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L'Exquise Vengeance de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 29/07/2012 à 17:37
» Dernière mise à jour le 06/08/2012 à 17:05

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Second pas : La Déesse de la vengeance.
Je me sens bien, une douce chaleur recouvre mon corps. Une chaleur à la fois familière et inconnue.
Je ne ressens plus aucune douleur. Suis-je morte ? Je ne m'en inquiète pas. Je veux que cet instant de plénitude dure pour l'éternité.

-... et pourra t-elle voir à nouveau ? Demande une chaleureuse voix masculine.

-Son œil droit est complètement hors service, et le gauche a subi quelques lésions. Il reste un faible espoir qu'elle puisse revoir le monde, malheureusement ce ne sera plus jamais comme avant.

Des voix, j'entends des voix. Elles semblent provenir juste à coté de moi. Je tente de les approcher, de les appeler, mais rien n'y fait. Je ne peux pas bouger, ni parler. J'entends des pleurs, d'une femme, je ressens une immense aura de tristesse émanant de ses larmes.

-Comme je vous l'ai dit, votre fille est une véritable miraculée. Son corps est tout bonnement exceptionnel! Quand elle est arrivée dans cet hôpital, elle était entièrement recouverte de plaies toutes mortelles, je peinais à penser qu'elle était toujours en vie ! Et regardez-la maintenant, la plupart de ses entailles ont cicatrisé ! Si vous nous donnez l'autorisation...

-NON ! Gronde la voix masculine, vous ne pensez pas que ma fille a suffisamment souffert comme ça ? Vous voulez en plus qu'on vous laisse la charcuter sans rien dire ? Ne revenez plus sur le sujet, c'est non. Et ça ne changera jamais !

-Mais imaginez un instant ! Si nous étions capables de donner à d'autres patients les propriétés de son corps, de nombreuses vies, que dis-je, des milliers de vie seraient sauvées !

-C'est ma fille docteur ! Ne parlez pas d'elle comme un vulgaire médicament !

-Ça suffit, intervient une charmante mais ferme voix féminine, nous refusons votre offre. Je sais que cela peut paraître égoïste de notre part, seulement nous estimons que notre fille a suffisamment été souillée. Veuillez excuser mon mari. Nous sortons prendre l'air, au revoir docteur.

Papa ? Maman ? Ce sont eux ? Et l'autre voix, un docteur... ils ont parlé d'hôpital et de ... moi. J'ai été blessée? Quand ? Je ne m'en souviens plus.
Qu'importe, on dit que seul l'instant présent compte et pour l'instant je suis si bien ! Si je ne peux ni bouger ni parler ça ne compte pas tant que j'ai la santé et que le bonheur !
Hum, mais en réfléchissant, ne plus pouvoir voir et bouger ce n'est pas la joie. Et si je suis dans un hôpital, c'est que je ne suis pas en bonne santé.
...
Finalement ma situation n'est peut-être pas si enviable que ça.

Ils ont dit que j'étais une miraculée: j'ai toujours su que j'étais spéciale, il était temps qu'on reconnaisse mon génie !
HAHAHA..hahaha..ha... n'empêche je suis mal barrée là.


« Tu as l'air de bonne humeur... pour quelqu'un qui vient de mourir. »


Quoi ? Qui a parlé ? Morte ? Moi ? Ce médecin a pourtant laissé entendre que j'étais sortie d'affaire, non?
Cette voix... elle était étrange, presque irréelle... le ton était saccadé et intense, elle venait de très près, tout en étant lointaine. Ne me dites pas que je commence à avoir des hallucinations maintenant! Gé-ni-al! Rappelez moi de ne jamais reparler de ça, je risque de finir dans un asile psychiatrique. N'empêche, c'est assez flippant.


Résumons la situation – d'un autre côté, vu que je ne peux ni bouger ni observer, c'est tout ce que je peux faire – je suis dans un hôpital. Donc il a dû m'arriver quelque chose, selon ce qu'a dit le médecin puisque j'étais particulièrement mal au point.
Le problème, c'est que j'ai la mémoire en gruyère. Si mes parents sont venus, c'est que ça doit être grave! Comment j'ai encore fait pour me retrouver dans cette merde pas possible ?

