Le mousquetaire divin : Sous la marque des mousquetaires de ShiroiRyu

Chapitre 13 : Un long voyage

« Hmmm … grande sœur ? »

Il bredouille cela tout en regardant devant lui. Difficile de voir quelque chose à part le tissu recouvrant la poitrine de sa sœur. Qu'est-ce qu'elle fait dans son lit ? AH ! Il s'en rappelle ! Il se sentait très mal hier et maintenant, ça semble aller beaucoup mieux.

Il peut bien rester quelques minutes de plus dans les bras de sa sœur. Elle a veillé sur lui et grâce à elle, il va beaucoup mieux. Alors bon … Il devrait essayer de faire quelque chose pour la remercier, surtout après ce qu'il a fait hier. Quel idiot mais quel idiot ! Il n'aurait jamais dû participer au tournoi d'abord ! C'est aussi simple que ça ! Vraiment très simple !

« Grande sœur ? On reste dans le lit ce matin ? »

Il demande cela alors qu'il n'est même pas sûr qu'elle soit réveillée. Qu'est-ce qu'il peut être stupide. Mais au final, il entend la voix de sa sœur qui lui dit :

« Juste une demi-heure au grand maximum, d'accord ? »

Une demi-heure était bien assez. Et puis, le fait qu'elle lui parle gentiment montre qu'elle a déjà tout pardonné par rapport à hier. Il reste logé contre elle, heureux et apaisé comme à son habitude quand elle est là et qu'il n'a rien à se reprocher.

« Soklar ? Cette après-midi … non … je te dirai ça lorsque nous sortirons du lit. »

« D'ailleurs, grande sœur, pourquoi est-ce que tu dans mon lit ? »

« Car j'avais peur que tu n'ailles pas bien après ta fièvre. Une simple mesure de précaution. »

Il comprend parfaitement. C'est bien sa façon à elle de faire de toute façon. Il a un petit sourire aux lèvres alors qu'il se calfeutre bien dans les bras de sa sœur. Il a vraiment besoin de la sentir contre lui pour l'heure. Elle lui manque tellement. Il ne peut que penser cela.

Mais bon, maintenant, ça va beaucoup mieux. Elle est là et elle est contente et heureuse. Il soupire d'apaisement avant de commencer à se mouvoir. Sa grande sœur rigole légèrement, disant d'une voix amusée :

« Arrête donc, tu me chatouilles ! Tu sais bien que je ne résiste pas aux hanches ! »

« Je devrai peut-être alors continuer, non ? Qu'est-ce que tu en dis ? »

« Arrête ça, tu sais bien que … hihihi ! »

Maintenant, il a glissé ses mains sur les hanches de sa sœur, commençant à les caresser puis à les titiller avec ses doigts. Elle veut se retenir de rire mais cela lui est impossible, commençant à s'esclaffer bien rapidement.

« Attenti… attention ! Hahaha ! Si tu continues, je te punies ! » tente-t-elle de dire dans un fou rire alors qu'il accélère le mouvement. Comme s'il allait arrêter !

Quelques minutes plus tard, les deux personnes sont essoufflées, Soklar assis sur le sein droit de sa sœur alors que celle-ci lui caresse les cheveux. Elle semble maintenant moins réticente à parler, disant avec douceur :

« Soklar, on va partir de la maisonnette. Je ne vais pas te mentir. »

« Hein ? Mais pour quelle raison exactement ? »

« Car des assassins nous ont été envoyé. »

HEIN ?! Qu'est-ce qu'elle raconte ? Il perd aussitôt son sourire, regardant le visage de sa sœur. Enfin, le masque de celui-ci. Il bafouille :

« Mais mais mais … des assassins ? Enfin, des assassins ! Ils veulent alors nous tuer ! »

« C'est exact, Soklar. Mais ne t'en fait pas, ta grande sœur chérie est là pour te protéger. »

