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Le Projet Wallace de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 23/09/2012 à 19:49
» Dernière mise à jour le 11/06/2014 à 17:57

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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014 - Gympocalypse
« Sur terre, personne n'est indispensable, sauf l'ennemi. »
(Amélie Nothomb)

« Lève-toi c'est décidé
Laisse-moi te remplacer
Je vais prendre ta douleur »

(Camille, Ta douleur)



Les gens faisaient la queue pour être référencés. L'homme semblait dans une position des plus inconfortables. Grand, noir, une légère barbe sur son visage, le regard aiguisé et la mine bien plus vivante que la plupart des autres gens ici, il semblait très préoccupé. Il portait une fillette dans ses bras alors qu'un jeune garçon était accroché à lui.

- Nom ?
- Duncan Kingsley.
- Les enfants...
- Naomi, ma fille et Shawn, mon fils.

Le régisseur hocha la tête.

- Raison de votre recale au service ?

Le père de famille sembla plus qu'embarrassé par cette question. Il se pencha vers le régisseur et chuchota :

- ... Code 89.

Le régisseur hocha la tête, un regard à moitié méprisant sur le visage.

- Je vois... Entrez.
- Merci.

Duncan et ses enfants pénétrèrent le gymnase. Il était rempli de mères de familles, de vieillards, d'handicapés. Duncan soupira face à une telle désorganisation.

- Papa j'ai peur !

Naomi pouvait : les enfants braillaient. Duncan repéra une jeune femme rousse avec un bébé qui semblait terrorisée. Elle murmurait des « Malcolm » à répétition.

Duncan repéra la pauvreté et la misère. Il repéra les vieillards complètement apeurés à l'idée de ce qui pourrait se passer. Les mères de famille totalement désemparées.

Lui ne collait pas dans ce paysage. Déjà, il était le seul à porter un cardigan noir. Il avait des chaussures bien cirées et un pantalon haute-couture.

Duncan Kingsley était un riche au milieu des pauvres.

Le soldat qui surveillait le carré « VIP », sous la forme d'une tente blanche, regarda Duncan et ses enfants. L'homme pencha la tête.

- 89. 1989, comme la chute du mur.

Le soldat hocha la tête et il laissa entrer la petite famille sous la tente blanche.

Les gens prenaient le thé, avaient des couchettes rembourrées et de bonnes réserves de nourriture.

- Les enfants, j'aurais vraiment aimé que votre mère soit là...


***

Cat Stevens – Morning has Broken

Ce matin-là.

Ce matin-là était le début du grand jour, celui où les options seraient désormais un choix définitif.

Tous les élèves s'étaient levés du bon pied. Ils savaient comment ça allait se dérouler, ils savaient ce qui allait se passer et pour chacun c'était certain : Cette décision allait sceller leur avenir.

Wallace semblait résolu à prendre Philo. Il décida de mettre sa plus belle chemise, bref de bien marquer le jour où il déciderait de son destin.

Perrine se résolut à se coiffer sur impulsion de Denis. Firmin la regarda en ricanant. Perrine pencha la tête vers lui en fronçant les sourcils.

Walter s'était bien préparé lui aussi, et même trop bien.

- Maman, pas la cravate !!
- Mais ça te va tellement bien ! sourit Aude.

Colin, Nadia et Daria observaient la scène, intrigués.

- On va juste rendre définitive notre option de cette année et subir des cours supplémentaires !
- Oui, le cycle scolaire commence vraiment ! Donc tu dois être tout beau !

Walter plissa les yeux, ennuyé.

Quant à Naomi, elle se préparait en toute insouciance, inconsciente du fait qu'elle allait vivre une journée cruciale.

***

- Alors, c'est le grand jour, Naomi ?

La jeune fille regarda son père et hocha la tête.

- Hm.
- Ma petite fille va devenir une gymnaste accomplie ! sourit LaBarbara.

Naomi hocha la tête en se mordillant les lèvres. Son frère la regarda.

- J'suis sûr que tu vas assurer.
- Ah ça oui... acquiesça Naomi.

***

- Bien, aujourd'hui est, comme vous le savez une journée spéciale pour votre classe puisque c'est aujourd'hui que la première année un rend définitive ses choix d'options.

Dans l'auditorium, les vingt-huit élèves de la classe étaient assis face au pupitre où se trouvaient le proviseur Aloysius Grant, son assistant Holland Tenorman, le professeur Helen Clover et la plupart des autres professeurs, ainsi que l'assesseur.

- Bien. Nous allons donc procéder à la mise en place définitive des options. Vous allez passer chacun votre tour sur ce pupitre et venir écrire votre choix dans le registre. Nous allons le faire par ordre alphabétique et je demande donc à monsieur... Clive Jeannot Barker de venir.

Clive se leva, dans son accoutrement habituel sous l'œil bienveillant d'Andréa. Il alla sur l'estrade avec lenteur et arriva au bureau. Face à son nom, il cocha l'option Arts.

- Mademoiselle Violette Amber Emily Benson !

Holland Tenorman tourna la page du registre. Violette arriva face au livret ouvert. Elle portait un tailleur de marque qu'elle ne sortait que pour les grandes occasions. Elle prit le stylo et regarda ses trois choix.

* SPORT section GYMNASTIQUE
* SPORT section COURSE à PIED
* SPORT section VOLLEY-BALL

Violette inspira. « Rebecca veut que je prenne Gymnastique... »
« Je veux prendre course... »
« Si je prends course, Rebecca va me tuer... »
« ... mais je ne peux pas risquer mon avenir comme ça... »

Violette cocha « Course à pied », la poitrine en feu. « Qu'est-ce que je viens de faire !! »

- Monsieur Orson Franck Bertelin !
- Bwah !!!

Tout le monde se tourna vers le jeune homme, pas stressé du tout. Il se précipita vers le pupitre et cocha l'option informatique avec bravoure. Il en ressortit tout fier et soulagé, les larmes aux yeux.

- Mademoiselle Gina Teresa Maria Cruz-Crawford !

La jeune hispanique se leva. Elle portait un chemisier blanc et une jupe noire, et ses longs cheveux noirs étaient posés en chignon haut.

Elle choisit sans hésitation la gymnastique et partit, contente.

- Monsieur Mike Denton Jr. !

Le jeune homme se leva, tout fier. Il alla jusqu'au pupitre dont il reconnaissait cependant la valeur solennelle. Il cocha la case Pokéfoot et hocha la tête en partant.

- Monsieur Tristan Gabriel Edison !

Tristan se leva, engoncé dans une chemise noire. Il alla prêter allégeance à l'informatique de la façon la plus officielle qui soit.

- Mademoiselle Rebecca Melinda Adelaïde Waterford-Gates IIIème du nom...

Toute la classe regarda Rebecca d'un air stupéfait

- On a la classe ou on ne l'a pas...

Elle se leva et alla signer pour la Gymnastique avant de retourner fièrement à sa place.

- Mademoiselle Quinn Marie Greyson !

La jeune fille se leva et alla cocher la case Littérature sur le registre.

- Monsieur Wallace Robin Gribble !

Wallace se leva, sûr de lui. « Bon, mon second prénom n'est pas si ridicule que ça comparé à certains ! »

Wallace marcha jusqu'à l'estrade et se plaça face au registre. « Allez hop, en route pour la prise de tête éternelle... »

Il cocha pour la philosophie. « Ces trois années s'annoncent très bien ! »

- Monsieur Léon Bill Grimes !

Le jeune homme se leva, tout sourire, et alla cocher pour la course.

- Monsieur Lilian Tom Grimes !

Son frère jumeau, qui s'était déjà préparé à se lever, prit la suite et alla s'inscrire pour l'option journalisme.

- Mademoiselle Fey Tina-Mae Hope !

La grosse fille noire à lunettes se leva, toute contente. Elle arriva au registre et cocha la littérature.

- Mademoiselle Andréa Clémentine Hunter !

Andréa se leva et alla humblement indiquer qu'elle souhaitait rester en Arts.

- Monsieur Tino Marcelin Felipe Rodriguez-Ketts !