Hum... le beignet périmé d'hier soir peut-être ? Non, dans ce cas je ne serais pas blessée. Oh ! Ah moins qu'il y ait eu dans ce beignet une nouvelle sorte de virus capable de blesser le corps de l'intérieur ! Peut-être qu'il y a eu une épidémie durant laquelle des milliers de personnes sont mortes et le gouvernement a dû garder le secret pour ne pas affoler la population. Et à ce jour je suis l'unique survivante de cette affreuse maladie, ce qui explique pourquoi le médecin voulait faire des tests sur moi ! Je n'arrive pas à le croire, si ça se trouve je viens de découvrir l'un des plus grands secrets gouvernementaux qui n'ont jamais existé! Je suis trop forte ! Je devrais devenir détective un jour. « La grande Sae met à terre les conspirations du gouvernement » ça ferait une très belle Une dans les journaux ! Hihihi... je vais être riche !

« Quand tu disais que tu étais conne, tu ne plaisantais pas. »

Qu...! encore cette voix! Mince, mince, je deviens folle, j'entends une voix!
Calme-toi Sae, calme-toi. Rappelle-toi de l'essentiel : Tu t'appelles Sae, tu es conne et le ciel est bleu.
Ouf, ça va mieux.

-Mademoiselle ? ... Mademoiselle ?

Mon cœur s'arrête de battre, j'ai une horrible impression de déjà vu. Une angoisse profonde, qui me ronge de l'intérieur.
J'ai la sensation de tomber dans un tourbillon sombre et malsain. Un homme se tient juste à coté de moi, j'en suis sûr. Il me touche la main. J'essaie de la retirer mais je n'y arrive pas. Je tremble... sans savoir pourquoi. Mon corps agit sans que je le contrôle.

L'homme prend mon visage dans sa main. Une panique incroyable s'empare de moi, et je parviens miraculeusement à sortir de mon lit et à repousser l'inconnu. Je crois qu'il essaie de dire quelque chose, mais je n'entends plus. Je n'écoute plus. Soudainement, une vision du monde apparaît devant moi. Je vois l'homme avec une seringue dans sa main. Il semble appeler quelqu'un.

Il se rapproche lentement, je me mets en position défensive. Une autre personne arrive derrière moi et essaie de me contrôler, sans réfléchir, je lui assène un puissant coup de tête arrière. L'homme semble hésiter, j'en profite pour foncer vers lui, prendre la seringue, et la lui planter férocement dans le cou. La violence de l'impact libère un filet de sang éclaboussant mon visage : l'homme s'écroule sur le sol.

Je reste inerte un moment. Je regarde la seringue ancrée dans la peau de l'homme.
Qu'ai-je fait ? Ce... ce n'était pas moi ! Impossible ! Je suis Sae, une fille gentille et débile sur les bords ! Je ne peux pas être violente ! Ce n'était pas moi ! On m'a possédée, je ne vois que cette explication, un démon a pris mon corps ! Oui, c'est ça ! Un démon. Je... je suis incapable de faire du mal !

« Hahaha, pas mal du tout petite. »

Cette satané voix ! C'est sûrement elle qui a forcé mon corps à commettre ces atrocités!

« Je ne sais pas ce que tu en penses, mais j'ai comme l'impression que tu n'es pas sur la bonne «voix» , héhé»

Et elle se permet de faire des jeux de mots en plus!

-Qui êtes-vous ?

« Puis-je tout d'abord te poser une question ? En ce moment, tu peux voir. Mais tes yeux sont bandés n'est ce pas ? »

Quoi ? Mes yeux sont bandés ? Impossible, je vois parfaitement !

« Si tu ne me crois pas, il y a un miroir sur la table de chevet. Tu n'as qu'à vérifier. »

Perplexe, je prends ledit miroir et je m'observe : Mon... mon visage ! Il... il est intégralement bandé ! Même mes yeux ! Comment puis-je faire pour voir alors ? Comment ?

« La Clairvoyance. C'est ce que tu utilises en ce moment. »

-La... Clairvoyance... mais... c'est une capacité de Pokémon ! Je ne peux pas l'utiliser ! Arrête de te moquer de moi !

« C'est juste, toi, tu ne peux pas l'utiliser. Or moi je le peux. »

-Que...

« Je me doute bien que ton cerveau est trop mou pour comprendre, tête de linotte, alors laisse-moi t'éclairer. Tu me connais très bien, depuis toujours même. »

-Depuis... toujours, euh, tu es... mon subconscient ?


« Mais non, pauvre cloche ! J'existe – du moins j'existais – vraiment, moi ! »

-Alors là, je vois vraiment, mais vraiment pas.

