Chapitre 26: Un peu d'attente.
Le téléphone plongea dans l'océan. Il aurait pu servir à retrouver Miréna, qui sait. Un dispositif de repérage à distance, utilisant les satellites aurait pu en être capable.
« Ils nous suivent, c'est sûr, maintenant. » fit Mydreï, adossé contre un mur de la batisse qui menait aux cabines. Miréna était à coté, assise par terre. « Je ne sais plus où j'ai acheter ce téléphone, c'est étrange ... si je m'en souvenais, j'aurais peut-être pu remonter à la source.
Miréna resta silencieuse, évasive. Elle avait eu un sacré choc, sur le coup. Maintenant, elle se disait ... que c'était normal. Ils la suivaient. Ils ? Qui étaient-ils ? Etaient-ce des gens de Saint-Kersen, avec cet étrange homme aux yeux bicolores ? Peut-être, elle ne le savait pas. Elle ne voulait peut-être pas réellement le savoir non plus. Tout ce qu'elle souhaitait, c'est qu'on l'a laisse tranquille, une bonne fois pour toutes. Elle n'avait pas envie de se battre, elle n'avait rien demandé à personne, et pourtant, on la tourmentait. C'était vraiment épuisant, au bout du compte. Même ce simple voyage en bateau ne se passait pas de manière paisible.
« Allez, Miréna. Relève-toi. » fit Mydreï, en redressant la jeune femme, qui se laissa faire sans broncher. Elle n'en avait pas envie, de plus. Mydreï la mit en face de lui. « Tu n'as pas à t'inquiéter. » continua t-il.
« Tu trouves ? Moi, je m'inquiète. Quand est-ce qu'ils vont attaquer ? Comment ? ... Je pense à beaucoup de choses à la fois, j'ai peur ... je suis peut-être bête, aussi. »
« Ne dis pas ça. Ils vont sûrement attaquer, mais leurs objectifs semblent différents. Cela ne sera sans doute pas pour tout de suite. »
« Je me sens coupable ... »
Miréna se retrouva dans les bras de son seul ami, dans une étreinte affective, qui la rassura, en quelque sorte.
« Oublie un peu tout ça. Nous aurons tout le temps de nous en occuper. » fit doucement le jeune homme, en passant ses mains dans les cheveux blonds de la jeune femme. Elle avait de quoi être confuse, avec tout ce qui se déroulait.
« Au fait ... Mydreï. Tu connais plutôt bien les Pokémons, non ? » demanda Miréna, d'une voix traduisant une certaine lassitude de sa part.
« Je connais plutôt les Pokémons, oui. Ma famille était proche de ces créatures. Elle a vécue à Sinnoh il y a quelques générations, et un membre de ma famille était même arrivé jusqu'à la Ligue Pokémon. Enfin, tu dois avoir l'impression que je te parle dans une autre langue, là. »
Miréna eu un petit rire à cette dernière remarque. C'est vrai qu'elle ne connaissait pas du tout les Pokémons, c'était dommage. Elle irait lire des livres, c'était décidé. Elle voulait en savoir plus sur ces créatures extraordinaires.
« Quelle était ta question, alors ? »
« Connais-tu un Pokémon ... qui se nomme Electhor ? Pendant que Dreynos était en train de se battre contre moi ... il avait prononcé ce nom là. » murmura la jeune femme.
« Electhor ? » fit Mydreï, un peu surpris. « C'était un Pokémon Légendaire, un Oiseau qui maîtrisait la Foudre. C'est vrai qu'en y pensant, tu pourrais avoir héritée de ses pouvoirs, mais comment ? »
« Je ne sais pas ... je suis une expérience de laboratoire, ça doit être ça. »
« Non. Tu n'es pas née là-bas, tu ne peux pas dire que tu es une expérience laboratoire. Mais tant que tu n'auras pas retrouver tous tes souvenirs, il sera difficile de tout comprendre. On le saura sans doute, bien assez tôt, ne t'en fais pas. »
Miréna se contenta d'hocher la tête, comme le pouvait dans cette étreinte, et posa sa tête contre l'épaule du jeune homme qu'elle avait en face d'elle. Tout allait être révélé ... tôt ou tard, mais elle ne savait pas, si c'était ou non, une bonne chose. Qui sait, elle aurait peut-être pu commettre des crimes et a été punie pour ça, ou quoi que ce soit d'autre.
L'île Syksrein. C'était la destination de ce bateau. La finalité de son voyage. C'était là qu'une nouvelle fois, notre trio allait avoir à faire avec de véritables problèmes.
Le quai est vide, à cette heure tardive. Ou presque. Une ombre plane devant, attendant paisiblement l'artrivée du quai. Ses yeux rouges brillent dans l'obscurité. Ahh ... la chasse. Rien de tel, que pour gagner sa vie en s'amusant. Torturer des petites âmes en peine, les faire s'agenouiller devant soi avant de fracasser leurs crânes. Tel était sa devise, à lui. Il ne se ferait pas avoir de manière aussi ridicule que le fut Dreynos. Quand on veut affronter les Pouvoirs d'un Pokémon Légendaire, il faut être prêt. Et lui, l'était bien assez. Son plan ne comporte pas de faille.
Ah, et il y avait aussi ce jeune homme qui causait quelques ennuis. Son nom, Mydreï, c'était ça ? Il n'allait pas non plus faire long feu.
Une lumière. Du vent. Les yeux rouges de l'obscurité se tournèrent vers les cieux. Que se passait-il ? Un appareil volant, un hélicoptère, plus précisément, desendait.
« Ah, une vieille connaissance, quelle belle surprise. » fit un homme en descendant de l'hélicoptère.
La paire d'yeux était braquée sur cet homme. Un homme qui ne lui était pas inconnu, loin de là, même.
