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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 28/07/2012 à 10:11
» Dernière mise à jour le 28/07/2012 à 12:38

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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007 - Universal Serial Bus
« Bonheur : un mot fragile, évanescent, léger, surtout. »
(Philippe Delerm)

A propos de la nouvelle fic (oui car il n'y a pas d'autre endroit où en parler)

j'espère qu'il n'y aura pas beaucoup de personnages avec des secrets terribles car je trouve que c'est fait rien que pour impressionner le lecteur et rendre le personnage soi-disant intéressant.

Il y en avait un certain paquet dans Smirnoff (les deux cycles), genre le mec qui révèle qu'il a étranglé sa grand-mère, a couché avec sa tante, a commis un meurtre, ou vient de sortir de désintox... vous voyez le genre quoi.

Des personnages avec des problèmes dans la vie oui, des personnages avec un profil de psychopathe non merci.

(Shaam, commentant un article du blog de l'auteur)

« Fragile à l'intérieur
Bien moins tranquille qu'à l'extérieur
Et puis le soir en s'endormant
Tout petit sous le firmament »

(Marianne James, Fragile)



« Le matin... »

Les yeux s'ouvrirent sur le lit solitaire et froid. Le jeune homme plissa les yeux.

« Le matin, la première chose qui me vient à l'esprit, c'est... »

La cuisine faisait déjà du bruit. Tristan, assis dans son lit, regarda dans sa direction et observa qu'on s'y affairait.

Depuis presque toujours, il dormait sur ce canapé déplié.

« c'est 'encore'. Encore les mêmes choses, encore obligé de se déplacer, de subir tout cet enchaînement d'évènements que je n'ai pas forcément envie de vivre. Juste parce que, hey, la vie est comme ça, c'est une succession de réunions forcées avec des gens que tu n'as pas forcément envie de voir. C'est comme ça et pas autrement. »

- L'avantage c'est que tu es un lève-tôt.
- Bonjour tante Georgia.
- Bonjour mon grand.

Tristan se leva, en t-shirt et caleçon. Il se déplaça vers la cuisine et saisit la bouilloire. Il se servit une tasse de lait, prit du miel dans un placard et en versa trois lichettes dans le liquide crémeux.

- Y'a encore des bagels ?
- Plus beaucoup.
- J'en rachèterais en rentrant de cours.

« Je suis pas suicidaire, loin de là. Juste que parfois, j'aimerais que ça aille bien pour moi aussi. Que cette roue tourne un peu quoi. »

Tristan alla poser son modeste petit déjeuner sur la table du salon, puis il alla déplier son lit et replier ses couvertures.

- Et sinon l'école, ça se passe bien ?

Tristan haussa les épaules.

- Ça se passe, quoi.
- Tu traines toujours avec les mêmes personnes, en fait.
- Voilà... à part Robbie qui nous a rejoints.
- Et les filles ?

Tristan haussa les épaules.

- Je préfère me concentrer sur les études.

Georgia hocha la tête en buvant son café.

- Fais comme tu veux.

« J'aimerais parfois, vous voyez, être moi-même avec quelqu'un. Mais en fait vous voyez, je suis toujours une espèce de quelqu'un d'autre, je porte une sorte de costume avec les gens. Ça doit faire six ans que j'ai pas été entièrement sincère avec qui que ce soit. »

- Et Tino, il va bien ?
- L'autre jour il a toisé la prof de combat direct.
- Bien, c'est un brave petit rebelle de supermarché. Et toi, alors, le combat ?
- J'sais pas trop si je suis fait pour ça, tante Georgia.
- Ne me dis pas que tu vas choisir l'option informatique ?!

Tristan regarda sa tante d'un air entendu. La femme aux longs cheveux rouges, un peu fantasque sur les bords, poussa un immense soupir.

- Tu es tellement prévisible !
- Je sais... sourit Tristan.
- Tu peux pas surprendre ta vieille tante ?
- La flemme ! ricana Tristan. Trop d'efforts à faire !
- Surprends-moi ! Fais du combat direct en option !
- Ah non, très peu pour moi...
- T'es pas drôle !

Tristan sourit en regardant sa tante se servir son café.

***

Tristan arriva à l'école à pied comme chaque jour. Il passa comme chaque matin devant ce stand débile devant l'école.

- Si la vie vous lasse, si tout vous semble morne et triste, rejoignez Direction Dresseurs !
- Direction Dresseurs, un autre avenir pour une autre direction !
- Faites notre test gratuit !

Tristan soupira. « Faut vraiment être attardé pour pas voir que ces types sont giga louches... »

L'école apparut devant Tristan comme un Taj Mahal cartonné. Il marcha nonchalamment vers l'établissement. Il croisa Clive et Andréa, assis sur un banc, en train de lire un exemplaire de poche du Nécronomicon.

« Est-ce que ces deux-là sortent ensemble ? » se demanda Tristan.
- Arrête, Andréa, ce truc n'est même pas écrit par Lovecraft, c'est de l'arnaque !
- Nan, moi je trouve ça intéressant et même bien écrit...

Clive leva les yeux au ciel.

- C'est censé être un gros livre qu'on doit poser sur un pupitre pour le lire à haute voix dans un grenier sombre une nuit d'orage ! Cette seule édition en poche est une hérésie totale !
- Dis ce que tu veux, moi je trouve que c'est un bel apport aux sciences occultes !

Tristan haussa les épaules et continua son chemin. Holly et Gina arrivèrent à son niveau.

- Hey Tristan !
- Salut Tristan !
- Coucou les filles...
- Holly veut savoir si tu es toujours puceau !

Tristan s'arrêta et son cerveau fit un gros bruit de disque rayé.

- ... quoi ?!
- Hahahaha ! Tu vois, je t'avais dit qu'il saurait même pas te répondre !
- Hahahah ! A tout à l'heure en cours, Tristan !

Tristan secoua la tête. « Bah ça alors, tiens, je pensais même pas que ces deux-là pouvaient être aussi pestes... »

Tristan haussa les épaules. « On connait jamais vraiment les gens, je suppose... »

Le jeune homme allait franchir la porte d'entrée. Santana fumait devant l'école, assise sur une rambarde. « Elle, je la cerne pas du tout alors j'évite de lui parler ou même de la regarder... »

Il pénétra le bâtiment et traversa les couloirs. Les gens discutaient, avaient des vies, certains s'embrassaient, même. Tristan reçut un SMS. « 18h15 ce soir, c'est bon ? » Tristan saisit son téléphone pour répondre un rapide « Oui ».

Arrivé à son casier, il posa son sac contenant son ordinateur et sortit du casier quelques paperasses concernant les options. Les élèves recevaient du courrier directement dans leurs casiers – ce qui techniquement était une violation totale de leur espace privé – mais c'était un mal nécessaire pour suivre une bonne scolarité.

- J'ai passé une soirée nulle à chier !

Tino arriva et ouvrit son casier en contrebas de celui de Tristan. Le jeune homme brun regarda son camarade.

- Mes parents n'ont pas arrêté de se disputer au sujet de la pizzeria... Et ma mère en mode : « Et t'as pas vérifié les fonds de caisse hier, la comptabilité va être toute faussée ! » et mon père « Ça va, c'est pas comme si on avait un compte secret à Rivamar ! » J'te jure, n'importe quoi...
- Hm, n'importe quoi.

Tino regarda son pote qui le regarda, l'air relax. Tino grimaça.

- Pardon.
- C'est rien.
- Prêt pour le premier cours d'informatique ?
- Cent Pokédollars que Benjamin et Orson passent leur temps à reprendre le prof ?
- Tu pourrais demander beaucoup plus et tu le sais parfaitement, Tristan Edison.
- Je sais, pardon pour mon manque criant d'ambition, Tino Ketts.

Tino plissa les yeux, circonspect.

- Vous êtes bien en joie aujourd'hui, monsieur Edison ?
- Je... suis de bonne humeur peut-être...
- Est-ce que cela a quelque chose à voir avec le fait que tu vas aider Naomi à faire ses recherches ?

Tristan soupira.

- Tino, je suis pas intéressé par Naomi !
- Alors pourquoi tu les aides ? C'était ma seule piste lucide pour que tu veuilles aider cette brute de Wallace !
- Wallace n'est pas une brute, Tino, tu abuses...
- Yo, Steve Jobs et Bill Gates !

Tristan et Tino se retournèrent vers Wallace qui venait de les interpeller assez brutalement.

- Pas une brute ?
- Ca va, Tino...
- J'espère que c'est toujours bon pour les recherches...
- Hm... Après manger ?
- Ouais, voilà. A tout à l'heure, Docteur PC.

Wallace s'éloigna. Tristan le regarda comme s'il était lumineux.

- J'arrive pas à croire que tu te sois laissé embobiner par ce trou du cul...
- Wallace est un mec bien, t'en fais pas.
- Toute la classe parle sur lui, Tristan ! T'écoutes pas les gens ou quoi ? Il paraît qu'il traine dans les bars et qu'il en repart jamais seul...
- Et alors...
- La rumeur dit que c'est jamais avec des filles !

Tristan grimaça.

- Tu écoutes les rumeurs toi ?
- J'sais pas, ça te fait pas flipper, toi ?

