Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

J'irai au bout du monde. de Hélina Waltz



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Hélina Waltz - Voir le profil
» Créé le 21/09/2012 à 19:04
» Dernière mise à jour le 21/09/2012 à 19:05

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Entre peur et détermination
Je contemplais le mot qui se détachait du tapis épineux. Des larmes me vinrent aux yeux une nouvelle fois. Mais je les ravalai, Tears avait beau avoir l'air d'un pokémon rachitique, faible et triste, il était intelligent. Et ça, c'était très important, ces mots m'avaient fait réfléchir, plus que n'importe quel discours, n'importe quel acte que n'importe quelles personnes auraient put me dire. C'était mon premier pokémon, nous étions dorénavant ami, et même plus, j'étais comme une mère pour lui. Lui qui était seul dans sa Bis Ball et que j'ai emmené avec moi, loin de la monotonie du début de sa vie. Il avait raison, je ne pouvais pas l'abandonner, et je ne voulais pas le faire. Je relevai le regard pour trouver celui, anxieux, de Tears. Je fronçai les sourcils, et plantai mes mains dans le sol, quelques épines vinrent chatouiller mes paumes, et s'enfoncer, mais je n'y prêtai aucune attention pour l'instant. Quelques épines s'envolèrent avec la brutalité de mon geste.

-Jamais je ne t'abandonnerais, jamais, on restera ensemble, jusqu'à la mort ! m'écriai-je, alors que deux émotions se battaient pour avoir le contrôle de mon visage.

Qui pouvait gagner entre la confiance et la peur ? Elles étaient opposées, et moi, je ne savais pas vraiment pourquoi. Je ferais ce que j'avançais, mais j'avais peur, s'il venait à mourir, devrai-je mourir aussi ? C'était le sens de mes paroles, mais je ne voulais pas faire ça moi, je voulais vivre, comme tout êtres vivants, vivre, survivre et grandir. La mort était inévitable, mais je voulais évidement la repoussée le plus loin possible.


Je laissai pendre ma tête et fermai mes yeux. Le silence apaisant retomba sur mon compagnon et moi, mes mains commencèrent à me piquer. Je ramenai celles-ci sur mes genoux après les avoir frottée l'une contre l'autre. Une trentaine de point rouges se dessinaient sur ma chair. La douleur, je devrais m'y habituer désormais, ça allait être le deuxième compagnon de voyage le plus fidèle, le premier était bien sûr Tears. Celui-ci se leva pour s'assoir contre moi. Il reposa sa tête contre mon flan. Le sommeil le gagna peu à peu et il se détendit. Je restai encore quelque moment appuyée sur l'arbre à balayer la forêt du regard. Je n'apercevais pas route, mais je ne m'occupais pas de ça pour le moment. L'air tait frais, le soleil perçait à travers les branches des majestueux conifères et le sol se retrouvait moucheté par des rayons de soleil curieux de voir ce qu'il se trouvait dans cette forêt dense. Je fermai les yeux et laissai mon esprit flotter avec le vent et onduler avec les branchages. Je m'endormis paisiblement, le cœur plus léger qu'à mon départ.

Une chaleur au niveau de mon visage me tira du sommeil petit à petit. J'entrouvris les yeux et pus rapidement voir qu'il était midi passé. Lentement, je baillai et tournai la tête vers Tears, mais je ne trouvai que des épines là où il se trouvait. Un poids tomba dans mon ventre et une grosse boule se forma dans ma gorge. Il n'était plus là, il était partit, seul, dans la forêt. Il m'avait abandonnée.

Je me levai d'un bon en essayant de retenir mes larmes qui mêlaient colère et tristesse. Comment avait-il put m'abandonner, après tous ce qu'il s'était passé. J'aurais voulu crier son nom, l'appeler à m'en casser la voix, mais aucun son ne sortait de ma bouche, même si je les retenais également. Je savais que si un seul mot était prononcé, je n'arriverais pas à retenir mes larmes et je me montrerais encore faible. Je ne voulais pas ça, aussi je commençai à chercher aux alentours en laissant mon sac là. Des gémissements sortaient de tant à autre de ma gorge, comme des plaintes incessantes et régulières. Mes recherches étaient vaines, et je ne voulais pas m'éloigner de trop. Je me laissai tomber à genoux et les épines brunes vinrent érafler ceux-ci. C'était son choix, il avait voulu partir, il l'avait fait. Je ne voulais pas le retenir, il était libre de faire ce qu'il voulait. Je ne pus retenir ma rage et mon désespoir plus longtemps. Je commençai à frapper le sol avec mes poings, la douleur ne m'arrêtait pas.

-Pourquoi ?! Pourquoi es-tu parti Tears ! Je pensais que tu avais besoin de moi, m'écriai-je le plus fort possible. On est une famille, tu te rappelles ?! Tu m'as abandonnée, pourquoi, pourquoi ?!