Tino se leva, pas super content que ses noms peu communs soient révélés. Il alla informer l'établissement qu'il était parti pour l'informatique.

- Mademoiselle Naomi Shanice Kingsley !

Naomi se leva, embarrassée. « Je DETESTE ce second prénom !!! »

Elle alla jusqu'à l'estrade, stressée. La prof de gymnastique soutenait son regard, mais Naomi se tenait fièrement et allait clairement choisir son option.

Elle arriva face au proviseur. Mounia Ghanem, la prof de gymnastique, arriva auprès du registre. Le proviseur la regarda.

- Madame Ghanem ?
- J'observe juste.
- Euh... ça n'est pas permis par le règlement... marmonna Holland Tenorman.
- Comme si vous connaissiez le règlement... souffla Mounia.
- Je ne veux pas que vous restiez ici !! clama sèchement Naomi.
- Aucune règle ne m'en empêche, contentez-vous de cocher en votre âme et conscience. Vous savez ce que vous devez cocher de toute façon.
- Vous n'avez pas le droit de l'influencer !!

Tout le monde se tourna vers... Walter.

- Monsieur l'assesseur, je suis certain qu'elle n'a pas le droit de faire ça !!

Wallace et Perrine regardaient Walter, stupéfaits. Naomi était bouche bée.

L'assesseur vérifiait son fascicule.

- En... en effet, monsieur Tenorman et ce jeune homme ont raison, madame, vous n'avez pas le droit de vous tenir ici et même d'adresser la parole aux élèves avant la fin des paraphes.

Mounia Ghanem hocha la tête et s'en retourna vers sa chaise. Naomi alla courageusement s'inscrire en Littérature.

- Mademoiselle Santana Mei Lan !

L'asiatique se leva, engoncée dans un chemisier de velours. Elle alla cocher pour la philosophie.

- Mademoiselle Amélia Brigitte Danica Levy !

Amélia regarda autour d'elle. Le reste de la classe se tourna vers Amélia. Rebecca la poussa du plat de la main, l'air de dire « C'est à toi, idiote ! »

- Ah, oh, euh...

Amélia se leva et se précipita vers l'estrade. Elle regarda ses trois options, sembla très hésitante. « Vélo urbain, Arts ou Gymnastique ? L'art c'est ennuyeux... Le vélo ça m'a plu... mais... Rebecca a dit que je devais prendre gymnastique ! »

Elle cocha donc gymnastique, prouvant ainsi au monde entier qu'elle savait lire.

- Ahem... Monsieur Walter Leland Ludges.

Wallace regarda Walter qui haussa les épaules.

- C'est pas mes parents adoptifs qui ont décidé...

Walter roula jusqu'à l'estrade qui... comportait des marches. Le jeune homme soupira.

- C'est de la discrimination...

Holland s'avança pour essayer d'aider, mais Walter sortit son Elektek qui porta le fauteuil.

- Surpriiiise !

Holland recula en levant les mains. Walter rappela son Pokémon et roula jusqu'au registre pour signer en Littérature. Walter descendit de l'estrade avec les mêmes moyens que pour monter.

- Ahem... Monsieur Robert Jamie Mayer !

Robbie se leva, tout embarrassé. « C'est Robbie ! Maudits actes de naissance ! »

Robbie alla promptement cocher la case « Journalisme ».

- Monsieur James Franklin Pitterson !

James se leva et alla calmement signer pour le Pokéfoot.

- Monsieur Benjamin Isaac Ratsone !

Le jeune homme se leva, portant fièrement sa kippa pour ce grand jour. Il alla cocher pour l'informatique.

- Mademoiselle Christina Ashley Rockwell !

La jeune fille se leva, tout sourire, et se dirigea vers le pupitre. Elle trébucha cependant sur la dernière marche de l'estrade, ce qui provoqua les rires nerveux de ses camarades. Embarrassée, Christina se releva rapidement et alla au pupitre pour rapidement cocher son option fétiche, le journalisme.

- Mademoiselle Anastasia Sevreska !

Ana se leva promptement et alla sur le pupitre. Elle se pencha sur le registre et cocha la case littérature.

- Mademoiselle Lucy Tien.

Lucy se leva en haussant les épaules.

- Je sais, vous êtes tous jaloux parce que je n'ai ni second ni troisième prénom ridicule !

Elle alla fièrement jusqu'à la scène où elle se fit une joie de s'inscrire en course.

- Mademoiselle Pétronille Truman.

Perrine se leva alors que des rires s'élevaient. « Vive les diminutifs, sérieusement... »
Même Wallace ricanait. Walter le regarda, désabusé.

- Wallace...
- Désolé, j'ai seize ans !

Perrine alla rapidement sceller son destin en allant cocher « Arts ».

- Monsieur Steven Raymond Weldon !

Steven se leva, tout rouge, sous les regards surprise des autres. Mike et James ricanaient.

- RAYMOND PUTAIN !!! cria Mike.
- Et après il se moque de nous, quoi ! souffla James.
- CA VA HEIN !!! grommela Steven.

Steven alla jusqu'à l'estrade en grommelant. Il cocha la case Pokéfoot avec fureur.

- Gnnnn...
- Mademoiselle Holly Simone Williams.

Holly se leva, ignorant les petits sourires de ses camarades. Elle alla s'inscrire définitivement en gymnastique.

- Et enfin Monsieur Francis Marius Gilbert Delano-Zuckerman.

Le grand escogriffe se leva et alla également se vouer définitivement au Pokéfoot.

- Bien ! Vous pouvez disposer, vos emplois du temps définitifs vous seront communiqués ce soir à 17 heures !

Les élèves se levèrent, soulagés. Naomi ne pouvait pas s'empêcher de regarder vers les professeurs.

- T'en fais pas, elle pourra rien te faire.

Naomi regarda Walter.

- M... Merci, je... Merci.
- C'est normal... j'ai... été un peu idiot de te materner comme ça, tu es une grande fille, tu peux te défendre toute seule, je... j'ai aucun besoin de te donner des conseils.

Naomi hocha la tête, compréhensive.

***

- C'est la PA-GAILLE. Regardez-moi ces sous-vivants, c'est d'une pitié...

La plupart des riches sous l'égide du code 89 regardaient par les aérations de la tente.

- Ces gens sont si pauvres ! HAHAHAHA ! Et dans quel dénuement ils vivent...

Duncan regarda les riches, quelque peu apitoyé par leur frivolité. Shawn s'était recroquevillé sur sa couchette. Naomi était prostrée contre son père.

- Tout ira bien, Naomi...
- Monsieur Kingsley ?

Duncan leva la tête vers une femme accompagnée d'une jeune fille assez grande.

- Madame ?
- Je me présente : Tamara Horton, et voici ma divine enfant Andréa ! Enchantée !

Duncan serra la main de madame et plissa les yeux.

- Horton, vous êtes... la petite-fille de...
- Oui, je suis une descendante de héros de guerre, ce qui m'a permis d'accéder à ma place ici... outre le fait que mon cousin est au front à protéger les intérêts du Great Lord... et vous ?
- Je suis chef d'entreprise. Je dirige United Kingsley, le marché régional en matière de ressources humaines.

Tamara grimaça.

- C'est-à-dire ?
- Mon entreprise s'occupe de trouver les meilleurs employés possibles aux entreprises qui demandent nos services. Je suis aussi chargé du reclassement et de la direction des ressources humaines de 87% des entreprises de Poképolis.

Tamara hocha la tête.

- Très... intéressant...
- Chérie...

Tamara leva la tête vers son mari, Stephen.

- Viens, nous allons jeter des amuse-gueules au dehors pour allécher ces minables.
- ... j'arrive. Au plaisir, monsieur Kingsley.

Tamara s'éloigna. Shawn regarda son père.

- Papa, c'est qui cette dame ?
- Rien du tout, fiston, rien du tout...
- ... quelle engeance désagréable...

Duncan se retourna vers le jeune homme qui avait dit cela et qui lui tournait le dos. Le jeune homme semblait parler tout seul, alors Duncan le laissa tranquille.