Tristan haussa les épaules.

- Il... Il fait ce qu'il veut, je suppose...
- Avec toi, visiblement, oui !
- Tino, voyons, je me fais pas manipuler, qu'est-ce que tu vas chercher comme bêtises...

Orson et Benjamin arrivèrent devant leurs casiers.

- Salut !
- Yo !
- Ah non, pas ce matin ! signala Benjamin.
- Benjamin prétend que Batman est plus fort qu'Iron Man !
- BIEN SUR QU'IL L'EST ! Avec ses gadgets, Batman peut battre n'importe quel gugusse avec une armure et des missiles !
- Même si l'armure est intégrée à son corps ? Benjamin, je sais pas à quoi tu penses mais parfois je me demande si tu réfléchis selon les paradigmes régissant notre univers !
- Oh pitié, Orson, tu es la déraison et l'irrationalité incarnée, ta tête est un océan de trucs illogiques, quand tu vois des bourdes dans les films, tu es incapable de les admettre !
- Je laisse le BENEFICE DU DOUTE !
- Tu es un SPECTATEUR FACILE !!

Tristan acheva de ranger son casier. « Parfois je me demande juste où naissent leurs débats débiles et pourquoi ils se sentent perpétuellement obligés d'en avoir... »

- Coucou les gars !
- Salut Robbie !
- Hey, Rob.
- Bonjour. Iron Man, tu en penses quoi ?

Robbie regarda Benjamin.

- ... beaucoup de bien !
- Et Batman ?
- ... beaucoup de bien aussi !
- Lequel est le plus fort ?

Robbie sembla envahi par l'importance empirique pour l'univers de la résolution seule de cette question essentielle.

- ... Superman.

Tino et Tristan regardèrent Robbie, étonnés. Benjamin et Orson se regardèrent.

- On n'avait pas pensé à Superman !
- De quel côté il se rangerait ?!
- M'enfin c'est évident, d'aucun côté, il a déjà collaboré avec les deux !!
- Ah alors ça, ça se discute complètement, Orson !

Robbie haussa les épaules.

- J'aurais essayé !
- C'était bien trouvé quand même ! admit Tino.
- Hm, pas mal, pas mal... j'aurais pas pensé à Superman... marmonna Tristan.
- Premiers essais en options ce matin ?
- Ouais. Nous on va en informatique. Toi ?
- Je fais les essais en Combat Direct Intensif.
- CDI ? Pauvre fou, tu vas mourir ! s'étonna Tino.
- Je savais pas quoi prendre, je suis pas une bête en informatique... Sinon j'aurais été avec vous, les gars...
- On ne peut plus rien pour toi, ton destin est scellé ! assura Benjamin.
- Ouais. Scellé comme Excalibur dans la pierre ! marmonna Orson.

Benjamin regarda Orson.

- Attends, non, ça suggère que quelqu'un peut l'en sortir !
- ... Ouais, c'est pas un bon exemple...

Tristan haussa les sourcils. « Ils sont tombés d'accord ?! Il va pleuvoir ! »

***

Devant la session de l'option informatique, située dans une salle à l'étage, les élèves étaient nombreux et... Tous des geeks. Walter, amené ici par Naomi avec les bienfaits de l'ascenseur, se demandait un peu ce qu'il foutait là.

« Wallace avait raison, je suis pas le cœur de cible... »

Lucy et Quinn se dirigèrent vers lui.

- Toi aussi tu as pris cette option par défaut ? geignit Quinn.
- Bingo...
- On s'amusera plus au Paintball, je suppose... marmonna Lucy.
- J'ai pas pris Paintball... l'affiche était trop haute pour moi ! avoua Walter.
- On a pris Paintball pour s'amuser plutôt qu'autre chose... marmonna Quinn.
- Francis était particulièrement enthousiaste... assura Lucy.
- Y'a-t-il une seule chose pour laquelle ce gars ne soit pas enthousiaste en même temps... songea Walter.
- On ne dirait pas comme ça, mais c'est un garçon sérieux !... parfois !
- Il est où, là ? se demanda Walter.

Lucy et Quinn se regardèrent, apitoyées.

***

- Ensuite, vous passez la première vitesse !

Francis plissa les yeux sur son VTT, pas super à l'aise.

« C'est pas l'option cool que ça a l'air d'être ! »

Les jumeaux Lilian et Léon semblaient s'ennuyer également.

- T'en penses quoi, Lilian ?
- La même chose que toi, Léon...
- Ah bah oui bien sûr...
- C'est évident quand même !

Quant à Amélia...

- Monsieur, une fois qu'on a passé la première vitesse, on fait quoi ?
- Euh... eh bien, vous avancez !
- Quand je fais un virage, je dois pencher mon vélo ?
- Vous devez suivre le guidon, c'est très physique, un virage. C'est une question d'équilibre !
- Et, euh... est-ce qu'on ne devrait pas essayer de vérifier nos freins ?
- Exactement. Amélia vient de soulever un point très important !

La blonde sourit. « Le vélo urbain, c'est trop cool ! Et je repère plein de magasins sympas ! »

***

- Y'a que les débiles profonds pour apprécier un truc aussi bas de gamme... marmonna Walter.
- Il a pris ça pour combler, il sait déjà ce qu'il veut prendre ! assura Quinn.
- Oui, je suggérais justement qu'il était trop intelligent pour ce genre de trucs... Il veut prendre quoi ?
- Francis joue au Pokéfoot.

Walter acquiesça.

- Ahon. On a peut-être des points communs, finalement.
- Wow, tu veux te réconcilier avec lui ? s'étonna Lucy.

Walter haussa les épaules.

- Je suis un humaniste, je pense que je ne peux pas juger les qualités de quelqu'un sur une seule conversation, de surcroît j'étais un peu tendu pour des raisons personnelles, alors bon...
- Bah alors on essaiera de vous rabibocher ! acquiesça Lucy.
- Par contre, Quinn, ta réaction par rapport à la question de Naomi était...

Quinn serra les dents.

- Je n'aime pas trop aborder ce sujet.
- Que ce soit ta vie privée, soit, mais en fuyant les questions, tu ne fais que les rendre plus énigmatiques !
- ... C'est compliqué, disons.
- Ok, ok, ok... tu es pire que la muraille de Chine...
- N'est-ce pas ! sourit Lucy.

Les multiples élèves de première année entrèrent dans la salle appelée « Salle Porygon 3 ». Comme Walter s'y attendait, la salle était remplie d'ordinateurs à n'en plus savoir que faire. Ils étaient une petite trentaine, il y avait forcément un ordinateur pour chacun.

- Prenez place ! signifia le professeur.

Tristan et Tino se placèrent côte à côte aux premiers ordinateurs disponibles. Orson et Benjamin cherchaient des MAC.

- Y'a pas de MAC ?
- Oh non !
- Et un Linux ?!
- Sois pas idiot, Orson, si y'a pas de MAC, y'a pas de Linux !!
- La tuile...
- Prions au moins pour qu'il n'y ait pas...

L'ouverture du bureau dissipa tous les doutes.

- INTERNET EXPLORER !!!
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!

Tristan et Tino se cachèrent. « Heureusement qu'ils sont loin... »

- Bien... Installez-vous... Je suis Dominic Long, et je serais votre professeur d'informatique pour ces trois ans. Nous allons, pour ce cours d'essai, faire un rappel des bases avant de passer à des exercices de programmation plus poussés. Durant ce cycle de trois ans, vous allez composer un logiciel de votre choix que vous présenterez en guise de devoir de fin d'année.

« Je m'en sens absolument IN-CA-PABLE !!! » songèrent Walter, Quinn et Lucy.
« Trop facile, j'fais ça tout le temps ! » songèrent Orson, Benjamin, Tino et Tristan.
- Il a l'air jeune, nan ? s'étonna Tino.
- Peut-être un prof débutant ? songea Tristan.

Le professeur commença à pianoter sur son ordinateur après avoir allumé un écran derrière lui qui retranscrivait tout ce qu'il pianotait.

- On va donc commencer par les commandes basiques. Vous allez ouvrir une fenêtre et je vais vous dicter les commandes à entrer. Ces commandes font partie du langage de programmation.
« Je suis DEJA paumé !! » geignit Walter.
« J'ai dit quoi, à Francis, déjà ?! « Moi, poser mon cul sur une selle, non mais ça va pas ? » Bah PUNAISE !!! » geignit Quinn
« Il est loin le temps où nous avions encore le choix... » songea posément Lucy.

Tino, Tristan, Benjamin et Orson commençaient déjà à entrer les commandes avant même que le prof ne les édicte.

***

Première session de l'option littérature, pendant ce temps-là...

- Evidemment on ne peut que citer le travail de Katherine May, grande détailliste qui s'est toujours attelée à raconter des histoires simples, des tranches de vie. Elle a toujours dit écrire dans son jardin en observant ses nombreux Ramoloss de compagnie jouer entre eux. Ramoloss était son Pokémon préféré et elle y a même consacré un livre : « Eloge de la lenteur ».

Perrine semblait terriblement se faire chier. Naomi écrivait tout ce qui se disait, passionnée. Ana, Christina et Fey se trouvaient également dans leur même session et les cinq filles s'étaient alignées. Ambrose Rodenberg continuait son cours magistral très strict et sans réel relief.

