004 - Roulez Jeunesse
« Pour rouler au hasard, il faut être seul. Dès qu'on est deux, on va toujours quelque part. »
(Alfred Hitchcock)
« C'est pas l'enfer non plus... Question d'habitude ! »
(Alizée, J'ai pas vingt ans)
- Je comprends pas ce qui s'est passé...
Colin conduisait silencieusement. Aude se retourna vers leur fils.
- Ca a juste... pris un peu de temps !
- Oh... Mais qu'est-ce qui a pris du temps ?
- Cesses de poser des questions, Walter, s'il te plait, somma posément son père.
Walter hocha la tête. La route semblait longue. Walter scruta le paysage. Ses sœurs s'amusaient d'un rien dans la voiture, complètement insouciantes.
- Vous avez besoin d'eau, derrière ? demanda Aude.
Walter secoua la tête alors que Nadia et Daria crièrent un grand « non mamaaaan ».
***
De retour à la maison, les choses ne s'arrangeaient pas vraiment.
- Tu veux savoir ce que j'en pense ?
- Bah... oui, c'est ta famille quand même !
- J'en ai rien à faire. Roland, de toute façon, ça a toujours été un boulet et ça le restera éternellement. S'il est pas capable de gérer correctement ses problèmes, personne va le faire à sa place !
Aude semblait songeuse.
- Et si moi je te trompais, tu le prendrais comment ?
- ... mais la question ne se pose MEME PAS !
- Et si elle se posait ?!
- Mais t'as pas envie de me tromper que je sache !
- Ce que je veux dire c'est que, sa réaction était excessive, mais toi, qu'aurais-tu fait ?
- Mais me renvoie pas ça à la gueule ! J'y suis pour rien si mon cousin est un con ! Ok ?
- D'accord, d'accord, je faisais juste des suppositions...
- Au moins c'est très bien qu'on soit ici, loin de tout ça...
Aude acquiesça. Colin la regarda.
- E... Excuse-moi d'avoir été un peu rude.
- C'est rien... Tu... Tu as raison, autant prendre de la distance, si on se dispute pour des broutilles pareilles, on n'a pas fini... et on se laisse un peu embarquer dans quelque chose qui ne nous concerne, finalement, que peu.
- Voilà.
- J'ai le droit d'être inquiète pour Rachel ?!
Colin acquiesça.
- On appellera Malcolm, voir s'il a des nouvelles.
- Bien.
Walter, dans sa chambre, à écouter aux portes, plissa les yeux. Cela ne lui donnait pas vraiment d'informations.
***
Walter ouvrit les yeux. Il éteignit son réveil et saisit deux Pokéballs.
- C'est parti pour une nouvelle journée de folie...
Vivaldaim et Tutafeh sortirent de leurs Pokéballs. Les deux Pokémon s'activèrent pour aider leur maître. Walter s'assit dans son lit, attendant que ses Pokémon l'aident.
- Super, super, encore une journée marquant la dépendance de Walter...
Tutafeh et Vivaldaim amenèrent le fauteuil de Walter.
- Coucou, toi, prêt à porter mes fesses toute la journée ?
Walter se posa sur le fauteuil.
- Voiiiiilà.
Colin Ludges, son père, ouvrit la porte.
- Tu t'en sors, mon garçon ?
- Oui papa, comme d'habitude...
- D'accord, d'accord.
***
Une fois douché et habillé, Walter roula jusqu'au salon. Ses sœurs étaient préparées par sa mère.
- Ca va, Walter ?
- Oui-oui.
- Ton petit déjeuner est à table.
- Merci maman.
Walter se dirigea vers la table et commença à manger. Son père arriva à table, c'était un homme légèrement dégarni mais encore frais, même si les années dans le bâtiment l'avaient laissé un peu délabré.
- Ca va, Walter ?
- Oui papa, comme tous les matins, je vais bien.
- N'oublie pas, ce week-end, visite chez le médecin.
- Oh.
- Oh ? Walter, c'est très important !
- C'est toujours important, papa. T'en fais pas.
- Ce que je veux dire c'est que tu ne dois pas prendre ces rendez-vous à la légère... C'est ta santé, c'est important !
- Oui papa...
- Walter...
- J'ai compris, papa, c'est important, tout ça...
Colin fixait toujours son fils, quelque peu inquiet.
- Ca va, papa. Je préfère juste ne pas me faire d'illusions. Je suis juste réaliste.
- Il est important, ce rendez-vous de contrôle, afin de bien te suivre !
- Ouais, ouais...
Colin soupira.
- Ce qui m'énerve c'est que tu prends tout ça à la légère !
- Je veux pas trop y penser en fait...
Colin acquiesça.
- D'accord, d'accord fiston...
Walter, Nadia et Daria continuaient à manger aux côtés de leurs parents.
***
- Monsieur Grant !
Denis était entré dans le bureau sans frapper. Tenorman, attablé à un secrétaire, observa le nouvel arrivant. Le proviseur leva les yeux vers l'homme.
- Monsieur Truman...
- J'ai eu le déplaisir d'apprendre que ma fille Perrine avait été convoquée chez vous !
- ... Perrine Truman ? Oui, en effet, à propos de son sujet de mémoire...
- A l'avenir, j'aimerais que vous me préveniez, au moins ! C'est quand même ma fille !
- Soit, soit...
Denis acquiesça fermement et partit. Tenorman regarda le proviseur.
- C'est tout ?!
- Que vouliez-vous que je dise ! Si je fais quoi que ce soit pour compromettre ce devoir, je me fais étriper administrativement par vous-savez-qui !
- Oh mais rassurez-vous, je travaille pour que ça n'arrive pas.
Le proviseur Grant regarda son secrétaire.
- Croyez-moi, je vais percer ce mystère.
- Faites donc, mais j'ai bien peur que ça ne serve pas à grand-chose... Face à une telle volonté, je pense que même vos plus grands discours sont inutiles, Tenorman...
- Nous verrons bien. Nous verrons bien si « Voldemort » fait un simple caprice où s'il y a autre chose derrière.
***
- Perrine est encore en retard ? Je vais finir par lui imposer un monologue de trente minutes en dédommagement, elle qui aime tant parler ! Pourquoi pas devant toute la classe, en plus ?
- Wallace, ça va, ok ?
- Qu'est-ce qu'il y a, mauvaise humeur ?
Wallace monta Walter malgré les protestations de ce dernier.
- Il y a que...
- Que ?
- ... J'ai un rendez-vous médical ce week-end.
Wallace hocha la tête.
- QUOI, tu as besoin d'une PRISE EN CHARGE médicale ? TOI ???
- Haha-haha. C'est mon suivi médical trimestriel.
Wallace plissa les yeux.
- Ca a l'air top méga fun !
- J'te le fais pas dire... Mais je suis bien obligé. C'est une super après-midi où je subis un check-up complet...
- Fouille rectale comprise ?
- Grâce à l'amour d'Arceus, NON !
- Tu sais pas ce que tu r...
- WALLACE !
Wallace, au milieu de la pente, vit Perrine, les bras croisés, aux côtés de Naomi.
- TRUMAN ! grogna Wallace en imitant la gouaille de Perrine.
- J'allais le prendre !!
- Et d'une, tu es lente comme une limace, ma pauvre fille, et de deux : comme si tu étais capable de le monter !