***

- Tout va bien, Naomi ?

Naomi regarda son père.

- Ils crient tout le temps...
- Je sais, ma chérie. Ces gens vont mal...
- Pourquoi maman est pas là avec nous ?

Duncan serra les dents.

- Ta mère n'a... pas vu d'un très bon œil le fait que nous soyons des privilégiés alors... elle a fait le choix d'aller sur le front.

Naomi, quatre ou cinq ans, sembla sangloter.

- Pourquoi maman nous a abandonnés ?
- Non, non, Naomi, maman ne nous a pas abandonnés, maman... a fait ce qui lui semblait juste, mais on la reverra, je te le promets.
- Papa j'ai peur, les gens ils n'arrêtent pas de crier !
- Courage ma chérie, ce sera bientôt fini. Courage.

Duncan était désemparé. Il ne pouvait pas ignorer que sa fille pleurait très souvent, surtout la nuit. Et à force il commençait à perdre confiance lui aussi.

***

Un soir, ce fut l'horreur. Il y eut ce que les autres riches appelèrent « un attentat ».

De ce que Tamara Horton avait expliqué à Duncan et ses enfants, les femmes âgées avaient balancé de la farine au-dessus du parterre des femmes (Appelé avantageusement par ces familles riches « Jardin des Assistées ») afin de créer le chaos et d'organiser un pillage.

Il y avait des cris, des hurlements, des coups. Duncan serra ses enfants contre lui. Le jeune homme qui avait marmonné un mois plus tôt était tout aussi inquiet. Les autres nababs semblaient exaspérés.

Et puis un coup de feu. Cris de stupeurs, silence.

Et une petite femme qui hurlait.

- MAIS VOUS ETES COMPLETEMENT FOLLES !!! REGARDEZ-VOUS ! ON DIRAIT DES ANIMAUX !!! DEPUIS... DEPUIS QUE JE SUIS ICI TOUT LE MONDE ME HARCELE ! NOUS HARCELE, DEVRAIS-JE DIRE, PARCE QUE JE PENSE NE PAS ETRE LA SEULE !... V... Vous ne faites pas votre travail !! Vous ne nous maintenez pas en sécurité !! V... VOUS NE SERVEZ A RIEN !!!... .... ... EN PRENANT UNE AUTRE VIE ! PERSONNE NE MERITE DE MOURIR ICI ! ON EST CENSEES ETRE DANS UN REFUGE !!!

Naomi sanglota d'autant plus.

- Papa quelqu'un est mort ?!
- M... Mais non, ma chérie...
-LA FERME ! Vous, vous avez du sang sur les mains alors ne ME PARLEZ PAS DE CE QUI EST RAISONNABLE !!

Il y eut un flottement et ensuite les portes du gymnase s'ouvrirent, puis se fermèrent. Tamara était extatique.

- ELLE EST SORTIE ! Combien de temps avant qu'elle ne se fasse tuer ? Je LANCE LES PARIS !!!

Duncan secoua la tête, atterré.


***

- Bien, maintenant que le cérémonial est terminé, on va peut-être pouvoir amorcer les choses sérieuses...

Les élèves regardaient Helen Clover qui souffla.

- Fermez vos ordinateurs.
- Hein ?
- HAN NON !
- Argh !!
- CONTROLE SURPRISE ! sourit Helen.

Wallace eut une attaque cardiaque. Steven tenta de s'enfuir. Rebecca chercha le bouton du siège éjectable. Benjamin et Orson cherchaient des yeux...

- Vous cherchez quoi ? s'étonna Tino.
- Un passage secret !! geignit Orson.
- Peut-être même une Bat-Cave ! geignit Benjamin.
- Les gars, ça va aller, vous êtes assez malins pour vous en sortir...

Preston le Miradar regarda l'assemblée frissonner à la seule idée de faire ce devoir. Helen lui passa une partie des copies.

- Ne vous en faites pas, ce sera rapide et indolore ! sourit Helen en commençant à passer dans les rangs.

***

Les élèves sortirent de classe totalement lessivés.

- J'sais même plus c'est quoi le Pokémon préféré de cet empereur à la noix ! grommela Steven.
- J'ai mis Rhinoféros, je sais pas si c'était ça... souffla Mike.

Wallace poussait Walter, suivis par Naomi et Perrine.

- C'est fini, je l'aime plus, Helen, elle est aussi méchante que les autres profs !!
- C'est une prof, faut bien qu'elle nous donne des devoirs... souffla Perrine.
- La rédaction sur la formation politique des régions était facile ! admit Naomi.
- Naomi, traitresse, j'ai même pas pu copier sur toi ! geignit Wallace.
- Normal, y'avait Perrine à côté !
- Et je copiais déjà sur elle !
- Je le dirais à tes parents ! menacèrent Walter et Wallace en même temps.

Les deux firent tope-là.

- On pense aux mêmes choses, décidément ! souffla Walter, fier.
- Synchrones à ce point, c'est magnifique ! pleura presque Wallace.
- Mademoiselle Kingsley...

Naomi haussa les sourcils. Holland Tenorman était face au groupe des quatre.

- Oui ?
- Monsieur le proviseur souhaiterait vous voir...
- Le proviseur ?
- Oui.

Naomi haussa les épaules.

- Bon... Souhaitez-moi bonne chance !
- Ne meurs pas trop vite ! cria Wallace.
- Reviens-nous en un seul morceau ! souffla Perrine.
- Bonne chance ! marmonna Walter.

Naomi suivit Holland.

- C'est grave ?
- Pour vous je ne sais pas, pour l'établissement ça pourrait.

Naomi haussa les sourcils.

- L'établissement ?!

Holland et Naomi arrivèrent au bureau du proviseur. Naomi entra dans le bureau et sursauta.
Ses parents étaient là.

- M... Maman, papa ?!!
- Ma puce, viens t'asseoir !

Naomi n'était pas rassurée du tout. Elle s'assit et remarqua enfin Mounia Ghanem dans la pièce.

- Oh non... soupira la jeune fille.
- Avant de soupirer, écoutez ce que nous avons à vous dire.
- Je ne veux rien entendre de votre part !
- Naomi, ne sois pas insolente ! cria LaBarbara.

Naomi regarda sa mère en se mordillant les lèvres.

- Mademoiselle Kingsley, euh... il s'avère que vos parents aient déposé un recours afin de procéder à une modification de votre option...

Naomi s'étonna.

- Mais... comment... comment c'est possible ?
- Ma chérie, tu nous a mentis en nous disant que tu choisirais la gymnastique ! souffla le père.
- Comment tu as pu faire ça ? Ce n'est pas ainsi que nous t'avons élevé !

Naomi balbutia.

- Je... Je savais que vous seriez contre alors j'ai préféré ne rien vous dire !
- Evidemment que nous serions contre ! Littérature, Naomi, enfin ! soupira LaBarbara.
- J'ai toujours voulu travailler dans l'édition ou dans l'administration !
- Alors que tu es excellente en gymnastique !

Naomi leva les yeux au ciel.

- Cela ne veut pas dire que je doive en faire obligatoirement !
- Ne me parle pas sur ce ton !
- Pardon maman... Monsieur le proviseur, je pensais qu'on ne pouvait pas changer d'option...
- La... Votre situation est différente, mademoiselle Kingsley.

Naomi plissa les yeux. Duncan regarda sa fille.

***

Après l'incident, Duncan avait envisagé de sortir de la tente.

- Monsieur Kingsley, c'est difficilement possible, les gens sont dans un état de tension important...
- La faute à qui ? Vous les maintenez en carrés serrés, vous leur donnez des rations ridicules...
- Nous n'avons pas le choix...
- Vous l'avez.

Duncan s'étonna de voir le jeune homme se placer à ses côtés.

- Les quartiers des personnes aisées ont des réserves exorbitantes. Vous pourriez en céder une partie.
- C'est... infaisable !
- Les temps changent, vous en êtes conscient ? Les gouvernements de Kanto, Johto et Sinnoh n'attaquent pas Hoenn, ils attaquent une idée extrême de l'aristocratie qui n'a que trop perduré dans notre région. Suzuki représente cette idée que la supériorité des riches détruira un jour notre monde dans sa folie idiote et dévastatrice.

