XI
-Quoi ? Tu n'as aucun Pokémon connaissant des attaques de soin pour ton premier soir ?
Anna était dans sa chambre avec Flynn qui était venu lui demander quelque chose. Elle sur son lit, lui était debout et tendait sa main, les yeux pleins d'espoir.
-La vérité, c'est que… moi non plus, concéda Anna. Désolée, mais je ne peux pas t'aider.
-Tant pis. Je vais pas être renvoyé pour ça… Le premier jour, en plus…
-Tu prends le bus ?
-Oui. Je vais arrêter de te prendre pour mon chauffeur. Il y a un bus dans…
Flynn regarda sa montre qui indiquait 16h57.
-Merde, le bus ! s'exclama-t-il. A plus, Anna !
Il partit en courant sous le regard affectueux de la jeune femme.
Elle regarda ses mails. Elle en avait reçu un nouveau de son ancien professeur. Il consistait en une adresse et une heure de RDV à Céladopole. Elle sourit. Elle devait rencontrer dans son laboratoire un scientifique intéressé pour la prendre en doctorat.
Elle alla prendre les clefs de la voiture de Frédéric.
« Dommage que je ne sache que maintenant que le rendez-vous est aujourd'hui… j'aurais pu emmener Flynn… » songea-t-elle.
Elle se dirigea vers le parking et démarra ce qui était devenu sa voiture de fonction.
Elle arriva à Céladopole en onze minutes onze secondes.
« Nouveau record ! »
Comme à son habitude, elle laissa la voiture près de l'arrêt de métro, et prit la ligne qui s'arrêtait à la station « Manoir », au centre. C'était dans les environs que se situait le petit laboratoire rattaché à l'Université.
Après avoir remonté quelques rues, Anna se trouva face au laboratoire. Il était écrasé par deux vieux immeubles qui le dépassaient de plusieurs dizaines de mètre. La porte de bois, pourtant large, en paraissait minuscule et donnait la mesure apparente du bâtiment. Trois fenêtres, comme empilées au-dessus, indiquaient le nombre d'étages.
Anna frappa à la porte. Un judas surmontait la plaque sur laquelle il était gravé : « Institut de recherches fondamentales en morphologie Pokémon - Grande Université de Céladopole ».
On lui ouvrit. Devant elle, un petit vieillard tenait le battant, vêtu d'une blouse.
-Anna Chester ? demanda-t-il d'un ton anxieux en dévisageant la jeune femme.
-C'est moi, confirma-t-elle en tendant la main.
Le vieillard la dédaigna et fit à Anna des signes d'entrer pressants. Elle s'engagea dans le long et mince couloir, tandis que l'homme fermait précipitamment la porte. Il mit plusieurs verrous et s'élança dans le couloir. Anna le suivit jusqu'à une large salle à l'issue du couloir, qui à en croire les fauteuils, canapés et tables basses, étaient le foyer du laboratoire. Il y avait au bout de la salle un bar, avec une machine à café et quelques tabourets, et un escalier menait au niveau supérieur.
-Désirez-vous un café ? demanda le vieil homme.
Il avait quelques tremblements dans la voix. Anna refusa poliment.
-Asseyez-vous… dit-il.
Ils prirent place sur deux fauteuils qui se faisaient face.
-Vous venez pour le doctorat… dit-il.
-Exactement, acquiesça Anna. C'est le professeur Daire qui m'a recommandé à vous.
-Parfait, parfait… murmura le scientifique, les yeux dans le vague en opinant frénétiquement du chef.
Il laissa flotter un léger malaise silencieux qu'il interrompit subitement :
-Daniel m'a parlé de votre situation actuelle…
-A vrai dire, je ne travaille pas vraiment, et je peux demander à mon employeur de me financer…
-C'est très bien… vous travaillez pour Marcus Kenny, c'est bien ça ?
-Oui…
Le vieillard laissa échapper un soupir très fatigué.
-Vous faîtes un travail scientifique ?
-Je fais - faisais, jusqu'à il y a peu - de la recherche, dans un sens. Je travaillais sous les ordres du docteur Vélasquez… nous établissons une base de données à partir d'œufs de Pokémon afin de déterminer d'hypothétiques critères de naissances de Pokémons… chromatiques.
-Passionnant ! dit le professeur, pénétré. Êtes-vous parvenus à des conclusions ?