- Bien sûr !
- Ah ouais ? Prouve-le !
Wallace lâcha Walter qui se mit à rouler vers le bas.
- Wowowow...
- WALTER !
- Ca va, je gère... marmonna Wallace en prenant une Pokéball.
Une Pokéball s'ouvrit dans le dos de Walter et un Elektek rattrapa Walter à temps.
- ... Tu vois, je gère grave ! sourit Wallace.
- M'est avis que tu gérais pas tant que ça... marmonna Naomi.
- Wallace Gribble, tu es un immense irresponsable ! soupira Perrine.
- Tout va bien, Perrine, j'avais Elektek avec moi !
- Mais ouais ! assura Wallace. T'inquiète, Truman !
- Je suis inquiète au sujet de Walter, tout le monde l'est !
Walter leva les yeux au ciel alors qu'Elektek finissait de le remonter.
***
- C'était bien chez Perrine ?
Wallace acquiesça.
- Une fois que ses parents ont un peu bu, ils sont adorables ! C'est vrai que Perrine est la nièce de Roland Smirnoff ?
- Ah ils te l'ont dit...
- Donc vous avez un lien de parenté avec lui, toi et elle !
- Mon père adoptif est le cousin de Roland Smirnoff, ouais. Moins lié que le père de Perrine, cependant... Mon père ne supporte pas trop son cousin, de base, apparemment. Même si d'après ma mère, ils ont étés colocataires pendant un temps.
- Ah d'accord... Donc en fait vous avez fait ce devoir avec moi...
Walter acquiesça.
- Dans le seul intérêt d'avoir un droit de regard et d'action sur quelque chose qui touche nos familles personnellement.
Wallace sembla dégoûté.
- Moi qui pensais que vous me trouviez cool...
- Désolé, on voulait pas blesser ton égo...
- Nan mais en vrai, je pensais que vous aviez fait ça parce que vous me trouviez sympa et en fait c'était juste pour vos petites affaires perso...
Walter plissa les yeux.
- Wallace...
- J'suis un peu deg, là... J'me rends compte que vous vouliez juste me surveiller, à la base ! J'pensais que vous vouliez devenir mes potes et me soutenir, mais en fait...
- Mais on veut te soutenir, on veut que tu arrives au bout de ce devoir, justement ! Si on t'avait laissé tout seul, tu te serais fait laminer, tu comprends ?
- ... Peut-être pas !
Walter regarda Wallace, désabusé.
- Ok, tu cherches la petite bête, là ?
- Je suis sérieux !
Wallace s'éloigna de Walter qui resta devant son casier.
- ... ah bon, d'accord... étrange sensation que celle d'avoir... probablement chiffonné les sentiments de quelqu'un... ou pas... étrange, vraiment...
Wallace alla trouver Naomi devant son casier.
- Pourquoi tu voulais faire ce devoir avec moi ?
- Parce que Perrine voulait le faire.
Wallace sembla avoir mal compris.
- Juste pour ça ?!
- Bah oui.
- Donc tu fais pas ça parce que je suis cool ?
- Tu m'apparais sympathique... Grossier mais sympathique, en tant que camarade de travail...
Wallace plissa les yeux et fit une mine malicieuse et impressionnée.
- Tu es tellement inhumaine !
- J'admire ton tact...
- Et quand bien même, tu ne fais pas ça parce que tu es intéressée par le devoir ?
- Oh, si, un peu ! C'est intéressant tout ça ! Vraiment !
Wallace s'en retourna vers Walter. Naomi haussa les sourcils.
- Je voulais pas te blesser ! geignit Walter, inquiet.
- Nan, nan, ça va... Finalement vaut mieux que je sache ça dès le départ... Ok...
- Tu vas t'en sortir avec cette information capitale ?
Wallace sembla réfléchir. Walter acheva de ranger ses affaires.
- Nan en fait je m'en fous.
- Bon... Parce que y'a pas de quoi te prendre la tête, on a fait ça très égoïstement pour nous. Par chance pour nous, tu n'es pas un nihiliste étroit d'esprit...
- Hm... Donc toi aussi tu l'as connu, Roland Smirnoff.
- Très peu. C'était un gars étrange, sombre... Toujours à vouloir perturber son monde. Très intelligent, brillant même... Mais tellement nocif... il ne pouvait pas s'empêcher d'embêter tout le monde, tu vois, de titiller, jusqu'à ce qu'il trouve le point faible, et là... Bingo.
Wallace plissa les yeux.
- Bingo ?!
- Du peu que je me souvienne, il y prenait un malin plaisir. Même avec sa propre famille. La torture psychologique en permanence. J'ai entendu mon père dire qu'il avait... en quelque sorte traité sa mère comme une trainée entre l'âge de 10 et 24 ans.
Wallace haussa les sourcils.
- S... sérieux ?!
- Tu vois, on est loin de la créature idyllique présentée par les médias, ou même de la petite brute sans réflexion. Roland Smirnoff est un monstre d'intelligence destinée à faire souffrir. C'est un génie dans ce domaine. Pour te dire, le peu d'interactions que nous ayons eues lui et moi se résumaient à... lui m'utilisant dans des blagues sur les handicapés. Le peu de temps que j'ai passé à ses côtés c'est... un réveillon du nouvel an et le fameux Tournoi Interrégional sur l'île de N.
- J'étais à ce truc !! s'étonna Wallace. Stade Célébi !
- ... t'étais à ce stade de nazes ? Il s'y est passé quoi ?!
- ...
Wallace eut un silence maîtrisé qui montrait qu'il réfléchissait à quelque chose.
- ... une dame obèse est tombée dans les escaliers et il a fallu une grue pour la relever !
- Un imperceptible sentiment de doute me saisit en t'écoutant... Y aurait-il une infime chance que tu me mentes ?
- Peut-être bien, qui sait... marmonna Wallace, neutre.
- Toujours est-il que tu as raison de penser que Roland Smirnoff est louche.
- Un taré, quoi...
- Un génie taré, oui, ça résume bien le souvenir global que j'en ai...
La classe rentra en cours.
***
- Ce que je suis en train de te dire, c'est que les ponts, tu ne pourras jamais vraiment les couper. On peut s'éloigner d'amis, on peut s'éloigner de collègues, mais la famille, elle reste toujours.
Colin soupira, la tête entre les mains, alors que sa sœur Kate était venue lui rendre visite.
- Ca n'a pas l'air de t'atteindre, toi... Tu es sidérante, parfois...
- Je suis passée à autre chose. Avec Bernice, on va adopter, prendre du recul avec le travail et le reste, faire nos vies quoi.
- Tu as bien de la chance...
Kate plissa les yeux.
- En quoi ça te perturbe autant ? Toi qui n'as jamais réellement porté Roland dans ton cœur...
Colin soupira.
- On en a tous bavé pour retrouver ce gosse. On était tous réunis derrière Roland, t'es d'accord.
Kate acquiesça.
- Pour qu'au final, au moment où il retrouve son équilibre, un simple détail fasse tout basculer ? Même si... Je me doute qu'en tant que femme tu juges les choses différemment...
- Je... n'ai rien dit, si tu en as discuté avec Aude, je n'y peux rien...
