Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Courir après la lune [Fic collective] de AFFPP



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : AFFPP - Voir le profil
» Créé le 19/08/2012 à 20:00
» Dernière mise à jour le 20/08/2012 à 16:02

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Livre de la Finlande, Chapitre 3 [AlphaTheAndroid]
Livre de la Finlande: Murtaa jäätä

Chapitre 3: Tutkimukset... (Investigations...)

L'après-midi qui suivit la course de traineau eut lieu à l'hôtel à cause des engelures de Romain, Jasper, Ian, Arno, Diamond et Feliciana. Cette dernière fut plus gravement atteinte car Léo, Yami, Yam, Sylvestra et Nathan la retrouvèrent à moitié dénudée par Ectoplasma. Heureusement, elle s'en sortit avec, en plus des engelures, une simple fièvre. Depuis, elle refusa de s'approcher d'Arno et balançait toute sorte de choses sur Ectoplasma dès qu'il apparaissait en traversant le mur. Cette après-midi fut, cependant, sans histoires. Seuls Nathan et Kay étaient sortis faire leur enquête sur Fresca et sa localisation. Ainsi, les deux agents effectuèrent des tours de la ville, posant diverses questions en anglais aux habitants qui parlaient plus ou moins la langue.

-Have you seen this girl before? (Avez-vous vu cette fille auparavant ?) demanda Kay en montrant un cliché de Fresca prise lors de leur dernière rencontre.
-No, I didn't (non, jamais vu), répondit un habitant avec un accent finlandais.

Nathan lui fit signe qu'il pouvait partir et se mit alors à récapituler les infos collectées durant cette après-midi :

-On n'avance pas beaucoup, dit-il.
-Non, autant dire qu'on patauge. Les gens ne l'ont jamais vu, pourtant elle vit ici... A moins qu'elle ne se soit établie ici temporairement. C'est la seule explication plausible, à mon avis.
-Oui... Et on n'a aucun contact avec Sinnoh, les réseaux ne passent pas... Comme si toutes les fréquences étaient bloquées.
-Normal, en plein milieu du trou du cul du monde, c'est sûr qu'on n'aura pas le haut débit ! répliqua Kay avec un sourire.
-Je parle sérieusement, Kay. Même le téléphone satellite ne passe pas. Les fréquences sont bloquées. Ces Di Luna sont bien plus puissants qu'on ne le pense.
-Sûrement leur généreux mécène, monsieur Atlas en personne ! N'oublie pas qu'on a déjà repéré des transferts de fonds douteux venant de diverses banques. Les transferts passaient par tellement de relais différents qu'on a fini par perdre leurs traces.
-On n'a toujours aucune idée de ce qu'il prépare, d'ailleurs. Ces jeunes ne nous ont pas tout dit.

Les deux jeunes hommes continuèrent de parcourir les rues en direction du port de la ville. Un homme les suivait, emmitouflé dans un manteau.

Nathan et Kay empruntèrent une ruelle pour atteindre le port. A part eux, personne d'autre. Ils trouvèrent d'ailleurs l'endroit glauque. Soudain, Nathan eut comme une sirène d'alarme qui retentit dans sa tête.

-Continue de marcher, Kay, dit-il, fixant la sortie de la ruelle. Ne te retourne surtout pas. On nous suit.

Kay, connaissant bien son ami de toujours, suivit ses instructions sans broncher. Nathan lui fit ensuite signe de continuer et lui raconta qu'il allait fumer une cigarette et le rattraperait ensuite. Kay continua donc son chemin, laissant Nathan seul. Ce dernier sortit un paquet de cigarette qui n'était même pas entamé et en porta une à sa bouche. L'homme qui les suivait profita de cet instant pour sortir de sa cachette. C'était l'instant propice. Il sortit une lame longue de trente centimètres de son manteau et marcha lentement silencieusement vers Nathan qui faisait semblant de se battre avec son briquet pour l'allumer. Il s'approchait encore doucement, jusqu'à être à moins d'un mètre. Il brandit sa lame pour lui asséner un violent coup lorsque le bruit d'une canette de soda qu'il shoota sans faire attention trahit sa présence. Nathan se retourna alors d'un mouvement brusque, lui asséna un direct du droit dans le ventre puis un violent coup de genou dans l'arête du nez de son agresseur.

-Kay, viens vite, j'ai un suspect ! cria-t-il derrière lui.

