« L'homme n'est pas achevé quand il est vaincu, il est achevé quand il abandonne. »
(Richard Nixon)
« Il y a des jours où c'est trop, la coupe est pleine,
Mauvaises nouvelles, catastrophes à la chaîne
Où l'on voudrait disparaître, mettre un terme
A cette vie de labeur et de peine »
(Françoise Hardy – Champ d'Honneur)Walter apprenait à se déplacer en fauteuil. Son père l'observait.
- Tout va bien, fiston ?
- Hm, p'pa... Ça a l'air plutôt facile !
Colin hocha la tête en se mordillant les lèvres.
- Je... J'me suis déjà retrouvé en fauteuil pendant une période de convalescence et...
Colin réfléchit à la suite de sa phrase mais il agita les mains.
- Nan, nan, oublie ce que je voulais dire !
- Je l'ai pas entendu, papa, tu ne l'as pas dit !
- Ouais... T'en fais pas, ça va aller mon grand, hein, ta santé va s'améliorer !
- J'me sens pas malade, p'pa...
Colin acquiesça.
- Oui, ce... c'est vrai.
Colin se releva et soupira. « Je suis décemment pas fait pour ce genre de conversations... »
***
- J'me sens tellement bête...
- C'est normal, c'est difficile de se mettre à sa place... assura Aude.
- N'importe quel autre membre de ma famille en aurait été capable, mais moi j'ai hérité des gènes maladroits !
Aude regarda Colin, atterrée.
- Et... de qui aurais-tu tiré ça ? De ton père qui était quelqu'un de très bien ou de ta mère fantasque mais on ne peut plus sympathique ?
Colin eut une respiration mélancolique à l'évocation de son père.
- Justement, mes parents ont été très bien avec moi, je veux pas tout foirer avec Walter...
- Tu n'as rien à changer... Il est en fauteuil, c'est tout. Cela ne change rien pour nous envers lui. Ça reste notre fils.
- Oui je sais ça...
- Alors tu sais l'essentiel, il n'y a rien d'autre à ajouter !
Colin acquiesça.
- Tu... étais en train de me dire que j'étais très bien et que je n'avais rien à changer, là, en fait !
- Oui, c'est bien résumé ! acquiesça Aude, sarcastique.***
Ce matin-là, Walter était levé du mauvais pied.
Le jeune homme était assis sur le côté de son lit. Il semblait bougon. Pas d'humeur à rire. Vivaldaim et Tutafeh l'observaient, prêts à répondre à ses directives. Walter les regarda.
Il observa la commode à quelques pas. Il tenta de l'atteindre. Difficilement, il ouvrit le tiroir du bout des doigts. A bout, il cessa et bougonna d'autant plus, éreinté dès le matin.
Il souffla, résigné, et se décida à leur demander de l'aider. Il regarda au mur un petit tableau de Perrine. Un homme sans mains ni pieds, le visage couvert de bandages.
Walter acquiesça et se décida à y mettre un peu de bonne volonté.
***
- Ca va pas, Walter ?!
- Si, si... Mal dormi, je suppose... souffla Walter.
Colin pencha la tête.
- Le matelas ne te convient plus ?
- Nan c'est pas ça... j'ai juste passé une mauvaise nuit...
- Tu n'as pas veillé au moins ?
- Mais non...
Aude fit signe à son mari d'arrêter de questionner Walter. Nadia et Daria mangeaient tranquillement.
- Nous on a bien dormi !!
- Ouais, on a super bien dormi !
- Génial... acquiesça Walter. J'suis très content pour vous !
- Les filles, ne taquinez pas votre frère ! grommela Colin.
- On le taquinait pas papa !
- On lui disait juste qu'on avait passé une super bonne nuit !
Walter leva les yeux au ciel. « V'la que mes petites sœurs essaient de me rendre jaloux... »
***
Colin emmenait Walter en voiture, le fauteuil chargé à l'arrière.
- Tout va bien à l'école, Walter ?
- Hm...
- On ne t'embête pas trop ?
- Nan, t'inquiète pas. Perrine est là pour me protéger ! marmonna Walter, sarcastique.
- Et je suppose que... Wallace s'en charge aussi ?
- Wallace est un chic type, ouais.
- Il ne serait pas un peu...
Walter haussa les sourcils.
- J'sais pas, y'a un truc dans son attitude...
- Il est un peu spécial, ouais...
- Il a l'air vicieux, comme garçon ! Fais attention quand même !
- Euh... d'accord papa...
Walter regardait son père dans le rétroviseur. Même regard inquiet et embarrassé que d'habitude. Walter poussa un soupir silencieux et consterné.
***
- Oh la BARBE !!!
Les jeunes regardèrent Walter, en bas de sa rampe. Le jeune homme râlait.
- CHAQUE MATIN c'est PAREIL !!! Vous voulez quoi, que j'envoie mon Vivaldaim vous botter les fesses ?!
- Eh ça va, relax, on s'est juste posés...
- NAN, y'a RIEN de RELAX ! Vous descendez de ma rampe MAINTENANT !
Les jeunes s'éloignèrent.
- Et que je vous revoie plus sinon cette fois je sévirais !!
Perrine et Naomi arrivèrent à ce moment.
- « Sévir » fait partie de ton vocabulaire ?! s'étonna Perrine.
- Et... tu menaces des gens avec ton Vivaldaim ? s'étonna encore plus Naomi.
- J'en ai marre que ma rampe d'accès soit squattée par ces crétins !!
- On appelle ça communément des élèves ! admit Perrine.
- Il paraît même que ça a des droits ! souligna Naomi.
Walter soupira.
- Je sais que je ronchonne !
- On va te monter là-haut, t'en fais pas...
Perrine poussa Walter. Naomi aperçut Mike.
- Je reviens !
- Hm !
Walter regarda Perrine.
- Ça t'embête pas qu'elle lui parle ?!
- Elle fait ce qu'elle veut, tant qu'elle ne m'oblige pas à lui parler...
- Perrine, tu es une fille si simple parfois...
- Merci, pour une fois qu'on me dit ça... En quoi toi ça t'embête qu'elle lui parle ?!
Walter soupira.
- J'sais pas... J'le trouve vraiment stupide.
- En même temps vous êtes très différents lui et toi... Tu devrais essayer d'aller un peu plus vers lui.
- Pour parler de quoi ? De gonzesses ? De voitures ? De sport ?!
- Vous aimez le Pokéfoot tous les deux !
- Il y joue, je ne fais que regarder les matches à la télé en buvant du coca avec mon père ! Il appelle ça notre moment père-fils du vendredi soir...
- Oh ça vous change agréablement des salles d'attente !
- Merci d'essayer de me rassurer...
Wallace arriva en trombe.
- Truman !! C'est MOI qui pousse Walter !
- Tu n'étais pas là !
- D'habitude c'est Elektek qui s'y colle... marmonna Walter.
- Walter apprécie mon doigté légendaire reconnu dans trois bars de la région !
Perrine grimaça et cessa de pousser Walter, laissant la place à Wallace.
- Je vais récupérer Naomi...
- Tu fais bien... marmonna Walter.
Wallace reprit Walter.
- Ca va, Diddy Kong Racing ?!
- Le jour où tu en arriveras à Burnout, je vais être vexé...
- J'ai cru remarquer que tu étais un peu contrarié ces derniers temps, tu veux passer à la maison faire quelques parties de Soulcalibur ?
- C'est trop facile avec toi, Wallace, il suffit de prendre Ivy...
- Ah berk... Cette gélatine qui remue sur son torse...
- Ça s'appelle des seins !
- Précisément, c'est immonde...
- Salut !
Wallace et Walter relevèrent la tête vers Francis.
- Bonjour... marmonna le handicapé.
- Hey, Sexy... sourit Wallace.
Walter leva la tête vers son ami.
- Il t'a déjà dit qu'il était hétéro !
- Pas exactement ! sourit Wallace.
- Je suis hétéro ! grommela Francis.
- Je te hais, Walter, tu brises mes espoirs, tu brises mes rêves...
- Que nous veux-tu, Francis ? demanda Walter, lassé.
- Tu brises mes fantasmes...
Francis redressa son bloc-notes, tout fier.
- En tant que chef de classe...
- ... place que tu as pour ainsi dire volé à Naomi... marmonna Walter.
- ... c'est TA version des faits...
- Mouais...
- ... En tant que chef de classe on me propose de recueillir les doléances des élèves ! Et de les transmettre à l'administration !
- Je veux des vigiles bronzés, huilés et en boxers !!
Walter regarda Wallace alors que Francis plissait les yeux.
- Mince alors, t'es vraiment gay !!
- Mince alors, le ciel est bleu ! soupira Wallace.
- Mais vraiment très, très gay !
- Sur une échelle de 1 à 10, je suis George Michael ! signifia Wallace.
- J'en ai marre que des élèves squattent ma rampe d'accès. Il faudrait préciser que c'est réservé aux élèves en situation de handicap !
Francis acquiesça et notifia ce qu'on lui rapportait.