Le soldat serra les dents.

- J'ai... J'ai tué une femme hier, pour en sauver une autre... qui est partie en me criant dessus... et effectivement, la sécurité n'est peut-être pas...
- Vous stockez les gens sans la moindre humanité, ça n'a rien d'étonnant, reprit Duncan. Il suffirait de peu de choses pour que tout le monde vive mieux ensemble. D'abord il faut atténuer les séparations, donner à manger aux gens et aérer un peu cet endroit.

L'autre homme acquiesça. Le soldat soupira.

- Je vais voir si on peut vous laisser sortir.

Duncan acquiesça. Il regarda l'homme.

- Merci...
- Justin. Justin Truce. Je suis le fils de feu Ménard Truce, le richissime... rien-du-tout. Le simple descendant d'un crétin qui s'est juste contenté d'être au bon endroit au bon moment lors d'une guerre idiote. Quand mon père est mort, j'ai hérité de tout son empire dont... honnêtement je ne sais quoi faire. Mais maintenant je sais.

Duncan regarda Justin qui hocha la tête.

- Son entreprise, « Avenir Dresseurs » servira à changer ce monde où les déchets dirigent et où les gens humbles subissent...

Duncan acquiesça, pas spécialement convaincu.

- Vaste projet. Commençons déjà par ce gymnase...


***

- Votre père est un haut financier d'une organisation qui travaille avec nos locaux.

Naomi resta interdite face à cette annonce. Elle regarda son père, souriant.

- J'ai beaucoup de contacts, ma chérie, tu sais bien, et entre autres j'ai une place au conseil des cadres de Direction Dresseurs.

Naomi regarda son père, mortifiée.

- Alors je peux intervenir de très près dans ton éducation.
- ... Je veux rester en littérature.
- Pour ton avenir, il serait mieux que...
- Je resterais en littérature, POINT !

Naomi tourna le dos et sortit du bureau du proviseur.

- NAOMI KINGSLEY !!! grommela LaBarbara.

Naomi marcha fermement dans le couloir, ne se retournant absolument pas.

***

- J'ai besoin de votre aide !!

Helen haussa les sourcils, embêtée.

- Euh... Naomi, c'eut été avec plaisir, mais il aurait fallu que tu me préviennes plus tôt... qu'on t'avait forcé à aller en gym !

Naomi serra les dents.

- C'est-à-dire que... je pensais que c'était normal, que...
- Ah non pas du tout, des professeurs qui se permettent d'obliger des élèves à aller dans d'autres classes, ça n'est absolument pas normal, Naomi... Tu aurais dû me prévenir tout de suite ou même en référer au proviseur...

Naomi sembla terrassée. « Walter avait raison... »

- Je veux bien t'aider devant le proviseur mais face à tes parents je n'ai aucun pouvoir. Et encore moins face à ma collègue.
- Vous êtes quand même d'accord que c'est pas juste !
- Oui bien sûr, seulement tu aurais dû réagir dès qu'on t'a forcée à aller en gymnastique.

Naomi hocha la tête, dépitée.

***

- Je me sens TELLEMENT stupide !!!

Perrine, Wallace et Walter ne pouvaient que constater le désespoir de Naomi qui avait littéralement fondu en sanglots dans la queue avant le cours de fondamentaux.

- J'suis désolée, je déteste me donner en spectacle comme ça...
- Mais non, ça va, ça va... souffla Perrine, inquiète.

Wallace fronça les sourcils.

- Je vais parler à Helen, on va trouver une solution...
- Elle ne peut rien faire, j'y suis déjà allé, elle m'a dit que j'aurais dû agir bien avant...

Naomi regarda Walter.

- Comme tu m'avais dit !

Walter serra les dents. Loin de pouvoir faire le fier, il semblait se maudire d'avoir fait le malin avant.

- Et maintenant je vais faire de la gymnastique pendant trois ans...

Mike se mordilla les lèvres.

- Mais c'est pas un drame...
- SI ! Parce que je DETESTE la gymnastique !

Rebecca haussa les sourcils.

- Pleurer pour de la gym, n'importe quoi...
- C'est pas toi qui pleurait pour un bracelet la dernière fois ?

Rebecca regarda Santana, outrée.

- C'était un bracelet qui venait des Etats-Unis !!
- Naomi, tu dois arrêter de pleurer, te lever et te battre.

Naomi regarda Santana.

- Comment ? J... Je veux pas me battre contre mes parents !
- Tu dois te battre contre l'administration qui te force à faire ce que tu ne veux pas faire. Tes parents seront de ton côté.
- C'est pas dit... Wallace, tu veux bien m'accompagner chez le proviseur ?

Wallace hocha la tête.

- Merci...
- Tu veux que je vienne aussi ? demanda Mike.
- Non, non, ça ira...

Wallace et Naomi s'éloignèrent. Perrine soupira.

- La pauvre...
- Je m'en veux... Si je ne m'étais pas disputé avec elle, elle aurait agi autrement...
- J'espère que ça va aller... souffla Fey.
- Comment on peut forcer des élèves à suivre des cours qu'ils ne veulent pas suivre... soupira Christina.
- Ca va, c'est pas la mort non plus, c'est pas comme si on l'obligeait à porter des vêtements démarqués ! soupira Rebecca.

Santana, Perrine, Walter, Fey et Christina regardèrent Rebecca qui haussa les épaules.

***

Wallace regarda Naomi qui souffla.

- Mon père est un des cadres de Direction Dresseurs...

Wallace regarda son amie, stupéfait. Naomi hocha la tête.

- C'est pour ça que c'est aussi compliqué.
- Ils ont aussi ce genre de pouvoirs...
- Tu dois m'aider, Wallace, tu as assez de talent d'orateur pour défendre ma cause !

Wallace hocha la tête, peu convaincu.

- Tu es sûr que tu veux d'un homosexuel vulgaire et extraverti pour te défendre ?! T'aurais dû demander à Walter...

Naomi secoua la tête.

- Mes parents le connaissent, ils ont trop d'autorité sur lui...
- Tu... veux que j'aille contre tes parents ?!
- Je sais vraiment pas, au point où j'en suis...

Wallace hocha la tête. Ils frappèrent à la porte. Holland leur ouvrit.

- Oh. Entrez, mademoiselle Kingsley.

Naomi entra suivie de Wallace. Duncan et LaBarbara virent Wallace qui les salua.

- M'dame, monsieur... Je suis Wallace Gribble, un camarade de classe de Naomi, je suis dans son groupe de travail !

Le proviseur se frictionna le front.

- Monsieur Gribble... soupira l'homme.
- Je suis juste là pour aider Naomi, je ne ferais pas de grand cinéma, je vous rassure...
- Il n'y a pas à l'aider, elle n'est pas en danger !

Wallace regarda Mounia Ghanem.

- Z'êtes quoi, vous ?!

Les parents de Naomi haussèrent les épaules.

- Je suis mademoiselle Mounia Ghanem, professeur de Gymnastique !
- Ah c'est vous qui avez forcé Naomi à aller en cours de gym.

LaBarbara haussa les sourcils.

- Forcé ?!!
- C'était un réajustement pédagogique !
- N'empêche qu'elle voulait pas le faire à la base !
- Elle a suivi le cours normalement sans protester !
- J'ai protesté ! signifia Naomi. Vous m'avez obligé en décidant que je n'aimais pas l'art !
- VOUS n'aimez pas l'art ! grogna Mounia.
- Vous êtes dans sa tête ou quoi, j'arrive plus à suivre... marmonna Wallace.

LaBarbara semblait d'accord.

- Jeune homme, vous me parlez autrement, j'ai dix ans de métier derrière moi, ce n'est pas un petit con comme vous qui va commencer à me prendre de haut !!
- Ouais bah le petit con au moins il porte pas un survêtement tous les jours !

