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Valdea, voyage vers l'inconnu de Shaam



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Informations

» Auteur : Shaam - Voir le profil
» Créé le 16/07/2012 à 21:14
» Dernière mise à jour le 31/08/2012 à 22:30

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée   Sinnoh

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29 - Jouons quelques notes
Célestine était au café Luminéon et écrivait sur son ordinateur portable. Cependant elle avait du mal à avancer dans son histoire, si les grandes lignes étaient claires pour elle, trouver des raisons cohérentes pour expliquer tel ou tel évènement s'avérait être une tâche fastidieuse. La belle brune soupira, apparemment ça n'allait pas être une journée très productive pour elle.
Son histoire était celle de deux amies bannies de leur village pour une faute grave commise à moitié seulement. Ensemble elles cherchaient le moyen d'être acceptées chez elles : trouver le même joyau magique qu'elles ont détruit accidentellement.
A vrai dire Célestine doutait de sa capacité à faire une percée dans la littérature fantasy mais elle tenait tout de même à concrétiser ses idées.
Elle eut une pensée pour Desmond, désormais un ami spécial voire confident sur les bords. La seule personne pour le moment qui la faisait sortir un peu de la monotonie dans laquelle elle vivait.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Desmond était en train de stresser, au point que son front commença à extérioriser quelques goutes de sueur.
A peine commençait-il à se sentir à l'aise en compagnie de Célestine, qu'une nouvelle épreuve, bien plus hasardeuse l'attendait. En effet, Célestine l'avait invité chez elle. « Déjà... » pensa le jeune homme. Cet après-midi allait peut-être s'avérer riche en situations embarrassantes et regards suspicieux. Car Desmond redoutait les comportements que la famille de Célestine allait avoir à son égard, lui cet « ami » dont ils n'ont très probablement jamais entendu parler et qui surtout n'avait guère l'air d'être de la même stature qu'eux. Voilà un nouveau défi pour lui qui commençait à peine à adopter une attitude assurée. Il allait devoir faire attention à sa langue.

Desmond soupira une nouvelle fois alors qu'il attendait devant le Centre Pokémon d'Unionpolis. A quelques minutes de quinze heures pile, une belle Mercedes noire s'approcha du jeune homme, la même qui attendait Célestine à l'entrée du Square paisible. La brune, habillée de beige cette fois-ci, sortit du véhicule et salua Desmond, puis l'invita à prendre une place à l'intérieur.

Durant le trajet, Desmond resta silencieux car il se sentait très, très mal à l'aise et la tension se lisait facilement sur son visage. Célestine le remarqua et comprit que la présence de Donovan en était la raison. Même le majordome réalisa à un moment qu'il importunait les deux jeunes en arrière.

- Je vous en prie, dit-il, jeune homme, ne soyez pas gêné par ma présence.
- Euh...
- Ça va aller, Donovan. Ne prête pas attention à ça.

Desmond regarda Célestine qui venait de le sauver d'une situation affreusement embarrassante où il ne savait pas comment répondre. Il se dit alors qu'il aurait pu faire mieux, donner une brillante première impression. A la place il n'avait guère l'air intéressant. Une sacrée épreuve, oh que oui.

- Bien, répondit Donovan.

Desmond découvrit un peu plus tard la demeure des Lamperge. D'abord le grand portail derrière lequel un Arcanin intimidant était couché. Ensuite, d'immenses espaces verts s'étendaient librement autour d'une belle et imposante maison avec une large piscine à côté. En entamant son voyage, Desmond ne s'était douté un instant qu'un jour il allait admirer un endroit pareil. Célestine sourit devant son étonnement apparent.

- Mes amis font tous la même tête en venant pour la première fois...
- Il y a de quoi...

Après s'être garé, Donovan eut l'amabilité de s'éclipser. Célestine s'amusa à jouer les guides pour un Desmond toujours en admiration. Puis elle l'invita à prendre une tasse de thé devant le jardin.

- La maison m'a semblé plutôt vide...

Chose qui avait réjoui le jeune homme.

- C'est exact. Mon père, mon frère et ma sœur aînés travaillent beaucoup et sont souvent en voyages d'affaires, je ne les vois pas tous les jours.
- C'est pour ça...
- J'invite des amis de temps en temps mais eux aussi sont souvent occupés. Je me sens un peu seule et... inutile.
- Mais pourquoi ça ?
- On n'a pas besoin de moi pour gérer quoi que ce soit, on ne fait même pas attention à moi... à part mon rêve assez naïf de devenir romancière, je n'ai pas de travail en vue. Peut-être que mon destin est de subir un mariage arrangé...
- Ne dis pas ça...