- Intéressant... Intéressant ! Walter le petit handicapé qu'on empêche de vivre, ça c'est de la pure doléance !
- Si tu marques ça, je te viole ! grommela Wallace.
- Et moi je te roule dessus ! souffla Walter.
- Et ensuite l'inverse ! poursuivit Wallace.
- Puis les deux à la fois ! ajouta Walter.
Francis plissa les yeux.
- Vous êtes vraiment trop bizarres tous les deux !
Francis s'éloigna. Wallace acquiesça.
- J'apprécie vraiment qu'on aime tous les deux foutre les boules aux gens !
- Y'a pas de petits plaisirs dans la vie... soupira Walter. Elles font quoi, les filles ?
- Honnêtement, je n'imagine pas comment Perrine peut interrompre Naomi en plein butinage de Mike...
- En balançant des cailloux ? s'étonna Walter.
- Je pensais à des miettes de pain, tu sais, comme les Poichigeon...
En effet la petite Perrine Ingalls était postée sur un banc non loin du Mike et de la Naomi.
- T'as pas à t'en faire, en sport y'a un principe c'est que l'équipe se soutient mutuellement. Si ça va pas, tu en parles à une des filles, elles t'aideront ! sourit Mike.
- C'est juste que même moi je ne me sens pas à l'aise, je veux dire, si dès le départ je ne me sens pas bien... geignit Naomi.
- Tu fais ce que tu veux, personne te force. Mais moi ça me ferait grave plaisir que tu sois dans l'équipe de gym !
Mike dépassa Naomi en lui volant une bise sur la joue. Naomi resta figée et muette. Perrine arriva derrière Naomi.
- Bah ma cochonne... sourit Perrine.
- N'en rajoute pas ! somma Naomi, encore sonnée.
- Ah non, désolée, je dois faire un rapport à Wallace et Walter !
- Dis, Perrine, ton cousin, y'a des moments où il rigole, je veux dire, des moments où il se détend un peu ?!
Perrine haussa les sourcils.
- Walter a beaucoup de distractions, c'est un fana de jeux de construction et de jeux de réflexion... sans compter les jeux de rôle et de stratégie sur ordinateur, alors là...
- Je voulais dire, est-ce qu'il s'amuse un peu, est-ce qu'il fait autre chose que... jauger le monde dans son petit fauteuil ?
Perrine plissa ostensiblement les yeux.
- Tu... as quelque chose contre lui ?
- Chaque fois que je lui parle, j'ai l'impression qu'il m'évalue, ça m'énerve !
- Il fait ça avec tout le monde, honnêtement quand j'ai besoin d'un conseil c'est vers lui que je me tourne, il sait toujours voir les choses sous le bon angle...
Naomi hocha la tête.
- C'est ce que j'avais cru percevoir mais... à force j'ai surtout l'impression qu'il essaie de manipuler son monde, ça m'horripile !
- Walter n'est absolument pas comme ça, Naomi, franchement !
- Je dois m'être faite une mauvaise première impression alors...
- En même temps tu as du caractère, lui aussi...
- Les filles !!
Perrine et Naomi s'arrêtèrent pour laisser Robbie les rejoindre.
- Robbie ?! s'étonna Naomi.
- Oui ?
- J'ai entendu dire que ce matin le cours de combat direct va être remplacé !
- Le ciel soit loué ! soupira Naomi.
- Par quoi ? s'étonna Perrine.
Robbie serra les dents.
***
Les élèves étaient alignés devant des cibles. C'était un cours de mathématiques de précision à l'ancienne, dehors. Le professeur était un gros mathématicien aux cheveux gris.
- Les MATHEMATIQUES de précision sont une matière HAUTEMENT importante. Elles vous apprennent la CONCENTRATION et la DISCIPLINE MENTALE !
« Et à accentuer chacun de vos mots de manière absolument ridicule... » songea Wallace.
« Mes roues rentrent dans le sable ! » geignit intérieurement Walter.
« J'aurais dû écouter Robbie et me tirer dès que j'ai su ! » soupirèrent mentalement Naomi et Perrine.
Le professeur s'arrêta devant une clochette.
- A mon signal, vous userez chacun votre tour d'une attaque à distance pour viser habilement la cible face à vous. Je ne demande pas des tirs précis, je demande de la justesse !
« Tu t'écoutes parler ? Ça veut rien dire ! » soupira Wallace.
- A vos Pokémon...
Wallace regarda Tiplouf, incertain.
Perrine et Maskadra étaient prêts.
Naomi s'était armée de Cadoizo.
Walter avait Tutafeh devant lui.
La cloche résonna. Rangés par ordre alphabétique, les élèves amorcèrent leurs attaques. Clive, premier rangé, commença.
- Insécateur, Onde Vide !
Le Pokémon de Clive tourna sur lui-même et envoya une lame sonique rouge se planter dans la cible et l'exploser.
- Quelle horrible trajectoire... commenta le prof. Suivant !
Le Mysdibule de Violette ouvrit grand sa bouche noire et cracha un rayon blanc parfait qui se planta au milieu de la cible. Violette afficha un grand sourire, son Luminocanon était une réussite.
- J'avais dit de la JUSTESSE, pas de la précision trop facile pour m'acheter avec de beaux tirs parfaits ! Tsss !
Violette plissa les yeux. Rebecca regardait ses ongles.
Le Chuchmur d'Orson réussit un Mégaphone parfait, cylindrique et mesuré, que le professeur accueillit avec dédain. Gina et son Vibraninf n'eurent qu'un maigre Sonicboom imprécis à proposer. Le Drakkarmin de Mike défonça la cible avec Draco Rage, ce qui acheva de lasser le professeur.
- Mon pauvre garçon, vous n'irez pas loin avec des méthodes pareilles !
- C'est ma seule attaque à distance ! se défendit Mike.
- Peu m'importe. Suivant !
Mike semblait totalement décontenancé. Tristan se défendit avec le Pistolet à O de Morphéo.
- Pathétique...
Tristan secoua la tête.
- Mais qu'est-ce qu'on attend de nous... ?!
- Si seulement j'savais... répondit Mike sans regarder son camarade.
Rebecca ajusta ses cheveux et ordonna à Rosélia d'exécuter une Feuil'Magik parfaite.
- Ha !
- Mademoiselle, le dépit que m'inspire votre recours à la facilité n'a d'égal que la crise de 1929 !
Rebecca ne comprit aucun mot à partir de « Dépit ».
Quinn ne fit pas mieux, l'Anti-Air de son Galegon ratant carrément la cible.
- Mer... crotte !
- Une attaque grossière pour une fille grossière ! Suivant !
Quinn grimaça, carrément offensée.
Au tour de Wallace.
- Pepsi, Bulles d'O !!
L'attaque de Tiplouf frappa la cible négligemment. Le professeur secoua la tête.
- Quand on veut impressionner, on s'en donne les moyens, s'il vous plait...
Wallace haussa les sourcils.
- Ca veut dire quoi ?!
- Silence, suivant !
- C'est n'importe quoi votre cours !
- Monsieur Grimes !
Le Tarinor de Léon utilisa Verrouillage puis envoya un Elecanon. Le professeur éclata de rire.
- C'est une blague, j'ose espérer ? Suivant...
Lilian regarda son frère, dépité. Le jumeau demanda à Pomdepik d'utiliser Survinsecte, ce qui bombarda la cible d'énergie insecte émanant de la rotation du Pokémon.
- Suivant, vous me faites perdre mon temps, à croire !
Fey n'y arriva pas mieux, son splendide Cotovol et sa Balle Graine joliment crachée n'impressionnant pas l'austère professeur.
Le tour d'Andréa arriva. La jeune femme regarda Natu.
- Choc Psy...
La cible éclata tout simplement. Le professeur se contenta d'un soupir lassé.
Tino regarda le professeur et se lança.
- Sancoki, Boue Bombe !
Le Pokémon limace cracha une rafale de boulettes de boue depuis le sol jusqu'au centre de la cible et ne cessa pas jusqu'à ce qu'elle soit enfin détruite. Tino regarda le professeur, tout fier.
- Si vous visiez une médaille de léchage de bottes, vous l'avez remportée d'office. Suivant.
Tino baissa la tête, dégoûté. Andréa le regarda, compatissante.
Naomi souffla.
- Santa, Canon Graine !
Le Cadoizo arma sa queue et balança le projectile qui explosa la cible. Les autres élèves semblèrent surpris.
- Nul. Suivant.
- Qu'est-ce qu'il vous faut, enfin ? grommela Naomi.
- Du silence ! SUI-VANT !
Santana leva les yeux au ciel. Elle regarda le professeur.
- J'ai dit suivant !
Santana regarda Anchwatt qu'elle avait sorti, soupira, le rappela et s'en alla sans plus de procès.
- ParDON ? JEUNE FILLE ! REVENEZ IMMEDIATEMENT ! VOUS AUREZ UN RAPPORT SUR LE DOS !!! JEUNE FILLE !!