- Ouais, ouais... j'suis toujours aussi maladroit, ça, ça change pas... Mais bref... ça a été la goutte d'eau qui fait déborder le vase et j'aurais... préféré que ça reste comme c'était. C'était bien. Je commençais presque à me dire que cette famille n'était pas si terrible, et là...
Kate agita la tête.
- Tu ne peux pas non plus tout généraliser, Colin. Et si ça peut t'aider à relativiser, David va déménager à Unys.
Colin soupira d'avance.
- Tu vois ? Finalement, tu ne pourras jamais t'en détacher. Fais avec parce que sinon, ça te bouffera toute ta vie. Déteste Roland mais ne rejette pas la faute sur les Smirnoff. Nous en sommes aussi, en partie. Et on ne peut pas se rejeter soi-même.
Colin acquiesça.
- Je suis bien content que tu sois devenue si sage, Kate.
- Ça t'aide bien, hein ?
***
- A part ça tout va bien ?
Aude et Colin acquiescèrent. Bernice et Kate étaient restées manger. La télévision était allumée en bruit de fond.
- Bah oui, y'a pas à se plaindre...
- J'ai rapidement retrouvé du taf, Aude également... Les enfants vont bien...
- Si vous voulez vous débarrasser d'une ou des deux gamines... ricana Bernice.
- Certainement pas ! sourit Aude.
- Des fois, certains après-midis, mine de rien, ce serait pas de refus...
- COLIN ! grommela Aude en souriant.
- Je plaisante, voyons...
[C'est une annonce spéciale qui vient de nous arriver.]
Tout le monde se tourna vers la télé, Walter compris.
[L'ancien professeur et fils d'Etienne Smirnoff, Roland Smirnoff, s'est fait remarquer en battant tous les champions de la Zone de Combat de New York en seulement trois jours, amassant ainsi grâce aux primes et aux paris près de trois cent millions de dollars !]
Colin fit des yeux ronds comme des soucoupes. Kate arrivait à peine à tourner la tête. Bernice et Aude grimaçaient. Walter plissa les yeux.
- Qu'est-ce que fait Oncle Roland à New York ?!
- Shhht, Walt ! somma Colin.
[L'enseignant, qui a brutalement résilié sa licence de professeur il y a quelques mois, est devenu en quelques semaines la coqueluche de cette zone, après des défaites qui ont fait baisser sa côte, il s'est lancé dans un carton plein et a été plébiscité par le public lors d'un combat final absolument épique face à six Pokémon légendaires surpuissants, un match absolument dantesque face à l'invaincu Julius Kent.]
Colin regarda Kate qui balbutiait.
- Ce... ce mec est une légende, ça fait vingt ans qu'il n'avait pas subi de défaite !!
- Dieu du Ciel... marmonna Aude.
[L'agent de Roland Smirnoff, Pablo Montes, a commenté cette victoire en ces termes.
- Roland Smirnoff is the best. He'll beat the shit out of any motherfucker who wouldn't say so.
Roland Smirnoff a conclu son match épatant par la phrase suivante :
- POKEPOLIS, ME VOICI !!!]
Colin tomba des nues. Kate serra les dents. Aude souffla, affolée.
- Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?!
La tablée était bien trop impressionnée. Walter n'avait pas compris grand-chose.
***
- Okay... Pour ce cours de combat direct, j'veux... Le môme en fauteuil.
- J'ai un nom...
- J'me rappelle pas. Contre...
Walter se déplaça jusqu'au terrain devant le bureau de la prof.
- ... On va dire le jeune homme en veste sportive, là-haut...
- Lequel, madame ? demanda Mike.
- Toi ! C'est bien, ça m'évite de sortir une ânerie raciste...
Mike descendit. La classe observa cet étrange duel.
- T'en fais pas, mec, je vais y aller mollo.
- T'es pas obligé... marmonna Walter de son meilleur air lassé.
- Nan mais ça va, je me doute, t'es handicapé, j'vais te ménager !
- Oh, mais merci beaucoup !
- De rien !
Perrine grimaça. Wallace hocha la tête l'air de dire « ah ouais d'accord... » Naomi était assez sidérée. Le reste de la classe se contentait de suivre, sans plus d'analyse sémantique.
- Battez-vous avant que je ne verse une larme devant tant de bons sentiments... soupira la prof de combat direct.
- Colossinge, GO !!!
Le Pokémon apparut devant Mike. Il était visiblement surexcité.
- Oh, cool ! admit Walter.
- Et super bien entrainé ! Amène ton meilleur Pokémon !
- Si tu veux. Tutafeh !
Le Pokémon fantôme apparut, à la surprise générale. Wallace était étonné, il s'attendait à voir Elektek.
- ... T'es SERIEUX ???
- J'ai voulu te ménager, vu que tu es...
Walter agita la main durant les dix secondes les plus embarrassantes de l'histoire de l'éducation nationale.
- ... un sportif !
Rires dans la salle. Wallace était stupéfait et hilare. Perrine sourit, connaissant l'humour caustique de son cousin. Naomi riait de bon cœur. Santana, froide de nature, se laissa aller à un sourire narquois. Même les potes de Mike se riaient de lui, n'ayant pas trop compris la blague mais suivant le troupeau.
- ... Tu t'fous de ma gueule ?!
- Nan, je fais des constats !
- Vas-y, fous-toi de ma gueule avec ton blabla d'intello... Moi au moins j'me bouge !
La classe poussa un ahanement stupéfait. La remarque de Mike était quelque peu inconvenante.
- Quoi ? C'était de l'humour ! Ça va, si on peut plus rien dire !
- On n'était pas censés se battre ? songea tout haut Walter.
- Ca va, c'est bon ! Colossinge, Mania !
Colossinge s'attaqua violemment à Tutafeh avec sa puissante Mania... qui poussa le fantôme au bord de la mort.
En fait non, évidemment, cela ne fit rien.
- ... il l'a fait exprès, nan ?! geignit Wallace.
- J'espère pour lui... marmonna Perrine, peinée.
« C'est vraiment comme je le pensais, les gars avec qui James traine sont vraiment trop débiles... » songea Fey Hope, dans un coin de la salle.
Mike regarda Walter qui était complètement neutre – en même temps il n'avait pas besoin d'arborer quelque expression faciale, le constat était assez flagrant...
- Mais euh...
- ...
- AAAAAAAAAAAAAH OUAAAAAAAAAAAAAAIS C'EST VRAIIIIIIIIIII !
La classe continua à rire. Mike commença à le prendre mal.
- FERMEZ-LA !
La classe se raidit.
- Ca, tu vas me le payer !
- J'les ai pas forcés à rire... marmonna Walter.
- Pis arrête de faire le malin putain !! ANTI-AIR !
Colossinge balança quelque chose sur Tutafeh, ce qui le plaqua au sol.
- Bien... joué, tu m'as infligé des dégâts !
- Tu fais pas grand-chose, toi, par contre... Monsieur se repose dans son fauteuil ?
La classe recommença à être choquée. Mike leva les yeux au ciel.
- Putain, mais il EST en fauteuil, j'vais pas faire genre !
- Partageforce.
Tutafeh pointa Colossinge du doigt. Un rayon orange partit sur lui, puis repartit sur Tutafeh.
- ... EH ??? T'AS FAIT QUOI, LA ???