Desmond avait encore des doutes quant à son statut de « confident » mais là il venait d'en avoir le cœur net. Il fallait dire quelque chose pour la rassurer, et peut-être même gagner encore plus de sympathie.
De son côté, Célestine désirait du réconfort et appréciait la présence de deux oreilles attentives mais en même temps elle savait pertinemment que cela ne risquait pas de changer le cours des choses.

- Il ne faut pas être pessimiste, et puis on ne sait jamais ce que l'avenir réserve... juste parce que tu ne vois pas venir de tournant ne signifie pas qu'il n'y en a pas, des choses imprévisibles peuvent se produire...

Le tout dit avec un soupçon de guimauve et de ridicule. Célestine sourit néanmoins et remercia Desmond. S'ensuivit un silence gêné mais durant lequel Desmond se rappela la raison première de sa visite.

- Alors Célès, à propos de Valdea, je suis impatient de savoir ce que tu as découvert.
- Oui, j'avais presque oubli ! Ce n'est pas grand-chose mais c'est intéressant.

Elle tendit un livre à Desmond qui observa la couverture. Ce bouquin s'intitulait « Pokémon mythiques : entre réalité et fabulations » et était l'œuvre d'un certain Hermann André. D'après le quatrième de couverture, ce livre présentait une liste non-exhaustive des Pokémon mythiques et intrigants, les regroupant en trois catégories : ceux dont l'existence à été prouvée, ceux qu'on a démontré comme étant purement fictifs, et enfin ceux sur lesquels on ne pouvait guère se prononcer avec certitude.

- Et donc le Pokémon de la Calamité serait mentionné ici ?
- C'est ça. Va à la page 147.

Dans la dernière catégorie, était mentionné le « Pokémon de la Calamité ». Desmond sentit de l'excitation monter en lui.

« Le Pokémon de la Calamité est intimement lié à « Valdea », cette région mythique qui aurait purement et simplement disparu de la Terre. D'après cette légende la Pokémon Calamité serait responsable de la disparition de cette région. A priori, personne ne connait l'origine de ce scénario ; était-ce simplement le fruit de l'imagination fertile d'un conteur dans un village ? Ou bien est-ce une vérité historique occultée par les détenteurs du pouvoir ?
Quoi qu'il en soit, le sujet n'intéresse pas grand monde ce qui est assez dommage.
Pour en revenir au Pokémon Calamité, un commerçant marin avait donné sa description, il y a près de deux siècles plus tôt. Là encore tout pousse à croire que c'était inventé de toutes pièces par une personne un peu fofolle voulant faire son intéressant. D'après cette personne, c'était un Pokémon de type Acier/Insecte, bipède, avec deux bras et deux jambes tous minces. La majeure partie de son corps serait d'une couleur métallique et son visage serait protégé par un casque osseux similaire à un heaume. Son torse aussi était protégé par une cuirasse ou un plastron aux motifs étranges, similaires à ceux présents sur l'acier de Damas.
Bien entendu on ne prit pas au sérieux le commerçant qui prétendait tenir cette description de son père qui lui-même l'avait appris par ses ancêtres.
Mais comment un Pokémon qui n'est pas pourrait faire disparaître une région, en d'autres mots agir sur l'espace alors qu'il n'est pas Palkia ? A moins que ce ne soit un Pokémon Légendaire capable d'entrer en contact avec le Pokémon Spatial. Et encore, les motivations de cet acte fantaisiste demeurent obscures.

En tout cas l'absence de preuves solides empêche de confirmer ou réfuter l'existence d'un tel Pokémon. »


Desmond avait lu d'une traite. Les motivations du Pokémon Calamité n'étaient malheureusement pas révélées mais par contre il eut droit à une description physique très intrigante.

- Ok, cet Hermann André est au courant pour Valdea. Cette phrase, « Ou bien est-ce une vérité historique occultée par les détenteurs du pouvoir ? » est à elle seule un indice et pas des moindres. Tu veux mon avis ? Il fait partie de ceux qui laissent des indices à gauche et à droite. S'il balance la vérité toute crue, les médias vont le prendre pour un fou et ça nuira à son image et lui créera des soucis. Ces médias qui sont contrôlés par le gouvernement dont certains acteurs ne veulent pas qu'on sache l'histoire de Valdea.
- Je comprends mieux...
- Pour autant ce type parvient à faire passer ces quelques indices. Peut-être aussi qu'on l'a forcé à ne pas faire des révélations sous peine de lui créer des problèmes.
- Tu viens de déduire tout ça ?! s'étonna Célestine.
- Non, depuis quelque temps déjà je réfléchis aux raisons qui font que certaines personnes se contentent juste de cacher des indices flous. Est-ce qu'il y a un moyen de contacter l'auteur de ce bouquin ?
- Il est mort depuis des années, et je n'ai pas trouvé quelque chose de vraiment révélateur ou intéressant à son sujet sur internet.
- Ah... dommage.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Plus tard, Célestine invita Desmond à rejoindre sa chambre. Ils entrèrent dans la large et soigneusement entretenue pièce. Il n'y avait pas beaucoup de décorations et c'était carrément vide par endroits mais de cette sobriété se dégageait une aura de sérénité et d'élégance. Eugénie l'Altaria contribua au charme de la pièce par sa présence sur un grand coussin. La dragonne bleue salua les deux jeunes d'un doux cri. Desmond s'installa sur un canapé.
Dans un coin de la chambre, à côté d'un balcon, il y avait un somptueux piano noir que Desmond observa, intrigué.