Wallace plissa les yeux. « Elle fait trop sa rebelle, mais moi aussi j'peux le faire ! »
Il allait la suivre.
- N'Y PENSEZ MEME PAS !
Wallace tressaillit er retourna à sa place. Le professeur soupira.
- Décidément... Suivante !
Amélia regarda la cible, regarda le professeur, regarda Cerfrousse, regarda le professeur.
- Eh bien, j'attends !
Amélia hocha la tête... et elle attendit aussi.
- ... J'attends que vous attaquiez la cible, jeune fille !!
- Oh... Euh... Ecrasement !!
Cerfrousse fonça vers la cible et d'une ruade, elle la mit à terre pour la piétiner. Le professeur secoua la tête, atterré.
Le tour de Walter arriva.
- Hm...
Walter regarda les autres cibles et regarda la sienne.
- Bon... bah...
Walter envoya Vivaldaim et Elektek à la suite de Tutafeh.
- Feux Follets, Ecosphère et Boule Elek !
Les trois attaques frappèrent la cible. Le professeur était atterré.
- N'importe quoi, n'importe quoi !
- Disons que ce serait mieux avec des consignes, vous savez, nous dire comment mieux faire !
- C'est qu'il s'agit de tester vos aptitudes et pour l'instant, je ne vois rien !
- Mettez des lunettes... souffla Walter.
- Ne faites pas le malin parce que vous êtes en fauteuil, jeune homme !
- Bah voyons, j'ai fait exprès d'être en fauteuil RIEN que pour faire le malin ! Ça sent le prof bien diplômé ça...
- Suivant j'ai les oreilles qui sifflent...
- C'est votre cervelle qui essaie de s'enfuir !
Walter tenta de s'en aller mais son fauteuil était bloqué. Les autres le regardaient, hallucinés par sa tirade. Walter frappa les bras de son fauteuil, frustré, sous les yeux de sa cousine.
- Suivant !
L'Emolga de Robbie envoya une vigoureuse Lame d'Air en tournant sur lui-même. Le professeur secoua la tête.
- Suivant, ce que je vois est pathétique...
Robbie secoua la tête, décontenancé.
James souffla et regarda Yanma.
- Allez, vas-y, Rayon Signal !
De son front, Yanma émit un rayon bicolore qui toucha la cible en son centre. Le prof soupira.
- En même temps, venant d'un gros lourdaud, je ne pouvais pas m'attendre à des miracles !
- EH ! cria Fey.
- Non mais... s'étonna Robbie.
- Il a dit quoi ?! s'exclama Mike.
James se contenta de s'en foutre. « Après tout c'est qu'un cours... »
Benjamin était quelque peu effrayé.
- Est-ce que... c'est une caméra cachée et vous nous direz à la fin que c'est une blague ?
- J'ai l'air de plaisanter ?
- Ok... euh... Limonde, attaque Boue Bombe !
Le Limonde de Benjamin envoya son attaque. Le professeur secoua la tête.
- Un résultat pitoyable pour un Pokémon pitoyable !
- Oh...
Christina regarda rapidement le professeur et se contenta de donner l'ordre à son Papilusion d'effectuer une Rafale Psy.
- Vous, ça m'étonne que vous soyez arrivée à un tel niveau scolaire !
Christina baissa la tête, sachant à quoi s'attendre.
Ana, terrorisée, demanda très rapidement à Avaltout d'utiliser Détritus sans conviction.
- Moui... Votre niveau est si bas, dans cette classe ?!
Ana regarda Christina qui haussa les épaules.
Lucy soupira, sortit son Héricendre et lui fit exécuter un Lance Flammes.
- A votre âge, j'étais beaucoup plus intéressant que ça !
- Oui, à mon âge... marmonna Lucy.
- Ne soyez pas insolente, mademoiselle ! Vous savez beaucoup parler dans cette classe, mais alors pour mener des attaques parfaites... Suivante !
Perrine regarda Maskadra et haussa les épaules.
- Guernica, Vent Argenté !
L'attaque n'éclata pas la cible, elle se contenta de la secouer.
- Oups...
- Alors là, permettez-moi de rire bien gentiment ! HAHA-HAHA ! Suivant, ne vous donnez pas trop de mal, la plus pitoyable était derrière vous !
- Il faut dire que j'ai un excellent prof... marmonna Perrine.
- Le meilleur en fait. Suivant.
Steven soupira et regarda Anorith.
- Bon bah... Pistolet à O !
Anorith balança l'attaque aquatique avec habileté.
- C'est un Pokémon Insecte Roche et vous lui faites lancer une attaque Eau ? J'aurais tout vu !
- Rien à foutre...
- Suivant, moins grossier et stupide, si c'est possible !
Holly ne réagissait pas, impressionnée par Steven.
- Mademoiselle !
- Oh ! Euh...
Elle regardait son Mimitoss.
- Euh... Psyko ?
L'attaque explosa la cible à distance. Holly regarda le prof qui haussa les épaules.
- Pas comme si j'attendais spécialement quelque chose...
Francis, le dernier, regarda Smogo et haussa les épaules. Le Tonnerre du Pokémon atteignit la cible sans problème.
- Test suivant, les attaques physiques, espérons que vous serez moins minables, bien que j'ai de sérieux doutes !
***
Chez Judith, au moment fatidique, Walter portait encore des béquilles. Perrine était sa seule compagnie intéressante, les autres étant ni plus ni moins que des bébés.
- Tu crois que nos parents vont revenir ? demanda Walter.
- Je suppose... marmonna Perrine qui dessinait.
- Tu... « supposes » ?
- Tu sais ce que c'est, les parents. Des fois, ils ne reviennent pas. Des fois ils dorment. Des fois c'est pour toujours.
Walter s'étonna.
- Tu es morbide.
- Tes parents à toi aussi, c'est pas tes vrais parents. Ils sont où, tes vrais parents ?
Walter haussa les épaules.
- J'sais pas. Que je sache j'ai toujours vécu à l'hôpital.
Perrine s'étonna.
- Vraiment ?
- En fait c'était l'orphelinat mais ma chambre ressemblait surtout à un hôpital.
- Moi j'ai toujours vécu avec des hommes, jamais avec des femmes.
Walter sourit.
- Chacun son truc, hein.
- J'sais pas si on doit se sentir fier... ou honteux.
Walter haussa les épaules.
- On s'en fiche, je suppose.
- Maintenant c'est toi qui suppose.***
La classe s'en retourna à l'école, quelque peu perplexe.
- Le test sur les attaques physiques n'était pas plus instructif... marmonna Benjamin.
- J'ai la franche impression d'avoir perdu mon temps, tout ce qu'on a fait c'est attaquer des cibles... marmonna Tino.
- J'me sens super démoralisé... souffla Robbie.
- Et moi donc... soupira Orson.
Tristan regarda ses amis complètement lessivés, l'air tout aussi assommé.
James soupira.
- C'est n'importe quoi ces cours à la dernière minute !
- Grave, j'préfère encore les cours de combat direct... grommela Steven.
Santana semblait totalement furibonde. Rebecca vint la narguer.
- Alors, madame fait la belle ? Hein ? Madame fait son intéressante ?
Santana soupira.
- Tu sais, ça n'a impressionné personne, moi la première, j'étais là genre : « Quelle cruche, elle veut faire sa rebelle, n'importe quoi ! »
Santana sortit Anchwatt ainsi que son téléphone portable. Rebecca manqua d'éclater de rire.
- Nan, tu recharges ton téléphone avec un Pokémon électrique ? La ringarde !
- Cage Eclair...
Le vermisseau blanc souleva de l'électricité statique qui décoiffa les cheveux de Rebecca.
- AH ! AAAAAAAAH !!! AAAAAAAAAAH VIOLETTE AU SECOUUUUURS !!!
- Rebecca, oh mon Dieu, ton brushing !!
- C'est pire que la mort ! geignit Amélia.
Santana grommela, les sourcils froncés. Mike la regarda.
- Cool, meuf, respect, t'assures !
- Désencombre tout de suite mon espace vital.
Mike, apeuré, s'éloigna face au ton sec de la jeune fille.
Alors que la classe atteignait les escaliers les menant aux jardins, Walter eut l'agréable surprise de voir sa rampe barrée de chaînes. Une en bas, une en haut.
- M... M... Mais quelle bande de...
- Alors ça c'est génial, Walter, on te propose enfin de montrer tes talents au limbo ! sourit Wallace.
- C'était pas là ce matin, ils ont été vite ! s'étonna Naomi.
- Mais enfin c'est complètement débile !! grommela Walter.
Perrine s'étonna. Voyant Walter ronchonner, des élèves s'étaient arrêtés.
- On peut sûrement enlever ces chaînes pour aider Walter à passer ! s'enjoua Christina.
- Mais oui, on va aider Walter à monter, ça va pas être dur ! assura Andréa.
- Ce sont juste des chaînes, ça s'enlève ! acquiesça Robbie.
Walter semblait bouillir de l'intérieur. Steven observait les élèves s'atteler à aider Walter en enlevant les chaînes.
