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Moon's Heaven Tome 1 de Auraman



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Informations

» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 29/08/2012 à 12:22
» Dernière mise à jour le 29/08/2012 à 12:52

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Chapitre 6 : La Vengeance dans la Peau [VLCMédia]
La guerre avait été officiellement déclarée la semaine suivante. Les victimes de la ville de Pecheria avaient tous reçu le titre de martyrs, et les survivants, celui de héros. Au sens du jeune Tristan, c'était plutôt l'inverse... Les corps avaient été enterrés dans une prairie aux abords de la ville. Une sorte de monument avait été dressé, grossièrement sculpté dans de la pierre venant du Mont Sélénite.

Il ne restait plus grand-chose de la ville côtière. Une très grande partie avait brûlé. Les bâtiments importants, à l'exception de l'église et d'une partie du port, avaient été ravagés par les flammes. L'écurie n'était plus qu'un tas de cendres fumant. Il faudrait certainement des générations pour redonner à la ville sa fierté d'antan.

L'air matinal était emprunt d'humidité et de sel. C'était un curieux mélange que Tristan n'avait pas senti depuis bien longtemps. Le navire sur lequel il se trouvait acheminait les hommes et les femmes qui s'étaient portés volontaires pour défendre le pays. C'était un grand bateau, à la base destiné à la pêche en haute mer, délesté du matériel qu'il transportait. Le jeune homme comptait trente-quatre passagers à bord, dont huit femmes, ce qui le surpris. Il en connaissait, de vue, pour la plupart. Seul le visage fin et rêveur de Solange, la jardinière de la ville, lui procura du réconfort. C'était une personne pour laquelle il avait beaucoup d'affection. Il y a longtemps, avant même la naissance de Dahlia, elle travaillait à l'écurie. Il s'étaient souvent croisés dans l'enceinte du bâtiment. Mais il n'avait jamais su ce qu'elle faisait de ses journées.

« Nous revoilà seuls, ensemble, une nouvelle fois, mon cher Tristan... Je suis désolée. » murmura-t-elle entre deux roulements de vagues.

Ses cheveux bruns ondulaient derrière ses fines épaules. Le jeune homme lui avait toujours connu cette apparence frêle et fragile. Elle paraissait à la fois faible et pleine d'énergie. Son passe-temps favori consistait à rêvasser au milieu des bouquets des Jardins, regarder la lumière filtrer à travers les feuilles des arbres. Cette activité, à laquelle elle se livrait souvent, même pendant les heures de travail, lui avait valu le surnom de Rêveuse aux Fleurs, qu'elle affectionnait particulièrement.

« Port de Carmin-Sur-Mer ! » hurla l'homme dans le nid-de-pie.

Faute d'un centre de formation plus proche, le navire avait mis le cap sur la capitale. C'était une très grande ville, peut être six à sept fois Pecheria. Une cité pleine de vie, où se réalisaient les échanges commerciaux avec les pays de Hoenn et des Îles Oranges, là où était décidé l'avenir du pays. Le château royal surplombait la ville, prêt à repousser les assaillants les plus hardis. Le port était noir de monde. Seule une petite place, à peine assez grande pour le bateau, avait été laissée libre.

« Carmin-Sur-Mer ! Rendez-vous à la caserne de la ville immédiatement. Les instructeurs vous y attendent ! » beugla le capitaine du navire.

Les rues étaient difficiles d'accès. Entre la foule extrêmement dense et les chariots de livraison, Solange et Tristan avaient un mal fou à progresser. Heureusement, la caserne était près du port, et les deux y furent rapidement, au prix de quelques bousculades.

Un homme, vêtu d'un plastron de cuir et d'une cape rouge, sur laquelle figurait le blason de l'armée de terre Kantoise, une couronne par-dessus laquelle se trouvait une longue épée à lame fine et courbée, les attendait. Une fois tous les volontaires de Pecheria arrivés, ainsi qu'une vingtaine de personnes probablement venues d'autres villages, le sergent-instructeur s'avança et se plaça à la vue de tous.

« Bienvenue à Carmin-Sur-Mer, mesdames et messieurs. Vous avez vaillamment répondu à l'appel de la nation, et le Roi s'en réjouit. Je ne saurai jamais quelles souffrances vous avez endurées dans vos villages, mais sachez une chose : ce n'était qu'un avant-goût de ce qui vous attend. Beaucoup d'entre vous ne reviendront pas vivants du champ de bataille. C'est pourquoi je vais diviser votre groupe en deux. D'un coté, les hommes, qui partiront au front dès leur entraînement achevé, et de l'autre, celui des femmes, à qui je confierai une mission spéciale, de la plus haute importance. Allez, veuillez vous séparer ! »

Solange et Tristan se fixèrent tristement. Une nouvelle fois, ils seraient séparés. Les femmes entrèrent dans la bâtisse tandis que les hommes restèrent dans la cour.