- Parmi les autres auteurs en vue en ce moment on peut signaler Jules Nickley qui a remporté un grand succès avec son premier roman « L'intruse », un livre probablement autobiographique dans lequel l'auteur évoque la vie de sa famille émigrée de Lituanie...

***

Et Wallace...

- L'option Combat Direct Intensif n'en est qu'à ses balbutiements – et ne restera peut-être même pas en place...
« Génial, je suis dans la seule option merdique qui risque de pas rester... »
- ... mais son efficacité va vous être prouvée sous peu ! Voilà en quoi ça consiste...

Wallace, Santana, Mike, Steven, James et Robbie observèrent les casques virtuels.

- Le simulateur n'en est qu'à son stade Beta-Test, mais les industries InDirect travaillent d'arrachepied pour développer des simulateurs toujours plus réalistes et utiles ! Bien, on va commencer par... Tiens, les six élèves de première année 1. Posez vos Pokéballs dans les cases prévues à cet effet et le simulateur vous configure un adversaire.

Les six élèves entrèrent dans un boîtier de commande les noms de leurs Pokémon. Sur un grand écran dans la salle, les autres élèves pouvaient voir les combats à venir.

Wallace enfila le casque et se retrouva dans une grande arène transparente comprenant un lac et des nénuphars.

- Trop fort ! C'est super réaliste ! On dirait que je pourrais plonger !
- Ne t'y risque pas !

Wallace releva la tête vers un jeune homme très bronzé, aux cheveux bleus très stylisés avec pour seul vêtement un pantalon bleu ultra moulant.

- ... ER-MAH-GERD !!! s'exclama Wallace.
- Sinon je serais obligé de plonger pour te repêcher ! Héhéhé !
- Quand tu veux ! Tout de suite !
- Je m'appelle Amana, et ceci est mon arène ! On commence le match ?
- Qui a parlé d'un match !

Un Moyade mâle apparut immédiatement devant Amana. Wallace haussa les sourcils.

- Qu... Ah oui, on est en cours ! Flûte...
- Je suis Amana. Bats-moi et tu auras une bonne note !
- ... et dans un simulateur de très mauvaise qualité ! Euh...

Des images des Pokémon de Wallace apparurent devant lui.

- Cool... Euh...

Wallace sélectionna Manternel.

[String. Aptitude spéciale : Chlorophylle. Niveau : Elevé]

- Eh ! C'est de la triche, ça... LAME FEUILLE !

Manternel fonça sur la méduse spectrale. Amana se mit en mouvement.

- Balle Ombre !

La sphère noire apparut devant Moyade. Manternel attaqua la matière noire et brisa l'attaque.

- Tu es excellent ! C'est si bon d'aller toujours plus loin !

Wallace affichait un grand sourire.

- Ah ouais ? Tu veux la jouer comme ça ? Tempêteverte !
- Laser Glace !!

Moyade perça les défenses herbeuses de Manternel d'un grand rayon glacé en ligne droite. Le Pokémon plante s'écroula sur un nénuphar.

- Argh !!!
[Pokémon Suivant]
- Tu n'es pas si mauvais, je pense que tu peux beaucoup mieux faire !
« Arrête d'agiter les pectoraux comme ça et je me battrais infiniment mieux ! »

Tiplouf apparut devant Wallace.

- Ok ! Reviens, Moyade !
- Cool, ce Pokémon m'énerve.
- A toi de jouer !

Un Wailord apparut. Wallace écarquilla les yeux.

- Ermahgerd...

Tandis que Wallace se débattait sous son casque virtuel. Santana avait les bras croisés, la tête basse. La réalité virtuelle l'avait propulsée dans une salle de classe.

- ... ça me change... marmonna ironiquement la vietnamienne.
- Bienvenue !

Santana se retourna vers la prof : La championne de Mérouville, Roxanne.

- Bienvenue à Mérouville, ville qui a vu naître la prestigieuse famille Smirnoff ! Tremble devant le pouvoir antique de mes Pokémon endurcis !

Santana poussa un soupir lassé. « On me colle face à cette ratée... »

- Je ne suis absolument pas d'humeur...
- Es-tu prête ? Je te choisis !!
- ... à écouter les sornettes d'un ordinateur !

Un Tarinor apparut. Santana observa le Pokémon de pierre, affligée.

- Seigneur...

Elle toucha l'image de Fermite. Le Pokémon fourmi de fer se plaça sur un pupitre.

[Oxyde. Aptitude spéciale : Agitation. Niveau élevé]
- Commençons !
- Aiguisage !

Fermite sauta et tourna sur lui-même dans les airs.

- Bien joué ! Cage Eclair !

Le nez de Tarinor s'électrisa. Fermite tiqua légèrement.

- Hmph...
[Votre Pokémon est paralysé]
- J'avais à peine remarqué... Tête de Fer !!
- Abri !

Fermite frappa Tarinor de toutes ses forces sur le mur invisible.

- Si tu voulais m'énerver...
- Tarinor, Elecanon !

Le Pokémon balança une sphère électrique qui rata totalement sa cible.

- Oups ! J'aurais dû utiliser Verrouillage. C'est comme ça que jouent les pros !
« C'est quoi ce logiciel d'apprentissage en carton ! »
- Tête de Fer !!!

Fermite frappa Tarinor en pleine tête, mais le Pokémon résista.

- PARDON ??? grommela Santana.
[L'aptitude spéciale de Tarinor est : Fermeté.]

Santana cracha de la fumée par le sommet de son crâne.

Robbie ne se débrouillait pas mieux.

- J'en demandais pas tant !! geignit le jeune homme.

Morgane de l'arène de Safrania affrontait le blondinet avec un redoutable Alakazam. L'Emolga de Robbie fuyait comme il le pouvait.

- Nan, nan, nan ! Reviens !!
- Tu es faible. J'attendais mieux.

Robbie se mordilla les lèvres.

- Bon... Chinchidou !!

Le Pokémon gris apparut.

[Chinchidou. Aptitude spéciale : Multi-Coups. Niveau moyen]

- Tu vas voir ce que tu vas voir !
- Alakazam, attaque Rafale Psy.

Le Pokémon agita les bras et balança des boules de feu arc-en-ciel.

- Esquive !

Chinchidou esquiva habilement les attaques par des sauts agiles.

- Plumo-Queue !

Chinchidou sauta sur Alakazam et le roua de coups de queue. Le grand Pokémon Psy recula, atteint.

- Hm... Tu n'es peut-être pas si faible.
- Merci de le reconnaître !
- Va !

Un Mentali apparut et se mit à poursuivre Chinchidou.

- ... han non...

Mike semblait satisfait de sa confrontation.

- OUIIIIN ! T'ES MECHANT !
- Et toi t'es trop méga nulle !!!

Le Colossinge de Mike brutalisait l'Ecremeuh de Blanche, qui avait été reproduite virtuellement à un âge plus jeune.

- Ouin ! Meuh-Meuh !
- C'est ça d'être une bouse !
- Bon tant pis, je vais devoir faire de mon mieux !!

Girafarig apparut et utilisa une violente Psyko pour abattre Colossinge.

- EEEEEEEEEEEEH !!!
- HAHAHA ! Je suis la plus forte-heu !!
- Bordel de merde...

Steven aussi.

- C'est moi ou c'est le festival des lavettes ?!
- Hmph ! Tu es un dresseur puissant...

L'Anorith de Steven utilisait sa Lame de Roc sur le Blizzaroi de Gladys, championne de Frimapic.

- Finis-moi cette grosse bouse avec Plaie Croix !

Anorith sauta vers son adversaire et acheva le travail.

Enfin, James remplissait également le contrat à merveille.

- J'savais que ce serait marrant mais pas à ce point-là...

Son Makuhita collait une raclée au Pingoleon de Jasmine à l'aide d'un bon Close Combat.

- Bien... Mais tu n'as pas encore gagné...

Jasmine appela un Airmure qui fonça en Bec Vrillé sur Makuhita.

- Oups... marmonna le gros sportif.

Les élèves retirèrent les casques. Le professeur sourit.

- L'expérience gagnée revient évidemment à vos Pokémon avec un pourcentage d'augmentation proportionnel à votre score !

Les autres élèves avaient l'air tentés. Wallace soupira.

- C'est super dur !
- Tu déconnes, c'était trop facile ! souffla Steven.
- Le logiciel s'adapte, si vous êtes déjà très fort, il vous pose des difficultés en ciblant vos maigres points faibles...

Wallace et Santana acquiescèrent.

- ... si vous êtes faible, il vous aide, bien sûr...

Robbie soupira, peiné.

- ... et si vous avez des capacités, sans plus, le logiciel vous donnera un combat facile.

Mike, James et Steven plissèrent les yeux.

- Voilà. Quelqu'un d'autre veut essayer le simulateur des entreprises InDirect ? Oh, n'oubliez pas de remplir l'enquête de satisfaction !

Les six élèves se dirigèrent vers les feuilles alors que six autres prenaient leur place. Wallace plissa les yeux.

- Attendez un peu, vous avez le droit de citer des marques en plein cours ?!

Le professeur regarda Wallace, surpris.