- Moi j'en ai rien à foutre de ta pomme, Handicap International !
- OH MON DIEU, STEVEN, MER-CI ! cria Walter en implorant le ciel.
Tout le monde regarda Walter, surpris. Steven se figea et regarda Walter en grimaçant. Walter lui leva un pouce fiévreux. Wallace n'y comprenait rien. Perrine et Naomi étaient abasourdies. James et Mike regardaient Walter puis Steven, puis Walter, puis Steven... Le blond s'éloigna en regardant Walter, perturbé.
Les chaînes enlevées, Walter put monter. Son visage traduisait une profonde lassitude.
***
- J'aimerais COMPRENDRE le raisonnement logique qui vous a amenés à mettre des CHAINES pour barrer ma rampe !
Wallace observait Walter, dans le bureau du proviseur, plutôt surpris. Le proviseur Grant regarda son assistant, étonné.
- J'ai juste besoin que quelqu'un veille à ce que la rampe ne soit pas squattée par des élèves, cette rampe est destinée aux élèves handicapés ! Je crois en avoir repéré deux autres dans l'établissement en plus !!
Le proviseur Grant regarda Wallace.
- Et vous, vous n'avez rien à dire ?
- Je l'accompagne, c'est tout...
- Quel dommage... Jeune homme... Primo, nous ne sommes pas responsables pour l'installation des barrières, c'est l'intendance couplée au service logistique qui s'en occupe ! Ils ont reçu les réclamations recueillies par votre chef de classe et ont agi en conséquence et au plus pressé !
- Eh bah c'était débile ! grogna Walter.
- Secundo... en fait vous voulez qu'on engage un surveillant pour veiller sur la rampe toute la journée ?!
- Non ! Je veux que l'on montre bien que cette rampe est réservée aux élèves handicapés et pas aux autres !
- Jeune homme, aucun endroit de l'école n'est réservé à qui que ce soit, ce serait contrevenir à toutes les règles de la réforme Smirnoff qui...
Walter leva les yeux au ciel.
- ... stipule clairement que chaque élève, pour le bien de son enseignement, peut aller partout dans l'établissement !
- En quoi squatter ma rampe leur apprend quoi que ce soit ?!
- Ce n'est pas « votre » rampe, elle est à tout le monde !
- Wallace, dis quelque chose !!
Wallace regarda son ami, quelque peu embarrassé.
- Le proviseur a raison, mec... ce que tu demandes c'est impossible !
- Y'a quand même une solution ! Installez une barrière sur le côté gauche pour qu'ils arrêtent de s'asseoir dessus comme si c'était un muret !
- Impossible pour des raisons de sécurité ! asséna le proviseur.
- Et ce serait pire, ils grimperaient dessus... ajouta Tenorman.
Walter grommela.
- Alors je fais quoi ?! Je continue à voir tout le monde piétiner ma rampe ?
- Nous allons améliorer la signalisation au sol !
- Ca va servir à rien !
- C'est tout ce que nous pouvons faire dans l'immédiat !
- Merci beaucoup ! souffla Walter, désabusé.
Walter fit demi-tour. Wallace vint le chercher pour le pousser.
- J'te remercie pas, Wallace...
- Honnêtement, tu crois pas que tu... en fais un peu trop ?
- Tu sais pas ce que c'est que se battre en permanence pour vivre normalement !
- Certes... mais... tu réalises que c'est pas possible de... d'empêcher les gens de faire des trucs ? Ça s'appelle le libre arbitre, Walt !
Walter acquiesça.
- On va être en retard en histoire. C'était cool ce que tu as dit en cours de maths ! s'exclama Wallace.
- Je comprends toujours pas ce que ce tocard attendait de nous...
- On verra avec Helen.
- Avec madame Clover !
- J'aime bien l'appeler Helen, ça me donne un genre ! sourit Wallace.
- On dirait surtout que toi et elle vous couchez ensemble !
- Elle peut toujours essayer, elle va être surprise !
Walter haussa les sourcils, à moitié dégoûté.
Ils entrèrent dans la salle où Helen écoutait déjà les doléances des élèves.
- C'était totalement insensé, on avait beau suivre la consigne, il nous lançait des insultes ! soupira Christina.
- La prof de combat direct s'est excusée, elle au moins ! rappela Quinn.
- Madame, sérieusement, on va pas en cours pour se faire injurier, c'est relou !! souffla Mike.
- Ce n'était pas agréable du tout... marmonna Ana.
- Pire encore, le professeur nous a vraiment traités avec irrespect ! Je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'on n'a rien appris pendant ces deux heures sinon qu'on était de gros minables !
Tout le monde acquiesça suite aux propos de Naomi. Francis hocha la tête.
- En tant que chef de classe, je pense qu'on devrait aller voir le proviseur en groupe ou faire une pétition !
- Autant parler à une brique... grommela Walter en s'installant à côté de Perrine.
Helen grimaça, regarda son Miradar qui haussa les épaules, et regarda les élèves.
- Je ne savais même pas qu'on donnait des cours de mathématiques aux premières années...
- En plus c'est quoi ce truc de nous faire des cours surprises ! souffla Fey.
- Cours surprise ?! s'étonna Helen.
Perrine se tourna vers Robbie. L'élève hocha la tête.
- Ouais, le cours de combat direct était remplacé, c'est un... référent scolaire qui me l'a dit.
Helen grimaça carrément.
- Pardon ?! Un quoi ?
- Il m'a dit qu'il était un référent scolaire, enfin c'est ce qu'il a dit...
- Je... verrais ce qu'il en est ! Je vous promets ! Je vais commencer mon cours, mais croyez-moi je verrais personnellement ce qu'il en est ! Bon. Partie 4 : Rôle croissant des champions d'arène dans le domaine administratif...
Helen se plaça derrière l'ordinateur sur son pupitre, mais elle ne pouvait cacher à Miradar sa mine inquiète.
***
Au repas de midi, la grande table fut prise par le conglomérat officiel de la mode et du bon goût...
- Cet aprem, on va TOUT défoncer !
- GRAVE !
- OUAIS !!!
Mike et James célébraient le retour des cours de Pokéfoot alors que Steve semblait totalement paumé.
- Vieux, qu'est-ce qui t'arrive ? demanda James.
- Rien... t'occupe !
- T'as pas pécho ? ricana Mike.
- Mais nan c'est pas ça, ta gueule !
Francis appréhendait l'après-midi...
- Qu'est-ce qui m'a pris de prendre foot ! Je suis nul !
- Tu étais très bon au secondaire ! s'étonna Quinn.
- Au secondaire oui, mais là !! Avec tous ces sportifs super forts !!
- Dans ce cas pourquoi avoir pris l'option si c'est pour regretter ensuite ? soupira Lucy.
Francis souffla.
- Je pensais que je pourrais assurer...
- Tu pourras assurer !
- Je serais plus rassuré si ma petite amie chérie venait me soutenir !
- Jenesuispastapetiteamie, Francis !!
- Mais siiiiiii !
- C'est passionnant tout cela... souffla Lucy.
Holly soupira. Gina l'observait.
- J'aimerais vraiment que tu y ailles aujourd'hui ! Ce soir par exemple !
- Holly, va lui parler toi-même ! Ce type me fout les glandes, il a un sourire vicieux !
- J'oserais pas aller lui parler, tu sais ce que ça fait quand on est amoureuse !
- Amoureuse ? Ce mec a l'air aussi passionnant qu'une radio culturelle !!
- Tu peux pas comprendre, Gina !
Andréa s'arrêta devant la table de Santana.
- Ça va ? Tu veux que je mange avec toi ?
- Je veux rester seule.
- Tu es sûre ?
- Je vais bien, je veux juste rester seule, merci.
Andréa s'éloigna, quelque peu inquiète pour sa camarade.
Wallace, Walter, Perrine et Naomi s'étaient mis à table.
- Alors ça n'a rien donné ?
- Non, pas vraiment... soupira Walter. Mais bon, je vais prendre sur moi...
- Ça arrive régulièrement que des gens utilisent ta rampe pour descendre. C'est moins fatigant que les marches... marmonna Perrine pour temporiser.
- Eh bah ça devrait pas se faire. C'est comme prendre une place de parking réservée à un handicapé !
- Tu charries pas un peu là ?
Walter regarda Naomi.
- Comment ça ?
- Tu te plains juste parce que tu es de mauvaise humeur, ça se voit, je ne t'avais jamais vu aussi ronchon depuis que je te connais !
- J'ai pas super bien dormi, certes, mais ça n'empêche que ça m'embête vraiment que les gens se posent sur ma rampe comme si c'était un lieu de rendez-vous branché !
- Ils se mettent juste là pour discuter, tu as juste à passer et à leur demander pardon !
- La rampe est justement là pour que j'aie pas besoin de m'embêter !
- Tu as forcément besoin de quelqu'un de toute façon, ou de ton Elektek, alors forcément tu vas t'embêter !
Walter regarda Naomi, secoué.