-Aucune. Nous prenons en compte le poids des parents, le régime du père, de la mère, leurs attaques, leur taille, la forme de l'œuf, la température de la conception… Et nous n'avons pour l'instant réussi qu'à arriver à établir un pourcentage de naissance shineys que nous corrigeons à mesure des naissances…
-Vraiment ! A quel nombre êtes-vous arrivés ?
-Quelque chose de l'ordre de 0,012%.
-Fantastique ! Mais n'avez-vous pas peur de trouver dans l'existence même d'un taux de réussite, la preuve du caractère aléatoire de ces naissances ?
-Si, mais la consigne était de continuer à chercher…
-Je comprends… et vous n'avez encore rien publié ?
-Je ne suis pas sûr que nous ayons un véritable statut…
-Mais…
Le professeur troqua son expression inquiète pour un regard courroucé.
-Vous auriez pu le faire publier sous le nom de Daniel ! Enfin, de telles découvertes ! Vous comptiez les garder pour vous ? C'est peu scientifique ! dit-il avec fougue.
-Excusez-nous, professeur, dit Anna. Mais mon travail ne m'apparaissait pas vraiment comme très utile… Je ne pensais pas que ce que nous faisons intéresserait la communauté scientifique.
-Et les shineys… demanda soudain le professeur en reprenant sa mine avide, en avez-vous vu ?
-Il y avait une dizaine d'éclosions « réussies » par semaine, dit Anna. Mais je ne sais pas ce que devenaient les bébés…
-Quel manque de curiosité ! Il vous faudra améliorer ça, mademoiselle !
Le scientifique était totalement bipolaire. L'espace d'un instant, il avait repris son ton professorale pour sermonner la jeune femme.
-Pourquoi toutes ces questions ? s'impatienta Anna, fâchée.
-Vous savez que mes propres recherches portent sur les shineys… dit le professeur.
-Non, je l'ignorais… assura Anna, intriguée.
-En tout cas, vous êtes bien placée pour savoir que les shineys intéressent beaucoup de monde…
-Oui.
-Je l'ai découvert moi-même lorsque j'ai commencé à étudier les shineys.
La voix du professeur se fit plus basse, et il se pencha en avant, le visage grave. Il allait lui livrer des informations confidentielles que les murs ne devaient pas entendre.
-Un de mes confrères s'est avéré être membre d'une organisation obscure et liée aux shineys…
-La Confrérie ? demanda Anna.
-Chut !
Le professeur balaya la salle d'un regard soucieux et rapprocha son fauteuil de celui d'Anna. Il reprit en chuchotant :
-J'ai subi divers pressions de ce groupe quand j'ai entamé des recherches… j'ai expliqué aux membres que j'ai rencontrés que ma recherche était désintéressée et qu'en rien elle ne perturberait leurs… activités. Ils m'ont laissé en paix mais il s'est trouvé que pour bien mener mes recherches, j'ai dû faire appel à leurs services…
-Aux shiney hunters ?
-Chut ! la fit-il taire à nouveau, comme s'il craignait qu'on entende ces mots. Oui, à ceux que vous appelez ainsi. Du moins, pas à eux directement. Je me suis adressé à un important distributeur de Pokémons, souvent sollicité par l'Université… l'entreprise Béhémot. Comme, officiellement, l'entreprise ne distribue de Pokémons chromatiques, j'ai dû contacter le DG directement et m'arranger avec lui pour obtenir des Pokémons chromatiques. Je n'aurai jamais dû… Il a essayé de profiter de l'occasion pour conclure un accord avec moi… Il voulait que je lui fabrique un sérum qui rende les Pokémons shineys… vous rendez-vous compte ?
-Comment serait-ce possible ?
-Mais c'est impossible ! Ce serait comme créer un produit qui rendrait vos cheveux d'une autre couleur, d'un coup ! Et puis, je fais de la recherche fondamentale, pas appliquée !
-Ce n'est pas impossible… dit Anna en songeant à ses cheveux devenant subitement roux.
-Non ! Ou du moins… je pensais que c'était impossible…
-Vous avez réussi à créer ce sérum ?
-Je m'égare, se rectifia le professeur. Laissez-moi vous expliquer : Béhémot a finalement consenti à me prêter les shineys qui lui arriveraient pour cinq jours chacun, et je lui ai vaguement assuré que j'essaierai de créer ce sérum… Quel idiot je fais ! Quelle erreur !
-Que s'est-il passé ?
-Il semble que les… chasseurs de chromatiques ait eu vent de l'accord, je ne sais pas comment… et ils ont recommencé à m'envoyer des menaces !