Ce dernier courut vers son ami et se pencha sur l'inconnu que Nathan réussit à neutraliser. Nathan le saisit par le col et lui dit de parler, la colère dans sa voix. L'inconnu nia. Nathan le secoua de plus belle, insistant pour avoir une réponse. Lorsque l'agresseur se raidit, son teint devint bleu en l'espace de quelques secondes et une mousse épaisse sortit de sa bouche. Nathan le fixa puis le lâcha. Le corps se fracassa lourdement sur le sol.

-Du cyanure de potassium, dit Kay. Cet homme est mort sur le coup.
-Il avait une pilule dans la bouche.

Nathan procéda à une fouille méthodique, les mains gantées. Il trouva plusieurs morceaux de papier dans une des poches intérieures et en déplia un. Sur le papier était écrit, en lettres imprimées, diverses instructions : « Sont en Finlande. Mission surveillance commencée. » Le jeune homme prit un autre morceau : « Ont rencontré N et K. Gouvernement est dans nos pattes. Soupçonnent quelque chose. ». Le troisième, et dernier, disait ceci : « N et K sont beaucoup trop curieux. Elimination demandée. Echantillon doit être mis en place. »

-Echantillon ? fit Nathan à Kay, lui montrant le dernier morceau.

Kay le regarda attentivement, le lu et le relu. Il prit les deux autres, les analysa attentivement.

-Tu ne trouves pas ces messages un peu trop bref ? finit-il par demander à son ami.
-Il est vrai qu'ils vont vite vers l'essentiel. Ces instructions sont très brèves mais très précises. Qu'est-ce que tu en déduis ?
-Je pense que ces messages ont été envoyés par télégraphe. Comme toute fréquence est coupée en ville, le télégraphe est le seul moyen discret de faire passer des messages en dehors de cette ville. Les appels téléphoniques sont surveillés et des messages comme ceux-ci se font vite remarquer par les centres d'écoute. Ils ont donc trouvé un moyen de faire passer des messages par télégraphe. Et tu sais par où passent les lignes télégraphiques ?
-Les câbles à haute tension suspendus... déduisit Nathan.
-Exact. Ces types sont vachement plus futés qu'on ne le croyait.
-On devrait procéder à un examen des lignes. Ensuite, on va devoir avoir une discussion avec notre nouveau groupe.

Tandis que les deux agents partaient faire leur inspection, les jeunes sortirent enfin de l'hôtel pour se faire une sortie au sauna.

-Ça devrait vous faire du bien à vous tous, dit Electra aux congelés de la course.
-Oui, en plus j'avais envie d'y retourner, dit Diamond emmitouflé dans son épais manteau.

Le groupe se dirigea au même sauna que la veille. Les filles et les garçons se changèrent dans les vestiaires et tous se retrouvèrent dans la pièce chauffée à la vapeur. Jasper s'assit dans son coin d'hier soir et se laissa aller. Electra le rejoignit et se prélassa à son tour. Chacun s'installa sur son banc et tout le monde discuta de diverses choses. Chacun demanda aux autres ce qu'ils faisaient avant les derniers évènements actuels, tous racontaient leur vie d'avant, leurs aventures vécues dans leur enfance, le collège Pokémon dirigé par Atlas et la Team Obscure. La joie et la bonne humeur semblait être au rendez-vous lorsqu'un Finlandais entra dans la pièce. L'homme était apparemment âgé d'une quarantaine d'années, sa serviette enroulée autour de sa taille. Il était grand, des épaules épaisses comme une armoire à glace. Il avait également des cheveux et une barbe blonds, avec des yeux bleus. L'homme leur dit bonjour en finnois et s'approcha des braises chaudes. Il en versa deux louches généreuses d'eau, faisant augmenter la température en flèche. Alors qu'il allait s'asseoir, sa serviette, devenue lourde de sueur et de vapeur, glissa le long de ses cuisses jusqu'à tomber par terre. Le groupe regarda alors, choqué, les attributs du Finlandais qui fit comme si de rien n'était. Il alla donc s'asseoir à côté de Feliciana, qui se décala un peu sur le côté. Sous leurs regards interloqués, l'homme demanda alors aux adolescents :

-Ongelma pyritään ? (Il y a un problème ?)