- J'ai attaqué... C'est moi qui suis en fauteuil et c'est toi qui joue les victimes...
- MAIS C'EST QUOI CETTE ATTAQUE, PUTAIN ?!
- Tu me fatigues...
- VAS-Y, J'VAIS TE FATIGUER QUELQUE CHOSE MOI ! EBOULEMENT !!!
Colossinge sauta dans les airs et envoya des rochers qu'il fit apparaître dans les airs. Tutafeh se protégea en tenant son masque.
- Quoi ?!
- Je t'explique ce que j'ai fait avant que tu ne m'accuses de tricherie ou de « Tour de sorcellerie issu du vaudou handicapé »...
La classe ricana.
- Ma statistique d'attaque est très faible. 30 points, quoi. Ta statistique d'attaque est élevée, 105 points, c'est haut. Le Combat Direct, selon moi, c'est certes, des coups à porter, mais c'est aussi et surtout une stratégie à adopter. Avec Partageforce, j'ai amélioré ma situation mais j'ai aussi empiré la tienne. Partageforce fait la somme de nos statistiques d'attaque pour la diviser en deux parts égales, un peu comme l'attaque Balance fait avec les points de vie !
Mike plissa les yeux.
- Ouais, mais si Mania avait marché, ton fantôme à la con, il serait mort !
Walter grimaça alors que la salle partit dans un fou-rire incontrôlable.
- Bref, nos statistiques d'attaques sont toutes les deux égales à 67,5. J'ai doublé ma stat d'attaque, la tienne s'est vue grandement réduite.
- J'en ai rien à battre !
- On va voir ça. RETOUR !
Tutafeh chargea Colossinge, l'attrapa et le balança violemment contre un mur.
- Woh putain !!
- Et encore, là, je fais juste mon bourrin.
- Bourrin ? Ah ouais ?
Colossinge sembla furieux.
- L'aptitude de mon Colossinge c'est Colérique, mec.
- ... hein ?
- Eh ouais, mec. J'attendais juste que tu tapes fort sur mon Pokémon. Maintenant je vais te défoncer la tête. CLOSE COMBAT !
Walter ne put résister à l'urgence de frapper sa main contre son front alors que la classe s'écroula de rire.
- AH OUAIS MERDE PUTAIN DE FANTOME !!!
- Bon, ça suffit. Feu Follet !
Tutafeh serra les poings et les ouvrit aussi sec pour envoyer du bout de ses doigts des flammes bleues. Les flammes brûlèrent Colossinge qui s'écroula au sol, endolori.
- T'es vraiment qu'une fouine !
- Une fouine à roulettes, tu as oublié !
- Gnnnnn... DIRECT TOXIK !
- Châtiment !
Tutafeh envoya par ses mains une fumée noire opaque mais très lente que Colossinge esquiva. Walter plissa les yeux. Le Direct Toxik de Colossinge frappa rudement Tutafeh qui s'écroula immédiatement au sol, déjà bien atteint auparavant. Walter acquiesça et rappela son Pokémon.
- J't'ai eu ! Tu fais moins le malin, maintenant, hein ?
- C'est l'évidence même.
- Eh bah c'était très bien du côté de Denton... Ludges, votre style de combat laisse à désirer...
Walter haussa un sourcil en regardant la prof.
- Plait-il ?
- Ouais. J'aime pas trop ceux qui balancent des maths en plein combat pour désavantager un adversaire sous prétexte qu'il n'y comprend pas grand-chose juste parce que c'est un sportif.
Walter regarda la prof, franchement étonné.
- Je ne faisais que me battre à ma manière...
- Eh bah ça marchera pas dans mon cours. On passe à la théorie, retournez à vos places.
Walter s'en retourna à sa place aux côtés de Perrine, quelque peu intrigué.
***
Walter n'avait jamais vu ses parents aussi inquiets. Certes, ils l'étaient souvent. Mais apparemment cette visite à l'hôpital était plus grave que les autres.
- Votre fils va devoir se retrouver en fauteuil roulant. Ses bras ne supporteront plus longtemps les béquilles et il n'y a aucune amélioration visible.
Colin et Aude semblaient désemparés.
- C'est pour son bien, c'est juste que s'il continue à marcher avec les béquilles, il va amoindrir ses capacités manuelles... Inutile de le handicaper encore plus.
- Oui, ça... ça se comprend... marmonna Colin.
Walter détestait voir ses parents comme ça. Inquiets, nerveux, anxieux. Tout ça à cause de lui. C'était vraiment détestable. Il détestait être le centre de toutes les inquiétudes, ça lui laissait l'impression d'être une gêne pour les gens. Un poids, un fardeau. C'était hautement désagréable.
- Vous êtes certain que c'est le mieux pour lui ?
- Monsieur, c'est le mieux pour tout le monde. Bien sûr ce sera compliqué au départ mais il s'y fera, vous vous y ferez, et surtout sa santé pourra aller vers une nette amélioration.
Sa santé allait très bien, qu'est-ce qu'il y connaissait, ce docteur... Colin et Aude revinrent vers leur fils, pétris d'inquiétude.
Et celui-ci se fit évidemment un devoir de leur dire :
- Tout va bien, papa, maman... Je vais bien ! Je vous assure !
Le pire, dans tout ça, c'était de ne pas être cru. Walter avait l'air de se démener pour leur dire que ça allait, même si ce qu'ils voyaient, décemment, ne les rassuraient pas. C'est comme s'il leur montrait une scène de crime sanguinaire en leur disant « Tout le monde va bien, héhé ! »
- Oui, oui, ça... ça va aller mon grand...
- Les médecins sont confiants ! assura sa mère.
Walter acquiesça, voyant que même sa mère, habituellement très relax, avait cédé à la panique. Objectif de Walter : Limiter les dégâts.
Il afficha donc un grand sourire quand les infirmières l'emmenèrent en salle d'opération.
***
Direction le self après le cours.
- Laisse tomber, Walter. Cette connasse de lesbo s'y connait autant en combat qu'en féminité...
Walter plissa les yeux et regarda Wallace.
- Toi, tu sais rassurer les gens...
- T'as été super, je comprends pas pourquoi elle t'a balancé ça !
- Je crois comprendre, mais je vais me taire.
Wallace regarda Walter qui haussa les épaules.
- Elle suit le programme à la lettre, quoi, c'est une bonne petite prof obéissante.
- Un rapport avec... le devoir qu'on est en train de faire ? soupçonna Wallace.
- Oui, voilà, elle privilégie les résultats au déroulement... Elle est contente que Mike ait gagné mais elle se fiche que j'aie eu recours à des tactiques intelligentes pour tenter de le battre avec peu de moyens. Je vais me taper des mauvaises notes avec elle...
- Mais attends, pourquoi t'as pas sorti Elektek ?!
- Wallace, voyons...
Wallace haussa les sourcils. Walter sembla désabusé.
- Wallace, face à un Pokémon Combat aussi limité que Colossinge, sortir un Spectre, c'est bloquer 80% des ressorts tactiques !
- Je sais, je suis pas un débile, c'est pas ce que je voulais dire, mais avec Elektek, tu l'aurais égalé en force globale, nan ?
- Peut-être... mais peut-être pas, et il aurait eu plus de coups pour me battre.