« Aaron. Que fais-tu, ici ? »
« Et même pas de Bonjour ? C'est plutôt par là, qu'on commence, d'habitude. C'est vrai qu'il fait nuit, aussi. » plaisanta vaguement le dénommé Aaron Reiken, en s'approchant de cette personne, qui était emitouflée dans une longue cape sombre, son visage étant caché par un capuchon, ne laissant que ses yeux inquiétants luirent.
« Si tu y tiens. Maintenant, que veux-tu ? »
« Ah, je n'ai toujours pas entendu la formule de politesse adéquate, mais visiblement, tu n'es pas tout à fait de ce genre là, Aryen. »
« Va droit au but, je n'ai pas la patience pour écouter toutes tes frasques. » répondit le dénommé Aryen, d'une voix grave.
« Bon, bon, eh bien, puisque tu insistes. Je suis venu ici, te souhaiter bonne chance contre le Projet P-M-5. Ils arriveront demain soir, approximativement, et je te déconseille de les mésestimer. »
« Tu viens me souhaiter bonne chance ? Ridicule. Il n'y a pas besoin de chance, dans un affrontement. Celui qui a le mieux maîtrisé son sujet l'emporte. »
« Tu penses ? J'ai toujours pensé qu'il y avait une part de chance dans toute chose. » répondit Aaron, d'un air décontracté, en braquant ses yeux vers l'océan, à peine illuminé par un phare. « Et ce Mydreï, le combat contre lui, risque d'être intéressant, tu ne trouves pas ? »
« Non. J'ai déjà tout planifié, il ne pourra certainement pas rivaliser avec moi. Ses armes sont déjà de l'histoire ancienne. »
« Tu parais bien sûr de toi, ma foi. Sur ce, je trouve qu'il est assez tard. Je m'en vais donc sur ce pas, et une dernière chose. »
« Dis la donc. »
« Tu ne pourras pas me dire, que je ne t'avais pas prévenu ! »
Dans un dernier éclat de rire, Aaron s'éloigna, dans les profondeurs de l'île de Syksrein. L'hélicoptère, lui, avait déjà décollé pour repartir. Sans l'ancien Docteur de Saint-Kersen.
Les heures commencèrent à passer. La lumière du soleil, refit rapidement, son apparition. Le bateau continuait son petit bonhomme de chemin, vers l'île de Syksrein.
Notre trio était déjà eveillé, et venait de prendre son petit déjeuner. Le prix n'était pas exorbitant, mais Mydreï se disait qu'il serait bientôt temps de penserr à recevoir de nouvelles finances. Ou alors, à aller tirer de l'argent, grâce au système monétaire particulier de ce monde, et à sa carte qui lui avait été donnée par son patron. D'ailleurs, son patron, il ne l'avait plus vu depuis bien longtemps. Ce dernier se montrait déjà très rarement, préférant les coups de fils intempestifs. Enfin, il allait devoir penser à autre chose rapidement. Physiquement, il se sentait bien. Tous ces récents combats l'avaient forgés encore plus. Il était prêt à en découdre. L'île de Syksrein, elle était sans doute porteuse d'un ennemi. Encore une fois, quoi. Maintenant, il était prêt. Reste à savoir, qui allait les attendre, là-bas.
Karl était toujours insouciant, malgré tout. Il restait là, assis sur sa chaise, à se tourner les pouces. Il n'avait pas tellement envie de se prendre la tête, non plus, ce n'était pas dans ses habitudes, d'ailleurs. Ce qui l'intéressait, c'était simplement de s'amuser. Avoir frôler la mort, ne changerait pas grand chose. Demeurer jovial en toutes circonstances, permettait de passer les moments difficiles, avec un peu de baume au coeur.
Quant à Miréna, elle appréhendait déjà l'arrivée dans l'île Syksrein. Tourmentée et confuse, elle l'était toujours. Son regard était tourné vers l'Océan. Une immense étendue d'eau qu'elle quittait peu à peu. Et déjà, surtout. Un tas de choses lui venaient à l'esprit, surtout à propos d'elle-même. Son lien avec Electhor, pourquoi ? Dans quel but ? Dans quels circonstances ? Apparemment, elle avait été le fruit d'une expérience scientifique qui a mal tournée, rien de plus classique. Mais, quelque chose lui disait, qu'il n'y avait pas que ça. Non, pas que ça du tout. Une grande part de mystère planait toujours sur elle, et repousser à plus tard les pensées sur cet évènement ne la soulageait guère. Loin de là. La jeune femme voulait en finir tout de suite, immédiatement. Tout savoir sur elle-même, sans perdre davantage de temps.
Ainsi, le silence était installé sur la table. Personne ne disait un mot, tandis que le temps devenait légèrement gris. Pas de tempête à l'horizon, non. Mais les éclaircies étaient peu présentes, dans un ciel plutôt nuageux. Comme le prélude d'une sombre journée.
« Sommes nous forcés d'y aller ? » fit vaguement Miréna, elle-même non convaincue par sa question.
« Malheureusement, oui. » rétorqua Mydreï.
« Sinon, on va encore devoir camper dehors. » cru bon d'ajouter Karl.
La journée passa lentement. Miréna n'apperçu pas cette femme dénommée Sériane aujourd'hui. En y repensant elle avait un sentiment étrange. Non pas qu'elle avait une attirance envers elle, mais une grande anxiété à son égard. Elle lui rappellait presque quelqu'un qu'elle connaissait. Or, elles ont tout juste échangées deux mots ensembles. Tss. Cela en était presque risible.
Le soir vint. Syksrein, était visible, maintenant. Le capitaine ne tarda pas à annoncer le nombre de minutes restantes, avant que le bateau n'aille s'arrêter là-bas. Encore quinze minutes. Seulement quinze minutes.