LaBarbara regarda Duncan qui agita la tête.

- Sortez, madame Ghanem.
- Pardon ? C'est moi qui vous ai appelé, sans moi vous n'auriez rien su de tout ça !
- Vous ne nous aviez pas tout dit ! signifia LaBarbara.
- Et nous apprécions infiniment que vous vous mêliez des affaires des autres mais là vous devenez collante ! souffla Wallace.
- Vous aussi, sortez !

Wallace se tourna vers LaBarbara. Naomi s'étonna.

- Je n'aime pas vos manières, jeune homme.

Wallace regarda Naomi qui hocha la tête. Mounia sortit de la salle.

- Monsieur le proviseur, j'espère que vous ferez le bon choix qui s'impose !!

Elle claqua la porte. Wallace secoua la tête. « Apprends la grammaire, pouffiasse... »

- Va chercher Francis.
- Le chef de classe...
- Hm !
- Non, vous n'allez chercher personne, on va régler ça en famille, pas besoin de tierce partie ! souligna LaBarbara.
- Je veux qu'il y ait une tierce partie ! assura Naomi...
- Chérie, pourquoi tu fais tout ça ? s'étonna Duncan.
- PARCE QUE je ne VEUX PAS faire de gymnastique !
- Quelles perspectives tu as avec Littérature ?!
- Je peux travailler dans l'administration et l'édition !
- Avec Gymnastique, tu as accès à tous les bons établissements de la région ! grommela LaBarbara.
- Je sais déjà où je veux aller l'année prochaine.

Wallace quitta la pièce en soufflant.

***

- TRAITRE !!!
- MAUDIT !!!
- COMMENT OSEZ-VOUS ???

Duncan se moquait des railleries de ces minables faux-riches. Lui avait travaillé à la sueur de son front, lui avait fondé son entreprise et réussi là où ces mécréants n'avaient pour les sauver que leur nom.

Justin s'était occupé de réorganiser les lits de façon beaucoup plus conviviale. Les rations étaient plus grandes, les gens pouvaient apprendre à se connaître grâce à l'installation de tables et de grands matelas de gymnastique au sol.

- Voilà. On peut rationner un peu plus tout le monde.
- Vous êtes certain...
- J'ai l'habitude de gérer les gens.

Naomi et Shawn regardaient leur père qui s'activait à nouveau. Naomi s'en trouva rassurée.

- Duncan, on devrait encore piquer dans les réserves de la zone 89.
- Encore ?
- En fait j'avais dans l'idée qu'on prenne tout, de sorte à ce que ça devienne le plus équitable possible.
- ... c'est peut-être un peu extrême, ils sont déjà en colère qu'on ait supprimé la tente...
- C'était ridiculement bourgeois de vouloir s'isoler ainsi comme si les gens étaient sales. C'est décidé on prend tout.
- Tu peux continuer à surveiller les enfants ?
- Ils me suivent déjà partout, Shawn m'aide en plus !
- Bon.

Duncan alla pour prendre le dernier tas. Tamara et d'autres personnalités s'interposèrent.

- AH NON ! CA VA QUOI ! PERSONNE NE MEURT DE FAIM NON PLUS !!!
- C'est juste pour améliorer les conditions de vie de tout le monde !
- Mais pas les nôtres !!
- C'est vrai, ça, et notre privilège !!

Un homme se jeta sur Duncan.

- POUR QUI VOUS PRENEZ-VOUS POUR PERTURBER AINSI UN ORDRE ETABLI ???
- Gnnn...
- PAPA !!! cria Naomi.

L'homme fut violemment repoussé. Duncan se releva et ne put que constater la présence d'un Dracolosse.

- Vous me dégoûtez, tous autant que vous êtes...

Les riches reculèrent.

- Misérable engeance, vulgaires créatures... Comment peut-on se prétendre à ce point supérieur et égoïste, au point même d'en oublier les règles de vie les plus élémentaires ?

Tamara serrait Andréa contre elle.

- Par chance pour vous, je ne veux pas ajouter de bain de sang à cette guerre déjà inutile, alors je vais me contenter de vous intimider.

Les riches s'éloignèrent, dépités. Justin soupira.

- Un jour, je créerais un monde où des gens comme ça ne pourront dicter leur loi à personne. Un jour, je créerais un monde où les gens pourront accomplir le meilleur d'eux-mêmes, où tout le monde en sera au même point...

Justin acquiesça en regardant Naomi et Shawn.

- Les enfants... c'est par eux que tout commence... qui veut construire un monde nouveau doit éduquer les enfants...

Duncan regarda Justin, étonné.

- Je pense qu'au bout d'un moment je devrais partir. En quête de je ne sais quoi, récupérer mes collègues peut-être... Je vous le dis tout de suite. Vous serez capable de vous protéger seul ?
- Oui, oui bien sûr...
- Bon. Je me laisse quelques mois avant de sortir.

Duncan était étonné par l'énergie ambitieuse de Justin.


***

Wallace entra dans le cours d'Ulrich Paxton.

- Francis, Naomi a besoin de toi chez le proviseur !

Francis s'étonna.

- En quel honneur ?!
- Tu es le chef de classe, crétin ! soupira Lucy.
- Tu t'en vantes tout le temps mais tu oublies au moment le plus important ! souffla Quinn.
- Mais... euh...
- Vas-y et aide-la à éviter que son option ne soit changée contre son gré !
- Je peux savoir ce qui se passe ? marmonna le professeur.

Wallace regarda le prof.

- Rien, Naomi est en vacances au Palacio Rivamar, mais elle reviendra fraiche et dispose !
- ... vous vous moquez de moi ?
- Nan, je fais cuire des saucisses !
- A votre place !
- Francis, bouge ton cul, c'est ton rôle ! cria Wallace.
- Vous êtes en train de m'ignorer, là ?
- Pourquoi, vous voulez un rencard ?

Ulrich Paxton eut un mouvement de recul alors que la classe était à moitié hilare, à moitié dans ses exercices.
Francis soupira et se leva pour aller faire son devoir. Wallace se rassit.

- Exercices 6 et 7 page 31... marmonna Perrine.
- Merci...

Wallace sortit son ordi du mode veille et reprit sa partie de Plants vs. Zombies.

- Enfoirés de Zombies Quaterback...

Walter grimaçait.

- J'le sens mal...
- Toi aussi ? marmonna Perrine.

***

- Je ne vois pas où est le souci en fait...

Naomi regarda Francis, stupéfaite.

- Ils veulent que je prenne gymnastique en option à la place de Littérature !
- C'est pas possible, tu as coché ce matin !
- Si, parce que mon père est quelqu'un de très important.

Francis acquiesça. Ils entrèrent dans le bureau. LaBarbara soupira.

- Tu nous fais suer avec le défilé de tes amis !
- Je ne suis pas un ami, madame !

Naomi regarda Francis, exaspérée.

- Je... euh... je suis Francis Zuckerman, le chef de classe de la classe de Naomi ! Euh... il ne faut pas que vous forciez Naomi à aller en gymnastique, c'est... illégal !

Le proviseur sembla lutter contre la fatigue. Holland Tenorman plissa les yeux. Naomi gronda intérieurement. « Même un balai de chiottes aurait fait un meilleur chef de classe ! »

- Enfin, j'ai pas tout compris, mais... Vous ne pouvez pas laisser votre fille faire ce qu'elle veut ? Après tout c'est son avenir, c'est à elle de décider !

Naomi souffla de soulagement. « Dieu merci, il a un CERVEAU ! »

- Notre fille veut s'enfoncer dans une voie qui lui apportera des perspectives réduites, nous voulons qu'elle réfléchisse bien à son avenir et qu'elle prenne la décision qui s'impose !
- Si je fais gymnastique, je ne serais JAMAIS prise au sérieux plus tard dans les métiers que je veux exercer !
- Et quels métiers veux-tu exercer ?! souffla LaBarbara.
- Je veux travailler dans l'édition, le secrétariat, l'administration, des métiers de bureau quoi !
- C'est naze ! ricana Francis.

Naomi regarda Francis, excédée.