- En tout cas, t'as rien à m'envier sur le plan de la répartie, mec...
Walter sourit.
- J'en profite, je suis pas à la maison, ici, personne ne s'inquiète pour moi – sauf Perrine qui fait attention pour dix personnes à mon sujet...
- J'ai vu ça, ouais...
- Walter ?
Walter leva la tête vers Quinn qui était suivie par Francis et Lucy.
- Oui Quinn ?
- Je voulais juste te dire que c'était nul ce que la prof t'avait dit, tu t'es beaucoup mieux battu que Mike !
- Je sais ça, mais apparemment faire Mania et Close Combat sur un Spectre, ça mérite des félicitations... soupira Walter.
- Je pense qu'elle a fait ça parce que c'est un sportif et qu'on ne dispute pas un sportif... soupira Lucy.
- Dit celle qui va rejoindre l'option sport... marmonna Francis.
- J'aime courir, j'y peux rien.
- Walter, franchement, ne tient pas compte de ce qu'elle a dit, je pense que le reste de la classe sera d'accord, tu aurais explosé Mike si ton Châtiment avait été plus rapide, ajouta Quinn.
Walter inspira.
- En même temps, je n'avais pas anticipé l'aptitude Colérique. Et je n'ai pas su tirer parti de Momie, ou alors lui l'avait anticipé... Si je continue à me prendre la tête avec le pourquoi et le comment, je ne vais pas finir la journée avec le cerveau intact...
Wallace regarda Francis.
- Dis donc, Francis...
- Hm ?
- ... ça te dirait qu'on aille prendre un verre après les cours ?
Walter, Quinn et Lucy regardèrent Wallace. Francis grimaça.
- Pour... quoi ?!
- J'sais pas... on pourrait... aller prendre un verre et... plus, peut-être !
Quinn grimaça alors que Lucy fit de gros yeux. Walter ne savait plus où se mettre.
- Mais euh... Nan, j'suis... pas intéressé !
Quinn regarda Francis.
- « Pas intéressé » ?! C'est TOUT ce que tu trouves à dire ?!
- Oula... geignit Lucy.
- Mais euh... quoi ? Tu voulais que je dise quoi ?!
Walter et Wallace s'éloignèrent pour prendre les fromages et desserts.
- T'y vas franco, toi, quand même... marmonna Walter à destination de Wallace.
- Fallait que j'en sois sûr, il est bandant ce mec !
Quinn s'emportait toujours lorsque Wallace et Walter quittaient le self vers les tables, Wallace portant les deux plateaux superposés.
- Tu peux pas dire « J'aime les filles » ou même mieux : « Je sors avec Quinn » ?
- J'croyais que tu voulais pas trop que ça se sache ! Pis pour ce qu'on sort ensemble...
- Ca va, arrête de parler, ça m'énerve ! grommela Quinn.
Francis leva les yeux au ciel.
- J'aurais dû accepter la proposition de Wallace...
- HEIN ?
- Oulalalalala... geignit de plus belle Lucy.
- Merde, j'ai pensé à voix haute !!! geignit Francis, embarrassé.
- M... Lucy, on mange pas avec lui !
- Reçu... marmonna la jeune asiatique.
Francis se retrouva seul avec son plateau au milieu du réfectoire.
- ... fait chier !!
***
Perrine était embêtée mais c'était ça ou manger seule.
- J'ai trouvé son comportement déplacé. Déplacé ! On ne valorise pas un bourrin débile au profit de quelqu'un qui se bat avec une certaine intelligence ! soupira Fey.
- Comment on peut être aussi limité, ça me dépasse ! souffla Christina.
- Je pense qu'on devrait protester justement en étant de plus en plus stratégique et pointu dans son cours ! proposa Naomi.
Perrine mangeait nonchalamment. « On mange avec que des filles que j'aime pas trop, super... »
- Mais peut-être qu'elle voulait juste valoriser le fait que Mike a gagné...
Les autres filles regardèrent Ana qui haussa les épaules. Elle parlait avec un certain accent russe et était également très timide.
- Après tout, il a gagné, non ? Même s'il a fait des erreurs, pendant un tournoi, c'est bel et bien à lui qu'on aurait donné la victoire !
- Comme on l'a vu pendant mon match contre Wallace à la rentrée – et pas de commentaires supplémentaires sinon je vous trucide toutes, oui, même avec ma superbe manucure...
Les autres filles grimacèrent face à la verve de Santana.
- ... Le concept de victoire se discute. Si un Pokémon tombe KO à cause de Prélèvement du Destin, c'est un KO. Si un adversaire tombe sous un coup d'explosion, c'est un KO. Pas une victoire, un KO. La prof, peut-être, comme le dit Ana, a juste voulu valoriser le fait que « Même si Mike est un idiot », il a gagné. Dans le même temps elle a aussi voulu dire « Peu importe à quel point vous êtes intelligents », la victoire c'est la victoire. Mike a gagné, peu importe le nombre de fois que vous reviendrez dessus, il a gagné ! Point.
Santana avala une feuille de salade, sur ce. Naomi soupira.
- Quand même...
- Il a gagné, répéta Santana.
- Oui mais je reste convaincue qu'il faut persévérer pour faire changer la prof ! asséna Naomi.
- Persévère donc, mais tu seras toute seule, parce qu'au point où elle en est, autant essayer de changer un parpaing en guimauve... Tu en penses quoi, Perrine ?
La petite grosse leva la tête vers Santana.
- Hein ?
- Tu en penses quoi de cette histoire du cours de combat direct ? Walter est ton cousin, nan ?
Les autres filles regardaient Perrine qui cherchait ses mots.
- Euh... Je pense que de toute manière, Mike a gagné, donc l'affaire est close, l'attitude de la prof, on s'en balance un peu, nan ?
Les autres filles haussèrent les sourcils en acquiesçant. Santana hocha la tête.
- J'aime ce franc-parler.
Perrine sembla toute fière d'elle.
- A part ça, vous pensez quoi de la classe ? sourit Christina.
- Les gens ont l'air sympa... marmonna Ana.
- Si on excepte la bande à Rebecca... grommela Naomi.
- M'en parle pas, je bosse avec pour le devoir... soupira Santana.
- Pourquoi ça, au fait ? s'étonna Fey.
Santana soupira.
- Je suis une vraie connasse pendant les travaux en groupe, je supporte difficilement les gens, alors me retrouver avec trois garces incapables de regarder plus loin que le bout de leur piercing au nombril, ça me convient tout à fait. J'ai envie de les démolir mais ma dignité humaine me dit, intérieurement : « Non, Santana, ce serait trop facile ».
Naomi, Fey, Christina, Ana et Perrine regardèrent Santana, sidérées.
- En plus je suis une garce, donc finalement elles et moi on s'annule entre nous. Je suis une bonne garce, cependant, alors qu'elles, ce sont des garces démoniaques.
Les filles hochèrent la tête.
- Je trouve la plupart des gens sympas, mais j'ai un vrai souci avec Wallace ! admit Christina.
Ana, Santana et Fey hochèrent la tête. Perrine ouvrit la bouche et s'exprima.
- Il... est très sympa sous ses mauvais airs.
- Je ne trouve pas. Il est méchant, méprisant aussi !
- Une garce démoniaque, tu peux le dire ! assura Santana.