-Qui exactement vous envoyiez des menaces ?
-Votre employeur, Marcus Kenny ! Il m'a envoyé une longue lettre dans laquelle il reste suffisamment évocateur quant à cette « Confrérie » et ses prétendues « possibilités » que je ne souhaite en rien mettre à l'épreuve !
-Marcus Kenny vous a envoyé une lettre de menaces ?
-Lui, et quelques autres, j'ai leurs noms si vous les connaissez !
-Comment avez-vous réagi ?
-J'ai été contacté avant-hier par une femme nommé Debra, qui est à la tête d'une association de défense contre les shiney hunters. Je ne me souviens plus du nom exact… Elle m'a dit des choses affreuses à propos des shiney hunters ! Je ne veux plus avoir affaire à ces gens-là !
-Vous n'avez pas tenté de répondre à Marcus Kenny pour lui expliquer que vous ne feriez pas ce sérum ?
-Non. Parce que…
Le professeur déglutit et jeta des coups d'œil nerveux dans le reste de la salle.
-… j'ai réussi à mettre au point la formule… qui permettrait…
-De rendre un Pokémon shiney ? Incroyable ! Vous êtes un génie, professeur Lavazou !
Mais le professeur secoua la tête négativement, en fermant les yeux.
-J'ai créé quelques gouttes de liquide qui enlève leurs caractères au shineys. Quant au sérum exigé par Béhémot, je crois être capable de le créer aussi, mais… je me refuse à le faire. L'autre jour, j'ai fait la rencontre d'un homme sinistre qui se disait faire partie de la « Confrérie » tout en représentant Béhémot ! C'est à n'y rien comprendre !
-En effet… dit Anna, qui réfléchit aux problèmes du professeur.
-C'est pour cela que je tenais tant à vous rencontrer, dit Lavazou. Si vous m'aidez, je vous promets de jouer de toute mon influence pour vous trouver un doctorat avec un bon directeur de thèse ! Je pourrais être le votre, bien sûr, mais vous devez en avoir un peu marre des shineys !
-Non… dit Anna. N'eût été de toutes ces difficultés, je vous aurais volontiers assisté… je n'arrive pas à croire que vous avez déjà trouvé comment manipuler la couleur des Pokémons.
-Anna, il ne s'agit pas de ça. Les chasseurs de chromatiques s'intéressent aux Pokémons seulement pour leur… teinte… Mais cela revêt une toute autre signification. Une signification bouleversante, même ! L'existence de shineys serait la preuve la plus solide aux arguments en faveur de la théorie de l'évolution !
Anna plissa les yeux.
-La théorie de l'évolution ? de Darwin ? Elle n'est sûrement pas recevable pour les Pokémons…
-Anna, j'ai entendu ça toute ma vie… Mais les chasseurs de chromatiques m'ont appris quelque chose de très intéressant. Pour chaque espèce de Pokémon, sans aucune exception, il y a des shineys. Pourquoi, c'est ce que j'aimerais savoir, mais ils sont sûrs qu'il existe des shineys pour chaque espèce. Ce qui voudrait dire que les shineys ont existé avant que les Pokémons ne se développent en plusieurs espèces, en plusieurs types ! Cette donnée validerait la théorie du Pokémon originel !
-Il y aurait un ancêtre commun à tous les Pokémons ? Ca me rappelle quelque chose…
-Nous ne parlons même pas du projet Mewtwo ! Enfin, Anna…
Le professeur reprit sa mine grave.
-Je vais vous confier la fiole qui contient le sérum servant à enlever la brillance des chromatiques. Ainsi que sa formule et celle du sérum pour rendre un Pokémon shiney.
-Moi ? Mais pourquoi ? Je vais devenir la cible des shiney hunters ! s'indigna Anna, prise de peurs.
-Pour que vous la donniez à Flynn Kenny.
-A Flynn ? Comment vous le connaissez ?
-Debra m'en a parlé. Elle semble avoir une pleine confiance en lui. Et j'ai une pleine confiance en Debra. Il est bon dresseur, non ?
Anna songea à l'incendie provoquée près de la ferme, et à la démonstration de stratégie face à Armaldo.
-On peut dire ça…
-Et surtout, il est opposé au système des chasseurs de chromatique… Cependant, comme il est apparenté à des shiney hunters, personne ne le suspectera jamais de détenir ces informations !
