourit Francis.

La Balle Ombre fusa vers Moyade mais elle fut arrêtée par le Direct Toxik de Karaclée qui la fit littéralement exploser. Karaclée sembla affaibli par ce coup.

- Violette, physiquement tu étais désavantagée !!
- C'aurait été pire s'il avait atteint Moyade !

Santana se mordilla les lèvres. « Je n'aime vraiment pas être redevable... »
Quinn regarda Francis.

- J'ai surtout eu de la chance d'arriver en finale, rien d'étonnant que je perde face à des talents pareils... Et puis va savoir pourquoi, avec Violette et Santana, je me sentais presque de trop...

Violette regarda Santana. Wallace sourit.

- Vous n'êtes plus que deux, ça va être vite-fait !
- Ne crie pas victoire trop vite.
- Oh pfff, je t'en prie, arrête avec tes grands airs ! Tu ne trompes personne !

Baggaïd semblait plus fort.

- T'en fais pas, tête de fiotte, j'vais lui faire sa fête à Maggie Cheung ! Baggaïd, attaque Mâchouille !!

Le lézard fonça vers Moyade. Santana regarda fixement son adversaire.

- Hong-Kong et le Viet-Nam, ça n'a rien à voir...

Moyade cracha des Feux Follets qui enflammèrent Baggaïd.

- P'tain !!
- Mais je te pardonne, un insecte comme toi ne peux décemment pas tout avoir, les belles femmes et la cervelle...

Violette allait intervenir mais Santana la stoppa du plat de la main.

- GICLEDO !!!

Moyade s'inclina et balança un jet d'eau surpuissant sur Baggaïd qui prit l'attaque comme une douche. Wallace avait protégé Manternel sous Abri. Tino n'était pas intervenu, intimidé par Santana.

- P... Putain !!!

Baggaïd crachota de l'eau, et le Pokémon s'écroula.

- Merde, fait chier !! Et pas un des deux là pour se bouger le cul et m'aider !
- Ne blâme pas les autres pour ta conduite stupide et retourne à ta place.
- Mais comment tu me parles, toi...
- MAINTENANT !

Steven recula. Il avait vraiment mis Santana en pétard, et cela se voyait. Il rappela Baggaïd et, lassé, retourna s'asseoir avec ses potes.

- Tain les gonzesses... Pis j'parle même pas de celles en face !

Santana se tourna vers Wallace et Tino.

- A nous...
- S... Santana !

L'asiatique regarda Violette qui semblait inquiète.

- A... Applique tes propres conseils, ça ne sert à rien de t'énerver, ok ? Garde ton calme, ne rentre pas dans leur jeu !

Santana acquiesça. Elle hocha la tête. Rebecca sourit, fière.

- Il ne reste plus que des filles de mon groupe de travail !

Wallace regarda les adversaires.

- On peut y aller ?
- Laser Glace !

Moyade envoya le rayon givrant vers Manternel. M. Mime s'interposa et encaissa avec Mur Lumière.

« C'est vrai que sa Protection était déjà en place... Il ajoute un Mur Lumière... »

Santana regarda Violette et hocha la tête. Karaclée sauta pour Casser les murs. Tino sourit.

- J'attendais ça...
- Oui, je me doute ! sourit Santana.
- Je me doute que tu te doutais...

M. Mime frappa Moyade avec Psyko et le repoussa. Santana sourit. Manternel sauta et intercepta Karaclée.

- String, Lame Feuille !!

Manternel frappa Karaclée qui recula, touché.

- Martial !!
- Finissons-en ! Lame Feuille !

Manternel rebondit vers Moyade. Santana fronça les sourcils. « Sa maîtrise de Manternel n'a absolument rien à voir avec les deux autres... C'est SON Pokémon fétiche... »

- M. Mime, Psyko !!!

Le Pokémon Mime allait attaquer Karaclée, mais l'attaque ne fonctionna pas.