- Tu sais jouer d'un instrument ? demanda Célès.
- A vrai dire, pas vraiment. Mon frère a une guitare et en joue de temps en temps, mais moi je n'ai jamais eu assez de motivation pour apprendre sérieusement à en jouer. Je sais juste faire quelques mélodies connues... je suppose que tu sais jouer du piano, non ?
- Si, depuis longtemps. Et... tu as des préférences musicales, en particulier ?
- Eh bien... principalement du rock dans toutes ses formes. Énormément de groupes : Oasis, Metallica, Pink Floyd, Guns and Roses, Nirvana, etc...
- Je n'ai jamais osé explorer en profondeur ce genre...
- Laisse-moi te dire que tu rates quelque chose. Ne fais pas attention aux productions actuelles et penche-toi sur les vieux artistes.
- J'essaierai !
- A part ça, je m'intéresse aussi aux musiques réalisées pour beaucoup de films, de jeux vidéo...

Desmond lui fit écouter sur son portable quelques pistes délicates voire émouvantes qu'il jugeait convenir à Célestine. Et en effet elle sembla apprécier et lui demanda de lui noter les noms des artistes qui l'intéressaient.
Puis elle eut l'idée de lui jouer du piano, de le faire entrer encore plus dans son monde intérieur, son jardin secret.

- J'espère que ça va te plaire.
- Hm.

Célestine commença à jouer. Desmond écouta attentivement et admira les compétences de la brune ; ses tapotements sur le clavier se faisaient spontanément et avec grâce. D'ailleurs elle avait de très jolis doigts et ses ongles n'avaient guère besoin de vernis ni de retouche quelconque pour être ravissants.
Eugénie, quant à elle, bougeait lentement sa tête de gauche à droite et de droite à gauche, les yeux fermés, touchée par les mélodies émanant du grand instrument musical.

- C'est très joli... tu es très douée.
- Merci ! Alors, ça t'a inspiré ?

Desmond réfléchit un moment avant de répondre.

- Au départ, c'est assez... comment dire... il y a de l'angoisse là-dedans, puis après il y a de plus en plus d'espoir. Enfin je trouve...

Célestine sourit ce qui embarrassa Desmond.

- Ton interprétation est proche de la mienne... contente de voir que ça t'a parlé.
- Hm...
- Dis, tu veux apprendre un peu ?
- Oui, pourquoi pas !

Desmond s'approcha davantage du piano et appuya sur quelques touches au hasard. Célestine lui montra ensuite une mélodie simple à reproduire et l'assista dans son essai. Elle sourit de voir Desmond s'intéresser un tant soit peu à jouer de la musique, alors que personne dans son entourage n'y prêtait vraiment attention.
Au départ il pensait que ça allait être inintéressant et qu'il devait s'efforcer pour montrer de l'intérêt, mais au final et à sa propre surprise il changea d'avis. Desmond apprécia de réaliser des mélodies par lui-même mais pensa qu'avec son voyage il n'aurait guère l'occasion de s'exercer davantage.
Par ailleurs l'amitié entre les deux jeunes se développait rapidement à travers foule de discussions (dont une sur le premier tome de Smirnoff) et ils ne sentirent pas le temps passer.

Alors qu'ils se dirigeaient vers la porte, Desmond et Célestine tombèrent nez à nez avec la mère de cette dernière qui visiblement revenait d'une sortie. Célestine présenta Desmond comme ami ; la rencontre se passa sans accrocs mais Desmond décela un regard dédaigneux chez la mère de Célès. Peut-être qu'elle le voyait déjà comme une sorte de profiteur. Mais il se réjouit tout de même car les choses auraient pu être pires, elle aurait pu par exemple lancer une phrase cynique.
Donovan accompagna les deux amis au garage où il allait reconduire Desmond au cœur d'Unionpolis. Desmond avait décliné poliment au départ mais Célestine avait insisté pour le remercier de son déplacement de Voilaroc.
Le majordome de Célestine, un trentenaire aux courts cheveux noirs et qui portait des lunettes, aborda Desmond en lui demandant s'il avait apprécié cet après-midi chez les Lamperge. Puis il lui demanda son occupation.