Tous firent non de la tête, craignant de vexer le grand Finlandais taillé comme un bûcheron. L'homme haussa alors les épaules et fixa le réchaud. A ce moment-là, Ectoplasma apparut en traversant en mur pour mater les filles dans leurs serviettes et leur maillot. Mais comme il y avait le Finlandais nu dans la pièce, le Pokémon Spectre le remarqua et son sourire pervers afficha alors une expression de dégoût, chose rare chez un Ectoplasma. Il disparut dans le mur sans demander son reste, jurant ne plus jamais surprendre les filles dans le sauna. Les filles étaient comme hypnotisées par l'engin du Finlandais. Elles essayaient tant bien que mal de détourner le regard mais ne pouvaient s'empêcher de jeter un coup d'œil de temps en temps.

-Tu as vu la taille ? souffla Sylvestra à Yami.
-Oui, et encore, elle est au repos. Imagine ce que ça donne en plein action, répondit Yami.
-Elle a l'air d'être... Puissante, chuchota Electra en pleine fascination.
-Pfff... Pas autant que la mienne, dit Jasper qui avait tout entendu.

Le grand homme entendait tout mais ne comprenait rien à ce que racontaient les étrangers. Probablement sur lui et ses attributs. Mais il ne s'en souciait guère.

Un peu plus loin, vers les plaines boisées bordant la ville, Nathan et Kay procédaient à leur inspection des câbles à haute tension. Kay, le plus doué en escalade, semblait à l'aise en hauteur. L'électricité circulant dans les câbles faisait dresser ses cheveux sur sa tête mais il ne s'en préoccupait guère. Ses mains gantées de caoutchouc tripotaient les câbles et les branchements. Lorsqu'il se saisit d'un autre câble, plus fin.

-Nathan, j'ai trouvé quelque chose. Et je crois que c'est le bon, cria-t-il.

Nathan lui fit alors signe de redescendre. Une fois Kay au sol, il finit par lui demander :

-C'est bien un fil télégraphique ?
-Aucun doute, dit Kay en retirant ses gants. Et le problème, c'est qu'il n'y a pas moyen de détourner leur signal.

Les deux amis conclurent qu'il était également impossible de remonter à la source du signal. Mais ils avaient un certain avantage sur leurs ennemis : ils savaient qu'ils étaient surveillés mais ceux d'en face ne le soupçonnait pas. Il ne restait plus qu'un moyen de pouvoir exploiter cet avantage.

Le groupe de jeunes gens sortit du sauna après y être resté une heure et demie. Le Finlandais était resté avec eux pendant tout ce temps, fixant le poêle. L'heure était venue de manger. De toute façon, ils n'avaient pas le choix à cause de la coutume finlandaise de manger tôt. Les jeunes gens se dirigèrent donc vers un restaurant à l'ambiance chaleureuse, par les chants d'ivrognes qui se faisaient entendre depuis l'extérieur. Ils entrèrent donc dans un grand restaurant plein à craquer. Les serveurs et serveuses circulaient de table en table dans un brouhaha assourdissant de rires et de paroles. Un groupe de Finlandais chantait en chœur dans un coin de la pièce, levant leurs choppes de bière et leurs verres de vodka. La fumée des plats flottait dans les airs, donnant l'illusion d'un nuage épais. Cela dit, l'odeur était des plus agréables. Les adolescents craignaient qu'il s'agissait de la fumée du tabac, mais pas du tout : ils ne ressentaient aucune odeur de cigarette. Le groupe, après de longues négociations menées par Topaze, put trouver une table pour 12 personnes. Le menu, d'après Topaze, comporte nombre de mets savoureux : du kalakukko, du poisson en croûte de seigle, de la pirogue carélienne, plat fait à base de riz et de pomme de terre, et autres plats à base de viande de mouton chou, de riz et de champignon. Le groupe fut surpris de voir dans les boissons du lait de vache ou encore de chèvre. Ainsi, on servit à leur table de grands plats de viande et de légumes pour plusieurs personnes. Chaque membre du groupe se servit et se régala. Une idée lumineuse vint alors éclairer l'esprit de Jasper : lancer un morceau de miche de pain dans la figure de Yuri. Ce dernier ne se laissa pas faire et renvoya la boulette. Les échanges s'enchainèrent de plus en plus vite jusqu'à l'intervention d'Electra :

_Bon, ça suffit, les gamins. Jaspy, rends-moi cette boulette de miche de pain, fit-elle en lui arrachant des mains ladite boulette.
_Mais... répliqua Jasper d'un ton dépité en baissant la tête.