-Professeur, avez-vous peur de garder vous-mêmes ces documents ?
-Absolument.
La franchise du scientifique ne mit pas Anna à l'aise.
-Je m'attends à une tentative d'intimidation, voire à une attaque, de cette organisation, ou de personnes à la solde de Béhémot, ou des deux, qu'en sais-je, dans les plus brefs délais. Je sais que les premières conclusions de mes recherches les dérangent ! Et je sais qu'ils seront prêts à tout pour mettre la main dessus. Mais je ne veux pas que ce soit perdu pour la science. Alors, Anna… l'implora-t-il en lui saisissant les mains, la larme à l'œil. Promettez-moi que quoi qu'il arrive, quoi qu'il m'arrive, vous ferez le nécessaire pour que ces documents deviennent publics.
-Professeur, vous me faîtes un peu peur…
-Je vous en prie Anna, je n'ai plus le temps ! Tenez !
Il donna une chemise et une seringue à Anna.
La jeune femme hésita un long moment. Le discours angoissé du savant lui donnait l'impression d'être en danger et des sueurs froides. Finalement, après une très longue réflexion, elle agrippa les objets tendus par le scientifique et les enfuit dans son sac à main.
-Merci, Anna… susurra le vieil homme.
Quelques heures plus tard, au même endroit, la lune éclairait fébrilement la lourde porte du laboratoire. Il était 22h. Une silhouette féminine s'avança devant la porte, suivi par un Alakazam dont les yeux brillaient.
-« Laboratoire de l'Institut de recherche fondamentale en morphologie Pokémon », lut Maria Kenny. Vas-y, Raspoutine…
Le Pokémon ferma les yeux. Des bruits de frottements métalliques indiquèrent qu'à l'intérieur, les verrous avaient été enlevés. Maria tourna délicatement la poignée.
Elle entrebâilla la porte.
-Il n'y a pas de caméras ? demanda-t-elle à Raspoutine.
Il fit « non » de la tête.
-Bien…
Maria entra, suivi par Alakazam, et ferma la porte derrière elle. Elle s'élança à grandes enjambées dans le couloir qui le mena au foyer qu'elle traversa sans un regard.
Elle monta l'escalier pour se retrouver dans une salle carrelée, garnie de tables à ses murs, avec des placards accrochés au plafond.
-On va commencer ici… dit-elle.
Elle appela Czar, son Brouhabam.
-Czar, 20 150 hertz, ordonna-t-elle.
Le bruit qu'émit le puissant Pokémon était trop aigu pour qu'elle puisse l'entendre mais il finit par si bien le moduler, que toutes les fioles en verre posées sur la table explosèrent. Aucune d'entre elles ne contenait de liquide.
-Raspoutine, ouvre les placards ! Déchire les feuilles !
Les capacités télékynésiques du Pokémon firent s'ouvrir tous les placards. Des feuilles virevoltèrent en tout sens, et finirent par se déchirer d'elles-mêmes. Les copeaux de papier tombèrent en une fine pluie sur le carrelage.
-Super, Raspoutine !
La lune qui les éclairaient se voila subitement. Maria et ses deux Pokémons se retrouvèrent dans les ténèbres profonds. La shiney hunter sentit Raspoutine s'agiter. Il y eut un sifflement et il sembla que Brouhabam s'écroula de tout son long.
-Black ! rugit Maria. C'est toi, Black ! Je sais que tu es là ! Black !
Elle sortit son Scorvol Karénine.
-Vol !
Le Scorvol déploya ses ailes et fonça dans le plafond, se retrouvant à l'étage supérieur. Maria se lança en avant pour ne pas recevoir un décombres. Elle glissa sur un lambeau de papiers et se retrouva à terre.
-Fais-lui la peau, Karénine ! Je t'aurai, Black !
Alakazam fit apparaître un sphère énergétique entre ses bras, illuminant l'étage. Maria se redressa et observa sa situation. Czar était inconscient, à terre, et Raspoutine scrutait les alentours, sujet à une vive panique.
Un souffle glacial parvint d'en haut.
« Son Dimoret… » réalisa Maria.
Elle rappela Czar. Sans crier gare, Karénine s'échoua par terre, gelé. Maria le rappela à son tour, complètement affolée.
-Black, sale fourbe !
Elle lança sa dernière Pokéball. Un Léviator rouge apparut, tout plié dans l'espace confiné du laboratoire.
Raspoutine vint se placer à côté d'elle.