« Pfff, je n'attendais pas moins de toi, imbécile. Je suis ton Mentali. »

-Ah non, ça c'est pas possible.

« Et pourquoi donc ? »

-Mon Mentali chéri est tout simplement adooorable ! Il ne dirait jamais du mal de moi. D'ailleurs, je ne l'ai jamais entendu parler.

« Tsss, ferme-la idiote ! Quand je me rappelle le nombre de fois où tu as failli m'étouffer en me « caressant » ça me rend malade ! Et encore, tu ne me laissais jamais tranquille ! Impossible de dormir sans qu'une folle vienne jouer avec ma fourrure... tu n'imagines pas l'enfer que j'ai subi ! Enfin, il est trop tard pour ressasser le passé. »

-C'est... vrai ? Tu es vraiment mon Mentali ?

« Oui »

-OH ! Mon chéri, où es-tu? J'ai tellement eu peur de ne plus jamais pouvoir te revoir ! Viens dans mes bras !

« Putain quoi, tu n'écoutes jamais ce qu'on te dit ? Tu es bien inconsciente pour quelqu'un qui vient d'assommer une infirmière et un docteur humain ! »

Cette phrase me rappelle brusquement à la réalité: à mes pieds gisent les corps inconscients de deux médecins. Mais quand même ! Dire que je viens de parler avec mon Mentali ! Je pensais vraiment que je ne le reverrais plus jamais ! Ah tiens, d'ailleurs, pourquoi je pensais ne plus le revoir ? Hum... je ne m'en souviens pas...

« Laisse-moi clarifier la situation : si on te trouve ici en compagnie de deux jolis corps évanouis, à toi la camisole de force. Et sinon, tu es assez effrayante à voir, n'oublie pas que ta tête est entièrement bandée et tachée du sang du docteur. »

-Que... que dois-je faire ?

« Premièrement, échappe-toi. Tu étais ici pour être soignée, c'est fait – bien qu'ils n'aient rien fait de particulier. Et puis n'oublie pas que le protecteur a essayé de te tuer. Je ne le connais pas personnellement mais s'il apprend que tu es encore en vie, il va sûrement revenir. »

-Hein ? Protecteur ? Essayer de me tuer ? Késako ?

« Ah oui, tu n'es pas un Pokémon, normal que tu ne saches pas. Le protecteur est le type qui t'a mis dans ce sale état au parc d'attractions. »

-Hein ? Il a essayé de me tuer, tu dis ? Ne dis pas n'importe quoi, je m'en souviendrais si quelque chose comme ça m'était arrivé. Hahaha !

« Depuis 18 ans qu'on se connaît toi et moi, et tu ne cesses de m'étonner. Tu as tout oublié alors... bon j'imagine que ça reviendra en temps et en heure. »

-HIIIIIIIIIII !

Hein ? Hein ? Hein ? Une autre voix ?

-Je ... suis venue voir pourquoi vous ne reveniez pas ... et ... et .... il ... il... IL Y A UN MONSTRE DANS LA PIÈCE ! HIIIIIII !

-Un monstre ? Ici ? Où ça ?

« Barre-toi idiote ! Cette femme est déjà partie, elle va sûrement donner l'alerte ! Je t'avais dit que tu étais horrible à voir! »

Prise de panique, je m'enfuis de ma chambre avant revenir sur mes pas avec hâte.

« Que fais-tu, sombre crétine ?! »

-Oh, je viens d'y penser, j'ai vu ma robe préférée sur la table de chevet en même temps que le miroir ! Tu sais, la blanche ! J'aimerais bien la prendre avec moi, et ma sacoche aussi : j'ai failli oublier Nidoran ! Quelle conne ! Oh tiens, il y a une lettre posée à coté.

« En bien, fais ce que tu as à faire et dépêche-toi ! Les renforts ne vont pas tarder à arriver ! »

Par-fait ! Sacoche accrochée à la taille, mon ancienne robe – snif, elle est complètement en lambeaux que lui est-il arrivé ? - attachée elle aussi à la taille, et c'est parti pour la fuite ! Je prends mon élan et GO ! Direction les escaliers !

« Imbécile, tu veux rencontrer le plus de personnes possible ou quoi ? Regarde bien, tu es au 10ème étage, prends l'ascenseur ! »

Hum, c'est peut-être une meilleure idée. Alors, voici donc l'ascenseur. Je n'en avais jamais vu un en vrai avant, il faut appuyer sur un bouton et attendre que la porte s'ouvre c'est ça ?
...
Hum, vachement long... Ah ! Un bruit sourd, la porte s'ouvre !

