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La Proie des Lames de Auraman



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» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 13/07/2012 à 23:47
» Dernière mise à jour le 13/07/2012 à 23:47

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Chapitre 2 : Une nuit mouvementée
-Chef, le bateau est inhabité. Des témoins affirment qu'il est là depuis plusieurs années sans bouger.
-Je m'en serais douté, répondis-je. Vu son état, il semble évident que personne ne l'entretient plus depuis un bon moment. Allons voir à l'intérieur.

La victime avait été emmenée à la morgue. Il nous avait fallu attendre encore une demi-heure pour obtenir plus d'informations sur l'épave qui se tenait devant nous, afin de savoir à quoi nous attendre. Les policiers continuaient d'inspecter la zone au peigne fin mais les indices principaux semblaient tous avoir été relevés. J'avais chargé une équipe de police d'identifier la victime afin d'en apprendre le plus possible sur elle et sur ce qu'elle faisait ici en pleine nuit.
Lorsque l'autorisation de monter sur le bateau fut donnée, il devait être environ 23h10 et je commençai à sentir la fatigue me gagner. Il fallait dire que j'avais passé la journée sur des feuilles inintéressantes et que cela fatigue autant qu'une course-poursuite infernale contre un criminel insaisissable. Comme il n'y avait aucun moyen de monter sur l'épave, on fit poser de longues planches afin de faire un pont improvisé et je montai le premier sur la carcasse du vieux rafiot. Le sol grinçait sous mes pas et les vagues faisaient tanguer le navire, ce qui n'était pas pour me plaire.
Je n'ai pas le mal de mer, mais sur un bateau en cet état, je préférais être prudent. A chaque fois que je posais le pied sur la ferraille rouillée qui servait de sol, j'avais l'impression qu'il allait se dérober sous mes pieds.
Quelques agents du commissariat montèrent à leur tour et un Grahyena manqua de tomber. Négapi était resté du côté des griffures. Je l'avais chargé de mener l'enquête de ce côté-là. A première vue, il n'y avait rien de suspect sur le navire. Quelques paquets de chips qui avaient été portés par le vent et les habituelles canettes de soda que les jeunes passants peu malins laissent traîner partout et aiment jeter dans des endroits improbables.
Je décidai d'aller au cœur même du navire, où se trouvaient déjà quelques policiers qui, selon moi, ne manquaient pas de courage. Parce que c'était vraiment un coup à choper le tétanos ou un autre saloperie de ce genre à l'intérieur. Il y avait plusieurs cabines pour l'équipage et celle du capitaine se trouvait tout en haut, dans un petit baraquement sur le pont. Je commençai par descendre du côté de l'équipage. Tout en inspectant quelques cabines, je demandai aux policiers que je croisai s'ils avaient trouvé quelque chose. Réponses négatives. La cale ne révéla rien de bien intéressant non plus, si ce n'est que le bateau risquait de couler sous peu si personne ne faisait de travaux sur la coque.
Il fallait croire que nous avions fait erreur et qu'aucun indice ne se trouvait à bord. Malgré tout, je décidai d'aller voir du côté des quartiers du capitaine. Je remontai sur le pont rapidement, en évitant de me blesser, et me dirigeai du côté de la cabine du maître des lieux. Celui-ci avait sans doute déserté depuis bien longtemps...
La porte s'ouvrit difficilement. La rouille avait atteint les charnières et je fus obligé de pousser du mieux que je le pus pour espérer entrer. Cette cabine était certainement la mieux conservée de tout le navire. La poussière y était nettement moins présente et les draps du lit semblaient propres. Tout était trop propre en fait. Quelqu'un avait fait le ménage ici, c'était évident. Mais était-ce seulement l'une des personnes concernées dans l'affaire ? Un Pokémon sans domicile fixe vivait peut-être ici et n'avait rien à voir avec le meurtre. Pour le savoir, il n'y avait qu'un moyen.

-J'ai besoin de l'équipe scientifique médico-légale ici ! Criai-je à l'attention des protagonistes restés en bas. Cherchez des empreintes dans la cabine !