- Raison de plus pour pas m'embêter encore plus !
- On peut parler du cours de maths ? Qui aurait cru que les professeurs de mathématiques étaient aussi vicieux et pervers !! s'enquit Wallace.
- Tu pinailles, Walter, tu fais de détails une montagne, tu es juste perturbé par quelque chose d'extérieur, c'est tout ! D'ici une semaine, tu n'y repenseras même plus !
- C'est facile pour toi, madame « je passe du temps avec Mike » !
Perrine et Wallace s'étonnèrent.
- ... qu'est-ce que ça a à voir avec ton problème de rampe ?! s'étonna Naomi.
Perrine frappa Wallace.
- AOUCH ! Pourquoi tu...
- A cause de la blague à laquelle tu pensais.
Wallace plissa les yeux. « Elle y a pensé aussi... »
- Rien. C'est juste que je me demande ce que tu peux trouver à cet abruti...
Wallace et Perrine se lancèrent un regard « What the fuck » total.
- Tu es vraiment si... rapide à juger les gens ?! Je veux dire, je pensais que tu étais un minimum ouvert d'esprit...
- Tout comme Mike, je présume. Pour fréquenter Steven Weldon, il faut être d'une ouverture d'esprit sans failles... Idem, James qui est un modèle de délicatesse et d'intelligence...
- Walter, si on jugeait tout le monde à qui ils fréquentent, nous serions toi et moi des gens peu fréquentables, vu qu'on traine avec Wallace !
- Eeeeeh ! geignit Wallace.
- Véridique... marmonna Perrine.
- Au moins, Wallace annonce la couleur, Mike c'est un sale con qui cache sa sale connerie sous un gros amas de crème chantilly pour qu'on ne sente plus rien !
Naomi fronça les sourcils.
- M... Mais sur quoi tu peux te baser pour dire ça ?!
- C'est l'impression générale qu'il me donne.
- Tu lui as à peine parlé deux fois !
- Et ça m'a bien suffi.
- Euh... vous pourriez... arrêter, s'il vous plait ?! marmonna Perrine.
- Truman, ne fais jamais vigile ! assura Wallace.
- Donc tu désapprouves le fait que lui et moi soyons amis, selon toi je ne devrais entretenir de relations qu'avec nous quatre ?
Walter leva les yeux au ciel.
- J'ai pas dit ça !
- Alors quoi, je n'ai pas le droit de bien m'entendre avec les gens de la classe ? Je m'entends bien avec Christina, aussi, avec Fey, avec Quinn...
- Tu es trop intelligente et saine d'esprit pour fréquenter un mec comme Mike, désolé, pour moi c'est comme si tu fréquentais Rebecca mais en homme !
Naomi sembla choquée de la comparaison.
- ... ça n'a toujours rien à voir avec tes problèmes, tu mélanges tout, Walter, enfin !
- Si, parce que tu me dis que je ne devrais pas me prendre la tête alors qu'il y a quelques temps c'est toi qui prenait la tête à tout le monde avec ta journée pourrie !
Naomi grimaça.
- Oui mais... c'est loin tout ça !
- C'est loin ? Tu en faisais une montagne, tu reviens de ta petite crise de nerfs toute contente et...
Walter sembla réaliser quelque chose et il regarda Naomi, estomaqué.
- MIKE ! C'est MIKE qui t'a conseillé ce jour-là !!
- On a... parlé, voilà tout !
- Qu'est-ce qu'il a pu te dire, je me suis évertué à te dire tout ce que je pouvais pour que tu relativises sans te faire la morale, tu m'as renvoyé dans les cordes tout ça pour... Mais qu'est-ce qu'il a pu te dire de si rassurant ?!
Wallace et Perrine, d'abord sensiblement à l'écart, regardèrent Naomi, intrigués par sa réponse.
- Je n'ai pas à me justifier !
- C'est incroyable, incroyable ! Madame a des soucis, elle prend la tête à tout le monde pour au final être rassurée par un crétin fini, j'ai le malheur de me plaindre et je n'aurais pas le droit parce que : « Je pinaille ! »
- Calme-toi Walter... marmonna Wallace.
- Walter, je n'ai pas voulu dire ça, c'est juste que...
- Est-ce qu'au moins tu m'as écouté la dernière fois ? Je suis persuadé que tu n'as même pas été parler à madame Clover du fait qu'on t'ait forcé à aller en sport !!
Naomi resta figée. Wallace s'étonna.
- Tu l'as pas fait ?!
- Naomi, enfin ! s'étonna Perrine.
- Ok, Naomi, maintenant je vois le genre de personne que tu es !
- Oh, oh, calme-toi, mec !
Walter regarda Wallace qui temporisait à sa manière.
- Parle plus correctement, t'énerve pas ! C'est ton amie !
- Je me le demande, elle ne m'écoute même pas, elle préfère écouter un beau parleur qui n'a qu'à lui dire qu'elle est belle et intelligente et madame oublie tous ses problèmes ! Je ne te pensais pas aussi simple ! A ce niveau-là, achète-toi un magnétophone avec des compliments préenregistrés, ce sera toujours une compagnie plus honorable !
Walter s'en alla sur ces mots, dépité. Wallace haussa les sourcils. Naomi était sous le choc. Perrine la regarda.
- Euh...
- Il est vraiment de très mauvaise humeur aujourd'hui... Je vais ranger son plateau... T'en fais pas Naomi, il doit être un peu grognon, comme t'as dit... marmonna Wallace.
Naomi était très perturbée. Perrine soupira.
- Ca lui arrive d'avoir des sautes d'humeur de temps en temps mais à ce point-là...
- Je... je comprends, je...
- Vous l'avez trouvée comment ma performance au cours de maths ?
Perrine regarda Wallace.
- Absolument pitoyable !
- Comme pour tout le monde, d'après le prof... marmonna Naomi.
- Je voulais dire dans ce que je lui ai répondu ! sourit Wallace.
- Déraisonnable ! lâcha Naomi.
- Complètement idiot oui... soupira Perrine.
- Vous auriez au moins pu me soutenir dans ce moment difficile !!
La table des Geek avait probablement son premier brainstorming intéressant depuis des lustres.
- Résumons ce qui s'est passé. Le prof nous a demandé d'éclater des cibles avec des attaques avec une consigne très évasive. Il nous a observés chacun notre tour. Ceux qui éclataient les cibles étaient critiqués pour un oui pour un non, parfois pas du tout... marmonna Tino.
Tristan acquiesça.
- Certains ont été rabaissés, d'autres insultés. D'autres carrément méprisés... Les attitudes face à nos performances étaient complètement erratiques et n'ont répondu à aucune logique.
- Ce n'était pas rationnel ou mathématique, sans cohérence... songea Benjamin.
- C'était de l'aléatoire pur, personne ne savait à quoi s'en tenir... admit Orson.
Robbie réfléchissait aussi. Christina, Fey et Ana se trouvaient avec le groupe.
- Quand un prof a une attitude irrationnelle, cela peut vouloir dire quelque chose... Madame Barnes avait des sautes d'humeur parce qu'elle faisait trop d'heures. Monsieur Paxton est vieux, lent, et il sait qu'il peut être remplacé à tout moment, donc il ne nous sermonne pas trop quand on parle dans son cours... Pour quelle raison un professeur insulterait ses élèves ?!
Tino regarda ses trois confrères geeks. Robbie haussa les sourcils.
- Parce qu'il est mauvais...
- Un mauvais prof cache ses insécurités derrière une attitude embarrassée et un laxisme profond. Lui c'était un prof qui se pensait excellent, au-dessus du système, au-dessus du seul concept de professeur...
Fey comprit. Ana aussi. Benjamin grimaça.
- Impossible. On ne peut pas avoir eu un faux cours par un faux prof !
- Un faux professeur ?! s'étonna Christina.
- Impossible ? Dans l'école d'aujourd'hui, bien peu de choses semblent impossibles... Et dans le monde dans lequel nous vivons...
Robbie secoua la tête.
- C'est impensable, pourquoi l'établissement nous donnerait de faux cours ?!!
***
Helen arriva devant Holland.
- Qu'est-ce que c'est qu'un référent scolaire ?
Holland regarda la prof.
- Vous avez conscience que je suis un simple agent administratif ?
- Répondez à ma question, je sais pertinemment que vous en savez bien plus que vous ne voulez bien le dire, monsieur « je sais qui vous êtes, Perrine Truman » !
Holland soupira.
- Un référent scolaire, madame la professeure, c'est quelqu'un que l'établissement autorise à délivrer des informations aux élèves.
- Pourquoi les premières années un ont eu droit à un faux cours de maths ce matin ?
Holland haussa les épaules.
- Un faux cours de...
- Est-ce que ça a à voir avec le faux conférencier que j'ai eu la dernière fois ?
- C'était un vrai conférencier, madame Clover ! C'est à vous qu'il ne convenait pas !
Helen leva les yeux au ciel.
