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La Proie des Lames de Auraman



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» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 30/07/2012 à 21:16
» Dernière mise à jour le 07/08/2012 à 20:05

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Chapitre 5 : Le Pseudonyme de la Mort
Le vacarme qui régnait dans la salle de spectacle du Panthéon des Cantates était assourdissant. Moi-même, j'avais une sorte de migraine à cause du bruit et de ce qui venait de se produire. Les gens hurlaient, commençaient à quitter la salle par dizaines ; l'anarchie, je n'ai pas d'autre mot pour décrire l'ambiance. Le procureur s'affairait à évacuer les spectateurs en même temps qu'il ordonnait aux renforts d'arriver.
Pour ma part, j'avais des soucis autrement plus graves que cette fichue migraine. J'espérais que Rosélia allait bien, mais je n'avais pas le temps de vérifier. Le tueur était là, juste devant moi et ses yeux brillaient d'une lueur inquiétante. Je vis quelques policiers arriver de par les coulisses, mais le Pokémon enveloppé dans sa cape ne leur en laissa pas le temps : il utilisa une attaque Tranche-nuit si violente qu'elle fit s'effondrer le mur sur les quelques agents qui tentaient de venir m'aider. Puis l'assassin me regarda à nouveau de son regard pénétrant et glacial.

-Tu veux chanter, toi aussi ? Me dit-il.

La lame qui lui avait servi à terrasser Avaltout fit à nouveau son apparition à travers la cape et il s'approcha de moi lentement.

-Reculez ! Je suis commissaire et je vous arrête pour le meurtre de...

Il ne me laissa pas finir la phrase. En une seconde, il s'était propulsé à une vitesse folle vers moi, la lame pointée sur mon ventre. Je parvins à éviter son attaque tant bien que mal, mais il relança la même attaque aussitôt. Je n'avais pas le choix. J'utilisai mon attaque Lame-Feuille pour parer l'attaque. Nos deux membranes tranchantes étaient l'une contre l'autre et nous essayions chacun de forcer l'autre à se rendre.

-T'es fichu, dis-je. Tu t'enfuiras jamais d'ici ! Tous les policiers t'attendent à la sortie !
-Merci pour l'info, répondit-il.

Et soudainement, la cape s'effondra sur elle-même et forma un petit tas informe sur le sol. Je tâtais l'intérieur du pied. Il n'y avait plus personne. Qu'est-ce que ça voulait dire ?

---

Je regardais la cape laissée par le tueur sur la scène du crime. Le légiste était en train d'examiner le corps du procureur Avaltout tandis que Pingoléon téléphonait à ses supérieurs. Je me dirigeai vers Carmache.

-Alors ? Demandai-je.
-C'est incroyable...dit-il. Tué en plein milieu de la représentation ! Et sous les yeux de tout le monde ! Ca a dû être effrayant.
-Sa disparition m'a fait peur, elle aussi.
-Visiblement, il a été tué de la même manière qu'Aflamanoir. Un coup dans un de ses organes vitaux. Je pense que l'on a affaire à la même personne. L'entaille ressemble à s'y méprendre à celle de la victime des docks.
-Bon sang...J'étais pourtant au courant ! Me maudis-je. Je les ai entendus discuter avant le spectacle, ils projetaient de le tuer ! Mais je ne pensais pas qu'ils le feraient pendant la représentation !

Soudain, un frisson m'envahit. Peut-être était-ce de ma faute...Ils avaient peut-être prévu de le tuer à la sortie, mais comme je les écoutais...Nous avions été dupés en beauté. Cet assassin était vraiment redoutable. Pingoléon raccrocha son portable et vint me voir, l'air morose.

-On a vraiment pas de bol, dit-il. Avaltout en avait encore moins.
-Que se passe t-il ? Demandai-je.
-Il a bien parlé de l'Ombre, n'est-ce pas ?
-En effet, c'est ce que j'ai cru comprendre. Il n'a rien dit, juste articulé les mots, mais j'ai réussi à lire sur ses lèvres.

Pingoléon baissa la tête et prit un air grave. Il connaissait personnellement Avaltout et sa mort devait être un choc pour lui. Il n'avait pas réussi à le protéger et s'en voulait.

-Nous sommes vraiment dans le Tadmorv...dit-il à nouveau. L'Ombre...C'est un personnage bien connu de nos dossiers. C'est un tueur à gage réputé dans le milieu, mais personne n'a encore réussi à le retrouver et encore moins à le démasquer. Cependant, son dossier est classé Top Secret. Les agents n'y ont pas accès et les inspecteurs non-plus...Les commissaires en entendent parfois parler, mais les Procureurs préfèrent garder son existence secrète, pour ne pas effrayer les gens. Mes supérieurs m'ont affirmé qu'Avaltout travaillait sur un dossier qui l'impliquait. Voilà pourquoi il est mort, pas la peine de chercher plus loin, soupira t-il. L'Ombre a déjà commis près de 200 crimes depuis qu'il a débuté sa carrière. C'est sans doute lui qui a tué Aflamanoir. On l'engage surtout quand on ne veut pas avoir de soucis avec quelqu'un. Aflamanoir et Avaltout devaient sans doute travailler sur des dossiers sensibles et on les a tués pour éviter d'avoir des ennuis, j'imagine...Jungko !
-Chef ?
-Retrouvez-moi l'Ombre et le salaud qui l'a engagé. Il...

Il tourna la tête et une larme coula sur sa joue.