Ma gorge me fit mal, les larmes piquaient sur mes joues et j'avais mal aux poings à force de marteler le sol. Je m'immobilisai et gémis. Il n'avait pas le droit, il ne pouvait pas me faire ça à moi. Alors que des envies suicidaires commençaient à germer dans mon esprit, des bruits de feuilles se firent entendre. Je réalisai à quel point j'étais stupide et émotionnelle. Je relevai la tête, un sourire à la limite du sourire de désespoir fendait mon visage. L'arbre, donc habituellement les branchages se balançaient harmonieusement avec le vent, remuait d'une manière étrange. Une paire d'yeux jaunes se détachait du vert. Un soupir bruyant s'échappa de ma bouche alors que Tears se laissai retomber sur le sol. J'étais idiote, jamais je n'avais pensé à regarder dans les arbres. Il avait surement voulu s'isoler pour réfléchir. Mais j'avais dramatisé, j'avais fait la pessimiste et m'étais imaginé la pire chose qu'il pouvait se produire. Je me précipitai vers lui pour le serrer fort contre moi, il me regardait d'un air inquiet. Mes cris l'avaient réveillé probablement, et j'avais mené mes recherches dans un calme presque cérémonieux.

-Pardonne-moi, je croyais que tu étais parti loin, pardonne-moi, soufflai-je.

Je ne savais pas pourquoi je m'excusais, mais quelque chose m'avait dit de le faire. Peut-être la même chose qui m'avait donné des pensées excessives. Comment avais-je pu croire une seconde qu'il était parti ? Après la phrase, les câlins et mes paroles, comment aurais-je pu croire qu'il ne voulait pas de moi ? J'étais stupide, stupide, stupide. Mais une fois de plus, je compris encore la raison pour laquelle il y avait si peu de Challengers que partaient à l'Aventure, et pourquoi il ne revenait que la moitié d'entre eux. Moins d'un jour, et j'étais si attachée à Tears que j'avais fondu en larmes car il avait disparu.

Je le lâchai, j'étais prête, j'avais compris l'importance des pokémons. J'avais leurs vies entre mes mains, je ne pouvais pas négliger quoi que ce soit. Il était temps, je pouvais le faire, je pouvais endosser du poids supplémentaire, je pouvais attraper mon deuxième pokémon. Je me levai, déterminée et attrapai mon sac. Je me mis face à l'endroit où devait se trouver la route. Tears s'avança à mes côtés, je tournai la tête vers lui. Nos regards étaient pareils, nous étions prêts, déterminés et vidés de nos larmes, surtout moi. Je lui souris, et il me rendit celui-ci. Nous avançâmes alors vers notre avenir, ensemble, vers l'Aventure. Si un peintre aurait été là, j'étais sûre que cette scène aurait été parfaite pour un tableau.

Nous avancions à bonne allure, traversant les arbustes à grandes enjambées, sautant par-dessus les obstacles. Les sapins se raréfieraient petit à petit, là où les rayons du soleil gagnaient du terrain. Un mince sourire se dessinait sur mon visage, malgré les récents évènements, j'étais prête et un peu impatiente de voir quel genre de compagnon j'allais rencontrer ici. Emportée par mon enthousiasme grandissant, je sortis rapidement de la profonde forêt. Un vent plus frais vint effacer les dernières traces de mes pleurs, envolés au loin, je l'espérais. Je ne tardais pas à me repérer, je pus voir le pseudo bourg à ma droite et la prochaine ville à gauche. Il eut un silence, devais-je chercher moi-même un pokémon ou simplement attendre qu'il se présentât à moi ? Je me grattai le menton. J'avais cinq pokéballs que m'avait données le vieil homme avant mon départ. Je balayai la courte route du regard, il n'y avait pas un miaouss, que faire ? Je fis quelque pas et me retrouvai au milieu de la route. Le vent y était plus intense et me faisait face. Tears s'accrocha à ma jambe, je ne pus savoir si c'était pour résister au vent ou seulement car il avait peur. Je mis ma main devant mon visage pour ne pas avoir le vent dans les yeux. Cela ne changeait pas beaucoup de chose, j'avançai donc après avoir soupiré et laisser tomber ma main le long de mon corps, tant pis. J'avançais plus lentement, les herbes me chatouillaient les chevilles et les doigts ronds de mon premier pokémon s'accrochaient obstinément à ma jambe. Cette situation m'ennuya rapidement. Et je m'arrêtai.

Les pokémons avaient peurs, c'était certain, ils ne pouvaient pas savoir si, quand ils rencontreraient un dresseur, il allait le tuer ou le capturer. Les chances de la deuxième proposition étaient évidement très mince. Ils se cachaient le mieux possible, pour échapper à une mort certaine. J'étais tellement triste pour eux, ils vivaient dans la peur, chaque jours ils devaient se réveiller et se sentir heureux qu'aucun humain ne l'ai découvert. Ils devaient se lever pour trouver à manger, fuyant les routes, se tapissant dans la forêt au moindre bruit suspect. Une vie de fugitif en somme, je trouvais ça tellement triste pour eux, mais comment leur montrer que mon attention était de capturer l'un d'eux. Il me fallait adopter une autre tactique, j'en avais déjà une en tête, mais elle ne me plaisait pas beaucoup. Pourtant, j'allais devoir le faire. Je partis vers le début de la forêt et m'accroupis dans les fourrées, après hésitation, je me couchais entièrement par terre pour me dissimulée le mieux possible. Et puis, là, j'ai attendu, Tears à mes côtés, près à bondir. Nous étions le plus silencieux possible. C'était simple, je devais juste attendre qu'un pokémon traverse la route en pensant que personne n'y était. Pour l'instant, cela ne marchait pas vraiment, mais je savais que ça payerai au bout d'un moment.

