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Moon's Heaven Tome 1 de Auraman



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» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 26/09/2012 à 13:49
» Dernière mise à jour le 30/09/2012 à 13:36

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Chapitre 10 : La Traversée du Mont Argenté [1/2] [VLCMédia]
L'assaut de Mauville ayant été un échec total, l'ordre de rentrer au pays ne se fit pas attendre longtemps. A vrai dire, cette retraite tenait bien plus de la fuite que du repli. Il ne restait plus que dix-sept survivants. Bien qu'ils aient peu de chances de se faire repérer par les Johtois, les Kantois s'étaient résolus à ne pas franchir l'unique col des environs, qui reliait les deux pays. Des troupes devaient barrer la frontière, attaquant toute personne portant le blason Kantois.

Ils avaient donc opté pour un tout autre itinéraire. Rejoindre les Chutes Tohjo, plus au sud, prendrait trop de temps. Il avait donc été décidé que le groupe emprunterait les galeries minières du Mont Argenté. Avec la guerre, les mines trop proches de la frontière avaient été abandonnées. Les couloirs, qui serpentaient sous la montagne, étaient parfaitement libres d'accès.

Un Poichigeon avait été envoyé dès le repli sonné. Il était dit que la bataille de Mauville avait pris un tournant inattendu. Le rapport ne mentionnait cependant pas les pertes humaines et matérielles. Il était sûr et certain qu'avec de telles nouvelles, le Roi punisse plus que sévèrement le Général Biseau pour sa soi-disant incompétence. Trouver des responsables... La monarchie Kantoise excellait dans ce domaine.

Quand il pensait aux soldats qu'il avait tués, là-bas, Tristan témoignait d'une sorte d'indifférence. Il aurait au moins espéré être satisfait, de pouvoir venger sa sœur et son Pokémon dans le sang. Mais rien de tout cela. Il en était même venu à se demander si il avait agi comme il aurait dû... En réalité, même s'il croyait ressentir de l'indifférence, il n'en était rien. Au fond de lui, une peur était née, celle de mourir.

« Hep, Tristan, tu te sens bien ? » s'enquit son camarade le plus proche.

« Oui, bien sûr ! Je suis pas aussi fragile ! » répondit-il, à la hâte.

Barnabé marchait à coté de lui, dévorant des yeux les galons du jeune homme. Ce fils de professeur d'escrime, enseignant à la Cour, avait toujours voulu d'une carrière militaire, au grand dam de ses parents. Alors, lorsque la guerre fut déclarée et que tous les hommes valides furent réquisitionnés, Barnabé et son père s'enrôlèrent, afin de rester ensemble.

A peine plus vieux que Tristan, ce blondinet, couleur de cheveux plutôt rare pour un Kantois, ne connaissait rien de la vie paysanne et les conditions de vie rudes... L'armée lui avait fait prendre conscience que tous ne dormaient pas dans de bons lits rembourrés, ni ne mangeaient à satiété, comme c'était le cas dans sa maison de Carmin sur Mer. Et c'était précisément cette ouverture d'esprit qui avait fait naître sa sympathie pour le Péchérien. Lorsque Tristan lui racontait ses journées à l'écurie, le blond l'écoutait sans l'interrompre, tel un enfant captivé par un conte de fée. Le reste du temps, il semblait distant, souvent à l'écart.

La petite escouade quitta la forêt pour une vaste clairière, parsemée de fonderies et d'entrepôts. Un minuscule village de mineur était visible, au-delà du ravin, à droite. Comme prévu, un agent Kantois avait fait fermer la mine, par mesures de « sécurité », facilitant ainsi le libre déplacement des troupes, et fragilisant ainsi l'économie Johtoise, qui dépendait beaucoup des filons d'argent de la Montagne.

Le groupe s'engouffra alors dans le trou béant qu'était l'entrée de la mine.

Un vaste hall accueillait les entrepôts d'outils. D'autre fonderies se trouvaient là. De nombreuses galeries partaient de cet endroit, s'enfonçant dans les tréfonds de la terre. Le groupe emprunta l'un de ces tunnels, celui qui était censé les ramener chez eux.

Les Kantois déambulaient depuis déjà des heures dans les interminables boyaux qui serpentaient sous le Mont Argenté. De solides étais soutenaient le plafonds. Mais malgré ça, Tristan ne pouvait s'empêcher d'y jeter de rapides coups d'œil pour s'assurer qu'ils ne céderaient pas. Quelle fin glorieuse que d'être enseveli vivant...

« Par ici ! »

Une voix inconnue résonna dans le tunnel. Le général se retourna brusquement, l'air furieux. Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsqu'il s'aperçut qu'aucun de ses hommes n'avait poussé ce cri.

« On avance, vite ! » ordonna le général.

Le boyau déboucha sur une vaste cavité naturelle. Les torches en place révélaient un accès à un niveau supérieur. De ce plateau surélevé coulait un vif torrent, occasionnant un bruit conséquent. Le courant disparaissait plus loin, se faufilant dans un gouffre, débouchant sur une cavité encore plus grande. Soudain, un bruit couva peu à peu le vacarme du cours d'eau, tandis qu'une vive lumière éclaircissait le tunnel d'où ils venaient.

« A couvert ! » hurla un des soldats.