Il en est même sûr et certain. Il n'a pas à s'inquiéter grâce à elle. Bon, ça ne veut pas dire que c'est pour le mieux, loin de là même. Des assassins ? Mais pour quelle raison ? Qu'est-ce qu'ils ont fait de mal ? Rapidement, il commence à comprendre et bredouille :

« Mel … Melgana, c'est à cause de moi hein ? »

« Non, ce n'est pas à cause de toi. » dit-elle aussitôt alors qu'il s'écrie :

« SI ! C'est à cause de moi ! Quand j'ai été m'inscrire dans le tournoi ! Je ne sais pas ce que j'ai fait d'autre mais c'est bizarre qu'ils fassent ça après mon tournoi ! »

« Ce n'est pas de ta faute. C'est … autre chose, le problème. »

Pourquoi elle ne veut pas lui dire ce qu'est cette autre chose hein ? POURQUOI ? Il commence à sangloter, cherchant à se dire que tout ça n'est qu'un mauvais rêve. Pourtant, il en est convaincu. C'est bel et bien la réalité, une réalité horrible. Sa sœur ne lui mentirait pas à ce sujet. Sa sœur ne lui a jamais menti.

« Tu peux me le dire ? »

« Pour le moment, je ne peux rien te dire exactement. »

« Tu es sûre et certaine de ça ? Réellement ? »

« J'en suis sûre et certaine. Maintenant, on va se lever et se préparer d'accord ? On prendra peut-être le strict minimum. »

« Je pourrai quand même prendre quelques livres ? Et toi ? »

Elle ne répond pas. Elle sait ce qu'elle va prendre. Elle ne doit pas hésiter. Ah … il fallait que ce bonheur soit brisé de la sorte, n'est-ce pas ? Par des assassins de pacotille. Mais ils n'étaient que des « éclaireurs », elle en était certaine. D'autres vont rapidement venir.

Ils finissent par se lever tous les deux, Melgana déclarant qu'elle va préparer ses affaires puis à manger. Ils ne vont pas partir dès les prochaines minutes, ça peut encore attendre quelques heures, hein ?

« Je vais faire de même. On a quand même des sacs ? »

Elle répond par l'affirmatif avant de lui emmener ce qu'il désire. Ensuite, elle part vers sa chambre. Quitter la maisonnette. Tout cela à cause de ce tournoi. Qu'elle ne veuille pas le lui dire, il s'en doute mais … il sait que c'est de sa faute. Il déglutit, se retenant de pleurer alors qu'il commence à prendre quelques habits, des livres et aussi une couverture. Même si le sac semble plutôt épais, il pourra le porter facilement. Et en même temps, il doit …

« Katars. »

Il dit cela tout en regardant les armes déposées contre un mur. S'il y a des assassins qui vont s'en prendre à eux, il doit alors penser à ça. Il récupère ses katars, les rangeant dans son sac avant de quitter sa chambre. Il s'approche de celle de sa sœur, remarquant qu'elle est légèrement ouverte. Il la voit à genoux et commence à s'inquiéter. Il pénètre dans la chambre, disant d'une voix lente en remarquant le masque au sol :

« Grande sœur ? Ca ne va pas ? »

« Soklar ?! NE … NE ME REGARDE PAS MAINTENANT ! »

Elle hurle cela de toutes ses forces avant de récupérer rapidement le masque au sol, le mettant sur son visage. C'est vraiment si dramatique que ça qu'il la voie sans son masque ? Ils sont frère et sœur quand même. Mais lorsqu'elle se relève, parcouru de tremblements, il reprend d'une voix inquiète :

« Grande sœur, est-ce que je peux rentrer ? »

« Tu l'as déjà fait sans même me le demander … mais oui. Tu peux venir. »

« D'ac … d'accord. » bafouille Soklar, s'approchant de sa sœur avant de la serrer aussitôt dans ses bras, même s'il se trouve dans son dos. Surprise, elle demande :

« Pour… pourquoi est-ce que tu fais ça ? »

« Melgana, ça te rend aussi triste que moi hein ? Hein ? »

« Un petit peu … tu ne peux pas savoir comme c'est difficile de vivre discrètement. De vivre en tentant de protéger la seule personne qui nous reste. »

Il comprend parfaitement ce qu'elle veut dire. Il comprend parfaitement. Son visage se tourne vers l'imposante lame cachée par du tissu. Une épée ? C'est bien la première fois qu'il la voit.