- Je suis Dresseur Professionnel.
- Professionnel ? répéta Donovan d'un ton presque moqueur. C'est bien à l'académie de Féli-Cité que tu vous avez été formé ?
- Exactement.
- Et vous comptez participer à la ligue ?
- C'est ça.
- Et pensez-vous pouvoir vivre de votre diplôme ?
- Pourquoi cette question ? asséna Desmond, agacé.
- Donovan, c'est indiscret ! dit Célestine.

Donovan adressa un regard assez méprisant au jeune homme puis s'excusa sans sincérité.
Desmond souffla. Il se demanda si le franc-parler auquel il était sur le point de s'adonner tenait du courage ou de l'insolence, mais inspira et ouvrit la bouche.

- Écoutez, je sais ce que vous pensez.

Donovan adressa un regard interloqué au jeune homme qui le regardait droit dans les yeux.

- Plait-il ?
- Ça se voit dans votre façon de me regarder que vous ne me blairez pas.
- Euh, non...
- Allez, inutile de nier. Vous pouvez tout me dire, moi la franchise ne me blesse pas. Je crois que vous, et pas seulement vous, pensez que je suis en quelque sorte « indigne » d'être l'ami de Célestine. Moi, simple dresseur qui veut participer à la ligue. N'est-ce pas ?
- Eh bien, puisque vous me demandez d'être honnête, alors oui, c'est bien ce que je pense, jeune homme.
- Donovan !! s'écria presque Célestine. Ce n'est pas à toi de décider de ce genre de choses !
- Pardon, mademoiselle...
- Tout de même ! C'est quoi cette attitude élitiste et hautaine ?

Desmond ne voulait tout de même pas créer des embrouilles entre Célestine et Donovan. Il intervint à sa manière.

- Dites, Donovan, pourquoi pensez-vous que Célès vous tutoie ?

Donovan et Célestine se regardèrent, interloqués.

- J'ai ma petite théorie : à la base elle veut vous rapprocher d'elle, faire de vous un ami et pas simplement un prestataire de services divers. Apparemment vous n'avez pas compris mais elle aussi n'a pas fait d'énormes efforts de son côté.

Célestine était effarée par la soudaine perspicacité du dresseur.

- Vous ne cherchez pas à la comprendre ou à faire évoluer sa situation. Saviez-vous qu'elle s'ennuie pas mal ici et qu'elle aimerait changer de mode de vie ?
- Comment ?
- Vous m'avez bien entendu. En plus elle n'a pas un seul confident dans cette maison, je trouve ça désolant. Alors quand elle veut se faire des amis, son entourage pourrait au moins lui accorder ça.

Desmond se demanda alors s'il n'y était pas allé trop fort et redouta la réaction de Donovan qui semblait bien embêté. Allait-il lui lancer des infamies ? Le sommer de dégager ? Et éventuellement l'empêcher de revoir son amie ?

- Je... j'avoue que... vous avez raison sur toute la ligne. Et j, j'en suis désolé.

Donovan monta en voiture.

- J'y suis allé trop fort ? demanda Desmond
- Peut-être bien, mais ce n'est pas grave. Je parlerai de ça plus tard à Donovan, je crois qu'il me comprendra. En tout cas, merci Desmond. Tu m'as bien cernée et tu as été assez... courageux.

Desmond acquiesça par un timide « Hm » qui n'était pas du tout représentatif de ce qu'il ressentait. Quelques mois plus tôt il n'avait aucune amitié si développée avec quelque fille que ce soit.
Peut-être que sa profonde amitié avec Maxime avait un effet néfaste, il était tellement pris dedans que ça l'empêchait d'élargir son cercle de connaissances, de forger de nouvelles amitiés et des amours potentiels.
Là, en l'absence de Maxime, Desmond expérimentait de nouvelles situations, développait son savoir-être. Un mal pour un bien.
Desmond et Célestine montèrent à leur tour en voiture.

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Cette nuit-là, chez Prosper, Desmond rêva une fois de plus de Valdea. Les mêmes images se répétèrent dans son esprit, ce ciel nuageux gris et vert, ces plaines tristes, ces bâtiments abandonnés et intrigants... le jeune homme aux cheveux noirs se sentit frustré de ne pas pouvoir aller plus loin, d'entrer et découvrir dans ces habitations ou mausolées. Desmond ne savait pas encore que l'occasion allait se présenter dans un avenir proche.