Je faillis m'assoupir plus d'une fois, mais j'arrivai à rester concentrée sur mon objectif principal, je ne devais pas faillir. Et enfin, ma stratégie sembla bien payer, un groupe de pokémon d'environ six individu se risqua à venir prendre un peu le soleil. Un sourire fendit mon visage, même si en même temps un boule se formait dans mon estomac, j'avais peur pour Tears et même pour le pokémon que j'allais défier. Et s'il mourrait ? Cette question refusait de me lâcher. C'en était insupportable. Je détaillai le groupe, deux zigzatons, et quatres chenipottes. Je me relevais le plus lentement sur les coudes pour mieux les observer, mais mouvement trop brusque et les voila parti. J'avais eu le temps de voir la terreur immédiatement apparue dans leur yeux, comme un interrupteur, ils n'avaient même pas prit la peine de regarder de quoi il s'agissait exactement. Je sourirai en baissant la tête. Tears me tira la manche en gémissant d'un air plus déterminé. Je relevai la tête et pus voir un spectacle qui, de nouveau, risquait de rester graver dans mon esprit pendant un bout de temps.

Devant moi, il y avait quatre pokémon, un chenipotte et trois zigzatons, l'eux d'eux était face à moi, je fus frappée par son apparence, il lui manquait une oreille, des lignes sans poils parsemait ça et là son pelage, des cicatrices. Mais le plus frustrant était son visage, son œil droit était rouge et l'autre noir, une balafre fendait son museau en deux. Mes yeux s'agrandirent, il me regardait avec une haine qui n'était pas dissimulée pour le moins du monde, il essayait d'avancer vers moi, des griffes manquaient à sa patte avant gauche. Les autres pokémons le retenaient du mieux qu'ils pouvaient. Des lueurs très inquiètes dans leurs yeux me firent beaucoup de peines. Ils voulaient l'empêcher de se jeter dans la gueule du loup, ils voulaient le sauver d'une mort présumée. Des larmes me virent aux yeux, c'était si triste, et je pleurais vraiment pour un rien d'après moi. Mais j'étais devenue plus fragile depuis que j'étais partie, je voyais le monde d'une bien autre manière, et elle n'était pas du tout ce que j'imaginais.

Le zigzaton fou se démenait comme un diable, il en venait à frapper ses camarades, sans me quitter des yeux, je n'avais pas bougé des fourrées. Soudain, il s'arrêta net et fit tomber ses camarades en avant, il en profita pour bondir hors de leur portée. Il ne prit pas la peine de regarder derrière lui, il ne vit donc pas les visages déchirés de ces pokémons qui abandonnaient l'idée de le sauver. Ils s'en allèrent lentement en jetant régulièrement des regards en arrière pour s'assurer qu'il ne changeait pas d'avis. Ce n'était pas le cas, et bientôt, nous nous retrouvâmes seuls sur la route. Je me levai et me plaçai devant lui, ainsi donc le premier pokémon sauvage que j'allais défier était la représentation d'Hoenn, un pokémon à moitié fou, blessé et presque invalide. Celui-ci me regarda et un sourire horrible fendit don visage amoché par les combats, ou le combat, qui pouvait savoir ? Tears s'avança devant moi pour se préparer au combat. Un mince sourire se dessina sur moi visage, c'était mon premier combat, enfin, c'était l'instant le plus important pour le Challenger et son premier pokémon. L'heure du premier combat, l'heure de montrer notre détermination pour survivre dans ce nouveau monde taché de sang.

Un rire s'échappa du zigzaton, cela ressemblait à un rire de psychopathe, il était bien près à mourir juste pour le plaisir d'essayer de briser le rêve des malheureux nouveaux Challengers. Je n'étais pas convaincue que j'aurais choisi lui entre tous, même certaine que je ne l'aurai pas fait. Il semblait fort, certes, mais un peu trop à mon gout pour le premier combat de Tears. Mais je ne pouvais en aucun cas fuir, car il était ma première rencontre sauvage. Je pointai du doigt le pokémon fou et un sourire plus grand arriva sur mon visage, ainsi que sur le sien, déformant un peu la cicatrice sur sa truffe. Tears fronça le sourcil et écarta les jambes, prêt à bondir. Je commençai l'affrontement d'une phrase dites calmement qui je savais ne pouvais être entendue que par mon pokémon.

-C'est parti, accueillons notre nouvel ami.