- E... Evidemment, voyons ! Il faut bien que je vous renseigne sur la machine que vous utilisez !
- ... Ca m'arrache le cul de l'avouer, mais...

Robbie, James, Mike et Steven regardèrent Santana, hallucinés par son langage châtié.

- ... ce crétin a raison.
- Eh !! ... mmmerci... marmonna Wallace.
- Ca m'a tout l'air d'être de la pub déguisée... souffla Santana.
- Déguisée, t'es gentille ! ricana Wallace.

Le prof sembla gêné.

- Vous voulez une bonne note ? Remplissez ces enquêtes !
- C'est un cours à l'essai, on n'est pas notés... marmonna Robbie.
- En effet, on l'est pas... admit Wallace.

Les six restèrent à regarder les cours sans remplir l'enquête en question tandis que le professeur, gêné, les évita pour le reste du cours.

***

Tristan, Tino, Benjamin et Orson sortirent du cours en option absolument repus.

- C'étaient les meilleures trois heures de TOUTE MA VIE ! sourit Orson.
- Je n'ai jamais eu autant l'impression d'être compris, aimé et respecté ! s'enjoua Benjamin.
- Ca y est, je sais ce qu'est l'amour à présent ! sourit Tino.
- ... c'était cool... marmonna Tristan. On retrouve Robbie ?
- Il était au cours de CDI... songea Tino.

Walter sortit de la salle absolument désincarné de toute volonté de vivre.

- Je pensais que mon handicap était une difficulté... mais en fait c'est génial d'être handicapé ! A côté de ce cours, tout est génial ! Même la moutarde, c'est génial !!

Lucy sembla toute aussi dépossédée d'âme.

- La technologie me débecte... Je veux vivre dans la nature à présent... Dans la forêt, avec les Pokémon ! Je mangerais des légumes que je ferais pousser moi-même !

Quinn sortit presque en courant.

- J'ai BESOIN d'entendre FRANCIS dire des CONNERIES !!!

Walter et Lucy la regardèrent courir.

***

« Vous savez quoi ? J'aime vraiment mes amis. »

Benjamin manipulait un Rubik's Cube devant Christina, Ana et Fey, impressionnées.

- Mine de rien, s'il le voulait vraiment, il pourrait draguer les filles ! chuchota Tino à l'intention de Tristan.

Tristan sourit, sachant bien que c'était vrai.

« Au moins ils varient un peu mes journées. Bon, Benjamin et Orson sont clairement dans des délires geeks récurrents... mais Tino est plus raisonnable – même si parfois il est un peu excessif... »

- Je suis tellement heureux que nous soyons un nombre pair à table ! souffla Orson, rassuré.

« ... Oubliez ça, je les déteste en fait. »

Robbie haussa les sourcils. Christina regarda les garçons.

- En parlant de ça...

Les quatre geeks se tournèrent vers Christina.

- ... vous êtes déjà sortis avec des filles ?

Benjamin en lâcha son cube.
Orson en cracha sa limonade.
Tino en lâcha ses couverts.
Tristan se contenta d'un regard embarrassé sur le côté.

Robbie regarda ses quatre camarades, surpris par leur réaction catatonique.

- Je demande ça comme ça, hein ! Moi je suis déjà sortie avec des garçons !
- ... et elle s'en vante... marmonna Fey.
- Quelque chose me dit que les garçons ne vont pas se vanter, eux ! acquiesça Ana.

Les deux filles firent tope-là.

- Aucune ? Aucun de vous quatre ?!
- Tu... les embarrasses, là, je crois ! assura Robbie.
- Je demande juste ça comme ça...
- En plus tu es au journal de l'école, tu comprends bien que...
- Je suis juste curieuse ! geignit Christina.
- Je suis déjà sorti avec une fille...

Les filles et Robbie regardèrent Tino qui acquiesça.

- Mais je veux pas en parler.
- Il n'en parlera pas ! assura Tristan.
- ... c'est de la torture de dire juste ça et de nous laisser sur notre faim ! grommela Fey.
- De la torture russe, je dirais même ! souligna Ana.

Second tope-là des deux filles.

« L'avantage entre nous c'est qu'on est tous les quatre compliqués, fermés au monde extérieur, pas vraiment à l'aise dans cette vie, on a juste envie de quitter cet endroit pour rejoindre la vie réelle, celle où on sera meilleurs que les sportifs débiles, que les pom-pom girls idolâtrées, que tous ces élèves cools qui se foutent de nous et nous pointent du doigt juste parce qu'on a le malheur de ne pas appartenir à leur stupide clique d'abrutis fabriqués à la chaîne. Nous différons maintenant mais plus tard nous ferons toute la différence. C'est avec cette idée là qu'il nous faut vivre en permanence. »

Tristan regarda Wallace, quelques tables plus loin.

« Quant à la poursuite de l'amour, on y rêve plus qu'on s'y active réellement. Nous sommes des êtres d'obsessions sans la moindre prise sur ce qui nous arrive. Finalement, un geek, c'est juste un type qui court à la même vitesse que le train mais qui ne montera dedans que plus tard, à la gare, une fois qu'il n'y aura plus d'action inutile, rien que des places vides à occuper simplement. »

- Et toi, Robbie ?
- J'ai déjà eu quelques flirts, ouais... Je sais pas trop pourquoi, mais je suis assez couru comme garçon...
- Tu es mignon comme un cœur ! s'exclama Christina.
- Genre tu sais pas trop pourquoi ! ricana Fey.
- Y'a pas que l'amour qui soit aveugle... marmonna Ana.

Robbie rougissait grandement, embarrassé. Fey désigna Ana.

- Meuf, tu sors de ta coquille, respect !
- Merci !

Troisième tope-là.

Steven se retourna vers James.

- Faudra qu'on m'explique pourquoi Fey préfère manger avec ces nazes qu'avec nous... Où j'en étais... Ah ouais. Hier, la salope de la fête chez Douf. Elle était chaude, celle-là, putain !
- T'as encore assuré, mec ! sourit Mike.
- Sérieux, tu dois avoir des centaines d'enfants cachés à force, nan ? demanda James.
- Vas-y, tu crois que j'en ai quelque chose à foutre ? Si un jour ça m'arrive, je fonce à la clinique et elle va avorter, la connasse !
- Grave, faut bien que ça existe pour quelque chose, ces trucs ! ricana Mike.

Naomi, Perrine et Walter n'y croyaient pas vraiment.

- De la pub pendant le cours en option ?!
- J'peux rien aller dire au proviseur, il va croire que je suis un élève syndiqué à force... soupira Wallace.

Naomi semblait offusquée.

- Mais tu dois faire quelque chose !
- Nan. Je suis trop occupé. J'ai déjà repéré quelques élèves homos dans l'école mais je me demande s'il y en a dans notre classe. J'ai déjà éliminé Francis, James, Steven, Mike...
- Pour ces trois derniers, tu as surtout peur de demander et de te faire casser la gueule... admit Walter.
- On doit vraiment cautionner ça ? soupira Naomi.
- Au moins pendant ce temps-là, il est plutôt calme... fit remarquer Perrine.
- Ceux que je pense « potentiellement gays » sont : Robbie, Clive, les jumeaux...
- Les jumeaux ? grimaça Walter.
- Ils se connaissent depuis l'utérus, ça doit y aller quand même !
- Où est mon quinzième degré quand j'en ai besoin... soupira Naomi.
- On fait bien les recherches avec Tristan cet après-midi ? demanda Perrine.
- Oui... J'espère que ça va bien se passer... marmonna Walter.

Wallace s'étonna.

- Pourquoi ça ne se passerait pas bien ?
- On va l'impliquer dans quelque chose qui nous dépasse déjà tous un peu... On le met un peu en danger en lui demandant de chercher des informations pour nous sur un sujet aussi délicat.
- On centre nos recherches sur Direction Dresseur ou sur Roland Smirnoff ? questionna Walter.

Naomi haussa les épaules.

- Les deux, nan ? Tant qu'à faire ! Walter et Perrine en savent déjà beaucoup, autant qu'on parte tous avec les mêmes bases !

Wallace, Perrine et Walter acquiescèrent. Naomi sembla satisfaite.

- Heureusement qu'il y a une adulte sur les quatre !

***

La fin du repas sonna, l'établissement se remit en mouvement. Wallace, Perrine, Walter et Naomi allaient rejoindre Tristan. Ils croisèrent Helen qui portait des dossiers.

- Les enfants, bonjour !
- Hey madame !
- Vous allez faire les recherches cet après-midi alors ?
- Oui ! acquiesça Perrine.
- Avec...

Wallace acquiesça.

- Tristan.
- J'espère pour vous qu'il... Enfin, rappelez-lui bien les risques d'une telle recherche, histoire qu'il parte en sachant bien où il va. Vous avez fait le choix de vous confronter à tout cela, pas lui.

Le quartet hocha la tête.

- Dans le même temps je vous rappelle que ce que vous faites est dangereux, etc etc. Je ne vous apprends rien, je fais juste mon travail de superviseur !
- D'accord madame !
- On fera attention !

La prof continua son chemin. Les quatre se dirigeaient vers la salle informatique du rez de chaussée où Tristan les attendait déjà.