- Il m'a fait super peur quand il a pété un plomb le jour des annonces des thèmes de mémoires, expliqua Fey. Je comprends même pas pourquoi vous vous êtes jointes à lui, on dirait un fou dangereux !
Naomi et Perrine se regardèrent. Perrine ne pouvait pas dire à d'autres élèves qu'elle avait un lien avec Roland. « Trop dangereux pour moi comme pour papa... »
- Je... Disons que j'en ai pas l'air comme ça, mais des fois, je veux un peu de danger, prendre des risques, quoi... Connaître le grand frisson !
Naomi serra les dents « Gourdaaaaaasse... »
Ana haussa les sourcils.
- Attends, toi et Wallace vous sortez ensemble ?
Perrine eut comme un choc de Taser.
- QUOI ? NAN !
- Heureusement pour toi, il est pédé comme un foc ! souffla Santana en souriant.
- Ça se voit un peu depuis l'espace en même temps... marmonna Fey.
- Je sais, ça, il est venu chez moi !
Naomi regarda Perrine, atterrée. Perrine regarda son amie.
- Quoi ?!
- Rien, continue de t'enfoncer comme une idiote, visiblement, j'peux rien faire pour toi...
- Euh, finalement vous avez pas répondu à la question... marmonna la curieuse Christina.
Naomi soupira.
- On trouvait juste que le sujet était meilleur que celui qu'on avait au départ. Perrine a dit « Ce sera toujours mieux que Pokémon et Art », et on s'est lancés quoi.
- Oui voilà... acquiesça Perrine, se sortant ainsi des sables mouvants où elle s'était enfoncée.
Les autres filles acquiescèrent.
- Et vous pensez quoi de Francis ? demanda Fey.
- Le grand avec Quinn et Lucy ? Il a l'air gentil mais un peu bête... songea Christina.
- Vous croyez qu'il sort avec Quinn ? On les voit jamais se tenir la main ou quoi ! s'étonna Fey.
- Tu peux parler, on te voit presque jamais traîner avec James ! ricana Santana.
- Oui, parce que ses potes sont de gros débiles insupportables ! soupira Fey.
Ana, Christina et Santana haussèrent les sourcils. Naomi et Perrine écoutaient poliment en hochant la tête.
***
- Je sais pas de qui t'as hérité ça, Perrine, mais t'es d'une maladresse !
- T'es marrante, toi !! J'aime pas ce genre de colloques entre filles, ça me gonfle !
Les garçons vinrent rejoindre les filles.
- Alors, comment s'est passé l'opération « On parle aux autres pour faire bien » ? sourit Wallace.
- J'ai juste été invitée par Christina qui voulait qu'on apprenne à mieux se connaître, voilà tout ! soupira Naomi.
- J'ai détesté, c'était nul ! grommela Perrine.
- Alors ça, c'est très étonnant ! ironisa Walter.
- C'est vrai, ça, Truman ? T'es asociale ? Rrrrr, tu deviens de plus en plus séduisante ! sourit Wallace.
- Tiens, figure-toi qu'Ana croyait qu'on sortait ensemble !
Wallace hocha la tête.
- Elle a du flair la petite russe, si tu vois ce que je veux dire !
- Non. Ta gueule !
Walter et Naomi regardèrent Perrine qui soupira.
- Rien, rien, rien, rien du tout, ok ?
- On n'a rien dit... marmonna Walter.
- C'est toi qui t'excite pour rien ! Faut arrêter le café, Perrine ! souffla Naomi.
- Ca va, j'me calme...
- Les filles !
Francis aborda le groupe. Walter plissa les yeux.
- J'suis un mec !
- Et moi je fais la fille que le mercredi soir ! signala Wallace.
Naomi et Perrine regardèrent Wallace alors que Francis se contenta d'une grimace dégoûtée.
- Toi, pour rappel, je suis pas intéressé !
- Ca veut pas dire hétéro...
- Vous sauriez pas où est Quinn ?
- Probablement aux toilettes... marmonna Naomi.
- On n'a pas mangé avec elle... signala Perrine.
- Zuuuuuuut... geignit Francis. Merci les filles !
Francis partit, en panique. Wallace soupira.
- Une si belle paire de fesses... laissées à l'abandon...
- On peut être sérieux, cinq minutes ? Vous avez déjà choisi vos trois options test ? demanda Naomi.
- On peut parler d'autre chose, je sens que ça va me faire chier ! soupira Wallace.
- Je vais prendre Arts, mais comme je suis OBLIGEE d'en tester trois, je vais tester Littérature et Philosophie en même temps... soupira Perrine.
Naomi regarda son amie.
- Toi, va parler à ton père entre les cours, t'as des soucis émotionnels, je le sens !
- Gnnnnnnnnn...
- Je vais prendre Littérature, c'est plus que probable, mais en guise de test je vais prendre Gymnastique et Journal de l'école.
- Pour moi ce sera Informatique, Littérature ou Philosophie... marmonna Walter.
Wallace plissa les yeux.
- J'sais pas trop... Le sport ça me gonfle mais y'a des beaux mecs...
- Prends Philo, Wallace, tu en tiens déjà une sacrée couche... marmonna Walter.
- Philo, nan, la salle va être remplie de boutonneux à lunettes !
- Informatique aussi, Arts...
Wallace claqua des doigts.
- Mais ouais, Arts !!! Comme ça je dessinerais des hommes à poil !!
- C'est uniquement des natures mortes, on est dans un établissement scolaire ! soupira Perrine.
Wallace baissa la tête, dépité.
- Meeeeeeeeeeerde !!!
- Faut aller en histoire, je crois... marmonna Walter.
- Oh ça va hein, tout le monde n'a pas de roulettes comme monsieur ! grommela Wallace.
***
- A ce moment-là, Ergophis II, le Roi de Poképolis, acculé, s'est enfermé dans une salle secrète dans les souterrains avec sa femme Vahamina et son fils Delemène. Les soldats de l'armée indépendante étaient très nombreux autour du château, prêts à faire signer au Roi un traité leur cédant le pouvoir. Sans un tel traité, ils ne seraient pas considérés comme détenteurs du pouvoir. C'est cette dernière réflexion qui sauva Poképolis.
La classe était fascinée par ce cours. Helen savait y mettre l'emphase. Preston, son Miradar, observait également, appuyé contre le bureau.
- Ergophis II savait qu'il ne pouvait pas laisser le pays aux mains de l'armée indépendante. Ce n'est pas pour rien que dans son livre « Traité du monde libre du grand empereur Ergophis, deuxième du nom », qui est souvent considéré comme un traité mégalomane digne des plus grands fascistes, il dit en ces termes : « La Nation prévaut sur tout. Le peuple ne vaut rien en comparaison de la nation, tout au plus il se repait de ses bienfaits et reverse son effort, mais il est aisément périssable pour sa survie. » Vous notez la citation...
Les élèves étaient évidemment scotchés à leurs ordinateurs. Gina copiait sur Holly qui allait un tantinet plus vite qu'elle. Violette rédigeait pour trois, c'était son tour, Amélia étant scotchée sur un épisode génialissime de Gossip Girls on the Beach, et Rebecca étant hautement occupée à choisir des robes sur un site de prêt à porter.