- T'es là pour m'aider oui ou non ?
- Je suis là pour faire le chef de classe, et en tant que chef de classe, je dis... que tu devrais écouter tes parents !
- ... mais...
- Ils veulent juste ton bien !
- Je SAIS, ça, mais ça n'est pas ce que MOI je veux !
- On fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie ! rétorqua Francis.

Naomi leva les yeux au ciel.

***

Francis fut projeté hors de la salle.

- T... T'es FOLLE ???
- Retourne en classe, abruti !

Francis se releva alors que Naomi claqua la porte. La jeune fille était énervée.

- C'est inutile, jeune fille, le changement est possible, l'avis de vos parents, en particulier votre père, est souverain...
- Tout ça parce que mon père est riche ?!
- Naomi ! grommela Duncan.
- D... Désolée !
- Allez, on fait ce changement, qu'on en finisse... souffla LaBarbara.
- Naomi, plus tard tu nous remercieras.

Naomi se mordilla les lèvres.

- M... Monsieur le proviseur, s'il vous plait, laissez-moi un délai...
- J'ai des rendez-vous à honorer, et cessez de geindre jeune fille, ça n'est pas comme si on vous poussait à l'abattoir...

Naomi grimaça.

***

- Vous avez l'air tellement... bouillonnant !

Justin acquiesça. Ils avaient trouvé de l'alcool raffiné dans une caisse et avaient décidé de le partager pendant que les enfants dormaient.

- Je ne crois pas à l'immobilisme, à la conservation... Les choses doivent bouger, changer, évoluer... Ce monde est pourri, autant essayer de recouvrir la moisissure avec une couche d'apprêt...

Duncan haussa les épaules.

- Les gens font ce qu'ils peuvent...
- Certains, oui. D'autres se contentent d'exister sur des privilèges iniques. Nous vivons dans une région qui est en guerre parce qu'un homme de 108 ans, craint par tout le monde juste parce que sa famille est riche, a pété les plombs ! N'est-ce pas ridicule ? Vous êtes au courant des nouvelles internationales à Poképolis ? Nous sommes traités dans l'actualité comme un vulgaire pays africain dirigé par un dictateur fou en guerre civile à cause d'une élection au rabais !

Duncan acquiesça.

- Nous n'y pouvons pas grand-chose...
- Si seulement ce monde offrait à chaque individu la possibilité de prendre son destin en main, il n'y aurait jamais eu cette guerre idiote.

Duncan haussa les sourcils.

- Expliquez-vous...
- Notre système éducatif par exemple. Très mal foutu. Pour un peu que vous ne trouviez pas de travail passé vingt ans, vous n'avez aucune alternative dans la vie. C'est de plus en plus difficile de trouver un travail de nos jours. Ceux qui n'en trouvent pas deviennent de vrais déchets réduits à accepter des emplois sous-qualifiés. Si on les avait orientés correctement dès le départ, ils auraient le travail qu'il leur faudrait.

Duncan acquiesça.

- Vous... êtes conscient qu'il y a d'autres facteurs, la géographie, la distance...
- Et alors ? N'est-ce pas justement à l'état d'aider à l'agencement de tout ça ? Le vrai souci, c'est que nous fonctionnons encore comme une monarchie arbitraire et stupide. La stupidité, voilà ce qui tuera Poképolis.

Justin sirota son scotch.

- Un pays où on voue un respect incroyable à des crétins qui prétendent être entrés dans l'histoire et où on chie à la gueule de ceux qui travaillent dur et qui s'en sortent.
- Vous ne comptez pas changer toutes ces règles avec votre seule fortune et votre entreprise ?
- Non, non, certainement pas. Il nous faudrait quelqu'un de puissant, d'ambitieux et qui veuille faire bouger les choses. C'est ce qui manque à Poképolis. Un agitateur, quelqu'un qui nous mette face à nos contradictions. Ça n'arrivera jamais, bien sûr, mais qui sait, un jour...

Duncan haussa les épaules, à moitié convaincu.

- On peut déjà se réjouir que des gens comme nous arrivent à penser différemment.

Justin ne put qu'acquiescer.

***

Justin avait fait ses sacs. L'Etouraptor de Duncan tournait dans le gymnase pour surveiller.

- Vous allez me manquer...
- Je sais. J'essaierais de retrouver votre femme aussi...
- LaBarbara Koumé. Si vous la trouvez, dites-lui que tout va bien.
- Pas de souci. Gardez cet endroit sûr, et si jamais c'est la pagaille, n'hésitez pas à rentrer dans le tas.

Duncan tendit la main vers Justin qui la lui serra.

- Nous nous reverrons, J'espère !
- Oui ! Qui sait, « Avenir Dresseurs » et « United Kingsley » pourraient collaborer ! admit Duncan.
- Si jamais j'ai besoin de vous un jour, je ferais appel à vous !
- Très bien, on fait comme ça alors !
- A plus tard peut-être, Duncan Kingsley.
- Au revoir, Justin Truce.

Justin franchit les portes, ce même air déterminé perpétuellement sur son visage.


***

Francis revint en classe. Ulrich Paxton soupira.

- C'est le moulin...
- Alors ? demanda Perrine.

Francis soupira, l'air énervé.

- Elle m'a balancé hors de la classe ! Sous prétexte que j'étais d'accord avec ses parents !

Perrine serra les dents. Walter regarda la porte. Il commença à rouler vers l'avant.

- Monsieur Ludges ?! s'étonna le professeur.
- Perrine !

La fillette se leva et poussa son cousin vers la porte. Ulrich Paxton se leva en grommelant.

- Non mais dites !

Wallace mit le volume de son ordi à fond, remplissant la salle avec du Dubstep.

- Monsieur Gribble, éteignez ça !
- Fonce, Perrine !
- Eteignez-moi cette merde !
- C'est pas de la merde, c'est le début du 21ème siècle !

Perrine sortit avec Walter.

- T'es sûr ? demanda Perrine.
- Certain.
- J'vais avoir des ennuis !
- C'est pas grave. Il faut qu'on aide Naomi...

Perrine courrait dans les couloirs en poussant son cousin.

***

- Arrête de faire des caprices !
- C'est moi qui fais des caprices ?!
- Ne parle pas comme ça à ta mère, Naomi, enfin !
- Mais... mais...

Naomi allait sortir son arme de dernier recours, les pleurs.
Quand la porte s'ouvrit brutalement.

- Stop, arrêtez tout ça, STOP !

LaBarbara et Duncan regardèrent Walter qui entrait en roulant, suivi par Perrine.

- ... Walter ? s'étonna LaBarbara.
- Qui est-ce ?
- Le fils du type qui a refait la salle de bains !
- ... ah, d'accord...
- Monsieur le proviseur, comment pouvez-vous cautionner cela ?
- C'est pas vrai, pourquoi j'ai des problèmes avec les quatre mêmes loustics à CHAQUE fois !

Holland observait tout ça, intrigué.

- Naomi a signé le registre, ce registre ne PEUT être modifié, la séance a été observée par un assesseur !
- Le père de mademoiselle Kingsley a exprimé un recours !
- Parce qu'il a été frauduleusement informé par un professeur stupide qui veut obliger par la force une fille à suivre des cours qu'elle ne veut pas suivre !

LaBarbara soupira.

- Pour la énième fois : Elle n'a aucune perspective avec la litté...
- C'est à vous d'en décider ?
- ... Non mais... C'est ma fille quand même !
- Madame Kingsley, vous êtes noire.

Naomi et Perrine virent leurs cheveux se dresser sur leurs têtes.

- ...
- Et je suis handicapé. Vous et moi, nous savons ce que sont les injustices.

LaBarbara hocha la tête, la bouche serrée.

- Si vous obligez Naomi à faire de la gymnastique, ce sera pour elle la plus grande des injustices. Elle se sentira dépossédée de son droit le plus élémentaire : Sa liberté de choix.

Duncan hocha la tête.

- Votre fille est peut-être très douée en gymnastique, mais elle adore la littérature. Je suppose que vous souhaitez qu'elle fasse quelque chose qu'elle aime.