Puis il se saisit à nouveau de son morceau de pain et en fit une autre boulette de miche. Il l'envoya cette fois sur Diamond qui se régalait avec son morceau de Wattouat grillé. Le jeune homme, vexé, lui renvoya sa boulette. Electra soupira et reprit à nouveau le morceau de miche. Jasper fit de nouveau sa mine dépitée. Il se saisit à nouveau du morceau de pain mais sa petite amie le lui arracha des mains. Re-mouvement de dépit. Puis une troisième boulette lui atterrit sur le nez. Cette fois-ci, ce fut la faute d'Ian qui lui faisait un grand sourire niais. Jasper partit en quête de pain mais Electra avait écarté la corbeille. Le jeune homme prit alors un navet et le jeta sur son frère jumeau. Ian eut à son tour l'excellente idée de crier :

-Bataille de bouffe !

Les divers légumes volèrent en tous sens sur la table. Electra sa cacha le visage avec ses mains, signe de honte. Arno et Yam n'avaient pu s'empêcher de participer à la bataille. Yam n'aimait pas beaucoup les légumes et Arno s'était pris un chou dans les cheveux. La bataille devint générale à table jusqu'à ce que le propriétaire, mécontent, leur prévint de ne plus troubler ses clients (d'après Topaze, bien entendu). Tout se calmèrent alors et continuèrent à manger. Le patron les regarda un moment, histoire d'être sûr que tout se passait bien, puis se retourna pour retourner à sa cuisine. Mais juste avant d'ouvrir les portes de la cuisine, une patate s'écrasa sur son crâne chauve. Il se retourna, furieux, et devina tout de suite qu'il s'agissait de Diamond, d'après son visage pâle et le rire de ses amis.

-Oups... dit-il. J'ai mal visé...

En effet, la cible était Romain qui s'était baissé juste à temps. Le patron disparut dans la cuisine puis revint avec un grand couteau, rouge de colère. Electra paya rapidement le propriétaire et le groupe fuit dans la ville avec des cris d'insulte à leurs trousses. Ils coururent un moment dans les rues en riant puis finirent par s'arrêter près du port. Tous étaient essoufflés.

-Putain, Diamond, t'es vraiment con ! dit Feliciana.
-J'ai pas fait exprès ! Je visais Romain à la base, mais c'est lui qui s'est baissé...
-Et c'était marrant, dit Romain avec un grand sourire.
-On s'en fout, de toute façon, on a mangé et on a payé, dit Arno. On a rien cassé, donc on ne risque pas d'avoir de soucis...

Tous finirent par reprendre leur souffle et finirent par contempler la surface gelée du lac. La nuit commençait à tomber et les aurores boréales se dessinaient dans le ciel.

-Regardez comme c'est beau ! s'exclama Sylvestra.
-Et si on allait sur le lac ? proposa Yami. Comme ça, on sera loin de la lumière de la ville.

Tous approuvèrent et se dirigèrent vers le rivage. La surface du lac était encore recouverte d'une épaisse couche de glace, même en plein mois de mars. La glace n'était pas trop lisse et marcher dessus était aussi facile que de marcher sur un chemin de terre. Au fur et à mesure que le groupe s'avançait sur la surface, les aurores boréales se dessinaient de façon plus lisse et les étoiles devenaient plus apparentes.

Le groupe d'adolescent s'arrêta à près d'un kilomètre de la ville sur le lac. Le spectacle de lumière qui se passait au-dessus de leurs têtes était fascinant : les particules solaires en interaction avec la haute atmosphère terrestre provoquaient ces immenses raies de lumière, dont le ton dominant était le vert, et qui dansaient dans la voûte céleste parsemée d'étoiles. Le lac était illuminé comme en plein jour. Les adolescents ne pouvaient détacher leurs yeux de ce spectacle. Ce fut Romain qui les détacha et la vit :

-Regardez, c'est Fresca ! cria-t-il.

Tous regardèrent à présent au loin, sur la surface de glace. En effet, Fresca dansait sur la glace avec ses patins. Ses mouvements fluides et ses enchainements rapides semblaient irréels. Léo était hypnotisé et ses sentiments amoureux refaisaient surface dans son cœur.