- Ergophis savait que seule sa signature ferait foi. Il savait que seul son accord ferait foi. Il savait également que les lois qu'il avait élaboré et qui étaient censées protéger son pouvoir et sa lignée – nous en avons parlé, celles qui instaurent sa femme ou son fils comme ses successeurs s'il mourrait – allaient être ses pires ennemies. Ce qu'il fit, donc, fut à la fois d'une grande simplicité, d'une grande cruauté et d'une intelligence proprement macabre.
Helen prit une grande inspiration.
- Dans ce tombeau mortuaire tout bonnement clos que lui seul, de l'intérieur pouvait ouvrir, il sortit son fidèle Galeking, symbole de son pouvoir, qui rameuta à sa suite les autres Galeking de la garde royale – je vous rappelle que tous les Galeking de la garde d'Ergophis II étaient dorés, peints avec un mélange de souffre et d'huile et d'autres ingrédients chimiques - Il décima sa femme et son fils qu'il fit piétiner par l'armée de Pokémon, et ensuite se trancha les mains et la langue – alors, la légende veut que ce soit son propre Galeking qui lui ait mangé les mains et arraché la langue, mais cela semble hautement improbable, surtout pour la langue – et il se livra aux ennemis. Ergophis II était vivant – donc la nation survivrait – mais il était désormais incapable de passer sa gouvernance. L'armée indépendante, incapable de faire quoi que ce soit pour atteindre son objectif, rendit les armes... Oui, Walter ?
- N'auraient-ils pas pu tuer Ergophis II ?!
- Surtout pas – car de fait, prendre Poképolis équivaudrait à s'approprier un terrain vague. Ergophis II était la Nation personnifiée, il avait fait en sorte que lui seul soit en mesure de gouverner et de dire qui gouvernerait. Sa mort aurait apporté un tel chaos que les terres n'auraient eu aucune valeur. C'est ce qu'on peut appeler le paradoxe des méchants. Les méchants veulent détruire un système pour s'en emparer – or comment s'emparer de quelque chose qu'on veut détruire ? La destruction ne va-t-elle pas ruiner l'attrait d'une possession éventuelle ? Là est tout le paradoxe, très bien résumé par cette fin de règne d'Ergophis qui succombera évidemment à ses blessures trois semaines plus tard. La gouvernance de la République de Poképolis est donc assurée, entre – 684 et – 644 par, Partie 5 de notre chapitre 1, « Le règne du Consul des Sages ». Si vous vous êtes toujours demandé d'où vient le conseil des quatre, la réponse va vous être donnée dans cette partie.
***
- Hmmm... Je pense que vous devriez commencer par cimenter le plan du devoir. Vous plus que les autres. Commencer par faire le plan, intro, parties, conclusion. Vous ne vous en sortirez pas autrement.
Wallace acquiesça. Walter hocha la tête.
- Je suppose qu'on doit faire trois parties... Roland Smirnoff, Direction Dresseurs et finalement... Les deux réunis.
Helen acquiesça.
- Exactement. En premier lieu, vous devez constituer une grosse partie documentaire. En second lieu alors vous expliquerez les liens entre Roland Smirnoff et cette organisation bizarre. Etant donné que la documentation sur Smirnoff existe en quantités suffisantes, vous devriez vous concentrer sur Directions Dresseurs d'abord.
Perrine soupira.
- La doc sur Roland Smirnoff est désolante de subjectivité...
- Raison de plus pour vous y attarder l'an prochain. Cette année, commencez par le plus laborieux, tant que vous avez encore toute votre motivation. Vous recouperez les informations sur Roland plus tard. En attendant je vous informe juste sur un point capital.
Les quatre relevèrent la tête vers leur prof.
- Ne faites AUCUNE recherche informatique chez vous. Faites-les ici. Quitte à vous faire aider par un des membres du club informatique, lorsque les options seront réellement décidées.
- On a déjà repéré le groupe des fanas d'ordinateur, on va voir avec eux ! sourit Wallace.
- Je pensais surtout à toi, Wallace, en disant cela.
Wallace haussa les sourcils.
- Tu es le plus intrépide et le plus investi dans le projet. Raison de plus pour faire attention, si jamais vous êtes découverts, c'est à toi qu'on s'attaquera en premier.
- ... mais les alliés de Roland Smirnoff sont au courant du devoir, ils nous ont même autorisé... marmonna Walter.
- Pas Direction Dresseurs. Quant à l'appel qu'a passé le proviseur, j'ai de sérieuses suspicions à son égard... marmonna Helen.
Naomi pencha la tête.
- Comment ça ?
- Je ne sais pas, c'était trop simple, trop évident, trop coulant. L'administration Smirnoff a été la plus radicale et la plus dure jamais vue, intransigeante sur tout document produit à son sujet, et là, on nous laisse faire... ça cache quelque chose ou je ne m'y connais pas. En tant que professeur d'histoire, mon esprit critique est sérieusement titillé. Je sais que les gens du pouvoir changent d'avis très rarement et pour des raisons souvent simples mais difficiles à déchiffrer. Enfin bref, allez à la médiathèque, on reparlera de ça plus tard.
Le groupe acquiesça et se dirigea vers son objectif.
***
- Tu devais pas parler à ton père ? s'étonna Naomi alors que le groupe arpentait les étalages de la médiathèque.
Perrine soupira.
- Je le ferais à la maison, là il bosse, j'ai vraiment pas envie de l'embêter avec ça, et j'ai pas envie de l'embêter tout court.
- Les parents de Perrine sont en sucre ! sourit Wallace.
- Toi, la ferme !
- Et Perrine est en feu ! poursuivit Wallace en levant les mains, apeuré.
Walter soupira.
- Tu es tendue à cause de quoi, en fait ?!
- Rien !
- Elle n'aime pas les autres filles de la classe... souffla Naomi.
- Je veux juste qu'on me fiche la paix, c'est trop demander ?
Walter, Wallace et Naomi se regardèrent. Perrine soupira et prit un livre.
- Voilà... Bon, avec ça, ça devrait aller, je vais prendre les premières notes et nous réserver une table !
Perrine s'éloigna. Wallace plissa les yeux.
- C'est un peu tendu chez elle, du peu que j'ai vu, je comprends qu'elle s'énerve un peu toute seule.
- Tendu comment ça ? s'étonna Naomi. Ses parents sont adorables !
- Nan je veux dire, elle, par rapport à ses parents... Elle est un peu leur bonniche, quoi.
- Oh, mais ça c'est une situation qu'elle a voulu, Wallace ! Ne confonds pas tout. Elle est tendue parce qu'elle croit que tout le monde a besoin d'elle, et qu'elle croit n'avoir besoin de personne. C'est tout.
Wallace acquiesça.
- Je te dis juste ça pour que tu ne l'énerves pas plus, d'accord ?
- Oui madame.
- Et ça t'explique aussi pourquoi elle et moi on est si proches ! assura Walter.
Wallace acquiesça, compréhensif.
- Sauf que moi je ne suis pas aussi expansif dans ma rage.
- Hm, oui, je vois ça...
Le groupe vint rejoindre Perrine à la table qu'elle avait prise. Non loin, le groupe de Tristan travaillait également.
- Même si aucun Pokémon n'a écrit de roman, ça n'empêche qu'ils ont une énorme place dans la littérature ! On devrait lister les genres littéraires où ils apparaissent !