« Melgana ? Tu sais te battre à l'épée ? C'est quoi ? » demande-t-il en retirant ses bras autour de sa grande sœur, s'approchant de l'imposante arme. Melgana respire profondément avant de reprendre d'une voix lente :

« Une claymore. Et oui, je me bats avec elle … mais seulement quand c'est nécessaire. »

« Quand c'est nécessaire ? Pourquoi ? Elle est spéciale ? »

« Assez, en un sens. Mais bon, ce n'est pas le moment de parler de ça. Tu veux m'aider à préparer mes habits et autres ? »

« Ce sont des vêtements de fille, je ne vais pas quand même aller les prendre. » répond t-il alors qu'elle retrouve le sourire puisqu'il l'entend rire chaleureusement.

« C'est vrai, tu as totalement raison. Alors, zou, du vent ! »

Il part de la chambre de sa sœur. Elle est aussi affectée que lui, il le sait. Mais bon, au moins, ils ne seront pas séparés à cause de tout ça. Il a besoin d'elle car il ne peut pas se débrouiller tout seul. Sa sœur est tout ce qu'il a et inversement. Sans elle, il ne pourrait pas tenir bien longtemps dans ce monde. Surtout s'il est recherché.

Tout ça à cause de ce fichu tournoi ! Tout ça parce qu'il avait décidé d'y participer ! Non, il doit montrer qu'il va bien à sa sœur ! C'est le plus important. C'est ce qui compte le plus. Sa grande sœur compte le plus pour lui. Si elle revoit qu'il ne va pas bien, ce n'est pas bon.

Il doit montrer un visage souriant et heureux quand elle sortira de la chambre. Bon … Ils vont partir, c'est tout. En fait, il n'a pas faim. Et visiblement, sa grande sœur non plus puisqu'elle le lui signale en tenant un sac encore plus lourd que celui qu'il a sur le dos. Si on rajoute l'épaisse épée recouverte de tissu …

« Ce n'est pas trop pour toi, Melgana ? »

« Trop pour moi ? Allons bon, c'est une blague ? Je pourrai même porter le tien ! »

« Ah non, non ! Je le porte ! Merci bien ! On n'a rien oublié ? Ca me fait quand même bizarre … tout ça. On vivait là depuis la mort de maman et papa. »

Elle hoche la tête positivement en posant une main sur l'épaule de l'adolescent. Elle comprend parfaitement que ce qui va se passer est un grand chamboulement pour elle et lui. Elle vient chercher sa main pour la prendre avant de l'emmener vers la porte d'entrée. Ils la dépassent ensemble puis ils s'arrêtent après quelques pas, se retournant.

« Observe bien, Soklar. C'est surement la dernière fois que nous la verrons. »

Oui, il s'en doute. La prochaine fois, s'ils passent par ici, il se peut qu'il ne reste plus que des ruines. Et il ne sera même pas possible d'aller dire adieu au forgeron et aux personnes du village. Ils ne peuvent pas se permettre de laisser des traces, il n'est pas bête. Il comprend parfaitement. Avec un peu plus de force, ses doigts serrent ceux de sa sœur. La dernière fois ? Pendant combien d'années il a vécu ici ? Pendant huit ans … huit longues années. Mais tout ça est terminé maintenant. Il respire bruyamment pendant plusieurs secondes avant de murmurer qu'ils peuvent s'en aller. Il sent aussi les tremblements dans la main de sa sœur. Il comprend, il n'est pas le seul dans cet état émotionnel, loin de là même. Et maintenant ? Qu'est-ce qu'il va les attendre puisqu'ils n'ont plus de toit ? D'endroit où vivre ?