- Pourquoi tu as choisi Tristan au fait ?! s'étonna Walter.
- Il m'a donné un conseil pour faire plus de points au casse-briques.

Naomi haussa les sourcils.

- Il en faut peu pour gagner ta confiance...
- Disons que n'importe quel crétin de fou d'informatique aurait critiqué la marque de mon ordi, ou le système d'exploitation Windows et ses innombrables défauts... Et lui il a juste choisi de me donner un bon conseil, donc je me suis dit : « Wallace, ce mec-là est moins con que ses camarades, il est un peu plus évolué ». En même temps c'était ça ou le petit juif, l'homme patate et le petit qui se sent plus pisser dès qu'on lui donne la parole devant un public.

Perrine agita la tête, approbatrice.

Tristan se leva à leur arrivée.

- C'est bon ? On peut y aller ?
- Oui ! assura Perrine.
- On est tous là, on peut commencer ! acquiesça Naomi.
- Avant ça, euh... T'as bien compris sur quoi on allait faire la recherche ?

Tristan acquiesça.

- Ouais, Roland Smirnoff, l'association Pokémon...
- Et Direction Dresseurs ! rappela Perrine.
- Hm, ok...

Les quatre regardèrent Tristan qui semblait s'en foutre.

- On y va ?

Tristan ouvrit la porte. Walter regarda les autres, un peu étonné.

- C'est... juste moi ou il s'en fiche ?
- Il est juste très détaché ! assura Wallace.

Le groupe entra dans la pièce. Tristan s'installa à un ordinateur et l'alluma. Chacun prit place. Wallace s'installa aux côtés de Tristan, Walter de l'autre côté. Les filles prirent des chaises plus hautes et se placèrent derrière les garçons. Ils étaient entourés d'ordinateurs non occupés.

- Alors... on commence par quoi ?

Wallace haussa les sourcils. Tristan ouvrait des tas de fenêtres sur l'écran.

- Tu... fais quoi ?!
- Je fais en sorte que nous ne soyons pas tracés. A l'heure actuelle, pour tout mouchard qui tenterait de nous pister, la recherche que nous allons effectuer se déroule sur un ordinateur en Finlande !

Wallace acquiesça, impressionné.

- Tu déchires, mec !
- Mer... merci ! sourit Tristan, embarrassé. Bien. A présent, on va pouvoir commencer. Qu'est-ce que vous voulez savoir ?

Wallace inspira.

- Une bio de Roland Smirnoff, déjà.

Tristan hocha la tête.

- Alors, pas celle de Wikipedia, elle est scrutée par le Bureau des Affaires de l'Association qui est tout dévolu à Roland Smirnoff... on va chercher sur un site référentiel de biographies...
- Ça existe ? s'étonna Walter.
- Oui, bien sûr... Ah non, le site n'est pas protégé, c'est la porte ouverte à toutes les intrusions... Oh ! Le site officiel du Gouvernement, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt !

Perrine haussa les sourcils.

- Paaaaarce que c'est méga dangereux ?!
- Il suffit de renforcer la protection, cette fois ce sera un ordinateur en Mongolie... à Oulan-Bator plus précisément...

Naomi plissa les yeux.

- Pour l'instant on dirait qu'on fait plus de la géolocalisation qu'autre chose, nan ?
- C'est nécessaire, sinon on se fait repérer et là, ça ira mal pour tout le monde... Voilà ! Roland Smirnoff. Alors...

Tristan afficha la page. Perrine resta impassible en voyant la photo présidentielle de Roland où il figurait aux côtés de son Tartard, comme le voulait la tradition.

- Roland Erwan Bernard Smirnoff, né le 15 août 2011 à Voilaroc. Suite à une jeunesse studieuse, Roland devient professeur en apprentissage technique des attaques dans l'académie de Céladopole où il sévira près de cinq ans avant d'émigrer à Nénucrique pour enseigner en faculté.

Wallace acquiesça.

- Jusque-là, rien d'anormal.
- Hm... admit Perrine.
- Une vie normale... résuma Naomi.
- Ouais... songea Walter.
- La genèse de Roland Smirnoff tel qu'il est actuellement reconnu à Poképolis commencerait peu après le kidnapping et les retrouvailles de son fils.

Walter et Perrine s'étonnèrent.

- Quoi ?!
- Pardon ?!

Tristan acquiesça.

- Le petit Ethan Smirnoff aurait en effet été enlevé par l'épouse en instance de divorce d'un éminent docteur en psychiatrie, et retrouvé par un patient qui connaissait l'enfant, l'ancien élève de Roland Smirnoff, Dimitri Corbin.

Wallace hocha la tête.

- Il va falloir retrouver ce Dimitri et lui tirer les vers du nez.
- Il est déjà connu... marmonna Naomi.

Wallace regarda sa camarade qui hocha la tête.

- C'était un des cinq chefs de cabinet de Roland Smirnoff lors de sa présidence à l'association. C'est un fait connu... vous ne suivez pas les actualités ?!
- Continue, Tristan... marmonna Perrine.
- Suite à cela, Roland Smirnoff quitte seul Poképolis pour rejoindre les USA.
- Pourquoi on quitte sa famille après un kidnapping ?! s'étonna Wallace.

Perrine et Walter ne comprenaient pas non plus. Naomi réfléchit.

- Quelque chose s'est passé... forcément... Quelque chose de grave... une dispute...
- Le gamin était kidnappé, il devait être sous pression...

Tristan observa les quatre.

- C'est... vraiment pertinent ?
- On doit au moins connaître les détails, quoi ! souffla Wallace.
- Je... Je sais pas trop... marmonna Walter.
- Je sais pas... non plus si je veux savoir ça. Continue.

Tristan hocha la tête.

« Il est près de moi... »

Wallace regardait l'écran et les multiples photos.

- Alors, il passe six mois à New York, six mois où il est très productif. Il se démène à la Zone de Combat et réussit, en peu de temps, à la dompter et à vaincre Julius Kent, puis à racheter la Zone de Combat et ainsi à en devenir actionnaire à 51%.

Wallace hocha la tête.

- Jusque-là : Bon plan.
- Shhht... grommela Perrine.
- Il y a une vidéo du combat avec Julius Kent, on la regarde ? demanda Tristan.
- Nan ! grommela Perrine. Poursuis !

Naomi regarda Perrine, tendue. L'épaule de Wallace toucha celle de Tristan.

« Il est près de moi, je sens la chaleur de son corps et il me touche... »

- Y'a aucune chance qu'on soit repérés, hein ?

Tristan regarda Wallace. Ses petits yeux timides fondirent face aux pupilles éveillées du jeune homme en chemise. Le geek frissonna et hocha la tête.

- Je nous déplace à Sydney, Australie... Bon... Il revient à Poképolis avec pour projet de devenir président de l'association tout en menant, à coups d'avocats payés des millions, le procès intenté par les gens de son ancien quartier à Hoenn pour dégradation de terrain.

Wallace acquiesça.

- La raison de son départ a été violente. Il a fait des dégâts avec l'aide d'un Pokémon je suppose.
- Pourquoi ce simple détail t'intéresse tant ? s'étonna Perrine.
- Parce que c'est la source ! C'est ça qui a conditionné toute la suite !
- Non, non, ça n'a pas conditionné son action de président, c'est un détail sans importance... souffla Walter. Continue, Tristan.
- La campagne de Roland Smirnoff est basée sur une communication très intensive. Roland Smirnoff est le candidat de l'argent, du pouvoir et des promesses qu'il tiendra : Il présente son gouvernement qui mène également campagne, il avance des ébauches de projets très complètes, il élabore un budget calculé sur dix-huit variables qui fonctionneraient toutes si elles s'avéraient plausibles, il fait preuve d'un aplomb spectaculaire dans les débats et abat totalement ses adversaires. Dans le même temps, on apprend que son père et sa mère se sont exilés en Europe tandis que le reste de sa famille change de nom et/ou déménage, devenant ainsi actuellement quasiment introuvables...

Tristan s'étonna.

- Je comprends pas, pourquoi ils font ça ? Roland Smirnoff ne fait rien de mal...

Wallace plissa les yeux.

- Des liens déjà mauvais avec le reste de la famille, qui n'ont pu que se détériorer avec le succès du... « mouton noir »...
- De la jalousie ?! s'étonna Naomi.
- Nan... disons que quand quelque chose que tu détestes se met à enfler... Forcément, ça fait peur...
- C'est plutôt sa foudre à lui qu'ils craignaient...

Naomi, Walter, Tristan et Wallace regardèrent Perrine qui avait les bras croisés.

- Continuez la recherche sans moi, je... je reviens.

Perrine sortit de la salle. Walter se mordilla les lèvres.

- Je... vais la voir.
- Wallace tu restes ?
- Hm... Je comprends, hein, dites-lui bien...

« Oh mon Dieu, on va se retrouver... »

Walter et Naomi sortirent pour retrouver Perrine.

« Seuls !! »

***

- Perrine ?! s'étonna Naomi.

La jeune fille était assise sur un côté du couloir.

- Pourquoi... Pourquoi, bordel...
- Perrine, tu abuses... grommela Walter.

Perrine gardait la tête basse, grommelant dans sa barbe. Naomi regarda Walter.