LaBarbara regarda Duncan qui hocha la tête.

- Très bien, très bien... Pardon de vous avoir fait perdre votre temps, monsieur le proviseur...
- C'est moi qui suis désolé !
- On en rediscutera ce soir, Naomi, d'accord ?

Naomi acquiesça. Ses parents partirent. On put entendre LaBarbara dire dans le couloir :

- Chaque fois qu'on est convoqués pour elle, c'est pour des broutilles !

Le proviseur regarda les élèves et haussa les épaules.

- Le registre ne sera pas modifié, sortez de mon bureau et allez en cours ! Vous avez cours en ce moment, non ?

Naomi, Perrine et Walter sortirent du bureau, soulagés.

- Je... je sais pas comment te remercier !
- C'est normal, on est amis, je pouvais pas te laisser comme ça...
- Ca avait l'air si simple quand tu es entré... souffla Naomi.
- J'ai juste dit ce que j'estimais normal... On retourne en classe sinon ça va chauffer...
- Hm...
- Ouais...

La petite troupe s'en retourna en classe pour remarquer que Wallace avait été installé sur une chaise à côté du professeur, à l'étonnement de Walter, Perrine et Naomi.

- Vous trois, à vos places, je ne veux plus d'aller-retour de la sorte !

Walter, Perrine et Naomi regardèrent Wallace qui semblait littéralement puni.

- Quoi ? Me regardez pas comme ça, j'suis un rebelle !!

Perrine plissa les yeux, incertaine. Les trois élèves se remirent en place.

***

- La question, maintenant, c'est : « Qu'est-ce qu'on fait ? »

Naomi inspira. Walter haussa les sourcils. Perrine se mordilla les lèvres.

- Le thème de notre devoir c'est : « Roland Smirnoff et Direction Dresseurs ». C'était déjà dangereux avant rien qu'avec Roland Smirnoff et le lien de parenté avec Perrine et Walter, voilà que le père de Naomi est dans Direction Dresseurs... Est-ce qu'on peut décemment continuer sans foutre nos vies respectives en l'air ?

Naomi hocha la tête.

- Oui, on peut. Ça va même être encore plus simple maintenant, pour Direction Dresseurs.

Wallace regarda Naomi.

- Waouh, t'en as rien à foutre, tu fonces dans le tas, j'aime ! sourit Wallace.
- Non, je suis juste logique et sensée. Il me suffira de fouiller les papiers de mon père pour trouver des infos, c'est encore plus simple.

Perrine grimaça.

- T'es sûre ? Mais...
- Mon père a des tas de partenariats, c'est juste un de plus, je suppose. Il a fait des tas de rencontres dans sa vie, il a très bien pu rencontrer un des cadres de Direction Dresseurs... Reste à savoir comment et pourquoi il s'est acoquiné avec eux.
- La fonction de Direction Dresseurs c'est de proposer une alternative à l'enseignement de Roland Smirnoff... ton père est pas dans l'enseignement, si ? demanda Walter.
- Il est dans les ressources humaines !

Perrine, Walter et Wallace se regardèrent de façon concertée.

- ... Il peut fournir des gens... admit Walter.
- Il peut gérer les gens tout simplement... songea Perrine.
- C'est peut-être un bête accord financier... argua Wallace.

Naomi soupira.

- Dans les trois cas, il est impliqué... On n'a rien découvert d'illégal, pas d'antécédents bizarres...
- Nan !
- Ah non pas du tout...
- A priori, non...

Naomi regarda Walter.

- Je dis a priori parce que tout ce qu'on a, c'est de l'institutionnel. On devrait faire une revue de presse, et pour ça on va avoir besoin de Christina et de ses connaissances dans le milieu...

Le groupe s'accorda.

- Au moins pour disculper le père de Naomi... admit Wallace.
- Mais euh... C'est pas comme si Direction Dresseur était une méchante organisation...

Perrine agita la tête.

- Résumons ce qu'on sait d'eux : Ils trainent autour du lycée, ils proposent des tracts, des tests de personnalité...

Helen Clover arriva.

- Jeunes gens...
- Vous êtes pas censée manger ? s'étonna Wallace.
- Wallace Gribble, j'ai appris ce qui s'est passé ce matin, je ne suis pas fière. Avoir du Dubstep sur ton ordinateur, quelle honte !
- C'ETAIT SUR YOUTUBE ! se défendit le jeune homme.
- Je venais simplement vous dire que j'avais eu la confirmation ce matin que le cours de maths que vous avez eu il y a quelques jours était un faux.

Les quatre élèves se regardèrent, étonnés.

- Devinez qui vous a fait cours ?
- ... un stagiaire ? s'étonna Perrine.
- Non.
- Un psychopathe cannibale ?! suggéra Wallace.
- Non plus.
- Un pédophile ?

Tout le monde regarda Walter, éberlués que ce soit lui qui sorte ça.

- ... un pédophile avec une très mauvaise vue !
- Non. Un membre de Direction Dresseurs.

Naomi s'étonna.

- Hein ?!
- Dans le même genre que celui qui est venu dans mon cours en se faisant passer pour un conférencier. Dans les deux cas, c'était pour tout, sauf pour enseigner...

Helen se permit de s'asseoir avec la chaise que Walter laissait libre.

- D'abord vous avez une option entière qui a sauté, le Combat Direct Intensif.
- Celle avec le mec qui faisait de la pub ? s'étonna Wallace.
- Oui. C'était un membre de Direction Dresseur. inDirect est une filiale de Direction Dresseurs. Ensuite mon conférencier était un de leurs agents, et enfin votre professeur de maths...

Helen sortit un papier.

- ... a été assez stupide pour utiliser la pointeuse ainsi que les ordinateurs de l'école, et donc il a été très simple de savoir ce qu'il cherchait, tenez-vous bien...

Helen donna la feuille à Naomi qui la regarda, Perrine se penchant sur son épaule.

- ... oh mon Dieu...
- J'veux voir, j'veux voir !!

Naomi tendit la feuille à Wallace qui regarda les codages.

Barker : A surveiller
Benson : Dangereux
Bertelin : Insignifiant
Crawford : Insignifiant
Denton : Dangereux
Edison : Insignifiant
Gates : (D)
Greyson : Insignifiant
Gribble : Insignifiant
Grimes : Insignifiants
Hope : A surveiller
Hunter : Insignifiant
Ketts : Dangereux
Kingsley : (HC)
Lan : A surveiller
Levy : (D)
Ludges : Insignifiant
Mayer : A surveiller
Pitterson : Insignifiant
Ratsone : A surveiller
Rockwell : Insignifiant
Sevreska : A surveiller
Tien : A surveiller
Truman : A surveiller
Weldon : A surveiller
Williams : Insignifiant
Zuckerman : Insignifiant


Wallace haussa les sourcils.

- Eh bah, on l'a vraiment foiré ce cours...
- Y'a rien qui te choque plus que ça ? soupira Naomi.

Wallace passa la feuille à Walter qui l'étudia attentivement.

- Santana...

Helen plissa les yeux. Naomi hocha la tête.

- Entre autres.
- Santana n'a pas participé, elle est partie parce qu'elle se sentait injuriée... pourquoi est-elle notée... je pense qu'à la lumière de ce qu'on vient d'apprendre sur ta famille, Naomi, il est évident que le HC à côté de ton nom signifie que tu es Hors Compétition... ou Hors... Code, quelque chose comme ça... ce qui m'intrigue c'est le D face aux noms d'Amélia et de Rebecca.

Perrine pencha la tête.

- Un D ?
- Pas de note, juste un D. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elles ont en commun ?
- Elles sont débiles... admit Wallace.
- Et d'une, ce serait trop simple, et de deux, ce que toute la classe sait parce qu'elle les connait, eux ne le savent pas. Rebecca s'est plutôt bien débrouillée, alors qu'Amélia... a lancé son Cerfrousse sur la cible alors que c'était un exercice à distance.

Helen cherchait un lien.

