Chapitre 24: L'air du large
« L'île Ten'Gai ? Je savais bien que vous étiez des types étranges ! » ria Nélhan de bon coeur, sur le port.
Il était désormais midi passé. Malgré les dégâts subis la veille, les arrivées et les départs des différents navires n'étaient pas remit en question. En effet, ce fut surtout l'intérieur même de la ville, qui avait été touché par la folie meurtrière de Dreynos.
« Oui. Tu ne veux pas venir avec nous ? » suggéra Miréna, d'un ton plutôt sérieux.
« Oh non ! Moi vous savez, je ressemblerais davantage à un prof de sport qu'à un super-héros. Je vais rester dans ma bonne petite ville sans histoire. Enfin, jusqu'à hier. » répondit-il, souriant.
Eh bien ... puisqu'il ne le voulait pas, elle n'allait pas le forcer à les accompagner, quand même.
« Merci pour ton aide. » annonça t-elle.
« Oh mais de rien. Bonne chance à vous. » conclu l'homme, qui était vêtu désormais d'une chemise à carreaux, aux motifs bleu
« Au revoir monsieur ! » s'exclama joyeusement le jeune Karl.
Le trio, après de brèves salutations, monta dans le bateau. Ce dernier était relativement grand, mais gigantesque non plus. Il paraissait plutôt solide, de quoi être légèrement rassuré. Mais, évidemment, avec les évènements récents, être rassuré est une chose bien relative. Miréna se souvint, lorsque le train qui devait les emmener ici à Mekay Bridge, avait sombré dans une obscure brume, inquiétante. Aujourd'hui, rien à signaler pour la jeune femme.
Le bateau était plutôt luxueux. Mydreï avait prit des places relativement chères malgré les récents évènements. Le groupe était monté à l'intérieur du navire, qui comportait trois étages, à savoir un étage qui se situait approximativement au niveau du pont, un autre plus classique à l'intérieur du navire, et un dernier qu'on pourrait qualifier de sous-sol. Histoire de voir la mern ils s'étaient positionnés à l'étage le plus haut. Miréna avait sa propre cabine, tandis que celle de Karl et de Mydreï était juste à coté. Bon ... un peu d'intimité pour la jeune femme ne lui ferait pas de mal. Elle était relativement épuisée, et sitôt entrée dans sa cabine, elle enleva sa longue veste noire, la mit sur le porte manteau et s'allongea sur son lit, les yeux rivés vers le plafond. Hum ... depuis qu'elle a rejoint Mydreï, il s'en était passé des choses. Ses souvenirs demeurent flous, et depuis qu'elle sait que son nom est Miréna Vrayden, que son père avait une place relativement importante, elle n'avait plus aucun souvenir de ce passé qui ressurgissait. En même temps, elle n'avait pas réellement le temps, avec les différentes attaques subies ces derniers temps.
La jeune femme soupira. Bon ! Il y avait une douche intégrée, tant mieux. Elle avait bien besoin d'en prendre une, après tout ça. La jeune femme se déshabilla rapidement, et partit sous son eau tiède. Cela lui faisait du bien, incontestablement.
« Dis-moi, Mydreï, pourquoi tu restes planté là à lire ton journal ? » demanda Karl, assis sur son lit, les jambes en tailleur.
« Hum ? Que crois-tu que je vais faire, sinon ? » rétorqua Mydreï, pas réellement concerné par les propos de son jeune cousin.
« Bah jouer avec moi ! Je m'ennuie ! » rétorqua ce dernier, comme si cela paraissait évident.
« Trouves-toi donc un moyen de distraction, mais sans faire de bruit, si possible. » répliqua Mydreï, impassible dans le ton de sa voix.
Le jeune garçon se coucha sur le lit, silencieux. C'est vrai qu'il s'ennuyait souvent lorsqu'il venait avec Mydreï, mais ce n'était pas bien grave. C'était mieux qu'être tout seul ...