- Un coup tu fais ta fille courageuse, ta rebelle, ta « Moi je veux agir », mais à peine on va plus loin dans les recherches, tu...
- Pourquoi je n'y arrive pas !! Pourquoi je ne peux pas supporter d'entendre ce qui se dit sur lui et d'endosser le mal qu'il a fait à mes parents !!

Walter regarda Perrine, désemparée par... elle-même.

- Je me sens faible, incapable d'agir ! Wallace a de la distance, Naomi aussi, toi tu fais comme si ça ne t'atteignait pas, moi je ne PEUX PAS !!!
- Alors quoi, on arrête ?
- Non... Je ne veux pas lui laisser ça...
- Ca n'est pas un combat entre toi et Roland Smirnoff.

Perrine grommela.

- Walter, bon sang !! Tu SAIS pourquoi ça me met en rogne !! Naomi, tu sais aussi !!

Naomi acquiesça. Walter serra les dents.

- Je sais que c'est pas un combat entre moi et lui... Il faut qu'on aille jusqu'au bout sinon toute cette histoire va me rester sur l'estomac, je m'en débarrasserais jamais !

Walter et Naomi acquiescèrent.

***

- Une fois président avec un score plébiscitaire, Roland Smirnoff réforme complètement le système scolaire. Il supprime le voyage itinérant en mettant en avant le côté « Service militaire déguisé », s'attaquant à un véritable tabou culturel. Les protestations sont réprimées à coups de pots-de-vin aux syndicats...

Wallace haussa les sourcils.

- Ce mec a tout compris à la vie !
- La légalité des actions de Roland Smirnoff devient de plus en plus contestable lorsqu'il supprime le budget de la défense Poképolite pour l'attribuer au système éducatif. Les gens qui contestent son autorité sont réduits au silence par la pression médiatique. Les rares soulèvements sont réprimés par une police non violente mais ferme. Roland Smirnoff fait passer ses réformes en deux ans, avec une brutalité parlementaire et autoritaire incroyable. Il exerce des pressions, intervient personnellement, pèse de tout son poids, parfois au mépris du seul esprit démocratique et règne en maitre absolu pendant cinq années sur l'association.

Wallace haussa les sourcils.

- Il quitte cependant soudainement la présidence directe de l'association il y a un an de cela pour des raisons inconnues, sans renouveler son mandat tout en laissant en place un bureau permanant censé répondre des affaires en cours. A ce jour, Roland Smirnoff reste inaccessible et quasiment introuvable, ne pouvant être contacté que par le bureau en question. L'action de ses réformes a été reconnue malgré la violence avec laquelle il les a imposés.

Wallace hocha la tête.

- Les chefs de cabinet, tu les as ?!

Tristan hocha la tête et tomba sur une page.

- Chef du premier cabinet : Pablo Montes. Chef du second cabinet : Dimitri Corbin. Chef du troisième cabinet : Arlène Rhodes, Chef du quatrième cabinet : Jackson Wound, Chef du cinquième cabinet : Ulrich Trafalgar.

Wallace soupira.

- Ca nous avance pas à grand-chose tout ça... Je connais aucun nom...
- C'est tout ce que j'ai...

Wallace acquiesça.

- Ouais. Merci, vieux.
- D... de rien, c'est normal !
- T'as assuré, vraiment. En plus t'as pris des risques...
- Mais je t'assure, c'est pas grand-chose !
- Ça te dit de venir chez moi après les cours ?

Tristan écarquilla les yeux.

- Hein ?
- Je te demande si ça te dit de venir chez moi après les cours.

Tristan sembla mal à l'aise. « C'est quoi cette proposition, là, tout d'un coup ? J'y comprends rien ! »

- Je... Je comprends pas...
- Je sais pas, on pourrait faire plus ample connaissance !

Tristan regarda Wallace, méfiant, alors que le Wallace avait ses airs avenants des grands jours.

- Euh... je... suis pas...

Wallace caressa la cuisse de Tristan qui se figea.

- T'en fais pas. Je sais recevoir, on dirait pas comme ça, mais crois-moi, je sais recevoir !
- W... Wallace, je...

« Mais qu'est-ce qu'il fait, ce con ?! »

- Tu sais pourquoi c'est à toi que j'ai demandé de faire les recherches pour nous ?
- ...
- Parce que j'ai bien capté tes regards en coin... J'espère que t'as aimé le spectacle, moi j'ai adoré te faire saliver.

« L'abruti !! Comme si j'avais envie que ça se passe comme ça !! »

- Wallace, stop, s'il te plait...
- Quoi ? T'es pas homo ?

Tristan regarda Wallace. Il transpirait. Il était mal à l'aise.

- J... Je... T...
- Tu sais, il te suffit de dire un mot, un seul mot, et je suis à toi pour une soirée.

« Mais merde, comme si j'avais envie de ça ! Pourquoi il fait ça ? L'abruti ! Moi qui le trouvais si désirable ! Le voilà qui s'offre sur un plateau d'argent ! Mais non, je veux pas ça moi ! »

- M... Mais Wallace, enfin, je...
- T'es pas vraiment celui que je voulais dans la classe, mais t'es à mon goût, t'es pas dégoûtant comme garçon.

« Dis quelque chose, espèce de petite lopette !! »

- ... Je refuse !
- ... T'as peur de rentrer après dix-neuf heures ? T'es bien comme tes potes...
- Je refuse de... de coucher avec toi comme ça, par pure facilité !

Wallace s'étonna. Résistance inattendue.

- Euh... Excuse-moi, vieux, mais tu bandes comme un porc depuis tout à l'heure !
- Retire ta main de là ! grommela Tristan, gêné

Wallace plissa les yeux, l'air de demander si c'était vraiment ce que Tristan voulait.

- Retire ta main !!
- Ok, ok, ça va, j'allais pas te violer !
- Je suis pas une... une pièce de viande d... dont tu peux disposer !!
- T'es gay, au moins, rassure-moi ?

Tristan pianota sur le clavier.

- ... Tristan ?

Tristan atteignit une page sur Direction Dresseurs.

- On passe au sujet suivant !
- Tristan, merde, dis-moi au moins si t'es gay, que je sache si je prêche pas dans le vide !

Le jeune homme leva les yeux au ciel, exaspéré, puis il regarda Wallace avec détermination.

- Tu crois que parce que pour toi tout est facile, les choses le sont forcément pour tout le monde ?
- Si ça peut l'être pour moi, ça peut l'être pour les autres !
- Eh bah NON ! Non, les choses ne sont pas faciles pour tout le monde ! Certaines personnes ont du MAL à vivre dans ce monde, certaines personnes souffrent en silence, certaines personnes...

Tristan chercha ses mots.

- Certaines personnes attendent autre chose de la part de personnes estimées qu'une vulgaire proposition dégradante et simpliste !

Wallace grimaça. Tristan soupira.

- Je n'ai pas ta force de caractère, Wallace. Pour moi, le fait... de... d'aimer les garçons, c'est compliqué.

Wallace sourit.

- Mais pourquoi ? Tu peux pas avoir des parents pires que les miens !

Tristan se glaça.

- Entre ma mère qui me parle pas depuis un an et demi et mon père qui passe son temps à bien me rappeler que je suis un être inférieur, franchement, crois-moi, ta vie peut pas être plus craignos que la mienne à la maison !

Tristan sembla se retenir très fort de pleurer. Il ferma les yeux et effectua quelques clics.

- Je... pensais que tu étais quelqu'un de fascinant, d'estimable, de courageux...

Wallace écarquilla les yeux.

- Une part de moi... t'admirait, peut-être, te trouvait... un certain charme...

Wallace sourit mais Tristan se leva.

- Mais... en fait tu es un être abject.

Wallace tomba des nues.

- Et j'ai perdu mon temps en flashant sur toi et en nourrissant de faux espoirs...

L'imprimante expulsa des feuilles à propos de la page sur Direction Dresseurs.

- ... Une... partie de moi espérait que... j'aie le courage ou que tu aies l'idée ou l'envie... qu'on sorte ensemble... mais...

Wallace éclata de rire. Tristan venait d'ouvrir son cœur et Wallace éclata de rire.

- Non mais... Non mais... Franchement... Haaaaaaahahahahahahhaa !!!
- ...
- Sortir ensemble ? T'es quoi ? Amish ?! HAHAHAHAHA ! Putain ! Sortir ensemble, ça va nous mener à quoi, franchement ? Vivre en couple ? Acheter un appart ? Faire des gosses ? Quel ennui ! Autant passer à la phase finale et baiser comme des animaux jusqu'à ce qu'on soit trop vieux pour le faire !

Tristan secoua la tête.

- Je regrette de t'avoir... prêté quelque intérêt...
- Tristan, attends, faut vraiment que tu viennes chez moi ce soir. Je peux pas te laisser comme ça, aussi naïf et bercé d'illusions débiles. Sortir ensemble, mais quelle pitié ! Faut que tu viennes chez moi, je vais t'apprendre la vie !

Tristan se dirigea vers la sortie.

- Je réitère, tu es un être abject. Et je crois que si tu es aussi fasciné par ce Roland Smirnoff, c'est qu'il y a une bonne raison... Tu es aussi mégalomane, vicieux et détestable que lui.