-Ah, douce, douce créature, commença-t-il. Ses cheveux d'argent éclairant la nuit, son sourire lumineux faisant office de soleil. Elle prit mon cœur de par son regard enchanteur et ensorceleur, ses yeux de cristal, purs et limpides, et...
-Léo, l'interrompit Arno. T'as pas appris à parler comme ça en jouant à World of Warcraft ?
-Non, bien sûr que non ! se défendit ce dernier. Seulement en jouant à Tales of Symphonia...
-Putain de geek...

Tandis que Léo était dans sa phase de délire romantique, Fresca, elle, continuait son ballet. Elle faisait des figures impressionnantes : salchows, axels, flip, lutz et boucles. Les enchainements étaient si fluides et si parfaits qu'un champion olympique de patinage artistique ne ferait pas le poids face à l'élégance et la légèreté de Fresca. Devant le regard ébahi des adolescents, Fresca se rapprochait d'eux, dansant, chantant. Le groupe était hypnotisé et ne sentait pas le danger approcher. Fresca, dans sa danse, sortit des manches de son manteau en fourrure, six lames qu'elle tenait fermement entre ses doigts, les poings fermés. Les enchainements enchanteurs devinrent alors les mouvements d'une danse mortelle. Elle tourna sur elle-même, puis fondit sur ses proies, les lames d'argent brillant à la lueur des aurores boréales. Romain aperçut les couteaux et cria :

-Couchez-vous !

Le groupe sortit de son état de stase et obéit. Romain plaqua Léo, bavant la bouche ouverte en faisant un sourire niais, et Yami qui était scotchée elle aussi face à ce spectacle et qui n'avait prêté aucune attention aux six petits couteaux. L'une des lames rasa de si près la tête de Romain et de Yami que quelques cheveux tranchés nets furent emportés au vent. Fresca, à quelques mètres derrière le groupe qui se relevait, s'arrêta d'un coup sec, faisant voler des copeaux de glace. Elle rangea ses lames dans ses manches et fixa les adolescents d'un air de défi. Electra, enragée à l'idée d'avoir vu la mort la frôler, se mit à courir en direction de Fresca.

-Cagna ! (chienne !) hurla-t-elle de rage.
-Electra, non ! lui cria Jasper qui ne put l'attraper par la manche à temps.

Alors que la jeune fille se trouvait à deux mètres de la jeune mafieuse, une colonne de glace surgit de la surface gelée du lac sous les pieds de Fresca, la faisant monter à dix mètres au-dessus du sol.

_Bienvenus, leur dit-elle d'une voix chaleureuse et glaciale à la fois. Bienvenus en Finlande ! Terre du Nord, terre du froid... Je sais pourquoi vous êtes venus ici, et j'approuve votre présence en ces lieux. Ce que vous faites est juste noble. Mais vous n'avez pas la force de vous opposer à la volonté de la famille. Non, vous êtes bien trop faibles... Cette nouvelle arme qu'est ce virus peut nous ouvrir de nouvelles portes... De nouvelles portes pouvant nous mener à la richesse et au pouvoir ! Grâce à ce virus, le monde peut enfin nous craindre et se plier à nos revendications. Nous serions la première famille mafieuse qui contrôlerait les deux tiers du monde ! Certes, vous allez appeler cela du terrorisme... J'appellerais plutôt cela comme une conquête. Grâce au grand Signore Atlas, notre famille sera la plus puissante du monde. Et il m'a chargé de vous éliminer, de vous écraser comme de vulgaires punaises et de ramener notre chère Electra chez elle, bien sûr ! Je vous mets au défi de retrouver mon manoir de glace au fin fond de la toundra finlandaise. De là, vous connaitrez la morsure du froid de l'hiver. En Finlande, le froid n'épargne personne qui ne soit préparé. Chez moi, vous connaitrez un enfer, digne de celui du grand Dante Alighieri !

Elle baissa son regard sur Electra, la pointa du doigt et clama d'une voix féroce :

- « Qui (sans honneur) a consumé sa vie laisse de soi, sur terre, autant de trace que fumée en les airs, écume en l'onde. »

Et à ces paroles, un chemin de glace suspendu apparut sous les pieds de Fresca qui patinait au fur et à mesure de la progression de son chemin. Ce phénomène les subjugua tous. Ils n'avaient pas vu, bien entendu, le Pokémon qui avait matérialisé cette route par un Laser Glace. Mais ils en vinrent à cette conclusion qui était la seule.

-J'ai froid... dit Electra d'une petite voix en fixant le chemin suspendu.

Tous acquiescèrent et le groupe fit route vers leur hôtel.