-Je ne voulais pas en venir là mais on me met des bâtons dans les roues. Ultralaser, Bezoukhov !
Le Leviator leva la tête et pulvérisa les étages supérieurs. Maria et Raspoutine coururent dans le couloir qui menait à la fenêtre.
Raspoutine brisa la fenêtre, et il en sauta avec Maria. Il la fit léviter pour adoucir la chute et lui-même se rétablit sur ses deux pattes, sur le trottoir. Sa maîtresse et lui levèrent la tête : Le Leviator quitta le bâtiment en démolissant les trois étages. Il fit écrouler l'édifice d'un dernier coup de queue et monta en l'air, effrayant les badauds du boulevard.
Dans le nuage de poussière et de gravats, Raspoutine et Maria se protégeaient par champ de protection sphérique.
-Il ne viendra pas demander son reste ! jubila-t-elle.
Ils s'avancèrent dans le champ à travers les ruines encore mouvantes. Au loin, des sirènes de police retentirent.
Raspoutine et Maria ne voyaient aucune trace de Pokémon.
-Le lâche ! Il s'est enfui ! s'écria Maria.
Bezoukhov rugit : il était attaqué par des policiers. Maria jura.
-C'était un piège, dit-elle entre ses dents. Je parie qu'il avait déjà appelé la police. Quel salaud ! Vite, Raspoutine…
Alakazam tendit le bras et se concentra.
De l'autre côté de l'écran de poussière dans lequel ils évoluaient, les trois voitures de policiers qui faisaient face au Léviator shiney furent envoyées en l'air pour retomber sur les officiers qui combattaient.
Maria émergea des décombres, et rappela Léviator dans sa pokéball. Elle prit la fuite avec Raspoutine.
L'un des policiers se saisit de son talkie-walkie. En cas d'attaques de dresseurs puissants, la police faisait appel à des dresseurs très puissants. Pour suppléer au champion de la ville, particulièrement dans une agglomération comme celle de Céladopole, des anciens grands dresseurs vendaient leurs services aux forces de l'ordre.
-Dans le quartier du manoir, je prends en filature une dresseuse qui a fait sauter un laboratoire, elle est équipée d'un Leviator chromatique et sûrement d'un Pokémon psy ! je demande un topdresseur.
Il s'élança à la poursuite de Maria.
Celle-ci avait pris quelques faubourgs d'avance et avait déjà une idée d'où elle irait. Elle s'arrêta de courir devant petits immeubles. Il s'agissait des entreprises Béhémot. Maria appela son Léviator.
-Détruis ça, Bezoukhov !
Le Leviator vola jusqu'aux bureaux et asséna des coups de queue qui soulevèrent des tonnes de poussière. Maria pensait ainsi attirer Black.
Alors que la queue allait s'abaisser pour démolir une autre partie du bâtiment, un terrible Fatal-Foudre terrassa Bezoukhov.
Une vieille dame affublé d'un Raichu arriva devant Maria Kenny.
-Vous êtes en état d'arrestation ! Suivez-moi ! dit-elle.
-Vous êtes Anastasie Lindbergh ? s'étonna Maria Kenny.
-Suivez-moi !
-Raspoutine, Psyko !
Lindbergh et son Raichu furent projetés en arrière par une force invisible, et Maria prit la poudre d'escampette en rappelant Léviator. Mais elle dut s'arrêter de courir très tôt, car un Triopikeur qui émergeait du trottoir lui interdisait l'issue. Pendant ce temps, Anastasie avait eu le temps de rattraper la contrevenante.
-Poing-Givre !
Alakazam mit KO le gêneur. Mais de puissants éclairs lui coururent sur le corps en lui arrachant un cri de douleur. Maria se retourna, faisant face à Anastasie.
-Vous pensez m'arrêter ? Vous vous êtes rouillée, Lindbergh ! Votre Triopikeur a perdu de son aplomb !
-Je peux aussi bien vous retenir jusqu'à l'arrivée de la police !
-Distorsion !
L'air se mit à vibrer autour de Raichu et Anastasie, qui devinrent lourds comme du plomb. Ils étaient prisonniers de la zone créée par Raspoutine. Maria et lui firent quelques pas à reculons, puis s'enfuirent en courant le long de l'avenue jusqu'à se fondre dans l'obscurité. La vieille dresseuse et son Pokémon ne purent se déplacer normalement que quelques minutes ensuite.
-Quel Alakazam… lâcha Anastasie, dépitée.