- Très bien, je ne sais pas ce qui se trame, mais je commence à voir, je ne sais pas si c'était là avant, mais je commence à voir une ingérence assez soutenue de ce groupe bizarre qui traine autour de l'école.
Holland plissa les yeux.
- « Direction Dresseurs » ?
- Oui !
- Ils apportent une collaboration intéressante...
- Vous trouvez normal qu'un groupe de tiers intervienne dans le système éducatif policé dans lequel nous travaillons ?
Holland soupira.
- Comme je vous l'ai dit : Agent Administratif !
- Ça vous arrange bien d'être incompétent, hein ? Ça vous évite d'avoir à me répondre !
- Si ça vous arrange de penser ça, pensez ça.
Helen regarda Holland, stupéfaite.
- Non mais... Non mais...
- Rien de tout cela n'est anormal, tout est sous contrôle de l'établissement.
- ... D'accord. Donc s'il arrive un incident, je saurais à qui en imputer la faute.
Helen allait partir. Holland secoua la tête, pas impressionné pour deux sous.
***
- Avant de se demander « Pourquoi »...
Les geeks regardèrent Christina. Steven passa à côté de leur table sans les regarder avec son plateau.
- ... il faut savoir si nous sommes les seuls à avoir eu des cours aussi dérangeants. Je sens que je tiens le sujet du prochain numéro du journal de l'école !! sourit la jeune fille.
Tino acquiesça.
- Une enquête qui concerne tous les élèves... Voilà qui s'annonce intéressant.
- Peut-être que ça s'est mieux passé dans les autres classes... en attendant on a cours d'informatique cet après-midi... marmonna Orson.
Benjamin, Tino et Tristan sourirent à cette éventualité.
Steven rejoignit Walter qui s'était « précipité » dans le hall, hors de la cantine.
- Walter !
Walter se retourna vers... Steven.
- ... tu connais mon nom ?!
- Commence pas... Euh... Tout à l'heure tu m'as remercié...
Walter pencha la tête.
- Tout à l'heure ?!
- Ouais quand t'étais en bas de ta rampe et que je voulais pas t'aider à monter !
- ... Ah ! Ah oui...
- Euh... pourquoi tu m'as remercié ?!
Walter s'étonna.
- Ce... C'était de l'humour !
- Ouais c'est ce que je me suis dit, mais...
- En fait Steven, je... t'ai remercié parce que tu... me traitais comme quelqu'un de normal avec une attitude normale. Ça ferait chier n'importe qui de s'occuper d'un type comme moi et... tu as au moins eu le cran de le dire tout haut.
Steven hocha la tête.
- D'accord... c'est juste ça ?
- Oui, je t'assure.
- Ok... bah salut alors, pauvre naze !
- De même...
Steven s'en retourna dans la cantine. Walter soupira et se dirigea vers la médiathèque.
***
- Honnêtement, je ne sais pas... Je ne sais pas exactement si c'est un bien ou un mal...
Walter regardait son grand-oncle Etienne qui semblait totalement désemparé suite à l'annonce de la candidature de son fils au poste de président de l'association Pokémon.
- Si seulement on avait pu le retenir quand on en avait l'occasion... soupira Etienne.
- C'est loin tout ça ! souffla Linda.
- J'étais persuadé que c'était lui dans l'avion !!
- Je n'ai rien vu, Etienne...
Etienne soupira. David regardait ses parents.
- Vous en faites pas, je... je suis persuadé que ça va aller ! Et puis quand bien même il devient président...
- Un président comme Roland, honnêtement... marmonna Colin.
- Ca peut être un mal comme un bien...
Colin, Aude, David, Estelle, Etienne et Linda regardèrent Denis. Lequel leva les mains.
- Je sais, je sais, avis controversé, mais... Roland est quelqu'un d'intelligent... Et puis ça fait six mois, il a très bien pu changer...
Doute de la tablée.
- ... un peu !
David regarda Denis, tendu. Colin tenta de changer de conversation.
- Et dans tout ça, des nouvelles de Rachel ?
- La pauvre, si elle l'a appris, ça a dû la dévaster... soupira Linda.
- J'espère qu'Ethan va bien... souffla Etienne.
- Au moins maintenant on sait où est Roland, peut-être même qu'on pourrait essayer de le contacter... marmonna Linda.
- En a t-on vraiment envie, maintenant... souffla Etienne.
Colin regarda sa mère, muette depuis le début du repas.
- Ca va, maman ?
- Oui mon grand, je regarde Perrine qui peint...
La fillette peignait et Walter la regardait peindre. Le jeune homme en fauteuil roulant souriait nerveusement, secoué par quelques éclats de rire.
- ... et mon petit-fils qui ricane...
Aude, curieuse, se déplaça pour voir la toile en question, et elle se saisit le visage, choquée.
- OH MON DIEU !
Colin et David se levèrent, ainsi qu'Etienne et Estelle, surpris.
Perrine avait peint un homme tout noir sans mains ni pieds avec la tête mommifiée.
- ... euh...
- Oh la vache...
- Pourquoi j'ai ces fichues béquilles, je déteste ma vie ! grommela Denis.
David regarda Perrine qui venait de finir, neutre, attendant la critique après l'art.
- M... MAIS... MAIS QU'EST-CE QUE TU...
- Walter voulait que je lui fasse une peinture qui lui donne le sourire !
Estelle haussa les sourcils.
- J'adore son style...
- C'est quand même... un peu...
David s'agenouilla et prit sa fille par les épaules.
- N... Non mais tu te rends compte un peu de ce que tu fais !
- Papa, je pourrais l'accrocher dans ma chambre ?
Tout le monde regarda Walter. David se releva.
- M... Mais enfin, c'est tellement offensant, tellement... Perrine bon sang !
- Walter voulait que je peigne quelque chose qui le fasse rire et donc j'ai peint quelqu'un qui était dans un état pire que le sien !
Aude semblait plus que dubitative. Colin hocha la tête.
- Moui... vu comme ça...
Denis arriva et sourit.
- C'est très joli ma chérie !
- Deniiiiiiiis !!! grommela David.
- Fais gaffe, Denis, quand David commence à geindre ton nom comme ça, c'est le début de la fin des haricots ! sourit Colin.
- N'en rajoute pas ! C'est... glauque !
Colin haussa les épaules et prit la toile.
- Merci Perrine. Ca ira dans la chambre de Walter.
- A un endroit où je n'aurais pas à le voir, pitié ! souffla Aude.***
L'après-midi vit l'épanouissement des élèves dans leurs options préférées.
- C'est pour cela que personnellement j'appelle Excel « Le seul et le pire de tous les X-Men verdâtres » !
Tristan et le reste de la classe sourirent à la boutade de leur professeur.
- Mais je me suis égaré... En maîtrisant les raccourcis clavier vous gagnerez bien une bonne minute par heure – le calcul n'est pas de moi. Bien, on va passer à la programmation pure et simple après cette introduction...
***
- Le premier livre que nous lirons ensemble sera « Le livre de Lou » de Katherine May. Ce livre raconte la naissance d'un œuf de Pokémon qui va entraîner la narratrice dans un torrent d'émotions sans précédent et réveiller chez elle une volonté de meurtre. L'opposition entre la vie et la mort sera ce qui va nous intéresser dans ce livre.
Walter regardait Naomi qui ne lui lançait pas un seul regard.
***
- JE SUIS GILBERT GREY et le premier que je prends à déconner dans mon cours se prendra une belle branlée. Ok, ceux qui sont là juste pour essayer, vous DEGAGEZ VOTRE CUL de mon cours, je suis pas là pour que vous papotiez avec vos camarades ! Idem, toutes les gonzesses qui espèrent faire des trucs féministes en intégrant le cours : QUE DALLE. C'est un sport de mecs, pas un sport de gonzesses et encore moins de TANTOUZES !
Steven acquiesça.
- J'adore ce mec. Il me rappelle mon père !
Mike et James regardèrent leur pote. Francis était tout content. Les autres gars acquiesçaient.
- Qu'est-ce que tu fous là, la crevette ? grommela James en direction de Francis.
- Je... je jouais pas mal au Pokéfoot dans ma précédente équipe !
- Tu sais, quand on est sur le côté du terrain en agitant des pompons, c'est pas du Pokéfoot ! ricana Steven.
Le Coach siffla.
- J'COMMENCE PAR LES PREMIERE ANNEES DANS L'ORDRE DE LA LISTE. SUR LE TERRAIN JE VEUX DANS LA PREMIERE EQUIPE : DENTON, WELDON, PITTERSON, ZUCKERMAN, contre BRADSHAW, JONES, YORK ET HOBBES. JUSTE POUR UN TEST !
Steven, James, Mike et Francis se positionnèrent d'un côté du terrain, les autres élèves de l'autre côté. Francis s'était positionné au goal par réflexe. « Ils sont dans leur délire, autant les y laisser...
- T'as pas intérêt à foirer, tête de nœud ! marmonna Steven.
- Eh, je suis le chef de classe quand même !
- On s'en tape... souffla Mike.