« Messieurs, vous choisirez votre partenaire Pokémon, vous l'entraînerez, et enfin, vous serez lâchés sur le champ de bataille ! Votre formation durera une semaine. A vous d'utiliser votre temps au mieux pour entraîner votre compagnon de combat afin qu'il assure vos arrières ! Un Pokémon est nominatif. Vous ne pourrez jamais voler celui d'un ennemi, ou d'un camarade tombé au combat, à cause du Lien. Votre survie dépend de sa survie ! Mais assez bavardé ! Entrez dans ce bâtiment-ci et choisissez le Pokémon qui vous convient. »

L'instructeur désigna un long baraquement en pierre blanche. Le groupe s'y dirigea, tandis qu'un civil, sûrement celui qui s'occupait des pensionnaires, ouvrait la large porte de bois.

Tristan marchait dans l'allée, jetant divers coups d'œil aux boxs dans l'espoir de trouver un Pokémon qui lui convienne. Il ne connaissait que trop peu de Pokémon pour faire de réelles comparaisons, alors, il comptait sur un coup de cœur. Il arrivait vers les derniers enclos, lorsqu'il passa devant un jeune Pokémon, au pelage orange et aux rayures noires. Un Caninos. Le jeune homme s'arrêta, l'observa attentivement. Puis, il se tourna vers l'éleveur.

« Je prends celui-ci. »

Quatre jours passèrent. Tristan n'avait pas revu son amie, et il n'avait pas le temps de la chercher. Le dressage de son Caninos accaparait ses journées. Le Lien de dresseur à Pokémon avait été crée la veille. Le petit chiot avait eu du mal à accorder sa confiance au jeune homme, qui s'appliquait désormais à l'entraîner au combat. Il jetait des boulettes de papier afin de parfaire la précision de son attaque Lance-flamme. Les journées passaient vite, très vite...

Le huitième jour, la compagnie se leva aux aurores. L'instructeur tint un discours sur le devoir et la patrie, remit les uniformes militaires de l'armée de Kanto à chacun, et finit par les affectations. Les recrues furent divisées en deux groupes de vingt-trois. Celui dans lequel se trouvait Tristan allait se rendre à Johto, pour participer à l'assaut de Mauville. L'armée les attendait au pied du Mont Argenté, aux abords d'un petit village-état, Argisia.

Une femme, vêtue de l'uniforme d'instructeur, arborant un blason que Tristan ne connaissait pas, un G et un R entrelacés, à l'intérieur d'une couronne rouge, s'approcha du sergent-instructeur des hommes et lui murmura quelque chose à l'oreille. Elle repartit rapidement, au pas de course. Alors qu'elle passait la porte du bâtiment, un officier en sortit, se dirigeant vers eux. Il se plaça à coté de l'instructeur, jaugeant du regard chaque personne présente.

« Bien, les bleus ! Le grand jour est arrivé ! Pour le premier groupe, celui qui devra se battre avec courage et honneur à Mauville, veuillez suivre le lieutenant Faguard ici présent. Il vous accompagnera jusqu'à votre unité. Pour les autres, un navire vous sera affrété en début d'après-midi. Rompez ! »

Le lieutenant entama une marche rapide. Son groupe s'écarta pour le laisser passer, puis formèrent une colonne derrière lui. Caninos trottinait joyeusement à coté de son nouveau dresseur, qui serrait les poings. Il allait les venger.

Dans une cour adjacente, plus petite, les femmes se tenaient parfaitement droites. En plus d'un entraînement de combat plus poussé que celui des hommes, elles avaient reçu une éducation particulière, une façon de se conduire, et de se présenter, ainsi qu'une longue dague. Une à une, elles récitaient, à la demande de l'instructrice, les codes qu'elles devraient appliquer. Chacune se livra à l'exercice avec une concentration sans faille, car elle savaient quels étaient les enjeux de cette récitation. En effet, assise derrière une fenêtre du deuxième étage des bureaux des officiers, une silhouette les observaient, parée d'une grande robe verte émeraude, parsemée de fines dorures. Lorsqu'elle finit de réciter, Solange observa discrètement la dame qui les regardait. Elle crut apercevoir un sourire, alors qu'elle s'en allait. Elles avaient passé le test.