- Preum's sur la science-fiction !! cria Tino.
- T'es pas marrant. Bon, je prends la Fantasy... sourit Robbie.
- Tristan, tu prends quoi ? marmonna Tino.
Tristan était médusé par Wallace qui était penché au-dessus de Naomi.
- Association créée en 2035 ?! Mais... c'est pas...
- C'est bien ce que je dis, ça n'a pas de lien direct avec sa position à l'association, il n'en a pris les rênes qu'il y a cinq ans !
- On est d'accord, Roland Smirnoff ne les a pas directement créés...
Wallace pointa une ligne.
- D'abord appelée Avenir Dresseurs, reprise en main en 2040 sous l'appellation « Direction Dresseurs » par un certain Seth Corrigan ! Voilà !! YES !
Tino tapota la tête de Tristan.
- Tristan, on bosse, là !
- He... Hein ?! Ah oui !
- T'es souvent dans la lune en ce moment !!
- Désolé...
- Je vais demander à Naomi de mettre des pantalons, visiblement ses genoux te perturbent ! sourit Tino.
- ... Désolé vraiment !
- Si tu veux un conseil, elle est super militante, toujours à défendre les gens, elle n'a aucune conversation, tu peux trouver beaucoup mieux ! admit Christina.
- ... quelque chose me dit que c'était méchant, ce que tu viens de dire... marmonna Robbie.
- Ah non, simple analyse de femme !
Tristan grimaça et jeta un regard vers Wallace qui s'était rassis, n'ayant plus cette délicieuse position inclinée mettant ses attributs en valeur.
- Je... euh, je crois qu'on devrait plus se focaliser sur l'importance croissante du rôle des Pokémon dans les fictions romanesques ! proposa Tristan.
- Ah, bonne idée ! admit Christina.
- Je reste preums pour la science-fiction !
- Il est plus question de genres, Tino... grommela Robbie.
Mike passa à côté du groupe de Wallace.
- Hey, Naomi, t'es super jolie aujourd'hui !
Naomi releva la tête vers Mike, très surprise. Wallace et Walter se regardèrent l'air de dire « Technique de drague pas subtile du tout, alerte, alerte »
- Mer... ci...
Tino regarda Tristan.
- Tu devrais faire quelque chose, Mike s'intéresse à Naomi !
- ... euh...
Mike approcha Naomi.
- Dis, ça te dirait qu'on prenne un verre un de ces quatre ?
- On bosse, là... marmonna Naomi.
- Ouais, mais après les cours, quoi, genre ce soir !
- C'est très gentil, mais et d'une, je ne suis pas intéressée, de deux, je n'ai absolument pas le temps. Merci, mais là, non.
- Ok. Ok, j'te laisse le temps de te décider, mais sache que ma victoire de ce matin, je l'ai remportée en pensant à toi.
Walter acquiesça.
- Je suis sûr qu'elle a été très touchée quand tu as essayé d'attaquer un Spectre avec une attaque Normale en son honneur !
Wallace sourit. Mike haussa les épaules.
- Hey, personne n'est parfait, mais certains s'en rapprochent plus que d'autres. A plus, Naomi.
- Hin hin...
Mike s'éloigna. Wallace soupira.
- Et l'oscar de la maxime la plus balourde est attribuée à...
- J'allais le dire... marmonna Walter.
- Oh, ça va les gars... Il est maladroit mais plutôt beau garçon.
Wallace leva les yeux vers Naomi.
- Tu t'intéresses aux HOMMES ???
- Oui, t'as vu, on a plein de points communs !! ricana Naomi.
***
Le soir venu, Wallace rentra de son côté, Naomi de même. Perrine raccompagna Walter chez elle, ses parents venant dîner à la maison.
- Ca va mieux ? demanda le cousin.
- Oui... J'étais juste... J'aime pas me forcer à rencontrer des gens.
- Dit celle qui s'est lancée dans un devoir risqué sur un coup de tête avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.
Perrine hocha la tête.
- Ok, ok... T'as gagné. Wallace, c'est différent.
- Je suis d'accord. Je l'aime bien ce Wallace.
- Ah ?
- Hm. On pense pareil. Un peu comme toi et Naomi. Et Wallace pense comme toi aussi, j'en suis persuadé.
- Certes...
- Et arrête de t'en faire pour le devoir, ça va bien se passer.
Perrine haussa les sourcils.
- Hein ?
- Oh je t'en prie. Ça se voit que tu stresses pour ça aussi. Même Wallace l'a compris, il avait l'air peiné.
- Zut, faudra que je le rassure, c'est pas sa faute à lui...
- La tienne ?
- Non, celle de ma famille. Je stresse parce que je sais que ce qu'on est en train de faire, ça va changer ma famille.
- Et la mienne alors ?
- Pardon Walter... Juste que... Mon père à moi est moins résistant que le tien.
- T'as jamais vu mon père avant un de mes examens médicaux... quand il demande aux médecins si je risque de mourir après une simple IRM, ça fait très, très peur !
Perrine ricana à la suite de Walter.
***
Sifflement. L'infirmier pousse un chariot à travers les allées de l'hôpital. L'homme siffle comme s'il était dans une pub. Il s'arrête devant une chambre, prépare quelque chose, semble très à l'aise voir comme un poisson dans l'eau. Une infirmière s'arrête dans le couloir vide et vient le voir. L'homme est trop détendu. C'est suspect.
- Monsieur ? Monsieur, vous avez un badge ?
L'homme relève les yeux. Avec son masque de médecin sur le visage, il est méconnaissable.
- Monsieur ? Vous êtes le docteur Feldman ?!
L'homme s'approche de l'infirmière d'un pas assuré. Celle-ci semble prendre peur.
- M... Monsieur, déclinez votre identit...
Une simple seringue habilement plantée dans le cou fait perdre connaissance à la jeune femme. L'homme recommence alors ses préparatifs, puis il entre dans la salle de réveil. Avec toutes les infirmières au travail, et lui, traînant son chariot. Personne ne s'occupe du petit garçon. Comme c'est triste.
Alors l'infirmier dépose une boîte dans le lit du jeune homme. Il la dissimule bien pour ne pas que ces gourdasses d'infirmières ne la découvrent. Et puis il s'en va.
En sifflotant toujours ce même air agaçant.
Cette chanson des Beatles, « Hey Jude »...
***
Walter se réveilla enfin, des heures plus tard.
- Huh...
- Ne bouge pas mon chéri ! L'opération s'est bien passée !
Walter regarda ses parents qui semblaient infiniment rassurés.
- ... tout va bien, j'ai pas mal.
- Je sais, mon grand, t'as jamais mal... sourit Colin, quelque peu inquiet quand même.
Walter essaya de se relever, mais en bougeant ses bras, il tomba sur une étrange boîte.
- ... euh...
Walter sortit la boîte de sous les draps. Colin et Aude semblèrent très surpris.
- Mais...
- D'où ça...
Lorsque Walter ouvrit la boîte, il en sortit une Pokéball. En ouvrant l'objet, il en fit sortir un Elekid.
- ... Ah bon... C'est nouveau...
Colin et Aude se regardèrent, affolés.
Cette fois, pas à cause de la santé de Walter.
Ce qui... quelque part, rassura le jeune homme.