Je reste immobile un instant ; dans l'ascenseur se trouvent déjà dix charmants bonshommes habillés d'uniformes policiers. D'ailleurs, eux aussi restent sans voix.

-Euh... héhéhé...Salut ?

-... C'est elle ! Le « monstre » que l'infirmière a vu ! Attrapez-la !

« Cours imbécile ! Cours ! »

Je m'exécute ; mon petit doigt me dit que ce n'est pas le moment de faire la folle.

-Ahhh ! C'est toi qui m'as dit d'utiliser l'ascenseur !

« Eh bien excuse-moi, j'ai eu tort ! Mais par pitié ne t'arrête pas ! Ils vont nous rattraper ! »

-Dis, pendant qu'on court, je peux te demander quelque chose ? Pourquoi je t'entends dans ma tête ?

« Je t'expliquerai tout plus tard, toi tu cours, COURS! »

-Mais si tu es Mentali, tu ne peux pas les arrêter avec tes pouvoirs ?

« Si seulement je pouvais ! Tout ce que je peux faire, c'est utiliser la Clairvoyance en ce moment ! »

-Comment on va s'en tirer alors ? Ils sont trop nombreux !

« Débrouille-toi toute seule, merde ! Et n'oublie pas, même si tu ne le comprends pas, mon destin est lié au tien! »

Mauvais, mauvais, mauvais... dix hommes derrière moi qui me courent après, si c'était dans d'autres circonstances, j'aurais pas dit non, mais je le sens pas ce coup-là. Bon, il est temps de déployer ma technique secrète : quand t'es dans la merde, pense comme une conne.
Si je continue de courir comme ça, c'est fichu: je perds de plus en plus de terrain. Le plus impensable serait que je fasse marche arrière. Donc c'est ce que je dois faire !

Sans me décontenancer, je fais demi-tour et je fonce à toute vitesse à travers mes poursuivants tellement surpris qu'ils continuent d'avancer bêtement. J'en profite alors pour agrandir encore plus la distance entre nous. Ils ont repris leur esprit, mais c'est trop tard ! Je suis déjà retournée dans l'ascenseur désormais vide.

« Pas mal petite, je t'ai peut-être mal jugée, mais tu n'oublies pas quelque chose? »

-Ah ?

« Cet ascenseur descend au RDC. A mon humble avis, tu risques d'avoir une sacrée surprise lorsque les portes s'ouvriront. Il y a des gardes à l'entrée, je crois. »

-Oh, pas con. Hahaha !

« Hahaha! »

-HAHAHAHAHA !

« HAHAHA, marrant hein ? ALORS QU'EST-CE QUE TU COMPTES FAIRE ?! »

-Tu veux dire à part mes prières ? Heu, héhé... Oh ! Je sais !

« Si tu as un éclair de génie, c'est le moment ou jamais, petite ça descend vite un ascenseur. »

-Laisse-moi faire, je gère !

Alors, si je me souviens bien, dans chaque film d'action où le héros est piégé dans un ascenseur, il y a une trappe au plafond et il s'échappe par là ! Ah ! Je la vois... ici! Je vais passer par là et à moi la sortie ! Hum... HUM ! C'est bloqué ! Mince, c'est toujours ouvert dans les films ! C'est pas juste.

« Je peux savoir ce que tu as essayé de faire là? »

-C'est pas juste j'ai dit.

« Qu... J'te comprendrai jamais... et c'est quoi ce « j'ai dit », à la fin? »

Trop tard pour avoir une autre idée, la porte métallique de l'ascenseur s'ouvre. Je me prépare à passer en force ... et un sale quart d'heure aussi.

...
...

Rien ? Pas le moindre policier ? Je ne sais pas pourquoi, mais je suis déçue.

« Sae, cache-toi ! Et regarde à droite! »

Il y a un attroupement à côté de la salle d'attente. Et tout autour d'eux une multitude de Pokémon Spectres.

« Les Ombres ! »

-Les quoi ? Dis, pourquoi personne ne semble remarquer ces Pokémon ?