Ladite équipe monta tant bien que mal et commença ses recherches. Je les laissai faire et descendis afin de voir si mon adjoint avait avancé sur ce que je lui avais confié.
Celui-ci était toujours devant les containers et je m'adressai directement à lui.

-Du nouveau, Négapi ? Demandai-je.
-Et comment ! S'écria t-il d'un ton enjoué. Les traces de griffures sont fraîches ! Elles sont là depuis l'heure du crime environ. J'en ai déduit que quelqu'un a escaladé ces containers. Et j'ai la preuve que c'est notre assassin qui est passé par là ! On le voit mal parce qu'il fait nuit, mais il y a des traces de sang sur chaque griffure ! Le sang de la victime !
-Excellent ! Nous savons maintenant par où est parti notre criminel. Il aurait donc escaladé ces containers...Le meilleur moyen pour savoir par où il est parti précisément serait de monter nous aussi là-haut.

J'ordonnai que l'on installe une échelle dépliable en haut afin de pouvoir y monter et en quelques minutes, nous pûmes à notre tour emprunter la route du criminel. La vue sur les docks était imprenable d'ici. Juste derrière les containers se trouvait une petite route sur laquelle nous relevâmes de traces de pneus. Notre piste s'arrêtait là. Le tueur avait pris un véhicule ici et s'était enfui.

-Bon, je rentre, grommelai-je. Il se fait tard. Envoyez-moi les résultats des analyses de la cabine demain à mon bureau.
-Voulez-vous prendre la voiture ? Demanda Négapi.
-Non, ça ira. J'habite pas loin, je vais rentrer à pied.

Je dis au revoir au Procureur et à quelques collègues puis je pris le chemin de la maison en pensant à cette affaire.
Les rues étaient désertes à cette heure-ci et le calme régnait parfaitement. A cette heure-ci, y avait-il un bar d'ouvert ? Je n'étais pas contre un petit Noigrume Drink, même si, je dois l'avouer, cette boisson empêche de dormir. Bizarrement, je ne me sentais pas rassuré. Les lampadaires éclairaient la rue d'une lueur pâle et seuls mes pas résonnaient comme des tambours dans ma tête. Je ne sais pas si vous connaissez cette sensation, lorsqu'il est très tard et que vous êtes fatigué, vous ressentez tout différemment, comme si vous étiez ailleurs. Et c'est dans cet état d'esprit que j'étais en passant dans la ruelle.

-Tu vas te taire, oui ? Disait une voix de Pokémon masculin.
-Lâchez-moi, espèce de mmff ! Répondit une autre voix, une voix féminine cette fois.

Je compris bien vite ce qui était en train de se passer. Une agression. Dans la ruelle. Je tournai mon regard et vit une ravissante Roselia qui était aux prises avec un Ursaring. Celui-ci leva la patte, prêt à utiliser une attaque Tranche. Il fallait empêcher cela ! Je me mis à courir et démarrai mon attaque Lame-Feuille. Je parvins à enrayer son attaque juste avant qu'elle ne frappe Rosélia et, étourdi par l'attaque, il la lâcha.

-T'es qui, toi ? Grommela Ursaring. Tu cherches les ennuis, c'est ça ?
-Je crois que c'est toi qui les cherches. Et bonne nouvelle, tu les as trouvés. Je suis le Commissaire Jungko et je vous arrête pour agression !
-Q...Quoi ?! Un flic ?!

Ce fut les derniers mots qu'il prononça de la soirée. L'instant d'après, une autre attaque Lame-Feuille le mettait hors d'état de nuire. Je poussai un soupir de soulagement. La Rosélia, qui était tombée par terre lorsque le criminel l'avait relâchée, me regardait avec des yeux ébahis. Je l'aidais à se relever.

-Vous n'êtes pas blessée ? Demandai-je.
-Non, je crois que tout va bien...répondit-elle. Je...j'ai eu vraiment très peur. Je ne sais pas comment vous remercier.
-Eh bien ne le faites pas. Je suis commissaire, c'est mon métier d'arrêter les criminels. Et on ne me remercie jamais pour cela, alors je ne vois pas pourquoi vous le feriez.
-Vous m'avez sauvé la vie, commissaire. Laissez-moi vous offrir un verre. C'est le moins que je puisse faire.