Tristan prit la porte alors que Naomi, Perrine et Walter allaient rentrer, et il s'en alla, complètement désabusé. Walter regarda Wallace qui haussa les épaules.

- Je sais pas ce qui lui a pris, il s'est barré !

***

Tristan s'était isolé dans un couloir. Les gens passaient sans remarquer le pauvre gamin avec ses trois Pokémon qui l'entouraient. Skitty était blotti à sa droite, Krabby à sa gauche, et un Morphéo, devant lui qui recevait les bouts de nourriture que son maître lui jetait sans enthousiasme.

- Tout va bien, Nova, je suis pas déprimé...

Le Skitty se frottait à son maître.

- Apple, ne t'en fais pas non plus. Je veux pas que vous vous inquiétiez pour moi.

Le Krabby fit un petit grognement crustacé caractéristique.

- Quant à toi Cumulo, attrape ce que je te donne !

Le Morphéo regarda la nourriture tombée à terre et sourit, farceur.
Quelqu'un vint s'asseoir aux côtés de Tristan.

- Ca s'est mal passé avec la bande des quatre ?
- ... pas avec toute la bande.
- Wallace ?

Tristan hocha la tête. Robbie acquiesça.

- Tu te faisais une autre image de lui, je suppose.
- ... je pensais qu'il était cool, mais... c'est juste... un détraqué...
- Tu sais, on peut pas vraiment changer les gens. Dans un sens comme dans l'autre. C'est déjà assez difficile de... changer soi-même, de gré ou de force.

Tristan acquiesça. Robbie regarda son camarade.

- Tristan, changer c'est difficile. Ça peut se comprendre que tu aies du mal.

Tristan, stupéfait, regarda Robbie qui hocha la tête.

- J'ai compris avec l'épisode des toilettes.
- ... Le répète pas aux autres...
- Nan, nan, bien sûr que nan. Je pense que tu devrais essayer d'en parler à quelqu'un.
- ... je... je sais pas trop...
- Si Wallace était raisonnable, c'aurait été bien que tu discutes avec lui...

Tristan secoua la tête.

- Je veux plus lui reparler.
- Tu devrais.
- Mais c'est un sale con !
- Oui, mais il sait ce que tu traverses, il l'a vécu aussi. Ça te ferait du bien de pouvoir parler de temps en temps avec lui.

Tristan soupira.

- On verra.
- Ok. Mais garde un bon contact avec lui. Je pense que c'est la seule personne qui peut te comprendre.
- Même si c'est un sale con ?

Robbie inspira.

- Dis-toi que ça pourrait être Steven, Mike ou James !
- ... t'as le chic pour ramener les gens aux réalités, toi...
- J'suis comme ça, ouais. Allez, on va en histoire ?

Tristan acquiesça, rappela ses Pokémon et les deux adolescents arpentèrent les couloirs.

- Robbie, euh...
- Ne me remercie pas, c'est normal.

Tristan n'allait pas vraiment remercier Robbie, mais il acquiesça quand même. Ils rejoignirent la file devant la salle d'histoire.

- Ça va ? s'étonna Tino.
- Ouais. Un peu crevant, ces recherches...
- Me dis pas que t'as tout fait pour eux ? Tristan, c'est pas croyable comme tu peux être naïf parfois !

« Je crois que ce que je déteste le plus dans la vie, c'est l'impression que j'ai d'être dans un mensonge permanent. Cette impression de devoir me protéger en permanence de tout et n'importe quoi... même de mon meilleur ami. »

Perrine arriva en tirant Wallace par l'oreille. Tristan, Robbie, Tino, Benjamin et Orson s'étonnèrent.

- Tu t'excuses TOUT DE SUITE !
- ARGH !! TRUMAN, MERDE !!!
- Je ne sais pas ce que tu lui as fait, ni ce que tu lui as dit, mais tu te débrouilles et tu lui présentes tes excuses !

Tino, Benjamin et Orson penchèrent la tête. Robbie sembla franchement amusé. Le reste de la classe se demandait un peu ce qui se passait.

Tristan soupira, exaspéré, et il s'éloigna en prenant Wallace par le bras.

- ... J'voudrais comprendre, là... marmonna Tino.
- Moi aussi, mais il me manque trop de données ! souffla Benjamin.
- On est encore un nombre impair, quelle tuile... soupira Orson.
- Merci pour moi, Orson... marmonna Robbie.

Tristan prit donc Wallace à part. Le plus grand des deux semblait être là à contrecœur.

- Hmph... Je suis désolé ! Voilà ! C'est bon ?
- ... Non, pas vraiment.
- Pfff, tu fais aucun effort !
- Wallace, je...

Wallace écouta Tristan qui baissa la tête.

- ... J'ai été un peu dur avec toi.
- Tu m'étonnes !
- Mais... faut me comprendre, je... je suis assailli par des sentiments nouveaux que je sais pas gérer...
- Et alors ? Tu crois qu'en jouant les vierges inaccessibles, tu vas gérer ?

Tristan regarda Wallace qui avait les mains sur ses hanches, l'air professoral.

- Bah nan. Pour gérer, y'a rien de mieux que de se confronter aux choses !
- ... ce sont encore des avances ?
- J'sais pas, ça dépend de toi !
- Je ne veux pas coucher avec toi !
- J'croyais que t'avais flashé sur moi ! On peut bien prendre du bon temps, à quoi bon les fioritures autour ? Pis ça t'aiderait à mieux gérer ! Vraiment !

« Robbie, t'étais à côté de la plaque, c'est pas moi qui ai besoin d'aide...
C'est LUI ! Il est giga méga ultra con ! »


Tristan secoua la tête.

- Je vais apprendre à gérer tout seul.
- Génial. Tu dois être le premier mec à refuser mes avances !

Tristan haussa les sourcils.

« ... Lui aussi, il ne comprend rien.
On ne se comprend pas
Parce qu'on est tous les deux face à une situation qu'on ne pensait pas rencontrer...
Si on est tous les deux dans le même cas... c'est simple ! »


- Alors en quelque sorte je suis exceptionnel ! fit remarquer Tristan.
- ... exceptionnellement idiot, ouais, tu rates une occase en or !
- Eh bah ce sera comme ça et pas autrement. Je peux pas changer aussi facilement, mais je peux me contenter d'essayer, et toi aussi, et peut-être qu'un jour on sera au même niveau pour se comprendre !

Wallace regarda Tristan, et il se mit à rire, mais cette fois, Tristan riait avec lui.

Tino, Benjamin, Orson, Perrine et Robbie observaient de loin.

- V'la qu'ils rigolent maintenant !
- Cherchez pas, c'est Wallace... soupira Perrine.
- Vaut mieux ça qu'une baston ! sourit Robbie.

Wallace regarda à nouveau Tristan.

- Je... j'te présente mes excuses, mon comportement était idiot.
- Désolé d'être parti comme ça, si vous avez encore besoin d'aide...
- On fera appel à toi, pas de souci... Sans rancune ?

Tristan acquiesça et serra la main de Wallace.

- Sans rancune !

Les deux s'en retournèrent vers la classe, alors qu'Helen Clover faisait rentrer les élèves.

- Mais de quoi vous avez parlé ? s'étonna Tino.
- De choses et d'autres, tu pourrais pas comprendre... marmonna Tristan.

Perrine regarda Wallace avec un air de maîtresse d'école. Wallace soupira.

- Je sais, vilain Wallace tout méchant !
- Oh, mais je n'ai rien dit, Wallace, je ne suis pas mieux que toi !

Wallace acquiesça.

- Mes parents voudraient que tu gardes Firmin ce soir, ils veulent aller au restaurant et je serais chez Naomi. Tu acceptes ?

Wallace regarda Perrine.

- Mon cœur dit oui, mais mon bas-ventre demande « Combien de l'heure ? »
- Immonde personnage, prononça Perrine d'un air neutre.
- Sexe féminin, prononça Wallace sur le même ton.

***

Les élèves sortaient de l'école après une journée de cours bien remplie.

- N'empêche, les batailles historiques n'avaient rien à envier aux Tactical RPG ! admit Orson.
- Tu dis n'importe quoi, elles étaient beaucoup moins bien organisées !! soupira Benjamin.

Tino soupira.

- Je ferais payer mes implants cochléaires à madame Clover, son cours déclenche les pires disputes que ces deux-là peuvent avoir !

Robbie ne put qu'acquiescer. Tristan soupira. Ses amis prenaient le bus, lui repartait à pied.

- Bon, à demain tout le monde !
- Salut Tristan !
- Bye !
- Salut ! Plus tactique !
- Ciao ! Moins tactiques, Orson, c'était un bordel monstre !!

Coldplay – Lost (Acoustic)

Tristan s'éloigna des glapissements stériles d'Orson et Benjamin. Il marcha sur le trottoir en trainant un peu des pieds, la tête basse pour éviter de croiser le regard de personne, pas même des types du stand de Direction Dresseurs qui le saluaient joyeusement.

Just because I'm losing (Le seul fait que je perde)
Doesn't mean I'm lost (Ne signifie pas que je suis perdu)

Il regarda vers l'école. Wallace était en train d'expliquer quelque chose à Walter en parlant de façon très expressive. Tristan resta un moment à le regarder, l'air hypnotisé.