« Hum et bien. Il semblerait que notre très chère Miréna ait fait plus de progrès que prévu, non ? » annonça le dénommé Aaron, en retrant dans le bureau de son patron, Ravel Dickson.
« Cessez vos sarcasmes. Rien ne nous garanti qu'elle sera encore en vie demain. Sa vie ne tient que sur un fil. » rétorqua ce dernier d'une voix grave.
« Quand allez-vous donc changer votre discours ? Miréna possède des pouvoirs d'une Légende, aucun mercenaire de vos supérieurs ne peut se targuer de posséder une telle chose. » continua le jeune homme aux yeux bicolores. « Et au fait, pourquoi m'avez vous appellé ? »
« Ils n'ont pas été sincères envers nous. Nous devons répliquer. Je veux que tu assures la protection de Miréna, je sais que tu as des contacts haut placés, alors ... »
« Mais dîtes donc ! Votre esprit belliqueux m'était inconnu jusqu'à présent, j'en tombe des nues. Mais, je me dois de décliner votre proposition, je ne suis pas payé pour aller combattre. » rétorqua avec nonchalence le docteur Reiken.
« Tu te moques de moi ? Je ne t'ai jamais dit d'aller te battre, mais de contacter des personnes qui pourraient protéger cette femme ! »
« Elle peut bien le faire seule, non ? Je ne connais personne qui arriverait à la cheville d'un Exterminateur de vos chers patrons. »
Le directeur frappa des poings sur la table, alors que l'ambiance devint plus tendue.
« Obeïs. » fit-il d'un ton sec.
« Vous m'envoyez désolé, mais je ne peux rien faire pour elle. Déjà, je n'ai plus de crédit dans mon téléphone mobile, alors et je ne voudrais pas utiliser le téléphone de l'hôpital, vous savez, vous devriez réflechir un peu. Ces types là sont les plus haut placés de la région, ils occupent une place importante dans le monde. Si ça se trouve, toutes nos conversations téléphoniques sont surveillées. Nous ne vivons pas dans un monde merveilleux. Alors, non, je ne mettrais pas ma vie en péril pour l'hôpital. Mais, vous avez le droit de me licencier, vous savez, je comprendrais tout à fait et je vous saluerais avec tout le respect que je vous dois ! » répondit Aaron, en remettant correctement ses lunettes, sur lesquelles la lumière de la salle se reflétait.
Le directeur resta silencieux, ses yeux traduisaient toujours sa colère envers son employé, qui ne se préoccupait visiblement pas assez de l'hôpital. Non, il fallait d'abord s'occuper de l'hôpital, avant de penser à sa personne ! Dickson serra les dents.
« Vous êtes renvoyé, Aaron Reiken. »
Ce dernier esquissa un léger sourire suite à la déclaration de son chef.
« Puis-je au moins garder la blouse ? Je l'aime beaucoup, celle-là. »
« Si vous le souhaitez. »
« Eh bien ! Mon cher directeur, comme je vous l'ai précedemment annoncé, je vous salue avec tout le respect que je vous dois. Prendre des décisions importantes, telle est la responsabilité du directeur ! » s'exclama le jeune homme aux cheveux bruns, en s'éloignant, en saluant son désormais ex-supérieur, d'un petit geste de la main.
Oui, il était renvoyé, maintenant, et avait perdu sa principale source de revenu. Mais qu'importe, il avait bien d'autres choses à faire valoir dans sa vie. La partie la plus amusante, allait enfin commencer pour l'ancien Docteur de l'hôpital Saint-Kersen. Oui, c'était enfin dans cette partie, que les plus grandes révélations de ce monde vont enfin pouvoir apparaître au grand jour. Maintenant, il savait où il allait devoir se rendre. Cela sonnait comme une évidence dans son esprit.