- Mais... Mais...
- Ça s'appelle Corps Maudit... Alors, tu écoutes en cours ? minauda Santana.

Tino geignit, vraiment intimidé par l'asiatique.

- Ch... Choc Mental !!

M. Mime tendit les mains vers Karaclée. Moyade s'interposa et se prit la Lame Feuille et le Choc Mental. Violette serra les dents.

- YEAH !!! Dans ta face ! ricana Wallace.

Moyade revint vers Santana en tournoyant.

« Pardon ma belle, mais je ne pouvais décemment pas la laisser se faire toucher... »

Wallace et Tino se regardèrent, confiants. C'est ce moment que choisit le Karaclée de Violette pour frapper Manternel avec Casse-Brique. Ce faisant, il éclata les murs de Tino.

- Eeeeeeh !!! grommela Tino.

Le Pokémon bleu retomba vers M. Mime, surpris. Violette fronça les sourcils.

- Direct TOXIK !!! cria l'adolescente.

L'attaque frappa M. Mime au visage et le projeta en arrière.

- Suivi de Close Combat !!

L'attaque poussa M. Mime dans ses derniers retranchements.

- Hey !!! cria Tino.
- Soin !

Moyade se régénéra de ses dégâts précédents. Tino regarda Wallace.

- Aide-moi !
- J'suis en train !!

Manternel avait effectué Danse Lames.

- Tranche !
- Ebullition !!

L'attaque frappa Manternel. Wallace regarda Santana en grommelant.

- Gaaaaaaaarce !!!
- Crétiiiiin ! moqua Santana.

Manternel se retrouva brûlé par l'attaque de Santana.

- STRING !!

Le Choc Mental de Tino repoussa finalement Karaclée, très affaibli. Wallace semblait très concerné par Manternel.

- T'as pas un moyen de soigner mon Manternel ?
- ... pas des moyens légaux en combat !
- Chié !!!

Santana redressa la tête.

- Ton inquiétude pour ton Pokémon est tout à ton honneur, mais regardez les choses en face, vous allez perdre.

Wallace se mordilla les lèvres.

- Tino, tu penses pouvoir les buter ?

Le jeune homme regarda son M. Mime.

- Mon Mime est un peu à plat, mais si je peux porter un ou deux coups...

Wallace hocha la tête.

- J'me fous que ce soit toi ou moi, mais je refuse de voir un sourire victorieux s'afficher sur la sale tête de fouine de Santana...
- Et tu proposes ? Ton Manternel est brûlé, mon M. Mime est en difficulté...
- Les défenses de Karaclée sont faibles, et Santana est comme n'importe qui, si on lui coupe le sifflet, elle ne peut plus réagir... J'y vais, tu me suis.
- ... Ok...
- STRING !

Wallace se redressa. Walter acquiesça.

- On arrive vers le dénouement...

Wallace se mordilla les lèvres. « J'aime pas jouer en défensive mais là... »

- SURVINSECTE !!!

Santana haussa les sourcils. « L'enfoiré ! »

Les rayons orangés foncèrent et s'attaquèrent à Karaclée et à Moyade. Si pour Karaclée, l'affaiblissement était purement physique, Moyade était altérée au niveau de ses compétences.

- Maudit... Laser Glace !!

Moyade envoya l'attaque. Mais Wallace continuait à bombarder ses adversaires. « Le sale mioche... »

Manternel esquiva le Laser Glace sans difficulté.

- Martial, Direct Toxik !!

Karaclée fonça vers Manternel. Wallace regarda Tino qui hocha la tête.

- CHOC MENTAL !

M. Mime tendit ses bras vers Karaclée. Wallace hocha la tête. Moyade prenait toujours les Survinsecte.

- Santana !!

L'asiatique restait fixée sur Moyade. Violette semblait désespérée.

- Santana !

L'attaque fusa et explosa. M. Mime se mit à fumer.