Doesn't mean I'll stop (Ne signifie pas que je vais m'arrêter)
Doesn't mean I'm across (Ne signifie pas que je suis à mi-chemin)

« Rien qu'à le regarder, j'en ai chaud au cœur... Je me sens moins seul rien qu'en le regardant... Et lui aussi, il a l'air tellement moins seul... que moi... »

Tristan se mordilla les lèvres.

« J'ai peut-être fait une erreur... ou j'ai peut-être fait quelque chose de très bien ? Je le saurais pas avant longtemps, j'ai l'impression... »

Le jeune homme perdit Wallace de vue et s'éloigna.

Just because I'm hurting (Le simple fait que je souffre)
Doesn't mean I'm hurt (Ne signifie pas que je suis blessé)

A l'arrêt de bus, Robbie regarda Tino.

- Le Tristan, il déprime facilement, nan ?

Tino soupira, l'air peu surpris.

- En même temps, faut dire qu'il est pas aidé...

Tristan se contenta d'avancer sur son chemin habituel.

Doesn't mean I didn't get what I deserved (Ne signifie pas que je n'ai pas eu ce que je méritais)
No better and no worse (Ni mieux et ni pire)

***

I just got lost (Je me suis juste perdu)
Every river that I tried to cross (Chaque rivière que j'ai essayé de traverser)

Les yeux s'ouvrirent avec tendresse sur le lit douillet. Le jeune garçon se leva et en sortit pour avancer en pyjama vers la porte. La chambre est remplie de jouets.

Il sort, et la maison est pleine de lumière à l'intérieur.

Le petit garçon tâtonne vers le salon où ses parents, déjà réveillés, prennent le petit déjeuner sous la lumière chaude du début de l'été.

- Bonjour Tristan !
- Salut papaaaa.


Every door I ever tried was locked
(Chaque porte que j'ai essayé était verrouillée)
Oh and I'm just waiting 'til the shine wears off (Oh et j'attends juste que le vernis s'estompe)

Le grand type mal rasé mais au grand sourire très gentil déposa un baiser sur le front de son fils.

- Bien dormi ?
- Oui papa !

La mère sortit de la cuisine avec son bol de café. Une grande femme encore jeune et belle à la peau toute douce.

- Oh mon petit bout de chou est réveillé ! Je te fais tes céréales tout de suite...

Tristan regarda le bébé que tenait sa mère, emmailloté dans un linge rose

- ... j'étais en train de faire le biberon de ta sœur !
- Ok maman !

Tristan attendit son petit déjeuner alors que la radio diffusait une radieuse musique. Il observait ce petit monde en pleine ébullition.

Et ça lui plaisait.

Et quelque part, il souhaitait que cela ne cesse jamais.


***

You might be a big fish in a little pond (Tu es peut-être un gros poisson dans une petite mare)

- J'espère juste que tu n'as pas essayé de le violer ! soupira Perrine.
- MAIS NAN ! Pour qui tu me prends ! Je l'ai dragué, il a refusé, c'est tout quoi ! Pas de quoi en faire un roman !
- Pourquoi tu l'as dragué ?

Wallace haussa les épaules.

Doesn't mean you've won (Ca ne veut pas dire que tu as gagné)

- J'sais pas. Pour le challenge !

Walter regarda Wallace.

- T'apprends quelque chose de tes erreurs, parfois ?

Wallace regarda Walter.

- Cela n'avait rien à voir ! Je ne voulais pas coucher avec toi parce que tu es mon ami ! J'ai aucun lien de ce genre avec Tristan !

'Cause along may come
A bigger one
(Car il peut en arriver un bien plus gros)

- En même temps, je ne te comprends pas... Il n'a rien d'exceptionnel non plus ! souligna Naomi.

Wallace regarda sa camarade, neutre.

- Enfin, il n'est pas excessivement séduisant, je veux dire... Tu as juste voulu le séduire parce qu'il était homo ?

Wallace haussa les épaules.

- A sa manière, il a quelque chose d'exceptionnel.
- Quoi donc ? s'étonna Perrine.
- Ouais, quoi ? s'étonna Walter.
- Hm, dis-nous donc ? s'interrogea Naomi.

Wallace regarda ses amis, grincheux.

- Nan ! C'est mon petit jardin secret à moi ! Grrrr !
- Dit celui qui n'a aucune pudeur... soupira Perrine.
- Redis-moi ça en face, Truman !!
- Je TE le dis en face, crétin !

And you'll be lost (Et tu seras perdu)

***

Every river that you tried to cross (Chaque rivière que tu as essayé de traverser)

Tristan toqua à la porte. Il regarda la montre. Il était à l'heure pour le rendez-vous.

On lui ouvrit. Un homme mal rasé.

- Oh ! Tristan !! Bonjour !
- Salut !
- Entre donc ! Chérie, Tristan est là !
- Oh, il est même en avance !

La femme était jeune, belle et sentait bon. Elle portait une fillette. Tristan aimait bien ces gens. Il entra, à l'aise, chez ces clients réguliers de ses services.

- Où est la bête ? demanda Tristan en regardant de tous côtés.
- Par ici !

Every gun you ever held went off (Chaque arme que tu as porté a tiré une charge)

L'homme mena Tristan à un bureau. Tristan arriva et vit l'ordinateur qui l'attendait.

- Oh... j'ai bien fait de prendre mes outils...
- C'est grave, docteur ? sourit la femme.

Tristan sourit.

- Nan, je pense que c'est juste la carte mère qui plante un peu...
- Tu es un amour, Tristan Edison ! sourit la femme.
- Oh je vous en prie, madame Anderson, pas devant votre mari ! sourit Tristan.

La petite famille ricana tandis que le petit réparateur d'ordinateurs à domicile s'attela à son travail, le sourire se fanant rapidement sur son visage.

Oh and I'm just waiting 'til the firing's stopped (Oh et j'attends jusqu'à ce que les tirs cessent)

***

Oh and I'm just waiting 'til the shine wears off

- WALLAAAAACE !!!

Firmin se jeta sur son baby-sitter. David et Denis se regardèrent.

- Tu vois que c'était une très bonne idée !
- Oui, j'avais des doutes, je pensais que Firmin serait plus déprimé que ça de nous voir partir... Wallace, tu peux utiliser ce que tu veux, mais Firmin doit être couché avant vingt heures !
- Reçu !
- Et interdiction d'aller dans ma chambre ! grommela Perrine.
- Pfeuh ! Pourquoi faire ? M'ennuyer à mourir ?
- Ha-ha-ha ! Bonne soirée à garder mon horrible petit frère, Gribble !
- Bonne soirée à parler de maquillage et de garçons, Truman !
- Nous allons manger une glace et voir un film ! signala Naomi.
- Vous allez plutôt manger un film et regarder vos glaces, ouais !

Denis et David partirent en ricanant. Perrine et Naomi se regardèrent, accablées. Firmin était tout content.

- Une soirée avec Wallace-heu ! Une soirée avec Wallace-heu !
- Toi au moins t'es content de passer la soirée avec moi... soupira Wallace.
- Wallace, je peux regarder la télé ?
- ... J'suppose que ouais !
- Chouette chouette chouette !!!

Firmin alla s'asseoir sur le canapé. Wallace l'alluma et accéda rapidement aux dessins animés. L'adolescent s'assit aux côtés du gamin, la tête remplie de pensées contradictoires. Il regarda les papiers sur Direction Dresseurs et remarqua quelque chose.

"Direction Dresseurs a des liens avec inDirect Industries, conceptrice de simulateurs de combat élaborés et de matériel virtuel complexe"

Wallace grimaça alors que Firmin se mettait les doigts dans la bouche en regardant son baby-sitter.

***

Oh and I'm just waiting 'til the shine wears off

Tristan rentra assez tard et déposa un sac de bagels sur la table.

- Tante Georgia, je suis rentré !

La femme était au fond de la pièce, attablée, en train de faire des comptes.

- Bonne journée, mon grand ?
- ... Je crois que oui...
- Comment ça, tu crois ? C'était une bonne journée, oui ou non ?

Tristan haussa les épaules.

- Je... pense avoir fait un pas dans une espèce de bon sens sur certaines choses !
- Alors ça c'est précis... rappelle-moi de ne jamais te demander de m'aider pour remplir ma déclaration d'impôts !
- ... tu me le demandes toujours... qu'est-ce qui cloche ?
- Dans quoi je classe tes revenus à toi ?
- « Revenus issus d'une activité non déclarée indépendante ».
- Oh. Merci mon grand.
- De rien, Tante Georgia.

Tristan alla se servir un thé.

- Oh, au fait, ce week-end, je comptais me rendre au cimetière, Tristan...

L'adolescent se retourna vers sa tante qui se mordilla les lèvres. Le jeune homme tourna le dos à sa tutrice, puis il hocha la tête.

- ... ouais, je viendrais avec toi...
- Merci mon grand.

Oh and I'm just waiting 'til the shine wears off (Oh et j'attends juste que le vernis s'estompe...)

Tristan se retint de pleurer, et il lâcha le sachet de thé dans l'eau brûlante.