Des heures se sont écoulées. Le bateau qui transporte notre trio principal continue son chemin vers l'île Syksrein. Le soleil commençait légèrement à décliner dans les cieux, alors qu'aucun nuage ne se présentait à l'horizon, dans un ciel bleuté. Miréna était là, à contempler l'océan, sur le pont. De loin, elle pouvait apercevoir d'étranges mouvements dans l'océan. On dit que c'était dans l'océan que le plus grand nombre de Pokémons avaient survécus aux derniers évènements peu reluisants de l'humanité. La jeune femme regarda un peu autour d'elle. Il y avait quelques personnes qui discuaient joyeusement, d'autres qui étaient sur la petite piscine intégrée au navire. Ces personnes lui semblaient être heureuses.
La jeune femme se retourna, l'air du large lui plaisait, mais bon, elle allait « rendre visite » à Mydreï et Karl.
Mais, en se retournant elle heurta quelque chose, ou plutôt quelqu'un, et trébucha de manière quelque peu ridicule.
« Excusez-moi, excusez-moi ! » s'exclama la jeune femme, confuse et gênée, tout en se relevant.
Qui avait-elle heurtée de cette manière là ? Miréna regarda la personne en face d'elle. C'était une femme, plus grande qu'elle. Ses cheveux étaient de couleur bleu, arrivant jusqu'à ses épaules, et une frange cachait son oeil droit. Ses yeux, étaient d'une couleur bleue profonde, d'un bleu océan. Sa peau semblait clair, sans aucun défaut. Cette femme devait avoir également une vingtaine d'années. Elle portait une très longue veste blanche, qui lui arrivait en-dessous des genoux. Cette veste était également parssemée de motifs bleus sur ses extrémités. Cette femme portait un simple t-shirt blanc, ainsi qu'un jean, avec des bottes noires aux extrémités, un peu les mêmes que Miréna portait, d'ailleurs.
« Ce n'est rien, vous n'avez pas à vous excusez. » rétorqua la jeune femme aux cheveux bleus, d'un ton calme.
« Euh ... eh bien ... je le fais quand même, ça ... me rassure, en quelque sorte. » bredouilla Miréna, qui ne savait pas trop quoi dire, face à elle.
Cette femme ... elle dégageait quelque chose. Une chose qui mettait Miréna un peu mal à l'aise, sans qu'elle ne sache trop pourquoi d'ailleurs. C'était un peu ridicule comme situation, elle le savait pertinemment, et c'est peut-être ça, le pire.
La jeune femme lui sourit gentiment, histoire de la rassurer, en quelque sorte. Elle avait l'air gentille, heureusement que ce n'était pas un type bizarre ou alors, il y aurait peut-être eu quelques problèmes, qui sait.
« Vous sortez un peu de l'ordinaire, madame. Quel est votre nom ? » continua la nouvelle venue.
« Euh, et bien, je m'appelle Miréna. Et ... vous ? » rétorqua la jeune blonde, toujours un peu gênée, malgré tout.
« Je suis Sériane. Enchantée de vous connaître. Vous vous rendez à Syksrein ? »
« Euh ... je crois, oui. » rétorqua Miréna, un peu troublée par cette nouvelle rencontre. D'ailleurs, elle ne savait pas trop où est-ce qu'elle allait, et ne connaissait pas les noms des lieux qu'ils traversaient par coeur, au contraire, elle se contentait de suivre Mydreï.
« Vous croyez, seulement ? » reprit la dénommée Sériane, visiblement quelque peu amusée par la situation. « Je ne vais pas davantage vous ennuyez, Miréna. Nous nous reverrons peut-être. » termina la jeune femme aux cheveux bleus, en repartant d'un pas sûr. Quelques regards se tournèrent vers elle lorsqu'elle marchait fièrement. C'était une jeune femme élégante, nul doute là-dessus, Miréna était un peu confuse, suite à cette rencontre, mais bon.
Il fallait maintenant, qu'elle aille rejoindre Mydreï et Karl, en évitant tout de même de revivre ce genre de mésaventures à l'avenir, c'était un peu gênant.