- HEY !!!
- Oh WAOUH ! s'étonna Mike.
- Pas possible... s'étonna Clive.
- Tino bon sang !! souffla Tristan.

Wallace et Tino regardèrent en haut. Moyade était au-dessus d'eux. L'image d'Ecume face à Santana se dissipa. Karaclée était toujours debout. Santana souffla.

- J'ai adoré votre petit moment de concertation, c'était fort romantique. Ça m'a laissé juste assez de temps. Je suis sûre que Violette elle-même n'a rien vu...
- En effet, non ! sourit Violette.
- Eh bien ce combat aura au moins rendu hommage à ma discrétion !

M. Mime était KO. Tino grommela, défait.

- C'est cuisant et humiliant...

Wallace regarda Tino, légèrement moins méprisant qu'il aurait pu l'être avant.

- Merci quand même, vieux.

Tino hocha la tête et retourna auprès de Tristan. Lequel tapota l'épaule de son ami.

- Ca va aller ?

Tino acquiesça.

- Ouais. J'avais aucune chance... Il faut parfois accepter qu'il y a meilleur que soi...

Wallace était le Last Man Standing face à Santana et Violette. Lesquelles attendaient l'attaque à venir. Manternel s'écroula suite à sa brûlure. Wallace frappa l'air.

- Eh MERDE !!!
- Victoire des femmes, comme toujours ! sourit Lindsay.

Les filles de la classe crièrent leur joie et applaudirent. Sauf Perrine qui s'en foutait. Elle se leva et ramena un Anti-Brûle à Wallace.

- Ca va aller ?

Wallace acquiesça.

- C'était un chouette combat !
- Hm... Mouais.

Perrine regarda Wallace.

- Tu la vaincras un autre jour !

Wallace sourit.

- T'es la seule qui me comprenne, Truman...
- C'est pour ça que je suis super !
- Allez hop, tous à la cafet pour fêter la victoire de Violette !! cria Rebecca.
- Mais enfin, Rebecca...

Violette regarda Santana qui la somma d'y aller. La jeune fille suivit le reste de la classe. Santana s'avança et passa vers Wallace.

- Ca fait un partout, Gribble...

Elle s'en alla du même pas que d'habitude. Wallace soupira. Naomi et Walter rejoignirent Wallace. Denis arriva.

- Eh bah... C'était agité... Perrine, tu as été... décevante !
- ... tu as tout entendu ?
- Non, j'ai juste constaté que tu avais perdu... Mais ce dernier combat, c'était superbe ! Un jour les enfants, vous ferez des dresseurs merveilleux !

Wallace acquiesça.

- Mouais. J'aurais préféré en être un maintenant... soupira Wallace.

Perrine, Walter et Naomi regardèrent Wallace, étonnés.

- Te préoccuperais-tu de ce que les autres pensent de toi ?! s'étonna Naomi.
- Ouais, c'est bizarre ! sourit Walter.
- Vous pouvez pas comprendre, vous avez tous été nuls ! grommela Wallace. Surtout toi, Trum... Perrine !

Denis plissa les yeux.

- Tu appelles Perrine par son nom de famille ?!

Wallace regarda Denis, puis regarda à gauche, à droite...

- J'ai... méga faim !
- On en rediscutera, jeune homme !
- Maiiiiiiis !!!
- Quand tu veux, passe à la maison, j'essaierai de t'aider avec tes Pokémon désobéissants !

Wallace sourit.

- Hm... Ouais, j'veux bien !
- Cool. N'interpelle plus ma fille de façon aussi familière !
- Oui monsieur...
- Je retourne à mon inventaire !

Denis s'en retourna vers ses étagères. Wallace soupira.

- Truman, ton père est chiant...
- Je sais.
- Mais en même temps c'est un amour !

Perrine acquiesça, puis grimaça et donna un coup de pied dans le mollet de Wallace.

- AOURF ! ARGH !!

Perrine regarda Naomi et Walter.

- Voilà ! Maintenant je trouve que ce tournoi était cool !