« Les Ombres sont des spectres, ils sont capables de se rendre invisibles aux yeux du monde, mais pas de la Clairvoyance. »


-Tsss, c'est bien eux qu'ils fallait tuer ?
-Je n'en sais rien.. tsss... mais ils ont la même aura que la fille de l'autre fois alors peut-être...
-Tsss, moi j'espère qu'on ne s'est pas encore trompé, sinon ça va chauffer pour notre matricule.
-Dîtes les mecs, un truc m'embête... tsss.
-Tsss ?
-La fille de l'autre fois, elle était seule non ? Alors pourquoi on a tué deux personnes ?
-...
-...
-ON S'EST GOURÉ !


« Arg !! J'espère qu'ils n'ont pas tué ceux que je crois, sinon... hé petite t'en pense quoi?
... euh, Sae? »


Non... non...non... la foule commence à se disperser. Ces deux cadavres... Papa ! Maman ! Non... c'est horrible... leurs yeux ont été crevés... une horrible expression de douleurs déchire leur visage... mes chers parents... non, impossible...!

La lettre que j'ai ramassé dans ma chambre tombe de ma robe, avec un « A notre chère fille » inscrit en lettres dorées. Je la lis:

« A notre chère fille,

Notre rupture a été un peu brutale, n'est ce pas ? Nous comprenons que tu nous en veuilles.
Nous voulions juste que tu sois un peu responsable. Quoi de mieux qu'un petit voyage à travers la région, accompagnée de son Pokémon chéri pour y arriver ?
Sache que, honnêtement, nous avions tellement peur pour toi qu'on te suivait en cachette !
Hahaha, nous qui parlions de te rendre responsable, on est pathétique, hein ?
Ton départ, ta capture du Nidoran, ton arrivée à Méanville... nous n'étions jamais loin.
Peut-être que tu trouves ça idiot de notre part, mais nous t'aimons tellement...
Te laisser parcourir le monde, seule... nous étions rongés par l'angoisse.

Depuis que tu as soudainement disparu à Méanville... nous... nous étions vraiment morts d'inquiétude.
Et lorsque l'on a découvert ton corps... nous... enfin tu vois.

Mais tout ça, c'est du passé. Tu es maintenant hors de danger, sûrement un miracle que Dieu nous a accordé pour être ensemble à nouveau.
Si tu veux rentrer à Renouet, il n'y a pas de problème. Tu n'as pas été « bannie » comme tu sembles l'avoir compris.

N'oublie jamais que tu es notre fille,
Sae, tu es la personne la plus précieuse que nous avons.
Quoi que tu fasses, quoi que tu deviennes, nous t'aimons de tout notre cœur.
Sae, tu es notre espoir, notre futur.
Sae, notre fille, notre fille chérie.

Nous t'avons aimée, nous t'aimons, et nous t'aimerons toujours.


Ps : Si tu lis cette lettre, cela signifie que tu t'es réveillée et que nous ne sommes pas à ton chevet. Ne t'inquiète pas, nous sommes dans les environs, dès que nous apprendrons que tu t'es réveillée, nous accourrons! »



Papa... Maman...

« Petite... »

Ils ont tué mes parents... il les ont tués ! Impardonnable, impardonnable ! Ces Pokémon Spectres, ces personnes autour de leurs cadavres... impardonnable... Papa, Maman... regardez-moi, votre fille ! Votre chère fille ! Je ... je vais vous venger... vous venger !

Il y a des éclats de verre éparpillés au sol. Parfait... un éclat est suffisamment gros pour faire ce que j'ai à faire. Je l'empoigne avec force, il me coupe la main mais je m'en fiche. Je ne ressens plus aucune douleur.

« Sae ! Qu'est ce que tu fais ?! »

Impardonnable, impardonnable... je vais vous venger ! Papa, Maman ! Tout le mal qu'ils vous ont fait ... qu'ils NOUS ont fait... je vais vous venger, vous venger... venger...

« Sae! Arrête! »

-IMPARDONNAAAABLE !


« SAE ! IDIOTE ! »



***
Sae.
J'espère que tu souffres.

Les Ombres reconnaissent leurs proies à l'aura. Parents et enfants... bien qu'elle ne soit pas identique, leur aura est très semblable. Les envoyer dans cet hôpital pour te tuer alors que tes parents y sont aussi, quelle bonne idée !
Tu es sûrement en vie, je le sais. Puisque je suis le seul à pouvoir te tuer. Par contre, je doute que tes parents aient survécu. Officiellement, ils sont censés te tuer. Si ils tuent tes parents, ce sera de leur faute, je ferai passer ça pour une faute professionnelle due à leur incompétence.

Sae, tu es ma proie et tu ne m'échapperas pas.
Tout ne fait que commencer.