Alors que les jeunes gens se réchauffaient dans le salon de l'hôtel devant un bon feu de cheminée et dégustant des chocolats chauds, Nathan et Kay surgirent dans le salon, couverts de neige.

-Toi et ton finnois foireux... lui dit Kay sur un ton de reproche.
-Ce n'est pas de ma faute si on est tombé sur personne qui ne parle anglais ! se défendit Nathan. Et puis ce dictionnaire n'est pas complet !
-Vous ne rentrez que maintenant ? demanda Topaze. Ca fait un moment qu'on vous a attendu, on a déjà mangé et puis on est allé voir les aurores boréales sur le lac.
-Jusqu'à ce que Fresca nous attaque... dit Feliciana.

Nathan et Kay prirent alors place dans un fauteuil, intrigué. Topaze se chargea de raconter ce qui s'était passé sur le lac Saimaa.

-Et elle vous a donc lancé au défi de venir chez elle l'affronter... dit Nathan, pensif.
-Exact, lui répondit le Noctali.
-Justement, de notre côté, nous aussi, nous avons fait des découvertes, dit Kay.

Et le jeune homme commença donc à raconter ce que les deux amis avaient vécu dans la journée : l'assassin dans la ruelle qui s'est tué, les télégraphes trouvés dans sa poche et les lignes télégraphiques.

-Apparemment, on cherche à nous éliminer, dit Kay.
-Oui, ça, on s'en est rendu compte, dit Arno.
-Pas vous, mais Kay et moi, lui dit Nathan. Nous sommes, en quelque sorte, gênants pour eux. Mais bizarrement, vous n'êtes pas mentionnés, ne serait-ce qu'indirectement. Et puis, ces messages parlaient d' « échantillons ». J'ai comme l'impression que vous ne nous avez pas tout raconté.

Les adolescents se regardèrent, comme gênés. L'échange de regards dura longtemps jusqu'à ce qu'ils se mettent silencieusement d'accord.

-Regardez ça et vous comprendrez, dit Diamond en tendant à Kay la tablette numérique qu'ils avaient reçu à Méanville.

Les deux agents gouvernementaux regardèrent cette vidéo jusqu'au bout. Ce qu'ils avaient devant les yeux était à peine croyable. Même inconcevable.

-Seigneur... murmura Kay.
-Ce qu'il dit est vrai, lui souffla Nathan. Le virus H5N1 existe réellement et peut décimer des millions de personnes. Il est même facile de rajouter quelques gènes supplémentaires pour obtenir diverses mutations du virus. Cette mutation-là est sûrement la plus mortelle de toutes...
-Il faut prévenir le gouvernement national.
-Sûrement pas, intervint Romain. Si votre gouvernement apprend cette menace, la nouvelle finira par se propager à tous les gouvernements de la planète et la panique gagnera le dessus. Et c'est exactement ce qu'Atlas cherche à faire : provoquer la peur. C'est une arme puissante. Et ses agents ont sûrement infiltré plusieurs gouvernements, il sera donc vite au courant. Et s'il apprend que le monde politique est au courant qu'il possède cette arme, il la lâchera à coup sûr, pour profiter de l'effet de surprise. C'est ce que tout terroriste ferait. D'abord l'action, ensuite la revendication. Et il ne faut pas oublier la famille Di Luna. Elle aussi est très puissante. S'ils savent que le monde entier est au courant de leur nouveau jouet, ils forceraient la main à Atlas pour qu'il s'en serve. Pour le moment, nous sommes seuls. Nous devons faire face seuls.
-Tu as raison... avoua Kay. Cela ne servirait à rien de contacter le gouvernement. Surtout que toutes les communications sont coupées. Ils ont dû installer des appareils de brouillage pour nous couper du monde extérieur. Nous devons alors agir et retrouver Fresca. Une fois retrouvée, nous la neutraliserons et nous détruirons le virus.
-Mais avant tout, j'aimerais connaitre l'origine du réseau de tueur qui est à nos trousses et qui ne semble pas apparenté aux Di Luna, dit Nathan. Et puis, il faudra neutraliser le système de brouillage. Ensuite, on pourra s'occuper de Fresca.
-Très bien, dit Yuri en se levant. Demain matin, on part enquêter en ville. On va s'occuper de ces tueurs et de leur réseau. Ensuite, on partira à la chasse au Di Luna... Au fin fond de la toundra.