A ce moment précis, je ne saurais dire pourquoi, mais il me fut impossible de refuser. J'acceptais l'offre de Rosélia, sans trop réfléchir à vrai dire. Mon cerveau semblait s'être complètement vidé. J'étais trop épuisé pour refuser, je suppose. Rosélia se chargea d'appeler les autorités pour arrêter Ursaring qui était toujours dans les vapes et nous quittâmes la ruelle.
Nous allâmes dans le bar le plus proche, qui était encore ouvert à cette heure-ci.

-Et que faisiez-vous à cette heure tardive ? Lui demandai-je en avalant mon Noigrume Drink.
-Je pourrais vous demander la même chose, rétorqua t-elle. Je me promenais, comme chaque soir. Mais je pense que je vais éviter, à l'avenir, de passer par des ruelles sombres. Cela ne me réussit pas. Et vous ?
-J'ai été appelé tard ce soir pour une affaire de meurtre. Je rentrais chez moi justement quand je vous ai vue. On peut dire que vous avez eu de la chance. Si jamais je n'étais pas rentré à pied, je ne préfère pas savoir ce que vous seriez devenue. Enfin, merci pour le verre. Je vais rentrer, à présent.
-Oh, attendez. Est-ce que vous aimez l'opéra ?
-L'opéra ? Eh bien, ma foi...Je ne trouve pas cela désagréable...
-Voyez-vous, je travaille en relation avec l'opéra et pour me remercier de mon bon travail, on m'a offert deux places pour la représentation d'O Sole Mew, demain, à 19 heures. Cela vous plairait-il de m'accompagner ? Me demanda t-elle avec un sourire enjôleur.
-Avec plaisir. J'y serai, répondis-je, incapable de refuser.

Elle me donna le billet pour la représentation et nous quittâmes le bar.

-Eh bien, j'ai hâte d'être demain, me dit-elle. Je vais rentrer maintenant.
-Vous ne craignez pas de vous faire attaquer à nouveau ?
-Non, ne vous en faites pas. Je serai prudente. A demain !

Elle m'embrassa sur la joue et s'en alla rapidement. Je ne savais que penser de tout cela. Je décidai de rentrer moi aussi, la fatigue me regagnant soudainement. Pendant tout le temps où elle s'était trouvée à côté de moi, je m'étais senti en forme (un peu ramolli, mais pas fatigué). Je cessai d'y penser et je quittai la rue précipitamment en direction de la maison.

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Je ne le savais pas encore, mais je n'étais pas au bout de mes surprises. Je ne crois pas vous en avoir déjà parlé, mais j'habite dans un immeuble de Doublonville, dans un petit appartement pas très luxueux, mais c'est toujours mieux que rien.
Lorsque je fus devant la porte, j'introduisis la clé machinalement dans la serrure et tentai de la tourner afin de déverrouiller l'accès à mon logis, mais celle-ci refusa. A tout hasard, je tentai d'ouvrir la porte.
Celle-ci n'était pas fermée. Dix glaçons ne suffiraient pas à vous imaginer le froid qui m'envahit lorsque je compris que quelqu'un était entré.
J'allumai la lumière de la pièce principale, celle par laquelle on entrait. Rien ne semblait avoir changé, pourtant, je savais que quelqu'un avait ouvert ma porte. J'avais vérifié qu'elle était bien fermée avant de partir, ce n'était pas une erreur de ma part. Visiblement, on ne m'avait pas cambriolé. Mais alors pourquoi était-on entré ? J'inspectai l'appartement de fond en comble, vérifiant que personne ne s'y cachait, mais, à mon grand soulagement, il n'y avait aucun criminel sous mon lit.
Je m'assis à mon bureau, machinalement, et repérai un papier que je n'avais jamais vu. Une feuille sur laquelle étaient collées des lettres qui semblaient appartenir à différents écrits et qui disaient :

« Ne vous en mêlez pas »

Et le froid de m'envahir à nouveau.