En effet, une vague de flamme déferla dans la pièce, créant une brume conséquente, lorsque le feu rencontra son opposé. Aussitôt après, une quinzaine de soldats Johtois firent irruption.

« Vous voilà, mécréants ! Nous allons vous tuer sur le champ et abandonner vos dépouilles dans le courant souterrain. Une dernière volonté ? » s'exclama un des soldats, apparemment gradé.

« Oui, un seul ! Vous voir tous flagellés en place publique ! » répondit le général Kantois.

« Très bien. Dans ce cas, vous allez tous mourir ici. Pas un n'en réchappera ! Exterminez-les ! »

Immédiatement, deux Draby déversèrent de puissantes vagues enflammées, parées par des attaques Abri et Pistolet à O.

« Fuis avec le général, mon ami ! D'entre nous tous, vous êtes les seuls gradés ! » proposa Barnabé.

Tristan acquiesça lentement, sans savoir si c'était vraiment la meilleure solution. Mais le blond avait sûrement raison. Le jeune homme rejoignit la passerelle qui donnait accès au niveau supérieur. De là, une échelle permettait d'accéder à une galerie. Une fois l'échelle sabotée, les Johtois ne pourraient plus les suivre. Le général entreprit l'escalade, mais une fulgurante boule de feu carbonisa l'unique moyen de monter, qui partit aussitôt en poussière. Tristan se retourna. Deux ennemis les avaient rejoints. Tout deux possédaient des Drabys. Caninos grogna, se préparant à bondir, tandis qu'un Kadabra apparaissait soudainement sur le champ de bataille, sûrement grâce à une attaque Téléport. Ce dernier plaça une cuillère devant ses yeux, prêt au combat.

« Vous êtes déjà morts ! Vous ne pouvez fuir ! » menaça le premier soldat ennemi.

« Nous allons vous saigner comme des Gruikis ! Draby, attaque Dracosouffle ! » brailla le second.

Le Dragon lança un rayon dévastateur qui fut contré tant bien que mal par une attaque Rafale Psy. Les deux rayons se rencontrèrent dans un tonnerre d'étincelles bleutées. Au même moment, le second Draby chargea sur Caninos qui para d'une attaque Queue de Fer, après quoi il repoussa son ennemi avec Flammèche. Le feu n'eut pas grand effet sur le Pokémon Draconien qui lança à nouveau Charge, envoyant le chiot quelques mètres plus loin. Profitant de la faiblesse de Tristan, le Pokémon adverse chargea de nouveau. Le jeune homme sortit son arme de son fourreau, et donna de larges coups afin de tenir son assaillant à l'écart. Le Dragon usa d'une attaque Griffe. Le Péchérien la contra grâce à son épée courte, mais ne réussit qu'à dévier le coup. Une profonde entaille entama son épaule droite. Par chance, le coup avait atteint l'os, et non une quelconque artère, proche de la blessure. Caninos exécuta une Vive attaque, éloignant le danger de son maître.

A côté d'eux, le bras de fer énergétique prenait un tournant avantageux. La Rafale Psy commençait à percer le rayon draconien. Il parvint finalement à prendre le dessus, infligeant des dégâts non négligeables à l'adversaire qui fut propulsé à quelques mètres.

« Ils sont pas mauvais, ces Kantois... De la part d'un général, je n'en attendais pas moins, mais d'un pauvre soldat comme l'autre... oh, pardon, sergent... » constata l'un.

« Bon, suffit la parlotte ! L'heure est venue de mourir ! » lança le deuxième.

Le premier Draby se plaça sur la tête de l'autre, qui exécuta de suite une attaque Dracocharge. Le deuxième utilisa à son tour la même attaque, ce qui lui conféra une vélocité hors du commun. Tristan et le général n'eurent pas le temps de réagir. Heureusement, Kadabra l'avait fait à leur place, et avait dressé un Mur Lumière contre lequel le Dragon se heurta violemment. De larges fissures lézardèrent le long de la barrière, avant que celle-ci n'éclate en particules lumineuses. Une attaque Rafale Psy, couplée d'un Lance-flamme, renvoya le Draby à sa position de départ. Celui-ci s'effondra, à bout de force.

Tristan profita du désarroi de l'ennemi pour juger de la situation de ses alliés, en contrebas. Quelques corps, tant Kantois que Johtois, jonchaient le sol rocailleux. Barnabé, épaulé de deux alliés, tentait de résister. C'était peine perdue. Soudain, une épaisse brume s'installa de nouveau, rendant la vision quasi-nulle.

« C'est le moment de battre en retraite, soldat. » ordonna le général.

Tristan jeta un bref coup d'œil vers ses camarades en difficulté.

« Leur sacrifice sera honoré à notre retour. Tâchons de rentrer au pays en vie, pour leur mémoire.

Le jeune homme acquiesça. Tout deux coururent vers la tâche orangée, torche qui indiquait sûrement une sortie. Lorsque la brume se dissipa un peu, le général et Tristan fuyaient déjà à travers le boyau. Les deux ennemis les poursuivirent.

Afin de les arrêter, Draby lança une attaque Dracosouffle. Caninos le contra d'un puissant lance-flamme. La chaleur occasionnée ne tarda pas à réduire les étais en cendres. Le plafond s'écroula quelques secondes plus tard, bouchant la galerie.

« Bien joué, Sergent Barnad. Mais restez sur vos gardes, nous ne sommes pas encore tirés d'affaire... »