-Il doit payer ! Conclut-il.
-Je vous promets que je finirai par l'avoir. Je mettrai fin à sa carrière.
-Bien dit.

Il s'éloigna un peu. Mon investigation pouvait débuter.



Le corps n'avait plus rien à m'apprendre. L'autre élément était la cape. Je l'observai ; le criminel n'avait pas pu s'évaporer comme ça, à moins d'être un Pokémon Spectre, ce que je ne croyais pas. La lame qu'il avait était parfaitement réelle et non fantomatique et, que je sache, les fantômes ne tiennent pas de poignards...De plus, il s'agissait d'une membrane tranchante, comme l'avait précisé le légiste. Je supputai donc que le type Spectre était à proscrire, mais cela n'expliquait pas sa mystérieuse disparition, malheureusement.
Je déplaçai précautionneusement la cape de l'endroit où elle était affalée, afin de voir ce qu'il y avait en dessous. Et la vérité m'apparut : il y avait un trou, creusé très récemment par un objet terriblement tranchant. Se pouvait-il que...

-Vous avez trouvé quelque chose, chef ? Me demanda Négapi qui venait d'arriver.
-Quand j'ai affronté l'Ombre, nous avons bloqué mutuellement nos attaques...Je me demande s'il aurait pu creuser ce trou pendant qu'il maintenait ma Lame-Feuille...
-Mais il faudrait être sacrément puissant pour bloquer une attaque tout en découpant un carré dans le sol...
-J'ai jamais dit que c'était un Magicarpe...

Je regardai à travers le trou béant du sol. Il n'y avait que de l'obscurité là-dessous. Rien de rassurant en tout cas. Mais je savais que pour trouver des indices sur notre assassin, il fallait se risquer à descendre. Nul doute qu'il était parti par là.

-Lugulabre, veuillez venir ici, demandai-je.

C'était l'un de nos agents, pas le plus doué, mais il pouvait faire de la lumière, c'était déjà ça de pris. Je lui demandai de descendre avec moi dans la petite ouverture. Il acquiesça et je sautai le premier à l'intérieur. J'atterris sur un sol dur et froid, sans doute du béton. Mon collègue me rejoignit bien vite et effaça l'obscurité qui régnait. Je m'aperçus que l'estrade était creuse et que l'on pouvait facilement aller dessous par une petite porte qui se trouvait à ma droite. L'Ombre avait sans doute fui par là. En tout cas, il n'était pas sous la scène, il avait donc obligatoirement emprunté ce chemin. J'avais à peine à la place de me tenir debout et j'étais obligé de m'accroupir pour ne pas me cogner la tête, que j'orientais en ce moment vers la petite porte. Je m'en approchai lentement ; quelques collègues étaient descendus à leur tour pour inspecter les lieux. Il valait mieux être plusieurs si jamais il se cachait derrière la porte.
Je pris une grande inspiration, tournai la poignée et l'ouvrit d'un seul coup, avant de me plaquer contre le mur. A mon grand soulagement, il n'y avait personne qui se cachait derrière. En fait, la porte menait à un petit couloir bétonné qui donnait sur un croisement de corridors.

-Où sommes-nous ? Demandai-je.
-On dirait les coulisses, me répondit l'un de mes collègues. J'y étais y'a pas deux secondes.
-C'est pas vrai, maugréai-je. Le tueur s'est enfui par les coulisses, comme si de rien n'était ! Comme il était encapuchonné, personne n'a pu voir qui se trouvait dessous. Il aura pu se mêler à la foule comme si de rien n'était !
-Chef, me lança Négapi depuis le trou. Le commissaire Raichu vient d'arriver. Nous devrions partir, maintenant. Le procureur a beau vous avoir confié l'affaire, le Panthéon des Cantates n'en reste pas moins dans sa juridiction. Il risque de nous mettre des bâtons dans les roues.

Je remontai sur scène depuis les coulisses, sous les yeux étonnés de Négapi. En effet, mon rival était arrivé et lui et le Scalproie que j'avais vu hier étaient tous deux en train de questionner le légiste. Lorsqu'ils m'aperçurent, ils me jetèrent tous deux un regard glacial, ce qui me surpris. Scalproie devait vraiment être ami avec Raichu, parce que j'avais beau chercher, je ne me souvenais pas de lui avoir déjà parlé et m'être fâché avec lui...

-Ils se sont passés le mot, c'est pas possible, constata Négapi.
-Qui se ressemble s'assemble...
-Ca veut dire que je vous ressemble, chef ?
-C'est l'exception qui confirme la règle.
-Ah...

Je quittai le Panthéon. La soirée avait été un vrai fiasco. D'ailleurs, j'ignorais totalement où était passée Rosélia. Elle était partie quand les policiers avaient fait évacuer la salle, mais je ne savais pas où elle était allée. En plus, j'avais même pas son adresse. Mais la plus grosse surprise m'attendait chez moi.
En me couchant, ce soir-là, je remarquai qu'il y avait quelque chose sur mon bureau qui n'était pas là ce matin. Un papier. Mon cœur se mit à battre. Le même papier, les même lettres découpées dans différents magazines, il n'y avait pas à chercher bien loin. La personne qui était entrée chez moi l'autre jour avait réitéré son acte et avait déposé ce message inquiétant :

« Dernier avertissement ! Ne vous approchez pas de l'Ombre ou vous en paierez le prix ! »

Le prix...Je savais ce que cela voulait dire. Avaltout aussi et lui l'avait découvert ce soir même. Je mis longtemps avant de m'endormir, ce soir-là.