- Des filles, plutôt belles...
- Elles sont amies, mais ça n'a aucun rapport... marmonna Perrine.
- Pétées de thunes, aussi, vous avez vus les marques de leurs sacs à main !

Perrine et Walter regardèrent Wallace, affligées.

- Peut-être des éléments influençables pour Direction Dresseur ? songea Helen.
- Il y aurait plus de gens dans la liste, souligna Wallace. Je remarque aussi qu'on est clairement évalués selon notre degré de menace.

Naomi claqua des doigts.

- Je SAIS quel est leur point commun.

Helen haussa les sourcils.

- Wallace a parlé de leur richesse.
- Grave !
- Mais Tino aussi porte de la marque, et je suis la fille d'un chef d'entreprise. Et on ne doit pas être les seuls.

Perrine, Walter, Helen et Wallace regardèrent Naomi qui développait son idée.

- Mais je me rappelle de ce matin, il n'y a pas quelque chose qui vous a fait tilter ?
- Madame Clover nous a donné un contrôle, c'était donc un complot !!! geignit Wallace.
- Ne te plains pas, tu as eu une excellente note ! marmonna Helen.
- Vraiment ???
- Non.
- Oooooh...
- Rebecca vient visiblement d'une famille très, très huppée ! Plus que huppée, même, peut-être que Direction Dresseurs a un intérêt dans certaines familles.

Wallace plissa les yeux.

- Pourquoi une famille entière serait intéressante ? La mienne est chiante à mourir !
- Dans ce cas c'est étonnant que je ne sois pas listée D non plus... marmonna Perrine, avec mes antécédents...

Helen regarda ses élèves. Naomi plissa les yeux.

- Je ne sais pas trop... Peut-être un lien plus profond...
- Ou juste une histoire de gros sous... souffla Walter.
- Il faudra creuser ça, en tout cas... acquiesça Naomi.
- Hm...
- Je vous laisse, les enfants, je retourne manger, mais en tout cas sachez qu'au fur et à mesure de l'avancée des recherches, votre devoir pourrait bien devenir de plus en plus dangereux pour vous...

Helen s'éloigna. Les quatre se regardèrent.

- Elle nous a laissé la liste...
- Pourquoi on me note comme Insignifiant !! geignit Wallace.

Walter baissa la tête.

- Eh... Oui, pourquoi ? Direction Dresseurs n'est pas au courant de notre devoir ?!

Perrine, Naomi et Wallace se regardèrent.

- On sait que Roland Smirnoff est forcément au courant, mais apparemment il n'a pas prévenu Direction Dresseurs...

Wallace serra les dents.

- Ce qui... amoindrit la possibilité d'un lien réel et tangible.
- Mais la coïncidence du retour de Roland à Poképolis et de la formation de Direction Dresseurs est tellement étonnante...

Wallace hocha la tête.

- Il y a un moment où Avenir Dresseurs est devenu Direction Dresseurs... ce serait intéressant de connaître le degré d'implication de ton père dans le projet... marmonna Wallace.

Naomi serra les dents.

- ... mais également très dangereux pour toi et ta famille. Tu penses que ta mère est au courant de tout ?

Naomi inspira, incertaine.

- Je... je ne sais pas si je veux le savoir.
- Hm. Pourtant à un moment, on le saura bien.

Naomi ne put qu'acquiescer. Wallace soupira.

- Ce soir, emploi du temps définitif !!! Yay !
- Enfin ! souffla Perrine.
- En espérant qu'ils n'aient pas été modifiés entretemps... souffla Naomi.
- On va avoir plein de cours, ouaiiiis... geignit Walter.

***

Cat Stevens – Morning has Broken

Réunis dans la salle d'histoire, chaque élève reçut un polycopié nominatif avec son option intégrée dans les horaires. Naomi put constater qu'elle était bien en littérature ce qui lui arracha un soupir de soulagement.

Morning has broken, like the first morning.
Blackbird has spoken, like the first bird.
Praise for the singing, praise for the morning,
Praise for them springing fresh from the Word.


Chaque élève observa la nouvelle configuration et ne put que remarquer le nouveau cours d'apprentissage technique.

Sweet the rain's new fall, sunlight from heaven.
Like the first dewfall, on the first grass.
Praise for the sweetness of the wet garden,
Sprung in completeness where His feet pass.


Helen en profita pour rendre les devoirs qu'elle avait corrigé en début d'après-midi. Wallace s'étonna d'avoir un joli 12.

- ... je crains !!

Mine is the sunlight, mine is the morning.
Born of the one light Eden saw play.
Praise with elation, praise every morning;
God's recreation of the new day.


La petite bande décida de se réunir chez Wallace.

Morning has broken, like the first morning.
Blackbird has spoken, like the first bird.
Praise for the singing, praise for the morning,
Praise for them springing fresh from the Word.


***

- Tes parents sont sensationnels, je n'ai jamais eu autant l'impression d'être reniflée avec les yeux... marmonna Naomi.
- Ils ne sont pas racistes, ça les étonne juste que j'aie une amie. Je vous sers quelque chose ?
- Rien d'alcoolisé ! signifièrent Walter et Perrine.
- Bah non ! grogna Wallace.
- Tu fais du thé ? demanda Naomi.
- Ouais, j'ai ma théière, mes petits mugs et mon réchaud.

Naomi haussa les sourcils en hochant la tête.

- Waow, un jour tu rendras un homme très heureux, Wallace...
- Ou plusieurs ! Quand on a du talent, il faut le disperser !
- Plusieurs ne tiendront pas ici... souffla Walter.
- Un thé à quoi, Naomi ?
- Tu as du thé à la menthe ?
- Oui !
- S'il te plait.
- Walter ?
- L'habituel, Chai.
- Hm. Perrine, thé vert ?

Perrine semblait songeuse.

- Vous pensez qu'on va sortir indemnes de ces trois ans ? J'veux dire... entre le devoir, les autres élèves, Direction Dresseurs...

Wallace, Walter et Naomi regardèrent Perrine qui haussa les épaules.

- Ok, ok, thé vert... J'voulais juste soulever une question qui me semblait importante.

Wallace prépara de l'eau chaude dans sa théière, remplit les quatre verres et servit les tasses avant de disposer les sachets dans chacune d'entre elles. Il alla se repositionner avec les autres.

- Hop, et voilà... Trinquons !

Les quatre levèrent leurs verres.

- A nos supers choix en options ! sourit Wallace.
- Et à Naomi qui a pu garder le sien ! admit Walter.
- Ouais ! sourit Naomi.
- On est déprimants, on trinque aux cours... marmonna Perrine.

Wallace fronça les sourcils en regardant en l'air. Il hocha la tête.

- Ok, alors à nous quatre parce qu'on va tout déchirer cette année !
- Voilà ! sourit Perrine.
- Tout déchirer, tout déchirer... relativisa Naomi.
- Si, si, il a raison... marmonna Walter.

***

Le soir venu, Naomi rentra chez elle. Sa mère vint l'accueillir. Naomi la regarda.

- ... ça va pas, maman ?

LaBarbara prit une grande inspiration et souffla.

- Il va bien falloir que je m'y fasse, tu es ma fille, on a le même caractère... Alors bon courage en littérature, et si tu as besoin d'aide pour un établissement l'an prochain, eh bien... nous sommes tes parents, nous t'aiderons.

Naomi hocha la tête.

- En tout cas j'espère que je suis ta fille jusqu'au bout des ongles parce que j'aimerais être aussi raisonnable que toi !

LaBarbara sourit.

- Tu viens m'aider à préparer le repas ?
- Hm. Oh, maman, comment ça se fait que papa ait des relations dans le domaine éducatif ?

LaBarbara haussa les sourcils.

- Ça doit venir des dossiers dont il s'est occupé, en rapport avec l'ancien président de l'association Pokémon... Moi tu sais, le travail de ton père...

Naomi rata un pas. Sa mère se dirigeait négligemment vers la cuisine. Naomi continua à marcher. « Pitié, papa, ne sois pas impliqué dans des trucs louches, je t'en SUPPLIE ! »