Le coach siffla. Les Pokémon furent sortis. Francis envoya Kadabra. Mike sortit Drakkarmin, James envoya Tauros et Steven sortit Baggaïd.
- EH ! EH ! J'ai dit quoi au sujet des tantouzes ?
- J'ai une petite amie ! signala Francis.
- J'parle de ton Pokémon, branleur ! Ça sert à quoi, ça ?
- De nombreuses équipes utilisent des Pokémon Psychiques, comme les Noarfang's de Mauville ! Et le règlement n'interdit pas les attaques psychiques !
- Mouais. J'vois qu'on s'y connait un minimum.
En face, les trois attaquants appelèrent Machopeur, Simularbre, Roigada, et le goal sortit un Grotadmorv.
- York ! C'est quoi ce Roigada de mes couilles ?
- Il ne se sert que d'attaques Eau, coach ! Juré, Coach !
Francis plissa les yeux.
- Mouais. ON COMMENCE !!
Bradshaw commença avec Machopeur. Le Pokémon s'avança sur le terrain. Tauros allait parer mais sa trajectoire fut déviée par le Balayage de Simularbre.
- Merde...
- PITTERSON, PUTAIN DE MERDE !! ON FONCE PAS SANS COUVERTURE !!
- Je l'ai !
Le Baggaïd de Steven, visiblement très bon sauteur, piétina Simularbre pour reprendre la balle à Machopeur avec adresse. Le Pokémon Gang sauta vers le terrain et fut arrêté par un mur d'eau.
- Draco Rage !!
L'attaque de Mike visait à ouvrir une brèche dans le mur aqueux. Ce qu'il réussit.
- J't'ai eu, connard !
York plissa les yeux, mais Hobbes, au goal, n'allait pas se laisser faire.
Baggaïd fonça vers les buts et tenta de marquer mais Grotadmorv se colla à l'ensemble de la cage.
- MERDE ! grogna Steven.
- BORDEL, WELDON ! C'EST CENSE ETRE UN PUTAIN DE JEU COLLECTIF, MERDE !
- Je sais, Coach !!
- ALORS POURQUOI TU FONCES TOUT SEUL, DUCON ?!
Simularbre reprit la balle du rebond créé par Grotadmorv et se précipita vers les goals adverses. James tenta un contre avec Tauros mais Simularbre lui grimpa dessus comme si c'était un marchepied.
- Putain de merde !! grogna James.
- DENTON QU'EST-CE QUE TU FOUS ???
- J'suis attaquant, pas défenseur ! se défendit le jeune homme.
- ET AIDER TES POTES, TU CONNAIS ??
- Y peuvent se démerder !
Simularbre allait lancer la balle vers les goals. Francis semblait plongé dans ses réflexions.
La balle allait atteindre Kadabra mais le Pokémon stoppa la balle.
- Ok, ok, je vois...
- ZUCKERMAN, T'AS DIX SECONDES POUR RENDRE LA BALLE !
- Je sais, je sais, sans quoi mon équipe subira une importante pénalité, je connais le règlement, vous ai-je dis... Mike, je te la passe, tu fonces et tu marques, Ok ?
Mike acquiesça. Steven et James s'étonnèrent et regardèrent les adversaires qui avaient bien entendu.
Kadabra renvoya la balle vers Mike. Drakkarmin allait la rattraper. Francis fit signe à Steven qui acquiesça. Baggaïd se plaça sur la ligne séparant leur partie de terrain du terrain adverse.
Kadabra détourna la balle et l'envoya vers Tauros.
- JAMES, PASSE A STEVEN ! cria Francis.
Tauros frappa la balle. Ce faisant, Baggaïd put avancer sur le terrain adverse sans risquer le hors-jeu.
Le mur d'eau de Roigada se leva à nouveau.
- Pas d'attaques psychiques, mon CUL, oui ! Entrave !!
L'attaque de Francis révéla le piège de York : Il s'agissait d'un simple Vibraqua tendu par une Psyko. L'attaque reprit sa forme de sphère. James arriva en couverture de Steven. Machopeur et Simularbre furent vite perturbés par l'arrivée du massif taureau.
- Eh !!
- Putain !
- Vas-y, Grotadmorv !!
Le Pokémon de Hobbes se plaça dans la cage. Steven allait frapper. Mike regarda Francis.
- J'fais quoi ? J'fais quoi ?!!
- Rien du tout, visiblement... grommela Francis. ENVOIE, STEVEN !
Le blond envoya sa balle sans conviction.
C'est à ce moment précis qu'une vibrante Rafale Psy partit des cages de Francis jusque dans les cages adverses en ligne droite parfaite. L'attaque frappa Grotadmorv et le planta au fond du filet alors que la balle franchit clairement la ligne de but.
- C'est marqué. VICTOIRE DES PREMIERE ANNEE UN !
- ... oh putain ! s'étonna James.
- On a gagné... devant le coach... pour le premier cours ! sourit Steven.
- VOUS M'AVEZ IMPRESSIONNE LES GARS. QUANT A VOUS LES POUFFIASSES J'AI JAMAIS VU UN JEU AUSSI MAUVAIS, VA FALLOIR TRAVAILLER CA ! ET TOI LA PROCHAINE FOIS QUE TU ME RACONTES DES SALADES AVEC TES ATTAQUES PSY, CE SERA EXPULSION IMMEDIATE !
- Oui monsieur !
« Il gueule mais c'est un bon coach ! » sourit Francis.
***
Perrine plissa les yeux. « Je suis vraiment nulle pour peindre les fruits... Eh zut j'ai confondu le rouge carmin avec l'indigo, mais quelle truffe ! Regarde ta palette avant de poser ton pinceau, Perrine, bougre d'idiote !!! Ta nature morte est foutue... »
- Très bien... Très très bien... Perrine, c'est merveilleux ! Utiliser du violet pour les pommes, c'est...
- Affreux...
- C'est de l'art !
La prof s'éloigna. Perrine secoua la tête. « Je tombe TOUJOURS sur des illuminés... »
***
- L'empathie...
Wallace plissa les yeux.
- Petite intro sur l'aspect humain. L'empathie ça n'est pas ressentir trait pour trait les sentiments des autres. Ce n'est pas l'empathie de science-fiction où l'on s'accapare de la douleur des autres pour la ressentir. L'empathie c'est la compréhension. Peu d'entre nous en sont capables, certaines personnes se contentent platement de compatir, mais l'empathie est une question d'EFFORT.
Wallace hocha la tête.
- L'effort de comprendre ce que les autres ressentent. Se mettre psychiquement à leur place. Quand un de nos amis souffre d'une peine de cœur, plutôt que de compatir bêtement, il s'agit de faire l'effort de comprendre que l'affection est plus nécessaire pour lui que pour vous. C'est faire abstraction de soi. C'est comprendre l'autre avec nos propres mots. Du côté du Pokémon, l'empathie consiste à créer une fusion émotionnelle et corporelle avec son Pokémon. Dans le cadre du dressage, cela peut s'appliquer ainsi...
Wallace hocha la tête. Santana, à ses côtés, observait le cours.
***
- J'adore ce cours !
- C'est le moins chiant du tas... marmonna Santana.
- Pourquoi tu te mets à côté de moi à chaque fois ?
Santana regarda Wallace, incrédule.
- Parce que tu es la seule personne de la salle que je connaisse. Je déteste faire mon exclue de service.
- Pourtant ce matin, tu t'es exclue toute seule du cours de maths !
Santana regarda Wallace et son sourire malicieux.
- Tu me débectes. Mais je vais te dire pourquoi je suis partie sinon tu vas me gonfler. Je suis partie parce que comme toute personne normale, je déteste me faire injurier.
Wallace haussa les sourcils.
- Mais tu injuries tout le monde !
- Non, seulement toi parce que tu es pathétique.
- ... En fait t'es juste partie pour faire ton intéressante, hein ?
Santana leva les yeux au ciel.
- Exactement. Bravo, Wallace Gribble, ça, c'est de l'empathie. Tu m'as magnifiquement bien cernée. Je te félicite.
- Quelle empathie y'a à avoir ? T'aime pas te faire insulter, bah... comme tout le monde !
- Tout le monde n'est pas comme tout le monde, Wallace, en tant que pédé, tu devrais le savoir.
Wallace grimaça.
- QUOI ???
Santana s'éloigna, gavée. Wallace était totalement choqué.
- ... la salope !...
***
Walter, un an.
- L'emmener chez QUOI ?
- La nounou a dit qu'il arrivait pas à marcher correctement, elle croit à des déformations osseuses...
Les parents de Walter. Jeunes. Pauvres.
- Fait chier...
- Faut l'envoyer chez le médecin, Brandy...
- Ca me faisait déjà assez chier comme ça d'avoir... un bébé... Avec toi qui fous rien en plus !
- ALORS LA NON, TA GUEULE BRANDY !!! TU VOULAIS PAS AVORTER ESPECE DE SALOPE !!! TU VOULAIS PAS !!! COMBIEN DE FOIS JE T'AI DIT : AVORTE !! ARRETE TON DELIRE, TU SERAS JAMAIS CAPABLE D'ELEVER CE MOME !!!
- FAIS PAS GENRE T'ETAIS PAS IMPLIQUE DANS SA NAISSANCE !
- TOUT CE QUE J'AI FAIT C'EST TE SAUTER, CONNASSE ! T'AVAIS QU'A PRENDRE TA PUTAIN DE PILULE !!
Brandy soupira et regarda Clyde.
- J'en ai marre d'être mère...
- Fallait y penser avant.
- J'peux plus sortir, j'peux pas faire ce que je veux...
- Pis il pleure tout le temps, on peut même pas baiser tranquilles... Non pas que j'ai envie, vu comment t'as grossi...
- On fait quoi ?
Clyde regarda Brandy. Les deux regardèrent Walter, dans son couffin.
***
- Son nom est Walter Leland Prickes.
L'infirmière le nota.
- Bien... vous tenez à laisser des informations si éventuellement il désirerait un jour vous retrouver ?
Les parents se regardèrent. La mère se mordilla les lèvres.
- Laissez au moins mon nom, je veux pas le laisser sans rien, et... un jour je sais que je voudrais payer pour ça.
L'infirmière hocha la tête.
- Monsieur ?
- J'l'ai même pas reconnu alors nan.
- Bien... Voilà, il est laissé à notre garde, vous y renoncez de votre plein gré et vous avez versé la pension pour les soins médicaux... Tout est en règle !
Le bébé Walter regarda ses parents indifféremment. La mère, en larmes, le regarda même après avoir passé la porte.
- Allez, c'est bon, on est débarrassés...
- Tu peux pas comprendre...***
Wallace rejoignit Perrine à la médiathèque. Elle lisait une BD de Carmen Cru.
- ... j'vois qu'on s'éclate... marmonna Wallace.
- Walter et Naomi se font la gueule, je me suis dit que tu ne voudrais pas travailler des masses.
- J'ai un devoir en philo, je le ferais à la maison. Tu penses que je devrais parler à Walter ?
Perrine plissa les yeux.
- Ca fait presque un mois qu'on est dans la même classe et... bien que je pense que tu sois un mauvais confident, je pense effectivement que tu pourrais essayer de lui parler.
Wallace hocha la tête.
- Bah j'y vais.
- Il a été se poster au coin lecture près de l'accueil.
Wallace hocha la tête et alla voir Walter, posté à côté des fauteuils. Wallace ne trouva rien à dire et s'assit à côté de Walter.
- Ils ont mis un symbole à la craie pour bien montrer que la rampe était pour les handicapés.
- C'est... une bonne chose.
- Hm.
Walter soupira.
- J'en ai marre d'être handicapé...
Wallace regarda Walter, surpris.
- ... et je sais que je devrais pas, et que je devrais même pas t'en parler parce que... ça se fait pas, je suis né comme ça, mes parents s'occupent super bien de moi, je fais en sorte de pas embêter les gens avec ça... d'habitude, mais parfois j'ai besoin de relâcher la pression, tu vois, de... laisser sortir la pression, comme une bouilloire !
Wallace acquiesça mollement sans rien dire.
- Parce que... évidemment que des fois je voudrais marcher, courir, me mettre debout et coller des baffes ou juste... faire comme tout le monde sans avoir à... batailler juste pour me faire entendre !
Wallace était très, très embarrassé, il ne savait absolument pas quoi dire, c'était tout à fait le genre de conversation qu'il ne voulait pas avoir avec Walter.
« Précisément parce que... »
- M'enfin bref...
« ... je peux pas me mettre à sa place sur ce coup, et si j'essayais, il le prendrait mal... c'est certain. »
- Ça ira mieux demain. Faut que ça aille de toute façon, je vais pas jouer les handicapés geignards, hein...
- Ouais ! sourit Wallace, gêné. Mais en tout cas ça explique que ça t'ait énervé que Naomi ne t'écoute pas.
Walter soupira.
- J'aime pas être susceptible, je sais que j'ai pas le droit d'en attendre trop des autres...
- Ca va s'arranger, de toute façon vous allez bien être obligés de vous reparler !
Walter acquiesça.
- Tu sais pourquoi Santana est partie du cours de ce matin ?
Walter regarda Wallace, hilare.
- Parce que Madame ne supporte pas de se faire injurier !
- ... mais elle est la première à le faire !
- Faut croire que les lance-pierres n'aiment pas qu'on les lapide !
Walter hocha la tête.
- Hm. Je vais essayer d'aller parler à Naomi.
- Cool. Je vais sortir Truman de sa BD ignoble.
- Carmen Cru ? C'est méga cool. Le coup du petit mot sur la porte de la gargotte c'est un classique...
- Ça parle d'une petite vieille ! Truman mérite mieux que ça.
- J'y vais. Merci Wallace, d'être... là.
- J'peux pas vraiment faire plus...
Walter acquiesça.
- Désolé de taper ma crise... sourit Walter.
- Désolé de pas savoir réparer tes jambes ! sourit Wallace.
Walter sourit. Wallace tourna les talons. « Ces moments gênants où toi-même tu sais très bien que tu as dit un truc très con... »
Dmitri Chostakovitz, Valse N°2Walter roula paisiblement à travers les allées. Il ne vit pas Mike et James qui papotaient avec Francis entre deux recherches sous l'œil intrigué de Fey, Quinn et Lucy.
Il ne vit pas Gina qui parlait à Steven à l'écart.
- Pour faire court : Holly a un faible pour toi !
- ... vraiment ? C'est toi que je trouvais la plus mignonne des deux...
- Hein ?
- Boh, j'irais lui parler va. T'as rempli ta mission, tu peux te barrer.
Gina tourna les talons, ulcérée. « Quel pauvre type ! »
Il ne vit pas Santana qui essayait tant bien que mal de composer avec ses trois camarades idiotes de naissance.
- Lé-gen-daires, Amélia, pas Lam-pa-daires ! grommelait Santana.
- Ca se ressemble tellement... geignit la fillette.
Il ne vit pas Tino qui lisait un ouvrage aux côtés de Christina.
- Tu pourrais... moins me coller, s'il te plait ? demanda Tino.
- Oh pardon ! s'exclama Christina, extraite d'une rêverie.
Il arriva au fond de la médiathèque. Naomi faisait son devoir de littérature.
- Hey... alors... tu... fais les devoirs, c'est... bien...
- Hm.
- ... écoute, je... suis...
- Tu es désolé, je sais. J'ai bien vu que ce n'était que de la mauvaise humeur.
- Bon.
- Mais honnêtement, je me demande si toi et moi on doit encore se parler. Sérieusement, je veux dire.
Walter s'étonna.
- Tu es... très bon pour évaluer les gens, Walter, très doué, tu sais quels mots il faut avoir et c'est probablement une qualité que certaines personnes dans ton entourage doivent trouver géniale... mais... Moi je ne peux pas. Je ne peux pas me faire juger avec autant de pesanteur par quelqu'un. Ta compagnie m'est agréable, ta conversation aussi, mais tes conseils sont juste... Tu vas trop droit au but. Si je ne suis pas allé voir la prof c'est parce que ça m'apparaissait être une mesure trop extrême !
Walter haussa les sourcils.
- Mais... ton problème aurait été résolu !
- Ou alors il aurait empiré. Je n'étais sûre de rien.
- Du coup tu es toujours sous le coup d'être forcée à accepter la gym !
- Je n'en sais rien, encore. Regarde, aujourd'hui je ne suis pas allée, j'ai préféré la littérature, et je n'ai pas eu de problèmes !
Walter acquiesça.
- D'accord, tu n'as pas de problèmes et tu n'as pas besoin de mes conseils, très bien. Je note.
- On peut très bien rester amis sans que tu n'essaies de m'aider à tout bout de champ.
Walter hocha la tête.
- Ouaip. T'as raison.
- J'aime pas que tu parles sèchement comme ça, c'est tellement pas toi, Walter !
Walter acquiesça.
- D'accord. Très bien. J'ai compris. Alors on ne se parle plus du tout. Parce qu'en ce moment, c'est la seule façon dont j'ai envie de te parler.
Naomi regarda Walter repartir, stupéfaite. Le jeune handicapé semblait avoir fait ça à contrecœur.
Il retourna auprès de Perrine et Wallace.
- Alors ? demanda Wallace.
- On a décidé d'arrêter de se parler.
Perrine leva les yeux au ciel.
- Je vais aller lui parler... Pourquoi il a fallu que tu la détestes !
- Je la déteste pas... je veux juste que les choses soient claires entre nous, et là, elles ne le sont pas. Elle veut que je lui parle d'une certaine façon, je refuse.
Wallace regarda Perrine et acquiesça lourdement.
- Va parler à Naomi, ça vaut beaucoup mieux.
Perrine se releva pour aller voir sa copine. Wallace regarda Walter.
- T'es vraiment compliqué, tu sais ça ?
- C'est pour ça que tu m'apprécies, nan ?